42
présentent, elles aussi, un grand nombre de sites re-
flets des séquelles des activités passées, telles que
la pétrochimie ou la fabrication métallique pour l’une
et la verrerie, la chimie ou la papeterie pour l’autre ;
la région verviétoise présente encore de nombreux
témoignages de l’industrie lainière... Or, la présence
de ces nombreux stigmates d’anciennes activités
économiques reste un facteur majeur affectant
encore gravement le potentiel d’attractivité de ces
deux zones, que ce soit au niveau de leur population
ou des investisseurs potentiels.
Le réaménagement de leurs friches constitue, dès
lors, un pré-requis à la restauration de leur image
afin que ces zones puissent assurer leur rôle de mo-
teur économique, tout en répondant aux exigences
d’un développement harmonieux sur le plan social
et environnemental et bénéficier d’une amélioration
de leur cadre de vie. C’est pourquoi les programmes
européens pcités ont porté essentiellement sur
des actions de réaménagement de leurs anciens
chancres industriels ou urbains.
En outre, les centres urbains de ces zones ont no-
tamment pour fonction d’être des carrefours et des
centres d’activités organisant les réseaux à la fois
d’entreprises, de transports et de socialisation et
ayant de ce fait une très forte aptitude à renouveler
leurs activités motrices.
Pour leur permettre d’assumer une mission princi-
pale de « ville motrice », des projets structurants de
transformation de l’espace doivent s’y développer,
renfoant ces entités comme pôle de moteur du
développement économique en leur sein mais aussi
dans les espaces proches.
En effet, la qualité urbaine participe et contribue ef-
ficacement à l’attractivité d’une agglomération, donc
à la réussite du processus de métropolisation et est
un critère de choix pour les investisseurs potentiels
mais aussi pour les habitants (actuels et futurs).
C’est pourquoi les opérations de rénovation urbaine
ou de revitalisation urbaine mees dans ces zones
veillent à rencontrer les objectifs des mesures des
différents programmes euroens pcités qui re-
commandent que leurs mises en œuvre contribuent
à l’amélioration du bien-être de la population et de
l’image des zones concernées, mais également, par-
ticipent à l’embellissement, la sécurisation et l’ac-
cessibilité du cadre de vie urbain, tout en s’inscrivant
dans une politique de développement économique et
social durable.
Les différents tableaux joints en annexe (
cf.
p 94-99)
listent l’ensemble des opérations de réaménagement
de sites à réaménager et d’opérations de rénovation
urbaine ou de revitalisation urbaine qui ont bénéficié
de cofinancements européens depuis 1992. Elles
sont au nombre de 143 et ont mobilisé les budgets
gérés par la Direction de l’Aménagement ora-
tionnel suivants : part « FEDER » = 64.492.682,62 €,
part « Région wallonne » = 55.482.951,24 € et part
« opérateurs » = 10.299.166,81 € (soit au total :
130.274.80 0,67 € ).
Afin de visualiser différents types de réaménage-
ments réalisés au travers d’opérations cofinancées
par les fonds européens, on trouvera ci-après la
présentation par les gestionnaires de la Direction de
l’Aménagement opérationnel de quelques exemples
de telles réalisations.
Province du Luxembourg
Opération ayant bé cié
des fonds euroens
Province du Hainaut
Opérations ayant bénéfi cié
des fonds euroens
Province de Liège
Opérations ayant bénéfi cié
des fonds euroens
43
Site du charbonnage Colard à Seraing
Michèle Dawance
Le charbonnage Colard a fait l’objet de deux opé-
rations d’assainissement. La première a été initiée
dès 1979 et s’est terminée vers 1990. La seconde
concernait le dernier bâtiment subsistant sur le site ;
elle a débuté en 1996 pour s’achever en 1998.
Cité industrielle, depuis le début du 19e siècle,
Seraing a connu un développement fulgurant grâce
aux nombreuses exploitations houillères qui y virent
le jour, à l’industrie sidérurgique qui s’y développa
et à la qualité réputée mondialement de son cristal.
Frappée de plein fouet par les différentes crises qui
se succédèrent depuis le milieu des années soixante,
Seraing a d’abord vu se fermer l’une après l’autre
ses différentes exploitations charbonnières, pour
ensuite assister à une profonde et douloureuse res-
tructuration de son tissu industriel, sans parler des
énormes difficultés rencontrées par la cristallerie
du Val Saint-Lambert. Seraing est maintenant une
ville qui s’ingénie à soigner les nombreuses plaies et
cicatrices qui parment son territoire.
Créée par les trois fils de Jean Lambert Colard
(Échevin de Liège), la concession du charbonnage
ne connut son véritable essor qu’en 1828, sous
l’impulsion d’un nouvel associé, John Cockerill.
Cette association fut le point de départ d’un grand
développement de l’extraction charbonnière, non
seulement par lapprofondissement de lancienne
bure mais aussi par la création de nouveaux puits.
Il n’y avait aucune fabrication de produits sur le
site, mais il y avait différentes unités de traitement
du charbon ainsi que des zones de chargement et
déchargement. Le site comprenait de nombreux
bâtiments abritant des machines ou des ateliers
d’usinage de métaux, de bois... Il comptait égale-
ment un terril.
Le siège d’extraction a cessé ses activités le 31 mars
1976. En 1977 a été conçu le projet de démolition des
bâtiments. L’ensemble du site, reconnu comme site
charbonnier, a fait l’objet d’une vaste opération d’as-
sainissement, réalisée à l’aide de crédits FEDER, dans
le cadre de programmes antérieurs. Le nivellement de
l’ancien terril charbonnier et la création d’une nouvelle
voirie ont permis la création d’une zone d’activité éco-
nomique d’une superficie de ± 12 hectares. Celle-ci
abrite à l’heure actuelle, une trentaine d’entreprises,
et a permis la création de ± 150 emplois.
Le voisinage a également bénéficié de cet assainisse-
ment, des entreprises se sont installées sur le pour-
tour du site et ont amélioré l’image du quartier qui est
actuellement une zone de commerces fort fréquentée.
Pour le projet repris au programme 1994-1996, l’ob-
jectif était de rénover l’exrieur du dernier bâtiment
industriel datant de l’époque charbonnière. Au
moment de la proposition de la fiche, le bâtiment, qui
relève cependant du patrimoine tant industriel que
social, s’avérait être un chancre au milieu de la zone
d’activités économiques précédemment créée et
portait préjudice aux jeunes entreprises voisines. La
rénovation extérieure du bâtiment visait la requalifi-
cation de la propriété communale et une réaffecta-
tion de celle-ci à des fins économiques.
Le bâtiment a été rénové. Les travaux réalisés sont le
sablage et rejointoyage des maçonneries extérieures,
le renouvellement des menuiseries exrieures, le
Ancien bâtiment industriel
nové, unique vestige
du charbonnage Colard à
Seraing
Photo F. Dor, © MRW
renouvellement de la toiture, de la zinguerie et d’une
partie de la charpente, ainsi que le raccordement à
l’égout public des descentes de toiture.
Rénovation urbaine du centre historique
de Fontaine-l’Évêque
Mina Rhaoussani
Le centre historique de Fontaine-l’Évêque est repris
en tant que centre ancien protégé.
À la suite de la fermeture des clouteries et des
charbonnages, la commune, et plus particulièrement
son centre, a connu une forte dégradation, à la fois
économique, sociale et culturelle.
Partant du constat de la dégradation accélérée du
potentiel attractif du centre de la commune, une vas-
te étude portant sur un projet global de développe-
ment local a été réalisée par le GUIDE (Groupement
universitaire interdisciplinaire de Développement
urbain) dans le cadre de la rénovation urbaine.
Présentant les principales caractéristiques de la
commune, cette étude comportait des pistes d’ac-
tions en vue de la rénovation urbaine de Fontaine-
l’Évêque. L’aménagement du centre-ville, partant
Rénovation urbaine du
centre historique de
Fontaine-l’Évêque
Photo F. Dor, © MRW
44
de la place de la Wallonie et de ses alentours, devait
ainsi s’opérer à travers la mise en œuvre de 15 pro-
jets scifiques. Ceux-ci visaient à rendre au centre
de Fontaine-l’Évêque une vocation touristique et
d’animation, tout en encourageant les activités éco-
nomiques, en améliorant la circulation, en dévelop-
pant le logement, en favorisant les espaces publics
et en respectant le patrimoine de la commune.
Les deux orations retenues par l’Europe, en vue
d’un cofinancement Région wallonne/Fonds euro-
en de Développement régional (FEDER) dans le
cadre du programme de l’Objectif 1, sont comprises
à la fois dans le périmètre du centre ancien protégé
et dans celui de la rénovation urbaine du centre
historique ayant fait l’objet d’une reconnaissance par
le gouvernement wallon en 1996.
Aménagement d’un espace polyvalent sur le site de
l’ancien Mesdagh
Il s’agit ici de la deuxième phase du projet de réamé-
nagement du site.
La première phase a consisté en la démolition du
bâtiment à front de voirie avec création d’une arcade
afin de ne pas provoquer de cassure du tissu urbain
et l’aménagement sommaire du coffre de la voirie qui
devait assurer la jonction entre le site Mesdagh et la
place de la Wallonie.
La deuxième phase concerne l’aménagement d’un
espace polyvalent comprenant une aire de détente
et de loisirs où des concerts, brocantes et marchés
publics peuvent être organisés.
Laménagement de la voirie a permis de réaliser le
bouclage de la circulation automobile entre l’artère
principale de la ville et la place de la Wallonie, ainsi
que de créer de nombreuses places de stationne-
ment. L’ensemble a été agrémenté de plantations et
de mobilier urbain.
La conception est de l’architecte Vincent Picard.
L’intervention financière s’est répartie comme suit
entre les différents intervenants :
— 356.000 € FEDER ;
— 214.000 € Région wallonne ;
— 363.000 € Ville de Fontaine-l’Évêque.
Aménagement de la place de la Wallonie
Cette place occupe l’emplacement central de la
ville et du centre ancien protégé et sa rénovation
constituait de ce fait un aménagement stratégique
de l’opération de rénovation urbaine.
Ce réaménagement a permis d’assurer la liaison
entre les différents sites du bas de la place qui
représentent une part importante du patrimoine
touristique de la ville, à savoir :
— le domaine du Château Bivort ;
— le Musée de la Mine ;
— le gazomètre et le Musée du Gaz ;
— la bibliothèque publique aménagée dans l’ancienne
halle aux grains (SAED /FEDER) et le Musée du Clou ;
— l’espace Mesdagh.
La volonté était de rendre cet espace convivial et
donc d’y réduire l’accès à la circulation automobile
au minimum et de diminuer le nombre d’emplace-
ments de parkings. Le grand dénivelé d’un coin à
l’autre de la place a donné lieu à l’installation d’un
mur fontaine.
L’intervention financière se répartit comme suit
entre les différents intervenants :
— 412.000 € FEDER ;
— 247.000 € Région wallonne ;
— 165.000 € Ville de Fontaine-l’Évêque.
Ces deux espaces réaménagés accueillent toutes les
activités culturelles et commerciales de la Ville, dont
le marché hebdomadaire.
Participation à la réalisation du « Pass » à
Frameries (site charbonnier B111 dit « Crachet »)
Emmanuel Mainil
Le charbonnage du Crachet, ensemble monumental
des années 1950 hors du commun, est l’un des rares
sites charbonniers ayant fait l’objet d’une rénovation
et d’une reconversion d’ensemble. Il accueille le Parc
d’aventures scientifiques (« Pass »).
Lexploitation du charbon a été florissante dans
le Borinage jusqu’au milieu du 20e siècle. Mais, au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la crise
charbonnière a eu raison de ces sites qui ont fermé
les uns après les autres.
Étendu sur 35 ha, le site comprenait toutes les
unités d’un grand charbonnage : une dizaine de puits,
les installations d’extraction, les bains-douches,
des fours à coke, une usine à sous-produits, des
magasins, un triage-lavoir dont la dernière unité ne
fonctionna qu’une seule année, une aire dépandage
de schlamms et quatre terrils.
Le site fut fermé en 1960 et la société de charbon-
nage le démolit en partie.
Les éléments les plus spectaculaires subsistent :
— un châssis à molettes haut de 64 m, particulière-
ment impressionnant ;
— un belvédère ceinturant le châssis, perché à 17 m
sur 35 colonnes en béton ar;
— des silos à charbon géants, une salle des machi-
nes, des ateliers, une remise à locomotives ;
— un terril de 70 m de haut s’étendant sur 17 ha, con-
quis par la végétation ;
— un tunnel de liaison de 2 km enfoui à 40 mètres re-
liant le site au site n° 3 dit Grand Trait à La Bouverie ;
— l’ancienne ligne de chemin de fer Frameries–Saint-
Ghislain, désormais reconvertie et intégrée dans le
Ravel, qui le traverse en son milieu.
Le site a fait l’objet le 29 mai 1974 d’un arrêté royal
d’assainissement, en application de la législation sur
les sites charbonniers.
Le puits n° 11 (châssis à molettes, belvédère et salle
des machines) a été classé comme monument en 1989.
C’est grâce au concours de plusieurs départements
et autorités que le Pass a pu voir le jour. La DGATLP y
a apporté sa contribution.
Ce dossier administrativement fort complexe a
cessité, rien que pour la DGATLP, la conclusion de
treize conventions ou avenants.
Déjà en 1989, dans le cadre du programme Feder
Objectif 2, la DGATLP subventionnait l’IDEA pour une
première phase d’assainissement portant sur la dé-
molition d’immeubles et de structures irrécupérables.
En 1994, dans le cadre du programme Feder Objectif
1 (période 1994-1999), elle promettait à l’IDEA une
subvention pour démolir le bâtiment des silos à char-
bon, reçu d’un propriétaire privé qui n’avait pas tenu
son engagement de le démolir lui-même.
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !