42 présentent, elles aussi, un grand nombre de sites reflets des séquelles des activités passées, telles que la pétrochimie ou la fabrication métallique pour l’une et la verrerie, la chimie ou la papeterie pour l’autre ; la région verviétoise présente encore de nombreux témoignages de l’industrie lainière... Or, la présence de ces nombreux stigmates d’anciennes activités économiques reste un facteur majeur affectant encore gravement le potentiel d’attractivité de ces deux zones, que ce soit au niveau de leur population ou des investisseurs potentiels. Le réaménagement de leurs friches constitue, dès lors, un pré-requis à la restauration de leur image afin que ces zones puissent assurer leur rôle de moteur économique, tout en répondant aux exigences d’un développement harmonieux sur le plan social et environnemental et bénéficier d’une amélioration de leur cadre de vie. C’est pourquoi les programmes européens précités ont porté essentiellement sur des actions de réaménagement de leurs anciens chancres industriels ou urbains. En outre, les centres urbains de ces zones ont notamment pour fonction d’être des carrefours et des centres d’activités organisant les réseaux à la fois d’entreprises, de transports et de socialisation et ayant de ce fait une très forte aptitude à renouveler leurs activités motrices. Pour leur permettre d’assumer une mission principale de « ville motrice », des projets structurants de transformation de l’espace doivent s’y développer, renforçant ces entités comme pôle de moteur du développement économique en leur sein mais aussi dans les espaces proches. En effet, la qualité urbaine participe et contribue efficacement à l’attractivité d’une agglomération, donc à la réussite du processus de métropolisation et est un critère de choix pour les investisseurs potentiels mais aussi pour les habitants (actuels et futurs). C’est pourquoi les opérations de rénovation urbaine ou de revitalisation urbaine menées dans ces zones veillent à rencontrer les objectifs des mesures des différents programmes européens précités qui recommandent que leurs mises en œuvre contribuent à l’amélioration du bien-être de la population et de l’image des zones concernées, mais également, participent à l’embellissement, la sécurisation et l’accessibilité du cadre de vie urbain, tout en s’inscrivant dans une politique de développement économique et social durable. Les différents tableaux joints en annexe (cf. p 94-99) listent l’ensemble des opérations de réaménagement de sites à réaménager et d’opérations de rénovation urbaine ou de revitalisation urbaine qui ont bénéficié de cofinancements européens depuis 1992. Elles sont au nombre de 143 et ont mobilisé les budgets gérés par la Direction de l’Aménagement opérationnel suivants : part « FEDER » = 64.492.682,62 €, part « Région wallonne » = 55.482.951,24 € et part « opérateurs » = 10.299.166,81 € (soit au total : 130.274.800,67 €). Afin de visualiser différents types de réaménagements réalisés au travers d’opérations cofinancées par les fonds européens, on trouvera ci-après la présentation par les gestionnaires de la Direction de l’Aménagement opérationnel de quelques exemples de telles réalisations. Province du Hainaut Opérations ayant bénéficié des fonds européens Province de Liège Opérations ayant bénéficié des fonds européens Province du Luxembourg Opération ayant bénéficié des fonds européens 43 Site du charbonnage Colard à Seraing Michèle Dawance Le charbonnage Colard a fait l’objet de deux opérations d’assainissement. La première a été initiée dès 1979 et s’est terminée vers 1990. La seconde concernait le dernier bâtiment subsistant sur le site ; elle a débuté en 1996 pour s’achever en 1998. Cité industrielle, depuis le début du 19e siècle, Seraing a connu un développement fulgurant grâce aux nombreuses exploitations houillères qui y virent le jour, à l’industrie sidérurgique qui s’y développa et à la qualité réputée mondialement de son cristal. Frappée de plein fouet par les différentes crises qui se succédèrent depuis le milieu des années soixante, Seraing a d’abord vu se fermer l’une après l’autre ses différentes exploitations charbonnières, pour ensuite assister à une profonde et douloureuse restructuration de son tissu industriel, sans parler des énormes difficultés rencontrées par la cristallerie du Val Saint-Lambert. Seraing est maintenant une ville qui s’ingénie à soigner les nombreuses plaies et cicatrices qui parsèment son territoire. Créée par les trois fils de Jean Lambert Colard (Échevin de Liège), la concession du charbonnage ne connut son véritable essor qu’en 1828, sous l’impulsion d’un nouvel associé, John Cockerill. Cette association fut le point de départ d’un grand développement de l’extraction charbonnière, non seulement par l’approfondissement de l’ancienne bure mais aussi par la création de nouveaux puits. Il n’y avait aucune fabrication de produits sur le site, mais il y avait différentes unités de traitement du charbon ainsi que des zones de chargement et déchargement. Le site comprenait de nombreux bâtiments abritant des machines ou des ateliers d’usinage de métaux, de bois... Il comptait également un terril. Le siège d’extraction a cessé ses activités le 31 mars 1976. En 1977 a été conçu le projet de démolition des bâtiments. L’ensemble du site, reconnu comme site charbonnier, a fait l’objet d’une vaste opération d’assainissement, réalisée à l’aide de crédits FEDER, dans le cadre de programmes antérieurs. Le nivellement de l’ancien terril charbonnier et la création d’une nouvelle voirie ont permis la création d’une zone d’activité économique d’une superficie de ± 12 hectares. Celle-ci abrite à l’heure actuelle, une trentaine d’entreprises, et a permis la création de ± 150 emplois. Le voisinage a également bénéficié de cet assainissement, des entreprises se sont installées sur le pourtour du site et ont amélioré l’image du quartier qui est actuellement une zone de commerces fort fréquentée. Pour le projet repris au programme 1994-1996, l’objectif était de rénover l’extérieur du dernier bâtiment industriel datant de l’époque charbonnière. Au moment de la proposition de la fiche, le bâtiment, qui relève cependant du patrimoine tant industriel que social, s’avérait être un chancre au milieu de la zone d’activités économiques précédemment créée et portait préjudice aux jeunes entreprises voisines. La rénovation extérieure du bâtiment visait la requalification de la propriété communale et une réaffectation de celle-ci à des fins économiques. Le bâtiment a été rénové. Les travaux réalisés sont le sablage et rejointoyage des maçonneries extérieures, le renouvellement des menuiseries extérieures, le Ancien bâtiment industriel rénové, unique vestige du charbonnage Colard à Seraing Photo F. Dor, © MRW Rénovation urbaine du centre historique de Fontaine-l’Évêque Photo F. Dor, © MRW renouvellement de la toiture, de la zinguerie et d’une partie de la charpente, ainsi que le raccordement à l’égout public des descentes de toiture. Rénovation urbaine du centre historique de Fontaine-l’Évêque Mina Rhaoussani Le centre historique de Fontaine-l’Évêque est repris en tant que centre ancien protégé. À la suite de la fermeture des clouteries et des charbonnages, la commune, et plus particulièrement son centre, a connu une forte dégradation, à la fois économique, sociale et culturelle. Partant du constat de la dégradation accélérée du potentiel attractif du centre de la commune, une vaste étude portant sur un projet global de développement local a été réalisée par le GUIDE (Groupement universitaire interdisciplinaire de Développement urbain) dans le cadre de la rénovation urbaine. Présentant les principales caractéristiques de la commune, cette étude comportait des pistes d’actions en vue de la rénovation urbaine de Fontainel’Évêque. L’aménagement du centre-ville, partant 44 de la place de la Wallonie et de ses alentours, devait ainsi s’opérer à travers la mise en œuvre de 15 projets spécifiques. Ceux-ci visaient à rendre au centre de Fontaine-l’Évêque une vocation touristique et d’animation, tout en encourageant les activités économiques, en améliorant la circulation, en développant le logement, en favorisant les espaces publics et en respectant le patrimoine de la commune. Les deux opérations retenues par l’Europe, en vue d’un cofinancement Région wallonne/Fonds européen de Développement régional (FEDER) dans le cadre du programme de l’Objectif 1, sont comprises à la fois dans le périmètre du centre ancien protégé et dans celui de la rénovation urbaine du centre historique ayant fait l’objet d’une reconnaissance par le gouvernement wallon en 1996. — 412.000 € FEDER ; — 247.000 € Région wallonne ; — 165.000 € Ville de Fontaine-l’Évêque. Ces deux espaces réaménagés accueillent toutes les activités culturelles et commerciales de la Ville, dont le marché hebdomadaire. Aménagement d’un espace polyvalent sur le site de l’ancien Mesdagh Il s’agit ici de la deuxième phase du projet de réaménagement du site. La première phase a consisté en la démolition du bâtiment à front de voirie avec création d’une arcade afin de ne pas provoquer de cassure du tissu urbain et l’aménagement sommaire du coffre de la voirie qui devait assurer la jonction entre le site Mesdagh et la place de la Wallonie. La deuxième phase concerne l’aménagement d’un espace polyvalent comprenant une aire de détente et de loisirs où des concerts, brocantes et marchés publics peuvent être organisés. L’aménagement de la voirie a permis de réaliser le bouclage de la circulation automobile entre l’artère principale de la ville et la place de la Wallonie, ainsi que de créer de nombreuses places de stationnement. L’ensemble a été agrémenté de plantations et de mobilier urbain. La conception est de l’architecte Vincent Picard. L’intervention financière s’est répartie comme suit entre les différents intervenants : — 356.000 € FEDER ; — 214.000 € Région wallonne ; — 363.000 € Ville de Fontaine-l’Évêque. L’exploitation du charbon a été florissante dans le Borinage jusqu’au milieu du 20e siècle. Mais, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la crise charbonnière a eu raison de ces sites qui ont fermé les uns après les autres. Étendu sur 35 ha, le site comprenait toutes les unités d’un grand charbonnage : une dizaine de puits, les installations d’extraction, les bains-douches, des fours à coke, une usine à sous-produits, des magasins, un triage-lavoir dont la dernière unité ne fonctionna qu’une seule année, une aire d’épandage de schlamms et quatre terrils. Le site fut fermé en 1960 et la société de charbonnage le démolit en partie. Aménagement de la place de la Wallonie Cette place occupe l’emplacement central de la ville et du centre ancien protégé et sa rénovation constituait de ce fait un aménagement stratégique de l’opération de rénovation urbaine. Ce réaménagement a permis d’assurer la liaison entre les différents sites du bas de la place qui représentent une part importante du patrimoine touristique de la ville, à savoir : — le domaine du Château Bivort ; — le Musée de la Mine ; — le gazomètre et le Musée du Gaz ; — la bibliothèque publique aménagée dans l’ancienne halle aux grains (SAED /FEDER) et le Musée du Clou ; — l’espace Mesdagh. La volonté était de rendre cet espace convivial et donc d’y réduire l’accès à la circulation automobile au minimum et de diminuer le nombre d’emplacements de parkings. Le grand dénivelé d’un coin à l’autre de la place a donné lieu à l’installation d’un mur fontaine. L’intervention financière se répartit comme suit entre les différents intervenants : Participation à la réalisation du « Pass » à Frameries (site charbonnier B111 dit « Crachet ») Emmanuel Mainil Le charbonnage du Crachet, ensemble monumental des années 1950 hors du commun, est l’un des rares sites charbonniers ayant fait l’objet d’une rénovation et d’une reconversion d’ensemble. Il accueille le Parc d’aventures scientifiques (« Pass »). Les éléments les plus spectaculaires subsistent : — un châssis à molettes haut de 64 m, particulièrement impressionnant ; — un belvédère ceinturant le châssis, perché à 17 m sur 35 colonnes en béton armé ; — des silos à charbon géants, une salle des machines, des ateliers, une remise à locomotives ; — un terril de 70 m de haut s’étendant sur 17 ha, conquis par la végétation ; — un tunnel de liaison de 2 km enfoui à 40 mètres reliant le site au site n° 3 dit Grand Trait à La Bouverie ; — l’ancienne ligne de chemin de fer Frameries–SaintGhislain, désormais reconvertie et intégrée dans le Ravel, qui le traverse en son milieu. Le site a fait l’objet le 29 mai 1974 d’un arrêté royal d’assainissement, en application de la législation sur les sites charbonniers. Le puits n° 11 (châssis à molettes, belvédère et salle des machines) a été classé comme monument en 1989. C’est grâce au concours de plusieurs départements et autorités que le Pass a pu voir le jour. La DGATLP y a apporté sa contribution. Ce dossier administrativement fort complexe a nécessité, rien que pour la DGATLP, la conclusion de treize conventions ou avenants. Déjà en 1989, dans le cadre du programme Feder Objectif 2, la DGATLP subventionnait l’IDEA pour une première phase d’assainissement portant sur la démolition d’immeubles et de structures irrécupérables. En 1994, dans le cadre du programme Feder Objectif 1 (période 1994-1999), elle promettait à l’IDEA une subvention pour démolir le bâtiment des silos à charbon, reçu d’un propriétaire privé qui n’avait pas tenu son engagement de le démolir lui-même. 46 « Usines Ernaelsteen et garage Peugeot » à Leuze-en-Hainaut Martine Ridiaux Le site des anciennes usines Ernaelsteen et garage Peugeot se situe en bordure du contournement de Leuze-en-Hainaut, la N7 Tournai-Bruxelles, et du chemin de fer Tournai-Ath. Il est en périphérie du centre urbain et a une superficie de quelque huit hectares. On ne trouve aucune activité autre qu’agricole à cet endroit avant 1869. À cette époque, des bâtiments sont construits pour une bonneterie : « La Grande Fabrique ». Quelque quarante ans plus tard s’installe une filature. Ensuite pendant la guerre 14-18, le site est occupé par les Allemands en tant que dépôt ; il restera inoccupé entre 1918 et 1927. C’est à cette époque que la société Sobelta y reprend des activités de teinture et d’apprêt de fibres brutes, naturelles et synthétiques. Les usines Ernaelsteen déjà installées à proximité rachètent progressivement à partir de 1975, les bâtiments Sobelta, les modifient et les agrandissent. Les usines Ernaelsteen étaient spécialisées dans la texturation et la teinture de fils synthétiques destinés à l’ameublement ou à l’automobile. Ses activités se termineront en 1996. Le site est traversé par la Dendre qui le divise en deux zones distinctes : — Au nord, une vaste prairie à fond humide traversée par un rideau de peupliers. Cette zone n’a jamais été construite. — Au sud, le complexe des anciennes usines Ernaelsteen. Il est composé au tiers de bâtiments récents (poutraisons et plaques de remplissage en béton sous bâtière à faible versant couvert de plaques ondulées métalliques) construits en extension des anciens bâtiments (structure de béton de remplissage de briques sous bâtière ou toiture de type shed en tuiles ou ondulés). Les sols des différentes unités étaient majoritairement bétonnés. Le projet de la Ville de Leuze-en-Hainaut, inscrit au programme Objectif 1, était d’y redévelopper une activité à finalité économique en y implantant un projet touristique : le Centre d’interprétation de l’automobile ancienne, au départ de la collection MAHY qui compte près de 950 véhicules. Le site comporte plusieurs cours non bâties qui peuvent être utilisées en tant que zone de parcage. La particularité de ce dossier, c’est qu’il a bénéficié de subventions au travers de l’Objectif 1 et des trois appels à projets du Phasing out. Il a ainsi fait l’objet de cinq phases différentes et donc de cinq conventions ou arrêtés de subventions. Les travaux subventionnés sont de trois ordres : — la remise en état des façades et des toitures des bâtiments ; — la création d’un bassin d’orage, complémentairement à l’intervention de la Direction générale des Ressources naturelles et de l’Environnement, Division de l’Eau, Direction des cours d’eau non navigables ; — l’assainissement des zones non construites et leur verdurisation. Le caractère disparate du site a entraîné une intervention visant à son harmonisation, à en souligner la structure et à en hiérarchiser les différentes composantes. La majorité des bâtiments anciens en béton n’ont re- Les « Usines Ernaelsteen et le garage Peugeot » à Leuze-en-Hainaut Photo F. Dor, © MRW quis que des interventions en toitures et en façades. Le bâtiment central, plus ancien et isolé des autres, qui est par ailleurs d’une architecture industrielle intéressante, a exigé une restauration plus importante. Son volume intérieur, très lumineux grâce aux dimensions du lanterneau central, convient particulièrement bien pour la présentation de collections particulières ou d’expositions itinérantes, ainsi que pour la tenue de réunions ou d’animations destinées à faire connaître le centre d’interprétation. Le projet a eu également pour objectif d’éloigner le cours d’eau, la « Dendre », des fondations des anciens ateliers, et de réaliser un bassin d’orage permettant la gestion des crues et celle de la zone inondable. Ce qui a permis par ailleurs de limiter les conséquences des inondations pour quelques quartiers situés en aval. Le cours d’eau et le plan d’eau seront aussi un attrait pour les activités extérieures de ce centre d’interprétation. Les trois dernières phases de travaux sont encore en cours actuellement. L’ensemble, une fois entièrement aménagé, doit accueillir, en plus de la fonction d’interprétation, un atelier de réparation des voitures anciennes, une piste pour celles-ci, des salles didactiques... Le traitement de cette friche industrielle située à une entrée de ville, complété par un assainissement bénéfique à l’environnement, donne à cette opération un impact positif. Le Centre d’interprétation de l’automobile ancienne, déjà partiellement en activité, constitue aussi un des pôles structurants du plan stratégique de développement touristique du Tournaisis mené en partenariat par l’intercommunale IDETA, les communes et les opérateurs associatifs et privés. Silos de la Dendre à Ath Martine Ridiaux Le site à réaménager dit « Silos de la Dendre » dont les premières traces d’activités remontent aux alentours de 1364, est situé dans le quartier de la gare d’Ath. Vers les années 1770, le moulin des « Estampes » selon son appellation initiale, était rattaché à la maison d’Autriche et connaissait un essor important. 47 < Les Silos de la Dendre à Ath après rénovation Photo F. Dor, © MRW > L’aménagement de la Grand-Place d’Ath Photo F. Dor, © MRW À la suite d’un incendie, il sera revendu à des privés. C’est ainsi que plusieurs générations de meuniers en ont successivement assuré l’exploitation. Mais à la fin de la Première Guerre mondiale, le moulin fut pillé et ravagé finalement par un nouvel incendie. La famille Descamps remettra en état l’édifice en 1951. Cinq ans plus tard, une quarantaine de cultivateurs s’associent pour créer une coopérative spécialisée dans le stockage et le séchage des céréales : les « Silos de la Dendre ». Cette société employait une quinzaine de personnes dont neuf travaillaient encore au 31 décembre 1994. L’activité a complètement cessé le 31 mars 1995. Le chancre laissé après la fin des activités a une superficie de 96 ares 96 ca et domine le quartier de la gare par son importance. Il comporte une ancienne meunerie et des magasins de stockages d’un style néo-médiéval, repris à l’Inventaire du Patrimoine monumental comme patrimoine industriel et l’ancienne maison de maître (Maison Descamps). La tour dont le point culminant est un ancien château d’eau marque le paysage urbain et appartient au patrimoine social qui a marqué l’histoire industrielle locale. C’est dans le cadre de l’Objectif 1 que le projet du FOREM a été retenu. Il s’agit de regrouper sur le site divers services et d’y implanter un centre de formation. Le projet du FOREM, mené en collaboration avec la Ville, se trouve être la première étape d’un projet géographiquement plus global, vu qu’il concerne l’îlot entre la rue de la Station, la rue de la Dendre et la rue des Récollets. Cet îlot a donc fait l’objet d’un « schéma-directeur » débordant du périmètre du site des silos, en vue d’un important remaniement. Les deux propriétaires principaux en étaient le FOREM et le Collège Saint-Julien. C’est ainsi qu’en associant partenaires publics et privés, l’opération profitera à d’autres institutions. La partie arrière reviendra au Collège Saint-Julien qui pourra ainsi agrandir ses locaux. La SRWL érigera des logements sociaux le long de la rue de la Station en recréant un front bâti, à l’emplacement des grands silos démolis. Les travaux financés par l’Europe et la Région ont consisté principalement en : — la mise en valeur du bâtiment des « petits silos » et de la tour, éléments intéressants du patrimoine, par la rénovation de l’enveloppe extérieure du bâtiment ; — la démolition des « grands silos » construits le long de la rue de la Station, uniquement constitués de trémies en béton dont la réaffectation était impossible ; — le dégagement de la « Maison Descamps » en la débarrassant de ses annexes et la remise en état de ses murs extérieurs et de sa toiture ; — la démolition d’une série de constructions hétéroclites encombrant le site. Le cahier des charges des travaux incluait des clauses sociales. La réalisation d’une placette face aux silos rénovés et d’une voirie piétonne reliant la rue de la Station et la rue de la Dendre a été financée par la Ville d’Ath. La maison Descamps abrite des activités tertiaires, tels que le bureau de placement régional, des salles de réunion et de formation ponctuelles. Les silos abritent des plateaux libres pour différentes formations. L’accueil se fait face à la gare pour une lecture plus rapide. Ce centre ouvert du FOREM s’inscrit dans une logique de formation continue, en réponse à un besoin particulier. Il contribue à la mise à jour des connaissances des personnes en fonction de leurs besoins, de leurs niveaux et de leurs disponibilités. L’opération aura permis la survie de ces vestiges industriels faisant partie du paysage athois, l’amélioration des conditions d’habitat dans le voisinage et la création d’espaces publics de qualité. Elle aura également permis un partenariat, dans le cadre du réaménagement de l’îlot, entre le FOREM en tant qu’opérateur, la Ville, l’Habitat du Pays Vert, le privé (Collège Saint-Julien) et la Région wallonne en tant que pouvoir subsidiant. Centre ancien d’Ath Martine Ridiaux Ce projet d’aménagement du centre urbain d’Ath a été mis en œuvre par deux mesures, la rénovation urbaine et la valorisation du tourisme. Le volet rénovation urbaine comprend : — l’aménagement de la Grand-Place ; — l’aménagement des placettes : Marché aux Toiles, Cour Saint-Jean, Cour Quittelier, Rue de France ; — l’aménagement des voiries ceinturant la GrandPlace et les voiries d’accès (rue de France, rue du 48 Moulin, rue du Pont Quelin et rue de Brantignies) ; — l’aménagement du piétonnier historique reliant la Tour Burbant (patrimoine exceptionnel, centre culturel) et la Grand-Place ; — l’aménagement de la Cour de la Tour Burbant en liaison avec le piétonnier historique. Les voiries d’accès régionales ont quant à elles été financées par le Ministère wallon de l’Équipement et des Transports. L’aménagement du centre de la ville d’Ath a fait l’objet d’une réflexion d’ensemble s’inscrivant dans l’opération de rénovation urbaine entamée en 1978 et dont le périmètre a été étendu en 1990 au centre ancien protégé. Cette opération vise à l’amélioration de l’attractivité de la Ville et au renforcement de sa capacité d’animations économiques, culturelles et sociales. La Ville d’Ath possède un passé riche qui se traduit par un tissu urbain aux formes particulières et par la présence de vestiges et de bâtiments d’un grand intérêt architectural. Cependant, les diverses fonctions symboliques de la cité sont disséminées à travers la ville, rendant la lecture difficile. La Grand-Place assez modeste souffre de l’absence d’un élément architectural marquant : il n’y a ni beffroi, ni église. De plus, le développement de l’automobile avait contribué à dénaturer cet espace comme bien d’autres dans de nombreux quartiers. Il y manquait aussi une structure d’accueil, d’information, de tourisme invitant à une promenade dans la cité. Le fil conducteur des aménagements décidés a donc été de définir une spécificité des espaces publics où piétons et automobilistes se côtoient harmonieusement, un parcours touristique clairement indiqué permettant, depuis la Grand-Place, la découverte d’espaces publics de qualité et un traitement de la ville à partir de la Grand-Place par l’aménagement d’une séquence urbaine autour des éléments historiques de la cité. Les grands objectifs de ce projet retenu au programme « Objectif 1» ont été : — créer un espace d’accueil et un parcours de qualité en accord avec le statut de centre historique de la séquence concernée ; — mettre en valeur le patrimoine architectural et la qualité des espaces publics qui ont perdu leur spécificité ; — privilégier le piéton sans pour autant délaisser la circulation et le stationnement ; — permettre une lecture claire de chacun des espaces qui s’enchaînent. L’accent sera également mis sur un dialogue entre les monuments historiques et les œuvres d’art prévues, l’homogénéité du traitement de sol pour réunifier la ville à ce niveau, l’harmonisation des façades, la signalisation, l’éclairage et le folklore. L’idée était de redonner à la Grand-Place sa fonction originelle d’Agora, élément d’animation urbaine, commerciale, sociale et culturelle et de la rendre aux piétons en localisant le stationnement dans une zone plus restreinte. Le projet a bénéficié d’une approche participative via une consultation populaire. Si on peut regretter que l’option finalement retenue n’a pas été celle d’une place entièrement piétonne, l’opération a permis de canaliser la circulation automobile, de dégager des espaces d’animations autonomes face à l’Hôtel de Ville et à la Maison espagnole, d’écarter la circulation des façades sud-est afin de permettre aux terrasses de s’étendre par beau temps, d’élargir les trottoirs. L’espace peut accueillir des fonctions aussi diverses que le marché, les foires, les cortèges, les festivals, les fêtes et rencontres. La dominante de la place est minérale. L’idée est de renouer avec l’ancienne image d’une place homogène en pavés de porphyre. Les placettes annexes sont traitées dans un esprit identique, même si elles s’organisent comme des espaces autonomes de la place. Face à l’Hôtel de Ville, une marque au sol invite à la découverte du piétonnier historique qui mène vers la Tour Burbant, par un filet d’eau inscrit au sol. Site SAED/C114 dit « Bureau central de Monceau-Fontaine » à Charleroi Mina Rhaoussani Ce site de près de 2 hectares, dont 3.000 m2 bâtis, est situé à Monceau-sur-Sambre à la sortie ouest de Charleroi à proximité de l’accès au R3. Il est très bien desservi par les transports publics (TEC, Métro, gare). Cet ancien site charbonnier exploité de 1826 à 1861 comprenait trois puits et un petit terril. Ultérieurement, la S.A. Monceau-Fontaine, qui exploitait la majeure partie des charbonnages de l’est et du sud de Charleroi, a regroupé sur le site l’ensemble de ses services administratifs et techniques pendant plus de 100 ans. Les services techniques ont assuré notamment l’entretien du matériel des différents sièges d’exploitation ainsi que leur ravitaillement en fournitures. Ces activités cessèrent progressivement au cours des années 1970 avec la fermeture des puits, pour s’arrêter totalement au début des années 1980. En 1993, à la recherche de locaux plus spacieux, les ASBL d’économie sociale, Quelque Chose à Faire et Le Germoir, deux entreprises de formation par le travail, décident de racheter ce site, entre-temps envahi par la végétation et, par endroits, devenu dépotoir. D’autres associations à vocation sociale issues de la région de Charleroi s’associent au projet de réhabilitation. L’initiative est innovante mais le projet est coûteux ! Les partenaires se lancent alors à la recherche de fonds. Ils obtiennent des aides de la part de l’Union européenne (Objectif 1) et de la Région wallonne (SAED). 49 < Le Bureau central de Monceau-Fontaine à Charleroi Photo F. Dor, © MRW > Assainissement du site « EIB » à Dison (Verviers) Photo F. Dor, © MRW Par ailleurs, un accord conclu en décembre 1995 entre l’ASBL Quelque Chose à Faire et l’Intercommunale de développement de Charleroi, IGRETEC, prévoit que la rénovation du site sera effectuée par IGRETEC dans le cadre d’un bail emphytéotique. L’opérateur bénéficiaire des subsides régionaux et européens a donc été l’intercommunale qui débuta le travail par la réalisation d’une étude de faisabilité. Le projet de réaffectation envisageait de restaurer trois bâtiments de caractère, véritables témoins du passé industriel de Charleroi, d’ajouter quelques extensions nécessaires et de démolir le reste. Les travaux ont été entamés en 1997. Des clauses sociales ont été intégrées aux cahiers des charges des différents lots. Ce « chantier-formation » grandeur nature a fourni des milliers d’heures de travail et de formation à des jeunes exclus, et a été l’occasion pour eux d’apprendre « sur le tas » un métier du bâtiment. L’entreprise Réhabiles (créée en 1994), spécialisée dans la réhabilitation des sites d’activité économique désaffectés, a effectué les premiers travaux de défrichage, aplanissement du terrain, voiries, égouttages, etc. L’essentiel des travaux réalisés a donc été effectué par les stagiaires en formation sur le site. Ces travaux ont concerné : — Le débroussaillage du site (hormis la partie du terril) ; — La rénovation des anciens bâtiments du bureau (mise hors eau, renforcement de la structure, égouttage, parachèvements, équipements) ; — Aménagement des abords ; — Création de parkings et de voiries ; — Plantations ; — Équipement urbain de base. Ce dossier a été particulièrement lourd à gérer de par la décision prise de fractionner les marchés de travaux en une trentaine de lots afin de pouvoir y insérer des clauses sociales. Les procédures administratives déjà longues et compliquées par ailleurs s’en sont trouvées davantage alourdies et ralenties. Il a donc fallu trouver des solutions provisoires pour les futurs occupants devant s’installer dans les bâtiments rénovés. Par ailleurs, le dépassement du budget estimé au départ en 1993 a contraint l’ASBL à trouver des fonds supplémentaires nécessaires à l’achèvement des travaux (compléments de subvention RW, Objectif 1, SOWAGEP). Le site représente un investissement de plus de 4 millions d’euros répartis comme suit entre les différents intervenants : — 990.000 € Région wallonne ; — 1.838.000 € FEDER ; — 848.000 ASBL ; — 421.419 € SOWAGEP. La S.A. Société wallonne de gestion et de participation (SOWAGEP) met des fonds à disposition des opérateurs de développement économique pour contribuer à l’assainissement des sites d’activité économique désaffectés. Ella a donc couvert des dépenses non subsidiables qui, en raison de circonstances propres aux dossiers, en particulier des raisons budgétaires, n’ont pas fait l’objet de subventions. Aujourd’hui, quinze partenaires, associations et entreprises à finalité sociale, se partagent les 5.000 m2 de locaux rénovés et proposent plus de 44 biens et services dans divers domaines : formations et services en coutures, bâtiment, horticulture, nettoyage industriel, HORECA, informatique, conseils aux entreprises et accompagnement de futurs indépendants, insertion socioprofessionnelle, création de logements, service communication, crédit solidaire, promotion de l’économie sociale, service d’animation pour enfants sourds, atelier de repassage, etc. À ce jour, les locaux sont loués à 100 %, 110 personnes travaillent sur le site et une moyenne de 130 stagiaires se forment au quotidien. Le site de MonceauFontaine est ainsi devenu un acteur incontournable de l’économie sociale, un site pionnier... Assainissement du site « EIB » à Dison (SIR/VE 80) Bénédicte Vanderzeypen Le site « EIB » à Dison est situé sur les localités de Dison et d’Andrimont aux abords de Verviers. Le site a une superficie totale d’environ 12 hectares. On peut le caractériser d’une part par sa partie ouest (+/- 4 ha) traversée du nord au sud par le ruisseau de Pisseroule, en partie canalisé. Cette partie est utilisée dès le siècle passé par différentes entreprises dont une filature de laine et une fabrique de drap. Outre différents bâtiments industriels occupés par des PME et étagés sur trois niveaux de terrain, quelques habitations avec rez-de-chaussée commercial, situées à front de la rue Pisseroule, occupent la zone. En 1935, l’Électricité Industrielle Belge s’est installée dans cette zone et a surtout été prospère dans la 50 période de l’après-guerre. Cette entreprise était essentiellement spécialisée dans la construction de cabines électriques et autres appareillages industriels électriques (tableaux blindés, salles de commandes, cabines de transformation, disjoncteurs...). Elle occupa jusqu’à 380 personnes. L’entreprise acquiert au fil des années d’autres bâtiments et terrains voisins pour faire face à l’accroissement de ses activités (principalement entre 1949 et 1953, et dans une moindre mesure en 1967 et 1977). Mais les bâtiments acquis, n’étant pas toujours bien adaptés à la production d’EIB, ont fait l’objet successivement de nombreux agrandissements, démolitions partielles, reconstructions, rénovations, en sorte que leur agencement sur le site a donné lieu à une disposition très anarchique. Pour cette raison, l’EIB quitte les bâtiments en 1989 pour s’installer dans le zoning industriel de Rechain où l’entreprise poursuit encore ses activités actuellement. D’autre part, le site de l’EIB comporte une partie est (+/- 8 ha), qui correspond à la partie haute de la colline dont le sommet comportait autrefois une maison de maître. EIB a racheté la maison de maître laissée à l’abandon et les terrains avoisinant en 19501963. Cette maison fut ensuite démolie au début des années 1980. La colline conserve aujourd’hui son caractère d’espace vert. Au plan de secteur de Verviers-Eupen, le sommet de la colline est repris en zone d’espace vert (± 5 ha sur les 8 ha que comporte la partie est), le reste du site tout comme la totalité de la partie ouest est repris en zone industrielle. Après le déménagement d’EIB, l’ensemble du site a alors été acheté en 1992 par l’entreprise allemande Agora. Les bâtiments industriels ont été loués à différentes PME (une entreprise de récupération de métaux, un importateur d’objets de décoration, des ateliers de mécanique...) C’est en mai 1997 que le site « EIB » à Dison devient propriété de la Région wallonne. Il est alors reconnu comme « Site d’Intérêt Régional » dont l’objectif visait la reconversion des friches industrielles. Dans ce cadre, les projets de réaménagements de ce site ont consisté en la reconstruction, rénovation du bâtiment D, démolition de bâtiments industriels, construction de murs de soutènements, nivellement des terres, création d’espaces verts et aménagement de voiries. Parmi les réaffectations futures du site, on envisage sur la partie basse d’implanter un complexe commercial. La rénovation du bâtiment D vient quant à elle d’être terminée, fin 2006. La société « Logivesdre » envisage à présent d’y aménager des logements sociaux. D’autres logements seront également construits aux alentours du bâtiment D, des voiries seront aménagées afin de desservir toute cette nouvelle zone habitée et de la connecter au centre de Dison. On peut donc conclure que les investissements menés par la Région wallonne sur ce site ont permis d’une part de libérer la ville d’un chancre urbain, mais aussi de rétablir au travers d’implantations commerciales, une activité économique sur le site. De plus, la population de Dison bénéficiera dans le futur de nouveaux logements. Les opérations entreprises sur le site de l’EIB ont donc amené une plus-value à la Ville. En effet, elles ont donné lieu à l’assainissement de 12 hectares disponibles à de nouvelles activités davantage appropriées au centre-ville que celles existant par le passé. Site « CE +T » à Liège Michèle Dawance La zone comporte deux sites : le site « CE+T » d’une superficie de 0,4 ha et le site Swennen dont la superficie est de 0,8 ha. L’ensemble des terrains récupérés après assainissement permettra de réimplanter des entreprises dans un quartier en difficulté mais bien situé à l’entrée de Liège. Objectif et intérêt de l’opération Le site, d’une superficie de 3.382 m2, est situé dans le quartier nord de Liège, lequel fait l’objet d’une opération de rénovation urbaine. Il est contigu au site dit « Swennen » qui a été assaini dans le cadre du programme « Sites d’Intérêt Régional » Il faut préciser que la remise à disposition de terrains pour de nouvelles entreprises est un des objectifs de la rénovation urbaine de ce quartier qui, historiquement, a toujours été le siège de nombreuses activités industrielles ou artisanales. Les Autorités communales ont bien marqué leur volonté de maintenir la possibilité pour des entreprises de s’implanter dans le quartier et donc de proposer des emplois à la population locale. L’assainissement de ces deux sites « CE+T » et « Swennen » vise donc clairement cet objectif, non seulement il supprime des bâtiments industriels, qui sans l’action des pouvoirs publics se seraient transformés en chancres urbains, mais il permet la réaffectation des terrains en zone artisanale, puis la viabilisation du site et son équipement pour l’installation et l’accueil de six PME. Cette action contribue aussi à l’amélioration de l’image de la zone car le site est situé le long d’une voie rapide à l’entrée de Liège. Elle vise également un effet de catalyseur sur l’environnement. D’autres projets d’assainissement sont en cours notamment le site dit « Militaire » ou « Forges à Canon » qui a été démoli et sur lequel se construisent 22 logements. Site « CE + T » à Liège Photo F. Dor, © MRW 51 L’ensemble de ces actions améliorera considérablement l’image de marque du quartier ; il montre l’importance de cumuler un maximum d’interventions en vue de réaliser un but général déterminé dans un plan global d’aménagement. Situation avant travaux Le site « CE+T » a accueilli successivement deux entreprises : — entre ± 1880 et 1950, l’entreprise « Lempereur et Bernard » ; — entre 1952 et 1996, l’entreprise « Confort Électrique & Téléphonique (C.E.+T.), spécialisée dans la fabrication et le montage d’appareils électriques et électroniques. Le site comportait un ensemble d’ateliers et bâtiments annexes accessibles depuis une cour, sous laquelle subsistent des citernes à mazout et à essence, ainsi qu’une maison d’habitation, transformée dans les années 1980 en bureaux et laboratoire d’essais électriques. Les bureaux se situaient à front de la rue SaintLéonard et l’atelier à l’arrière de celui-ci. Les bureaux étaient répartis sur deux niveaux ; ils étaient en bon état. L’atelier était un hall à ossature métallique en mauvais état. Excepté la petite cour située à l’entrée du site, l’ensemble du périmètre était bâti. Le site « Swennen » a été utilisé successivement par deux entreprises : — l’entreprise « Lempereur et Bernard » (entre ± 1880 et 1950) : spécialisée au départ dans la fabrication d’appareils d’éclairage et de chauffage au pétrole, puis qualifiée dès 1932 dans la fabrication d’appareillages électriques industriels ; parmi les unités techniques les plus anciennes, retenons une fonderie de cuivre et un atelier de vernissage ; — l’entreprise « Swennen » (entre ± 1950 et 1975) : spécialisée dans le rechapage de pneus. Entièrement bâti jusqu’en 1988, ce site se présentait comme un terrain vague, délimité par d’anciens murs de fondation maintenus en guise de clôture. Il comprenait deux parties : — au nord, un terrain envahi de broussailles masquant des carcasses de voitures (entreposées probablement à l’époque des activités Swennen), où subsistait une cheminée ; — au sud, une zone recouverte de gravillons, utilisée par un garagiste pour l’entreposage de voitures accidentées (vente de pièces d’occasion). Situation après travaux L’ensemble des bâtiments a été démoli, de façon à ce que la Ville puisse y créer une voirie reliant la rue Saint-Léonard au quai de Coronmeuse et y accueillir de nouvelles activités artisanales. Ce projet s’inscrit dans la continuité du réaménagement du site « Swennen ». Le projet participe également au renouveau du quartier nord. En effet, la Ville mène depuis 1998 une opération de rénovation urbaine dont un des objectifs est de permettre l’installation de nouvelles entreprises et enrayer l’exode des établissements artisanaux ou industriels vers la périphérie, privant ainsi la population locale des quelques emplois encore accessibles sans devoir effectuer un long déplacement. Rénovation urbaine d’Amay Michèle Dawance Amay souffre d’un situation géographique difficile, elle est à l’étroit entre le plateau, le chemin de fer et la Meuse. Elle est en outre traversée par une voirie régionale sur laquelle la circulation est intense. La place et ses rues adjacentes étaient de très mauvaise qualité. Le tarmac y était omniprésent, les espaces n’étaient pas différenciés et la Collégiale n’était pas mise en valeur. La place servait essentiellement de parcage. Amay possède cependant de nombreux atouts notamment touristiques : une tour romane et une Collégiale pour ne citer que les principaux. La commune souhaitait donc réaliser des aménagements qui offriraient un cadre de vie rénové aux habitants et pourraient charmer et retenir les visiteurs de passage. Sans oublier qu’Amay est un axe central de métropolisation pour les communes voisines de Hesbaye, essentiellement en matière de tourisme. La Maison du Tourisme Hesbaye et Meuse, regroupant les communes de Verlaine, Villers-le-Bouillet, Faimes, Donceel, Engis, Saint-Georges-sur-Meuse et Amay, accroîtra encore le potentiel touristique. Le centre d’Amay est en train de se structurer et de rassembler les forces culturelles les plus diverses de la commune. Le complexe des Variétés où les activités sont multiples : outre le cinéma, des activités pluri-culturelles (théâtre, conférences, débats, spectacles musicaux, expositions ...) y sont organisées. L’ancienne maison canoniale attenante au complexe a été aménagée et accueille le Centre Culturel. La Maison de la Poésie, le plus important éditeur de poésie en Wallonie, s’installe petit à petit dans un immeuble de la place des Cloîtres. Le service Tourism’Info de l’Administration communale est installé dans un immeuble réaménagé de la rue Gaston Grégoire. Des travaux d’aménagement de la N617 et de ses deux carrefours avec les rues Joseph Wauters et Gaston Grégoire, d’une part, et avec la place Jean Jaurès, d’autre part, assurent, enfin, une sécurité, un confort et une convivialité accrus au centre d’Amay. Les travaux d’aménagement de la place Sainte-Ode, aujourd’hui terminés, rendent à cette place un caractère plus humain. Ceux en projet de la place des Cloîtres permettront d’améliorer la perspective de cette place Rénovation urbaine à Amay Photo F. Dor, © MRW 52 en mettant en évidence l’architecture de ce lieu. Le projet vise trois objectifs principaux : — Créer pour la Collégiale et les très beaux immeubles qui l’entourent un écrin environnemental qui les mette en valeur, les relie harmonieusement les uns aux autres, réaliser un lieu de promenade, de repos, de rêverie, de rencontres ... — Créer un ensemble harmonieux et unifié entre la place de la Collégiale, la place des Cloîtres, la place Sainte-Ode et la place Jean-Jaurès. — Prendre en compte les nécessaires besoins commerciaux et festifs ; emplacements de parkings, marché hebdomadaire du samedi, fêtes foraines traditionnelles de mai et octobre. Le projet concerne la restructuration stratégique du centre d’Amay, aussi bien d’un point de vue mobilité que de mise en valeur touristique. L’aménagement de l’espace public comprend différentes phases dont la réalisation de semi-piétonnier, la plantation d’arbres, la redistribution des emplacements de parkings permettant en état final une cohabitation entre le patrimoine et la nature. Place de la Culture : création d’un espace délimité par la rue Entre Deux Tours, le complexe « Les Variétés » et la maison de repos « Le Prieuré ». Le projet comprend la réalisation d’un plateau surplombant la place Adolphe Grégoire qui englobe la réalisation d’un espace vert, la mise en place de mobilier urbain (bancs et plantation d’arbres s’inscrivant dans la continuité de la rue Paul Janson). Sur le pignon de ce plateau, un jeu d’eau sera placé symbolisant un rappel qu’Amay est une ville d’eau. Rue Paul Janson : cette rue restera à sens unique et comprend un élargissement des trottoirs existants, l’aménagement d’emplacements de parkings délimités par la plantation d’arbres. Place Adolphe Grégoire : elle sera polyvalente, réservée au parking en temps normal, à des camelots les jours de marché et pour d’autres activités occasionnelles. Elle s’inscrit dans la continuité de la place Sainte-Ode aussi bien dans l’aménagement que dans les matériaux utilisés. Elle conservera dans un premier temps son usage de parking mais sera aménagée harmonieusement (éclairage au sol afin de délimiter les emplacements de parking), utilisation des trois matériaux de recouvrement du sol (klinkers, pavés de grès et briques). Afin de valoriser au mieux cette place, une seule entrée sera réalisée dans l’objectif de persuader les automobilistes à utiliser des parkings de délestage situés à proximité du centre. Rue Gaston Grégoire : la rue sera reconditionnée de manière à élargir le trottoir, le revêtement sera choisi de manière à être en harmonie avec le revêtement adopté pour la place Grégoire. Place des Cloîtres : la voirie sera délimitée de manière à implanter une placette avec de la végétation et du mobilier urbain. Le revêtement sera en harmonie avec la place Grégoire. Assainissement du site « New-Tubemeuse » à Flémalle. Reconversion des bâtiments administratifs en bureau d’études par ARCELOR Photo F. Dor, © MRW La difficulté principale qui a été rencontrée est administrative. Pour pouvoir bénéficier de crédits européens, il fallait avoir un dossier de rénovation urbaine. Celui-ci était heureusement largement entamé lors de l’approbation de la fiche FEDER, la reconnaissance de l’opération a pu être rapide et les projets d’aménagement à proprement parler ont pu démarrer dans des délais acceptables. L’opération est intéressante par sa combinaison de différentes actions visant à la mise en valeur du centre d’Amay et des ses atouts culturels. La route nationale qui le traverse et deux carrefours ont été réaménagés. Les éléments historiques (Collégiale, ancienne tour...) ont fait l’objet d’une mise en valeur. Le présent projet complète et renforce les actions précédemment menées. Assainissement du site « New-Tubemeuse » à Flémalle (SIR/Lg 174) Bénédicte Vanderzeypen Le site d’une superficie de 16 hectares est situé le long de la zone urbaine de Flémalle, entre le chemin de fer Namur-Liège et la voie rapide longeant la Meuse. C’est en 1912 que la société anonyme des Tubes de la Meuse s’y est installée, elle s’est dès lors spécialisée dans la fabrication de tubes en acier destinés à l’industrie pétrolière et gazière. En 1980, une activité supplémentaire est venue compléter la production existante le Tubing qui consistait à fileter des tubes. En cette même période, la société a acquis une aciérie électrique. 53 En 1995, l’entreprise a été mise en faillite et rachetée en 1996 par la société SOCONORD qui, pendant quelques temps, a poursuivi l’activité avant de cesser en 1998 toute production sur le site. L’implantation des premiers bâtiments peut être située dans une période comprise entre 1912 et 1920. La structure générale des bâtiments est stabilisée dès la seconde période, 1920-1938. Un seul bâtiment important est ensuite construit (1950) puis agrandi (1955, 1966...) au sud du site. Outre les étapes importantes mentionnées ci-dessus, l’évolution du bâti est caractérisée de manière générale par une multitude de modifications relativement modestes : agrandissements successifs, annexes, hangars et autres petits bâtiments sont construits ou plus rarement démolis, l’ensemble occupant une proportion de plus en plus importante du site jusqu’à atteindre 75 % de sa surface. Le 16 septembre 1999, les bâtiments et terrains ont été acquis par la Région wallonne qui avait inscrit le site « New-Tubemeuse » dans la liste des sites prioritaires à assainir dans le cadre du programme « Sites d’Intérêt Régional ». Ce programme vise à réaménager les « chancres industriels » laissés à l’abandon. Les travaux entrepris sur le site se décrivent dès lors en plusieurs phases. La première a consisté en la démolition de tous les bâtiments périphériques construits en dur et s’est clôturée le 8 novembre 2000. En juin 2003, la seconde étape des travaux a permis le démontage de tous les bâtiments et infrastructures métalliques jusqu’à la dalle en béton. La deuxième phase des travaux d’assainissement a été terminée en juillet 2004. Aujourd’hui, la SORASI va entamer la troisième phase des travaux consistant en l’assainissement des caves souterraines, l’évacuation de toutes les conduites et substances y subsistant, le nettoyage et la démolition des dalles de sol et de l’ancienne centrale électrique. Les travaux d’assainissement (subsidiés par la DGATLP et les Fonds FEDER) et les travaux d’équipement du site en zone d’activité économique industrielle (subsidiés par la DGEE et les Fonds FEDER) seront effectués en une seule phase. Ils débuteront en 2007 et permettront à terme d’offrir 8,5 hectares de terrains dédiés à de l’activité économique industrielle. Les entreprises suivantes sont déjà installées sur le site, propriété de la Région wallonne : — EC & Maintenance : société active dans le secteur de la maintenance et du nettoyage industriel. — STEDIC s.a. : entreprise spécialisée dans le travail de la tôle de précision. Cette société va étendre ses activités sur le site. — PREFER Environnement : entreprise spécialisée dans la préfabrication d’éléments en béton. — ARCELOR : la totalité des anciens bureaux d’étude de New-Tubemeuse ont repris vie depuis l’installation du Bureau d’études d’ARCELOR (décembre 2005). Parmi les nombreuses demandes, ARCELOR a également marqué un intérêt réel quant à l’acquisition d’une parcelle du site « New-Tubemeuse » afin d’y implanter son siège administratif. Cette implantation devrait commencer dans le courant de l’année 2007. En conclusion, l’opération menée par la Région sur ce site mérite d’être valorisée. En effet, elle a permis de reconvertir ce site abandonné par Tubemeuse et d’offrir de nouveaux emplois grâce à la présence des nouvelles entreprises sur le site et de l’activité économique réactivée. Réhabilitation du site de la Granitière Hanuise (ou encore « Héris ») à Soignies (site SAE/LS156) Emmanuel Mainil Le site de la Granitière Hanuise, situé à proximité immédiate de la gare, a été entièrement démoli. Il est disponible pour accueillir un nouveau quartier de logements. Le site est situé rue des Trois Planches ; il est imbriqué dans l’habitat dense du quartier des Carrières, à proximité de la gare et du parc Pater. À l’origine, il fut occupé par une petite carrière de pierre bleue (« petit granit »), laquelle avait produit une « motte de carrière », désormais boisée. La carrière, remblayée avant 1900, fit place à des petits ateliers de tailleurs de pierre, puis à une société de construction de charpentes métalliques. Enfin, le site accueillit entre 1947 et 1991 une marbrerie (entreprise de sciage et de polissage de granit importé des Pays baltes). Le site, de plus de 2 ha, comprenait un demi-hectare de bâtiments : quatre halls industriels dédiés au sciage, au polissage, au stockage et à la fabrication de pièces de finition, outre quelques autres petits bâtiments (forge, ateliers, bureaux et cabine électrique). Pendant plusieurs années, la Ville de Soignies s’est interrogée sur les options de reconversion de ce site, compte tenu de la présence de bâtiments encore en bon état. Elle a envisagé notamment des activités artisanales (structure spacieuse et modulable pouvant accueillir des artisans et de nouvelles entreprises) ainsi que des équipements communautaires (halls et locaux polyvalents pour l’organisation de foires commerciales, de congrès, d’expositions et de promotion des activités liées à la pierre). La fiche de description de projet présentée pour justifier la demande de financement envisageait encore ce type de destination, moyennant cependant la démolition complète. Compte tenu de la mauvaise accessibilité du site pour ce type de destinations, de la proximité immédiate de la gare et de son environnement bâti, le Collège communal a plus récemment choisi d’implanter un nouveau quartier de logements, après démolition complète des bâtiments. Le plan de secteur destine le site en zone d’activités économiques industrielles. L’établissement d’un plan communal d’aménagement dérogatoire au plan de secteur (PCAD) a été entrepris il y a plusieurs années pour une réaffectation en zone d’habitat. Cependant, l’article 127 du Code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine (CWATUP) permet désormais au fonctionnaire délégué d’accorder les permis d’urbanisme en s’écartant de la destination industrielle du site (qui sera maintenue) sans qu’un tel plan soit nécessaire. L’établissement du PCAD serait donc abandonné. L’urbanisation est prévue par le biais d’une opération de revitalisation urbaine (article 172 du CWATUP). 54 Assainissement et restauration du « Tir national » à Mons (dossier MB234) Emmanuel Mainil La Province du Hainaut participe au changement d’image de son territoire : tous les bâtiments de ce site dédié au tir ont été démolis, sauf le bâtiment de l’époque léopoldienne, restauré pour accueillir des bureaux de la Province. Ayant accueilli une activité régalienne et non pas économique, le « Tir national » ne pouvait pas être reconnu comme site d’activité économique désaffecté. En effet, ce n’est que depuis la réforme du 23 février 2006 qu’il aurait pu être reconnu comme « site à réaménager » dans ce nouveau cadre légal. Néanmoins, il constituait bel et bien une « friche urbaine » et pouvait à ce titre bénéficier d’un cofinancement européen (sans intervention régionale), dans le cadre de la phase de transition du programme Feder Objectif 1. C’est ainsi que la restauration du bâtiment a été financée pour moitié par l’Union européenne, sans cofinancement wallon. Patrimoine d’architecture publique, ce site de 2 ha situé dans la première couronne de la ville (dans l’axe de l’avenue du Tir) a depuis toujours été dédié au tir et comprenait différents bâtiments construits au fur et à mesure des besoins. Durant la seconde moitié du 19e siècle, il a servi pour l’entraînement au tir de la garde civile bourgeoise ; plus récemment, la galerie de tir a été utilisée pour l’entraînement de la gendarmerie nationale, de l’armée et de la police judiciaire ; enfin, on y pratiqua le tir sportif sur cibles. Le bâtiment principal, construit entre 1861 et 1868, présente une façade remarquable de style Second Empire de l’époque léopoldienne ; le tir se faisait sur des cibles extérieures à travers des meurtrières aménagées au premier étage. Ce local remarqua- Le « Tir national » à Mons après sa rénovation Photo E. Mainil, © MRW blement décoré (poutres et plafond en bois peint) servait sans doute aussi pour les réceptions officielles. Le terrain situé à l’arrière avait été modelé pour constituer un fossé central de tir bordé par un talus de fond et des talus latéraux. En 1946, le site est agrandi pour accueillir une galerie de tir couverte en béton et brique, de 120 mètres de long, équipée de buttes de protection à différentes distances. Enfin, après les activités militaires et policières, le site a été en partie occupé par un club de tir sportif qui y a construit un petit pavillon pour l’entraînement sur courte distance. La Province du Hainaut l’a acquis en 1999. Elle a souhaité sauvegarder et valoriser le bâtiment principal. Elle envisageait d’y créer un centre de formation, d’exposition et de reconvertir le reste du terrain en parc : la fiche de description de projet justifiant la demande de financement y prévoyait la création de l’« Académie européenne de sport de la Province du Hainaut ». Les travaux ont consisté à : — démolir toutes les annexes sans intérêt architectural, greffées à l’avant et à l’arrière du bâtiment principal et qui le défiguraient ; — restaurer le bâtiment d’intérêt historique, en ce compris le traitement du mérule. Quant à la galerie de tir, dont le sol était contaminé par le plomb des munitions, elle a été démolie et décontaminée par la S.A. SPAQuE, qui a aussi dépollué le terrain, au moyen de crédits purement wallons. Au vu du résultat et contrairement à ce qui était prévu, le bâtiment a finalement accueilli les bureaux de la Direction générale régionale des Enseignements de la Province. En réalisant elle-même des opérations de réhabilitation de sites et de requalification patrimoniale, la Province du Hainaut participe activement au changement d’image de son territoire. 55 Site Ch 112 dit « Entrepôts Stokis » à Marchienne-au-Pont Mina Rhaoussani Ce site d’une superficie de 70 à 75 ares est situé sur la route de Mons à proximité du centre de Marchienne-au-Pont et d’un bassin de virement en rive gauche de la Sambre. Il est compris dans la zone dite de la « Porte ouest » reconnue par le fédéral dans le cadre du Programme des grandes villes. Ces terrains ont d’abord été occupés par une fabrique de briques réfractaires de 1853 à 1946 et ensuite, au début des années 1950 par deux nouvelles activités : — un atelier de construction et hall d’achat, de vente et de location de matériel industriel (Entreprise Bodart) dans la zone est du site ; — une fabrique de produits métalliques implantée au niveau de la zone ouest du site. Une partie des halls a été ensuite occupée par un magasin Aldi entre 1984 et 1996. Dans le cadre de ces activités, de nombreux garages ont été construits sur les limites nord et sud du site. En 1996, la Patrimoniale (agence immobilière gérée par M. Stokis) s’est portée acquéreur de la majeure partie du site et a procédé à la construction d’un nouveau hall de stockage (hall Stockis) au nord du site. Les bâtiments des anciennes entreprises Bodart ont été utilisés pour des activités de vente d’outillage (société Mécabel). Le site a été laissé à l’abandon pendant plus de cinq ans. Dans le cadre des actions de redynamisation de la « Porte ouest » de Charleroi et avec le soutien du Programme politique des grandes Villes (PGV), la Cellule Développement stratégique de la Ville de Charleroi s’est progressivement portée acquéreur de la totalité du site dans le courant de l’année 2000 afin de mettre en œuvre son projet « Pôle de Convivialité ». Ces acquisitions ont été financées sur fonds propre par la Ville de Charleroi. Le projet conçu par les auteurs de projet Laurent et Lenelle prévoyait la reconversion des trois bâtiments principaux de la manière suivante : — la Maison des Associations en lieu et place de l’ancien magasin Aldi (ce bâtiment de deux niveaux accueillera le Réseau d’Appui Subrégional, l’Agence de coopération systématique pour le développement humain et de société, et un studio musical) ; — l’ancien hall Stockis, accolé à la Maison des Associations, sera reconverti en espace de développement de la culture urbaine (salles de danse, studios de répétition) ; — l’entrepôt situé dans la zone est du site est déjà totalement reconverti en hall d’initiation sportive pour les jeunes en voie d’exclusion et servira également de lieu de stockage de matériel sportif dans le cadre des activités d’animation et de prévention du Contrat de Sécurité de la Ville de Charleroi. L’entrée par la rue du Gué Gobeau et celle par la route de Mons ont été aménagées de manière à assurer l’homogénéité des liaisons entre l’ensemble des bâtiments et renforcer le caractère convivial des activités et services à y installer. Les travaux menés sur le site ont consisté en : — l’aménagement de parkings ; — la démolition des garages situés en arrière zone et le réaménagement de cet espace avec plantes, cheminements et mobilier urbain ; Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’opérations qui amorcent une stratégie de renouveau urbain : — la rénovation importante de la gare de Marchienne et de son accès ; — le réaménagement de la route de Mons ; — la réalisation d’une étude paysagère commandée par le Ministre Foret ; — la rénovation de plusieurs rues adjacentes par la Ville ; — la mise en œuvre d’un projet de rénovation urbaine sur la ZIP de Marchienne ; — le projet de requalification, à plus long terme, de l’ancien site dit de « La Providence ». L’opération a donc été financée : — par la Région Wallonne – Direction de l’Aménagement opérationnel (dans le cadre de la rénovation des sites d’activité économique désaffectés – SAED) pour la mise hors eau des bâtiments, le renforcement de leur structure et l’aménagement des abords ; — par l’Europe (FEDER) en complément de la RW et également pour la moitié du coût des parachèvements en complément de la Politique des grandes Villes ; — par le Fédéral (Politique des grandes Villes) ; — par la Ville de Charleroi. Le site représente un investissement de près de 2,3 millions d’euros répartis comme suit entre les différents intervenants : — 1.146.750 € FEDER ; — 784.225 € Région wallonne ; — 362.525 € Programme des grandes Villes (PGV). Nouvel accès aux « Entrepôts Stokis » à Marchienne-au-Pont (Charleroi) Photo F. Dor, © MRW