Dossier péDagogique à lattention Des enseignant.e.s
WajDi mouaWaD
Seuls
30.05 3.06
Seuls © Thibaut Baron
DOssier péDagOgique seuls 2016-2017 2DOssier DagOgique seuls 2016-2017 3
plan
Chères enseignantes, chers enseignants,
Vidy accueille le romancier, metteur en scène et acteur Wajdi Mouawad avec Seuls, monologue qu’il interprète depuis
2008. Tenant d’un retour à la narration, assumant lyrisme et introspection, le libano-québéquois Wajdi Mouawad est
une figure importante de la littérature mondiale contemporaine. Seuls raconte, entre texte littéraire, jeu dramatique,
vidéo et arts plastiques, l’histoire d’un double de l’auteur qui part en quête de ses désirs enfouis, de son enfance et d’une
langue maternelle qui a fini par disparaître sous une langue apprise.
Ce dossier contient des pistes pédagogiques qui, nous l’espérons, vous permettront de préparer au mieux votre sortie au
théâtre et d’accompagner vos élèves ou étudiant.e.s dans leur découverte du théâtre contemporain, et plus particulière-
ment de ce spectacle. Le dossier a été préparé par Thierry Buser qui a suivi l’atelier « Transmettre le théâtre contempo-
rain » donné par Eric Vautrin à Vidy la saison passée. Nous le remercions pour son précieux travail et nous réjouissons
de le partager avec vous.
Par ailleurs, nous sommes à votre disposition pour adapter nos propositions à vos besoins, par exemple pour accompa-
gner une sortie d’une visite du théâtre et des coulisses, prévoir un accueil spécifique de vos classes ou une introduction
préalable au spectacle. N’hésitez pas à nous solliciter !
En vous souhaitant une excellente fin de saison théâtrale et en espérant vous accueillir bientôt à Vidy,
Anouk Schumacher
Chargée de la médiation culturelle
Anouk Schumacher
a.schumacher@vidy.ch
Tél. 021 619 45 30
p. 3 Préambule
p. 4 Distribution
p. 5 Activités
p. 9 Annexes
Bienvenue
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE SEULS 2016-2017
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE SEULS 2016-2017
Dans ce dossier pédagogique vous sont proposées quelques activités à réaliser avec les
élèves avant le spectacle dans le but, non pas de le dévoiler ou d’amoindrir l’effet de
surprise devant le spectacle, mais plutôt de permettre à chaque élève de structurer un
horizon d’attente et d’activer son regard sur l’une ou l’autre des particularités du spectacle
Seuls de Wajdi Mouawad. Est-il nécessaire de dire qu’il n’est pas du tout indispensable de
réaliser l’ensemble des activités proposées ci-dessous, que vous pouvez picorer,
transformer, détourner, reformuler tout ou partie de ce dossier. Ces activités peuvent
aussi être utilisées en prolongement du spectacle.
PARTIE I 30 minutes
Où l’on aborde la notion de l’identité avec Wajdi Mouawad
Annoncer que cette œuvre (Seuls) est une autofiction et définir rapidement ce terme. Selon
Le Petit Robert : « autoficiton : récit mêlant la fiction et la réalité autobiographique. »
A. Poser aux élèves les 4 questions que se posent Wajdi Mouawad et auxquelles il
répond sur la notion d’identité. (Ce qui correspond aux questions 1. et 5. de
l’interview) :
D’où es-tu ?
En quel lieu te sens-tu le mieux ?
Quel est le groupe auquel tu peux t’identifier ?
C’est où chez vous ?
Cette activité peut se faire d’une manière individuelle où l’E. note ses réflexions
personnelles sur papier, ou en discussion de groupe de 2 à 4 E.
Cette activité peut se faire en deux moments ou pour chaque question en alternance
réflexion et vidéo.
B. Après ces discussions, écoutez les réponses de Wajdi Mouawad.
(de 3’45 à 13’30 + de 36’24 à 38’34.)
https://www.youtube.com/watch?v=88aAQjzdSkE
C. Mise en commun : remarque des E., originalité des propos de Wajdi, résonnance
par rapport au parcours personnel des E. Discussion collective ou par groupe.
D. Prolongation : lecture du texte « nous sommes des immeubles… »
PARTIE II 25 minutes
Où l’on aborde le processus créatif de Wajdi Mouawad pour Seuls
Lecture du texte Le scarabée de Wajdi Mouawad
a. Ecoute de la question 8. (de 46’54 à 52’00)
b. Lecture extrait de Un oiseau polyphonique
Ces lectures permettent à l’E d’aborder la notion de création pour Wajdi
Mouawad et son processus créatif. Bien entendu, l’ « objet » Seuls édité à
Léméac/Actes sud, est un document pédagogique en lui-même sur ce point.
DistriBution
Texte et mise en scène :
Wajdi Mouawad
Dramaturgie et écriture de thèse :
Charlotte Farcet
Conseil artistique :
François Ismert
Scénographie :
Emmanuel Clolus
Lumière :
Eric Champoux
Costumes :
Isabelle Larivière
Son :
Michel Maurer
Musique :
Michael Jon Fink
Vidéo :
Dominique Daviet
Assistanat mise en scène :
Irène Afker
Avec :
Wajdi Mouawad
Production :
La Colline – Théâtre national
Coproduction :
Au Carré de l’Hypoténuse, France – Abé Carré Cé Carré,
Québec – Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry
et de la Savoie – le Grand T-théâtre de Loire-Atlantique –
Théâtre 71-Scène nationale de Malakoff – la Comédie de
Clermont- Ferrand-Scène nationale – Théâtre National de
Toulouse Midi-Pyrénées le Théâtre d’Aujourd’hui, Montréal
– le manège.mons
Avec le soutien de :
Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son pro-
gramme «New Settings», le Cercle des mécènes du Théâtre
de Vidy
Création 2008
Le texte Seuls: Chemin, texte et peintures est publié chez
Leméac / Actes Sud-Papiers
30.05 3.06
Salle Charles Apothéloz
mar 30.05 19h00
mer 31.05 20h00
jeu 01.06 19h00
ven 02.06 20h00
sam 03.06 17h00
Durée : 2h
Théâtre
Annexe 1
Dia 2
Dia 2
Annexe 2
Annexe 3
ou Dia 3
Annexe 4
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE SEULS 2016-2017
PARTIE III environ 90 minutes
Où l’on aborde la notion de cadre, notion très présente dans ce spectacle de théâtre.
La mise en évidence du cadre l’est par le titre de la thèse de doctorat que prépare Harwan,
le personnage principal de Seuls : « Le cadre comme espace identitaire dans les solos de
Robert Lepage. ».
A. Le cadre ou l’absence de cadre
Sans annoncer le thème de l’activité, demander aux E. de comparer ces trois salles de
théâtre (a. Théâtre de l’Odéon, Paris : 1782 ; b. Théâtre de Vidy, salle Charles
Apothéloz 1965 ; c. Théâtre de Vidy salle René Gonzales 1975).
Constat : La première salle a un cadre de scène très marqué, richement décoré. La
deuxième a un cadre plus discret, noir mais encore bien visible. La troisième n’a plus
de cadre de scène apparent. Comme un tableau, le théâtre se regarde très souvent
dans un cadre. Le cadre délimite deux mondes : le monde de la représentation et
celui de la vie réelle. L’absence de cadre peut signifier le mélange de ces deux mondes.
Où s’arrête l’un et commence l’autre ? A ce sujet lire et discuter des citations de
Diderot et d’Antonin Artaud
B. Faire de même avec les deux tableaux et la citation de Jackson Pollock : « … ni
commencement ni fin… »
Constat : Comme en peinture, le théâtre s’est affranchi du cadre.
Sortir du cadre
C. Observer la page 95 du livre Seuls et Trompe-l’œil de Pere Borrell del Caso (1874).
Que constater ?
Constat : Comme dans le tableau de Pere Borell del Caso, Harwan (le mot, le
personnage…) sort du cadre. Discussion avec les E. de ce que signifie pour eux «
sortir du cadre ».
On peut faire rechercher aux E. le mot cadre dans le dictionnaire. Ici, la peinture et le
dispositif graphique de la page 95 de Seuls jouent sur le mot cadre dans son sens
premier et son sens figuré. Selon Marie Joseph Bertini « (…) l’histoire de l’art tout
entière peut se décrire, voire s’écrire comme l’épopée de la sortie du cadre, comme
une tentative de déborder constamment le cadre, de s’extraire de lui. »
D. Le cadre dans le cadre
Un des « chemins » de Wajdi pour créer Seuls est son « admiration » pour Robert
Lepage, homme de théâtre québécois. Avec les E. lire tout ou un extrait des pp. 44-
45 de Seuls. Comme entrée en matière et pour que les E puissent se faire une idée de
son travail, regarder ces quelques teasers des solos de Robert Lepage. Avant le
visionnement, on peut donner comme consigne aux E. de repérer la présence de
cadre dans ces extraits de spectacle :
Les Aiguilles et l’Opium : https://vimeo.com/77156578
La Face cachée de la lune : https://www.theatre-video.net/video/Bande-annonce-de-
La-Face-cachee-de-la-Lune
Le projet Andersen (ne regarder que jusqu’à 2’30) : https://www.youtube.com/
watch?v=JqTJ6pcGKJQ
887 : https://vimeo.com/149325936
Après ces visionnements, on peut rapidement faire énumérer les différentes présences
du cadre dans ces extraits des mises en scène de Robert Lepage. A remarquer, par
une prouesse technique, que le personnage rentre dans le cadre, fait partie de l’écran
dans le générique du projet Andersen. (On peut rapidement expliquer que le théâtre
lepagien met en avant une machinerie de scène très complexe, utilisant des moyens
techniques conséquents. Ce qui n’est pas forcément le cas du théâtre de Wajdi
Mouawad).
Les E. observent maintenant le tableau de Malevitch, un carré blanc sur fond blanc.
On peut rapidement leur résumer le descriptif annexé.
Constat : un cadre dans le cadre. Le cadre lui-même devient œuvre. Malevitch (comme
Lepage) unifie ce qui est dans et hors du cadre, ce qui est artificiel et réel, ce qui est
art (représenté) et la vie.
Prolongement : Les E. observent cette image d’une mise en scène d’Antonin Artaud
de Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger de Vitrac. Quelle(s) impression(s) nous
donne(nt) tous ces cadres vides ?
E. Le cadre et le cache, la scène et le hors-scène.
Montrer deux extraits du début du cinématographe. Demander aux E. d’être attentif
à la forme.
Méliès (Escamotage d’une dame au théâtre Robert Houdin, 1896) :
https://www.youtube.com/watch?v=ezwuQhsI-S8
Les frères lumières (LArrivée du train en gare de la Ciotat, 1895) :
https://www.youtube.com/watch?v=b9MoAQJFn_8
Constat : On voit à l’écran deux cinémas différents. Chez Méliès, les personnages
sont entiers (des pieds à la tête), ils rentrent et sortent latéralement de l’image, cela
donne une impression de platitude. Le bord de l’écran fonctionne comme un cadre.
Chez les frères Lumières les personnages entrent et sortent par le haut et le bas. Ils
sont souvent coupés par les bords de l’écran qui fonctionne comme un cache.
Le cadre est centripète (qui rapproche du centre), le cache centrifuge (qui éloigne du
centre). Donc le cinéma, par la profondeur de champ, attire le spectateur vers le hors-
champ (ce qui se passe en dehors de ce qui nous est montré).
Les E. réfléchissent à quel modèle appartient le théâtre
En réponse, les E. regardent la photo de la scénographie de la Flûte enchantée mise
en scène par Jürgen Rose.
Constat : Tout dépend si l’on considère le théâtre sur un axe vertical (cadre de scène)
ou sur un axe horizontal (plateau de scène). Mais le cadre théâtral est beaucoup plus
rigide, il ne bouge pas et ne peut pas suivre le personnage qui quitte la scène.
Alors qu’au cinéma, le hors-champ, grâce au mouvement de caméra, peut devenir un
champ.
F. Le cadre de l’écran
Les E. regardent ces 2 teasers. A nouveau, leur demander leur attention sur la forme
plutôt que sur le sens de ces spectacles. Qu’est-ce qui frappe par son omniprésence
dans ces deux extraits ?
Nathan le sage de Nicolas Steman présenté à Vidy en septembre 2016
https://vimeo.com/182103720
Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin par La Cordonnerie présenté à Vidy en
janvier 2017 (ne regarder que 1 ou 2 minutes) https://vimeo.com/153362696
Constat : la vidéo, l’écran (les écrans) sur une scène de théâtre sont très souvent
présents dans le théâtre contemporain. Ils permettent de démultiplier le point de vue
du spectateur, de changer de plan, de passer du présent théâtral à une autre réalité
temporelle ou/et de faire exister sur scène, le hors-scène, un ailleurs où les
personnages continuent d’exister.
Dia 14 ou
Annexe 9
Dia 15
Annexe 10
Dia 19,
Annexe 13
Dia 20
Dia 5,6,7
Dia 8 ou
Annexe 5
Dia 9,10,11
Annexe 6
Dia 12,13 ou
Annexe 8
Annexe 7
Dia 16 ou
Annexe 11
Dia 17 et
Annexe 12
Dia 18
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE SEULS 2016-2017
G. Le cadre informatique
En cliquant en haut, en bas, à droite, à gauche de l’image de cette application, on
peut voyager dans ce cadre.
http://towardsandbeyond.com/
Constat : Et l’informatique, se libère-t-elle de tout cadre ? Ne serait-on pas plongé
dans le cadre? Le « regardant », qui agit sur l’image, appartient-il au cadre? Dans
cette application, a-t-on l’impression de voyager dans un espace infini, ou se sent-on
prisonnier du cadre, enfermé dans cette boîte multicolore qui n’a pas de sortie ?
ANNEXE 1
« Leçon de Wajdi Mouawad » enregistré en 2009 dans le cadre des leçons de
l’université d’Avignon https://www.youtube.com/watch?v=88aAQjzdSkE
Pour vous aider dans le choix des séquences à montrer aux élèves, voici quelques
repères. (En souligné, les questions posées par Laure Hadler ou ses invités)
- de 00’ à 1’00 Présentation générale du contexte
1. de 1’00 à 2’19 La question de l’identité, accélerateur de l’imaginaire ?
- 2’20 à 3’44 la question de l’identité, une sorte de paranoïa et de schizophrénie,
de culpabilité
- 3’45 à 5’44 L’identité = nationalité ? Pour moi un non-advenu. D’où es-tu ?
- 5’45 à 7’00 En quel lieu te sens-tu le mieux ? Notion des éléments, de la nature.
- 7’00 à 13’30 Comment peux-tu être solidaire si tu viens de nulle part ? Quel est
le groupe auquel je peux m’identifier ? Rapport à la guerre du Liban et rapport
de culpabilité. Flou et fragmentation.
- 13’30 à 15’20 Le lieu identitaire d’appartenance = le théâtre, l’espace théâtral, la
poésie, l’écriture. Identité mélancolique
- 15’20 à 19’00 l’amitié= identité de choix , identité ondulatoire, ne regarder que
les reflets
2. 19’00 à 20’07 Ecriture comme moyen de pouvoir vivre cette identité ondulatoire ?
- 20’08 à 22’30 Mon prénom la seule chose qui me permettait d’exister qui veut
dire ma vie, mon existence. (Observer l’écran, le prénom de Wajdi est mal
orthographié !)
- 22’30 à 26’10 La lecture, les mots. Ce qui m’a amené à écrire, c’est la lecture, ce
qui m’a amené au théâtre, c’est le théâtre. C’est pas l’exil, c’est pas la guerre.
L’art appelle l’art.
3. 26’10 à 26’47 La question de la langue
- 26’47 à 29’10 Rapport aux langues arabe-français. Trou de mémoire de la période
de passage entre français et arabe (Trou où je ne sais pas ce qu’il y a dedans !)
- 29’10 à 31’19 Le Liban fantasmé
- 31’20 à 32’13 Intégration sans compromis
4. 32’14 à 32’45 Le théâtre constitue votre véritable identité ?
- 32’45 à 34’53 Le théâtre =chez moi, le temps de mon travail. Ce lieu = miroir de ce
que je suis.
- 34’54 à 36’24 Je suis Wajdi, c’est moi. Le silence (des bêtes), cette impossibilité
de raconter, une piste de réflexion.
5. 36’24 à 36’32 C’est où chez vous ?
- 36’34 à 38’34 L’espace occupé par mes pas, le seul endroit qu’un autre ne peut
pas occuper. Je ne veux pas plus. Contre l’idée d’un état, d’un pouvoir.
6. 38’34 à 39’11 Impression du public d’être invité chez vous, par vous dans la cour
d’honneur, espace que vous faites vôtre ?
- 39’11 à 41’30 L’objet (Littoral, Incendies, Forêts,…) que l’on va raconter, n’est pas
moi. Organiser (par le récit) ensemble l’incohérence du monde. Le lieu est irradié
par ce travail collectif.
- 41’30 à 43’00 Code de valeurs : dire bonjour au concierge, ranger son costume, ne
pas hurler quand on travaille. Règles obligatoires. Le lieu finit par ressembler à
cette ambiance. Etat d’esprit.
7. 43’42 à 44’50 Un chat sur le plateau lors de la première, comment avez-vous
interprété ce signe ?
- 44’50 à 46’27 Quand un événement imprévu comme ça arrive, on reste sans voix. Il
a fait exactement la bonne mise en place. Les chats existent pour qu’on puisse
caresser les tigres. Il disait aux acteurs : soyez sages et sauvage dans votre manière
de jouer (n’ayez crainte).
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