DOssier péDagOgique seuls 2016-2017 7
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE SEULS 2016-2017
PARTIE III environ 90 minutes
Où l’on aborde la notion de cadre, notion très présente dans ce spectacle de théâtre.
La mise en évidence du cadre l’est par le titre de la thèse de doctorat que prépare Harwan,
le personnage principal de Seuls : « Le cadre comme espace identitaire dans les solos de
Robert Lepage. ».
A. Le cadre ou l’absence de cadre
Sans annoncer le thème de l’activité, demander aux E. de comparer ces trois salles de
théâtre (a. Théâtre de l’Odéon, Paris : 1782 ; b. Théâtre de Vidy, salle Charles
Apothéloz 1965 ; c. Théâtre de Vidy salle René Gonzales 1975).
Constat : La première salle a un cadre de scène très marqué, richement décoré. La
deuxième a un cadre plus discret, noir mais encore bien visible. La troisième n’a plus
de cadre de scène apparent. Comme un tableau, le théâtre se regarde très souvent
dans un cadre. Le cadre délimite deux mondes : le monde de la représentation et
celui de la vie réelle. L’absence de cadre peut signifier le mélange de ces deux mondes.
Où s’arrête l’un et commence l’autre ? A ce sujet lire et discuter des citations de
Diderot et d’Antonin Artaud
B. Faire de même avec les deux tableaux et la citation de Jackson Pollock : « … ni
commencement ni fin… »
Constat : Comme en peinture, le théâtre s’est affranchi du cadre.
Sortir du cadre
C. Observer la page 95 du livre Seuls et Trompe-l’œil de Pere Borrell del Caso (1874).
Que constater ?
Constat : Comme dans le tableau de Pere Borell del Caso, Harwan (le mot, le
personnage…) sort du cadre. Discussion avec les E. de ce que signifie pour eux «
sortir du cadre ».
On peut faire rechercher aux E. le mot cadre dans le dictionnaire. Ici, la peinture et le
dispositif graphique de la page 95 de Seuls jouent sur le mot cadre dans son sens
premier et son sens figuré. Selon Marie Joseph Bertini « (…) l’histoire de l’art tout
entière peut se décrire, voire s’écrire comme l’épopée de la sortie du cadre, comme
une tentative de déborder constamment le cadre, de s’extraire de lui. »
D. Le cadre dans le cadre
Un des « chemins » de Wajdi pour créer Seuls est son « admiration » pour Robert
Lepage, homme de théâtre québécois. Avec les E. lire tout ou un extrait des pp. 44-
45 de Seuls. Comme entrée en matière et pour que les E puissent se faire une idée de
son travail, regarder ces quelques teasers des solos de Robert Lepage. Avant le
visionnement, on peut donner comme consigne aux E. de repérer la présence de
cadre dans ces extraits de spectacle :
Les Aiguilles et l’Opium : https://vimeo.com/77156578
La Face cachée de la lune : https://www.theatre-video.net/video/Bande-annonce-de-
La-Face-cachee-de-la-Lune
Le projet Andersen (ne regarder que jusqu’à 2’30) : https://www.youtube.com/
watch?v=JqTJ6pcGKJQ
887 : https://vimeo.com/149325936
Après ces visionnements, on peut rapidement faire énumérer les différentes présences
du cadre dans ces extraits des mises en scène de Robert Lepage. A remarquer, par
une prouesse technique, que le personnage rentre dans le cadre, fait partie de l’écran
dans le générique du projet Andersen. (On peut rapidement expliquer que le théâtre
lepagien met en avant une machinerie de scène très complexe, utilisant des moyens
techniques conséquents. Ce qui n’est pas forcément le cas du théâtre de Wajdi
Mouawad).
Les E. observent maintenant le tableau de Malevitch, un carré blanc sur fond blanc.
On peut rapidement leur résumer le descriptif annexé.
Constat : un cadre dans le cadre. Le cadre lui-même devient œuvre. Malevitch (comme
Lepage) unifie ce qui est dans et hors du cadre, ce qui est artificiel et réel, ce qui est
art (représenté) et la vie.
Prolongement : Les E. observent cette image d’une mise en scène d’Antonin Artaud
de Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger de Vitrac. Quelle(s) impression(s) nous
donne(nt) tous ces cadres vides ?
E. Le cadre et le cache, la scène et le hors-scène.
Montrer deux extraits du début du cinématographe. Demander aux E. d’être attentif
à la forme.
Méliès (Escamotage d’une dame au théâtre Robert Houdin, 1896) :
https://www.youtube.com/watch?v=ezwuQhsI-S8
Les frères lumières (L’Arrivée du train en gare de la Ciotat, 1895) :
https://www.youtube.com/watch?v=b9MoAQJFn_8
Constat : On voit à l’écran deux cinémas différents. Chez Méliès, les personnages
sont entiers (des pieds à la tête), ils rentrent et sortent latéralement de l’image, cela
donne une impression de platitude. Le bord de l’écran fonctionne comme un cadre.
Chez les frères Lumières les personnages entrent et sortent par le haut et le bas. Ils
sont souvent coupés par les bords de l’écran qui fonctionne comme un cache.
Le cadre est centripète (qui rapproche du centre), le cache centrifuge (qui éloigne du
centre). Donc le cinéma, par la profondeur de champ, attire le spectateur vers le hors-
champ (ce qui se passe en dehors de ce qui nous est montré).
Les E. réfléchissent à quel modèle appartient le théâtre
En réponse, les E. regardent la photo de la scénographie de la Flûte enchantée mise
en scène par Jürgen Rose.
Constat : Tout dépend si l’on considère le théâtre sur un axe vertical (cadre de scène)
ou sur un axe horizontal (plateau de scène). Mais le cadre théâtral est beaucoup plus
rigide, il ne bouge pas et ne peut pas suivre le personnage qui quitte la scène.
Alors qu’au cinéma, le hors-champ, grâce au mouvement de caméra, peut devenir un
champ.
F. Le cadre de l’écran
Les E. regardent ces 2 teasers. A nouveau, leur demander leur attention sur la forme
plutôt que sur le sens de ces spectacles. Qu’est-ce qui frappe par son omniprésence
dans ces deux extraits ?
Nathan le sage de Nicolas Steman présenté à Vidy en septembre 2016
https://vimeo.com/182103720
Blanche Neige ou la chute du mur de Berlin par La Cordonnerie présenté à Vidy en
janvier 2017 (ne regarder que 1 ou 2 minutes) https://vimeo.com/153362696
Constat : la vidéo, l’écran (les écrans) sur une scène de théâtre sont très souvent
présents dans le théâtre contemporain. Ils permettent de démultiplier le point de vue
du spectateur, de changer de plan, de passer du présent théâtral à une autre réalité
temporelle ou/et de faire exister sur scène, le hors-scène, un ailleurs où les
personnages continuent d’exister.
Dia 14 ou
Annexe 9
Dia 15
Annexe 10
Dia 19,
Annexe 13
Dia 20
Dia 5,6,7
Dia 8 ou
Annexe 5
Dia 9,10,11
Annexe 6
Dia 12,13 ou
Annexe 8
Annexe 7
Dia 16 ou
Annexe 11
Dia 17 et
Annexe 12
Dia 18