1) Les mots-clefs qui caractérisent l`extrait / Premières impressions 2

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A. Pinçon, document sous licence CC-BY-SA
L.A. 1 « De l'Amitié », Essais, Montaigne,
de « Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis »
à « ni qui fût ou sien, ou mien »
1) Les mots-clefs qui caractérisent l'extrait / Premières
impressions
– définition de l'amitié
– expérience personnelle, subjectivité
– des images (couture)
– la thématique du double
– un discours argumentatif (« parce que... »)
Pbique : dans quelle mesure ce chapitre qui cherche à définir ce qu'est l'amitié exprime-t-il au
contraire l'impossibilité à dire ce qu'est l'amitié ? Paradoxe
2) Explication linéaire
Premier paragraphe
– Montaigne oppose sa vision de l'amitié à celle des autres. Adverbe « ordinairement » /
négation restrictive « ne sont que... »
– « ordinairement » s'oppose à « en l'amitié de quoi je parle ». Montaigne propose une
définition singulière (au singulier) et personnelle de l'amitié.
– Cette amitié ce caractérise par un mélange : champ lexical d'une fusion / union des coeurs.
Métaphore de la couture, les deux êtres comme deux morceaux de tissus. Polyptote autour
du mot « mêlent » et « mélange ».
– Montaigne cherche une cause (portée argumentative de l'écriture des essais) : « parce
que... ». Présence d'un connecteur logique qui introduit une cause.
– Ce connecteur logique est associé à un parallélisme. Mais d'un point de vue strictement
logique, cela ne fonctionne pas : cause et conséquences se mélangent. L'un est la cause de
l'autre. Sorte de cercle vicieux, de tautologie (serpent qui se mord la queue!).
– Alexandrin blanc (formule très célèbre) : « parce que c'était lui, parce que c'était moi »
– Conséquence, ce que le lecteur en déduit : l'amitié échappe à toute logique. L'amitié ne peut
se définir de façon logique.
Paradoxe : Montaigne rédige un chapitre sur l'amitié, mais ce chapitre repose sur l'impossibilité à
dire ce qu'est l'ami. L'argumentation achoppe sur cette idée.
Deuxième paragraphe
– « au-delà de tout mon discours » : au-delà du langage. Impossibilité à dire l'amitié.
– « je ne sais » : Montaigne introduit un doute, un certain scepticisme
– Force « fatale » qui évoque la fatalité, le hasard cf « ordonnance du ciel »
– Mais au champ lexical de la fatalité s'oppose le champ lexical du hasard : « fortuitement ».
– répétition du pronom « nous » qui tisse dans le texte les liens entre les deux amis. Pronom
« l'un et l'autre » sont répétés de sorte qu'on ne sait plus qui est qui !
Troisième paragraphe
– Montaigne évoque un texte écrit par La Boétie. Il redonne dans son texte une place à l'ami
perdu et à sa voix.
– Champ lexical du temps qui passe et du temps qu'il reste à vivre. En résonnance avec
« fatale » → registre tragique
– Rappel de la singularité de la relation : image du « patron » en couture
– Définition de l'amitié : comparaison encore une fois tautologique : l'amitié n'est autre
qu'elle-même !
– Impossibilité à dire est exprimée : « je ne sais » : Montaigne écrite ailleurs « douter m'est
agréable ».
– Parallélisme syntaxique qui montre le II, l'image du double, du miroi entre les deux amis.
– « ou sien, ou mien » : rythme binaire
3) Proposition de plan
En quoi cet extrait exprime-t-il l'impossibilité à définir l'amitié qui a uni Montaigne à La Boétie ?
I Une amitié singulière...
a) La différence avec les autres amitiés
b) Les images du double
II placée sous le signe de la providence et du hasard...
a) Fatalité et dimension tragique
b) importance du hasard
III qui échappe à toute définition.
a) L'écrit n'arrive pas à exprimer l'ami
b) Paradoxe et tautologies
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