
La théorie du choix public, et la nouvelle économie publique dont elle fournit une
marque,ypothèse que les décideurs politiques ne sont guidés que par la poursuite de l’intérêt
général. En lieu et place de cette vision platonique, la théorie du choix public insiste sur le fait
que ces décideurs, comme on le suppose dans la théorie économique standard, se comportent
comme «l’homo-économicus» : ils maximisent leur bien être économique personnel.
Sans doute, il serait excessif d’aller jusqu’au bout de la logique de la nouvelle
économie politique qui déboucherait sur ce que Jagdish Bhagwati 1989 a appelé «le paradoxe
du déterminisme » (paradox determinacy). Si les politiciens et les bureaucrates déterminent
leurs actions dans le but de maximiser leur bien être personnel, alors l’analyse normative n’a
aucune chance d’influencer la politique.
Il faut s’interroger sur les conditions préalables à la mise en place des politiques de
bonne gouvernance qui sont dans une large mesure liées à l’application des politiques
économiques profondes dont l’Afrique a besoin. En effet, le schéma de la bonne gouvernance
est appliqué aux pays en développement en général et à l’Afrique en particulier sous
l’instigation des partenaires au développement et des institutions internationales. Des efforts
louables sont entrepris en Afrique pour mettre en œuvre la bonne gouvernance ; ils sont
orientés vers plus de participation, de responsabilité, de décentralisation et de transparence.
De nombreux programmes visant à étendre le champ de la responsabilité publique (politique
ou administrative) ont été mis en œuvre ces dernières années. Les donateurs ont voulu, tout à
la fois, rapprocher les décisions du lieu de leur mise en œuvre et accroître la soumission au
droit des autorités publiques et ce tant au niveau local que national, à travers la
décentralisation le contrôle de légalité qui l’accompagne, comme par le truchement de
mesures tendant à renforcer l’indépendance de la justice. Ils ont cherché à obtenir une plus
grande transparence, via l’appui aux médias indépendants, la publication des procédures de
passation des marchés publics, ou l’appui à la création de structures d’observation des
élections. L’ensemble de ces stratégies a contribué à promouvoir et à renforcer l’Etat de droit,
support essentiel de la bonne gouvernance.
En définitive, il s’avère à l’analyse que les deux termes développement humain
durable et bonne gouvernance sont complémentaires et n’entretiennent aucune relation
d’exclusion. Mieux, la bonne gouvernance est une condition sine qua none du DHD. La
poursuite du DHD, comme objectif ultime de l’action humaine suppose dès lors le
réaménagement de la manière de gouverner. Elle va alors se présenter sous 4 volets à partir
desquels, il devient possible d’évaluer les performances de chaque pays ; le volet politique qui
concerne la participation au processus électoral ainsi les procédures qui orientent ces
élections, un volet institutionnel relatif à l’existen,ce te les performances des institutions, un
volet économique et un volet social.
Le volet institutionnel constitue aujourd’hui un enjeu important de la recherche et un
volet déterminant de la bonne gouvernance. Comprises comme des ensembles complexes de
normes, de règles et de comportements, les institutions sont conçues pour des fins collectives.
C’est pourquoi, elles sont souvent assimilées à des organisations c’est-à-dire des unités de
coordination ayant des frontières identifiables et fonctionnant de façon relativement continue
en vue d’atteindre des objectifs partagés par les divers acteurs de la vie économique, politique
et sociale. L’Etat et son administration, les marchés et les ONG sont au cœur même du
dispositif institutionnel. Quelles sont leur composition et leurs principales missions
particulièrement dans les réformes économiques et politiques ? Le volet institutionnel
comprend les éléments suivants : la création d’une commission électorale indépendante ;
l’existence d’un médiateur ; l’auditeur général ; la direction des crimes économiques et de la
corruption ; la commission des droits humains ; une autorité indépendante pour les médias ;
l’existence d’une société civile active, etc. Cependant, le simple fait de créer ces institutions