Le sujet : suis-je ce
que je pense être ?
Brève analyse du sujet :
-sa forme générale : une opposition entre 2 expressions «!ce que je suis!» et «!ce que je pense être!».
-«!ce que je suis!» : ce qui me définit en tant qu’être humain en général, mais aussi en tant que personne particulière. Les caractères
essentiels de mon humanité et de ma personne.
-«!ce que je pense être!» : penser au sens d’avoir une idée de soi. Penser aussi au sens d’affirmer, vouloir (?)"
1. ce que j’ai conscience d’être. Pb des possibilités (du pouvoir) de la conscience. Sens principal du sujet."
2. ce que je veux être ? Pb du rapport délicat, intéressé à «!l’image!» de soi.
-Le sujet demande donc si la conscience que j’ai de moi est une connaissance de moi. 2 types de connaissances : subjective/objective.
Le problème
les arguments à développer
les concepts à préciser, les références à
maitriser, les exemples, les images
1er moment : ce que
je pense être
correspond bien à
ce que je suis
réellement.
Autre formulation :
la conscience de soi
est une
connaissance de
soi.
Ce que je pense être : la connaissance subjective de soi via la conscience de soi.
-je pense être un corps. Le rapport intime à mon corps ou corps vécu.
-je pense être une pensée, un esprit, une conscience (une âme). Je me pense (notion de
personne) ou le rapport intime à soi, via la conscience, de mes sentiments, de mes
pensées. La notion de vie «!intérieure!», flux de mes émotions, mes intentions (volontés,
désirs), mes pensées qui échappent à autrui.
-je me pense aussi comme partie du monde, partie de la société (membre, personnage
social). Conscience que j’ai de mon existence dans un ensemble plus vaste : une famille,
un milieu social, une société, un Etat des droits, une culture. Conscience de la dimension
active de la subjectivité : je suis défini par mon rôle de parent, ma profession, mon
engagement citoyen, mes droits, mes valeurs, mes croyances. Mais aussi conscience de
la dimension passive de la subjectivité : je suis défini par le regard d’autrui, la place,
l’importance que me donne une société, définition que j’accepte plus ou moins.
-les concepts principaux : la subjectivité, le
sujet sous ses 2 dimensions, la conscience
de soi (personne), le corps vécu, l’intimité,
la «!vie intérieure!», partie, membre d’un
tout, personnage social.
-ex. du vécu intime, de l’introspection, la
confession, du journal intime.
-références possibles: a) le corps propre
selon M. Merleau-Ponty b) la notion de
substance pensante, la définition de la
pensée selon Descartes.
2 ième moment : ce
que je pense être
n’est pas ce que je
suis."
La conscience n’est
pas la
connaissance.
Ce que je suis et que je n’ai pas conscience d’être. Une connaissance de soi via le regard
des autres et une connaissance objective de soi via les savoirs.
-La conscience ne saisit pas tout l’être ou l’ignorance de soi-même."
a) ignorance de son corps : de la complexité et des fonctions des organes du corps; à
opp. à la connaissance biologique, médicale de l’homme."
b) ignorance de son esprit, de sa formation durant l’éducation (de son histoire), de sa
détermination par la culture, de son acceptation inconsciente des normes, codes
familiaux, sociaux; à opp. à la connaissance psychologique de l’homme."
c) ignorance de son appartenance à un ensemble beaucoup plus vaste : un système
économique, un ordre social, une histoire. Difficulté sinon impossibilité pour un individu à
se penser dans une espace géographique vaste et complexe, dans un temps long et
révolu; à opp. à la connaissance historique, économique, etc.
-les concepts principaux : l’objectivité, la
distinction entre l’ignorance et l’illusion, les
différentes sciences qui étudient l’homme :
la biologie, les sciences sociales. La
distinction entre l’apparence physique et le
corps lui-même. Distinction vie psychique
et vie consciente.
-la conscience se trompe ou l’illusion sur soi-même."
a) illusion sur son corps : tendance à diminuer, nier son importance, sa réalité, tendance
à le dévaloriser comme étant le siège de l’animalité, des besoins, des appétits (nourriture,
sexe). Refus de s’identifier à un corps qui n’est pas soi, qui est blessé, malade, qui vieillit
et qui meurt contre notre volonté. Ou au contraire, tendance à privilégier l’apparence
physique (le corps perçu socialement) au corps et à l’être lui-même."
b) illusion sur son esprit : tendance à considérer qu’il a une existence indépendante de la
culture, de la société. La vie de l’esprit réduite à la conscience de soi, l’introspection.
Tendance à réduire la vie psychique à la vie consciente. Refus de l’inconscience :
l’inconscient psychique (Freud), culturel. "
c) illusion sur son existence culturelle, sociale, historique. Ex. de l’ethnocentrisme ou la
croyance en la valeur absolue de sa culture, sa société, son époque.
- ex d’ignorance : la complexité d’organes
comme le cerveau, le système hormonal.
l’acceptation des normes du sale et du
propre, du beau et du laid, etc. la nature de
l’argent.
ex. d’illusion : la dévalorisation du corps.
ex. l’inconscient psychique selon Freud.
- références possibles : a) Freud et l’idée
d’inconscient psychique. b) Lévi-Strauss et
l’ethnocentrisme.
la 3ième partie du
devoir.
Je suis un être qui
essaie de se penser.
En quel sens penser ce que je suis est-il un problème ?
-se penser soi-même : un effort de réflexion et non une attitude immédiate de la
conscience. L’action de s’interroger sur soi-même ne va pas de soi : elle suppose la
remise en cause d’idées toutes faites sur soi. D’où l’intérêt d’être capable de penser
contre soi-même, contre les préjugés acquis depuis l’enfance. Cet acte est une libération,
une émancipation.
-Je suis un être qui change, en particulier sous l’effet de la conscience de soi. L’être
humain change tout au long de sa vie, du fait de son vieillissement, de ses expériences
vécues, de sa relation avec différents environnements sociaux. C’est donc un être en
devenir. C’est aussi un être doué de conscience, soit d’une capacité à se penser lui-
même, et donc à se choisir ou se refuser tel qu’il se pense, à se poser la question de
savoir ce qu’il veut être.
-la question n’est-elle pas alors au final non pas de penser ce que je suis mais de décider
de ce que je veux devenir ? Où l’on voit le lien entre conscience de soi, liberté (volonté
libre) et conscience morale.
- concepts principaux : réflexion critique,
libération, devenir, conscience de soi.
- ex : la rencontre du problème, de l’échec ou
de l’étrangeté qui amène à s’interroger.
- références possibles : a) Nietzsche, la
philosophie fait du tort à la bêtise et b)
Socrate, la sagesse est conscience de son
ignorance. c) Rousseau et la perfectibilité.
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