forum
La lettre du 10 /septembre /novembre 2002
L A L E T T R E D E L A M A I S O N D E L A C U LT U R E D E L O I RE - A T L A N T I Q U E
S o m m a i r e
E N B R E F
Avignon, côté cour
ou côté grenier 2
Villégier révise ses classiques 2
Instantanés d’une longue nuit 2
Un espace jeune festivalier 2
Dreyfus et le Loup… 2
Une master class
pour Chéreau 2
Vache à plumes
et autres poules à pis 2
Les mercredis du spectateur 2
E X P O S I T I O N S
Ricardo Mosner 2
Q u i n z a i n e
photographique nantaise 2
T H É Â T R E
Le Voyage de
monsieur Pe r r i c h o n 3
Hedda Gabler 5
Une Visite inopportune 5
Ay! Quixo t e 8
H i l d a 9
Le Rire des asticots 9
Les Bijoux de la Castafiore 10
Théâtre à l’écran 10
D A N S E
Valser 4
Babelle heureuse 4
D É C E N T R A L I S AT I O N
Battements de cœur
pour duo de cordes 11
2500 à l’heure 11
Le Voyage
de monsieur Perrichon
d’Eugène Labiche
mise en scène Laurent Pelly
ESPACE 44
DU 27 SEPTEMBRE
AU 14 OCTOBRE 2002
2
La lettre du forum septembre /novembre 2002 10
En bref Expositions
Avignon,
côté cour ou côté grenier
Vous n’étiez pas en Avignon cet été.
Ce n’est pas bien grave, vous verrez cette
saison quelques unes des pièces les plus in
du off. A savoir Battements de cœur pour
duo de cordes qui a enchanté les spectateurs
du Grenier à sel, haut lieu du théâtre de la
région Pays de la Loire au festival. Mais aussi
La Nuit des temps… de Patrick Conan qui a
pu voir le jour grâce notamment à l’aide du
Centre national des écritures de spectacle
de Villeneuve-lès-Avignon.
De même vous pourrez voir Derrière chez moi
de Daniel Soulier, un projet en gestation du
côté de la cité des papes.
Nous avons le plaisir de coproduire et
d’accueillir ces spectacles cette saison.
Un espace
jeune festivalier
Du 25 novembre au 4 décembre,
le Forum du passage Pommeraye
sera investi par les jeunes cinéphiles.
A l’initiative de la cellule cinéma
du Conseil Général, l’espace jeune
festivalier est le point de rencontre
de tous les cinéphiles en herbe qui
aiment et découvrent le cinéma des
Trois Continents.
Les mercredis du spectateur
C’est désormais une habitude. Un moment en
amont et au-delà, une rencontre informelle,
instructive et chaleureuse. Ce sont les mercredis
du spectateur. Premiers rendez-vous à noter
pour cette saison, à 18h au forum :
25 septembre: conférence de Daniel Lemahieu
sur Labiche. Ceci à propos de la création du
Voyage de monsieur Pe r r i c h o n. Cette rencontre
sera suivie le 9 octobre d’une conversation
avec Laurent Pelly et les comédiens.
13 novembre : rencontre avec Omar Porras,
le metteur en scène de Ay! Quixote d’après
Cervantès.
27 novembre : rencontre avec le metteur en
scène Frédéric Bélier-Garcia et la comédienne
Zabou Breitman autour de Hilda.
11 décembre: conférence sur Thomas Bernhard
par Guy-Claude François autour de Minetti:
«A propos de Minetti». Suivi le mercredi 8
janvier d’une rencontre avec Claudia Stavisky
et Michel Bouquet (sous réserve) autour de
cette même pièce.
Dreyfus et le Loup…
Yvon Lapous, membre fondateur de
l’ex-Chamaille s’attaque à l’affaire
Dreyfus. Après avoir mis en scène
Les Mains sales, l’homme du Théâtre
du Loup travaille sur Dreyfus de
Jean-Claude Grumberg.
Propos sur le métier d’acteur, sur
l’identité juive, l’intégration ou le
repli, l’assimilation ou l’éternelle
errance, la pièce sera à l’affiche
du Théâtre Universitaire de Nantes
en novembre. Renseignements au
02 40 14 12 79.
Une master class
pour Chéreau
En juillet, il tournait pour Arte sur la côte.
En octobre, il sera ici le vendredi 25 à 20h3 0.
En effet, la Maison de la Culture de Loire-
Atlantique, le Conseil général et le Conseil
Régional ont mis sur pied une master class
avec Patrice Chéreau. Au programme de cette
rencontre exceptionnelle avec le metteur en
scène, la projection d’une des Leçons de théâtre
autour du travail de Chéreau avec les élèves
du Conservatoire national d’art dramatique sur
Shakespeare, suivie d’une discussion-débat.
Renseignements et inscriptions en septembre
au 02 51 88 25 20.
Villégier révise
ses classiques
Jean-Marie Villégier, le metteur en
scène des Philosophes amoureux
les connaît par cœur et bien
évidemment n’a pas besoin de
les réviser (ses classiques). Mais
il aime à faire partager son goût
pour les textes. Après avoir donné
à entendre (avec quel talent!) une
pièce de Rétif de La Bretonne, en
novembre 2000 au Studio Théâtre,
il sera à la Chapelle de l’Espace 44,
les 26 et 27 novembre pour lire
une sélection d’auteurs des 17eet
18esiècles.
Vache à plumes
et autres poules à pis
C’est le nom du très joli spectacle
qui sera proposé aux enfants des
maternelles par la compagnie
Bouffou Théâtre. De quoi vous
faire regretter d’avoir grandi!
Ricardo Mosner
Une exposition psentée en collaboration avec
le centre d’arts contemporains La Rairie.
Affichiste, peintre, sculpteur, graveur, Ricardo
Mosner a sig le visuel de la saison 2002-2003.
Du vendredi 18 octobre au samedi 23 novembre,
vous pourrez découvrir toutes les facettes de
son œuvre au Forum passage Pommeraye et
à la Rairie (Pont-Saint-Martin).
Quinzaine
photographique
nantaise
Pour la deuxième saison consécutive, la Maison
de la Culture de Loire-Atlantique accueille
la Quinzaine photographique nantaise avec
des œuvres proposées par Madeleine Millot-
D u r r e n b e r g e r. Du jeudi 19 septembre au samedi
5 octobre au Forum – passage Pommeraye.
Instantanés
d’une longue nuit
C’était en juin, lors de la Longue nuit du
court, un moment entre deux rasades de
courts métrages. Après avoir présenté chacun
leur film et débattu en liberté de l’écriture du
scénario, Valérie Mréjen, Mathieu Demy et
Didier Flamand ont entamé en trio la lecture
d’un scénario. Fous rires, émergence d’un récit,
leçon de mise en voix, l’exercice avait la légère
et la magie de l’impromptu.
L’idée depuis a fait son chemin. A coup sûr
il y aura de nouveaux lecteurs lors de la
quatrième longue nuit du court !
Théâtre
Labiche et moi, c’est une longue histoire. Le premier
spectacle de la compagnie en 1981, c’était déjà une pce
de Labiche Si jamais j’te parle. C’est un auteur que
j’ai beaucoup fréquenté pendant les dix années à suivre.
De me que F e y d e a u, C o u r t e l i n e , Henri Becque, A n c e y ,
C h r i s t o p h eJ’aime beaucoup son regard à la fois tendre
et méchant sur la famille, le couple, la bourgeoisie, les
institutions, son ironie, sa drôlerie et sa méchanceté
implacable. Chez F e y d e a u , il y a des personnages qui se
livrent au spectateur, un rythme soutenu, une canique
c o m p l e xe. Et, j’aime bien les choses agitées et sportives.
Par la suite, je suis allé vers d’autres formes, la comédie
musicale, l’opéra, S t r i n d b e r g , M a r i v a u x mais avec
un même regard.
Comme un ora. L’idée, c’est de faire un grand spectacle
à partir d’une épopée ordinaire et risoire. Plus encore
que le théâtre musical, la mise en scène d’opéra m’a
apporté beaucoup. Cela demande une très grande pré-
cision, mais autorise une vraie folie. On est dans la
convention absolue, dans l’exigence du spectaculaire
et en même temps on peut s’éloigner le plus possible
du réalisme.
Fantasme et fantôme. Pour mettre en scène, je pars du
point de vue d’un personnage. Ce voyage, c’est le rêve
ou le cauchemar de monsieur Perrichon. En tout cas,
c’est son fantasme. Il voit le danger partout. C’est le
monde extérieur, ce sont les prétendants. Son point
de vue me sert techniquement de cadre comme celui
d’une caméra et me sert ensuite pour envisager le reste.
On est ici du côté de la vanité, de la bêtise universelle
et de la peur qui va avec. Quand je discute avec le
scénographe et l’éclairagiste, j’insiste beaucoup sur cette
notion de peur, sur l’idée de labyrinthe, de gouffre, de
train fantôme.
Equilibre précaire. Les acteurs vont évoluer dans un
d é c o r extrêmement “ludique. On nest pas dans
l’illustration, mais dans un lieu inquiétant et bizarre.
Un plateau en pente, des escaliers, des allées, un décor
qui se transforme au fil des quatre actes et qui laisse
apparaître une montagne comme un chromo… c’est le
dispositif étonnant au sein duquel vont évoluer les
comédiens. Ce ne sera peut-être pas toujours confortable
pour eux mais ce devrait être surprenant et très drôle.
Bruno Raffaelli, je l’ai rencontré il y a quinze ans. J’étais
assistant sur Lola Montès mis en scène par Jean-Louis
Martin Barbaz. Il tenait le rôle de Monsieur Loyal,
Le Voyage de monsieur Perrichon de Labiche
Un grand spectacle
entre rêve et cauchemar
avec une truculence et un charme
é t o n n a n t! Depuis, il a abordé tous
les registres. Il est passé d’un ton
léger chez S a v a r y, à la gravité avec
la Comédie-Française. Cest un acteur
remarquable. A ses côtés, on retrouve une vraie troupe:
Claire Wa u t h i o n, Patrick Zimmermann avec qui j’ai
beaucoup travaillé… et puis des jeunes comédiens de
l’ENSATT et du conservatoire de Saint-Étienne.
Un résumé ? Cest toujours réducteur. On pourrait
dire comme ça: qu’est-ce qui paye le plus, la sincérité
ou la flagornerie. C’est une pièce sur l’honnêteté. C’est
un vaudeville où rôde la peur, la mort, la folie. Mais
c’est aussi un grand spectacle joyeux, vivant qui se
déroule sur un grand plateau. En, fait c’est une pièce
qui offre des directions multiples, au metteur en scène
comme au spectateur. Me concernant, je n’ai qu’une
hâte, me retrouver en situation avec les comédiens.
Vivement les répétitions ! juillet 2002
3La lettre du forum 10 septembre /novembre 2002
C’est la première création de la saison. Après Souingue, Orphée aux enfers et La Belle Hélène
d’Offenbach, Vie et mort du roi Jean de Shakespeare, dans la cour d’honneur d’Avignon,
le metteur en scène Laurent Pelly retrouve Labiche pour une folle excursion…
Fragments d’une conversation.
ESPACE 44
AUTEUR
Eugène Labiche
MISE EN SCÈNE
Laurent Pelly
DRAMATURGIE
Agathe Mélinand
SCÉNOGRAPHIE
Chantal Thomas
LUMIÈRES
Joël Adam
COSTUMES
Laurent Pelly
AVEC (distribution en cours)
Bruno Raffaelli
sociétaire de la Comédie-Française
Rémi Gibier
Karim Qayouh
Patrick Zimmermann
Claire Wauthion
Audrey Fleurot
Emmanuel Daumas
Grégory Faive
Vincent Deslandes
Yann Garnier
COPRODUCTION
Centre dramatique national des Alpes
Maison de la Culture de Loire-Atlantique
Du vendredi 27 septembre
au lundi 14 octobre
RELÂCHE
dimanche 29 et lundi 30 septembre
dimanche 6 et samedi 12octobre
Matinées scolaires à 14h
lundi 7 et vendredi 11 octobre
Représentations à 20h30
sauf les mardis à 20h et
les dimanches à 15h
ABONNEMENTS TÂTRE
ET DÉCENTRALISAT I O N
TARIFS: 22 E/19 E/9E
Bruno Raffaelli
septembre /novembre 2002 10La lettre du forum 4
Danse
Pas de malentendu ! C’est du tango,
du vrai, sensuel, charnel, enivrant,
intense.
Quand elle met en scène le mot Va l s e r,
la chorégraphe Catherine Berbessou
entend le mot valdinguer. Elle cherche
la bagarre, la violence dans l’affection, le désir
dans la répulsion… Tout cela dans une même
pièce en un même temps comme si les mots
furieux, emporté, tendre, gai, beau, sage, gifles,
éclabous, séduisant, intime, fragile, sordre,
acharné, fier, sale, déglingué, animal, dualité
se mêlaient en un même geste.
Valser
Du tango,
du vrai!
Il était une fois une tribu pleine
d’énergie qui parlait toutes
les langues de la danse.
Pour sa nouvelle création, José Montalvo,
le chorégraphe de Pa r a d i set du Jardin Io
Io Ito Ito, propose un conte et une fan-
taisie débridée où s’exprime avec ivresse
et légèreté, poésie et générosité, son
goût pour l’hétéroclite, le collage et le
mélange des genres. Ici, la chorégraphie
est le langage partagé par une tribu qui
voyage parmi les danses orientales, africaines, classiques
ou urbaines.
Ici, avec un rare bonheur, tous les styles cohabitent :
hip-hop, baroque, classique, traditionnel. Et l’on se
moque des frontières dans un échange virtuose, drôle,
époustouflant. Oui, Babelle heureuse a tout pour rendre
heureux.
ESPACE 44
CHORÉGRAPHIE
Catherine Berbessou
ASSISTANT
Federico Rodriguez Moreno
SCÉNOGRAPHIE& LUMIÈRES
Marc Oliviero
COSTUMES
Cidalia Da Costa
AVEC
Rachel Benitah
Catherine Berbessou
Moira Castellano
Isabelle Teruel
Eric Affergan
Christophe Apprill
Alberto Colombo
Federico Rodriguez Moreno
COPRODUCTION
Les Gémeaux /scène nationale de Sceaux
Compagnie Quat’zarts
Avec le soutien de l’ADAMI, de la Caisse
es Dépôts et Consignations, de l’A F A A
( Association française d’action artistique)
– Ministère des Affaires étrangères,
de la Direction Régionale des Affaires
Culturelles dIle-de-France – M i n i s t è r e
de la Culture et de la Communication
Création en résidence au
Théâtre des Gémeaux à Sceaux
Jeudi 17octobre
Vendredi 18 octobre
A B O N N E M E N T S
D A N S E E T C O M P L I C E
TARIFS: 18 E/15 E/9E
Cie Catherine Berbessou
Représentations à 20h30
ESPACE 44
Cie Montalvo-Hervieu
CHORÉGRAPHIE
José Montalvo
et Dominique Hervieu
MUSICIENS
Saeid Shanbehzadeh
Habib Meftahboushehri
LUMIÈRES
Vincent Paoli
COSTUMES
Alexandra Bertaud
SON
Patrick Arnault
DIRECTION ARTISTIQUE
& CONCEPTION VIDÉO
José Montalvo
COPRODUCTION
Centre chorégraphique national
de Créteil et du Val-de-Marne /
Compagnie Montalvo-Hervieu
Maison des Arts et de la Culture / Créteil
Théâtre National de Chaillot
Théâtre National de Bretagne
BITE: 03 Barbican London –
Atelier Chorégraphique National
Le Théâtre /scène nationale de Narbonne
Roma Europa Festival
Het Muziektheater Amsterdam
Mercredi 18 décembre
Jeudi 19 décembre
Représentations à 20h30
A B O N N E M E N T S
D A N S E E T C O M P L I C E
TARIFS: 18 E/15 E/9E
Babelle heureuse
Un conte chorégraphique
pour tout public
Connaissez-vous C o p i? Si oui, vous ne manquerez
sous aucun prétexte Une Visite inopportune. Sinon
lisez ces quelques mots que ses amis avaient écrits
à son propos. C’est C a v a n n a qui aimait tant les dessins
et notait: «Déconcertant, voilà. Déconcertant, mais
pas que. Copi est en outre : cynique, cruel, faux naïf,
arrogant, désespéré, aristocrate et homosexuel.
N’oublions pas».
Une Visite inopportune de Copi
Une farce sublime
entre rire et détresse
Le retour de la Comédie-Française dans une farce sublime entre rire et détresse.
Hedda Gabler d’Ibsen
En quête du bonheur
Il y a tant de possibilités de bonheur au monde, mais elle ne peut les entrevoir.
5La lettre du forum
ESPACE 44
AUTEUR
Henrik Ibsen
MISE EN SCÈNE
Alain Milianti
TEXTE FRANÇAIS
Michel Vittoz
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE
Ayesha Carmody
DRAMATURGIE
Yannick Butel
DÉCOR & SCÉNOGRAPHIE
Giulio Lichtner
C O S T U M E S
Isabelle Périllat
LUMIÈRES
Joël Hourbeigt
SON
José Michel
AVEC
Elsa Lepoivre
Pascal Elso
Martine Schambacher
Olivier Rabourdin
Monique Hermant-Bosson
Céline Carrère
Jérôme Derre
PRODUCTION
Le Vo l c a n / scène nationale du Havre
Mardi 22 octobre
à 20h
Mercredi 23octobre
à 20h30
Jeudi 24 octobre
à 20h30
ABONNEMENT COMPLICE
TARIFS: 22 E/19 E/9E
De même, Jacques Sternberg, chez qui revient le mot
“déconcerté" et qui poursuit : «Je fus fasciné par les
piécettes enlevées en quelques répliques, avec un art
du suspens et de la chute absurde ou saugrenue qui
tombait comme un couteau».
Idem pour le metteur en scène Jorge Lavelli: «Avec C o p i
disparaît un grand dramaturge de notre temps. S o n
théâtre, inscrit dans une expression à la fois irrévérente
et poétique n’a pas cessé de croître et d’évoluer».
Et Guy Hocquenghem : «Molière, si mes souvenirs de
classe sont exacts mourut en scène en jouant Le Malade
imaginaire.Copi, au contraire est tellement vivant
qu’il n’hésite pas à nous faire éclater de rire
avec la plus terrible des situations, celle d’un
homme, d’un malade qui voit venir la mort».
Tel était donc Copi, mais la pièce me direz-
vous ? Elle est comme lui «Dans sa gaîté
et sa modestie Une Visite inopportune
est une pièce immense. Elle provoque
le rire. Elle ratisse la détresse. C’est très
rare un sommet du théâtre comme
celui-là». (Michel Cournot.).
Le temps souvent joue de drôle de tours et renverse
les perspectives, avec un bel aplomb. Prenez par
e xemple ces critiques qui datent de la création
d ’Hedda Gabler, la pièce d’I b s e n aujourd’hui considérée
comme un des piliers du théâtre contemporain. Elles
sont terribles, au point de donner aujourd’hui une véri-
table envie de découvrir cette œuvre considérée alors
comme «une fantasmagorie sinistre, un monstre créé
par l’auteur sous forme de femme, sans modèle dans
le monde de la réalité». «Un dessin psychologique obs-
c u r, bizarre et insane», «une pièce pessimiste à l’extrême
dans son ennuyeux chaos de gredins et d’imbéciles» .
«Une insidieuse grossièreté d’études photographiques
de vice et de morbidesse».
Fors l’honneur il y eut en France, où la pièce fut jouée
pour la première fois le 17 décembre 1891, un certain
Jules Lemaître qui, de manière très pertinente, établit
un rapport confondant entre le personnage d’Hedda
Gabler et celui d’Emma Bovary.
Et puis il y eut le public, celui qui s’enthousiasma pour
cette pce considérée par la critique bien pensante
comme le témoin de la décadence de la fin du X IXes i è c l e .
Et puis il y eut tous ceux qui se passionnèrent pour
Hedda Gabler, cette femme étrange à propos de laquelle
I b s e n écrivit dans ses nombreuses notes : «Le désespoir
d’Hedda tient à l’idée qu’il y a sûrement tant de
possibilités de bonheur au monde, mais quelle ne
peut les entrevoir. C’est labsence dun but à la vie
qui la torture».
Théâtre
ESPACE 44
AUTEUR
Copi
MISE EN SCÈNE & LUMIÈRES
Lukas Hemleb
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE
Sophie Metrich
DÉCORS & COSTUMES
Jane Joyet et Alice Laloy
AVEC
Simon Eine
Dominique Constanza
Gérard Giroudon
Sylvia Bergé
Eric Génovèse
Jérémie Lippmann
PRODUCTION
C o m é d i e - F r a n ç a i s e
PRODUCTION DÉLÉGUÉE
Maison de la Culture de Bourges
Du lundi 4 n o v e m b r e
au jeudi 7 novembre
Représentations à 20h30
sauf le mardi à 20h
ABONNEMENT COMPLICE
TARIFS: 22 E/19 E/9E
N° 10 septembre /novembre 2002
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