La lettre du N° 10 / septembre / novembre 2002 forum LA LETTRE DE LA MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-ATLANTIQUE Le Voyage de monsieur Perrichon d’Eugène Labiche mise en scène Laurent Pelly ESPACE 44 DU 27 SEPTEMBRE AU 14 OCTOBRE 2002 S o m m a i r e EN BREF Avignon, côté cour ou côté grenier Villégier révise ses classiques Instantanés d’une longue nuit Un espace jeune festivalier Dreyfus et le Loup… Une master class pour Chéreau Vache à plumes et autres poules à pis Les mercredis du spectateur 2 2 2 2 2 2 2 2 EXPOSITIONS Ricardo Mosner Quinzaine photographique nantaise 2 2 THÉÂTRE Le Voyage de monsieur Perrichon Hedda Gabler Une Visite inopportune Ay ! Quixote 3 5 5 8 Hilda 9 Le Rire des asticots Les Bijoux de la Castafiore Théâtre à l’écran 9 10 10 DANSE Valser Babelle heureuse 4 4 D É C E N T R A L I S AT I O N Battements de cœur pour duo de cordes 11 2500 à l’heure 11 En bref Avignon, côté cour ou côté grenier Dreyfus et le Loup… Vous n’étiez pas en Avignon cet été. Ce n’est pas bien grave, vous verrez cette saison quelques unes des pièces les plus in du off. A savoir Battements de cœur pour duo de cordes qui a enchanté les spectateurs du Grenier à sel, haut lieu du théâtre de la région Pays de la Loire au festival. Mais aussi La Nuit des temps… de Patrick Conan qui a pu voir le jour grâce notamment à l’aide du Centre national des écritures de spectacle de Villeneuve-lès-Avignon. De même vous pourrez voir Derrière chez moi de Daniel Soulier, un projet en gestation du côté de la cité des papes. Nous avons le plaisir de coproduire et d’accueillir ces spectacles cette saison. ■ Villégier révise ses classiques Jean-Marie Villégier, le metteur en scène des Philosophes amoureux les connaît par cœur et bien évidemment n’a pas besoin de les réviser (ses classiques). Mais il aime à faire partager son goût pour les textes. Après avoir donné à entendre (avec quel talent!) une pièce de Rétif de La Bretonne, en novembre 2000 au Studio Théâtre, il sera à la Chapelle de l’Espace 44, les 26 et 27 novembre pour lire une sélection d’auteurs des 1 7e et 18 e siècles. ■ Instantanés d’une longue nuit C’était en juin, lors de la Longue nuit du court, un moment entre deux rasades de courts métrages. Après avoir présenté chacun leur film et débattu en liberté de l’écriture du scénario, Valérie Mréjen, Mathieu Demy et Didier Flamand ont entamé en trio la lecture d’un scénario. Fous rires, émergence d’un récit, leçon de mise en voix, l’exercice avait la légèreté et la magie de l’impromptu. L’idée depuis a fait son chemin. A coup sûr il y aura de nouveaux lecteurs lors de la quatrième longue nuit du court ! ■ Un espace jeune festivalier Du 25 novembre au 4 décembre, le Forum du passage Pommeraye sera investi par les jeunes cinéphiles. A l’initiative de la cellule cinéma du Conseil Général, l’espace jeune festivalier est le point de rencontre de tous les cinéphiles en herbe qui aiment et découvrent le cinéma des Trois Continents. ■ La lettre du forum 2 Expositions Yvon Lapous, membre fondateur de l’ex-Chamaille s’attaque à l’affaire Dreyfus. Après avoir mis en scène Les Mains sales, l’homme du Théâtre du Loup travaille sur Dreyfus de Jean-Claude Grumberg. Propos sur le métier d’acteur, sur l’identité juive, l’intégration ou le repli, l’assimilation ou l’éternelle errance, la pièce sera à l’affiche du Théâtre Universitaire de Nantes en novembre. Renseignements au 02 40 14 12 79. ■ Ricardo Mosner Une exposition présentée en collaboration avec le centre d’arts contemporains La Rairie. Affichiste, peintre, sculpteur, graveur, Ricardo Mosner a signé le visuel de la saison 2002-2003. Du vendredi 18 octobre au samedi 23 novembre, vous pourrez découvrir toutes les facettes de son œuvre au Forum – passage Pommeraye et à la Rairie (Pont-Saint-Martin). ■ Une master class pour Chéreau En juillet, il tournait pour Arte sur la côte. En octobre, il sera ici le vendredi 25 à 20 h30. En effet, la Maison de la Culture de LoireAtlantique, le Conseil général et le Conseil Régional ont mis sur pied une master class avec Patrice Chéreau. Au programme de cette rencontre exceptionnelle avec le metteur en scène, la projection d’une des Leçons de théâtre autour du travail de Chéreau avec les élèves du Conservatoire national d’art dramatique sur Shakespeare, suivie d’une discussion-débat. Renseignements et inscriptions en septembre au 02 51 88 25 20. ■ Vache à plumes et autres poules à pis C’est le nom du très joli spectacle qui sera proposé aux enfants des maternelles par la compagnie Bouffou Théâtre. De quoi vous faire regretter d’avoir grandi ! ■ Les mercredis du spectateur C’est désormais une habitude. Un moment en amont et au-delà, une rencontre informelle, instructive et chaleureuse. Ce sont les mercredis du spectateur. Premiers rendez-vous à noter pour cette saison, à 18 h au forum : • 25 septembre: conférence de Daniel Lemahieu sur Labiche. Ceci à propos de la création du Voyage de monsieur Perrichon. Cette rencontre sera suivie le 9 octobre d’une conversation avec Laurent Pelly et les comédiens. • 13 novembre : rencontre avec Omar Porras, le metteur en scène de Ay ! Quixote d’après Cervantès. • 27 novembre : rencontre avec le metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia et la comédienne Zabou Breitman autour de Hilda. • 11 décembre: conférence sur Thomas Bernhard par Guy-Claude François autour de Minetti : « A propos de Minetti ». Suivi le mercredi 8 janvier d’une rencontre avec Claudia Stavisky et Michel Bouquet (sous réserve) autour de cette même pièce. ■ septembre / novembre 2002 ■ N° 10 Quinzaine photographique nantaise Pour la deuxième saison consécutive, la Maison de la Culture de Loire-Atlantique accueille la Quinzaine photographique nantaise avec des œuvres proposées par Madeleine MillotDurrenberger. Du jeudi 19 septembre au samedi 5 octobre au Forum – passage Pommeraye. ■ Théâtre Le Voyage de monsieur Perrichon de Labiche ESPACE 44 AUTEUR Eugène Labiche Un grand spectacle entre rêve et cauchemar MISE EN SCÈNE Laurent Pelly DRAMATURGIE Agathe Mélinand SCÉNOGRAPHIE Chantal Thomas LUMIÈRES Joël Adam COSTUMES Laurent Pelly C’est la première création de la saison. Après Souingue, Orphée aux enfers et La Belle Hélène d’Offenbach, Vie et mort du roi Jean de Shakespeare, dans la cour d’honneur d’Avignon, le metteur en scène Laurent Pelly retrouve Labiche pour une folle excursion… Fragments d’une conversation. Labiche et moi, c’est une longue histoire. Le premier spectacle de la compagnie en 1981, c’était déjà une pièce de Labiche Si jamais j’te parle. C’est un auteur que j’ai beaucoup fréquenté pendant les dix années à suivre. De même que Feydeau, Courteline, Henri Becque, Ancey, Christophe… J’aime beaucoup son regard à la fois tendre et méchant sur la famille, le couple, la bourgeoisie, les institutions, son ironie, sa drôlerie et sa méchanceté implacable. Chez Feydeau, il y a des personnages qui se livrent au spectateur, un rythme soutenu, une mécanique complexe. Et, j’aime bien les choses agitées et sportives. Par la suite, je suis allé vers d’autres formes, la comédie musicale, l’opéra, Strindberg, Marivaux… mais avec un même regard. Comme un opéra. L’idée, c’est de faire un grand spectacle à partir d’une épopée ordinaire et dérisoire. Plus encore que le théâtre musical, la mise en scène d’opéra m’a apporté beaucoup. Cela demande une très grande précision, mais autorise une vraie folie. On est dans la convention absolue, dans l’exigence du spectaculaire et en même temps on peut s’éloigner le plus possible du réalisme. AVEC (distribution en cours) Bruno Raffaelli sociétaire de la Comédie-Française avec une truculence et un charme étonnant ! Depuis, il a abordé tous les registres. Il est passé d’un ton léger chez Savary, à la gravité avec Bruno Raffaelli la Comédie-Française. C’est un acteur remarquable. A ses côtés, on retrouve une vraie troupe: Claire Wauthion, Patrick Zimmermann avec qui j’ai beaucoup travaillé… et puis des jeunes comédiens de l’ENSATT et du conservatoire de Saint-Étienne. Un résumé ? C’est toujours réducteur. On pourrait dire comme ça: qu’est-ce qui paye le plus, la sincérité ou la flagornerie. C’est une pièce sur l’honnêteté. C’est un vaudeville où rôde la peur, la mort, la folie. Mais c’est aussi un grand spectacle joyeux, vivant qui se déroule sur un grand plateau. En, fait c’est une pièce qui offre des directions multiples, au metteur en scène comme au spectateur. Me concernant, je n’ai qu’une hâte, me retrouver en situation avec les comédiens. Vivement les répétitions ! ■ Rémi Gibier Karim Qayouh Patrick Zimmermann Claire Wauthion Audrey Fleurot Emmanuel Daumas Grégory Faive Vincent Deslandes Yann Garnier COPRODUCTION Centre dramatique national des Alpes Maison de la Culture de Loire-Atlantique Du vendredi 27 septembre au lundi 14 octobre RELÂCHE dimanche 29 et lundi 30 septembre dimanche 6 et samedi 12octobre Matinées scolaires à 14 h lundi 7 et vendredi 11 octobre Représentations à 20 h 30 sauf les mardis à 2 0 h et les dimanches à 15 h ABONNEMENTS THÉÂTRE ET DÉCENTRALISATION TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E juillet 2002 Fantasme et fantôme. Pour mettre en scène, je pars du point de vue d’un personnage. Ce voyage, c’est le rêve ou le cauchemar de monsieur Perrichon. En tout cas, c’est son fantasme. Il voit le danger partout. C’est le monde extérieur, ce sont les prétendants. Son point de vue me sert techniquement de cadre comme celui d’une caméra et me sert ensuite pour envisager le reste. On est ici du côté de la vanité, de la bêtise universelle et de la peur qui va avec. Quand je discute avec le scénographe et l’éclairagiste, j’insiste beaucoup sur cette notion de peur, sur l’idée de labyrinthe, de gouffre, de train fantôme. Equilibre précaire. Les acteurs vont évoluer dans un d é c o r extrêmement “ludique”. On n’est pas dans l’illustration, mais dans un lieu inquiétant et bizarre. Un plateau en pente, des escaliers, des allées, un décor qui se transforme au fil des quatre actes et qui laisse apparaître une montagne comme un chromo… c’est le dispositif étonnant au sein duquel vont évoluer les comédiens. Ce ne sera peut-être pas toujours confortable pour eux mais ce devrait être surprenant et très drôle. Bruno Raffaelli, je l’ai rencontré il y a quinze ans. J’étais assistant sur Lola Montès mis en scène par Jean-Louis Martin Barbaz. Il tenait le rôle de Monsieur Loyal, N° 10 ■ septembre / novembre 2002 3 La lettre du forum Danse ESPACE 44 Valser C ie Catherine Berbessou CHORÉGRAPHIE Catherine Berbessou ASSISTANT Federico Rodriguez Moreno SCÉNOGRAPHIE& LUMIÈRES Marc Oliviero COSTUMES Cidalia Da Costa AVEC Rachel Benitah Catherine Berbessou Moira Castellano Isabelle Teruel Eric Affergan Christophe Apprill Alberto Colombo Federico Rodriguez Moreno COPRODUCTION Les Gémeaux / scène nationale de Sceaux Compagnie Quat’zarts Avec le soutien de l’ADAMI, de la Caisse es Dépôts et Consignations, de l’AFAA (Association française d’action artistique) – Ministère des Affaires étrangères, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication Création en résidence au Théâtre des Gémeaux à Sceaux Jeudi 17octobre Vendredi 18 octobre Représentations à 20 h 30 ABONNEMENTS DANSE ET COMPLICE Du tango, du vrai ! Pas de malentendu ! C’est du tango, du vrai, sensuel, charnel, enivrant, intense. Q uand elle met en scène le mot Valser, la chorégraphe Catherine Berbessou entend le mot “valdinguer”. Elle cherche la bagarre, la violence dans l’affection, le désir dans la répulsion… Tout cela dans une même pièce en un même temps comme si les mots furieux, emporté, tendre, gai, beau, sage, gifles, éclaboussé, séduisant, intime, fragile, désordre, acharné, fier, sale, déglingué, animal, dualité se mêlaient en un même geste. ■ TARIFS : 18 E / 15 E / 9 E ESPACE 44 C Montalvo-Hervieu Babelle heureuse ie DIRECTION ARTISTIQUE & CONCEPTION VIDÉO José Montalvo CHORÉGRAPHIE José Montalvo et Dominique Hervieu MUSICIENS Saeid Shanbehzadeh Habib Meftahboushehri Un conte chorégraphique pour tout public LUMIÈRES Vincent Paoli COSTUMES Alexandra Bertaud Il était une fois une tribu pleine d’énergie qui parlait toutes les langues de la danse. SON Patrick Arnault COPRODUCTION Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Montalvo-Hervieu Maison des Arts et de la Culture / Créteil Théâtre National de Chaillot Théâtre National de Bretagne BITE: 03 Barbican London – Atelier Chorégraphique National Le Théâtre / scène nationale de Narbonne Roma Europa Festival Het Muziektheater Amsterdam our sa nouvelle création, José Montalvo, le chorégraphe de Paradis et du Jardin Io Io Ito Ito, propose un conte et une fantaisie débridée où s’exprime avec ivresse et légèreté, poésie et générosité, son goût pour l’hétéroclite, le collage et le mélange des genres. Ici, la chorégraphie est le langage partagé par une tribu qui voyage parmi les danses orientales, africaines, classiques ou urbaines. P Mercredi 18 décembre Jeudi 19 décembre Représentations à 20 h 30 ABONNEMENTS DANSE ET COMPLICE TARIFS : 18 E / 15 E / 9 E La lettre du forum Ici, avec un rare bonheur, tous les styles cohabitent : hip-hop, baroque, classique, traditionnel. Et l’on se moque des frontières dans un échange virtuose, drôle, époustouflant. Oui, Babelle heureuse a tout pour rendre heureux. ■ 4 septembre / novembre 2002 ■ N° 10 Théâtre Hedda Gabler d’Ibsen ESPACE 44 AUTEUR Henrik Ibsen En quête du bonheur MISE EN SCÈNE Alain Milianti TEXTE FRANÇAIS Michel Vittoz ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Il y a tant de possibilités de bonheur au monde, mais elle ne peut les entrevoir. Ayesha Carmody DRAMATURGIE Yannick Butel e temps souvent joue de drôle de tours et renverse les perspectives, avec un bel aplomb. Prenez par exemple ces critiques qui datent de la création d’Hedda Gabler, la pièce d’Ibsen aujourd’hui considérée comme un des piliers du théâtre contemporain. Elles sont terribles, au point de donner aujourd’hui une véritable envie de découvrir cette œuvre considérée alors comme « une fantasmagorie sinistre, un monstre créé par l’auteur sous forme de femme, sans modèle dans le monde de la réalité ». « Un dessin psychologique obscur, bizarre et insane », « une pièce pessimiste à l’extrême dans son ennuyeux chaos de gredins et d’imbéciles ». « Une insidieuse grossièreté d’études photographiques de vice et de morbidesse ». Fors l’honneur il y eut en France, où la pièce fut jouée pour la première fois le 17 décembre 1891, un certain Jules Lemaître qui, de manière très pertinente, établit un rapport confondant entre le personnage d’Hedda Gabler et celui d’Emma Bovary. Et puis il y eut le public, celui qui s’enthousiasma pour cette pièce considérée par la critique bien pensante L comme le témoin de la décadence de la fin du XIXe siècle. Et puis il y eut tous ceux qui se passionnèrent pour Hedda Gabler, cette femme étrange à propos de laquelle Ibsen écrivit dans ses nombreuses notes : « Le désespoir d’Hedda tient à l’idée qu’il y a sûrement tant de possibilités de bonheur au monde, mais qu’elle ne peut les entrevoir. C’est l’absence d’un but à la vie qui la torture ». ■ DÉCOR & SCÉNOGRAPHIE Giulio Lichtner COSTUMES Isabelle Périllat LUMIÈRES Joël Hourbeigt SON José Michel AVEC Elsa Lepoivre Pascal Elso Martine Schambacher Olivier Rabourdin Monique Hermant-Bosson Céline Carrère Jérôme Derre PRODUCTION Le Volcan / scène nationale du Havre Mardi 22 octobre à 20 h Mercredi 23octobre à 20 h 30 Jeudi 24 octobre à 20 h 30 ABONNEMENT COMPLICE TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E Une Visite inopportune de Copi ESPACE 44 Une farce sublime entre rire et détresse Copi AUTEUR MISE EN SCÈNE & LUMIÈRES Lukas Hemleb ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Sophie Metrich DÉCORS & COSTUMES Jane Joyet et Alice Laloy AVEC Le retour de la Comédie-Française dans une farce sublime entre rire et détresse. onnaissez-vous Copi ? Si oui, vous ne manquerez sous aucun prétexte Une Visite inopportune. Sinon lisez ces quelques mots que ses amis avaient écrits à son propos. C’est Cavanna qui aimait tant les dessins et notait : « Déconcertant, voilà. Déconcertant, mais pas que. Copi est en outre : cynique, cruel, faux naïf, arrogant, désespéré, aristocrate et homosexuel. N’oublions pas ». C De même, Jacques Sternberg, chez qui revient le mot “déconcerté" et qui poursuit : « Je fus fasciné par les piécettes enlevées en quelques répliques, avec un art du suspens et de la chute absurde ou saugrenue qui tombait comme un couteau ». Idem pour le metteur en scène Jorge Lavelli : « Avec Copi disparaît un grand dramaturge de notre temps. Son théâtre, inscrit dans une expression à la fois irrévérente et poétique n’a pas cessé de croître et d’évoluer ». Et Guy Hocquenghem : « Molière, si mes souvenirs de classe sont exacts mourut en scène en jouant Le Malade imaginaire. Copi, au contraire est tellement vivant qu’il n’hésite pas à nous faire éclater de rire avec la plus terrible des situations, celle d’un homme, d’un malade qui voit venir la mort ». Tel était donc Copi, mais la pièce me direzvous ? Elle est comme lui « Dans sa gaîté et sa modestie Une Visite inopportune est une pièce immense. Elle provoque le rire. Elle ratisse la détresse. C’est très rare un sommet du théâtre comme celui-là ». (Michel Cournot.). ■ N° 10 ■ septembre / novembre 2002 5 Simon Eine Dominique Constanza Gérard Giroudon Sylvia Bergé Eric Génovèse Jérémie Lippmann PRODUCTION Comédie-Française PRODUCTION DÉLÉGUÉE Maison de la Culture de Bourges Du lundi 4 novembre au jeudi 7 novembre Représentations à 20 h 30 sauf le mardi à 2 0 h ABONNEMENT COMPLICE TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E La lettre du forum Musique ESPACE 44 Stradivaria Ensemble Stradivaria DIRECTION Daniel Cuiller, violon Vendredi 8 novembre à 20 h 30 ABONNEMENT COMPLICE TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E Simphonies pour les festins royaux Avec Stradivaria, on goûte ici le raffinement et l’esprit des fêtes royales. Un délice baroque à écouter sans modération. C réé en 1987 par Daniel C u i l l e r, l’ensemble Stradivaria implanté en Loire-Atlantique a depuis longtemps franchi les frontières du département pour devenir l ’un des pl us remarquables ambassadeurs du baroque sur les scène musicales européennes. L’orchestre, qui joue sur des instruments de facture originale, a notamment remis en lumière parmi les plus belles pages de la musique française, avec une exigence qui n’exclut ni l’inspiration, ni ce que le critique Stéphane Perreau nomme « une profonde tendresse ». Avec ce nouveau programme, l’ensemble Stradivaria invite à redécouvrir quelques unes des plus symphonies d’opéra telles, Les Indes galantes qui fut représenté sans interruption ou presque de 1735 à 1775 dans tous les théâtres de France ; les fameuses Simphonies pour les festins royaux de Monseigneur le comte d’Artois de François Francœur ; et le 25 e concerto comique Les Sauvages de Michel Corrette. Un festin musical royal ! ■ Daniel Cuiller Amarillis Passions baroques Un bouquet musical offert par trois jeunes femmes passionnées et virtuoses : Violaine Cochard, Héloïse et Ophélie Gaillard. ESPACE 44 Amarillis SOPRANO Salomé Haller FLÛTES À BEC & HAUTBOIS BAROQUE Héloïse Gaillard CLAVECIN & ORGUE Violaine Cochard VIOLONCELLE Ophélie Gaillard Mercredi 4décembre à 20 h 30 ABONNEMENT COMPLICE TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E marillis est né en 1994, de la rencontre de trois jeunes musiciennes, déjà riches de leurs multiples expériences au sein des ensembles les plus prestigieux: une flûtiste à bec et hautboïste, une claveciniste et une violoncelliste. L’ensemble, parrainé par Pierre Hantaï, Christophe Rousset et Christophe Coin a remporté plusieurs prix internationaux. Ainsi le premier prix du concours de musique ancienne de York en juillet 1995, le premier prix “Musique ensemble" avec la participation de la mezzo-soprano Maryseult Wieczorek en avril 1997. Enfin, en septembre 1997 l’ensemble a obtenu le premier prix et le prix du public en se présentant avec la soprano Patricia Petitbon et le ténor Jean-François Novelli au concours Sinfonia, présidé par Gustave Léonardt. A Distingué par les révélations classiques de l’Adami en 1999, Amarillis donne de nombreux concerts en Europe : St James Church en Angleterre, Festival Bach de San Sebastian, Festival de musique ancienne de Barcelone, Utrecht. On a également pu les entendre en région notamment au festival de Sablé-sur-Sarthe. La lettre du forum 6 septembre / novembre 2002 ■ N° 10 La passion baroque du trio a donné lieu a quatre disques pour le label Ambroisie : Furioso ma non troppo, Amour et mascarade, Jeux de dames à la cour et Aria, tous chaleureusement salués par la critique. A l’Espace 44, Amarillis se produira avec la soprano Salomé Haller. ■ Salomé Haller Musique Dracula de Pierre Henry Pierre Henry joue avec Dracula Jouer avec ce personnage-objet sonore a été un régal pour le compositeur que je suis. Trois questions à Pierre Henry On vous connaît à travers des œuvres musicales majeures : Concerto pour une porte et un soupir, Messe pour le temps présent… On se souvient de vous au côté de Pierre Schaeffer au début de la musique concrète. Vous êtes une référence pour les nouvelles générations qui découvrent et pratiquent la musique électro-acoustique. Mais on sait moins le processus intime de vos créations, les sources de votre inspiration. Qu’en est-il par exemple pour Dracula, votre dernière création ? Dracula, animal insatiable, corps transpercé, présence érotique en perpétuelle évanescence, m’intéresse. Je sens qu’il a partie liée avec mon travail et mon univers intérieur. Son mythe pourrait d’ailleurs fort bien se lire comme celui de la musique. Dans le roman de l’Irlandais Bram Stroker qui fit naître le personnage à la fin du XIX e siècle, l’apparence prise par le vampire lors de ses apparitions est celle du brouillard, du nuage, du vent, de la fumée qui se glisse sous les portes. Sa présence se signale par le son : cri du corbeau, hululement de la chouette, battement d’ailes de la chauve-souris, hurlement des loups, et l’orage, la mer, le feu. Présence fluide, sensuelle en constante mutation, Dracula comme la musique ne fait pas peur, ni mal, mais force l’imagination à travailler sur les représentations les plus folles de la terreur et de la profanation. Son pouvoir est celui du rêve flou, du frôlement suspect, du bruit dont on ignore la source. Jouer avec ce personnage-objet sonore a été un régal pour le compositeur que je suis. A l’origine du mythe Dracula, il y a un prince aux méthodes sanguinaires sans grand rapport avec le roman de Bram Stoker. Puis il y a le cinéma qui a donné un visage ou plutôt des visages au maître de la nuit. Vous avez-vu, je suppose ces petits bijoux du cinéma fantastique ? Je me souviens avoir composé en 1950 Musique sans titre comme un film sonore, prémonitoire d’une musique à programme, formule qui a été souvent mienne. Ce que j’ose nommer aujourd’hui mon Dracula est un film sans images. J’y ai mis mes souvenirs des films de Terence Fisher et de leurs scènes d’épouvante. J’ai pensé aussi au Nosferatu de Murnau, parce que la splendeur de son noir et blanc, le mystère de ses intertitres m’ont subjugué. Ah ! si l’on disait un jour de ma musique ainsi qu’on peut le lire sur l’un des cartons du film Ici commence le pays des fantômes… N’est-cepas, tout simplement la définition de la poésie ? ESPACE 44 AUTEUR Pierre Henry EN COLLABORATION AVEC le CREA MUSIQUE & RÉALISATIONS PICTURALES Pierre Henry ASSISTANTE MUSICALE Bernadette Mangin INGÉNIEUR DU SON Etienne Bultingaire assisté de Julien Clauss SONORISATION Son/ Ré ÉCLAIRAGES Marie-Christine Scaglia assistée de Xavier Siwiorek A propos de Dracula, ou la musique troue le ciel, votre dernière création, vous citez Julien Gracq qui écrit « Wagner est une source inépuisable d’orgie émotive ». C’est dire que vous faites musicalement référence au compositeur de La Tétralogie ? RÉGISSEUR Henry-Pierre Pascal APPARITEURS Pierre Lefèvre David Aziza et une équipe de 6 personnes CHARGÉE DE PRODUCTION & COORDINATION GÉNÉRALE Isabelle Warnier COPRODUCTION Son/ Ré Les Spectacles Vivants – Centre Pompidou L’œuvre que vous allez entendre s’est bâtie selon ses exigences propres: mélanges de sons électroniques entendus comme une science-fiction intime et d’un autre “Dracula”. J’ai nommé Wagner, extraordinaire explorateur des sensations abyssales. C’est donc Wagner que j’ai choisi pour soutenir l’édifice de mon D r a c u l a, le Wa g n e r bruitiste et rythmicien dont j’admire le génie précurseur, celui des épisodes strictement symphoniques de La Tétralogie. Avec le soutien de la SACEM, avec le concours du Ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS et DAP) Son/Ré reçoit le soutien de la Direction générale des affaires culturelles d’Ile-de-France et de la Ville de Paris Vendredi 6 décembre Concert à 20 h30 HORSABONNEMENT TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E Avec Wagner et sa technique du leitmotiv, apparaît au milieu du XIX e siècle un nouveau type de construction musicale, “la mélodie infinie". Ces extraits, je les ai soumis à ma dynamique habituelle, coupés, ralentis, accélérés, transposés, non comme des leitmotivs narratifs mais comme des paysages oniriques. ■ N° 10 ■ septembre / novembre 2002 7 La lettre du forum Théâtre ESPACE 44 D’APRÈS Cervantès MISE EN SCÈNE Omar Porras TEXTE FRANÇAIS Omar Porras et Marco Sabbatini DÉCORS, COSTUMES & MASQUES Fredy Porras MUSIQUE Robert Clerc William Fierro Omar Porras Andrés Garcia Sartén LUMIÈRES Ay ! Quixote L’utopie poétique d’un esprit fou C’est au théâtre qu’il revient tout naturellement de recréer l’univers utopique et poétique, l’esprit fou et illuminé de Quixote. Jean-Marc Bassoli et Laurent Prunier SON Ludovic Guglielmazzi Une histoire éternelle Richesse baroque Voici l’histoire d’un homme, Alonso Quijano qui, ayant lu tant de livres de chevalerie, décide de devenir Don Quijote de la Mancha, le dernier des chevaliers errants. Il entraîne son écuyer Sancho à la recherche chimérique d’exploits dignes de Dulcinea. Sa silhouette d’acteur vagabond et d’extravagant hidalgo, accompagnée par Sancho, sillonne en tous sens des tableaux aux rideaux ouverts de petits théâtres, au prix des bastonnades, des coups de pierres et des marques de mépris… Il ne s’agit pas de reproduire sur scène le texte de Cervantès sous forme de discours, mais d’en extraire les images profondes et conflictuelles qui se déploient entre la raison et la folie. AVEC Juan Antonio Crespillo Jean-Marc Bassoli Claire Delaporte Cathy Jane Emmanuelle Caroline Filipek Philippe Gouin Joan Mompart Emiliano Suárez Isabelle Turschwell Caroline Weiss Stéphanie Wahli Martial Meyer (voix du tournesol) PRODUCTION Teatro Malandro COPRODUCTION Théâtre de la Ville / Paris Théâtre Vidy / Lausanne E.T.E. Théâtre Forum de Meyrin / Suisse Equinoxe / Grande Scène de Châteauroux Avec le soutien de D.I.P. Etat de Genève, la Ville de Genève, Corodis, la Fondation Pro Helvetia, l’Organe genevois de répartition de la Loterie Romande, Migros Kulturprozent, Loterie Romande de Vaud et la participation artistique du Jeune Théâtre National, France Du mardi 12 novembre au mardi 19 novembre Exceptionnellement les mardis à 20h 30 RELÂCHE dimanche 17 novembre Représentations à 20 h 30 ABONNEMENTS COMPLICE ET DÉCENTRALISATION TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E Dans son délire et sa démence, Don Quijote voit partout la silhouette de celle qui le hante et lutte pour ressusciter les vieilles illusions chevaleresques. Le Théâtre Malandro est convaincu que l’heure de transposer ces idéaux en une autre dimension est arrivée. Là où les chevaliers errants ont encore leur place : le Théâtre Malandro. Du nom de Malandro La compagnie s’appelle ainsi parce que je viens de la rue; je suis autodidacte, même si j’ai rencontré des grands maîtres dans mon parcours. Au Brésil, Malandro est un personnage de carnaval, un homme bien habillé, une sorte de tombeur qui vit par et pour la séduction. Dans d’autres pays d’Amérique latine, le personnage est moins bien vu, parce que c’est davantage un voleur. On retrouve un mot presque équivalent en français : le malandrin. 8 septembre / novembre 2002 Porter sur les planches l’impressionnante démesure de ce trésor de la littérature, l’esprit fou et illuminé de Quijote est aujourd’hui une étape nécessaire de notre parcours créatif. C’est un choix que nous assumons à la fois avec “irresponsabilité” et audace. Un chemin de liberté Le théâtre Malandro c’est un groupe de gens fidèles à leur passion qui construisent une mélodie appelée théâtre. La lettre du forum Il s’agit de restituer non le verbe, mais l’esprit de Cervantès : les songes et les visions de Quijote. De faire revivre certains épisodes de ce chef-d’œuvre de la littérature dans leur richesse baroque, musicale et onirique. Fête païenne et imagerie chrétienne, le théâtre d’Omar Porras est un labyrinthe sans fin, trompe-l’œil jalonné de chausse-trappes, bousculé de tempêtes inattendues secouant de grands draps blancs, qui une fois apaisés redeviennent les simples rideaux derrière lesquels respirent les ombres… Un théâtre traversé de musique, peuplé de marionnettes charnelles, poupées dansantes en perpétuel état de métamorphose, habitées de tous les désirs, les ambitions, de toutes les émotions humaines. Elles traversent le temps, franchissent les obstacles, ignorent le sens même du mot “limite”… Le théâtre chez Omar Porras est une grotte magique sans fond, sans fin, qui englobe, la terre et les rêves. C’est un parcours initiatique qui conduit ailleurs, vers la raison, la folie, la sagesse des adultes, l’innocence des enfants. C’est un parcours intense vers une sorte d’adaptation joyeuse à l’insécurité, aux incertitudes de la vie, c’est un chemin de liberté. ■ ■ N° 10 Théâtre Hilda de Marie N’Diaye ESPACE 44 AUTEUR En attendant Hilda Marie N’Diaye MISE EN SCÈNE Frédéric Bélier-Garcia AVEC Zabou Breitman Eric Savin Céline Cuignet Elle ne voulait plus de Françoise, Consuelo, Monique ou Brigitte… mais elle la voulait elle, son service, son amitié, sa vie. COPRODUCTION Théâtre de l’Atelier SIC Du mardi 26 novembre au au dimanche 1er décembre u tout début de la pièce écrite par Marie N’Diaye (prix Fémina 2002), il y a cette réplique dite par le personnage qu’interprète de manière superbe et implacable Zabou Breitman. Juste quelques mots en attendant Hilda. A Représentations à 20 h 30 sauf les mardis à 2 0 h et les dimanches à 15 h ABONNEMENT THÉÂTRE Mme Lemarchand : « … Je me suis laissé dire que vous avez une femme qui ferait mon affaire. J’espère que votre femme est disponible, j’espère quelle est courageuse et dure à la tâche et propre surtout. Je ne supporte pas autour de moi ce qui ressemble, de près ou de loin, à du laisser-aller. Mais on m’a dit que votre femme est propre et vaillante et qu’elle s’appelle Hilda. Est-il exact qu’elle s’appelle Hilda ? Comment cela est-il possible? Hilda ». ■ TARIFS : 22 E / 19 E / 9 E Le Rire des asticots de Cami THÉÂTRE UNIVERSITAIRE TEXTES Humour loufoque et burlesque garanti Pierre Cami et Michel Laclos MISE EN SCÈNE Christophe Rauck ASSISTANTE Régine Montoya SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES Christos Konstantellos CRÉATION LUMIÈRE Jean-Michel Bauer MUSIQUE David Sighicelli Voici un hymne au rire, à la légèreté et à l’humour loufoque. Vive Cami ! AVEC Marc Barnaud Hervé Dartiguelongue Marion Guerrero Juliette Plumecoq-Mech David Sighicelli ami – inventeur décontracté d’un burlesque surréalisant dont on trouverait des réminiscences chez Prévert, Pierre Dac, les Branquignols, Raymond Devos… – écrivait beaucoup. Des pièces courtes, des romans, des scénarios, des opérettes ou comme il aimait les appeler des “romans sonores”. Sans vouloir résumer en une heure et demie toute la richesse de cette œuvre, nous avons voulu par la forme et le choix de textes donner toute la place à l’humour et la vision toute particulière qu’il porte sur la société de son époque. C COPRODUCTION Terrain Vague Nouveau Théâtre d’Angers, Centre dramatique national Pays de la Loire Théâtre Vidy, Lausanne E.T.E. Avec le soutien de l’ADAMI, de la SPEDIDAM, de la DRAC Ile-de-France et de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris Du mardi 3 décembre au samedi 14 décembre RELÂCHE dimanche 8 décembre Représentations à 20 h 30 Cinq acteurs vont nous entraîner sur les traces de Loufok Holmès, à la poursuite de Spectras, du petit Chaperon vert, des filles de Loth, de l’A n a t o m i c Gentleman et bien d’autres personnages qui vivent de folles intrigues. ■ Christophe Rauck ABONNEMENT COMPLICE TARIFS : 12 E / 9 E / 6 E N° 10 ■ septembre / novembre 2002 9 La lettre du forum Théâtre ESPACE 44 Les Bijoux de la Castafiore de Hergé D’APRÈS Hergé MISE EN SCÈNE Dominique Catton et Christiane Suter SCÉNOGRAPHIE Mille sabords ! Mille sabords, Tintin, le capitaine Haddock et tous les héros de Moulinsart sont sur les planches ! Gilles Lambert LUMIÈRES Jean-Philippe Roy SON Jean Faravel AVEC Jacques Michel Jean Liermier Daniel Hernandez Claude Vuillemin Kathia Marquis Anne-Marie Delbart Jacques Maeder Ariane Catton Claude Thébert Jean-Marc Morel Matteo Zimmermann Ian Durrer Anne-Schlomit Deonna Michel Zimmermann David Marchetto Nino d’Introna ’appartiens à une génération qui est née avec un album des aventures de Tintin dans son berceau. Pensionnaire très jeune, j’attendais impatiemment le samedi: à la maison, je retrouvais le journal des jeunes de sept à soixante-dix-sept ans. Avide, je dévorais les aventures de mes héros préférés. J Aujourd’hui, directeur d’un théâtre qui dédie ses créations à la jeunesse et à leurs parents, après des années de rêve, d’attente et enfin de fructueuses négociations, j’ai le privilège d’être le premier metteur en scène de théâtre autorisé à transposer dans l’univers clos mais magique de la scène Les Bijoux de la Castafiore avec toute la galerie des héros mythiques d’Hergé. Le bilan fait état d’une fidélité étonnante (et même au texte) mais en même temps d’une invention permanente dans la manière de raconter les choses. Tous les artifices et autres machineries du théâtre sont exploités, subtils ou spectaculaires. On passe bel et bien d’une scène à l’autre comme d’une case à l’autre, en douceur, grâce au décor modulable et à de délicats jeux de lumière… L’équipe d’Am Stram Gram donne à voir (avec quel rythme) plus que l’essentiel de l’action. Et rend honneur à l’esprit d’Hergé. ■ Michel Caspary (24 heures, lors de la première de la pièce à Genève) Dominique Catton, metteur en scène En partenariat avec le théâtre Athénor Nantes / Saint-Nazaire COPRODUCTION Am Stram Gram et Moulinsart S.A. Avec le soutien de Pro Helvétia, fondation suisse pour la culture, et du service culturel Migros Genève Vendredi 13décembre à 20h 30 Samedi 14 décembre à 19 h Dimanche 15 décembre à 15 h HORSABONNEMENT TARIFS : 12 E / 9 E / 6 E Ah je ris de me voir si belle ! L’album des Bijoux de la Castafiore a une place tout a fait à part dans la série des aventures de Tintin. Souvent préféré des tintinophiles avertis, cet épisode est celui dont Hergé dit : « mon ambition était de simplifier encore, de m’essayer à raconter cette fois une histoire où il ne se passerait “rien". Sans aucun recours à l’exotisme (sauf les romanichels : l’exotisme qui vient à domicile !). Simplement pour voir si j’étais capable de tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout ». En écho aux représentations de la pièce Les Bijoux de la Castafiore, la Maison de la Culture accueille, en collaboration avec la Fondation Hergé et l’association “Les Sept soleils" qui a notamment remis en mémoire la présence de Tintin à Saint-Nazaire dans l’album Les Sept Boules de cristal, une exposition qui ne manquera pas de réjouir les tintinophiles de 7 à 77 ans. Ici on retrouve nos héros empêtrés dans un drame domestique qui se déroule à huis-clos, au château de Moulinsart où habituellement ils se réfugient pour un repos bien mérité après d’éprouvantes péripéties. Mais le havre de paix devient vite le lieu de tous les ennuis ! Exposition du 12 décembre au 11 janvier au Forum, passage Pommeraye Théâtre à l’écran Entre le cinéma et le théâtre De L’Age des possibles au Pays lointains, une mise en perspective passionnante des relations entre théâtre et cinéma. En collaboration avec la Bibliothèque Départementale de prêt, la Maison de la Culture poursuit les rencontres “théâtre à l’écran” à suivre en novembre à la Chapelle de l’Espace 44. Destinées en priorité aux lycéens, étudiants et élèves comédiens, ces rencontres explorent les relations complexes et passionnantes qu’entretiennent le cinéma et le théâtre, frères ennemis, faux amis, séparés par des modes et des stratégies de représentation différents mais unis par un même désir de vérités et mensonges. Cette année trois thèmes seront abordés. La lettre du forum 10 septembre / novembre 2002 ■ N° 10 L’acteur Avec L’Age des possibles (film d’école du Théâtre National de Strasbourg) et un film d’Emmanuel Bourdieu sur Denis Podalydès. En suivant les répétitions Avec Les Pays lointains (Joël Jouanneau), Le Courage de ma mère (Yersin, Schneider), Minetti (Stavisky). La représentation Avec La Serva amarosa (Goldoni/Lassalle-Douchet) et un titre en cours. ■ Entrée libre Décentralisation Battements de cœur pour duo de cordes Théâtre Nuit CONCEPTION & MISE EN SCÈNE Jean-Luc Annaix Ce sont deux cordes qui se font la belle parce que ça leur chante de laisser quelqu’un sans voix. MÉLODIES ADDITIONNELLES Christine Peyssens epuis plus de 40 ans, Elly et Lisa, talentueuses mais dociles cordes vocales, vivent un enfer dans la gorge d’un atrabilaire invétéré, Jean-Paul Lerincheux. Bien souvent, elles se prennent à rêver d’une autre vie. Le jour où commence cette histoire, elles décident de passer à l’action… Après avoir joué un dernier bon tour à leur propriétaire, elles prennent sans prévenir la poudre d’escampette. Annaix et servie au bon tempo par Christine Peyssens et Fabrice Redor, accompagnés de Pascal Vandenbulcke au piano. ■ D INTERPRÉTATION Christine Peyssens Fabrice Redor Pascal Vandenbulcke, piano SCÉNOGRAPHIE Alain Burkarth COSTUMES Martine Ritz LUMIÈRES Christophe Olivier Vendredi 4 octobre à Saint-Gildas-des-Bois Samedi 5 octobre à La Grigonnais Samedi 19 octobre à La Chevrolière Samedi 11 janvier à Vallet Jeudi 16 janvier à Plessé Samedi 18 janvier à Saint-Mars-la-Jaille Battements de cœur pour duo de c o r d e s est à sa façon une sorte de conte moral mettant en scène de manière humoristique les relations entre un couple de cordes vocales et leur propriétaire. C’est aussi une comédie musicale enlevée, une fable comique et tendre imaginée par le Nantais Jean-Luc 2500 à l’heure PRODUCTION Théâtre-Nuit avec l’aide de la Ville de Nantes, du Ministère de la Culture et de la Communication/DRAC des Pays de la Loire, du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général de Loire-Atlantique et de la Ville d’Orvault Représentations à 20 h 30 ABONNEMENT COMPLICE TARIFS: 12 E / 9 E / 6 E RÉALISATION Théâtre de l’Unité sous la houlette de Jacques Livchine et Hervée de Lafond Une réjouissante histoire du théâtre TEXTE Pour redonner le goût du théâtre à une élève, ils ont imaginé un truc fou : raconter son histoire à toute allure. Jacques Livchine DÉCOR Claude Acquart AVEC Xavier Chavaribeyre Hervée de Lafond Jacques Livchine Hugues Louagie Laure Smadja Pina O n avait été ébloui, il y a très longtemps par l’histoire du théâtre d’Alfredo Arias. L’idée nous trottait de faire la nôtre, moins luxueuse, plus charnelle… Un spectacle également présenté dans le cadre de Collèges au Théâtre Mercredi 6 novembre à Châteaubriant Samedi 23 novembre à Nort-sur-Erdre Samedi 30 novembre à Machecoul Samedi 14 décembre à Saint-Gildas-des-Bois Et puis nous donnons des cours au lycée Cuvier pour les classes de terminales A3 et nous constatons avec tristesse que nos élèves sont totalement ignorantes à propos de l’histoire du théâtre, et en particulier une élève que nous aimons beaucoup, Camille, pourtant intelligente et cultivée. Alors c’est le déclic, nous décidons d’instruire mais surtout d’épater cette élève de 16 ans. La pièce sera donc rapide, enlevée, non chronologique, plus passionnée que pédagogique, ne racontant que les grandes charnières qui ont fait évoluer le théâtre… Voici, racontée par Jacques Livchine, Hervée de Lafond et leurs comparses du Théâtre de l’Unité, la genèse de 2500 à l’heure. Le résultat: un moment de théâtre hilarant, Sophocle, Shakespeare, Molière, Brecht et compagnie passés à la moulinette du temps. Une course contre la montre qui met le théâtre en pièces… courtes. ■ Représentations à 20 h 30 TARIFS : 12 E / 9 E / 6 E Collèges au théâtre Des spectacles, des rencontres, des stages pour les collégiens, les lycéens et leurs professeurs. En partenariat avec le Conseil Général de Loire Atlantique, l’Inspection académique et la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique, Collèges au théâtre propose pour la troisième année consécutive à des classes de quatrième et de troisième une programmation spécifique. Dès novembre, 2500 à l’heure leur sera présenté. Dans ce cadre un premier stage est proposé aux enseignants qui veulent approfondir et développer la pratique pédagogique du théâtre. Ce stage Ecole du spectateur aura lieu les 15 et 16 octobre à l’Espace 44. Une aventure théâtrale qui se poursuivra en mars avec La Nuit des temps de la compagnie Garin Troussebœuf. ■ N° 10 ■ septembre / novembre 2002 11 La lettre du forum A suivre… Envie de théâtre, de musique, de danse ? Rien de plus simple : 02 51 88 25 25 Cinq temps forts à suivre Minetti Après avoir monté La Locandiera, Claudia Stavisky revient et met en scène Michel Bouquet. L’acteur, qui tient ici le rôle d’un vieux comédien, est au sommet de son art dans cette pièce signée du grand auteur autrichien Thomas Bernhard. ■ Jane Birkin /Arabesque Un voyage musical sur les deux rives de la Méditerranée. Le répertoire de Gainsbourg réorchestré selon les sonorités kabyles. Arabesque, c’est la magie des musiques arabo-andalouses et les paroles inoubliables de “l’homme à la tête de chou”. ■ Littoral Un texte magnifique de Wajdi Mouawad qui dit le parcours initiatique d’un fils, l’exil, la mort d’un père, les racines, le chaos, la guerre, les rencontres et l’amitié. Une découverte à partager dans une mise en scène de Guillaume Gatteau. ■ La Tempête Shakespeare ou la puissance d’un classique qui garde toujours une part de sauvagerie et de magie. Après avoir monté plusieurs opéras majeurs, le metteur en scène Dominique Pitoiset aborde les rivages mystérieux de l’île des métamorphoses. ■ Concha Bonita Catherine Ringer des Rita Mitsouko dans une comédie musicale d’Alfredo Arias. Une aventure pleine de strass et de paillettes qui, entre tango et compositions “felliniennes”, conte de manière hollywoodienne les tribulations d’une richissime Argentine. ■ MAISON DE LA CULTURE DE LOIRE-AT L A N T I Q U E 10 passage Pommeraye BP 30111 – 44001 Nantes cedex 1 Tél. 02 51 88 25 20 – Fax 02 40 47 92 04 – www.mcla.asso.fr R é s e r va t i o ns / B i l l e t t e r i e Tél. 02 51 88 25 25 de 11 h à 19 h du lundi au samedi E S PACE 44 84 rue du Général Buat – 44000 Nantes Tél.02 51 88 25 20 – Fax 02 40 93 38 66 La lettre du forum 12 septembre / novembre 2002 ■ N° 10 La Maison de la Culture de Loire-Atlantique est subventionnée par le Conseil Général de Loire-Atlantique, avec le concours du Minis t è re de la Culture – Direction Régionale des Affaire s C u l t u relles des Pa ys de la Loire et la participation de la Ville de Nantes et du Conseil Régional des Pa ys de la Loire . Journal de la Maison de la Culture de Loire-Atlantique : 10 passage Pommeraye 44000 Nantes • Directeur de publication : Philippe Coutant • Rédacteur en chef : Valérie Contet • Conception graphique : Le Kwalé • F a b r i c a t i o n : Coiffard Edition • D o c u m e n t a t i o n : Maryvonne Cornet • Crédits photographiques : Jean-Paul Lozouet - Vincent Pontet/agence Enguerand - Laurent Philippe - Ricardo Mosner - Dan Aucante Elisabeth Delestre/Le Volcan - Laurencine Lot - J.F. Mollière - Ambroisie - Philippe Levy - Phil Journé - Théâtre de l’Unité - Guy Martin-Ravel - Christian Ganet - Michel Figuet - Gaëlle Ghesquière • ISSN : N°1243-9487