La ville et le district du Grand Rodez ont entrepris au début des années 1990 de créer un
nouveau quartier sur le plateau de Bourran, extension de la ville par-delà la vallée de
l'Auterne
. Ce quartier est né d'une réflexion riche qui a permis d'assurer à travers la
constitution d'un réseau de voies et d'espaces publics structurés une transformation
progressive du site respectant ses caractéristiques essentielles telles le relief ou le
paysage, une mixité des programmes et des fonctions en faisant une place importante
aux logements et aux activités tertiaires et une programmation ouverte gage de
souplesse et d'adaptation au marché local
.
Sommaire
Une extension tardive de la ville sur le
plateau de Bourran
39
Une urbanisation limitée par un relief
accidenté
39
Un site stratégique pour le
développement de Rodez
39
Une opportunité
: la construction d
'
un
viaduc enjambant la vallée de
l 'Auterne
40
Une réflexion d'urbanisme d'ensemble
sur le secteur nord-ouest de Rodez
41
La mise en scène d'une
nouvelle
entrée sur rodez : le quartier de
Bourran
42
Un axe majeur mettant en relation le
pôle de Bourran et les quartiers nord de
la ville
42
La constitution progressive d'un tissu
urbain
42
Une réflexion à plus longue échéance
l'avenue de la Gineste et la route de
ringnac
50
Un projet de qualité permettant de
gérer les impératifs liés à la
commercialisation
51
Le dessin
: support de la
négociation
51
Une traduction réglementaire au servie
du projet
51
Une bonne capacité d'adaptation de
l'opération
52
Une programmation ouverte
53
mais des espaces publics intangibles
54
Renseignements pratiques
54
Photo 1
: plan de situation l'extension de
la ville sur le plateau de Bourran (Dessin
Philippe Panerai).
38
Une
extension
tardive
de la
ville sr
le plateau
de Bourran
La ville de Rodez a été édifiée sur une butte entourée au sud et à l'est par les méandres
de l'Aveyron et à l'ouest par ceux de son affluent l'Auterne
. Elle bénéficie ainsi d'une
situation presque insulaire et d'une vue imprenable sur les reliefs environnants
. Sa
silhouette, rehaussée par la cathédrale Notre Dame, se détache nettement depuis les
plateaux de la campagne ruthénoise et offre aux voyageurs une image de la ville
particulièrement saisissante [Photo 2].
Une urbanisation limitée par un relief accidenté
Cette situation géographique exceptionnelle explique aussi pourquoi Rodez a longtemps
été limitée dans ses possibilités d'extension
. Contrainte par un relief prononcé, la ville
s'est principalement développée au sommet de la butte avant de s'étendre
progressivement duran, le XXième siècle sur ses versants constructibles.
Cette croissance, particulièrement importante à proximité de la gare au nord de la ville,
regroupe des petits secteurs d'activités, des entrepôts, des quartiers d'habitations
individuelles et plus récemment quelques pôles commerciaux
. Elle a été complétée par
l'essor de noyaux ruraux voisins tels Onet le Château ou Olemps ce qui a donné
naissance à une agglomération assez hétérogène
. La création en 1964 d'un district
urbain regroupant huit communes a marqué très tôt la volonté d'une gestion globale de
ce territoire.
Un site stratégique pour le développement de Rodez
Depuis le début des années 70, la ville de Rodez rêve de pouvoir s'étendre sur le
plateau de Bourran malgré la séparation que dessine entre eux le profond talweg de la
vallée de l'Auterne au fond duquel passe la voie ferrée et aujourd'hui la rocade
. Ce
plateau de 200 hectares, faiblement occupé, constitue en fait la seule possibilité
d'extension importante pour la ville
. Il revêt une forme sensiblement triangulaire,
vallonné, marqué par trois petits promontoires
: le sommet de Salabru, la butte de
Bourran et le secteur de Calcomier
. Cet éperon est limité à l'ouest par les flancs
escarpés de l'Aveyron sur lesquels sont implantés l'ancien séminaire Saint Pierre et la
route reliant Moyrazes à Rodez (chemin départemental n°67)
. Il est bordé au nord par
l'avenue de la Gineste (route nationale n°190) et ses petits pavillons.
Photo2
: le nouveau quartier de Bourran
se situe juste en face du centre ancien de
rodez, de l'autre côté de la vallée de
1 'Auterne
.
39
Le site de Bourran a donc très vite été considéré comme essentiel au développement de
la ville et a fait l'objet dès 1975 de plusieurs esquisses architecturales [Photo 3]
. Celles-
ci reflètent assez bien les conceptions en urbanisme de l
'
époque
: l'extension de Rodez
est organisée à l'écart des principales voies de communication par la juxtaposition de
maisons individuelles et de logements collectifs organisés autour d'un centre
commercial et d
'
un hôpital
. Suite à ces études, la Ville et le District entreprennent de
constituer des réserves foncières mais les difficultés d'accès au plateau de Bourran
Photo 3
: un exemple de projet
depuis la ville centre par le chemin départemental n°84 ne permettent pas à ces projets
préfigurant en 1975 l'urbanisation du
de voir le jour
.
plateau de Bourran.
Une opportunité
: la construction d'un viaduc
enjambant la vallée de I'Auterne
Au milieu des années 80, la construction d'un viaduc enjambant l'Auterne est
finalement envisagée
. En 1987, la ville acquiert les casernes de 13urloup et deRauch
afin de créer la voie d'accès au futur pont dont la construction est achevée à l'automne
1991
. Le centre ville de Rodez se retrouve alors reliée directement à l'aéroport et aux
routes de Bordeaux et Limoges par l'intermédiaire de la nationale n°140 qui ouvre enfin
le plateau de Bour
r
an à l'urbanisation
. Raccordée à l'avenue de la Gineste par
l'intermédiaire d'un carrefour giratoire, cette nouvelle voie longe le lotissement de
Calcomier puis les maisons individuelles implantées entre le chemin départemental
n°84 et le chemin rural de Salabru avant d'obliquer au niveau d'un autre carrefour
giratoire en direction du nouveau pont et du centre ville [photo 4].
La municipalité de Rodez se retrouve donc dans la situation unique d'une collectivité
contrôlant ou ayant acquis des ter
r
ains non bâtis, en liaison avec une voie importante et
désormais proche du centre ancien.
40
Photo 4 : une fois le viaduc construit, le
plateau de Bourran se trouve desservi par
la nouvelle voie raccordant le pont à la
route nationale n°140
.
Une réflexion d'urbanisme d'ensemble sur le secteur
nord-ouest de Rodez
En 1990, la municipalité fait appel à l'architecte-urbaniste Philippe Panerai pour
entamer une réflexion sur l'aménagement du secteur nord-ouest de Rodez
. Celui-ci
propose alors d'organiser le développement du plateau de Bourran à partir de voies
conçues comme des espaces publics et non plus comme des routes à vocation seulement
circulatoire
. Celles-ci sont pensées suivant deux logiques complémentaires :
- Une logique de transformation des voies existantes
: simples routes traversant des
terrains agricoles, elles deviennent des avenues, des rues à partir desquelles se
développe le tissu urbain de nouveaux quartiers,
- Une logique de création de voies nouvelles renouant avec la tradition des anciens
boulevards
: voies plantées, elles anticipent l'urbanisation future de leurs abords et
préfigurent l'extension de la ville.
Cette approche s'est traduite par la création en décembre 1991 de la Zone
d'Aménagement Concertée de Bourran prévoyant une urbanisation progressive du
plateau sur 50 hectares et diverses propositions à plus longue échéance portant sur la
transformation de l'avenue de la Gineste, de la route de Rignac et sur la création du
nouveau boulevard de Saint Jean de la Rougière
.
41
La mise en scène d'une nouvelle entrée sur
Rodez
: le quartier de Bourran
Lorsqu'en 1990 débutent les premières études d
'
urbanisme sur le secteur de Bourran, le
District comme la municipalité de Rodez voient dans l
'
ouverture prochaine du viaduc la
possibilité de donner à la ville un nouveau centre confortant son rôle de pôle
économique régionale et sa vocation d'accueil d'entreprises de haute technologie
notamment dans le secteur agro-alimentaire et informatique
. A partir d'un travail
conséquent sur le tracé et le traitement des espaces publics et suite à une phase de
concertation avec les élus et les techniciens de ces deux collectivités, l'architecte
Philippe Panerai va faire évoluer ce concept et proposer un plan organisant l'extension
de la ville autour de plusieurs idées forces :
- La voie d'accès réalisée au moment de la construction du viaduc est intégrée au tissu
urbain
: elle donne naissance à un mail et à une avenue qui assurent la mise en scène de
l'entrée sur la ville et fédèrent les différents quartiers du plateau de Bourran,
- La constitution progressive du tissu urbain est gérée à partir d'une trame viaire conçue
comme un réseau d'espaces publics hiérarchisés
. Elle s'accompagne d'une réflexion sur
le rythme des raccords entre les rues et les avenues et sur la forme et la taille des îlots
ainsi créés,
- Enfin, un travail spécifique sur les îlots et le découpage parcellaire permet d'assurer la
mixité des programmes et des fonctions en faisant une place importante aux logements,
aux activités de formation supérieures et aux technologies avancées.
Un axe majeur mettant en relation le pôle de Bourran
et les quartiers nord de la ville
Photo 5
: la voie d'accès au viaduc est
transformée en une avenue et un
hippodrome qui servent de support à
l'urbanisation du plateau de Bourran
(Dessin Philippe Panerai).
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