Conférence sur les troubles du langage oral L’orthophoniste est un thérapeute qui assume la responsabilité de la prévention, de l’évaluation, du traitement et de l’étude scientifique des troubles de la communication humaine laquelle, dans ce contexte, englobe toutes les fonctions associées à la compréhension et à l’expression du langage oral et écrit, ainsi qu’à toutes les formes de communication non verbale. Qui ? • • • les enfants, parfois dès la naissance les adolescents les adultes jusqu’à………..100……..ans Comment ? • • • sur prescription médicale de bilan orthophonique après un diagnostic orthophonique en cabinet libéral, en consultation privée (CMPP,….) ou en consultation publique ( Hôpital, CMP, ….) Pourquoi ? pour un trouble qui concerne le langage oral bégaiement aphasie dysphasie retard de parole et de langage trouble de la compréhension verbale trouble articulatoire pour un trouble de la voix dysphonie trouble de la mue raucité vocale pour un trouble du langage écrit dyslexie dysorthographie pour un trouble du raisonnement logique dyscalculie acalculie dans les troubles globaux dyspraxie dysgraphie autisme trisomie 21 surdité IMC Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 1 LA PRISE EN CHARGE ORTHOPHONIQUE Famille Ecole Médecin Orthophoniste Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 2 BILAN Orthophonique Rééducation Prévention Orientation Orthophonique Prévention Guidance Parentale Conseils Educatifs Information Rééducation Orthophonique En Individuelle Mixte Groupe Orientation Médicale MédicoPsychologique Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO Pédagogique 3 Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 4 Avant la naissance : • on parle de l’enfant à venir • on parle à l’enfant à venir • il existe donc comme personne ayant une identité propre, il est déjà inscrit dans la communication verbale. Dès la naissance : • Reconnaissance visuelle = orientation du regard = mise en situation de communiquer • Jeux d’échanges : reprise des vocalises, du babillage, mimiques, gestes, intonation, mélodie,…. • Parler "nourrice" • Attention conjointe L’ENFANT EST INSCRIT DANS LE PLAISIR DE L’INTERACTION Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 5 Et toujours : • On nomme les choses, les personnes, …. • On raconte ce qui se passe, ce qui arrive, ce que l’on fait, ce que l’on pense, ce que l’on ressent,… • On lui apprend à écouter • On interprète les productions verbales de l’enfant • On l’écoute • On lui laisse le temps de répondre à sa façon • On répond à ses questions en re-formulant, au besoin, avec des phrases construites • On lui apprend le tour de parole • On lui raconte des histoires, on lui chante des chansons • On le laisse exprimer ses désirs • On le stimule, on l’encourage, on le félicite…. L’appropriation du langage est un processus actif. L’enfant qui acquiert la langue parlée met en place une architecture pour manipuler sa pensée et ses connaissances sur le monde, pour communiquer. Le langage n’est pas une fonction isolée, il s’inscrit dans un ensemble de savoirs et des conduites qui permettent la communication et une grande partie des opérations mentales. Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 6 L’enfant possède des aptitudes inscrites dans le code génétique et un programme d’acquisition qui n’aboutiront que si les sollicitations existent. L’acquisition du langage nécessite une assistance et des interactions avec les personnes s’occupant de l’enfant aux moments propices. Ces interactions peuvent avoir lieu • • • • • • Au moment du bain, de la toilette, de l’habillage,… Pendant les repas, au lever, au coucher,… Pendant les courses, devant les vitrines des magasins,… Lors de la préparation des repas, de la table,… Durant les promenades,…. Par la lecture d’images, de livres,… • Et surtout, au travers des - insister pour qu’un enfant parle, répète - lui donner des conseils sur sa façon de parler - lui demander des efforts de parole - juger, critiquer, comparer ses productions, les dévaluer - le mettre à l’épreuve, sanctionner l’erreur - s’amuser d’un défaut, l’imiter, se moquer - faire semblant de ne pas comprendre,…. Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 7 • De la naissance à 2 /3 mois : l’enfant réagit à la voix, il est sensible aux indices prosodiques et rythmiques;ses cris, ses pleurs, les sons végétatifs qu’il produit expriment le confort ou l’ inconfort. • vers 3 mois: il commence à vocaliser en réponse à l’adulte, gazouille, module ses pleurs selon les besoins à communiquer. • vers 4 mois : il rit aux éclats, répond à la sollicitation verbale de sa mère : premiers ”areu” • vers 4 /5 mois: il regarde attentivement une personne qui parle : ce sont les premiers contrôles vocaliques. • de 5 à 9 mois : il donne un jouet sur demande, réagit bien au “non“, au “bravo”, à ”l’au revoir”, imite des sons et des intonations, émet des syllabes répétées (bababa).Ses vocalisations sont de plus en plus maîtrisées. • vers 9 mois : il commence à comprendre des mots familiers en situation, il produit des syllabes diversifiées • vers 10/11 mois : il comprend de petites phrases, produit un babillage aux séquences longues et diversifiées (variable inter individuelle : de 8 à 18 mois) • vers 15/16 mois : il utilise des” mots - phrases “, dispose de 30 à 50 mots (surtout des noms) et comprend de petites phrases simples. • vers 18 mois / 20 mois : il répète, imite des mots, augmente très rapidement son vocabulaire (50 à 170 mots et de plus en plus de verbes). • de 20 à 24 mois : il dit son prénom, utilise le ”moi”, dit des phrases courtes et augmente encore son vocabulaire, c’est : Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 8 • de 2 à 3 ans : il progresse encore en vocabulaire et maîtrise des articulations, construit des phrases simples. Qu’en disent les programmes ? – Période d’acquisition rapide dans laquelle les noms précèdent les autres catégories, verbes, adjectifs, adverbes, dont l’apparition marque l’évocation des actions, des états, des propriétés ou qualités des objets et des personnes. Environ 300 mots vers 2 ans et 500 vers 30 mois. – Vers 20 mois, combinaison de gestes et de mots pour communiquer (par exemple, «bibi» + pointage pour montrer le biberon). – Entre 18 et 24 mois, combinaison de deux mots (« bibi tombé ; encore ato ; a pu ; oto cassée») pour exprimer désir, possession, localisation, qualité des objets. – Acquisition du prénom. – Combinaisons de mots dans des phrases simples : apparition des catégories syntaxiques (pronoms sujets, déterminants, préposition, début de la conjugaison). En moyenne, phrases de 3 mots à 3 ans (« a pu lolo»). – Capacité à entrer dans de petits jeux, à écouter et suivre de courtes histoires. • de 3 à 4 ans: - il comprend tout le langage (locutions temporelles et spatiales, couleurs et parties du corps) - il utilise des phrases correctes de 3 à 5 mots (sujet -verbe-complément) - il a une parole intelligible sans déformation importante mais l’absence de finales de mots, de groupes consonantiques en L et R est normale) - il utilise un vocabulaire de plus de 400 mots - il pose des questions “ c’est quoi ça?” - il utilise “toi, lui, moi “ puis “je“ - il aime écouter des histoires - il commence à raconter ce qu’il a fait ou vu. - il augmente encore son vocabulaire qui peut atteindre de 1000 à 1500 mots, période d’explosion syntaxique - il utilise les pronoms: tu, il, elle, on. - il fait varier les temps - il coordonne les phrases avec ”et” - il produit des phrases de 6 mots et plus il utilise la plupart des mots-outils permettant de développer les phrases et d’enrichir le niveau informatif du langage, c’est : Qu’en disent les programmes ? – Vocabulaire de plus en plus abondant ; articulation parfois très approximative. – Phrases de plus en plus longues et complexes tout en étant correctement architecturées. – Maniement adapté du « je ». – Commencement de l’utilisation d’un vocabulaire traduisant émotions et sentiments. Françoise Coudert et Françoise Garcia pour l’ANPO 9 • de 4 à 5ans: - tous les sons de la langue sont acquis sauf parfois la différenciation entre S/Z et CH/J - il prend conscience de l’unité syllabique. - il utilise le passé, le présent et le futur. - il accorde le nom et l’adjectif. - il emploie des relatives. - il joue avec les mots, en invente, c’est : Qu’en disent les programmes ? – Environ 1 500 mots et des phrases de 6 mots et plus. – Articulation maîtrisée pour l’essentiel. – Début des récits (centrés d’abord sur des activités propres) ; histoires inventées, petits mensonges. – Maniement adéquat des pronoms personnels, du nombre et du genre, de comparatifs («plus long, moins lourd…») ; usage de la négation. – Production de nombreuses questions de formes « diverses». – Tentatives pour adapter son langage à l’interlocuteur. – Utilisation ludique du langage. – Début de la conscience phonologique : sensibilité aux syllabes (capacité à «hacher» son langage pour syllaber en jouant) et jeux avec des sons dans certaines conditions. – Intérêt pour l’écriture ; production de lettres pour signifier quelque chose. • de 5 à 6 ans: - il produit des phrases complexes avec expansions et concordance des temps, - il utilise toutes les notions relatives au temps et à l’espace - il peut définir, expliquer des mots, continue d’enrichir son lexique, raconte de façon claire et ordonnée - il débute l’acquisition de la conscience phonologique qui lui ouvre la porte à Qu’en disent les programmes ? – Vocabulaire varié (extension des champs et variété des registres). – Récits structurés ; expression de la succession des temps avec des moyens lexicaux et avec la conjugaison (sensibilité aux temps même si les formes sont encore erronées). – Construction de scènes imaginaires («on dirait que…» avec usage du conditionnel). – Phrases complexes avec relatives, complétives, circonstancielles ; usage correct du « parce que ». – Attitudes métalinguistiques : explication de mots possibles (début de l’activité de définition) ; recherche de compréhension, questions sur la langue et son fonctionnement ; installation de la conscience phonologique. – Sensibilité à l’humour, aux jeux de mots. – Copie possible. 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