Une étude randomisée, contrôlée contre placebo, a évalué les effets de Somatuline Prolonged Release administré tous les 10 jours en
plus d'un traitement concomitant par corticoïdes intraveineux, inhibiteurs de la pompe à protons, antispasmodiques, antiémétiques et
analgésiques chez 80 patients souffrant d'une obstruction intestinale haute d'origine maligne secondaire à une carcinomatose péritonéale
documentée en soins palliatifs, qui présentaient au moins 2 épisodes de vomissements par jour ou qui étaient porteurs d'une sonde
nasogastrique et chez qui , selon un avis chirurgical récent, la chirurgie n'était pas indiquée.
Les patients chez qui l'obstruction intestinale pouvait s'expliquer par une cause non maligne étaient exclus de l'étude.
L’objectif principal était d’évaluer le pourcentage de répondeurs 7 jours après une injection unique de Somatuline Prolonged Release,
par rapport au placebo. La réponse au traitement était définie comme suit: au maximum 1 épisode de vomissement par jour pendant au
moins 3 jours consécutifs ou absence de récidive de vomissement pendant au moins 3 jours consécutifs chez des patients auxquels la
sonde nasogastrique avait été retirée.
Les sujets inclus dans cette étude présentaient une obstruction inopérable, le plus souvent située au niveau de l'intestin grêle (lanréotide
41/43 (95,3%); placebo 36/37 (97,3%), population ITT). Les sujets souffraient principalement d'un cancer de l'ovaire (37,5%), d'un
cancer du côlon (16,3%), d'un cancer de l'utérus (13,8%) ou d'un cancer de l'estomac (11,3%). Aucun patient présentant une tumeur
carcinoïde et une carcinomatose péritonéale n'a été inclus.
Dans la population en intention de traiter [ITT], sur base de l’évaluation au jour 7 des fiches quotidiennes des patients, le pourcentage
de répondeurs était meilleur, mais non statistiquement significatif, pour le lanréotide que pour le placebo, (41,9% [18/43] versus 29,7%
[11/37], rapport de cotes =1,75 [IC à 95% : 0,68 - 4,49, p=0,24]).
Dans la population per protocole (PP), sur base des données des fiches quotidiennes des patients, le pourcentage de répondeurs était
significativement plus élevé pour le lanréotide que pour le placebo (respectivement 57,7% [15/26] et 30,4% [7/23] [rapport de cotes
= 3,60, IC à 95% : 1,03 – 12,62, p=0,045]).
Population pédiatrique
L’Agence européenne des médicaments a accordé une dérogation à l’obligation de soumettre les résultats d’études réalisées avec
Somatuline Prolonged Release dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique en cas d'acromégalie, de gigantisme
hypophysaire, de fistules gastro-intestinales, de métastases péritonéales et de néoplasmes hypophysaires (voir rubrique 4.2 pour les
informations concernant l’usage pédiatrique). L’Agence européenne des médicaments a inclus les tumeurs neuroendocrines gastro-
entéro-hépatiques dans la liste des affections concernées par cette dérogation.
5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Les paramètres pharmacocinétiques intrinsèques du lanréotide après administration intraveineuse chez le volontaire sain se caractérisent
par une distribution extravasculaire limitée, avec un volume de distribution à l’équilibre de 16,1 l. La clairance totale est de 23,7 l/h, la
demi-vie terminale de 1,14 heures et le temps de résidence moyen de 0,68 heure.
Au cours des études d’élimination, moins de 5 % du lanréotide était excrété par voie urinaire et moins de 0,5 % était retrouvé sous
forme inchangée dans les fèces, indiquant une excrétion biliaire.
La cinétique plasmatique d’une dose unique de Somatuline Prolonged Release, administrée par voie intramusculaire chez le volontaire
sain est caractérisée par une première phase de libération rapide, correspondant au relargage du peptide lié à la surface des
microsphères, puis par une seconde phase de libération, suivie d'une décroissance très lente induite par la libération prolongée du
principe actif capturé à l’intérieur des microparticules qui forment le médicament.
Après un premier pic sérique de 8,5 ± 4,7 ng/ml survenant 1 à 2 heures après administration du médicament, les taux sériques
diminuent pendant 1 à 3 jours puis augmentent du jour 3 à 5 jusqu’au jour 14-21, atteignant un pseudo-plateau, avec des taux sériques
se situant majoritairement autour de 1 ng/ml au cours de cette période.
La libération prolongée se traduit par un temps de résidence moyen de 15,0 ± 1,6 jours et une demi-vie de 5,0 ± 2,3 jours.
Le profil pharmacocinétique observé chez le patient acromégale après administration d’une dose unique de Somatuline Prolonged
Release est comparable à celui observé chez le volontaire sain.
Le profil pharmacocinétique a été également étudié après administrations répétées chez les patients acromégales. L’état d’équilibre est
atteint après la 4ème administration consécutive, avec un pic de 10,9 ± 4,4 ng/ml observé environ 2 heures après administration, puis
un pseudo-plateau suivi d’une cinétique de premier ordre. Les concentrations sériques minimum et moyenne à l’état d’équilibre sont
respectivement de 2,2 ± 0,7 et 2,8 ± 0,8 ng/ml. Aucune accumulation significative n’est observée (Rac = 2,2).
Insuffisance hépatique/rénale
En cas d’insuffisance rénale sévère, on observe une réduction de moitié environ de la clairance sérique totale du lanréotide, avec pour
conséquence une augmentation de la demi-vie et l’ASC. En cas d’insuffisance hépatique modérée à sévère, on observe une diminution
de la clairance de 30 %. Le volume de distribution et le temps de résidence moyen augmentent quel que soit le degré d’insuffisance
hépatique.
Il n’est pas nécessaire de modifier la dose initiale en cas d’insuffisance hépatique ou rénale, dans la mesure où les concentrations
sériques de lanréotide attendues chez ces patients restent dans la fourchette des concentrations sériques bien tolérées chez le volontaire
sain.
Sujets âgés
Une augmentation de la demi-vie et du temps de résidence moyen est observée chez le sujet âgé comparativement aux sujets sains
jeunes. Il n’est pas nécessaire de modifier la dose initiale chez le sujet âgé, dans la mesure où les concentrations sériques de lanréotide
attendues chez ces patients restent dans la fourchette des concentrations bien tolérées chez le volontaire sain.
5.3 Données de sécurité préclinique