Les restes à payer sont une notion budgétaire qui permet de
mesurer les paiements de l’année ou des années suivantes qui
justifient des demandes de reports de crédits par arrêté. Dans la
mesure où ces restes à payer « budgétaires » sont des engage-
ments à honorer dans le futur, ils doivent être inscrits en annexe
du bilan, dès lors qu’il s’agit de dépenses de titres III et V.
Dès lors que la certification du service fait est intervenue, il s’agit
alors de charges à payer, notion de nature comptable et fait
générateur qui marque le début des obligations que l’Etat doit
constater en charges. Ces charges à payer sont des dettes
certaines que l’Etat doit payer sur l’exercice ultérieur.
Il appartient au CBCM d’assurer des contrôles de cohérence pour
vérifier, programme par programme, que les charges à payer
s’inscrivent dans la limite des restes à payer. Dans l’hypothèse de
report de charges (ressources insuffisantes), le montant des restes
à payer est égal à celui des charges à payer : c’est l’exemple
de l’épargne-logement.
Il demeure néanmoins, dans l’attente du développement
complet du système d’information CHORUS, une incertitude sur
la comptabilisation des restes à payer car les outils d’information
au niveau déconcentré (NDL notamment) n’enregistrent pas les
engagements juridiques.
Par ailleurs, les retraits d’engagement ne font pas toujours l’objet
d’une comptabilisation.
D’autres éléments permettent d’articuler les comptabilités bud-
gétaire et comptable : ainsi, compte tenu des règles mises en
œuvre pour l’enregistrement des provisions pour charges de trans-
fert, le montant des provisionnements constitués majoré de celui
des charges à payer constatées doit-il peu ou prou correspondre
pour les dispositifs d’intervention concernés au montant des restes
à payer budgétaires.
Enfin, les modifications éventuelles des périmètres ministériels,
voire du périmètre de certains programmes sont l’occasion de
nombreux échanges de nature budgétaro-comptable entre les
départements budgétaire et comptable. En effet, l’incidence de
ces modifications et surtout les conséquences des modes de ges-
tions associées (décrets de transfert, reports croisés de crédits ou
délégation de gestion), parfois l’une et l’autre différenciées selon
la nature de crédits concernés, peuvent nécessiter en tant que
de besoin de transférer vers d’autres départements comptables
ministériels les éléments de comptabilité y afférents (notamment
s’agissant des postes d’actif et de passif). Les incidences doivent
également être prises en compte pour la CAC.
La fiabilisation de la comptabilité d’analyse
du coût des actions (CAC)
Depuis l’exercice 2008, les CBCM se sont vu confier la tâche par
la Direction du Budget et la DGFiP d’assurer un contrôle de fiabi-
lisation de la comptabilité d’analyse des coûts figurant dans les
projets et les rapports annuels de performance.
Les travaux ainsi réalisés à l’intérieur du CBCM conduisent néces-
sairement pour chacun des programmes déclinés au niveau de
l’action à un rapprochement des données budgétaires et des
rattachements de charges issues de la comptabilité générale :
charges à payer et charges constatées d’avance, charge d’uti-
lisation du parc immobilier, dotations et reprise de dotations aux
amortissements, aux provisions pour risques et charges. Ces rap-
prochements opérés à l’issue de la clôture comptable permettent
de restituer une notion de coûts directs par action et in fine, après
prise en compte de l’ensemble des déversements internes et
externes des actions des programmes, de déterminer un coût
complet restitué dans les RAP.
La qualité de l’analyse
des risques budgétaires et comptables
Des travaux conjoints d’analyse
Le département comptable participe à l’analyse des dépenses
budgétaires opérées par le département budgétaire à l’occasion
de l’examen des budgets opérationnels programmes :en
amont, avec les documents prévisionnels de gestion et, en exé-
cution, lors des comptes-rendus de gestion budgétaire. C’est
notamment l’occasion de s’assurer de l’impact des données
comptables n– 1 (charges à payer - provisions pour risques et
charges) sur la programmation budgétaire et l’exécution budgé-
taire de l’année n.
Les données de comptabilité générale offrent dès lors un éclai-
rage indispensable à la bonne soutenabilité de l’exécution bud-
gétaire. Lors de l’examen des premiers comptes-rendus de ges-
tion des BOP, le contrôle budgétaire peut s’assurer de l’inscription
effective des charges à payer parmi les dépenses obligatoires à
financer.
Des travaux conjoints peuvent être réalisés à l’occasion de la
cartographie des risques ministériels ou bien à l’occasion de dos-
siers spécifiques examinés à l’occasion des contrôles budgétaire
et comptable.
A titre d’exemple, pour le CBCM Finances ont été examinées les
dépenses liées au CAS immobilier ou celles relatives à l’aide
publique au développement. Par ailleurs, certains sujets spécifi-
ques ont conduit à des travaux communs tels que les litiges sur
les farines, la taxe sur le sucre et l’octroi de mer. Enfin, les services
ont procédé à l’expertise du dispositif mis en œuvre pour la ges-
tion juridique, budgétaire et comptable des comptes de
concours financiers (les comptes de prêts aux Etats étrangers, les
crédits FDES du CIRI).
Le partage de l’information sur les risques
Les départements budgétaire et comptable peuvent mutuelle-
ment signaler les risques détectés à l’occasion de leurs opérations
respectives.
Il appartient ainsi au département comptable de pouvoir signaler
au département budgétaire l’absence de visa préalable des
engagements par le contrôle budgétaire en vertu de l’arrêté de
contrôle.
En revanche, il est plus fréquent que le département comptable
constate des engagements concomitants au paiement. Une
étude conjointe menée au sein du CBCM Finances a permis ainsi
de quantifier au ministère du Budget l’existence de dossiers de
liquidation sans référence à un engagement juridique. Néan-
moins, ces dossiers de liquidation, dits « DL directs », peuvent
trouver une justification lorsqu’il s’agit de DL purement techniques
du fait de la nature de la dépense, essentiellement les frais de
déplacement et de changement de résidence. C’est également
le cas des affiliations rétroactives de pensions.
Cependant, la question peut être posée de la justification de DL
directs concernant des contrats d’abonnement sur les fluides qui
pourraient faire l’objet d’engagement juridique si on le décidait.
A l’inverse, le département budgétaire, en cas de visa avec
observations portant notamment sur la régularité des engage-
ments, peut ainsi prévenir d’éventuelles difficultés survenant au
moment du paiement de la dépense.
La mutualisation des résultats des contrôles
A ce stade, les contrôles budgétaires et comptables obéissent à
des règles différentes, qu’il s’agisse de leur nature, leur périmètre
ou des seuils concernés.
finances publiques
No6 - Juin 2010 -
418