LA VASCULARISATION DU CORPS VERTEBRAL THORACIQUE

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
LA VASCULARISATION DU CORPS VERTEBRAL
THORACIQUE
Par
DRENO Marine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
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LA VASCULARISATION DU CORPS VERTEBRAL
THORACIQUE
Par
DRENO Marine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
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Vice-Président :
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Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
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Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Docteur Antoine Hamel
Pour m’avoir proposé un sujet passionnant et original
Pour m’avoir guidée par vos précieux conseils.
A Messieurs nos Professeurs d’anatomie
Pour nous avoir transmis votre savoir et partager l’amour de cette discipline.
A Messieurs Stéphane Lagier et Yvan Blin
Pour votre aide généreuse, votre soutien, votre patience, votre humour et vos
conseils.
3
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION……………………………………………………...….P 6
2. RAPPELS…………………………………………………………...……...P 7
2.1. Anatomie descriptive
2.1.1. Ostéologie
2.1.2. Vascularisation artérielle
2.1.3. Drainage veineux
2.2. Embryologie
3. MATERIEL ET METHODES……………………………………..…….P13
3.1. Dissections
3.1.1. Matériel
3.1.1.1. Sujet
3.1.1.2. Instruments
3.1.2. Méthodes
3.2. Diaphanisations
3.2.1. Matériel
3.2.1.1. Sujets
3.2.1.2. Instruments
3.2.2. Méthodes
3.2.2.1. Injection du sujet N°2
3.2.2.2. Injection du sujet N°3
3.2.2.3. Les coupes
3.2.2.4. La fixation
3.2.2.5. La décalcification
3.2.2.6. Le rinçage
3.2.2.7. Le blanchiment
3.2.2.8. Le deuxième rinçage
3.2.2.9. La déshydratation
3.2.2.10. Le dégraissage
3.2.2.11. L’élimination des bulles d’air
4
4. RESULTATS……………………………………………………...………P 17
4.1.
Dissections par abord antérieur
4.1.1. Les rameaux antéro-latéraux de l’artère intercostale postérieure
4.1.2. L’artère intercostale suprême
4.2.
Dissections par abord postérieur
4.3.
Diaphanisations : vascularisation intra-osseuse
4.3.1. Le réseau antéro-latéral
4.3.2. Le réseau postérieur
4.3.3. Les branches dorso-spinales de l’artère intercostale postérieure
5. DISCUSSION : L’HEMANGIOME VERTEBRAL………………...…P 33
6. CONCLUSION………………………………………………………..….P 35
7. BIBLIOGRAPHIE………………………………………………….……P 37
5
1. INTRODUCTION
La colonne vertébrale est une longue tige osseuse résistante et flexible, située
à la partie médiane et postérieure du tronc depuis la tête qu’elle soutient, jusqu’au
bassin qui la supporte. Elle engaine et protège la moelle spinale contenue dans le
canal vertébral.
Pour la région thoracique, la vascularisation du rachis est segmentaire et
métamérique : elle est assurée par les artères intercostales postérieures. On note
qu’il existe une distribution similaire des artères lombaires, au niveau des
vertèbres lombaires.
En raison de leur proximité et de leur intrication, la moelle spinale et le rachis
thoraco-lombaire partagent les mêmes afférences vasculaires. Cette notion n’est
donc pas négligeable en clinique. L’hémangiome vertébral, dans ses
manifestations et sa thérapeutique, en est un bon exemple ; nous l’évoquerons au
cours de la discussion.
Auparavant, la vascularisation du corps vertébral thoracique sera étudiée selon
deux procédés : d’une part, les dissections mettront en évidence les rameaux
extra-osseux destinés au corps vertébral thoracique, d’autre part, la technique de
diaphanisation explorera sa vascularisation intra-osseuse.
Les diaphanisations seront réalisées selon le procédé de Spalteholz qui a
établi sa méthode sur de solides bases de physique optique. La transparence d’un
corps augmente lorsque la réflexion de la lumière à sa surface et l’absorption de
la lumière pendant sa traversée diminuent. Son indice de réfraction est donc
voisin de celui du milieu qui le baigne ou le pénètre. Pour les corps organiques,
en particulier le corps humain, formés de tissus aux indices de réfraction
différents, les mêmes lois sont valables. C’est la raison pour laquelle une pièce
anatomique non préparée n’est pas transparente. Pour obtenir une transparence, il
faut que le liquide interstitiel soit remplacé par un liquide à indice de réfraction
voisin de l’indice moyen de la pièce. Ainsi les tissus à indices supérieur et
inférieur sont visibles sans avoir leur opacité primitive.
6
2. RAPPELS
2-1. Anatomie descriptive
2.1.1. Ostéologie
La colonne vertébrale est la superposition de vertèbres entre lesquelles s’intercalent des
disques intervertébraux. Elle est composée de 7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres thoraciques,
5 vertèbres lombaires, 5 vertèbres sacrées fusionnées puis du coccyx.
Les vertèbres thoraciques
Le corps vertébral des vertèbres thoraciques est plus épais que celui des vertèbres
cervicales et son diamètre transversal est à peu près égal à son diamètre antéro-postérieur. Il est
de forme cylindrique sauf à la face dorsale, où il est concave en arrière, en regard du canal
vertébral. Il est constitué d’os spongieux, enveloppé d’os cortical peu épais et percé de
nombreux trous vasculaires au niveau des faces ventrale, latérales et dorsale.
On voit à la partie postérieure des faces latérales, près du pédicule deux facettes
costales, l’une, supérieure, l’autre, inférieure, destinées à s’articuler avec la tête des côtes.
Chaque côte s’articule avec les demi-facettes supérieure et inférieure de deux vertèbres
voisines.
Les pédicules s’implantent sur la moitié supérieure environ des parties latérales de la
face postérieure du corps vertébral.
Les lames sont aussi larges que hautes.
Le processus épineux, volumineux et long, est très incliné en bas et en arrière.
Les processus transverses se détachent de chaque coté de la colonne osseuse formée par
les processus articulaires, en arrière du pédicule. La facette costale répond à la tubérosité des
côtes.
Les processus articulaires font saillie au dessus et en dessous de la base des processus
transverses. La facette articulaire du processus articulaire supérieur regarde en arrière, en
dehors et en haut. La facette articulaire du processus articulaire inférieur présente une
orientation inverse.
Fig 1 et 2 : Vertèbre TH6 en vue supérieure et latérale gauche
7
Les articulations intervertébrales sont des symphyses. Au niveau du corps vertébral, les
moyens d’union se composent de disques intervertébraux et des ligaments périphériques :
le ligament longitudinal antérieur et le ligament longitudinal postérieur.
Fig 3 : Vue latérale gauche du rachis thoracique
Fig 4 : Vue postérieure du rachis thoracique
8
2.1.2. Vascularisation artérielle
Les vertèbres thoraciques sont vascularisées par des branches pariétales et segmentaires
de l’aorte thoracique descendante : les artères intercostales postérieures. On en compte
ordinairement 8 à 9 paires destinées aux 8 ou 9 derniers espaces intercostaux, car les artères des
2 ou 3 premiers espaces intercostaux proviennent de l’artère intercostale suprême, branche de
l’artère subclavière.
Origine, trajet et rapports
Les artères intercostales postérieures naissent par paire à la face postérieure de l’aorte
thoracique de part et d’autre de la ligne médiane. Elles sont appliquées sur les corps vertébraux
en cheminant derrière la partie thoracique du tronc sympathique, puis gagnent l’extrémité
postérieure de l’espace intercostal correspondant, par un trajet presque horizontal pour les
artères inférieures mais oblique, en haut et en dehors, pour les artères supérieures (d’autant plus
oblique que l’artère est élevée). En raison de la situation gauche de l’aorte, les artères
intercostales postérieures droites ont un trajet plus long que les gauches.
A droite, elles croisent la face postérieure de l’œsophage, du conduit thoracique et de la
veine azygos.
A gauche, elles croisent la face postérieure de la veine hémi-azygos et la veine hémiazygos accessoire.
Fig 5 : Vue antérieure de la paroi postérieure du thorax
9
Branches terminales
En atteignant l’extrémité postérieure de l’espace intercostal, chaque artère intercostale
postérieure se divise en deux branches :
- le rameau dorso-spinal des artères intercostales postérieures se porte en arrière et se
divise, en regard du foramen intervertébral, en deux rameaux, l’un, spinal, l’autre, dorsal. Le
rameau spinal s’engage dans le foramen intervertébral et se distribue au contenu du canal
vertébral (artères radiculo-médullaires) et aux vertèbres (artère rétrocorporéale). Le rameau
dorsal se dirige en arrière, passe entre les processus transverses des vertèbres et se ramifie dans
les muscles de la gouttière vertébrale et les téguments du dos.
- l’artère intercostale proprement dite gagne par un trajet oblique en haut et en dehors,
sous le fascia endothoracique, le bord inférieur de la côte sus jacente. L’artère est placée entre
la veine intercostale au dessus et le nerf intercostal en dessous. Elle pénètre ensuite entre les
muscles intercostaux externes et intimes pour s’anastomoser avec son homologue antérieure.
Fig 6 : Vue antéro-postérieure d’une coupe transversale au niveau du thorax
10
2.1.3. Drainage veineux
Le drainage veineux des corps vertébraux se fait dans un plexus veineux vertébral
interne antérieur, situé en arrière des corps vertébraux. Ce dernier est relié par des veines
longitudinales qui communiquent avec le plexus veineux vertébral externe antérieur par
l’intermédiaire des veines des foramens intervertébraux. Les plexus veineux externe et interne
se drainent dans la veine intercostale puis dans le système azygos à droite et hémi-azygos à
gauche.
Avant
Gauche
Fig 7 : Drainage veineux d’une vertèbre en coupe transversale
11
2.2. Embryologie
A la fin de la troisième semaine, de petites artères se détachent de la face postérolatérale de l’aorte dorsale, entre les niveaux cervicaux et sacraux, et grandissent dans les
espaces entre les somites en voie de développement. Leur nombre s’accroît en même temps
qu’apparaissent les somites. Dans les régions cervicale, thoracique et lombaire, une branche
dorsale de chacune d’elles vascularise, à la fois, le tube neural, les sclérotomes segmentaires
(futures vertèbres) et les épimères, à l’origine des muscles profonds du dos. Des rameaux
cutanés de ces artères se rendent également à la peau du cou et du dos. La branche ventrale de
chacune de ces artères intersegmentaires se destine aux muscles hypomères et à la peau
correspondante. Ces artères intersegmentaires donneront plus tard les artères intercostales
postérieures
Fig 8 : Embryon de 7 semaines, système des artères intersegmentaires dans la région du tronc
Au cours de la 4ème semaine de développement, les cellules du sclérotome migrent en
direction médiale et viennent entourer le tube neural et la chorde dorsale, formant ainsi une
longue colonne mésenchymateuse. Cette colonne conserve la trace de son origine segmentaire,
car les massifs de sclérotomes sont séparés par des espaces moins denses contenant les artères
intersegmentaires. Au cours du développement, le sclérotome se condense et prolifère ; chaque
vertèbre est constituée à partir de 2 somites (2/3 du somite crânial et 1/3 du somite caudal).
Ainsi les artères intersegmentaires, situées d’abord entre les sclérotomes, passent à mi-chemin
et viennent se placer de chaque coté des corps vertébraux.
Fig 9 : Formation de la colonne vertébrale à différents stades de développement
12
3. MATERIEL ET METHODES
3.1. Dissections
3.1.1. Matériel
3.1.1.1. Sujet
-Frais Nº 1 – homme de 86 ans
3.1.1.2. Instruments
-manche de bistouri n°3 et lame 15
-manche de bistouri n°4 et lame 23
-pinces à disséquer
-ciseaux
-pince pour laminectomie
-matériel pour injection : cathéter, seringue, gélatine (50g), colorant rouge (30g),
eau (1L)
3.1.2. Méthodes
Pour mettre en évidence la vascularisation artérielle, l’aorte est injectée avec de la
gélatine colorée.
Le sujet est placé en décubitus dorsal incisé au niveau de l’appendice xiphoïde. On
réalise une fenêtre au niveau du manubrium sternal donnant ainsi accès à la gerbe aortique,
ligaturée à son origine ; on ligature aussi les artères subclavières après la naissance de l’artère
intercostale suprême, les carotides communes et l’aorte abdominale en aval de la naissance du
tronc coeliaque.
Un cathéter est fixé dans le tronc coeliaque, puis, l’aorte thoracique et ses branches
pariétales sont injectées avec un mélange (environ 120 cm³) de colorant rouge, de gélatine et
d’eau porté à ébullition et refroidi. Toutefois cette injection apparaît peu concluante en raison
d’importantes calcifications dans l’aorte.
Ensuite, le sujet est placé en décubitus ventral, afin de prélever le rachis thoracique et
les côtes (la tête, le col et la portion initiale du corps) par un abord postérieur.
On dissèque les artères intercostales postérieures appliquées sur les corps vertébraux.
On atteint l’extrémité postérieure de l’espace intercostal postérieur, où chacune d’entre elles se
divise en deux branches : l’artère intercostale proprement dite et l’artère dorso-spinale qui
plonge dans le trou de conjugaison. Un abord postérieur s’avère donc nécessaire pour mettre en
lumière les terminaisons de ce rameau dorso-spinal. La pièce est placée face antérieure contre
la table, mimant un décubitus ventral. Par une incision médiane de TH1 à TH12, on résèque les
muscles paravertébraux afin de pratiquer une laminectomie élargie. Ainsi on peut poursuivre le
trajet de ce rameau dorso-spinal de l’artère intercostale postérieure.
13
3.2. Diaphanisations
3.2.1. Matériel
3.2.1.1. Sujets
-Frais Nº2 – homme de 83 ans
-Frais Nº3 – homme de 70 ans
3.2.1.2. Instruments
-manche de bistouri n°3 et lame 15
-manche de bistouri nº4 et lame 23
-cathéter
-pinces et ciseaux
-encre de chine (1 volume d’encre pour 10 volumes d’eau), gélatine (40g) et eau (0,5L)
-formol à 5%
-acide chlorhydrique à 10%
-eau oxygénée à 30 volumes
-alcool à 50°, 70°, 90° ; 95°, pur
-toluène
-verrerie étanche
3.2.2. Méthodes
3.2.2.1. Injection du sujet Nº2
L’aorte thoracique est injectée in situ par le même procédé que pour le sujet N°1 avec
une solution d’eau, de gélatine et de colorant rouge (qui remplace l’encre de chine) portée à
ébullition puis refroidie. L’injection doit être douce et progressive afin de ne pas faire éclater
les vaisseaux intra-osseux. On laisse ensuite diffuser la solution pendant 12 à 24H.
Le rachis thoracique est ensuite prélevé par un abord postérieur de la même manière que
pour le sujet N°1. On termine par la congélation de la préparation pendant 48H à une
température de –25°C.
3.2.2.2. Injection du sujet Nº3
Le sujet est placé en décubitus ventral, par un abord postérieur on prélève le rachis
thoracique avec l’aorte thoracique plaquée contre son flanc gauche. L’aorte est ensuite vidée de
son sang puis ouverte, faisant apparaître le départ des artères intercostales postérieures qui ne
sont pas disposées systématiquement par paire. On fixe dans chaque artère intercostale
postérieure un cathéter. On porte à ébullition une solution d’eau, de gélatine et d’encre de chine
que l’on laisse refroidir à température ambiante. La solution est injectée dans chaque cathéter
de manière douce et progressive, jusqu’au reflux de l’encre (2 à 3 cm³), afin de ne pas faire
éclater les vaisseaux intra-osseux. On laisse diffuser la solution pendant 12 à 24H.
L’ensemble de la pièce prend une coloration noirâtre.
On termine par la congélation de la préparation pendant 48H à une température de
–25°C.
Les étapes suivantes sont communes aux sujets N°2 et N°3.
14
3.2.2.3. Les coupes
On réalise des coupes transversales d’épaisseur variable : de 3mm à 15mm
3.2.2.4. La fixation
Les coupes sont fixées dans une solution de formol à 10% pendant 48H.
3.2.2.5. La décalcification
C’est un temps très délicat de la diaphanisation. On place les coupes dans des bains
d’acide chlorhydrique à 10%. Dans le descriptif de la technique, la durée du bain pour une
pièce d’environ 1cm est de 10 jours ; ici on retire les pièces au bout de 2 jours de bains. La
surveillance de la décalcification s’effectue en piquant, très prudemment, les parties osseuses
au moyen d’une fine aiguille. Dès 48H, l’aiguille traverse les pièces de part en part.
3.2.2.6. Le rinçage
Les coupes sont rincées à l’eau pendant une dizaine de minutes pour éliminer l’acide, en
veillant à ce que le jet ne vienne pas heurter les pièces devenues fragiles.
3.2.2.7. Le blanchiment
Les coupes sont placées dans un bain d’eau oxygénée à 30 volumes pendant 4 jours.
L’eau oxygénée blanchit les pièces à l’intérieur et à l’extérieur, mais elle a aussi une action
décalcifiante supplémentaire sur les pièces.
3.2.2.8. Le deuxième rinçage
On effectue un deuxième rinçage des coupes, d’une durée de 48H pour éliminer l’eau
oxygénée.
3.2.2.9. La déshydratation
Les coupes sont placées dans des bains d’alcool successifs de concentration
progressivement croissante : 50°, 75°, 90°, 95° en terminant par un bain d’alcool pur.
Chaque bain dure en moyenne 48H, les pièces ne sont pas rincées entre les bains. La
déshydratation est jugée complète si le degré d’alcool du dernier bain reste fixé à 100°.
Toutefois, l’alcool utilisé n’étant qu’à 95°, on juge la déshydratation correcte lorsque
l’alcoolomètre indique une valeur aux alentours de 93°/94°.
3.2.2.10. Le dégraissage
La technique originelle préconise un bain de benzol pendant deux jours renouvelé au
moins deux fois, puis un bain supplémentaire d’un m de benzol et de benzoate de benzyl selon
la proportion 50-50. Ici les coupes sont dégraissées dans un bain de toluène pendant environ 8
jours jusqu’à disparition des bulles d’air (dans de la verrerie étanche).Les coupes durcissent de
façon notable. Le bain n’est pas renouvelé au cours des 8 jours et on évite, au maximum, la
manipulation des pièces à l’air libre, faisant systématiquement réapparaître des bulles.
Les coupes acquièrent une transparence au cours de cette étape, permettant la
visualisation des vaisseaux intra-osseux injectés à l’encre de chine.
15
3.2.2.11. L’élimination des bulles d’air
Les bulles d’air résiduelles sont éliminées par aspiration à l’aide d’une fine aiguille.
Au cours de l’étape de dégraissage, les coupes issues du sujet N°2 ont perdu l’ensemble
de leur coloration rouge et ne permettent donc pas de conclure. En revanche, l’encre de chine
persiste et permet l’obtention de pièces exploitables pour le sujet N°3.
16
4. RESULTATS
4.1. Dissections par abord antérieur
Par un abord antérieur, on dissèque chaque paire d’artère intercostale postérieure
naissant de l’aorte thoracique (de la 2ème à la 11ème paire sur ce sujet). Ces dernières sont
plaquées contre les corps vertébraux ; les plus inférieures ont un trajet horizontal alors que les
supérieures ont un trajet plus ascendant. En raison de la position de l’aorte sur le flanc gauche
du rachis, les artères intercostales postérieures droites ont un trajet plus long sur le corps
vertébral que les artères intercostales postérieures gauches.
Artère carotide commune
gauche
Artère subclavière gauche
Artère carotide commune
droite
Artère subclavière droite
Arc aortique
Ligament artériel
Artère pulmonaire gauche
Crosse de l’azygos
Artères intercostales
postérieures droites (2ème à
8ème)
Veine azygos
Aorte thoracique descendante
Intercostaux
postérieurs
droits (8ème)
Veine
Artère
Nerf
Veine hémi-azygos
Artères intercostales
postérieures droites (9ème à
11ème)
Haut
Droite
Fig 10 : Vue antérieure des artères intercostales postérieures droites
17
Haut
Arrière
Arc aortique
Aorte thoracique
descendante
Artères intercostales
postérieures gauches
(2ème à 11ème)
Veine hémi azygos
Fig 11 : Vue latérale gauche des artères intercostales postérieures gauches
18
4.1.1. Les rameaux antéro-latéraux de l’artère intercostale
postérieure
Les artères intercostales postérieures donnent 3 types de branches
antérieures et latérales pour le corps vertébral :
- des branches ascendantes naissant à la face supérieure des artères
intercostales postérieures. Elles sont dirigées en haut et en dehors et donnent
plusieurs rameaux périostiques pour la moitié supérieure de la vertèbre.
- des branches descendantes naissant à la face inférieure des artères
intercostales postérieures. Elles sont dirigées en bas et en dehors et donnent
plusieurs rameaux périostiques pour la moitié inférieure de la vertèbre.
- des branches récurrentes naissant à la face supérieure des artères
intercostales postérieures. Elles sont dirigées en haut et en dedans et surtout
retrouvées à gauche
On retrouve aussi des anastomoses entre les artères intercostales
postérieures.
19
Haut
Droit
Fig 12 : Vue antéro-latérale droite des artères intercostales postérieures droites
Veine intercostale
postérieure
Veine intercostale
postérieure
Rameau ascendant
Artère intercostale
postérieure
Nerf
intercostal
Aorte
Artère intercostale
postérieure
Côte
Corps vertébral
thoracique
Rameaux descendants
Rameaux descendants
Fente dans le ligament
longitudinal antérieur
20
Haut
Postérieur
Fig 13 : Vue latérale gauche des artères intercostales postérieures gauches
Rameaux récurrents
Artère intercostale postérieure
Aorte thoracique
Artère intercostale
postérieure gauche
Corps vertébral
thoracique
Branche dorso-spinale
Passage dans le foramen
intervertébral
Rameaux ascendants
Rameau descendant
21
Haut
Postérieur
Fig 14 : Vue latérale gauche d’une anastomose entre 2 artères intercostales postérieures
gauches
Crosse de
l’aorte
Rachis thoracique
2ème artère
intercostale
postérieure gauche
Anastomose
Côtes
3ème artère
intercostale
postérieure gauche
22
4.1.2. L’artère intercostale suprême
La 1ère artère intercostale postérieure naît de l’artère intercostale suprême, branche de
l’artère subclavière.
La 2ème artère intercostale postérieure est suppléée par une branche de la carotide
commune.
Haut
Gauche
Fig 15 : Vue antéro-inférieure de la partie du supérieure du rachis thoracique
Artère subclavière droite
Carotide commune droite
Carotide commune gauche
Artère intercostale suprême droite
1
ère
1ère côte droite
artère intercostale postérieure
droite
Rameau dorso-spinal de la 1ère
artère intercostale postérieure
2ème côte droite
Anastomose entre une branche de
la CCD et la 2ème artère intercostale
postérieure droite
Branche de la carotide
commune droite (CCD)
2ème artère intercostale
postérieure droite
3ème et 4ème artères
intercostales postérieures
droites
23
4.2. Dissections par abord postérieur
En regard du foramen intervertébral, l’artère intercostale postérieure abandonne une
branche dorso-spinale (cf fig.13) puis poursuit son trajet sur le bord inférieur de la côte susjacente entre la veine sus-jacente et le nerf sous-jacent (cf fig.12). L’artère dorso-spinale
pénètre dans le foramen intervertébral et donne :
- un rameau dorsal à destinée musculo-cutanée
- un rameau spinal qui est un tronc commun entre l’artère rétrocorporéale et l’artère
radiculaire.
Haut
Gauche
Aorte thoracique
Ligament longitudinal
postérieur
Côtes
Artère intercostale
postérieure gauche
Artère rétrocorporéale
Pédicules
Fig 16 : Vue postérieure générale des corps vertébraux thoraciques après laminectomie
élargie et résection de la moelle spinale
24
Haut
Gauche
Fig 17 : Vue postérieure gauche de deux vertèbres thoraciques après laminectomie
élargie
Côte coupée
Moelle spinale
Pédicule
Artère intercostale
postérieure gauche
Artère radiculaire
Ganglion spinal
Rameaux pour la
duremère
Artère rétrocorporéale
Pédicule
Pédicule
25
L’artère rétrocorporéale a un trajet oblique en bas et en dedans à la face antéro-inférieure du
nerf rachidien. Elle pénètre dans le canal rachidien et se divise en :
- une branche ascendante, plus volumineuse qui monte obliquement en haut et en
dedans. Elle s’anastomose avec la branche descendante sus-jacente homolatérale.
- une branche descendante, plus grêle qui descend obliquement en bas et en dedans. Elle
s’anastomose avec la branche ascendante sous-jacente homolatérale.
Haut
Gauche
Fig 18 : Vue postérieure des corps vertébraux après résection de la moelle spinale
Branche ascendante de l’artère
rétrocorporéale
Foramen intervertébral
Fente dans le ligament longitudinal
postérieur
Artère rétrocorporéale
Pédicules
Anastomose
Branche descendante de l’artère
rétrocorporéale
Ligament longitudinal postérieur
26
A la face postérieure du corps vertébral, les branches ascendantes et descendantes de
l’artère rétrocorporéale forment aussi un cercle anastomotique avec leurs homologues
segmentaires controlatérales. Les artères issues de ce cercle anastomotique s’engagent sous le
ligament longitudinal postérieur par des fentes et abandonnent plusieurs rameaux intra-osseux
pour le corps vertébral.
Haut
Droite
Fig 19 : Vue postérieure des corps vertébraux après résection de la moelle spinale
Branche descendante
Artère rétrocorporéale
Pédicule
Branche ascendante
Artère rétrocorporéale
Branche descendante
Pédicule
Anastomose
Anastomose entre une branche
ascendante et descendante
Fente dans le ligament longitudinal
postérieur
Cercle anastomotique
Artère rétrocorporéale
Anastomose
Fente dans le ligament longitudinal
postérieur
27
4.3. Diaphanisations : vascularisation intra-osseuse
Sur les pièces diaphanisées, la distribution des artères destinées au corps
vertébral thoracique reste la même. On distingue 2 réseaux d’artères issus de
l’artère intercostale postérieure :
- Le réseau antérieur et latéral glisse sous le ligament longitudinal
antérieur et donne des rameaux intra-osseux à la face antéro-latérale du corps
vertébral thoracique
- Le réseau postérieur né de la branche dorso-spinale de l’artère
intercostale postérieure. Cette branche pénètre dans le canal vertébral par le
foramen intervertébral et se divise en une branche dorsale à destinée musculocutanée et une branche spinale pour la moelle (artère médullaire et radiculaires) et
pour le corps vertébral (artère rétrocorporéale).
L’artère rétrocorporéale constitue le réseau postérieur se glissant sous le ligament
longitudinal postérieur et abandonnant des rameaux intra-osseux à la face
postérieure du corps vertébral thoracique.
28
4.3.1. Le réseau antéro-latéral
Avant
Droite
Fig 20 : Vue inférieure d’une coupe transversale de vertèbre thoracique
Ligament longitudinal
antérieur
Rameaux intra-osseux
antérieurs
Paroi de l’aorte ouverte
Rameau intra-osseux antérieur
Artère intercostale postérieure
gauche
Corps vertébral thoracique
Moelle spinale
Artère intercostale
postérieure droite
Lame
Processus épineux
29
Avant
Droite
Fig 21 : Vue inférieure d’une coupe transversale de vertèbre thoracique
Paroi de l’aorte ouverte
Ligament longitudinal
antérieur
Rameaux intra-osseux
latéraux
Rameau intra-osseux
antérieur
Corps vertébral
thoracique
Moelle spinale
Lame
Processus épineux
On remarque que la diaphanisation semble n’avoir fonctionné que du côté droit. Seule
l’artère intercostale postérieure droite a été injectée correctement.
30
4.3.2. Le réseau postérieur
Avant
Droite
Fig 22 : Vue supérieure d’une coupe transversale de vertèbre thoracique
Paroi de l’aorte ouverte
Corps vertébral
thoracique
Rameaux périostés
postérieurs
Moelle spinale
Lame
Ligament longitudinal
postérieur
Processus épineux
31
4.3.3. Les branches dorso-spinales de l’artère intercostale
postérieure
Avant
Droite
Fig 23 : Vue supérieure d’une coupe transversale de vertèbre thoracique
Paroi de l’aorte ouverte
Rameaux antérolatéraux
Corps vertébral
thoracique
Moelle spinale
Processus transverse
Muscles érecteurs du
rachis
Processus épineux
Artère intercostale
postérieure gauche
Artère rétrocorporéale
Artère intercostale
postérieure gauche
Branche dorsale de
l’artère intercostale
postérieure et ses
rameaux musculocutanés
Artère radiculaire
32
5. DISCUSSION : L’HEMANGIOME VERTEBRAL
L’hémangiome vertébral est une tumeur vasculaire bénigne du rachis fréquente et
retrouvée dans 12% des cas à partir de séries d’autopsies. Cette tumeur est rencontrée le plus
fréquemment chez les femmes d’âge moyen ou avancé. Les lésions sont souvent multiples et
prédominent aux vertèbres thoraciques.
Sur le plan histologique, les hémangiomes sont constitués de vaisseaux matures, à
parois fines. La structure trabéculaire des corps vertébraux est raréfiée. La plupart des lésions
sont asymptomatiques et sont caractérisées par l’involution du tissu angiomateux, remplacé par
du tissu graisseux. L’hémangiome symptomatique, rare, est caractérisé par la présence de tissu
angiomateux actif et extensif, pouvant comprimer la moelle. L’envahissement peut intéresser
toute la vertèbre ou isolément le corps, l’arc postérieur totalement ou partiellement.
L’hémangiome vertébral agressif s’accompagne donc de signes neurologiques, réalisant un
tableau de compression médullaire ou une radiculalgie.
L’imagerie est essentielle pour le diagnostic et pour le bilan des lésions. Sur les
radiographies standard et les scanners, l’angiome se traduit par un aspect typique « grillagé »,
« peigné » de la vertèbre. En IRM, l’angiome agressif présente un hyposignal en T1 et un hyper
signal en T2 en raison de son contenu vasculaire. A la différence de la plupart des angiomes
asymptomatiques au contenu graisseux qui présentent un hypersignal en T1 et T2.
Fig 24 : Hémangiome vertébral compressif d’une femme de 54 ans avec dorsalgies
hautes. Scanner coupe axiale en T4, réalisé sans injection intraveineuse de produit de contraste
33
Les traitements des hémangiomes vertébraux agressifs à expression neurologique sont
multiples :
- La chirurgie (corporectomie et vertébrectomie) permet une décompression des
structures nerveuses, le corps vertébral est remplacé par un greffon iliaque homolatéral.
Toutefois il y a une risque hémorragique per-opératoire majeur si aucun traitement visant à
réduire la vascularisation de l’hémangiome n’a été entrepris au préalable. L'embolisation
artérielle peut être une aide importante avant l'exérèse chirurgicale pour réduire l'apport
vasculaire.
- La sclérothérapie est une thrombose de l’hémangiome vertébral en injectant un produit
sclérosant (à base d’alcool) par ponction directe dans la vertèbre, par voie percutanée. La
nécrose due à l’alcool induit un risque de fracture si le corps vertébral est concerné. La
consolidation par vertébroplastie est donc nécessaire. La sclérothérapie suivie d’une
vertébroplastie est indiquée en cas d’extension paravertébrale et foraminale.
- La vertébroplastie est l’injection percutanée de ciment acrylique dans l’hémangiome
vertébral. Elle permet en un temps l’embolisation directe de l’hémangiome et la consolidation
de la vertèbre. Elle peut être envisagée comme seul traitement pour les hémangiomes
vertébraux agressifs limités au corps vertébral.
Les bases anatomiques de l’embolisation préopératoire
L'embolisation des hémangiomes vertébraux thoraciques est effectuée par cathétérisme
sélectif des artères intercostales postérieures, par voie fémorale. Elle est toujours précédée
d’une artériographie afin de vérifier la vascularisation médullaire. L’artériographie permet de
repérer les pédicules nourriciers de l’hémangiome qui vont pouvoir être embolisés, lorsqu’on
sait qu’il n’existe pas à ce niveau d’afférence médullaire importante. Les limites de
l’embolisation ne sont donc pas d’ordre technique mais plus souvent dues à une proximité trop
dangereuse de l’artère radiculo-médullaire. Une autre éventualité possible est que les vaisseaux
responsables de l’hypervascularisation soient trop tortueux ou ne puissent être individualisés
suffisamment pour pouvoir être cathétérisés : ceci rend l’embolisation impossible.
L’embolisation n’est donc plus systématiquement envisagée depuis l’utilisation de la
sclérothérapie intravertébrale directe et de la vertébroplastie.
Fig 25 : Embolisation artérielle d’un hémangiome vertébral agressif en T 4
34
6. CONCLUSION : SYSTEMATISATION
Le rachis thoracique possède une vascularisation métamérique et segmentaire. Le corps
vertébral est vascularisé par un cercle anastomotique constitué :
- D’un système périosté périphérique antéro-latéral : l’artère intercostale postérieure
donne des branches ascendantes, descendantes et récurrentes lors de son trajet contre le corps
vertébral thoracique. Ces branches passent sous le ligament longitudinal antérieur par des
fentes et pénètrent à la face antéro-latérale du corps vertébral.
- D’un système nourricier central en arrière : l’artère rétrocorporéale se divise en une
branche ascendante plus volumineuse et une branche descendante qui s’anastomosent
latéralement avec leurs homologues sus et sous jacentes, puis donnent des branches vers le
centre formant un cercle anastomotique avec leurs homologues controlatérales. Ces branches
passent sous le ligament longitudinal postérieur par des fentes et pénètrent à la face postérieure
du corps vertébral. Ces anastomoses sont particulièrement bien vues à l’angiographie et
présentent sur les clichés de face un aspect en « M » ou « H ».
Ils ne semble pas exister d’autre pédicule nourricier que les artères intercostales
postérieures pour le corps vertébral thoracique.
Fig 26 : Anastomoses artérielles rétrocorporéales en angiographie
35
A l’issue de la diaphanisation, il semble que le réseau antéro-latéral soit dominant par
rapport au réseau postérieur. Les pièces obtenues donnent l’impression de deux hémivascularisations relativement indépendantes. En effet, pour un segment donné, lorsqu’on
injecte uniquement l’artère intercostale postérieure droite, les rameaux intra-osseux mis en
évidence sont globalement tous destinés au côté droit du corps vertébral (cf fig.21).
Les diaphanisations ont été réalisées sur des coupes transversales de rachis thoracique.
Il serait intéressant dans le futur de tenter des diaphanisations sur des coupes sagittales ou
même sur plusieurs vertèbres d’un même tenant.
Le groupe antéro-latéral et le groupe postérieur sont anastomosés; suivant la
prédominance de l’un ou de l’autre, on peut rencontrer d’après MARKHASHOV différents
aspects schématisés ci-dessous. Ces variations de distribution ne sont pas très marquées sur les
pièces diaphanisées. On observe à la fois des rameaux antérieurs courts et longs sur une même
vertèbre (cf fig. 20).
Fig 27 : Variations dans la distribution et les anastomoses entre le groupe antéro-latéral
périphérique et le groupe postérieur central (D’après Markhashov)
Enfin, dans son traité, Paturet décrit à chaque étage une artère du corps vertébral qui se
détache de l’artère intercostale contre la face latérale du corps vertébral. Après un trajet
récurrent en sens inverse de celui de l’artère intercostale postérieure, elle se ramifie en deux ou
trois rameaux à la face antérieure du corps vertébral, que ceux-ci pénètrent par des orifices
vasculaires de la surface circonférentielle. Des travaux plus récents de Crock montrent qu’il
existe plusieurs artères. Le plus souvent ce sont des rameaux périostiques en nombre variable,
de deux à quatre pour l’artère intercostale droite, souvent moins nombreux pour l’artère
intercostale gauche et naissant en dehors de l’insertion du ligament longitudinal antérieur.
Toutefois, les dissections montrent des fentes directes dans le ligament longitudinal antérieur et
postérieur (cf fig 12 et 19).
36
7. BIBLIOGRAPHIE
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