COMMANDE PUBLIQUE
Le régime des SPL et SPLA décrypté
L
e ministère de l’Intérieur a publié une circu-
laire sur le régime juridique des sociétés
publiques locales (SPL) et des sociétés
publiques locales d’aménagement (SPLA).
Ces instruments sont régis par l’article L. 327-1
du Code de l’urbanisme (SPLA) et l’article
L. 1531-1 du Code général des collectivités ter-
ritoriales (CGCT) (SPL). Les SPLA ont été
créées par la loi du 13 juillet 2006 portant
engagement national pour le logement. Les
SPL, de leur côté, ont été mises en place par la
loi du 28 mai 2010 ; elles ont un champ de
compétence plus large que celui des SPLA.
« Selon l’esprit de la loi, les SPL et les SPLA sont
de nouveaux outils mis à la disposition des col-
lectivités territoriales leur permettant de recou-
rir à une société commerciale sans publicité ni
mise en concurrence préalables, dès lors que
certaines conditions sont remplies. Ainsi, elles
ont vocation à intervenir pour le compte de
leurs actionnaires dans le cadre de prestations
intégrées (quasi-régie ou “in house”). » La cir-
culaire détaille dans une première partie le
régime juridique de ces deux types de sociétés
publiques. La seconde partie expose les projets
ayant vocation à être mis en place.
La création de la SPL « Eau du Ponant » par
l’EPCI Brest Métropole Océane (BMO)
témoigne de l’utilisation de ces outils en
matière de gestion des services publics locaux.
La société publique s’est substituée à la déléga-
tion de service public consenti à Veolia dans le
domaine de l’eau.
Circulaire du ministère de l’Intérieur du 29 avril
2011, n° COT/B/11/08052/C
STATUT DE L’ÉLU
Indemnité et augmentation de la population
U
n conseil municipal peut-il prendre une
délibération visant à revaloriser les indem-
nités des élus en cas d’augmentation de la
population de la collectivité ?
Les indemnités de fonction des élus municipaux
sont fixées par délibération du conseil munici-
pal selon la strate de population de la com-
mune. Jusqu’à l’intervention du décret du 8 juil-
let 2010 portant modifications du CGCT, toute
évolution de population constatée par un
recensement était appliquée immédiatement au
régime indemnitaire des élus. Il appartenait au
conseil municipal de prendre une nouvelle déli-
bération fixant les indemnités de fonction des
élus en fonction de la nouvelle strate de popu-
lation de la commune.
Afin de stabiliser les effets du recensement
annuel de la population et de figer, pour la
durée du mandat, les droits dont bénéficient les
élus dans l’exercice de leurs fonctions, le décret
du 8 juillet 2010 prévoit que la population de
référence, pour toute la durée du mandat, est
celle qui a été authentifiée avant le renouvelle-
ment intégral du conseil municipal. L’article 4
de ce texte introduit une clause conservatoire
qui permet au conseil municipal de maintenir,
de façon dérogatoire jusqu’au prochain renou-
vellement, les règles relatives aux conditions
d’exercice des mandats qu’il a fixées préalable-
ment à l’intervention de ce décret.
Aussi, une commune qui, à l’issue de la publica-
tion des chiffres de la population 2009 ou 2010,
a vu sa population augmenter, a dû en tirer les
conséquences en prenant une délibération qui
indexe les indemnités de fonction des élus à la
nouvelle strate de population de la commune.
En application de la clause conservatoire du
décret du 8 juillet 2010, cette commune peut,
par délibération, décider de maintenir sa popu-
lation de référence au niveau de 2009 ou de
2010. En l’absence d’une telle délibération, la
population de référence pour déterminer les
indemnités de fonction des élus est, conformé-
ment aux dispositions du décret du 8 juillet
2010, celle qui a été authentifiée avant le
renouvellement général du conseil.
Question écrite de Dominique de Legge, n° 16986,
réponse publiée au JO du Sénat du 12 mai 2011.
ÉLECTIONS
Calendrier électoral des douze prochains mois
L
e Conseil des ministres du 11 mai dernier a
arrêté la date des trois prochaines échéances
électorales : les élections sénatoriales en 2011,
l’élection présidentielle et les élections législa-
tives en 2012. La date du 25 septembre 2011 a
été retenue pour l’organisation des prochaines
sénatoriales. S’agissant de l’élection présiden-
tielle, le premier tour se tiendra le 22 avril 2012
et le second tour le 6 mai.
La période de parrainage débutera le lende-
main de la publication du décret convoquant
les électeurs, qui interviendra au plus tard en
février 2012.
Les élections législatives se dérouleront les 10
et 17 juin 2012. Lors de ce scrutin, 11 nou-
veaux députés seront désignés par les Français
établis hors de France.
Les trois lois du paquet électoral adoptées en
avril par le Parlement, s’appliqueront à ces scru-
tins. Ces textes fixent notamment de nouvelles
règles du jeu en matière de compte de cam-
pagne, propagande électorale, conditions d’éli-
gibilité, financement des campagnes ou encore
déclaration de patrimoine des candidats (voir la
Lettre du CIDEFE 1321 du 15 avril 2011).
CONSTITUTION
Propositions pour
une VIeRépublique
À
l’occasion d’une proposition
de loi visant à réformer l’ar-
ticle 7 de la Constitution, le
député de Seine-Saint-Denis
Jean-Pierre Brad a rappelé les
mesures avancées par son
groupe en matière de réforme
constitutionnelle. En 2006, les
députés communistes et répu-
blicains ont déposé une propo-
sition de loi constitutionnelle
tendant à renforcer l’expres-
sion démocratique et citoyenne
du peuple français. Ils y préco-
nisent une VIeRépublique.
Celle-ci « devrait s’inscrire dans
la continuité d’une tradition
démocratique née en 1789,
mais elle devrait être en même
temps la première République
d’un nouvel âge démocratique
[…] », explique le député.
Dans ce cadre, la souveraineté
populaire sera renforcée « par
un rapprochement significatif
des élu(e)s et de la population
qu’ils représentent. La parité
sera généralisée et rendue obli-
gatoire dans tous les scrutins.
La proportionnelle sera généra-
lisée à toutes les élections. La
durée des mandats sera réduite
et leur cumul strictement
limité. La citoyenneté de rési-
dence sera établie. Des comités
ou des conseils locaux veille-
ront à l’information, à l’exer-
cice de la participation
citoyenne et au contrôle de
l’activité des élus.
La logique des institutions sera
celle de la prépondérance du
législatif sur l’exécutif. Les pra-
tiques qui rabaissent la repré-
sentation nationale telles que
le vote bloqué ou le recours à
l’article 49-3 seront abandon-
nées. Le rôle de l’Assemblée
nationale sera revalorisé. Le
Sénat ne sera plus une seconde
chambre, mais assurera le lien
entre l’initiative citoyenne et la
représentation parlementaire.
La responsabilité de l’exécutif
incombera d’abord au Premier
ministre et à son gouverne-
ment. Le rôle du président de
la République sera réduit. Il
faudra aller vers son élection
pour cinq ans au suffrage uni-
versel indirect. »
A C T U A L I T É S
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