Introduction
La réflexion qui est développée au fil de ces pages s’est progressivement construite autour de
deux questions qui se sont posées à nous de façon chronologique, dans l’exercice de notre
profession d’infirmier.
La première question relève du choix de notre orientation :
« Quelles sont les motivations réelles d’un infirmier fraîchement diplômé pour décider de
débuter sa carrière dans un service hospitalier de gériatrie ? »
Il s’agit d’une expérience professionnelle particulière que nous citons ici. Comme tout
professionnel de la santé, c’est subjectivement que nous avons appréhendé et vécu notre rôle
infirmier. Et nous avons donc décidé de travailler au chevet des personnes âgées. Toutefois,
la question se pose de savoir comment nous avons trouvé de la motivation à exercer l’art
infirmier dans un service hospitalier de gérontopsychiatrie ?
Qui, parmi les professionnels de la santé, toute spécialité confondue, ne s’est jamais surpris à
penser qu’il y a infirmiers et infirmiers. Autrement dit, les professionnels de l’urgence, des
soins intensifs ou de l’oncologie, positionnés loin devant, dans le palmarès des compétences,
des soignants de gériatrie ?
Et, bien souvent, ce sont ceux qui font partie de la deuxième (et dernière) catégorie qui ont
piètre opinion d’eux-mêmes ! Sûrement à entendre ce que l’on pense, en général, de leur
travail. Car, ce n’est pas tant qu’on dénigre leurs compétences ou leur abnégation, bien au
contraire. N’entendons-nous pas régulièrement de nos collègues : « je ne saurais pas
travailler en gériatrie ! Du matin au soir avec des petits vieux, incontinents et désorientés ! »
Ainsi, si beaucoup louent le mérite des « soignants de petits vieux », c’est plutôt les petits
vieux eux-mêmes qui semblent poser problème.
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