Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 428–432 Point de vue Libérer la contrainte : les grands principes d’un modèle de prise en charge de l’anorexie mentale restrictive de l’adolescent Liberate the constraint: Main basis of a model of treatment for anorectic adolescents F. Askenazy ∗ , E. Dor , M. Battista Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, hôpitaux pédiatriques de Nice, CHU de Lenval, 57, avenue de la Californie, 06200 Nice, France 1. Introduction Historiquement, l’élaboration du traitement de l’anorexie mentale s’est faite sur plusieurs générations. Morton et Lasègue prônaient le modèle de l’isolement à partir de notions qui tendaient à comprendre l’anorexie comme une forme de conversion hystérique. En France dans les années 1980 prévaut un modèle centré sur l’élaboration de la séparation du patient avec son milieu familial et son environnement social comme expérience psychique maturante intégrée au contrat de poids. Il fonctionne sur un mode comportemental comme un cadre visant à soutenir le processus. Les travaux de P. Jeammet [1], dans la suite de ceux d’Evelyne Kestemberg [2] qui repositionnent l’anorexie dans sa dimension psychodynamique et introduisent la notion d’identification comme centrale dans la problématique ainsi que le recours à des méthodes d’approches non médicales, comme le psychodrame analytique, ont ainsi permis de sortir du traitement par isolement. Actuellement, certaines équipes françaises tendent à ne plus utiliser la séparation (comme c’est le cas dans la plupart des pays européens) [3,4]. Aujourd’hui, malgré l’importance de l’enjeu de santé publique, l’anorexie reste la pathologie psychiatrique avec le taux de mortalité le plus élevé : 5,6 % par décade [5],il n’existe pas de consensus sur les modalités thérapeutiques. Les études portant sur le type de traitement envisagé dans l’anorexie montrent un taux de preuves modérées en raison du faible nombre de patients inclus dans les cohortes, du peu d’études ∗ Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected] (F. Askenazy), [email protected] (E. Dor), [email protected] (M. Battista). 0222-9617/$ – see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2013.07.004 contrôlées validées de bonne qualité et surtout de l’utilisation par les différentes équipes d’approches selon des modalités différentes [6]. Les méta-analyses réalisées montrent de plus un fort effet de taille lié à la prise de poids dans les études prospectives [7]. Il n’est pas possible de conclure aujourd’hui à un niveau de preuve suffisant pour indiquer de façon précise tel ou tel type de prise en charge pour l’anorexie mentale. En Europe, les recommandations du groupe de travail allemand [6] comme britannique [8] et français [9] n’aboutissent pas à des recommandations spécifiques pour le traitement de l’anorexie par manque de preuves scientifiques internationales de niveau A. Cependant, toutes les nations s’accordent pour dire que les traitements médicamenteux ne peuvent suffire et que le traitement de l’anorexie nécessite une approche capable d’intégrer un traitement nutritionnel, un traitement médical, un traitement psychothérapique, tout en privilégiant l’ambulatoire à l’hospitalisation. La place des psychotropes surtout en psychiatrie de l’enfant et l’adolescent reste secondaire et très peu d’études permettent d’en connaître leur réelle efficacité. Une méta-analyse en population adulte montre un niveau de preuve de grade A pour l’utilisation de la sertraline et de la fluoxétine et B pour l’olonzapine pour faciliter la prise de poids (dont on sait qu’il s’agit d’un des effets secondaires majeur de ce psychotrope particulièrement en psychiatrie de l’adolescent), les autres antipsychotiques faisant état d’une preuve de grade C [10]. En France, une étude pilotée par l’équipe de l’institut mutualiste Montsouris est en cours d’étude sur l’évaluation des différentes pratiques hospitalières dans le traitement de l’anorexie. Il s’agit d’une étude naturalistique sur une période prospective de un an dans 11 centres français pour des patients âgés de huit à 65 ans. Les résultats attendus pourraient nous donner des indications sur l’intérêt de la séparation, de la prise en charge familiale particulièrement. F. Askenazy et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 428–432 D’autres approches fleurissent comme : l’hospitalisation à domicile, l’hospitalisation de jour [11] ou encore des méthodes qui intègrent l’éducation thérapeutique, la guidance parentale, la psychothérapie familiale [12,13], la notion d’émotion exprimée [14]. Notre équipe propose des soins spécialisés dans la prise en charge de l’anorexie restrictive de l’enfant et l’adolescent. Nous avons développé des outils variés : consultations spécialisées, CATTP, hôpital de jour, hospitalisation conventionnelle temps plein. L’équipe pluridisciplinaire hospitalière est située dans un CHU spécialisé dans la discipline pédiatrique qui offre un panel représentatif de l’ensemble des sur-spécialités pédiatriques. Cela favorise l’évaluation et la prise en charge transdisciplinaire de l’anorexie mentale : pédopsychiatrique, endocrinologique, radiologique, cardiologique, biologique. Des liens étroits ont été tissés avec l’équipe de réanimation ce qui donne une réactivité immédiate en cas de dégradation somatique rapide et rassure les équipes tant de pédopsychiatrie que de pédiatrie générale et endocrinologique qui travaillent ensemble. Actuellement, nous recevons une file active de 50 patients/année dont environ 10 % d’anorexie prépubère, un âge moyen de 14 ans et six mois, une durée d’hospitalisation moyenne de deux mois et de prise en charge de 18 mois. Notre équipe a élaboré un parcours de soin spécifique, pour les adolescents et les enfants à partir de dix ans souffrant d’anorexie restrictive. Cette élaboration, travail d’équipe pluridisciplinaire, s’est étendue sur une période de 20 ans. C’est l’expérience auprès des patients les plus sévères ; soit par leur résistance aux propositions de soin et l’enlisement dans des positions de refus ; soit par l’importance des défenses régressives qui les conduisent jusqu’à la mise en cause de la vie psychique puis corporelle et le risque de décès, qui nous a permis une nouvelle approche clinique de cette maladie dont a découlé l’élaboration de réponses thérapeutiques originales [15,16]. Elles sont basées sur l’analyse de cas et une nouvelle forme de compréhension clinique qui découle d’une écoute psychodynamique qui s’attache à l’écoute des signes préverbaux [17]. Pour proposer des réponses thérapeutiques à différents niveaux de soin c’est toute une équipe pluridisciplinaire qui s’engage : endocrinologues, pédiatres, pédopsychiatres, réanimateurs, diététiciens, psychologues cliniciens, psychanalystes, sophrologues, éducateurs sportifs, art-thérapeutes, danse-thérapeutes, infirmières et aides-soignants. 2. Trois grands principes fondent notre modèle Le premier principe est basé sur l’hypothèse de la nécessité d’aider les patients à se libérer de la contrainte interne que constitue la défense anorectique, non par une contrainte comportementale, miroir contre-transférentiel, mais par un parcours de soin qui propose sans imposer, une palette de soins où chacun tentera de trouver le lieu où il pourra commencer à abandonner cette défense. Le deuxième principe de notre approche est fondé sur la mise en place d’une alliance thérapeutique avec les partenaires du parcours de soin : l’adolescent et sa famille. 429 Elle passe par la capacité des équipes de pédopsychiatrie et de pédiatrie à s’extraire de la crainte de l’urgence somatique, il est alors capital de savoir se « hâter lentement » afin de travailler en amont l’acceptation d’une période d’hospitalisation, non comme un échec à la prise en charge initiale, mais comme un moment de ce parcours de soin. Un travail d’équipe avec des pédiatres qui ont compris cette nécessité aide à cette construction thérapeutique. Le troisième principe est basé sur la nécessité d’une inscription du soin dans la continuité. Des études montrent que le taux de récidive est fréquent dans les trois premières années après l’épisode [18,19]. Sur un plan psychodynamique, l’équipe cherche à créer une amorce de processus transférentiel dès le début de la prise en charge. Dans la mesure des capacités d’offre de soin de l’équipe, du maillage thérapeutique réalisé avec l’adolescent, sa famille et les intervenants extérieurs, un lien est maintenu après le temps d’hospitalisation pendant une durée moyenne d’environ 18 mois. Le dispositif ambulatoire propose lui aussi des interventions à degrés variables, hôpital de jour, CATTP, psychothérapies individuelles, entretiens médicaux thérapeutiques, consultations pédiatriques et diététiques. 3. Cinq fondements cliniques forment le socle de notre réflexion et de l’évaluation personnalisée de chaque patient La clinique fait état de variations importantes de l’expression des défenses, créant non pas une mais des anorexies. Notre dispositif comporte toute une palette de possibles que nous adaptons au cas par cas en fonction des observations cliniques et psychodynamiques. 3.1. Le degré d’envahissement de l’appareil psychique par le processus anorectique 3.1.1. Le degré d’envahissement par le paradoxe clinique : obsession de nourriture – refus alimentaire Sur un plan clinique, la pensée est envahie par des mécanismes de type obsédants centrés sur la nourriture. Ils peuvent s’exprimer sous forme de flashs visuels ou odorants. Il ne s’agit plus, ni de réminiscences ni de vrais phénomènes hallucinatoires. L’envahissement de l’appareil psychique par la pensée est contingent du refus alimentaire. Plus l’envahissement est important, plus le refus grandi. Sur un plan psychodynamique, il semble exister une situation d’antagonismes paradoxaux au sein même des instances intrapsychiques, comme l’a décrit P.-C. Racamier [20] pour les fonctionnements schizophréniques. Les mécanismes débordent les capacités de liaison du moi. « Il peut devenir conflictuel de sentir, percevoir, ressentir. La communication paradoxale piège le moi lui-même et sidère ses fonctions organisatrices » reprend René Roussillon à propos de l’article de Racamier [21]. 3.1.2. L’importance des défenses de maîtrise et de la contrainte La maîtrise affecte le corps et ses besoins, la sphère relationnelle, la sphère affective. 430 F. Askenazy et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 428–432 Le corps est perçu toujours trop gros, déformé, il faut maîtriser ces grosses cuisses, ce ventre, ces joues, l’anorexie le voudrait immuable pour s’apaiser. Tout ce qui rentre doit sortir dans les mêmes quantités, les mêmes proportions. Imbriqué à la maîtrise corporelle, qui contraint l’anorexique dans le carcan de l’immuabilité, s’exerce une forte pression de l’emprise sur les relations, à soi même d’abord, à ses proches ensuite, affectant le développement de la vie relationnelle, processus déterminant dans la période d’adolescence pour l’évolution de la vie psychique adulte. Le développement de la vie affective se voit lui aussi entravé par la force de la contrainte. Cela peut à l’extrême conduire à des formations de clivages responsables d’expressions cliniques typiques. Une patiente évoque des souvenirs d’enfance à tonalité banale, une activité de jardinage en compagnie de sa mère et ne perçoit pas qu’elle pleure dans le même temps, sans qu’aucun affect ne soit rattaché, ramenant les larmes à une simple manifestation corporelle séparée de la vie psychique. Repérer l’organisation de la contrainte conduit à moduler les propositions thérapeutiques. Cette défense « de survie psychique » doit se travailler par petites touches pour que le patient puisse tolérer changements corporels et perceptions de ses affects. 3.2. L’intrication somatopsychique Il est bien connu aujourd’hui que l’amélioration de l’état nutritionnel est parallèle à celui de l’amélioration de l’état psychique. 3.2.1. L’évaluation de l’état somatique L’évaluation de l’état somatique est un moment indispensable, elle se fait selon les recommandations préconisées par la HAS. 3.2.2. L’évaluation de la capacité à accepter la ré-alimentation Les patients au début de la prise en charge présentent des ressentis par rapport à la nourriture qui forment un éventail clinique, variable selon le degré d’envahissement par le processus anorectique. On observe de simples mécanismes d’évitements qui se compliquent, d’aversion et de dégoût, et lorsque le caractère paradoxal s’intensifie ces mécanismes se transforment en symptômes psychiques : l’aliment est considéré comme un corps étranger dangereux voire parfois persécuteur. Ces angoisses centrées sur la nourriture sont douloureuses à élaborer pour les patients. Elles sont complexes à repérer pour le clinicien. Leur connaissance, l’aide à leur verbalisation, leur retranscription auprès des équipes soignantes est un temps thérapeutique important. Cette compréhension clinique permet d’atténuer les contre-attitudes négatives des équipes soignantes face au refus alimentaire et autorise des mécanismes d’identification à la souffrance de ces patients face à la nourriture. Chaque adolescent est considéré comme unique dans son ressenti et ses peurs face à l’aliment. Le travail thérapeutique pour conduire à une ré-alimentation trouve son chemin dans la capacité du soignant à parler le même langage pour que l’apaisement puisse laisser place à l’acceptation de se retrouver face à la nourriture qui ne sera plus vécue comme « un monstre inquiétant convoyeur de calories » comme nous dit Barbara. Le risque que l’anorexique devienne un poids à contrôler s’atténue. Il en va de même pour les équipes soignantes. La contrainte liée au temps thérapeutique de la ré-alimentation s’atténue aussi. Pour s’en libérer la confiance réciproque dans un savoir-faire est apaisante. Elle nécessite une panoplie d’outils thérapeutiques où le patient guidé par les soignants tentera de créer un espace « Secure » où il pourra commencer à lever ses positions de refus alimentaire. Le but thérapeutique est, qu’après le temps d’apaisement par la diminution de l’excitation suscitée par l’expérience alimentaire, vienne le temps de l’acceptation de se retrouver face à la nourriture qui ne doit plus être vécue comme « un monstre inquiétant convoyeur de calories. ». 3.3. La capacité du moi à endiguer le flux d’angoisse lié à la reprise pondérale La reprise de poids confronte l’anorexique à une reviviscence psychique et perceptive source d’une forme d’angoisse qui peut être très douloureuse. Il est difficile d’anticiper ce risque thérapeutique. Prendre le temps d’une exploration clinique qui tient compte des capacités du patient à faire face aux sollicitations interne traumatique est important, il donne au clinicien une indication sur le risque de régression au moment de la reprise pondérale. Dans le processus de la prise en charge, ce mouvement est important à repérer. Les patients n’en ont pas conscience et les équipes paramédicales, au contact des espaces thérapeutiques dédiés à la reprise pondérale (repas, pesées, prise des constantes) ont un rôle de réassurance et d’accompagnement qui recrée du pare-excitation et protège les anorexiques du risque d’envahissement par l’angoisse. 3.4. Le positionnement par rapport à l’environnement 3.4.1. Positionnement des familles Trois éléments sont à prendre en compte : la force du déni ; les attitudes projectives envers l’adolescent et/ou les équipes soignantes ; le risque de désorganisation du système familial à la levée des symptômes de l’adolescent. Ces éléments sont les fils rouges qui nous guident dans les prises en charge familiale. Selon le degré de souffrance, de capacité à élaborer autour de leur problématique, le temps de la prise en charge hospitalière de l’anorexique est aussi le temps de la prise en charge des parents. Des espaces de paroles individualisés ou en groupe peuvent être offerts, des temps avec l’équipe para médicale en début d’hospitalisation lorsque l’afflux émotionnel est trop violent au cours des visites dans le cadre des séparations sans rupture que nous pratiquons [16]. F. Askenazy et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 61 (2013) 428–432 3.4.2. Positionnement de l’adolescent dans son milieu naturel : capacité à nouer des liens affectifs avec des pairs du même sexe ou du sexe opposé Malgré une apparente conformité et adaptabilité de l’adolescent anorexique, des symptômes de phobie sociale sont fréquemment présents. D’après l’étude de Coulon et al., ces symptômes s’atténuent avec la prise en charge, ils ne sont pas corrélés à l’IMC, mais en lien avec la régression des symptômes alimentaires [22]. Dans notre expérience de terrain cet élément clinique qui reste encore négligé est déterminant à la reprise de la vie adolescente après l’hospitalisation. La persistance de ces symptômes peut grever l’amélioration et augmenter le risque de rechute. 3.5. La défaillance du rapport à la perception L’étude clinique du rapport à la perception de l’adolescent nous a permis de découvrir une expression clinique qui exprime un défaut d’organisation des perceptions sensorielles [20]. Dans le cadre de notre unité spécialisée, nous observons à partir d’un questionnaire pilote, une nette diminution de la perception du goût, notamment des aliments consommés dans plus de 90 % des cas. Le même type d’observation se répète en ce qui concerne la perception olfactive à partir d’extraits d’essence pure proposées aux patients au cours d’ateliers thérapeutiques. Ces observations cliniques vont dans le sens d’études publiées dans la littérature qui montrent une diminution du plaisir sensoriel olfactif dans l’anorexie restrictive [23]. Nous avons de même observés la présence d’images mentales olfactives ou gustatives à l’évocation ou à la vue d’aliments. Pour quelques patients, il apparaît que ces images mentales conduisent jusqu’à la sensation de satiété. Cette observation corrobore des données neuroscientifiques connues chez le sujet sain. Tout se passe comme si l’anorexie avait alors acquis la capacité de « manger par la pensée ». L’abord thérapeutique par ce symptôme est particulièrement intéressant pour notre positionnement thérapeutique, car, contrairement à la restriction ce symptôme n’est pas recherché activement par les patients et ne s’entend pas dans un refus mais dans une perte. Il n’est donc pas l’objet de mécanismes de fonctionnement paradoxaux qui au plan dynamique interdisent la circulation fantasmatique et l’élaboration imaginaire [24]. Dans le processus thérapeutique reconnaître de façon précise les difficultés de l’adolescent à ressentir les perceptions sensorielles, conduit à découvrir une clinique très riche [17] et à des propositions d’axes thérapeutiques autour de ces difficultés comme des ateliers sensoriels [23]. 4. Conclusion Cet article expose les principes fondamentaux et les fils rouges cliniques qui guident une équipe pluridisciplinaire dans l’élaboration d’un parcours de soins pour les patientes anorexiques. C’est à partir, de notre expérience clinique auprès des patients les plus sévères, de l’écoute des signes préverbaux, de la compréhension psychodynamique de l’absence de constitution 431 d’une matrice représentationnelle et d’un fonctionnement métapsychologique paradoxal que nous avons cheminé depuis de nombreuses années pour l’élaborer. Une approche qui contourne le problème de la contrainte permet de libérer les mécanismes dynamiques, en révélant les conflits bloqués par les paradoxes, emmaillotés dans le négatif ; économiques, en régulant l’activité pulsionnelle, déliée par la contrainte anorexique, le refus et la désorganisation du corps et des mécanismes perceptifs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Corcos M, Jeammet P, Rigaud D. Composantes neurosensorielles et hormonales dans l’anorexie mentale. Nutr Clin Metab 2007;21(4):143–50 [Eating disorders psychodynamic approach and practice. Biomed Pharmacother 2001;55(8):479–88]. [2] Kestemberg E, Kestemberg J, Decobert S. La faim et le corps : une étude psychanalytique de l’anorexie mentale. 5e ed Paris: PUF; 2005. [3] Le Heuzey MF. Faut-il encore isoler les jeunes anorexiques mentales ? Ann Med Psychol 2002;160(4):327–31 [Original research article. Revue psychiatrique]. 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