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SE SOUVENIR DU CONTE DE PERRAULT : « LE PETIT POUCET »
Partir de ce que les élèves savent du conte :
leur demander cinq mots caractéristiques de
cette histoire. Devraient immanquablement
apparaître : la faim, l’abandon, la forêt, la
terreur, les petits cailloux, l’ogre, les bottes
de sept lieues… Leur soumettre ensuite ces
deux citations de Poucet tirées de la pièce et
leur proposer de réagir :
Poucet. C’est des conneries tout ça. Je ne
suis jamais retourné chez mes parents, je
n’ai jamais semé le moindre petit caillou. Il
n’y a pas de Petit Poucet ! […]
Papa, maman, vous n’existez pas, vous
n’avez jamais existé ! Je me casse. Je vais
semer des pavés sur les pares- brise. Je
marquerai mon chemin en brûlant des
bagnoles.
Les élèves sont alors confrontés aux particularités du spectacle : une réécriture moderne,
certes, mais surtout une interrogation systématique des éléments du conte. Qui serait le Petit
Poucet aujourd’hui ? Qu’est-ce qui fait son identité ? Et cette interrogation va jusqu’à l’identité
de genre, puisque le héros du conte se revendique libre de pouvoir être une héroïne en
s’exclamant : « ne vous inquiétez pas, je vais très bien, c’est formidable de pouvoir choisir ! » !
Autre marque de l’écriture de Cendre Chassanne & Jérémie Fabre : une écriture kaléidoscopique,
puisque, à la manière d’un jeu vidéo, le petit Poucet a plusieurs vies, et nous cheminons avec ses
différents avatars, ainsi que ceux de sa famille.
Après cette découverte, ou après le spectacle, on peut proposer aux élèves de formuler,
pour chaque conte connu de tous, le nœud, ce qui fait la célébrité du conte. Faire écrire ensuite
un paragraphe commençant par « C’est des conneries tout ça. » Introduire obligatoirement « je
n’ai jamais… » et la variante : ce que le héros a fait à la place, qui s’inscrit dans une thématique
d’aujourd’hui.
Les textes produits pourront être lus ou joués devant la classe.
ENTRER DANS LE SPECTACLE PAR LE JEU
Improviser des situations avant d’être confrontés au texte permet aux élèves d’entrer
dans la pièce en gardant ouvertes de nombreuses perspectives. Après avoir regardé plusieurs
propositions, on donne le texte de la pièce, on le commente ou on le joue en essayant de
réutiliser des émotions, des intonations, des gestes et déplacements qui ont été trouvés
naturellement dans l’improvisation.
On peut également faire jouer les situations, mais ne pas donner le texte après, et
annoncer aux élèves que cette situation se trouve dans la pièce. Le défi consiste alors à
reconnaître cette situation qui aura été explorée sous plusieurs angles, et à en commenter après
coup les choix de mise en scène faits par la Compagnie.