le petit poucet

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OU DU BIENFAIT DES BALADES EN FORÊT DANS L’ÉDUCATION DES ENFANTS
D’APRÈS CHARLES PERRAULT TEXTE ET MISE EN SCÈNE LAURENT GUTMANN
02 51 88 25 25 / leGrandT.fr
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Licences spectacles1-142915 2-142916 3-142917
LE PETIT POUCET
2014/15
PHOTO © PIERRE GROSBOIS
13 NOV > 12 DÉC - EN TOUNRÉE EN LOIRE-ATLANTIQUE
LE PETIT POUCET
OU DU BIENFAIT DES BALADES EN FORÊT
POUR L’ÉDUCATION DES ENFANTS
ESPACE CŒUR EN SCÈNE - ROUANS
NOVJE1310:00 et 14:00
VE
1414:00 et 20:30
LE PRÉAMBULE - LIGNÉ
NOVJE2010:00 et 14:00
VE
2114:00 et 20:30
THÉÂTRE DE VERRE - CHÂTEAUBRIANT
DÉCLU0114:00
MA
0214:00 et 20:45
CARRÉ D’ARGENT - PONT-CHÂTEAU
DÉC JE 11 10:00 et 14:00
VE
1214:00 et 20:30
© PIERRE GROSBOIS
PUBLIC : à partir de 10 ans
DURÉE : une heure
SOMMAIRE
Présentation3
Le spectacle
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Note d’intention
5
Entretiens avec LAurent Gutmann
6
Laurent Gutmann, metteur en scène
7
Le Petit Poucet, extrait
8
CONTACTS PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION
Manon Albert
[email protected]
02 28 24 28 08
Caroline Urvoy
[email protected]
02 28 24 28 17
LE GRAND T
84, rue du Général Buat
BP 30 111
44 001 NANTES CEDEX 1
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PRÉSENTATION
Le Petit Poucet
ou du bienfait des balades en forêt pour l’éducation des enfants
D’après Charles Perrault
Texte et mise en scène Laurent Gutmann
Avec Jade Collinet, David Gouhier, Jean Luc Orofino
Scénographie Mathieu Lorry Dupuy, Laurent Gutmann
Lumières Gilles Gentner
Son Madame Miniature
Costumes Axel Aust
Maquillages, perruques Catherine Saint Sever
Production La dissipation des brumes matinales. Direction de production, diffusion Emmanuel Magis / ANAHI.
Co-production Espace Jacques-Prévert-Théâtre d’Aulnay-sous-Bois et Théâtre Anne de Bretagne de Vannes.
Avec le soutien de la DGCA Ministère de la culture et de la communication.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien du Théâtre des cinq diamants Paris.
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© PIERRE GROSBOIS
LE SPECTACLE
Les ingrédients du Petit Poucet d’origine sont connus : un
père dur au mal, une mère tiraillée jusqu’au plus profond de
ses entrailles, un ogre, des frangins et une ribambelle d’accessoires parfaitement identifiés tels petits cailloux blancs,
bonnets, couronnes ou bottes de sept lieues.
Dans la version proposée par Laurent Gutmann, les cartes
ont été joyeusement redistribuées. Exit les six frères aînés,
car il ne reste plus qu’un enfant unique, plutôt âgé, balloté
de cour à jardin, entre « l’éternel enfant dont on ne sait que
faire et le presque vieillard inutile dont on se débarrasse
parce qu’on en a un peu honte ». Les parents, cheveux
gras et look Deschiens, peu sympathiques et cruellement
indignes, rivalisent de fourberie pour l’affamer ou le paumer en forêt. Le genre d’histoire qui ferait aujourd’hui un
fait divers des plus crapoteux.
EN IMAGES
Visionnez des extraits du spectacle en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.youtube.com/watch?v=oTn9zemDPEg
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NOTE D’INTENTION
Je partirai cette fois-ci d’une histoire connue de tous, d’un
de ces contes que tous les enfants en France connaissent
presque par cœur et dont le souvenir nous accompagne
notre vie durant : Le Petit Poucet. J’aborderai son adaptation pour la scène non comme une digression, une rêverie,
un commentaire, mais en souhaitant rester au plus près
de sa narration, de l’évidence cauchemardesque du récit.
Les terreurs auxquelles Petit Poucet est confronté – celles
de l’abandon, du meurtre, de la dévoration – seront ici les
nôtres. Avec lui, nous retrouverons à la fin la maison de nos
parents, à la fois changés et pourtant les mêmes. Le spectacle sera joué par trois comédiens : l’un d’eux jouera Petit
Poucet, un deuxième jouera le père et l’ogre, enfin, une
troisième jouera la mère et l’ogresse. Les deux comédiens
formant les couples seront jeunes et en pleine santé, celui
incarnant Petit Poucet sera nettement plus âgé qu’eux et
de très petite taille.
Le dispositif scénique sera conçu pour s’adapter facilement
à des espaces variés. Il n’en sera pas pour autant minimal :
il m’importera que le spectacle soit beau, que l’imaginaire
des jeunes spectateurs soit provoqué non seulement par
la fable mais aussi par les univers plastiques dans lesquels
elle se déploiera. Trois espaces très distincts se succèderont : celui de la maison des parents, quotidien et hyperréaliste ; celui de la forêt, peuplé d’ombres et de fantômes,
à la fois terrifiant et désirable ; enfin celui de la maison de
l’ogre et de l’ogresse, beau comme l’intérieur d’une malle
au trésor, tapissé d’or et taché de sang.
Laurent Gutmann,
auteur et metteur en scène, avril 2011
© PIERRE GROSBOIS
Il y a douze ans, l’occasion m’avait été offerte par le CDN
de Sartrouville d’écrire et de mettre en scène un spectacle
à destination des enfants. Tiré d’un conte de Hermann
Hesse, ce spectacle, En route, avait non seulement connu
une longue vie et été une expérience heureuse, mais il
avait aussi influencé profondément ma façon d’aborder
par la suite le travail de la mise en scène. Longtemps
pourtant, j’en étais resté là de mes expériences de spectacles s’adressant aux plus jeunes, accaparé que j’étais
par d’autres projets. Je n’avais pas alors d’enfant. En route
s’adressait à un enfant imaginaire ou à celui que j’avais
été. Depuis, la vie a suivi son cours et j’ai maintenant deux
filles ; c’est d’abord le désir d’inventer un spectacle s’adressant à elles, à ces enfants bien réels, qui est à l’origine de
ce nouveau projet.
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ENTRETIENS AVEC LAURENT GUTMANN
« Adapter Le Petit Poucet, c’est d’abord se demander :
quel acteur choisir pour jouer le rôle-titre. Je ne voulais pas
grimer un adulte en enfant, je trouve ça un peu pathétique.
Alors j’ai décidé de donner le rôle à un comédien adulte
très petit. Jean-Luc Orofino a une quarantaine d’années,
on le représente donc comme un adulte petit, on ne fait
pas croire que c’est un enfant. Et j’ai choisi des comédiens
un peu plus jeunes que lui pour jouer le rôle de ses parents.
On raconte ainsi que si le Petit Poucet est resté petit alors
qu’il a vieilli, c’est parce que le regard que ses parents
portent sur lui n’a pas changé. Ils continuent de voir en lui
un enfant et c’est bien là le problème de cette famille.
D’ailleurs le sous-titre que j’ai donné à la pièce l’illustre : Le
Petit Poucet ou de l’intérêt des balades en forêt dans
l’éducation des enfants. C’est une façon de dire qu’à un
moment, finalement, abandonner ses enfants ça peut leur
faire du bien ! Bien évidemment, présenté comme ça, c’est
très provocateur mais c’est une façon de dire que pour que
l’enfant ne soit plus un enfant, qu’il trouve sa juste place
dans la famille et qu’il puisse ensuite être un adulte dans
la famille, il faut que les parents l’aident à partir, à quitter la
maison de son enfance. Et si dans le spectacle ses parents
l’abandonnent de façon très égoïste, c’est en fin de compte
une chance offerte à cet enfant. C’est paradoxal, il aura
grandi grâce à l’abandon.
Le problème dans la famille du Petit Poucet c’est le manque
d’amour mais aussi le manque d’imaginaire. On n’imagine
pas chez eux que la vie puisse être autre que telle qu’elle
se présente. Chez l’ogre et l’ogresse, c’est tout le contraire.
Ils sont très amoureux l’un de l’autre et ils ont une maison
toute dorée.
C’est très bling-bling chez l’ogre et le Petit Poucet est naturellement attiré par cet univers aux antipodes de celui de
ses parents.
Je crois pouvoir garantir que ce spectacle est drôle, je
prends cet engagement, et qu’il est parfaitement adapté
aux adultes. Qu’il le soit pour les enfants, j’espère que c’est
acquis, mais dans les villes où on l’a déjà joué les adultes
ont eu la grande surprise de pouvoir rire autant lors d’un
spectacle, qu’ils pensaient voir pour accompagner leurs
enfants.
Comment vous est venue l’idée d’adapter Le Petit Poucet,
célèbre conte de Charles Perrault ?
Laurent Gutmann : Mes filles, qui ont 9 et 11 ans, me demandaient quand je ferais un spectacle qu’elles pourraient
voir. J’ai fini par me lancer, après une première expérience
jeune public, il y a douze ans. On a voulu faire un spectacle
qui s’adresse aussi aux adultes. Pour l’instant, cette double
lecture a l’air de fonctionner, tant sur les peurs que sur
l’humour et l’ironie.
Pourquoi avez-vous choisi Le Petit Poucet, qui évoque de
nombreuses peurs ?
LG : En réalisant les contes de Perrault, Grimm et Andersen, j’ai été stupéfait par leur force. Enfant, je n’adorais pas
Le Petit Poucet. Je trouvais que ça ne finissait pas très
bien. Mes filles n’étaient pas d’accord. Pour elles, le voyage
du Petit Poucet est celui d’une vie. Le voyage qui permet
de quitter ses parents en tant qu’enfant et de les retrouver
parce qu’on est devenu adulte.
Vous avez cherché à moderniser le propos. Comment avezvous fait ?
LG : C’est entièrement réécrit mais la fable est fidèlement
respectée. Pour donner une raison à l’abandon du Petit
Poucet, je trouvais plus intéressant de raconter un manque
d’amour que la faim. J’ai joué sur le regard qu’ils se portent
mutuellement. Au début, le Petit Poucet a la taille d’un enfant mais un visage d’adulte. La scénographie est constituée de plusieurs voiles pour évoquer les lieux, comme la
forêt. Nous avons créé un univers sonore pour cette pièce.
Propos recueillis par Christine Baucherel,
Ouest-France, 25 février 2012
Propos recueillis par Sébastien Daniel,
Théâtre Jacques Prévert d’Aulna
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LAURENT GUTMANN, METTEUR EN SCÈNE
Il reçoit une formation de comédien à l’École de Chaillot dirigée par Antoine Vitez, puis au Théâtre National de
l’Odéon, avec notamment Antoine Vitez, Yannis Kokkos,
Aurélien Recoing, Jean-Marie Winling, Andrzej Seweryn…
Parallèlement, et après une Maîtrise de Sciences Politiques, il obtient un DEA de philosophie à Paris X Nanterre.
Avant de réaliser ses propres mises en scène, il travaille
comme assistant de Jean-Pierre Vincent sur Les Caprices
de Marianne et Fantasio d’Alfred de Musset, au Théâtre
des Amandiers à Nanterre (1991 et 1992) et comme
comédien dans Jeanne d’Arc au bûcher, oratorio d’Arthur
Honneger et Paul Claudel, mis en scène par Claude Régy
à l’Opéra Bastille.
En 1994, il crée sa compagnie (Théâtre Suranné)
avec laquelle il réalise ses propres mises en scène :
Le Nouveau Menoza, de Jakob Lenz (1994-95),
Le Balcon et Ce qui est resté d’un Rembrandt déchiré en
petits carrés et foutu aux chiottes, de Jean Genet (1996),
Les Décors sont de Roger H, création collective (1996),
Le Coup de filet de Bertolt Brecht (1997), La Vie est un
songe de Calderón de la Barca (1997-1998), Œdipe roi
de Sophocle, En fuite textes de Georges Perec, Nathalie
Sarraute et Jean Genet (1999), Le Retour au désert de
Bernard-Marie Koltès, En route, création collective (19992000), Les Légendes de la forêt viennoise d’Ödön von
Horvath (2001). À partir de 1999, la compagnie s’installe
en Région Centre, associée à la Halle aux grains – Scène
Nationale de Blois.
Nuit va tomber, tu es bien assez belle, spectacle à installer
partout.
En janvier 2006, il recrée à Thionville Terre natale de Daniel Keene, puis en mai de la même année, Lorenzaccio
de Musset dont il assure l’adaptation en langue allemande,
avec la troupe du Saarländisches Staatstheater. En janvier
2007, il crée Chants d’adieu, une pièce écrite pour lui par
Oriza Hirata. Le spectacle part en tournée trois saisons
consécutives.
En 2008,il crée Je suis tombé, d’après Au-dessous du Volcan de Malcolm Lowry au Centre dramatique national de
Thionville-Lorraine.
En 2009, il crée Le Cerceau, de Victor Slavkine au Centre
dramatique national de Thionville.
Depuis, il a conçu La Rue avec un groupe de 52 comédiens amateurs de Thionville et sa région puis a mis en
scène Le Moineau à la langue coupée de Oriza Hirata,
spectacle destiné au jeune public.
En 2002, il est lauréat du concours « Villa Médicis hors
les murs » pour un projet de collaboration à Tokyo avec
l’auteur et metteur en scène japonais Oriza Hirata ; dans la
continuité de ce projet, il met en scène India Song de Marguerite Duras, avec des comédiens japonais, au Théâtre
Agora de Tokyo. Il anime par ailleurs de nombreux ateliers
à Orléans, Grenoble, Strasbourg, Lima (Pérou), Barcelone
et Tokyo.
En janvier 2004, il prend la direction du Théâtre Populaire
de Lorraine qui devient Centre dramatique de ThionvilleLorraine puis obtient la labellisation CDN en janvier 2009.
En mai 2004, il présente Nouvelles du Plateau S. d’Oriza
Hirata. Il crée Splendid’s de Jean Genet en septembre
2004 et Les Estivants d’après Maxime Gorki en mai 2005,
spectacle de sortie du groupe XXXV de l’École du Théâtre
National de Strasbourg, où Laurent Gutmann a été responsable pédagogique associé. Il écrit et met en scène La
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LE PETIT POUCET, EXTRAIT
LA MÈRE : Je n’ai pas faim.
LE PÈRE : C’est dommage. C’est très dommage.
LA MÈRE : Qu’est-ce qu’il y a ?
LE PÈRE : Tout ça pour ça.
LA MÈRE : Pardon ?
LE PÈRE : Nous venons d’abandonner notre fils pour qu’enfin tu ne
manques de rien et tu ne touches même pas à ton assiette ; je dis
que c’est dommage, c’est tout.
LA MÈRE : Parce qu’on a fait ça pour moi ?
LE PÈRE : Pour qui sinon ?
LA MÈRE : Ta mauvaise foi me laisse sans voix.
LE PÈRE : Alors tais-toi.
LA MÈRE : Qui a eu cette idée d’abandonner notre petit poucet
dans la forêt ?
LE PÈRE : Qui a parlé en premier – je cite – de supprimer la bouche
du Petit Poucet ?
LA MÈRE : Ce n’est pas ce que je voulais dire.
LE PÈRE : Mais tu l’as dit.
LA MÈRE : Imaginer mon enfant à l’heure qu’il est tout seul perdu
dans la forêt alors que la nuit tombe, en train de se faire dévorer par
les loups ce n’est pas une pensée qui m’ouvre l’appétit, excuse-moi,
je n’ai pas ton sang-froid, je ne suis qu’une femme, un être sentimental et vain. (elle pleure).
LE PÈRE : Ah non, pas de pleurs, (il vient à elle pour la calmer). Demain pour oublier on jouera au basket. (On entend un bruit dehors)
LA MÈRE : Les loups ! Les loups sont à la porte !
LE PÈRE : Qui est là ?
LA MÈRE : Notre châtiment.
LE PÈRE : Arrête ! Il y a quelqu’un ? (On frappe à la porte.) Ce n’est
pas un loup. (Le père ouvre la porte, brandissant une chaise au
dessus de sa tête. Le Petit Poucet entre, le père est à deux doigts
de lui défoncer le crane avant de le reconnaître. Le Petit Poucet se
précipite dans les bras de sa mère.)
LA MÈRE : Ah ! (Elle se dégage.) Un fantôme ! L’esprit de mon enfant mort ! (Le Petit Poucet reste au milieu de la pièce bien vivant)
Combien j’ai de doigts ? (Elle montre trois doigts ; Pas de réponse)
LE PÈRE : Il ne parle pas, ne réagit pas, c’est bien notre Petit Poucet, vivant ! (Le père embrasse le Petit Poucet.)
LA MÈRE : Oh mon chéri, comment se fait-il que tu sois là ? C’est
mal de nous faire des frayeurs comme ça !
© PIERRE GROSBOIS
LE PÈRE : Tu ne manges pas ?
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