Critique théâtre,Les Bonnes emma

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Le vendredi 5 octobre, un groupe de lycéens se s'est rendu au théâtre de « la comédie de Valence ».
Une folle histoire de bonnes
Les élèves de l'option théâtre ont assistés à la représentation "Les Bonnes" de Jean
Genet, mise en scène par Eric Massé. Cette pièce tragique est interprétée par trois artistes,
Cécile Bournay, Marie-Laure Crochant et Camille Ruherford. L'histoire est celle d'une
maîtresse et de ses deux bonnes révoltées.
Le théâtre, un lieu d'échange
Dans un théâtre de Valence, nous
prenons place vers vingt heures sur
l'un des multiples balcons joliment
décorés qui ornent la salle. Grâce à
la hauteur, nous distinguons sans
mal la scène plutôt petite, ainsi
qu'un matériel scénographique
assez étonnant. Il s'agit en effet
d'une pièce, apparemment les
toilettes de Madame. Elle ne
comprend qu'un mur blanc, faisant
peut être référence à la pureté et à
l'innocence, situé vers le fond. Le
décor évolue au cours du spectacle
: Sur le mur immaculé reposent les
fleurs blanches de Madame ainsi
qu'un tableau représentant un
oiseau. Puis au fil du temps, les
fleurs et le mur se teintent de
rouge, pareil à du sang et des
mouches tournent autour de
l'oiseau. Il est mort. Ces
changements appuient le fait que
les bonnes tombent de plus en plus
dans une impasse, celle de la folie.
Enfin, pour couronner le tout le
mur, qui avait été un repère autant
pour les personnages que pour les
spectateurs, s’éloigne de la pièce
en direction du fond accentuant
ainsi le point de non-retour qu'ont
atteint les deux servantes. Des
toilettes trônent au centre, et j'ai
l'impression que plus on s’éloigne
de cet élément central et donc plus
on se rapproche de la cuisine des
bonnes, plus le décor se détériore :
il devient noire et d'aspect, sale.
J’ai remarqué que la structure de
la salle de bain de Madame gêne
les artistes qui doivent faire
attention chaque fois qu'elles se
déplacent. Les spectateurs se
retrouvent donc plongés dans une
époque antérieure, devant la salle
de bain d'une bourgeoise, plus
souvent fréquentée par ses
servantes, envieuses et révoltées.
Au cours de la représentation, un
miroir apparait. Cet élément est
important puisque lorsque les
personnages observent leur reflet à
l'intérieur, leur image est
reproduite sur le mur. Cette idée
originale était très plaisante à mon
gout. De plus, il y a parfois des
arrêts sur images, des motifs
floraux ou encore des ombres
d'hommes représentant peut être
Monsieur. Mais le miroir prend
tout le public au dépourvu lorsqu'il
se transforme soudain en téléphone
portable ! Quel objet incongru
dans une telle représentation
théâtrale ! Pour finir, j’aurais
plutôt imaginé l’histoire dans le
dressing ou la chambre de
Madame à la place de ses toilettes.
Et pourquoi pas le balcon ou
Claire, la plus jeune des deux
bonnes, s'y plait tant, ou encore
dans la cuisine, la pièce
appartenant aux deux servantes ?
Un nombre de personnages
assez restreint
Moins de cinq personnages sont
présents dans l'histoire : le rôle le
plus important revient au deux
sœurs bonnes. Elles travaillent
pour la femme haut placée qu'est
Madame, le troisième et dernier
personnage joué par un comédien.
Monsieur est très présent dans la
vie des trois femmes et on nous
parle assez brièvement d'un laitier.
« S’aimer dans la servitude, ce
n’est pas s’aimer » Solange
Les bonnes, ces deux sœurs qui se
ressemblent tant, rêvent de
meurtre, de richesse, de bonheur et
surtout de célébrité. Elles répètent
inlassablement le crime désiré qui
les fera connaître aux yeux de tous.
Elles ont sur le spectateur une
force d’attraction morbide passant
du grotesque au sublime, les
bonnes basculent la comédie au
tragique. C’est dans une jalousie
dévorante de leur maîtresse,
qu’elles la parodient dans des
numéros ou Claire joue Madame et
Solange la servante. Les jeunes
femmes font enfermer Monsieur
mais leur machination se retourne
contre elles et on les voit se
débattre dans une impasse
infernale. Malgré lui, le public
devient complice des bonnes.
Celles-ci s’enfoncent dans leur
délire, toujours obsédées par la
grandeur et la persécution. Elles
accomplissent alors une dernière
cérémonie qui leur sera fatale. Les
deux servantes jouent à tour de
rôle la dominante puis la dominée,
elles sont donc à la fois fortes et
faibles. J’ai remarqué que Solange
et Claire, malgré leur
ressemblance, ont des caractères
différents. Claire ne rêve que de
beauté, de richesse et de
« couronne », tandis que son aînée
souhaite surtout la vengeance, le
meurtre et la célébrité. Les actrices
des bonnes ont parfaitement
relevées le défi que posait le
théâtre dans le théâtre. J’ai par
contre été extrêmement septique et
même choquée par le jeu sexuel
malsain qui règne entre les deux
sœurs.
« Le pays des chimères est le seul
digne d’être habité » Jean Genet
Le spectacle m’a semblé parfois
compliqué à suivre à cause des
changements d’humeurs soudain et
constant des trois femmes ainsi
que d’actions inexpliquées ou
incompréhensibles. Le jeu est très
dynamique et plutôt exagéré. Je
trouve les comédiennes très
compétentes : Tout dans les
expressions de leur visage, dans
leur voix, dans leur geste, dans leur
démarche et dans leur
comportement indique qu’elles
maitrisent leur rôle. Néanmoins, je
trouve le débit de parole de
Solange trop rapide et les
intonations de Solange et de
Madame parfois difficile à
interpréter .Les deux Bonnes ont
une puissance de voix
extraordinaire, surtout Solange. La
Madame est une personne hors du
commun, c’est une artiste dans son
monde. Le metteur en scène ayant
décidé d’incorporer de la musique,
les personnages chantent. J’ai
trouvé que l’actrice de Madame
chantait vraiment bien tandis que
les voix des deux sœurs n’étaient
pas toujours agréables à entendre.
Malgré tout, la musique et le chant
permettent de mettre des mots là
où il n’y en avait pas, et traduit
parfaitement les émotions des
personnages.
« Choisir vos parfums, vos
poudres, vos rouges à ongles, la
soie, le velours, la dentelle et
m’en priver ? » Solange
Les costumes sont assez
rudimentaires. Les robes ne sont
pas toujours aux bonnes tailles.
J’ai pu observer environ sept
tenues différentes, deux rouges
portée par Clair et Madame. Cette
couleur chaude pour montrer peut
être la folie qui mène en enfers ou
encore la brutalité ou le pouvoir.
Une noire, pour le deuille de
Monsieur et deux blanches, signe
de puretés portées par Claire. Il y a
aussi les tenues de servante rose.
Le maquillage avait
malheureusement tendance à
couler avec la sueur. On voit
quand même que Madame est
beaucoup mieux et plus maquillée
et que Claire qui tente de l’imiter.
« Claire est là, plus claire que
jamais. Lumineuse ! » Solange
l’humeur des personnages. Mais
l’ambiance était plutôt chaude
notamment avec du rouge me
créant ainsi un rappelle de l’enfer
et de la démence.
La musique associée au théâtre
La musique et chant permettent
d’aller encore plus loin dans les
sentiments des personnages et de
mieux toucher le spectateur. Le
genre est ancien et plutôt classique.
Il y a un contraste entre la musique
de Madame et celle des Bonnes :
Madame chante en Anglais, et est
accompagnée d’un orchestre,
parfois d’un accordéon tandis que
les servantes chantent en Français
seulement soutenues par un
accordéon. L’accordéon est un
instrument populaire.
Enfin les sons sont très importants,
ils permettent à la pièce de faire
plus réaliste en insérant des bruits
de tous les jours comme le réveil,
les portes grinçantes, les corbeaux
etc.
Dernier acte
J’ai vraiment apprécié le jeu des
actrices, elles m’ont permis
d’apprendre beaucoup même si la
mise en scène m’a parfois posée
problème. Mon personnage et mon
actrice préférée est Solange car la
comédienne m’a permis de
découvrir les choses sous un autre
angle. Cette pièce de théâtre est
idéale pour les fans d’histoires
dramatiques et déjantées !
Sources :http://www.google.fr/imgres?q=les+bonnes
+mass ;http://www.google.fr/imgres?q=les+bonnes+
th%C3%A9%C3%A2tre+mass ;
http://www.google.fr/imgres?q=les+bonnes+th%C3
%A9%C3%A2tre+mass ;
http://www.google.fr/imgres?q=les+bonnes+th%C3
%A9%C3%A2tre+mass
Emma Gery, Seconde B
La lumière était principalement
dirigée vers la belle pièce de
Madame, le plus souvent blanche
et déclinant selon l’heure et
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