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PRÉFACE
Depuis 2011, les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée sont secoués par une vague de contestation et de
changements de régime, le fameux «printemps arabe ». Ces mouvements sociaux ont mis en évidence le manque
d’emploi –, l’une des principales causes de contestation –, et souligné l’importance de la coopération de l’Union
européenne (UE) avec les pays voisins dans ce domaine. Un dialogue politique euro-méditerranéen sur l’emploi a vu
le jour en 2008 et, en 2011, la réforme de la politique européenne de voisinage a accordé une plus grande importance
à la création d’emplois et à la croissance inclusive dans la région (Commission européenne, 2011a ; et 2011b).
La Fondation européenne pour la formation (ETF) a apporté à la Commission européenne (direction générale de
l’emploi) une contribution régulière tout au long de ce dialogue. Dans ce cadre, l’ETF a élaboré trois rapports sur
l’employabilité (2007, 2009 et 2011) présentés aux groupes de travail de haut niveau Euromed sur l’emploi. Ces
rapports ont permis de prioriser les thèmes et les questions à aborder dans le cadre des conférences ministérielles.
Dans ce contexte, l’ETF a lancé un nouveau cycle d’analyses sur les politiques suivies dans quelques pays. L’objet
n’était pas d’analyser les tendances et défis des marchés de l’emploi, mais de dresser l’inventaire des politiques
menées en matière d’emploi ainsi que des programmes mis en place sur le marché du travail tout en tirant des
enseignements sur leur efficacité et les défis à relever. Ces textes contiennent par ailleurs une brève description du
contexte politique récent dans chacun des pays concernés : incidence du «printemps arabe » sur l’économie et sur
l’emploi, arrivée éventuelle de nouveaux acteurs, changements politiques au niveau du Gouvernement, des bailleurs
de fonds et des financements (entre autres).
Le présent rapport, rédigé par Aomar Ibourk, PhD, analyse l’évolution tendancielle de l’offre et de la demande de
travail et met l’accent sur les évaluations et les enseignements tirés en termes de ciblage et de potentiel de la
politique active de l’emploi. Il comporte quatre sections : la première présente de façon succincte les principales
conclusions qui se dégagent de l’analyse de l’évolution de l’offre de travail et du niveau de qualification du capital
humain ; la seconde est axée sur le cadrage macroéconomique et sectoriel de la demande de travail ; la troisième
traite de la gouvernance du marché de l’emploi, notamment le cadre réglementaire, le paysage institutionnel et
l’intermédiation ; et la dernière est consacrée aux enseignements des évaluations de la politique active de l’emploi.
Fondation européenne pour la formation
Octobre 2014