Conservatoire National des Arts et Métiers Intégration et restrictions verticales Dynamiques Industrielles et Stratégies Concurrentielles 1 Introduction Pourquoi certaines firmes sont présentes à plusieurs stades d’une filière de production et pourquoi d’autres ne le sont pas ? Pourquoi racheter certains de ses fournisseurs ou de ses distributeurs ? Faire ou faire faire ? Intégration verticale = s'appuyer sur des relations hiérarchiques (au sein d'un même groupe) plutôt que sur le marché pour procéder à des échanges aux divers stades de la chaîne de valeur Pourquoi la distribution sélective, l’exclusivité territoriale, les prix conseillés, … ? Restrictions verticales = conclure des accords verticaux visant à réglementer le comportement des distributeurs ou des fournisseurs afin de déterminer les prix et/ou les quantités à vendre, ou spécifier les services à fournir aux consommateurs 2 Mesure du degré d’intégration verticale Taux de valeur ajoutée = CA - CI / CA Taux de VA augmente plus avec intégration vers l'amont que vers l'aval Plus une entreprise est située en amont de la filière, plus son taux de VA est important : Achat CA VA Taux VA 0 33,3 33,3 100% Transformation 33,3 66,7 33,3 50% Distribution 66,7 100 33,3 33,3% Matières premières Taux VA indique autant la position de la firme dans la filière que le degré d’intégration verticale, mais indicateur utile pour une firme au cours du temps 3 Motivations des relations verticales Facteurs technologiques Réduction des coûts de production Ex: dans l’industrie de l’acier coûteux de séparer fonderie et laminage Pourquoi pas deux entreprises différentes sur le même site de production ? 4 Motivations des relations verticales Facteurs technologiques Cycle de vie de l’entreprise Essor marché des inputs inexistant → intégration Croissance marché des inputs se développe → désintégration Maturité rationalisation → capter le plus de marge possible → réintégration 5 Motivations des relations verticales Facteurs technologiques Cycle de vie de l’entreprise Contournement d’une réglementation Différence de taxation entre les pays → contrôle d’une filiale de distribution 6 Motivations des relations verticales Facteurs technologiques Cycle de vie de l’entreprise Contournement d’une réglementation Minimiser les coûts de transaction Accroître l’efficacité organisationnelle Éviter la double marge Si producteur A et distributeur B ont tous deux un pouvoir sur leur marché, ils ajoutent leur propre taux de majoration à leur coût marginal de production hausse de prix et baisse de la quantité produite trop importante du point de vue du producteur A 7 Motivations des relations verticales Facteurs technologiques Cycle de vie de l’entreprise Contournement d’une réglementation Minimiser les coûts de transaction Accroître l’efficacité organisationnelle Éviter la double marge Accroître le pouvoir de marché 8 Minimiser les coûts de transaction Coase (1937) complété par Williamson (1975, 1985) Coûts de recourir au marché (coûts de transaction) > coûts de coordination interne (coûts d'organisation) → intégration verticale Coûts de transaction : recherche d'informations pertinentes (coûts ex ante) négociation des contrats (coûts ex ante) gestion des éventuels conflits (coûts ex post) Coûts d'organisation : gestion de la grande firme réduction des incitations (innovation, qualité) 9 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée l'acteur économique a un comportement rationnel, mais que sa rationalité est limitée en termes de capacité cognitive et d'information disponible Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Contingence non prévue par le contrat → renégociation Quid si comportement opportuniste? coûts ex post 10 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier Ex ante : constructeur a le choix entre plusieurs équipementiers, équipementier a le choix entre plusieurs constructeurs Création d’actifs spécifiques pour constructeur (temps consacré à la définition du projet commun) et équipementier (formation du personnel et configuration des équipements pour les besoins spécifiques du constructeur) Ex post : plutôt renégociation que rupture du contrat 11 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier différents types d’actifs spécifiques : localisés 12 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier différents types d’actifs spécifiques : localisés matériels 13 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier différents types d’actifs spécifiques : localisés matériels dédiés capacité spéciale crée pour un client qui se transformerait en surcapacité si rupture du contrat 14 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier différents types d’actifs spécifiques : localisés matériels dédiés réputation/marque 15 Déterminants des coûts de transaction (1) Fréquence des transactions Rationalité limitée limites cognitives à la collecte et au traitement de l'information (H. Simon) Incertitude Rationalité limitée + incertitude ⇒ contrats incomplets Existence d'actifs spécifiques actifs ayant une moindre valeur dans un usage qui n'est pas celui auquel ils étaient destinés ex : constructeur automobile / équipementier différents types d’actifs spécifiques : localisés matériels dédiés réputation/marque humain 16 Déterminants des coûts de transaction (2) Comportement opportuniste recherche d’intérêt personnel qui comporte la notion de tromperie (Williamson, 1994) opportunisme ex ante (sélection adverse) ou ex post (aléa moral) hold up : appropriation d’une rente par renégociation des critères de répartition=> Sachant que les agents économiques sont caractérisés par la rationalité limitée et l’opportunisme … … si actifs spécifiques, incertitude et transactions fréquentes … … il existe une forte incitation à l’intégration verticale 17 Hold up - exemple 1 Mine et centrale électrique planifiées par deux groupes différents Projet 1 : relier les deux sites par une voie ferrée de 2 km (chaque groupe paie 1 km). Coût par groupe = 2 M€ Projet 2 : relier une usine avec le réseau ferré local (accès à d’autres mines ou centrales électriques). Coût par groupe = 3 M€ Revenu total (avec liaison inter-sites) = 8 M€ (0 si pas de liaison) Mine pas opport. 8/2 - 2 = 2 opport. Centrale électrique opport. pas opport. 2 2 18 Hold up - exemple 1 Mine et centrale électrique planifiées sur par deux groupes différents Projet 1 : relier les deux sites par une voie ferrée de 2 km (chaque groupe paie 1 km). Coût par groupe = 2 M€ Projet 2 : relier une usine avec le réseau ferré local (accès à d’autres mines ou centrales électriques). Coût par groupe = 3 M€ Revenu total (avec liaison inter-sites) = 8 M€ (0 si aucune liaison) 0-2=-2 Centrale électrique Mine opport. 8-2-3=3 pas opport. opport. pas opport. -2 3 19 Hold up - exemple 1 Mine et centrale électrique planifiées par deux groupes différents Projet 1 : relier les deux sites par une voie ferrée de 2 km (chaque groupe paie 1 km). Coût par groupe = 2 M€ Projet 2 : relier une usine avec le réseau ferré local (accès à d’autres mines ou centrales électriques). Coût par groupe = 3 M€ Revenu total (avec liaison inter-sites) = 8 M€ (0 si aucune liaison) Mine 8/2-2-3 Centrale électrique opport. opport. pas opport. pas opport. -1 -1 3 -2 -2 2 2 3 Risque d’opportunisme → incitation à l’intégration verticale 20 Hold up - exemple 2 - GM / Fisher Body 1919 : General Motors signe un contrat avec Fisher Body pour fourniture de carrosseries FB contraint d’investir dans un actif spécifique → FB craint l’opportunisme de GM → FB exige un contrat de LT (10 ans) GM craint également opportunisme de FB dans la fixation du prix une fois le contrat signé → GM exige la clause du client le plus favorisé et que prix = coût variable × taux de marge prédéfini (17,6%) Mais le contrat était incomplet (tout n’avait pas été prévu) … GM a connu une croissance si forte que GM vite devenu seul client de FB Mode fixation du prix incite FB à utiliser une technique peu efficiente mais intensive en travail (main d’œuvre = coût variable) et à rester localisé loin des usines GM (transport = coût variable) … en 1926, GM s’intègre verticalement dans les carrosseries en fusionnant avec FB Scénario contesté par Casadesus-Masanel et Spulber (2000) : ce ne serait pas l’opportunisme de FB mais le besoin de renforcer la coordination qui aurait incité GM à s’intégrer verticalement => Certaines filiales des constructeurs (Faurecia détenu à plus de 70% par PSA, ACI pour Renault) sont chargées des composants stratégiques. Certains constructeurs ont des participations de 10 à 20 % dans les sous-traitants privilégiés, dont ils déterminent les orientations à long terme 21 Entre marché et hiérarchie Formes hybrides de structure de gouvernance : Spécificité des actifs Fréquence des transactions faible moyenne forte Contrat simple occasionnelle (avec arbitrage éventuel d'un tribunal) Marché récurrente Alliance (contrat évolutif) Intégration verticale (hypothèse : incertitude suffisamment élevée) 22 Coûts de transaction : conclusion Difficulté d'évaluation des coûts de transaction Comment évaluer si int. Vert. Ou non souhaitable? Pas toujours évident… TIC et coûts de transaction : TIC tendent à diminuer les coûts de transaction (facilité à obtenir l'information, baisse de la spécificité des actifs) ex : système de comptabilité standardisé (SAP) et service informatique Standardisation → actifs moins spécifiques → si prestataire de services opportuniste, plus facile d’en changer Outsourcing plutôt qu’intégration verticale 23 Accroître l’efficacité organisationnelle ⇒ L’int Vert. Permet de minimiser les coûts de transaction mais aussi d’accroître l’efficacité organisationnelle. Accroître l’efficacité organisationnelle afin de: Garantir l’accès à une ressource stratégique (éliminer le pouvoir de marché d’un fournisseur) IV évite de payer un prix > coût marginal IV partielle rééquilibre pouvoir de négociation avec fournisseurs IV partielle rend + crédible vis-à-vis des fournisseurs pour négocier le prix (connaissance des coûts de fabrication) et pour menacer de s’intégrer totalement en l’absence de baisse de prix Studios de production Warner (groupe Time Warner) possèdent quelques salles de cinéma en Allemagne : Warner sait dans quelles conditions opèrent les exploitants de salles en Allemagne (position de Warner renforcée lors de négociations avec les exploitants). 24 Accroître l’efficacité organisationnelle Garantir l’accès à une ressource stratégique (éliminer le pouvoir de marché d’un fournisseur) IV évite de payer un prix > coût marginal IV partielle reéquilibre pouvoir de négociation avec fournisseurs Réduire son point mort (seuil de rentabilité) en s'intégrant en amont ou en aval Ex : production de jeux vidéo Prix de marché : 25€ (dont 10 € pour la distribution) ; Cm = 0 Développement en interne : 600 K€ Distribution en interne : 300 K€ (pour même performance) Situation actuelle (pas d’IV) : PM = 600/15=40 000 unités Avec IV : PM = (600 + 300)/25 = 36 000 unités 25 Accroître l’efficacité organisationnelle Garantir l’accès à une ressource stratégique (éliminer le pouvoir de marché d’un fournisseur) Réduire son point mort en s'intégrant en amont ou en aval IV évite de payer un prix > coût marginal IV partielle reéquilibre pouvoir de négociation avec fournisseurs Ex : production de jeux vidéo Partage de ressources ou de compétences ressources : capital physique, financier, humain, technologique, réputation, organisation compétences : aptitude à utiliser au mieux ces ressources pour se doter d'un avantage concurrentiel exemple : industrie de la chaussure de sport (Nike)=> 26 Accroître l’efficacité organisationnelle exemple : industrie de la chaussure de sport (Nike) Avantage concurrentiel = savoir anticiper et façonner les goûts des consommateurs → compétences clés : conception et marketing Production banalisée à réaliser au moindre coût Conception → Production → Marketing Nike Sous-traitants Nike 27 !!!!! Éviter la double marginalisation Consommateur Opérateur télécom FAI Internet Demande « internet » : q = 1 – p avec p = pT + pFAI Sans intégration verticale (double monopole) : ΠT = pT(1 – p) (cT = 0) et ΠFAI = pFAI(1 – p) (cFAI = 0) Opérateur télécom fixe son prix en fonction du prix du FAI Max ΠFAI = pFAI(1 – pT – pFAI) p*FAI = (1 – pT)/2 Max ΠT = pT(1 – pT – [(1 – pT)/2]) p*T = 1/2 D’où pT = 1/2 et pFAI = 1/4 et p = 3/4 Donc, ΠT = 1/8 et ΠFAI = 1/16 ; ΠT+FAI = 3/16 Avec intégration verticale : Max ΠIV = p (1 – p) p* = 1/2 ΠIV = 1/4 =4/16> 3/16 Industrie intégrée fait donc plus de profits que l’industrie non intégrée et le prix payé par les consommateurs est plus faible Opérateur Télécom ne tient pas compte du fait qu’en fixant un prix trop élevé il incite FAI à faire de même et ainsi à réduire l’étendue du marché28 Accroître le pouvoir de marché (1) Augmenter le coûts des rivaux voire exclusion des rivaux F1 F2 P1 P2 F1 F2 F1 et F2, deux fournisseurs indépendants Prix de marché = prix de duopole F1 acheté par P1, F2 reste indépendant Prix payé par P1 = prix de transfert P1 P2 Prix payé par P2 = prix de monopole Réaction possible des rivaux : s’intégrer également 29 Accroître le pouvoir de marché (2) Exclusion des rivaux dans l’industrie des médias : Suppression exigée des liens AOL et Bertelsmann (associés) lors de la fusion AOL Time Warner, pourquoi ? BMG (Bertelsmann Music Group, aujourd’hui Sony )+ Warner Music ≈ 40% de la musique enregistrée mondiale Crainte de voir AOL TW exclure ses rivaux de la diffusion de musique en ligne, ou tout au moins augmenter leurs coûts en réduisant la concurrence en amont 30 Accroître le pouvoir de marché (2) Exclusion des rivaux dans l’industrie des médias : Suppression exigée des liens AOL et Bertelsmann lors de la fusion AOL Time Warner, pourquoi ? Intégration verticale comme source de barrières à l’entrée intégration verticale amont vers aval → barrières à l’entrée Marché potentiel aval réduit → moindres économies d’échelle → directement int.vert. : plus coûteux, jugé plus risqué par les financiers car IV subie et non pas choisie 31 Accroître le pouvoir de marché (2) Exclusion des rivaux dans l’industrie des médias : Intégration verticale comme source de barrières à l’entrée Suppression exigée des liens AOL et Bertelsmann lors de la fusion AOL Time Warner, pourquoi ? intégration verticale amont vers aval → barrières à l’entrée Politique de squeeze (effet ciseaux) A A p1 B C D p’1< p1 B p2 p’2 < p2 C D p2 ex : France Telecom prix interconnexion fixe-mobile pour concurrents Orange 32 Accroître le pouvoir de marché (2) Exclusion des rivaux dans l’industrie des médias : Intégration verticale comme source de barrières à l’entrée Suppression exigée des liens AOL et Bertelsmann lors de la fusion AOL Time Warner, pourquoi ? intégration verticale amont vers aval → barrières à l’entrée Politique de squeeze (effet ciseaux) A A p1 B C D p’1<p1 B p2 p’2 < p2 C D p2 ex : France Telecom ex : tentative rachat Orangina par Coca-Cola Orangina était le distributeur de Pepsi-Cola en France 33 Accroître le pouvoir de marché (3) Discrimination par les prix deux secteurs 1 et 2 clients (en concurrence) d’un monopole : e2 > e1 ⇒ p2* < p1* impossible d’empêcher revente vers quel secteur s’intègre le monopole ? Comment procède-t-il ? Intégration vers secteur 2 Achète une entreprise secteur 2 et vend : - bien intermédiaire à p1* - bien final 2 à p = p2* (évite double marginalisation) Seul secteur 1 achète le bien intermédiaire Secteur 2 monopolisé par la filiale du monopole (prix pratiqué par monopole inférieur au coût d’approvisionnement des concurrents) 34 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal fournisseur conseille un prix de vente à un revendeur ou exige qu’il respecte un prix de vente maximal 35 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme acheteur contraint de s’approvisionner auprès d’un seul fournisseur 36 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive fournisseur accepte de ne vendre sa production qu’à un seul distributeur en vue de la revente sur un territoire donné 37 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive Exclusivité de clientèle fournisseur accepte de ne vendre sa production qu’à un seul distributeur en vue de la revente à une catégorie de clients déterminée 38 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive Exclusivité de clientèle Distribution sélective idem que distribution exclusive mais (i) la limitation du nombre de revendeurs ne dépend pas du nombre de territoires mais de critères de sélection liées à la nature du produit (image de marque du revendeur par exemple) et (ii) interdiction de revente à tout revendeur non agréé 39 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive Exclusivité de clientèle Distribution sélective Franchise contrat par lequel une entreprise, le franchiseur, accorde à un autre, le franchisé, en échange d’une compensation financière directe ou indirecte, le droit d’exploiter une franchise dans le but de commercialiser des types de produits et/ou de services déterminés 40 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive Exclusivité de clientèle Distribution sélective Franchise Vente liée fournisseur subordonne la vente d’un produit (liant) à l’achat d’un autre produit (lié) 41 Restrictions verticales Restrictions imposées à un distributeur par un producteur (ou l’inverse) allant au delà de la simple imposition d’un prix de gros Typologie : Prix de revente imposé (PRI) : prix conseillé ou prix maximal Monomarquisme Distribution exclusive Exclusivité de clientèle Distribution sélective Franchise Vente liée Effet ambigu des restrictions verticales : accroissement de l’efficience économique … … ou effets anti-concurrentiels ? => 42 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge lorsqu’un distributeur disposant d’un pouvoir de marché augmente son prix, il peut augmenter son profit. Mais le producteur voit sa quantité vendue baisser ainsi que son profit. De même, le surplus des consommateurs baisse. En empêchant le distributeur de fixer ses prix librement, restrictions verticales peuvent augmenter le surplus global 43 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Les distributeurs peuvent être tentés de minimiser leurs efforts de publicité, d’information ou de services en essayant de tirer profit des efforts fournis par les autres Cette stratégie porte atteinte à l’image de marque du bien produit par l’entreprise 44 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Produits hautement substituables : certains producteurs lancent une intense campagne publicitaire alors que d’autres jouent sur la compétitivité prix. Que se passe-t-il lorsqu’un consommateur, sensibilisé par la campagne publicitaire, entre dans un magasin multimarques ? Il est incité à acheter le produit meilleur marché 45 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Double marge peut être supprimée avec : Franchise 1er monopole (Opérateur télécom) vend le bien intermédiaire à des franchisés (FAI) à un prix p = c (p = 0) mais exige un droit de franchise égal ou légèrement inférieur au profit total du marché (1/4) 46 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Double marge peut être supprimée avec : Franchise Prix de vente maximum Prix de vente maximum du bien final p = 1/2 47 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Double marge peut être supprimée avec : Franchise Prix de vente maximum Quantité minimale commandée Quantité minimale commandée du bien final q = 1/2 Ex : Industrie automobile (concessionnaire s’engage à commander un nombre minimal de véhicules) 48 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge peut être supprimée avec : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Franchise Prix de vente maximum Quantité minimale commandée Contrôle des distributeurs passagers clandestins : Distribution exclusive (exclusivité territoriale) ou distribution sélective Prix de vente minimum évite une concurrence prix trop forte entre détaillants : permet de consacrer une partie de leur marge à un effort de promotion évite de dégrader image de marque du produit si celui-ci est utilisé comme produit d’appel (prix dérisoire) par certains distributeurs 49 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge peut être supprimée avec : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Franchise Prix de vente maximum Quantité minimale commandée Contrôle des distributeurs passagers clandestins : Distribution exclusive (exclusivité territoriale) ou distribution sélective Prix de vente minimum Prendre en charge la publicité 50 Restrictions verticales et efficience économique Restrictions verticales peuvent apporter des solutions à des problèmes posés par la coordination verticale dans la filière (alternative à l’intégration verticale) : Double marge peut être supprimée avec : Franchise Prix de vente maximum Quantité minimale commandée Contrôle des distributeurs passagers clandestins : Double marge Comportements de passager clandestin des distributeurs Comportements de passager clandestin des producteurs Distribution exclusive (exclusivité territoriale) ou distribution sélective Prix de vente minimum Prendre en charge la publicité Contrôle des producteurs passagers clandestins : Monomarquisme 51 Effets anti-concurrentiels des restrictions verticales (1) Effets anti-concurrentiels possibles des restrictions verticales : Prix de revente imposé (PRI) : Exclusion de rivaux par mise en place de barrières à l’entrée Réduction de la concurrence inter-marques Facilite la collusion Favorise la collusion (instrument de contrôle) Prix de vente minimal interdit per se (sauf prix unique du livre) Distribution exclusive, exclusivité de clientèle ou distribution sélective : Réduit concurrence inter-marques Favorise la collusion (augmente pouvoir de marché) Barrières à l’entrée : réduction des débouchés des nouveaux entrants si canaux de distribution sont rares 52 Effets anti-concurrentiels des restrictions verticales (2) Si faible concentration (part de marché de l’acquéreur < 30% opération autorisée), barrières à l’entrée négligeables +rythme rapide d’évolution technologique =>restrictions verticales peu susceptibles de réduire l’efficience économique et la concurrence Cumul de restrictions verticales n’est pas toujours anticoncurrentiel : exclusivité territoriale + prix plafond = intensification de la concurrence « Théoriquement, la seule position défendable sur les restrictions verticales semble être de juger au cas par cas » (Tirole, 1995) 53