Remarque 2.2.10 Lorsque pest un nombre premier, il est d’usage de noter Fple corps Z/pZ. Plus généra-
lement, on démontre que, pour chaque entier n≥1, il y a (à isomorphisme près) un unique corps à q:=pn
éléments (Galois), que l’on note Fq. On démontre aussi que Fqest commutatif (Wedderburn). Il ne faut
pas confondre Fqavec Z/qZ: si n≥2, ce dernier anneau n’est même pas intègre, puisque ˙pest nilpotent
(pourquoi ?). D’ailleurs, le groupe additif obtenu en oubliant la multiplication de Fqn’est pas isomorphe à
Z/qZ(il n’est pas cyclique), mais à (Z/pZ)n(voir le cours d’algèbre du premier semestre de M1, et, en
attendant, le chapitre 4).
Nilpotents et idempotents. Un élément a∈Aest dit nilpotent s’il existe n≥1 tel que an=0 ;
et idempotent si a2=a. (Ces notions gardent un sens pour un anneau non commutatif.) Dans tout
anneau, 0 est nilpotent, et 0 et 1 sont idempotents. Dans un anneau intègre, les réciproques sont
vraies : 0 est le seul nilpotent, et 0 et 1 sont les seuls idempotents.
Exemples 2.2.11 1. Dans Z/4Z, le seul nilpotent non trivial (i.e. non nul) est 2 et il n’y a pas
d’idempotents non triviaux (i.e. autres que 0 et 1).
2. Dans Z/6Z, le seul idempotent non trivial est 3 et il n’y a pas de nilpotents non triviaux.
3. Dans C(X,R)et C(X,C), il n’y a pas de nilpotents non triviaux. Un idempotent est une
fonction à valeurs dans {0,1}; si Xest connexe, il n’y a donc pas d’idempotents non tri-
viaux.
2.3 Sous-anneaux
Définition 2.3.1 Un sous-anneau de l’anneau (A,+,×)est un sous-ensemble A⊂Atel que :
1. (A,+) est un sous-groupe de (A,+),
2. 1 ∈Aet Aest stable pour la multiplication, i.e. si a,b∈Aalors ab ∈A.
Il s’ensuit que (A,+,×)est un anneau ; on considèrera toujours un sous-anneau comme muni
de cette structure d’anneau induite.
Remarque 2.3.2 Il découle de cette définition que 1A=1A. Il peut arriver qu’un anneau Asoit
inclus dans un anneau et que les lois de Asoient induites par celles de Asans pour autant que
Asoit un sous-anneau de A. Par exemple, dans l’anneau Z/6Z, le sous-ensemble 3Z/6Zest un
sous-groupe pour l’addition, il est stable pour la multiplication et c’est un anneau d’élément unité
˙
3 (classe de 3 modulo 6Z) : ce n’est pourtant pas un sous-anneau, car il ne contient pas ˙
1.
Exercice 2.3.3 (i) Soit eun idempotent d’un anneau commutatif A. Montrer que le sous-ensemble
A:=Ae ={ae |a∈A}est un sous-groupe pour l’addition, qu’il est stable pour la multiplication
et que c’est un anneau d’élément unité e; mais que ce n’est pas un sous-anneau si e=1.
(ii) Prouver réciproquement que tout sous-groupe Ade Aqui est stable pour la multiplication et
admet un élément unité pour la multiplication est de cette forme.
(iii) Vérifier que l’exemple de la remarque ci-dessus est de ce type.
Sous-anneau de Aengendré par une partie E⊂A.Il est clair que l’intersection d’une famille
de sous-anneaux de Aest un sous-anneau de A(c’en est un sous-groupe qui contient 1 et qui est
stable pour la multiplication). Pour toute partie E⊂A, l’intersection de tous les sous-anneaux de
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