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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.13-n°3-juillet-août-septembre 2013
Cette démarche nous a aidés à adapter notre prise
en charge pour mieux répondre aux attentes des patients
et définir ainsi une procédure commune, mais person-
nalisée en fonction de la situation de chaque patient.
Contexte
L’oncologie a connu de grandes évolutions au cours
de ces trente dernières années :
– le progrès technique a permis une amélioration des
traitements. Ceux-ci sont plus précis, mais également
plus complexes et mobilisent un nombre élevé d’inter-
venants et de spécialités ;
– la croissance du nombre de patients due à l’aug-
mentation de la survie, à la chronicité de la maladie, à
l’amélioration et la systématisation des politiques de
dépistage ;
– la meilleure connaissance des répercussions de la
maladie cancéreuse sur le patient. À la fin des années
1980, une discipline y a été entièrement consacrée, la
psycho-oncologie, elle a permis de mieux connaître les
réactions du patient face à la maladie grave. Les pro-
fessionnels ont pris conscience des conséquences phy-
siques et psychologiques de la maladie, mais également
de l’équilibre et des besoins qui sont perturbés, parti-
culièrement à l’annonce du diagnostic ;
– la modification de la relation soignant-soigné. Les
attentes des patients ont également évolué, ceux-ci récla-
ment une place centrale, un pouvoir décisionnel par
rapport à leur situation. Différentes législations vont
d’ailleurs dans ce sens en leur précisant leurs droits
(consultation de dossier médical, droit d’être
informé, etc.)
Nous sommes dans un contexte où il y a de plus en
plus de patients avec des attentes particulières, subis-
sant des traitements plus longs et plus complexes réali-
sés par différentes équipes professionnelles et avec des
répercussions diverses plus ou moins importantes.
Ces évolutions, pour qu’elles restent bénéfiques pour
le patient, ont mis les questions de coordination et d’ac-
compagnement des patients cancéreux et de leur entou-
rage au centre des préoccupations hospitalières.
Une coordination entre les différents intervenants est
nécessaire, voire vitale pour assurer une bonne qualité
de soins, mais aussi pour permettre au patient de com-
prendre, d’adhérer et d’assumer sa prise en charge.
Pour s’adapter à ces évolutions et améliorer la qua-
lité et la fluidité de la prise en charge, le Centre du Can-
cer des Cliniques Universitaires St. Luc (UCL) a créé et
financé en 1999 un nouveau métier.
L’infirmier Coordinateur
de soins en oncologie
L’infirmier Coordinateur de soins en oncologie (CSO)
est financé depuis 2008 par le plan cancer belge.
Il a pour mission d’assurer la coordination et l’ac-
compagnement des patients atteints de cancer, au sein
des groupes multidisciplinaires. Il est le contact du
patient et réalise une évaluation générale de sa situa-
tion ainsi qu’un suivi tout au long de la prise en charge.
Il crée un parcours personnalisé en fonction de la situa-
tion du patient en faisant intervenir les ressources para-
médicales de l’hôpital si c’est nécessaire. Son instau-
ration a permis d’améliorer la prise en charge
globale du patient et particulièrement l’annonce du
diagnostic.
Méthodologie
Mis en place en 2009, le dispositif d’annonce a per-
mis de faire supporter le choc que peut représenter l’an-
nonce d’un diagnostic de cancer pour le patient et son
entourage en le répercutant sur différentes périodes.
Cette démarche a visé l’optimisation de l’aide au
patient dans son processus d’adaptation. Le patient a
plus de temps pour intégrer les informations reçues et
Pratiques
Pratique n°3-2013:nouvelles AFIC n°1vol5 20/11/13 19:29 Page87
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