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bornés par les capacités physiques de l’individu et ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et morale. C'est-à-dire
une humanité véritable. Il s’agit selon Rousseau, d’imaginer un système de gouvernement tel qui rendent
conciliable la loi et la liberté. Selon les termes du contrat social, il s’agit de : « trouver une forme d’association
qui défende et protège de toute la force commune, la personne et les biens de chaque associés, en sorte que
chacun s’unissant à tous n’obéissent pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant ».
Ainsi, l’originalité de Rousseau consiste à faire reposer la liberté sur la loi. La loi n’est ni entrave, ni obstacle à
la liberté individuelle mais elle en est au contraire la condition et le fondement. Cela lui permet d’opérer une
critique sévère du prétendu « droit du plus fort ». En effet, un droit reposant sur la seule force s’abolit dés qu’il
rencontre quelqu’un de plus fort ; aussi, dans l’Etat, « entre le fort et le faible c’est la liberté qui opprime et loi
qui affranchit ». Cela signifie que c’est la loi qui réorganise les rapports interindividuels en les plaçant sous
l’autorité exclusive de l’Etat. C’est en ce sens qu’il faudrait comprendre le mot de Rousseau selon lequel dans
l’Etat « le maître n’est jamais assez fort pour rester toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et
l’obéissance en devoir ». En d’autre terme la force devrait rester à la vie.
Chez Hobbes, c’est la même finalité qui est assignée à l’Etat, à savoir d’assurer la sécurité et la liberté du
peuple. Cependant, le paradoxe de la théorie Hobienne de la représentation est le suivant, le pouvoir exercé
par le Léviathan est absolutiste et la liberté du peuple s’obtient par le sacrifice et la confiscation de toutes les
libertés individuelles. Le postulat de Hobbes consiste à montrer que le bellicisme naturel de l’homme serait
une puissante menace à la stabilité de l’Etat s’il n’était endigué par une autorité forte inspirant crainte et
terreur à ces sujets ; cette autorité est celle du Léviathan conçu par Hobbes comme un dieu mortel. Cet
exercice absolu du pouvoir pose le problème de la violence ainsi que celui de sa légitimité. Max Weber
caractérise l’Etat par le fait de « revendiquer avec succès pour son propre compte le monopole de la violence
physique et légitime » ; et il ajoute même que « l’Etat ne peut exister qu’à la condition que les dominés se
soumettent à l’autorité revendiquée à chaque fois par les dominateurs ». Ce qui semble signifier que la
violence serait consubstantielle au pouvoir d’Etat. C’est en tout cas la conviction de Nicolas Machiavel
enseignant déjà au 16e siècle que le chef dispose de trois atouts maîtres que sont : la force, la ruse,
l’éloquence. Ainsi, Machiavel montre que la violence peut être érigée en moyen de gouvernance. Le problème
qui se pose alors est de savoir si la violence peut être légitime. Lorsque l’Etat abuse du pouvoir qui lui est
confié la désobéissance ne devient-elle pas un devoir dans tout les cas, il semble évident qu’aucun pouvoir ne
saurait s’effectuer sans un recours minimum à la violence. Cet usage de la violence dans l’Etat invite en même
temps à réfléchir sur les rapports entre politique et éthique. Signalons que c’est l’auteur du PRINCE qui