Introduction I. Genèse de l`état II. Etat –Liberté-Violence - Sen

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Introduction
L’état se présente comme cette forme d’organisation supérieure constituant une étape décisive dans
l’évolution des sociétés humaines ne se confondant ni avec la nation ni avec la patrie ni avec la
société.
L’état peut être défini comme une autorité morale distincte de la société, ayant un gouvernement
autonome et entretenant des rapports réciproques avec les sociétés analogues (ressemblances).
C’est dire que l’état obéit 3 caractéristiques fondamentales : un pouvoir politique centralisé, une
population et des frontières.
Il conviendra d’emblé de faire la genèse de l’état et d’envisager la question des rapports entre l’état et
la liberté individuelle et celle des rapports entre l’état et la violence.
I. Genèse de l’état
Deux thèses s’affrontent sur la question de l’origine de l’état :la première, surtout dopé par Aristote, fait de
l’état une réalité naturelle. Aristote considérant que par nature l’homme est un animale politique et que l’état
est le terme d’une évolution naturelle des sociétés humaines. La cité ou état se présentant comme étant « la
communauté du bien vivre » c'est-à-dire le cadre naturelle de vie de l’homme.
La deuxième thèse assigne à l’état une origine contractuelle. L’état serait identifié comme le fruit de
l’inventivité humaine, de sa capacité à se démarquer des lois de la nature. L’état est un artifice exprimant le
genre de l’homme ; en effet pour les théoriciens de la rationalité de l’état comme Rousseau c’est un contrat
social qui signe l’avènement de l’état. Pour Rousseau ce sont les dégradations du milieu naturel et la
modification subséquente des conditions de vie des hommes, qui les contraignent à élaborer le pacte social
fondateur de l’état. Chez Hobbes, ce sont les dures lois de la nature, ainsi que l’instinct de consécration qui
pousse les hommes à établis le contrat social.
Dans tous les cas il semble que c’est la nécessité de préserver la liberté et la sécurité de ses membres qui
préside à la création de l’état, d’où la pertinence d’une interrogation sur les rapports entre l’état et la liberté.
II. Etat –Liberté-Violence :
Dans la perspective de Rousseau, la finalité de l’Etat est de préserver la liberté fondamentale de l’homme ;
ainsi ce que l’homme perd par le contrat social fondateur de l’Etat. C’est une indépendance illimitée seulement
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bornés par les capacités physiques de l’individu et ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et morale. C'est-à-dire
une humanité véritable. Il s’agit selon Rousseau, d’imaginer un système de gouvernement tel qui rendent
conciliable la loi et la liberté. Selon les termes du contrat social, il s’agit de : « trouver une forme d’association
qui défende et protège de toute la force commune, la personne et les biens de chaque associés, en sorte que
chacun s’unissant à tous n’obéissent pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant ».
Ainsi, l’originalité de Rousseau consiste à faire reposer la liberté sur la loi. La loi n’est ni entrave, ni obstacle à
la liberté individuelle mais elle en est au contraire la condition et le fondement. Cela lui permet d’opérer une
critique sévère du prétendu « droit du plus fort ». En effet, un droit reposant sur la seule force s’abolit dés qu’il
rencontre quelqu’un de plus fort ; aussi, dans l’Etat, « entre le fort et le faible c’est la liberté qui opprime et loi
qui affranchit ». Cela signifie que c’est la loi qui réorganise les rapports interindividuels en les plaçant sous
l’autorité exclusive de l’Etat. C’est en ce sens qu’il faudrait comprendre le mot de Rousseau selon lequel dans
l’Etat « le maître n’est jamais assez fort pour rester toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et
l’obéissance en devoir ». En d’autre terme la force devrait rester à la vie.
Chez Hobbes, c’est la même finalité qui est assignée à l’Etat, à savoir d’assurer la sécurité et la liberté du
peuple. Cependant, le paradoxe de la théorie Hobienne de la représentation est le suivant, le pouvoir exercé
par le Léviathan est absolutiste et la liberté du peuple s’obtient par le sacrifice et la confiscation de toutes les
libertés individuelles. Le postulat de Hobbes consiste à montrer que le bellicisme naturel de l’homme serait
une puissante menace à la stabilité de l’Etat s’il n’était endigué par une autorité forte inspirant crainte et
terreur à ces sujets ; cette autorité est celle du Léviathan conçu par Hobbes comme un dieu mortel. Cet
exercice absolu du pouvoir pose le problème de la violence ainsi que celui de sa légitimité. Max Weber
caractérise l’Etat par le fait de « revendiquer avec succès pour son propre compte le monopole de la violence
physique et légitime » ; et il ajoute même que « l’Etat ne peut exister qu’à la condition que les dominés se
soumettent à l’autorité revendiquée à chaque fois par les dominateurs ». Ce qui semble signifier que la
violence serait consubstantielle au pouvoir d’Etat. C’est en tout cas la conviction de Nicolas Machiavel
enseignant déjà au 16e siècle que le chef dispose de trois atouts maîtres que sont : la force, la ruse,
l’éloquence. Ainsi, Machiavel montre que la violence peut être érigée en moyen de gouvernance. Le problème
qui se pose alors est de savoir si la violence peut être légitime. Lorsque l’Etat abuse du pouvoir qui lui est
confié la désobéissance ne devient-elle pas un devoir dans tout les cas, il semble évident qu’aucun pouvoir ne
saurait s’effectuer sans un recours minimum à la violence. Cet usage de la violence dans l’Etat invite en même
temps à réfléchir sur les rapports entre politique et éthique. Signalons que c’est l’auteur du PRINCE qui
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consacre semble-t-il le divorce irrémédiable entre politique et éthique. Ce que montre Machiavel en effet, c’est
qu’en politique « la fin justifie les moyens ».
Ainsi, selon Machiavel « que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son Etat : s’il réussit, tout
les moyens qu’il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde ».
Cependant chez les anciens comme Platon, toute politique digne de ce nom doit faire sa jonction avec
l’éthique car pour Platon politique sans éthique n’est que technique, artifice, c'est-à-dire un art d’abuser le
peuple. La politique au sens propre est étymologique se définissant comme l’art du gouvernement des affaires
de la cité. Emanuel Kant revendique une même conception de la politique en affirmant : « la vraie politique ne
peut donc faire un pas sans avoir auparavant rendue un hommage à la morale ».
Toutefois les théoriciens du contrat social s’accorde à faire de l’Etat une réalité transcendante, devant veiller
au maintient de l’ordre et de la liberté individuelle. C’est précisément cette transcendance de l’Etat qui est
dénoncé comme illusoire par les différentes critiques de l’Etat.
III. L’Assaut contre l’Etat
La critique Marxiste consiste à montrer que l’histoire des sociétés humaines est celle de la lutte, de
l’antagonisme des classes ; il y’a toujours selon Marx des gouvernants et des gouvernés. C'est-à-dire des
dominants et des dominés ou encore des exploitants et des exploités. L’Etat est donc toujours au service des
intérêts de la classe dominante. Sous ce rapport, l’Etat est un instrument d’oppression de la majorité par une
minorité, un moyen d’exploitation majorité par une minorité, un moyen d’exploitation de l’homme par l’homme.
C’est pourquoi Marx et Hegel préconisent « le dépérissement de l’Etat au profit d’une société sans classe, la
société communiste ». La critique des anarchistes fait de l’Etat le mal absolu. L’Etat serait une machine
administrative dotée d’un ensemble d’instruments de répression qui rendent impossible toute manifestation de
liberté individuelle.
Selon Max Stirner, l’Etat opère une dissolution du moi individuel dans tout collectif ; ce qui fait dire à Mikhaïl
Bakounine « l’Etat, c’est l’immolation de l’individu la complète négation de la vie ; l’Etat est un monstre
dévorant qui se nourrit de sacrifice humaine ».
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Conclusion :
La situation de crise dans les relations internationales confère une importance accrue à toute réflexion
sur l’Etat. C’est sans doute l’échec des Etats existants qui justifie l’Utopie c'est-à-dire la construction
imaginaire d’un Etat idéal. C’est aussi ce qui semble justifier l’aversion de Platon pour la démocratie ;
qui selon lui consacre les règnes des médiocres et débouches sur « une tyrannie de l’incompétence ».
Dans tout les cas, les rapports interétatiques se déroulent sous le mode du conflit et de la guerre ; de
la SDN à l’ONU, la paix semble se refugier à l’humanité et la guerre de se présenter comme une fatalité.
La question qui se pose est de savoir à quelle condition une paix mondiale est-il possible ? En effet,
depuis les fameux événements du 11septembre 2001 on assiste ç une nouvelle configuration de
géopolitique mondiale ; on appelle les « Etats voyous » qui constituent les pays dit de l’axe du mal.
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