MS MANAGEMENT DES PROJETS ET PROGRAMMES Gérer les parties prenantes et influencer le paysage social 14 & 15 avril 2014 A.Ezzerouali JOURNÉE 1 Contact Amine Ezzerouali Département MRH&CO (Bat A, Bureau A402) Email: [email protected] Objectifs du séminaire identifier les parties prenantes, leurs interactions, les leviers d’actions pour comprendre et gérer leurs influences. Apports théoriques et pratiques, études de cas. Evaluation • Etude de cas • Travail individuel Déroulé • Journée 1 – Introduction – Témoignage d’expert (ERP et Parties prenantes) – Etude de cas et synthèse • Journée 2 – Stratégie, gouvernance et parties prenantes – Etude de cas – Synthèse des concepts clés – Implications managériales – Conclusion INTRODUCTION Management Stratégique Management des Parties Prenantes Gouvernance D’Entreprise Management et performance • Expliquer la performance des organisations selon : – Les sources de l’avantage concurrentiel – Les sources de l’efficience organisationnelle – Les processus de création de valeur Management des Parties Prenantes Sources : Freeman (2010), Phillips et al. (2010) PERFORMANCE GLOBALE MANAGEMENT DES PARTIES PRENANTES Aujourd’hui, il est courant de mobiliser les termes « parties prenantes » ou « stakeholders » pour évoquer des acteurs clés, des partenaires incontournables, des actionnaires ou des organismes de tutelle, des clients ou des usagers du service public, des associations, des médias, des communautés, etc. Deux modèles qui s’opposent Créer de la valeur uniquement pour les actionnaires Considérer l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes • Plus qu’une simple terminologie, l’approche stakeholder propose une vision élargie des rôles et des responsabilités des managers. • Ces derniers ont certes des obligations vis-à-vis de leurs actionnaires, mais pas seulement. • S’ils souhaitent créer de la valeur durablement, ils doivent simultanément gérer les attentes de leurs clients, veiller à mobiliser leur personnel, maintenir des relations pérennes avec leurs fournisseurs et respecter les lois en vigueur, etc. L'organisation et ses parties prenantes Investisseurs Gouvernement Fournisseurs Syndicats et associations Organisation Groupes politiques Clients Communautés Employés Source : Donaldson et Preston (1995) Management des parties prenantes • Processus de gestion des attentes des parties prenantes d’une organisation : – Identification des parties prenantes, de leurs attentes, de leurs contributions à la création de valeur et de leurs modes d’influences ; – Intégration des parties prenantes dans les processus de gouvernance et de management stratégique ; – Développement et maintien de relations de coopération ; – Etc. Parties prenantes, attentes et création de valeur Source : adapté de Clarke [1998], Jones [2001] et Post, Preston et Sachs [2002] DEUX APPROCHES Approche normative Approche instrumentale Responsabilité éthique et morale Recherche de rentabilité financière (Right thing to do) (good for business) Implications en termes de business model, de système de gouvernance élargie Implications en termes de processus stratégiques et opérationnels, de communication, etc. Applications • En Management Stratégique – Freeman (1984;2010) • En Gouvernance d’Entreprise – Charreaux et Wirtz (2006), Caby et Hirigoyen (2005) • En Développement Durable et RSE – Mercier (2004) • Mais également en : – Management de projet, management des risques, communication, etc. Une première définition Une partie prenante est tout individu ou groupe d’individus, qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels [Freeman, 1984] PROJET ET PARTIES PRENANTES Points critiques • Multitude d’acteurs • Convergence/Divergence d’intérêts et d’attentes • Pouvoir, influence • Conflits et crises possibles Témoignage et illustration • • • • M. Anass MAWADIA Projets ERP Cas réels Etude de cas à traiter et à présenter Classification des PP [Mitchell et al. 1997] MS MANAGEMENT DES PROJETS ET PROGRAMMES Gérer les parties prenantes et influencer le paysage social 14 & 15 avril 2014 A.Ezzerouali JOURNÉE 2 STRATÉGIE, GOUVERNANCE ET PARTIES PRENANTES Management Stratégique Management des Parties Prenantes Gouvernance D’Entreprise Management des Parties Prenantes Sources : Freeman (2010), Phillips et al. (2010) PERFORMANCE GLOBALE Les challenges La dernière décennie • Enron/Andersen, Worldcom, Parmalat, Vivendi, etc. • Crise des subprimes, traders et banques, affaire Société Générale et J. Kerviel, affaire Madoff, Lehman Brothers, Dexia etc. • Débats sur les écarts de salaires entre dirigeants et salariés, les parachutes dorés, les bonus, sur la création et la répartition de la richesse, etc. • Les restructurations, délocalisations, baisses des salaires, etc. Ex dans l’industrie automobile : PSA et Renault en France • Point(s) commun(s) ? Les challenges • Hégémonie du modèle financier • Que faire pour garantir son fonctionnement ? • Confiance, transparence, renforcement du contrôle et des audits financiers, création de codes, normes, régulations, etc. • La seule finalité de l’entreprise est de créer de la valeur pour les actionnaires (Friedman) • Le « reste » n’est-il pas important ? Les challenges • « Le reste » … • La dimension sociale – France Télécom et « la mode » des suicides – Didier Lombard (ex PDG) "La maison a pris un choc … J'ai aussi pris un petit choc" – Le travail des enfants en Asie : Nike, Ikea, GAP, etc. – L’inégalité des salaires entre les femmes et les hommes, le « plafond de verre » – L’exclusion des handicapés – La souffrance sur le lieu de travail, les harcèlements, etc. Les challenges • « Le reste » … • La dimension environnementale – Total et le naufrage de l’Erika, BP et la fuite – Destruction de l’environnement – Pollution des sols, airs – Stockage de produits chimiques, toxiques – Surexploitation des ressources naturelles – Mise en place de taxes, bonus/malus – Surfer sur la vague de Copenhague et du développement durable Deux cas intéressants • France TELECOM • TEPCO France Telecom et le suicides des employés • Contexte : vingt-quatre suicides et quatorze tentatives de suicide (2008-2009) • Didier Lombard, PDG de FT – 15 septembre : « mode des suicides » ¤ – 16 septembre 2009 : de « mode » à « mood » ¤ – Un nouveau style de management ? – 20 janvier 2009 • Enjeux ? Causes ? Conséquences ? France Telecom et le suicides des employés • Rapport de l’inspection du travail (février 2010) : – « Mise en danger d'autrui du fait de la mise en œuvre d'organisations du travail de nature à porter des atteintes graves à la santé des travailleurs » – « M é t h o d e s d e g e s t i o n c a r a c t é r i s a n t l e harcèlement moral » – « Les atteintes à la santé mentale, l'absence de prise en compte des risques psychosociaux liés aux réorganisations sont le résultat d'une politique mise en œuvre sur tout le territoire national au cours de la période 2006-2009 » – La direction était consciente des risques … Tepco & la centrale de Fukushima • Crise nucléaire – 11 mars 2011 : Séisme, tsunami, explosion ¤ – 16 mars 2011 : Situation « très grave » ¤ – 29 mars 2011 : Tepco a négligé des mises en garde sur la sécurité datant de 2007 ¤ • Evolution de la posture de Tepco et du gouvernement japonais – Crise imprévisible, situation contrôlable – Crise prévisible, situation incontrôlable Tepco & la centrale de Fukushima Réponse de Harry Bernas (CNRS) à la question : « La gestion de Tepco a-t-elle été à la hauteur de la catastrophe ? » (France24, 30 mars 2011) • « Lundi, l’exploitant de la centrale a sollicité une aide française de la part d'EDF, d'Areva et du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Cet appel au secours n’a rien d’étonnant. Tepco semble véritablement désarmé, son personnel est peu formé et le tsunami a sûrement endommagé le peu de matériel technique dont ils disposent. Ils n’avaient pas d’autre choix que de demander une aide étrangère. Il faut cependant nuancer le rôle de "chevalier blanc" accordé à cette aide extérieure. Les efforts énormes menés par les employés de l'exploitant pour refroidir les enceintes sont cruciaux, et ils ont sans doute fait tout ce qui était possible avec les moyens existants. » • « Tepco est toutefois connu pour ses affaires de malversations et de corruption. Depuis toujours, on sait qu’il y a des problèmes d’inspection. On peut à juste titre douter de leur état de préparation face aux accidents de ce type. Les dirigeants de Tepco auraient dû prévoir une telle catastrophe. Tout ce que j’espère maintenant c’est que les vents continuent de souffler vers le Pacifique. Imaginez s’ils tournaient et soufflaient vers Tokyo… Il faudrait prévoir l’évacuation d’environ 15 millions d’habitants. Un véritable cauchemar. » Principales interrogations 1. Quelle est le rôle de l’organisation dans la société ? 2. Quelle(s) performance(s) ? 3. Quelle(s) vision(s) du management adopter ? 4. Quelles responsabilités ? Vis-à-vis de quelles parties prenantes ? Quelques fondamentaux Management & Management … « Le principal actif d’une organisation, ce sont les gens ! » Jeffrey Pfeffer, Stanford University Fondamentaux (Robbins et al. 2010) • Manager : Individu qui atteint des buts par le biais d’autres personnes • Organisation : Entité sociale coordonnée, composée de deux personnes, ou plus, et dont le fonctionnement vise la réalisation d’un but ou d’un ensemble de but communs • Le manager fait en sorte d’obtenir des résultats de manière efficace et performante via et avec autrui. Questions • Combien de managers ont conscience de l’impact de leurs décisions sur les conditions de travail et le bien-être de leurs collaborateurs ? • Combien de managers ont conscience de l’impact de leurs décisions sur l’environnement ? • Combien de managers ont conscience de l’impact de leurs décisions sur leurs parties prenantes ? Actionnaires, employés, clients, fournisseurs, communautés, ONG, etc. • La principales fonctions du manager Planifier, Organiser, Diriger et Contrôler • Étude phare de Mintzberg H. Rôles Rôles interpersonnels Rôles décisionnels Interaction avec autrui Utilisation de l’information et prise de décision Échange et traitement de l’information • Entrepreneuriat • Gestion des perturbations • Répartition des ressources • Négociation • Collecte et contrôle des données • Diffusion des données (rôle de porte-parole) • Représentation • Leadership • Liaison Rôles informationnels Conclusion de Mintzberg « La capacité d’entretenir de bonnes relations avec toutes sortes de gens, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’organisation, est absolument essentielle pour bien remplir ces rôles » • Compétences et savoir-faire du manager – Compétences techniques (aptitude à effectuer certaines tâches spécialisées) – Compétences conceptuelles (aptitude qui contribue à l’analyse et à la résolution de problèmes complexes) – Compétences humaines (aptitude qui permet de bien travailler avec les autres, de les convaincre, de les diriger, de résoudre les conflits) Intelligence émotionnelle • De compétences humaines à Intelligence émotionnelle : capacité de bien se connaître et de gérer efficacement ses propres émotions ainsi que ses relations avec autrui Intelligence émotionnelle • Développer son intelligence émotionnelle – Conscience de soi : Etre en mesure de comprendre ses propres humeurs et émotions – Maîtrise de soi : Savoir réfléchir avant d’agir et contrôler ses pulsions – Motivation : Etre capable de travailler avec ardeur et persévérance – Empathie : Avoir la capacité de comprendre les émotions d’autrui – Aptitudes sociales : Pouvoir établir et entretenir de bonnes relations avec autrui Ethique ou équité ? Comportement responsable L’éthique et l’entreprise • Ethique, éthique des affaires ou éthique organisationnelle (business ethics), morale, déontologie … • Objet d’un intérêt croissant depuis la fin des années 1980, en parallèle avec l’évolution des représentations collectives du rôle de l’entreprise dans la société • Bioéthique, éthique de l’environnement, éthique et médias, éthique et politique, éthique et entreprise, éthique et religion, etc. Distinction éthique, morale et déontologie • Ethique : « réflexion qui intervient en amont de l’action et qui a pour ambition de distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir » [Mercier, 2002, p.34] • Morale : « ensemble de normes conformes à un groupe à dimension universelle et qui s’imposent à tous » [Mercier, 2004, p.5] • Déontologie : « ensemble de règles dont se dote une profession au travers d’une organisation professionnelle qui devient l’instance d’élaboration, de lise en œuvre, de surveillance et d’application de ces règles » [Isaac, 1998, p.98] Distinction éthique, morale et déontologie La morale, science du bien et du mal, permet de dégager une éthique qui est un art de diriger sa conduite, son comportement, qui s’exprime dans les principes guidant les aspects professionnels de ce comportement : la déontologie [Rojot, 1992, p.118] L’éthique et l’entreprise • Chaque individu formule son éthique (autrementdit les standards du « bon » et du « mauvais » comportement) sachant qu’elle est influencée par les valeurs familiales, les groupes d’amis, le contextes économique, culturel et politique, les croyances religieuses, etc. • La prise de décision éthique, au sein de l’entreprise, est rendue complexe par les facteurs situationnels et par les conflits d’intérêt potentiels L’éthique et l’entreprise • Dilemme éthique : Situation où une personne doit choisir de poser ou non un acte qui présente des avantages potentiels, tout en étant contraire à l’éthique • Exemples : – Dénoncer des cas d’harcèlements sur son lieu de travail ou se taire pour garder son emploi ou par peur des représailles – A c c e p t e r / r e f u s e r d e c o m m u n i q u e r d e s informations erronées, de vendre des produits défectueux, de réaliser des placements risqués – Sanctionner un employé proche d’une personne influente ou fermer les yeux Quelques chiffres • Enquête en entreprise – 56% des sondés ont déclaré se sentir soumis à des pressions les incitant à agir de façon contraire à à l’éthique dans le cadre de leur travail – 48% ont admis avoir commis des actes douteux au cours de la dernière année • Enquête du Ethics Resource Center – 44% des employés renonceraient à signaler les méfaits dont ils sont témoins au travail – Deux motifs avancés : la conviction qu’aucune mesure coercitive ne serait prise, et la crainte que la dénonciation ne reste pas confidentielle L’éthique et l’entreprise Les gestionnaires sont fréquemment confrontés à des dilemmes Grande difficulté à faire des choix éthiques L’éthique et l’entreprise Niveau Sociétal Niveau organisationnel Business Ethics Levels Source : SAM Advanced management journal, vol.43, 1997 Niveau Individuel L’éthique et l’entreprise • Les décisions prises ont une portée individuelle (niveau individuel) et un impact économique, elles ont également une portée collective (niveau organisationnel) et des conséquences sociales et sociétales (niveau organisationnel) • La résolution du dilemme éthique est liée au niveau en question : individuel (éthique personnelle), organisationnel (politiques et procédures organisationnelles, codes éthiques, etc.) et sociétal (Lois, normes, coutumes et traditions, culture, etc.) [Carroll, 1993] Exemples • Se déclarer malade, alors qu’on ne l’est pas • Recommander aux clients des produits dangereux, des opérations illégales de blanchiment d’argent • Exécuter un ordre administratif, ou choisir de le refuser et de suivre sa « propre conscience », ses convictions, sa morale • Signaler un harcèlement sur son lieu de travail, ou choisir de s’abstenir • Prendre une décision illégale ou immorale afin d’obtenir un bénéfice pour son service ou son organisation, accepter de subir des pressions pour ne pas signaler ce genre de décision • Accepter ou non un pot de vin, etc. De l’éthique à la responsabilité sociale de l’entreprise • L’éthique est un champ de tensions, qui se situe entre l’intérêt de l’entreprise, l’intérêt général et les intérêts d’autrui Mercier [2004] • L’enjeu de la réflexion éthique est de trouver un équilibre quand les intérêts des parties prenantes ne peuvent se réaliser simultanément De l’éthique à la responsabilité sociale de l’entreprise • Quelles sont les conséquences des activités organisationnelles pour autrui ? • L ’ e n t r e p r i s e e t l e s m a n a g e r s s o n t - i l s responsables de leurs actions ? • Quels impacts sur les salariés ? les clients ? l’environnement ? Sur l’ensemble des parties prenantes ? • Quelles sont les attentes à satisfaire ? Comment les hiérarchiser ? De l’éthique à la responsabilité sociale de l’entreprise • La RSE : formalisation de l’éthique au niveau organisationnel • L ’ e n t r e p r i s e d e v r a i t a s s u m e r d e s responsabilités qui vont au-delà de ses obligations purement légales et économiques • Émergence de débats sur l’éthique, la RSE, le développement durable et la gouvernance d’entreprise • Opposition de deux modèles : stockholder versus stakeholder Deux modèles de gouvernance opposés Créer de la valeur uniquement pour les actionnaires Considérer l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes Business ethics : l’influence américaine • Champ développé aux Etats-Unis (philosophie, sociologie, économie, management) • Morale et affaires : une tradition américaine [Chauveau et Rosé, 2003] • Le mythe fondateur : le « Mayflower Compact » en 1620 (du pacte à la constitution) • Liberté et équité (free & fare) : Concilier liberté dans l’entreprise et équité dans la société Mayflower compact (1620) • Les « pères pèlerins », Plymouth et le mythe de la fondation des Etats-Unis • Signature à bord du Mayflower d’un accord commun • Les passagers se sont engagés à mettre en place des lois « justes et équitables » et à les respecter. • Règles futures de la gouvernance de la colonie Source de l’image : http://histoireusa.files.wordpress.com/2009/05/mayflower-compact.jpg?w=300&h=212 Morale & business • Fin du 19ème/Début du 20ème siècle : Weber et l’éthique protestante (éthique & religion) • L’essor des businessmen : Rockefeller, Carnegie, Gould, Morgan … • Les robber barons, la naissance des grandes fortunes, la corruption, la ruse, la concurrence sauvage, le dumping, la force, etc. • Une transformation dans la société : du salut et de la religion au business et au profit Les « Robber barons » • J.D. Rockefeller (Standard Oil Company), A. Carnegie (Carnegie Steel puis U.S. Steel), C. Vanderbilt (construction maritime et chemins de fer) et J.P. Morgan (finance & banque) • Les grands industriels et les grandes fortunes • Libéralisme « sauvage », capitalisme « sans âme », des managers « sans morale » Source de l’image : http://knowledgenews.net/moxie/moxiepix/a2311.jpg Les entreprises et les managers : responsables ? • La crise de 1929 : remise en cause des dogmes antérieurs • Publication en 1932 de l’ouvrage fondateur de Berle & Means : The modern corporation and Private Property • Les auteurs posent les premières interrogations sur les liens entre management et éthique • Les managers au centre du pouvoir • Le développement d’une pression sociale qui s’exerce sur les dirigeants pour qu’ils reconnaissent leur responsabilité vis-à-vis des parties prenantes La naissance de la CSR • H.R. Bowen, économiste, Le « père » de la Corporate Social Responsibility • En 1953, dans « Social responsibilities of the businessman », il s’interroge sur la relation entre le fonctionnement du système économique capitaliste et le bien-être social • Une vision « volontaire » de la CSR • Les grandes firmes comme centres de décisions et de pouvoirs, ayant une grande influence sur la vie des citoyens • Le recours à des audits pour mesurer la performance sociale L’approche RSE • La notion de responsabilité évoque l’obligation de répondre de ses actions, de les justifier (en fonction de normes morales et de valeurs) et d’en supporter les conséquences [Mercier 2004, p.56] • L ’ e n t r e p r i s e d o i t é q u i l i b r e r l e s i n t é r ê t s concurrents des différentes parties prenantes dans le but de maintenir leur coopération nécessaire [Barnard, 1938] • Selon Mercier, le concept de RSE oscille entre deux extrêmes : l’un réduit la RSE à l’obtention du profit pour ses actionnaires, et l’autre étend la responsabilité de la firme à toutes les parties prenantes [2004, p.58] L’approche RSE • Une vision qui va créer de grandes polémiques idéologico-politiques – Les controverses Berle-Dodd [1932], Levitt-Galbraith [1958] – Friedman [1970] « The Social Responsibility of Business is to Increase its Profits » dans le New York Times Magazine – Freeman [1984] et le stakeholder management – Les critiques de Jensen [2001] sur la stakeholders’ approach Émergence d’une nouvelle discipline : Business ethics • Années 1970, Watergate, multinationales • Création de centres business ethics dans les business schools • Hoffman (1976) Center For Business Ethics au Bentley College ; Minesotta Center for Corporate Social Responsibility (Caux principles of business – promotion d’un capitalisme moral) • Cours en business ethics, revues scientifiques, réseaux d’entreprises, naissance de la profession « ethics officer » Evolution du concept de CSR • De la Corporate Social Responsibility à la Corporate Social Responsiveness • Capacité de l’entreprise à répondre d’elle-même aux pressions sociales et aux attentes de la société [Mercier, 2004] • Interrogations sur la mise en pratique de la CSR • Travaux de Carroll [1979, 1999, 2003], Donaldson et Preston [1976] La responsabilité globale de l’entreprise Responsabilités Philanthropiques Etre bon (donations, mécénat, fondations, etc.) Responsabilités éthiques Respecter les droits (non codifiés par des lois) des PP Responsabilités juridiques Obéir au cadre légal fixé par la société Responsabilités économiques Réaliser des profits et récompenser les investisseurs Source : adapté de Carroll [1979] 75 RSE • Développement de référentiels DD et RSE, d’agences de certification et de cabinets d’audit social • Exemples : – Global reporting initiative (GRI) – Global compact (Nations Unies) – Livre vert (Union Européenne) – ISO 8000 (Certification sociale) – SD 21000 – ISO 26000, norme pour la RSE – Communication des entreprises : Rapports sociaux, rapports de développement durable, stakeholders’ reports, etc. De la RSE au management stratégique : Le stakeholder management • Freeman [1984] et le stakeholder management • Notion de partie prenante [Freeman, 1984] « Tout individu ou groupe qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de l’entreprise » • Stockholder et stakeholder : porteur d’enjeu • L’entreprise perçue comme une constellation d’intérêts coopératifs et concurrents [Donaldson et Preston, 1995] L’organisation et ses parties prenantes Investisseurs gouvernement Fournisseurs Syndicats et associations Entreprise Employés Source : Donaldson et Preston [1995] Groupes politiques Clients Communautés MANAGEMENT DES PARTIES PRENANTES INNOVATION ET CREATION DE VALEUR Economie de la connaissance Dans « l’économie de la connaissance », c’est la capacité de la firme à générer, diffuser, combiner et protéger des savoirs et des compétences qui lui confère un avantage concurrentiel durable et lui permet de créer de la valeur (Pesqueux, 2010) Schindler et Dudezert (2007) « Le monde de l’innovation et de la création de connaissances et de compétences est un univers très mouvant (Le Masson et al., 2006) et intangible (Amable et Askenazy, 2003). En particulier, les clients changent sans cesse, leurs attentes également, ainsi que l’environnement dans lequel l’organisation de situe, et tous se partagent la connaissance. Cette particularité des entreprises innovantes impose une prise en compte plus importante de l’ensemble des parties prenantes de ces entreprises. » Vision classique Organisation Réponse aux attentes Contribution à la création de valeur Partie Prenante Vision de l’économie de la connaissance Réponse aux attentes Organisation Transfert de connaissances savoirs, compétences, opportunités Contribution à la création de valeur Partie Prenante L'organisation et ses parties prenantes Investisseurs Gouvernement Fournisseurs Syndicats et associations Organisation Groupes politiques Clients Communautés Employés Source : Adapté de Donaldson et Preston (1995) Quelques stratégies possibles • L’importance du développement de liens de confiance (Ezzerouali, 2009) • Stratégie du dirigeant : – Dans un premier temps : satisfaire les parties prenantes les plus influentes (pouvoir) pour augmenter sa latitude managériale ; – Dans un second temps : profiter de cette latitude pour prendre davantage de risques. – En parallèle : développer les possibilités de coopération avec les autres parties prenantes. La confiance • Finalité de l’action managériale : gagner de la latitude managériale en réduisant le contrôle exercé par les parties prenantes pour prendre davantage de risques. • Mécanisme utilisé : le développement de liens de confiance. Quelques stratégies possibles La gestion des ressources humaines est une pratique essentielle du management de la connaissance (Pesqueux, 2010) « Lorsque l’organisation « apprend », elle le fait bien souvent à travers ses salariés » (Pesqueux, 2010) « Ces ‘knowledge workers’ acquièrent du pouvoir au sein de l’organisation du fait de la connaissance qu’ils détiennent. » (Pesqueux, 2010) La GRH • La connaissance au cœur de la relation Organisation-Employé. • L ’ a t t r a c t i o n , l e d é v e l o p p e m e n t , l a transmission et la diffusion, la rétention et la fidélisation. • Illustration : Be Seen Conclusion Management des Parties Prenantes PERFORMANCE GLOBALE Management de l’innovation De la stratégie au management des parties prenantes Le cas de BE SEEN Cartographie non exhaustive des parties prenantes Relations directes en bleu Relations indirectes (entre PP) en rouge Clients Employés Associés BE SEEN Créanciers Partenaire (conseil juridique et social) Fournisseurs Clients Employés Associés BE SEEN Partenaire (conseil juridique et social) Créanciers Fournisseurs Répondre aux attentes des parties prenantes est un challenge permanent « Une grande responsabilité » « On se sent parfois un peu seul au milieu … » Clients Qualité du service (écoute, accompagnement, réponse aux besoins, etc.) Collaboration à M&L termes Accès à d’autres opportunités (voir article sur la « réciprocité ») Associés Pérennité et rentabilité des investissements Apport de ressources et de connaissances/opportunités Reconnaissance, sécurité de l’emploi, possibilité d’évolution, etc. Créativité, innovation, apport de connaissances/ savoirsfaire, prise d’initiative, etc. Pérennité et rentabilité des investissements Apport de ressources, opportunités de développement Respect des engagements contractuels, accès aux clients/opportunités d’affaires Collaboration à M&L termes Gains (efficacité et efficience) Respect des engagements contractuels Sensibilisation aux responsabilités/risques potentiels, apport de solutions, etc. Employés Créanciers Fournisseurs Partenaire juridique et social Focus sur les RH • Critères de sélection : pas forcément les diplômes ni le parcours – Cohérence et fit entre les valeurs du collaborateur et de Be Seen – Philosophie de création de valeur pour le client, curiosité, prise de risques et d’initiatives, etc. • B e S e e n r é t r i b u e c e t i n v e s t i s s e m e n t (rémunération, évolution, élargissement des responsabilités, etc.) MERCI DE VOTRE ATTENTION QUESTIONS/COMMENTAIRES