L’ÉCONOMIE DES DROITS DE L'HOMME INTRODUCTION À UNE ÉCOÉTHIQUE SP 2009, Salle C 230 PER 21 Mardi 11h-14h PRESENTATION Le marché est-il bien intégré dans l’espace public des libertés ? L’analyse porte sur les capacités et les responsabilités des acteurs économiques à l’égard de l’éthique et des droits humains. Champ L’économie des droits de l'homme est une éthique de l’économie politique. Elle évalue les responsabilités économiques à l’égard des valeurs et des risques humains, à la lumière des normes internationales des droits de l'homme en tant que valeurs fondamentales de la modernité traversant tout le champ social. Elle analyse le lien de réciprocité générale entre les agents au principe de tout développement économique. L’«écoéthique» désigne ici l'éthique de l'économie qui se forme peu à peu dans le dialogue et dans l'interaction entre tous les acteurs concernés: son objet est une juste insertion des circuits économiques dans tous les domaines sociaux, en faveur de la dignité des personnes. Elle ne se focalise pas uniquement sur les entreprises et les autres organisations, mais principalement sur les liens et les modes d’interaction. L'individu est confronté à une société moins structurée: il ne peut plus s'abriter derrière des institutions car elles sont toutes en mutation permanente (entreprises, Etats, associations); il se trouve obligé d'assumer des responsabilités plus variées, plus grandes et moins définies. L’individu est davantage seul face à une complexité inconnue jusqu’alors. Il lui faut inventer de nouvelles formes de responsabilité partagée. Défi La société est confrontée au problème de la désintégration des domaines: l'économie se détache du social, le culturel est laissé dans les marges, et le politique a perdu de sa crédibilité devant l'ampleur globale des défis. Seul l'écologique parvient, progressivement, à être présent sur tous les fronts. Cette question très actuelle est cependant classique; elle correspond à la confrontation entre les diverses rationalités: économique, sociologique, politique, éthique. Y a-t-il nécessairement conflits avec de possibles arbitrages et compromis? Ou peut-il y avoir une convergence logiquement et durablement fondée entre libertés civiles, culturelles économiques et sociales dans une société démocratique ? • Comprendre la responsabilité commune à l’égard des droits humains dans les circuits économiques, ainsi que les dimensions économiques de ces droits. • Analyser les droits et obligations que recouvre la notion d'éthique économique, ainsi que des questions ouvertes en théorie et en situation par l'étude de cas. • Analyser les relations mutuelles entre marché et espace public démocratique. • Maîtriser les concepts et outils fondamentaux de l’analyse par les parties prenantes (stakeholders). Objectifs Méthode La méthode interdisciplinaire, adaptée à la complexité, trouve son unité par l’approche systémique des circuits de responsabilité, dans un va et vient entre théorie et étude de cas. Cours et exercices L’approche interdisciplinaire s'appuie sur des textes classiques et contemporains, ainsi que sur l'analyse de nombreux cas de responsabilité sociale d'agents économiques : principalement des expériences de partenariat entre acteurs privés, civils et publics, dans la recherche des responsabilités communes entre les parties prenantes d’un agent et d’une activité économique. Recherche Ce cours est étroitement lié aux travaux de l’Observatoire de la diversité et des droits culturels, dont le siège est à l’IIEDH, et notamment du « Groupe de Fribourg », connu pour ses activités de recherche dans le domaine des droits culturels. Public • • Master EcoPol et gestion. Ouverts aux étudiants d’autres disciplines, en particulier sciences sociales, droit et philosophie. Partie I. Les fondamentaux : complexité, marché et dignité humaine • Le marché inséré dans l’espace public • Une éthique systémique Plan du cours Partie II. Droits humains et gouvernance économique • L’éthique économique et les droits humains • La responsabilité commune : gouvernance des systèmes par les acteurs • Les conditions du développement des libertés • L’économie de la culture • L’individualisme méthodologique