Les Ligaments du Carpe

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
LES LIGAMENTS DU CARPE
Par
CLOUET Marie-Céline
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Pr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Pr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
LES LIGAMENTS DU CARPE
Par
CLOUET Marie-Céline
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
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Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
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Pr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Pr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
REMERCIEMENTS
À Monsieur le Professeur Antoine HAMEL, pour ses conseils ainsi que pour m'avoir proposé
ce sujet intéressant.
À Messieurs Stéphane LAGIER et Yvan BLIN, pour leur aide, leur patience, leur talent de
photographes et surtout leur humour légendaire.
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ....................................................................................................... P.5
2. RAPPELS ..................................................................................................................... P.6
2.1 Embryologie de la main humaine
2.2 Anatomie descriptive de la main humaine
2.2.1 Ostéologie
2.2.2 Arthrologie
2.2.3 Myologie
2.2.4 Angéiologie
2.2.5 Nevrologie
3. MATERIEL ET METHODES .................................................................................. P.16
3.1 Dissections
3.1.1 Sujets
3.1.2 Instruments
3.2 Méthodes
3.2.1 Prélèvement
3.2.2 Dissections
3.2.3 Injection
4. RESULTATS .............................................................................................................. P.18
4.1 Dissections de la face palmaire
4.2 Dissections de la face dorsale
5. DISCUSSION ............................................................................................................ P.26
5.1 Rôle des ligaments du carpe dans la biomécanique carpienne
5.2 La luxation péri-lunaire du carpe
5.2.1 Les luxations périlunaires pures du carpe
5.2.2 Les fractures-luxations périlunaires du carpe
6. CONCLUSION .......................................................................................................... P.29
1. INTRODUCTION
Les ligaments du carpe participent à la stabilité de l’articulation du poignet. On peut
distinguer deux types de ligaments, les ligaments extrinsèques tendus entre le carpe et le
radius ou les métacarpiens, et les ligaments intrinsèques qui unissent entre eux les os du carpe.
Ces ligaments se répartissent au niveau du plan palmaire (ou antérieur), plus épais et plus
résistant, et du plan dorsal (ou postérieur), plus fin et moins conséquent, du carpe.
Les ligaments sont des freins passifs qui permettent les mouvements intra et inter-rangées
en conservant la cohérence spatiale du carpe, il y a pour cela une adaptation de la congruence
de chacune des deux rangées.
Leur longueur conditionne la limite passive d’amplitude des mouvements et leur
orientation spatiale explique leur fonction dans la mobilité de la région du poignet.
Aucun muscle ne s’insère sur la rangée proximale des os du carpe, la stabilité de celle-ci
dépend exclusivement des ligaments qui s’y attachent ou qui la croisent.
Les ligaments du poignet ont fait l’objet de nombreuses études.
Les descriptions et nomenclatures, de même que les classifications, sont nombreuses : ceci
en raison d’une grande variabilité inter-individuelle.
Nous allons donc étudier dans un premier temps l’anatomie descriptive de la région
carpienne et de ses ligaments, notamment grâce aux dissections, puis nous parlerons des
instabilités ligamentaires et de leurs conséquences biomécaniques.
2. RAPPELS
2.1 Embryologie de la main
L’ébauche du membre supérieur apparaît au 24ème jour sous la forme d’un bourgeon sessile
ayant la forme d’une palette à la partie inférieure de la région cervicale de l’embryon (C3Th2).
Il comprend une coiffe ectodermique externe et un axe mésodermique interne.
Cet ectoderme donnera la peau et ses annexes (ongles, poils, glandes…)
Les ligaments du carpe sont issus du mésoderme de la lame latérale, ainsi que les os, les
tendons et les vaisseaux.
D’après J. LANGMAN
Le mésoderme de la lame latérale participe à la formation de la maquette cartilagineuse,
donc à la chondrification.
La chondrification du carpe et des métacarpiens commence à la fin de la 6ème semaine de
développement.
La maquette cartilagineuse qui s’ossifie suite à l’invasion vasculaire du mésoderme, s’en
suit la différenciation des chondroblastes en ostéblastes.
Les muscles dérivent des myotomes du mésoderme somitique, ils se distribuent en deux
groupes au sein de la maquette cartilagineuse :
- La masse musculaire ventrale à l’origine des muscles fléchisseurs, pronateurs
et adducteurs
- La masse musculaire dorsale à l’origine des muscles extenseurs, supinateurs et
abducteurs
33ème jour : La palette de la main, l’avant-bras, le bras et l’épaule est reconnaissable.
37ème jour : La palette de la main présente une région carpienne, centrale, entourée d’un
bourrelet épais et crescentiforme, qui est la plaque digitale, à l’origine des doigts. Le membre
se segmente en deux puis trois parties : le stylopode qui donnera le bras, le zeugopode qui
donnera l’avant-bras et enfin l’autopode correspondant à la main.
38ème jour : Les rayons digitaux sont visibles sous la forme d’épaississements radiaires
de la plaque digitale du membre supérieur.
44ème jour : Le bord de la plaque digitale est profondément échancré et les rayons
digitaux se sont approfondis, le coude est bien apparent.
47ème jour : L’ensemble du membre supérieur a subi une flexion horizontale, passant du
plan frontal au plan parasagittal.
52ème jour : Les membres supérieurs sont légèrement fléchis au niveau des coudes. Les
doigts ont développé des renflements distaux, les coussinets tactiles. Les mains sont
légèrement fléchies au niveau des poignets et se rencontrent, sur la ligne médiane, à hauteur
du renflement cardiaque. Le développement des doigts se fait dans le sens proximo-distal, ce
sont les trois doigts médians qui s’individualisent en premier, la main a alors un aspect
tridactyle.
56ème jour : La région du membre supérieur est bien isolée, les doigts des deux mains
dépassent la ligne médiane. Le pouce reste très petit, il se place en position d’opposition et en
adduction. Les articulations sont bien visibles, les doigts présentent deux phalanges et le
pouce une seule. Les phalanges distales sont les dernières à apparaître.
24 jours
33 jours
37 jours
38 jours
44 jours
52 jours
47 jours
56 jours
Les os du carpe possèdent un point d’ossification primaire, le 1er à apparaître est celui du
capitatum (à 1an) et le dernier est celui du pisiforme (à 12 ans).
Le crochet de l’hamatum ou hamalus possède un point d’ossification secondaire.
L’ossification du carpe suit une spirale décrite par GRANT.
2.2 Anatomie descriptive de la main
2.2.1 Ostéologie
La main est formée de 27 os répartis en trois groupes :
- Le carpe
- Le métacarpe
- Les phalanges
Le carpe se compose de 8 os solidement unis, constituant le squelette du poignet.
Les os scaphoïde, lunatum, triquétrum (ou os pyramidal) et pisiforme constituent la rangée
proximale.
Les os trapèze, trapézoïde, capitatum (grand os) et hamatum constituent la rangée distale.
Face antérieure ou palmaire
Elle est concave vers l’avant et forme le sillon carpien.
Rapports du sillon carpien :
- Latéral : tubercules du scaphoïde et du trapèze
- Médial : pisiforme et crochet de l’hamatum (ou hamalus)
Sur ses bords on retrouve l’insertion du rétinaculum des fléchisseurs .
Le sillon carpien et le rétinaculum des fléchisseurs délimitent le canal carpien.
Face postérieure ou dorsale
Elle est convexe vers l’arrière.
Face supérieure
Elle est convexe vers le haut, s’articule avec le radius et le disque articulaire radio-ulnaire.
Face inférieure
Elle est irrégulière, s’articule avec les métacarpiens.
Cranial
Médial
Radius
Ulna
2
3
1
4
Carpe
5
6
7
8
9
1 : Scaphoïde
5 : Trapèze
2 : Lunatum
6 : Trapézoïde
3 : Triquetrum
7 : Capitatum
4 : Pisiforme
8 : Hamatum
9 : Hamalus ou crochet de l’hamatum
Métacarpe
Schéma de la face palmaire de la main
2.2.2 Arthrologie
Les articulations du poignet comprennent :
- L’articulation radio-carpienne
- Les articulations inter-carpiennes
2.2.2.1 Articulation radio-carpienne
Vue inférieure de l’articulation
radio-ulnaire distale
L’articulation radio-carpienne est très mobile, elle prend en charge les 2/3 des mouvements
du poignet. Elle assure les mouvements de flexion/extension et inclinaison radiale/cubitale du
poignet mais ne permet pas la rotation de celui-ci.
C’est une articulation synoviale de type ellipsoïde (en portions d’éllipses) ou condylienne
qui possède 2 degrés de liberté. Elle unit la région du carpe à celle de l’avant-bras .
La surface articulaire distale du radius est concave vers le bas, l’avant et l’intérieur.
Elle s’articule avec la surface articulaire radiale du carpe qui comprend les surfaces
articulaires radiales du scaphoïde, du lunatum et du triquetrum. Cette surface articulaire
radiale du carpe est plus étendue et convexe vers le haut.
2.2.2.2 Articulations inter-carpiennes
Les articulations inter-carpiennes proximales
Elles sont au nombre de trois :
- Articulation scapho-lunaire : arthrodie (synoviale plane à 3 degrés de liberté)
- Articulation luno-triquetral : arthrodie (synoviale plane à 3 degrés de liberté)
- Articulation piso-triquetrale : condylienne (synoviale ellipsoïde à 2 degrés de liberté)
Les articulations inter-carpiennes distales
-
Articulation trapézo-trapézoïdienne : arthrodie (synoviale plane à 3 degrés de liberté)
Articulation capitato-trapézoïdienne : arthrodie (synoviale plane à 3 degrés de liberté)
Articulation capitato-hamatienne : arthrodie (synoviale plane à 3 degrés de liberté)
L’articulation médio-carpienne
Elle relie les os de la rangée proximale et de la rangée distale, le pisiforme n’intervient pas
dans cette articulation.
C’est une articulation bi-condylienne qui prend en charge 1/3 des mouvements au niveau
du poignet.
Scaphoïde
Lunatum
Triquetrum
Trapèze
Trapézoïde
Capitatum
Hamatum
D’après KAPANDJI I-A
Les ligaments du carpe
Le complexe articulaire du poignet comprend 33 ligaments, dont des ligaments intracapsulaires palmaires, des ligaments intra-capsulaires dorsaux et des ligaments interosseux.
Les ligaments interosseux scapho-lunaire et pyramido-lunaire sont de puissants ligaments
imposant une étroite solidarité entre ces trois os dont les mouvements se feront toujours dans
le même sens même s’ils n’ont pas toujours la même amplitude.
En flexion dorsale, le semi lunaire et le grand os basculent en arrière et le scaphoïde se
verticalise. En inclinaison radiale, le scaphoïde s’ horizontalise et inversement en inclinaison
cubitale, il se verticalise. Les trois os de la première rangée des os du carpe basculent
ensemble en avant ou en arrière. Néanmoins un mouvement supplémentaire de cisaillement se
produit au niveau de l’interligne scapho-lunaire.
La perte du couplage scapho lunaire se manifeste par une bascule palmaire du scaphoïde
qui s’horizontalise associé a une bascule en dorsi-flexion du semi lunaire.
Les ligaments extrinsèques du carpe
À la face palmaire :
-
Le ligament radio-scapho-lunaire est grêle, c’est un pédicule neuro-vasculaire.
- Le ligament radio-scapho-capital est un puissant ligament palmaire de la cohésion du
carpe, tendu contre le tubercule du scaphoïde qui le soulève en inclinaison radiale du poignet.
Il empêche la translation dorsale du pôle scaphoïdien proximal et est stabilisateur secondaire
du couple scapho-lunaire. Sa lésion peut être en cause dans les instabilités du scaphoïde.
- Le ligament radio-luno-triquétral constitue le segment antérieur de la fronde du
pyramidal de Khulmann. Il empêche la translation ulnaire du carpe. Sa lésion entraîne une
déstabilisation avancée de la région péri-lunarienne, ce qui favorise la luxation périlunaire du
carpe.
À la face dorsale
- Le ligament radio-carpien dorsal est radio-luno-triquétral. Il est connu comme le
composant dorsal de la fronde du pyramidal. Il est stabilisateur secondaire du carpe. Sa lésion
est aussi déstabilisante pour le carpe que la lésion des faisceaux palmaires radio-scaphocapital et scapho-trapézien. Il est lésé plus d’une fois sur deux dans l’instabilité du carpe, le
plus souvent en association avec le ligament scapho-lunaire interosseux, mail il peut
éventuellement être le seul ligament atteint.
- Le ligament intercarpien dorsal est le scapho-triquetral dorsal, se prolongeant sur le
trapèze
et
le
trapézoïde
dans
un
cas
sur
deux.
Il est le dernier stabilisateur secondaire du carpe. Avec le ligament radio-carpien dorsal, il
décrit pour Viegas un ligament radio-scaphoïdien dorsal en V transversal, qui prend relais sur
le triquetrum. Sa longueur résultante est variable, mais il est toujours tendu.
Un ligament direct radio-scaphoïdien serait soit détendu en position neutre pour permettre la
flexion du poignet, et inefficace, soit tendu en position neutre, interdisant la flexion.
Ce ligament en V transversal est toujours tendu quelle que soit la position de flexion ou
d’extension du poignet par variation de l’angle des branches du V, et quelle que soit
l’inclinaison radio-ulnaire du poignet en accompagnant les mouvements associés de flexion /
extension du scaphoïde.
Les ligaments intrinsèques du carpe
- Le ligament scapho-lunaire unit les deux os. Les fibres composant le ligament ne sont
pas réparties de façon symétrique. La portion dorsale du ligament, la plus fibreuses et la plus
épaisse, est la plus résistante. Il est considéré comme le stabilisateur principal du couple
scapho-lunaire. Sa lésion est quasi constante dans l’instabilité scapho-lunaire. Cette lésion
ligamentaire entraîne une flexion accrue du scaphoïde du 3 à 6°, une extension du lunatum de
5° est une translation palmo-dorsales du pôle proximal du scaphoïde de plus de 2 mm. Tang a
également noté la possibilité de déplacement du centre de rotation du poignet.
- Le ligament luno-triquétral possède aussi une asymétrie de ses fibres. En avant, cellesci sont plus épaisses et plus résistante à la traction. Elles verrouillent la translation palmaire
du lunatum. Les fibres dorsales sont les plus résistantes en torsion. Elles verrouillent la
translation dorsale du lunatum et verrouillent le mouvement de torsion par flexion-extension
différentielle entre les deux os. Sa lésion entraîne une instabilité luno-triquétrale.
- Le ligament scapho-triquétral palmaire évite la dissociation palmaire scaphotriquétrale, et indirectement scapho-lunaire. Il est probable qu’il maintienne la tête du
capitatum lors de l’extension du poignet.
- Le ligament scapho-capital est le deuxième point stabilisant le scaphoïde avec la
rangée carpienne distale. Il participe également à la matérialisation de l’axe de flexionextension du scaphoïde.
- Le ligament triquéto-capital est tendu de l’angle radial distal du triquetrum à la
corticale ulnaire du corps du capitatum. Il prend relais su l’hamatum et ses fibres se
prolongent au niveau du ligament ulno-lunaire pour former le ligament ulno-capital. Il est le
stabilisateur palmaire ulnaire de l’interligne médiocarpien.
- Le ligament scapho-trapézien est formé de deux portions disposées en forme de V à
pointe proximale et à attaches distales sur les faces palmaire et radiale du trapèze. Il est le
deuxième stabilisateur secondaire du couple scapho-lunaire avec le ligament radio-scaphocapital. Il est aussi l’un des deux points par lesquels passe l’axe de flexion-extension du
scaphoïde. Sa lésion associée à celle du ligament scapho-lunaire aggrave l’instabilité de
l’interligne scapho-lunaire.
- Le ligament annulaire antérieur transverse du carpe complète le dispositif. Sa section
s’accompagnerait d’une extension du scaphoïde accrue de 58% lors de la déviation ulnaire du
carpe, et probablement d’une augmentation des contraintes sur les autres ligaments.
Ligaments intrinsèques du carpe, en vue palmaire (à gauche) et vue dorsale (à droite)
Ligaments extrinsèques du carpe, en vue palmaire (à gauche) et vue dorsale (à droite)
D’après CAMUS E. et VAN OVERSTRAETEN L.
1 : Ligament scapho-lunaire
2 : Ligament radio-scapho-lunaire
lunaire
3 : Ligament luno-triqétral
4 : Ligament scapho-triquétral
triquétral
5 : Ligament radio-scapho-capital
capital
6 : Ligament scapho-trapézien
trapézien
7 : Ligament scapho-capital
8 : Ligament triquétro-hamato
hamato-capital
9 : Ligament capito-trapézien
10 : Ligament capito-trapézoïdien
trapézoïdien
11 : Ligament capito-hamatal
hamatal
12 : Ligament radio-lunaire
lunaire court
13 : Ligament ulno-lunaire
lunaire
14 : Ligament ulno-triquétral
triquétral
15 : Ligament radio-carpien
carpien dorsal
16 : Ligament inter-carpien
carpien dorsal
17 : Ligament annulaire antérieur du carpe
18 : Ligament radio-luno
luno-triquétral
2.2.3 Myologie
La main est le lieu d’insertion de nombreux muscles qui participent à la précision des
mouvements distaux.
On distingue les muscles extrinsèques et intrinsèques. La main reçoit les insertions distales
des muscles extrinsèques, les origines et corps musculaires se localisant plus proximalement
au niveau du bras ou de l’avant-bras.
2.2.3.1 Muscles extrinsèques
À la face antérieure
Les épitrochléens (flexion palmaire de la main) :
- Muscle fléchisseur radial du carpe
- Muscle long palmaire (formant l’aponévrose palmaire)
- Muscle fléchisseur ulnaire du carpe
- Muscle fléchisseur superficiel et profond des doigts
- Muscle long fléchisseur du pouce
À la face postérieure
Les épicondyliens (flexion dorsale de la main) :
- Muscles long et court extenseurs radiaux du carpe
- Muscle extenseur ulnaire du carpe
- Muscle extenseur commun des doigts
- Muscle extenseur du V
Avec également certains muscles du pouce dont le muscle long abducteur, et les court et
long extenseurs. Ainsi que le muscle extenseur de l’index (II).
L’un de ces muscles extrinsèques possède une insertion au niveau du carpe. En effet le
muscle fléchisseur ulnaire du carpe s’insère distalement au niveau de l’os pisiforme et
englobe même cet os dans son tendon.
2.2.3.2 Les muscles intrinsèques
Les muscles intrinsèques sont répartis en différentes classes selon leur localisation :
La loge thénar
Sur le bord radial, elle forme une masse musculaire à la base du pouce assurant sa mobilité.
Elle comprend :
- le muscle court abducteur du pollex
- le muscle court fléchisseur du pollex (2 faisceaux)
- le muscle adducteur et l’opposant du pollex.
La loge hypothénar
Sur la partie ulnaire de la main, elle assure la mobilité du V, l’auriculaire.
Elle comprend :
- le muscle court abducteur du V
- le muscle court fléchisseur du V
- le muscle opposant du V
La loge moyenne
Entre les éminences thénar et hypothénar, appelée aussi canal carpien, elle contient les
tendons des muscles fléchisseurs superficiel et profond des doigts ainsi que celui du long
fléchisseur du pouce, accompagnés par le nerf médian.
Il y a également les muscles intermédiaires situés dans le plan profond de la face palmaire
de la main.
Ce sont les lombricaux, les fléchisseurs des doigts, les interosseux palmaires (adducteurs
des doigts) et les interosseux dorsaux (abducteurs des doigts)
.
2.2.4 Nevrologie
L’innervation de la main est assurée par 3 nerfs différents :
- Le nerf radial (C6, C7, C8, Th1) qui innerve tous les muscles extenseurs de la main et
des doigts donc principalement la partie dorsale de la main.
- Le nerf médian (C6, C7, C8 ,Th1) qui est le nerf de la flexion palmaire de la main, il
innerve tous les muscles épitrochléens (sauf le muscle fléchisseur ulnaire du carpe et la partie
latérale du muscle fléchisseur profond des doigts) ainsi que la moitié des muscles thénariens
et lombricaux.
- Le nerf ulnaire (C8, Th1) qui innerve le muscle fléchisseur ulnaire du carpe et la partie
latérale du muscle fléchisseur profond des doigts ainsi que l’autre moitié de la loge thénar et
des lombricaux, la totalité de la loge hypothénar ainsi que les muscles interosseux.
2.2.5 Angiologie
La vascularisation de la main se fait par les artères radiale et ulnaire, qui sont issues de
l’artère humérale. Ces deux artères forment au niveau de la main les arcades palmaires
superficielles et profondes assurant la perfusion de la main et des doigts.
Les artères
Les anastomoses de l’artère radiale et ulnaire donnent trois arcades :
-
Arcade palmaire superficielle :
Placée à l’extrémité distale des métacarpiens ; résulte de l’anastomose de l’artère ulnaire
avec l’artère radiale palmaire ; qui naît de l’artère radiale au moment où elle contourne la face
latérale du poignet pour devenir postérieure et continue son trajet.
Elle est située en avant des tendons des muscles fléchisseurs des doigts et des branches
terminales des nerfs médian et ulnaire.
Elle donne naissance aux artères digitales palmaires des 4 derniers doigts.
-
Arcade palmaire profonde :
Placée à l’extrémité proximale des métacarpiens et formée par l’anastomose de l’artère
radiale avec l’artère ulnaire palmaire naissant de l’artère ulnaire au niveau de l’extrémité
inférieure du pisiforme, puis s’enfonce dans l’éminence hypothénar.
Elle est recouverte en avant par les tendons du fléchisseur commun des doigts et
l’aponévrose palmaire profonde.
L’arcade palmaire profonde donne 3 groupes de collatérales : les branches ascendantes ou
articulaires, les branches postérieures ou perforantes et les branches de l’art interosseuse
palmaire.
-
Arcade dorsale du carpe :
Formée par l’anastomose entre l’artère dorsale du carpe qui naît de l’artère radiale au
niveau de la tabatière anatomique. L’artère dorsale du carpe naît de l’artère ulnaire au-dessus
de l’olécrâne, contourne cette dernière et gagne la face dorsale du poignet.
Elle donne les rameaux carpiens ostéo-articulaires, les artères interosseuses dorsales des
ème ème
2 , 3 et 4ème espaces interosseux ainsi que l’artère collatérale médiale du petit doigt.
-
Artères des doigts :
Les artères dorsales sont grêles et ne dépassent pas la moitié de la 2ème phalange (P2).
Les artères palmaires sont volumineuses, sur la face latérale des doigts, elles donnent un
rameau palmaire et des rameaux dorsaux.
Les veines
Pour les doigts, on dispose d’un réseau dorsal qui donne naissance aux veines
superficielles du membre supérieur (elle commence par un réseau veineux péri-unguéal plus
précisément par la veine péri-unguéale) ainsi que d’un réseau palmaire, qui est moins
développé.
Au niveau de la main, il y a le réseau dorsal où les veines digitales donnent les veines
métacarpiennes et forment l’arcade veineuse dans laquelle se jette la veine céphalique du
pouce et la veine salvatelle du V. De cette arcade partent la veine radiale superficielle et
accessoire ainsi que la veine ulnaire superficielle.
Le réseau palmaire de la main avec les veines palmaires est moins développé que le réseau
dorsal et s’y jette.
3. MATERIEL ET METHODES
3.1 Matériel
3.1.1 Sujets
-
Sujet n°1, de 77 ans, de sexe masculin, frais. Main droite
Sujet n°2, de 87 ans, de sexe masculin, frais. Main gauche
3.1.2 Instruments
- manche de bistouri n°4 et lame 23
- pinces à disséquer
- ciseaux
- pinces à clamper
- matériel pour injection : cathéter, seringue, latex liquide rouge, lunettes de protection,
acide acétique pour consolider le latex, cathéters
- matériel pour la conservation des pièces : récipient contenant du formol dilué avec de
l’eau.
3.2 Méthodes
3.2.1 Prélèvement des pièces anatomiques
J’ai prélevé mes pièces anatomiques de deux manières.
En effet pour la première j’ai incisé au niveau du tiers distal, deux tiers proximal de l’avant
bras. Tandis que pour la seconde j’ai prélevé l’avant-bras entier de mon sujet, en désarticulant
le coude afin de procéder à l’injection. Une fois l’injection effectuée j’ai incisé dans la même
zone que pour ma précédente pièce.
3.2.2 Dissection
Cranial
Cranial
Médial
Latéral
J’ai procédé à des dissections plan par plan, de la main et de la région distale de l’avantbras, suivant les incisions suivantes représentées sur les photographies. J’ai dans un premier
temps résequer la peau et les masses musculaires, cela me permettant d’apprécier la
vascularisation et l’innervation de la main. J’ai ensuite réséquer les nerfs et vaisseaux ainsi
que les tendons de façon à me rapprocher de la région osseuse du carpe et donc des ligaments
carpiens.
3.2.3 Injection de la pièce anatomique
J’ai procédé à l’injection au niveau de l’artère ulnaire, en vérifiant le retour du latex par
l’artère radiale.
Après dissection du pli du coude jusqu’à la bifurcation de l’artère brachiale en artères
ulnaire et radiale, j’ai incisé ces deux artères et introduit un cathéter dans chacune d’elles, en
prenant soin de circonscrire les cathéters afin d’éviter au latex de ressortir par ces incisions.
J’ai alors injecté le latex dans l’artère ulnaire, jusqu’à ce qu’il ressorte au niveau de l’artère
radiale, vérifiant ainsi l’injection de la totalité des vaisseaux de la main.
Aussitôt le latex injecté, j’ai introduit la solution d’acide acétique par les cathéters afin de
catalyser la coagulation du latex.
Ensuite j’ai laissé la pièce pendant environ 15 minutes avant de pourvoir entamer ma
dissection.
4. RESULTATS
4.1 Dissections de la face palmaire du carpe
Cranial
Médial
Tendon du fléchisseur ulnaire
du carpe
Tendon du long
fléchisseur du pollex
Tendons du fléchisseur commun
superficiel des doigts
Cranial
Avant
Ligament capito-hamatal
Cranial
Médial
Pisiforme
Ligament triquetrohamato-capital
Ligament scapho-capital
Ligament capito-trapézoïdien
Artère radiale
Tendon du muscle long abducteur du pollex
Tendon du muscle fléchisseur ulnaire du carpe
Muscle court abducteur du pollex
Arcade palmaire superficielle
Muscle abducteur du V
Cranial
Latéral
Artère radiale
Artère ulnaire
Nerf médian
Nerf ulnaire
Branches du nerf médian
Cranial
Latéral
Cranial
Latéral
Arcade palmaire
profonde
Ligament
radié du carpe
Le ligament radié du carpe part du capitatum ou grand os et irradie jusqu’aux 2ème, 3ème et
4 métacarpiens ainsi que jusqu’à tous les autres os du carpe sauf le lunatum et le trapèze.
ème
Pisiforme
Ligament triquetrohamato-capital
Crochet de l’hamatum
Cranial
Latéral
Tendons du fléchisseur
commun superficiel des doigts
Cranial
Latéral
Ligament triquetrohamato-capital
Ligament capito-hamatal
Tendons du muscle
fléchisseur commun
profond des doigts
4.2
.2 Dissection de la face dorsale du carpe
Radius
Ulna
Ligament radio-lunotriquetral dorsal
Cranial
Latéral
Ligament scapho-triquetral
dorsal
Cranial
Médi
Médial
Ligament radio-lunotriquetral dorsal
Tendon du muscle long
extenseur radial du carpe
Ligament scapho-triquetral
scapho
dorsal
5. DISCUSSION
5.1 Rôle des ligaments du carpe dans la biomécanique carpienne
La biomécanique du carpe est très complexe, c’est la combinaison entre :
-
-
la morphologie des os du carpe
les mouvements des os du carpe
la direction, l’insertion, la longueur et la résistance des ligaments
la qualité de la capsule
les tendons traversant le carpe
la position du poignet lors des mouvements
la direction de la force de contrainte
Tout traumatisme ou toute affection entraînant soit une modification de la morphologie
osseuse, soit une perturbation de l’inclinaison articulaire ou encore une lésion de l’intégrité
des ligaments, va aboutir à un déséquilibre entre les différentes structures du carpe qu’on
appelle aussi instabilité.
Il existe une convexité des surfaces articulaires du scaphoïde, du lunatum et du triquetrum.
Ces os sont maintenus, en proximal par du tissu fibro-cartilagineux.
Ils sont solidarisés par les ligaments interosseux formant le condyle carpien. Celui-ci a
tendance à glisser sur une surface plus au moins plane, formée par l’extrémité inférieure du
radius et le complexe triangulaire fibro-cartilagineux.
Cette surface a une inclinaison ulnaire et palmaire.
À ce glissement s’opposent les ligaments radio carpiens antérieurs et postérieurs, en raison
de leur résistance et de leur orientation de haut en bas et de dehors en dedans.
La lésion de ces ligaments facilite le glissement des os du carpe en dedans et en avant.
Ence qui concerne le ligament scapho-lunaire, lors de la dorsiflexion maximale, le
scaphoïde et le lunatum subissent des mouvements de rotation avec des amplitudes
différentes, créant un espace inter-osseux limité par le ligament scapho lunaire palmaire.
Lors du mouvement inverse, c’est le ligament scapho-lunaire dorsal qui limite cet espace
interosseux.
Représentation schématique de la direction rotatoire de la rangée proximale du carpe, lors des
mouvements d’inclinaisons. A, de la position neutre à la déviation radiale du poignet : les trois os de
la rangée proximale se fléchissent avec une déviation minime. B durant la déviation ulnaire : il y a
une extension, déviation ulnaire et une pronation minime.
D’après GARCIAS-ELIAS M., GEISSLER WB.
5.2 Les luxations péri--lunaires du carpe
5.2.1 Les luxations périlunaires « pures » du carpe
Elles se composent des :
- Luxations
uxations rétro lunaires, très fréquentes.
- Luxations
uxations anté lunaires, exceptionnelles.
Les luxations rétrolunaires du carpe
Le capitatum, avec le reste des os du carpe, se déplace en postérieur par rapport au
lunatum. Soit le lunatum reste
reste sous le radius, conservant ses deux freins antérieur et
postérieur. Soit il subit une bascule dont l’importance
l importance peut aller de quelques degrés à
l’énucléation totale.
La classification Witvoet et Allieu semble appropriée à ce type de lésion. Ils décrivent
décrive
trois types :
- Type I : le lunatum a conservé ses rapports normaux avec le radius et les deux freins
sont intacts.
- Type II : le frein postérieur est rompu, le lunatum peut alors tourner sur 2 axes,
transversal et vertical.
- Type III : rare, les deux freins sont rompus. Le lunatum est complètement libre et
voué inéluctablement à la nécrose.
La classification de Garcia-Elias
Garcia
et Geissler propose trois types de luxations antérieures
du lunatum :
- Type I : luxation
uxation inférieure à 90°.
- Type II : luxation supérieure à 90° avec conservation du frein antérieur
- Type III : énucléation du lunatum avec rupture du frein antérieur.
La luxation anté-lunaire
lunaire du carpe
C’est une forme anatomo--pathologique exceptionnelle dont le mécanisme n’a
n pas encore
était élucidé. Elle est rapportée par certains auteurs.
Le capitatum, avec le reste des os du carpe, passe en avant du lunatum. Ce dernier reste
sous le radius ou bascule en postérieur.
Radiographies montrant deux instabilités carpiennes
carpiennes avec une bascule ventrale du lunatum (à
gauche) et une bascule dorsale du lunatum (à droite)
5.2.2 Les fractures-luxations périlunaires du carpe
Ill faut tout d’abord distinguer :
- Les fractures « essentielles »,, dont le nom caractérise la lésion (trans-scaphoïdien,
(trans
trans-styloïdienne,
styloïdienne, trans-triquetrum,
trans
trans-capitate
capitate ou leurs combinaisons)
- Les petites fractures d’accompagnement,
d
telles que : la fracture ostéochondrale du
dôme du capitatum, l’avulsion
l
de la styloïde radiale, l’avulsion
avulsion du pôle antéroantéro
supérieur du triquetrum, ou encore l’avulsion
l avulsion de la styloïde ulnaire.
Les fractures-luxations
luxations rétrolunaires
Sans fracture du scaphoïde :
- fracture luxation trans stylo rétrolunaire(LTSTRL)
- fracture luxation trans stylo capito lunaire (LTSTCRL).
- fracture luxation trans stylo triquetro retrolunaire (LTSTTQRL)
Avec fracture du scaphoïde :
- La luxation
uxation trans scapho rétrolunaire dite « pure » (LTSCRL) :
Laa ligne de dislocation passe à travers
tra
le scaphoïde le séparant enn une partie proximale qui
reste attachée au lunatum et bascule avec lui en antérieur, si le ligament scapho lunaire est
intact. Et en une partie distale qui se luxe en rétro lunaire, avec le reste des os du carpe.
La zone du scaphoïde la plus fréquemment
fréquemmen fracturée est la partie moyenne ou isthmique ou
col (70%).
- La luxation trans-scapho
scapho-rétrolunaire
lunaire associées aux fractures du reste des os du carpe :
• luxation trans-stylo
stylo-scapho-rétrolunaire
lunaire du carpe (LTSTSCRL)
• luxation trans-scapho
scapho-capito-rétrolunaire du carpe ou « syndrome de Fenton »
• luxation trans-scapho
scapho-triquetro-retrolunaire (LTSCTQRL)
• luxation trans-stylo
stylo-scapho-triquetro-retrolunaire
retrolunaire (LTSTSCTQRL)
• luxation trans-stylo
stylo-scapho-rétrolunaire
lunaire du carpe (LTSTSCRL)
• luxation trans-scapho
scapho-capito-rétrolunaire du carpe ou « Syndrome de Fenton »
• luxation trans-scapho
scapho-triquetro-retrolunaire (LTSCTQRL)
• luxation trans-stylo
stylo-scapho-triquetro-retrolunaire
retrolunaire (LTSTSCTQRL)
Les fractures-luxations
luxations antélunaires du carpe
Ce sont des lésions
ons exceptionnelles.
Cette forme est associée particulièrement aux fractures du scaphoïde, de l’hamatum, du
trapèze et parfois à une fracture du lunatum lui-même.
lui
L’association
association avec le syndrome de Fenton est très rare.
Bilan radiologique d’une luxation trans-scapho-périlunaire
périlunaire dorsale de stade 1
6. CONCLUSION
L’étude anatomique descriptive des ligaments du carpe, par le biais de dissections et
d’images radiologiques, nous apporte des éléments et nous aide à appréhender leurs rôles
notamment dans la stabilité de l’articulation du poignet.
La région anatomique du carpe est une zone complexe d’un point de vue anatomique,
présentant de nombreuses irrégularités osseuses, cela rendant les dissections parfois difficiles.
Mais cette région, malgré sa complexité, a un rôle clé dans le mouvement de préhension mais
pas seulement, elle est essentielle à la vie quotidienne de l’homme.
La réalisation de mes travaux de dissection et de rédaction de ce mémoire m’ont beaucoup
apporté, notamment grâce à la richesse de ce sujet et à mon intérêt personnel pour l’anatomie,
en particulier celle de la main. Cependant, il ne m’a pas toujours été aisé de mettre en valeur
cette région des ligaments du carpe, celle-ci se situant en regard d’une multitude d’éléments
anatomiques, dans une zone peu propice à la réalisation de fines dissections.
REFERENCES
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KAPANDJI I-A. Physiologie articulaire ; schémas commentés de mécanique humaine.
Tome I. Membre supérieur. 6ème édition
LANGMAN J., Embryologie médicale, 7ème édition, Pradel, 2003
LARSEN WJ., Embryologie humaine, 2ème édition, De Boeck, 2003
NETTER FH., Atlas d’anatomie humaine, 4ème édition, Masson, 2007
Les Ligaments du Carpe
Laboratoire d’Anatomie – Faculté de Médecine de Nantes
BUT
L’objectif de cette étude anatomique descriptive est de mettre en évidence les ligaments du
carpe afin d’appréhender leur répartition carpienne, et de définir leur rôle essentiel notamment
dans la stabilité de l’articulation du poignet.
MATERIEL ET METHODES
Des dissections de deux mains ont été réalisées, droite et gauche, sur deux sujets différents.
L’une des pièces anatomiques ayant été injectée au latex afin de mettre en évidence la
vascularisation de la région du carpe.
RESULTATS
Les ligaments du carpe, se répartissent à la face palmaire et à la face dorsale du carpe, ils se
divisent en ligaments extrinsèques et intrinsèques. Les ligaments du carpe se situent
majoritairement au niveau palmaire et intra-capsulaire.
Ils sont des freins passifs permettant les mouvements intra et inter-rangées en conservant la
cohérence spatiale du carpe.
La rangée proximale des os du carpe ne possède aucune insertion musculaire, sa stabilité
dépend donc essentiellement des ligaments du carpe comme le ligament radio-scapho-capital
qui est un des puissants stabilisateurs du carpe.
CONCLUSION
Les ligaments du carpe ont une double fonction qui consiste en un juste équilibre entre les
contraintes nécessaires au maintien de la stabilité du poignet et la grande maniabilité qui
caractérise cette région.
Leur importance dans la stabilité du poignet est indéniable, une lésion ligamentaire pouvant
entraîner une instabilité de la région carpienne. Ces instabilités du carpe sont handicapantes
dans la vie de tous les jours car elles limitent l’amplitude des mouvements distaux du membre
supérieur.
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