UNIVERSITE DU HAVRE
UFR DE LETTRE ET SCIENCES HUMAINES
Mémoire d’habilitation à diriger des recherches
Présentée et soutenue publiquement par
Jérôme LOMBARD
Le Havre
Le 21 juin 2011
Transports d’ici, transports d’ailleurs :
Du Sénégal à l’Afrique de l’Ouest
Volume 1
Mémoire de titres et travaux
Jury
M. Benjamin STECK, professeur de géographie, Université du Havre
Mme Sylvie BREDELOUP, Directrice de recherches à l’IRD, socio-anthropologue
M. Athanase BOPDA, professeur de géographie, Université du Havre
M. Babacar FALL, professeur d’histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar
M. Michel LESOURD, professeur de géographie, Université de Rouen
M. Jean-Luc PIERMAY, professeur de géographie, Université de Strasbourg
M. Roland POURTIER, professeur de géographie, Université de Paris 1
Transports d’ici, transports d’ailleurs :
du Sénégal à l’Afrique de l’Ouest
Volume 1
Vingt ans durant : les lignes et les
courbes d’un parcours de recherche
Hommages, souvenirs et remerciements
Quand Paul Pélissier est décédé au printemps 2010, j’ai vu défiler quelques moments de ma
vie de chercheur. J’ai repensé à sa proposition, en juillet 1984, de m’attribuer une bourse de thèse
à la condition qu’un autre candidat qu’il soutenait obtienne le CAPES et me laisse la place
vacante. Le jour des résultats, j’étais devant le ministère de l’Education nationale, à Paris, pour
vérifier que cette personne était bien reçue. Deux ans plus tard, il m’a fait venir dans son bureau et
m’a annoncé qu’il avait trouvé quelques fonds pour financer une de mes missions au Sénégal,
histoire que je reprenne mes enquêtes en pays sereer. Le jour de la soutenance, en janvier 1988,
cet homme qui m’impressionnait, surtout quand il gardait ses lunettes de soleil durant la dizaine
d’entrevues que j’ai eues avec lui, est arrivé en retard. Cela ne l’a pas empêché de défendre
ardemment mon projet et de me « tendre quelques perches » quand j’hésitais. Je le revois, lors du
pot de remerciement, discuter avec mon père, soulagé pour moi et déjà ailleurs. Je ne l’ai jamais
recroisé ou, peut-être, une ou deux fois, à l’Institut de géographie. Néanmoins, tous les deux ans
environ, nous échangions des mots, des lettres, des cartes postales, à l’occasion des vœux, de la
naissance de mes filles, d’un voyage au Sénégal. Un de ses billets, en 2000, m’annonçait qu’il
était à Saint-Louis pour un colloque. En 2008, il me répondait qu’il avait parcouru avec intérêt
l’ouvrage que j’avais coédité sur la mondialisation. C’était un grand monsieur, qui va manquer à la
géographie africaine comme il manque déjà aux analyses sur le monde rural sénégalais, cet
univers qu’il a parcouru dès les années 1950 et qui demeure un peu oublié aujourd’hui.
Si je pense à Paul Pélissier avec lequel j’ai dialogué durant 25 ans, je place à ses côtés Joseph
Diatte, l’infatigable compagnon des enquêtes menées dans le Sénégal rural, celui qui m’a initié à
la compréhension de la société sereer, à sa géographie, celui qui a attendu avec moi dans la nuit
de Fatick les camions des transporteurs que nous voulions interroger, celui qui demandait chaque
jour à son épouse de préparer un repas de midi pour notre retour, même si nous arrivions à dix-
sept heures, celui qui est retourné en 2004 aux Terres neuves, dans l’est du pays, là où il avait
officié dans les années 1970 à l’installation des colons et qui, devant moi, n’a plus reconnu cette
terre défigurée par les charbonniers et brisée par la faillite de l’économie arachidière. Il est décédé
un soir de novembre 2005 et a emporté nos souvenirs communs. Avec lui, je pourrais mentionner
Emilie Ndiaye, Takhy Diop, Ernest Faye, Emile Ndiaye, Michel Ndiaye, Antoine Ndour, Oumar Sall,
tous compagnons de fortune à l’ORSTOM et à l’IRD, qui m’ont aidé, conseillé, disputé, soigné.
Les collègues de l’époque, les hôtes, les amis, Chantal Blanc-Pamard, Charles Becker,
Jacques Faye, André Lericollais, Jean-François Werner, ont été rejoints, lors de mon passage à
l’INRETS, par Sylvie Abours, Sylvie Bredeloup, Marielle Cuvelier, Geneviève Marotel, Etienne
Henry, Xavier Godard, Patrick Hamelin, Pascal Mauny, Patrick Niérat, Christophe Rizet, avec
lesquels j’ai partagé nombre de questions, hésitations et voyages sur les transports en Europe et
en Afrique. A ceux-là sont venus se mêler les collègues et amis du Sénégal, du Burkina Faso, de
Mauritanie, Cheikh Oumar Ba, Momar Coumba Diop, Ndiacé Diop, Mohamed Diyah, Abdoulaye
« Kédian » Keita, Pape Sakho, Cheikhou Issa Sylla, Mohamadou Zongo, puis ceux de France,
Sophie Bava, Armelle Choplin, Marion Viel, Jean-Louis Chaléard, Frédéric Dumont, Emmanuel
Grégoire, Michel Lesourd, Géraud Magrin, Olivier Ninot. S’y sont joints ceux des Etats-Unis ou
d’ailleurs, en particulier Dominique et Byron Cannon. Tous m’ont transformé et tous doivent ici être
remerciés.
Mention spéciale doit être faite aux instituts et aux équipes qui m’ont accueilli durant plus de
vingt ans. L’INRETS d’abord, à Villeneuve d’Ascq, et l’équipe TRACES de Guy Joignaux, où j’ai
commencé en 1991 comme chargé de recherche ; l’UMR TEMPS réunissant en 2000, à Dakar
puis à Paris, boulevard Jourdan, IRD et Ecole normale supérieure, sous la houlette d’Hervé Théry ;
l’UMR LPED, au Centre Saint-Charles à Marseille, et les deux directeurs que j’ai côtoyés, Patrick
Livenais puis Richard Lalou ; enfin, l’UMR PRODIG à laquelle s’est adjoint l’IRD en 2010, à Paris
rue Valette et à Bondy, et son directeur, Thierry Sanjuan.
Une grande reconnaissance à Roland Pourtier qui a suivi tout le déroulement de ce travail
depuis 2006 et qui en a lu et critiqué les deux premières versions. Un grand merci à Benjamin
Steck, croisé il y a plus de quinze ans à Saint-Dié, recroisé en 1996 au bord du Congo dans l’hôtel
Mbamou de Brazzaville, puis au Sénégal ou à Lille, et qui, à l’orée de 2011, a finalisé l’organisation
et la présentation de ce travail à l’Université du Havre.
Benjamin Steck pour le premier, Momar Coumba Diop pour le second, m’avaient prévenus :
Athanase Bopda de l’Université du Havre et Babacar Fall, qui ont accepté d’être membres du jury,
seront contents de venir t’écouter. Ils sont là et je les en remercie, tout comme je suis
reconnaissant à Jean-Luc Piermay que j’ai rencontré à Dakar, à Paris ou à Mons en Belgique
d’avoir accepté d’être présent pour cette soutenance.
Il y a enfin les femmes et les demoiselles de ma vie, Dominique, Madeleine, Emma et Violette,
que j’ai réussi à emmener pour quatre ans au Sénégal, entre 2000 et 2004, qui n’ont cessé de dire
que j’aggravais mon « cas », à force de raconter le pays que j’avais connu quinze ans auparavant
et qui, pourtant, ont fait de cette contrée une seconde patrie. Qu’elles soient ici embrassées.
Remerciements particuliers aux collègues de l’IRD Bondy : Stéphanie Guislain du secteur
cartographie, qui a repris les cartes du volume 3 ; Annick Aing, photographe, qui a retravaillé
toutes les planches des différents documents ; enfin l’antenne de l’UMR Prodig et Vildan Dogan,
sa gestionnaire.
Curriculum Vitae
LOMBARD Jérôme
09 avril 1961
CR 1 à l’IRD
Affectation : UMR PRODIG (responsable : Thierry Sanjuan), Centre France Nord Bondy, depuis le
01 janvier 2010
DIPLOMES ET TITRES ACQUIS
1988 Thèse de 3°cycle de géographie, Université de Paris X Nanterre (UPX), Directeur
: M. Paul
Pélissier, mention Très honorable. Jury : Philippe Couty (ORSTOM), Alain Dubresson (UPX), André
Lericollais (ORSTOM), Paul Pélissier (UPX).
1983 DEA de géographie, Université de Paris X Nanterre
1982 Maîtrise de géographie, Université de Paris X Nanterre
RÉSUMÉ DES TRAVAUX ET ACTIVITES ANTERIEURS
Des paysans sénégalais aux migrants transporteurs africains et aux transporteurs européens
, du
Sénégal au nord de la France, mes travaux n’ont cessé
de fouiller la relation entre circulations,
mobilités individuelles, construction territoriale, rapports de pouvoir, que ce soit à l’échelle du terroir,
du quartier, de la ville, d’une région, d’un État ou d’un continent.
Recherche : L’analyse du territoire de l’entrepreneur de transport, plus ou moins étiré dans l’espace,
plus ou moins construit de lieux référents, a été une entrée pour comprendre le m
onde de relations
dans lequel ce dernier s’insère. Il permet d’entrapercevoir les relations que chaque transporteur
élabore pour se repérer et se mouvoir dans le monde. Ces territoires personnels rencontrent ceux
des pouvoirs territoriaux (municipalité, État, regroupement d’États). Les systèmes de transport
traduisent la volonté des hommes de se mouvoir ou de transporter et la capacité d’aménager et
d’organiser des pouvoirs territoriaux. Ils révèlent aussi la propension de certaines populations, les
migrant
s internationaux par exemple, à interférer en tant qu’acteurs des circulations dans le
développement desdits systèmes. Leurs allées et venues constituent une économie émergente
embrassant un espace de la taille du continent africain ou d’une partie de continent. Se met en place
une structuration spatiale transnationale : les capitales, les villes frontalières,
les axes de transport
ont une fonction de polarisation des flux de personnes et de transport et sous-
tendent un processus
accentué de différenciation spatiale.
Autres activités principales (depuis 1984)
- Depuis 2010 : Membre élu du Conseil d’unité de PRODIG.
- Depuis 2008 : « Parrain » de deux chargés de recherches IRD de 2nde classe
- 2007-2010 : Membre du comité des experts, Département Soutien For
mation (IRD) / Membre de
Commissions de spécialistes de géographie et de comités de sélection (universités françaises).
- 2007 : Responsable de la réponse du LPED à l’appel d’offres ANR Les Suds aujourd’hui I.
- Depuis 2006 : Membre du comité Espace Populations Sociétés (http://eps.revues.org)
- 2006-2009 : Affecté au LPED Marseille (dir. P. Livenais ; R. Lalou)
- 2006-2008 : Éditeur scientifique de deux ouvrages.
- 2000-2005 : Affecté à l’IRD Sénégal puis à l’ENS Paris, UMR IRD/ENS Temps (dir. Hervé Théry)
- 2001-2003 : Expert OIM
- 1997-1998 : Expert FAO
- 1997-2000 : Membre élu de la Commission d’évaluation des chercheurs de l’INRETS
- 1991-2000 : Chargé de recherche INRETS Villeneuve d’Ascq (France).
- 1989-1990 : Chargé d’étude IRAM Paris
- 1984-1988 : Allocataire puis Volontaire du service national actif (VSNA), ORSTOM Sénégal.
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