Histoire des arts Arts et propagande art du langage Faites une

Histoire des arts
Arts et propagande
art du langage
Faites une rapide recherche sur l'auteur choisi. Présentez-le en quelques phrases.
Présentez le texte et faites une synthèse de vos réponses en la reliant (par continuité ou par opposition) aux
autres documents.
 Matin brun, Pavloff, 1998.
(pour ceux qui ne se souviennent pas, contrôle final du chapitre I sur la nouvelle )
1- Quels sont les différents moyens utilisés par l'Etat pour appliquer et faire intégrer ses nouvelles lois ?
2- En quoi l'auteur dresse-t-il aussi une critique de la population ?
 Antigone, Anouilh, 1944.
Lire l'oeuvre.
1- En quoi Antigone est-elle le symbole de la Résistance face à Créon, lui-même symbole de l'Etat ?
2- Dans quelle mesure cette tragédie s'inscrit-elle en opposition avec le pouvoir mis en place à l'époque ?
( quand a-t-elle été écrite ? Quel est le contexte historique ? Qu'a voulu signifier Anouilh en écrivant cette
tragédie ?)
 Claude Gueux, V. Hugo, 1834.
Attention, cette nouvelle date de 1834. Elle ne correspond donc pas au programme de l'histoire des arts (20e
siècle uniquement) Cependant, vous pouvez parfaitement présenter cette oeuvre du 19e siècle comme une
introduction à la littérature engagée du 20e siècle.
1- De quoi s'est inspiré Hugo pour écrire cette oeuvre ?
2- Qu'a-t-il voulu montrer ? Qu'a-t-il voulu combattre ?
3- Relisez la lettre du négociant (première page du livre ) : quel est le pouvoir de la littérature ?
4- Hugo a-t-il selon vous contribué à l'évolution des moeurs et à l'abolition de la peine de mort (abolie en
France en 1981 par R. Badinter sous la présidence de F. Mitterrand) ?
 Robert Desnos, "Etat de veille", Destinée arbitraire, 1942
Poème "Demain", p.172 du manuel de français.
Questions 1, 2,4 et 5 p.172
« Demain »
Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.
Robert Desnos, 1942
Repris dans Robert Desnos, Destinée arbitraire, Paris, Gallimard, 1975
Un poème très simple en apparence puisqu’il est court et utilise un lexique courant, des images simples (le
topos du temps, l’opposition du jour et de la nuit, etc.). Le rythme naît de sa forme classique. On retrouve ici le
souci de Desnos de toucher tous les milieux, du plus érudit au plus populaire.
La référence au contexte particulier de l’Occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale est donnée
uniquement par les dates d’écriture et de parution de l’œuvre. La spécificité de cette situation s’efface derrière
l’universalité du message. Il s’agit de s’adresser à tous les hommes, de tout temps et en tout lieu, dès qu’ils sont
confrontés à la nécessité de résister contre l’oppression.
Enfin, le mystère énonciatif et les libertés que prend le poète avec le rythme des vers lui permettent aussi
d’échapper à la censure : sans désigner directement, il porte l’accent sur certains mots lourds de sens en jouant
sur la césure, les rejets et la rime. Chacun trouve alors la résonance qu’il veut au poème, sans que le poète ne
puisse pour autant être attaqué.
 « Je trahirai demain », M. Cohn
Questions :
1/ Quelles sont les figures de style utilisées pour désigner les bourreaux ? Comment les interprétez-vous ?
2/ Quel est ici le sens du mot "trahir" ?
Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.
Marianne Cohn, 1943
Marianne Cohn est née à Mannheim en 1922, dans une famille d’universitaires de gauche d’origine juive mais
plutôt détachée de la tradition juive et fortement assimilée. Cette famille est bouleversée par l’irruption du
nazisme. Entre 1934 et 1944, elle connaît plusieurs exils : la famille part pour l’Espagne, Marianne et sa soeur
sont envoyées à Paris.
Dès 1941, la jeune Marianne entre en résistance puis participe à la construction du MJS (mouvement de la
jeunesse sioniste). De septembre 1942 à janvier 1944, sous le pseudonyme de Colin, elle a pour tâche de faire
passer des enfants juifs vers la Suisse.
Arrêtée en 1943, elle est relâchée au bout de trois mois. C’est de cette période que l’on date – sans en être
absolument sûr – la composition du poème « Je trahirai demain ».
Le 31 mai 1944, elle est à nouveau arrêtée à Annemasse (probablement dénoncée) alors qu’elle a en charge une
trentaine d’enfants et que seulement 200 mètres les séparent de la frontière suisse. Malgré la torture, elle ne
livre aucune information à la Gestapo et refuse la proposition d’évasion de son réseau par crainte des
représailles sur les enfants. Emmenée dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944 par la Gestapo, elle est assassinée à
coups de bottes et de pelles.
 G. Orwell, La ferme des animaux, 1945.
Attention, auteur anglais.
1- Quels sont les différents moyens établis par l'auteur pour faire une critique du totalitarisme ?
2- Quelle vision donne-t-il du pouvoir ?
 Le Déshonneur des poètes, B.Péret, 1945
« Je ne veux pour exemple de ce qui précède qu’une petite brochure parue récemment à Rio de Janeiro :
L’honneur des poètes ,qui comporte un choix de poèmes publiés clandestinement à Paris pendant l’occupation
nazie. Pas un de ces « poèmes » ne dépasse le niveau lyrique de la publicité pharmaceutique et ce n’est pas un
hasard si leurs auteurs ont cru devoir, en leur immense majorité, revenir à la rime et à l’alexandrin classiques.
La forme et le contenu gardent nécessairement entre eux un rapport des plus étroits et, dans ces « vers »,
réagissent l’un sur l’autre dans une course éperdue à la pire réaction. Il est en effet significatif que la plupart de
ces textes associent étroitement le christianisme et le nationalisme comme s’ils voulaient démontrer que dogme
religieux et dogme nationaliste ont une commune origine et une fonction sociale identique. Le titre même de la
brochure, L’Honneur des poètes, considéré en égard de son contenu, prend un sens étranger à toute poésie. En
définitive, l’honneur de ces « poètes » consiste à cesser d’être des poètes pour devenir des agents de publicité.
Il y aurait encore beaucoup à dire de la liberté si souvent évoquée dans ces pages. D’abord, de quelle
liberté s’agit-il ? De la liberté pour un petit nombre de pressurer l’ensemble de la population ou de la liberté
pour cette population de mettre à la raison ce petit nombre de privilégiés ? De la liberté pour les croyants
d’imposer leur Dieu et leur morale à la société, tout entière et de la liberté pour cette société de rejeter Dieu, sa
philosophie et sa morale ? La liberté est comme un « appel d’air » disait André Breton, et pour remplir son rôle,
cet appel d’air doit d’abord emporter tous les miasmes du passé qui infestent cette brochure. Tant que les
fantômes malveillants de la religion et de la patrie heurteront l’aire sociale et intellectuelle sous quelque
déguisement qu’ils empruntent, aucune liberté ne sera concevable : leur expulsion préalable est une des
conditions capitales de l’avènement de la liberté. Tout « poème » qui exalte une « liberté » volontairement
indéfinie, quand elle n’est pas décorée d’attributs religieux ou nationalistes, cesse d’abord d’être un poème et
par suite constitue un obstacle à la libération totale de l’homme, car il le trompe en lui montrant une « liberté »
qui dissimule de nouvelles chaînes. Par contre, de tout poème authentique s’échappe un souffle de liberté
entière et agissante, même si cette liberté n’est pas évoquée sous son aspect politique et social, et par là,
contribue à la libération effective de l’homme. »
Pour comprendre ce texte, il faut savoir que certains poètes de la 2e guerre mondiale ont voulu se dresser
contre le Gouvernement de Vichy et ont exprimé leur désaccord à travers la poésie, en publiant
clandestinement – censure oblige – un recueil de poèmes intitulé L'honneur des poètes.
1- A quoi s'oppose Benjamin Perret ? Observer le titre de son texte.
2- Quelle est la fonction de la littérature selon lui ?
3- Que pensez-vous de l'opinion de Perret ?
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