L’enquête terrain en Ethiopie diffère de celles réalisées dans
les autres pays dans la mesure où elle est le fruit d’un
partenariat fécond entre la coopération allemande
(notamment la Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
ou GTZ) qui intervient en tant qu’assistance technique des
autorités éthiopiennes dans la structuration et la mise en
œuvre de la réforme de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle (ETFP) et la coopération française
et plus précisément l’Agence Française de Développement,
qui est le maître d’œuvre de l’étude globale sur la formation
professionnelle en secteur informel.
L’enquête éthiopienne est le signe de la volonté des deux
acteurs allemand et français d’arriver à un minimum
d’harmonisation de leurs réflexions et modalités d’intervention
dans le domaine considéré. Financée dans le cadre du projet
éthio-germanique dans le domaine de l’ETFP, qui a débuté en
1999 et qui fait de la coopération allemande le principal
donateur et appui dans la dynamique en cours de réforme de
la formation professionnelle1, elle a été organisée d’un
commun accord entre les autorités éthiopiennes dans le
domaine de l’éducation et l’assistance technique allemande.
Réalisée entre le 5 et le 16 septembre 2006, la mission d’étude
s’est d’abord déroulée sur Addis Abeba. Elle a permis d’y
rencontrer les responsables fédéraux et régionaux des
différents ministères intervenant dans le domaine de la
formation professionnelle. Elle également donné l’occasion
de rencontrer les grandes organisations internationales
engagées dans ce domaine ainsi que les fédérations
nationales des partenaires sociaux, employeurs et syndicats.
Elle a enfin ouvert la porte à la rencontre de quelques acteurs
intervenant plus directement auprès des acteurs économiques
et professionnels du secteur informel. Le déplacement dans
la région de Diré Dawa a complété l’enquête réalisée sur la
capitale par une visite de terrain. Ont ainsi pu interviewés des
responsables de projets menés en lien direct avec micro-
unités et entreprises de production et de service ainsi que des
actifs bénéficiaires directs des actions menées en termes de
formation et de développement des compétences. Ces
rencontres ont été particulièrement éclairantes sur la réalité
de l’économie informelle et la manière dont ses membres
essaient de sortir d’une logique de simple subsistance.
1. Introduction : l’Ethiopie, un pays en pleine prise de conscience de la réalité du secteur informel
© AFD Document de travail No 34 • La formation professionnelle en secteur informel 5
1. L’assistance technique allemande dans le domaine de la réforme de l’ETFP est mise en œuvre avec l’appui de la plupart des institutions ou organisations spécialisées
dans le domaine de la coopération internationale : le Centre pour la migration et le développement international (CIM), le Service de développement allemand (DED), la
Société internationale de développement des ressources humaines (InWEnt) et le Service d’expertise des séniors (SES). Le GTZ, qui est l’organe technique de
coopération, assure la coordination de l’ensemble des intervenants. La Banque allemande de développement (KfW) intervient par ailleurs en tant qu’appui financier de
certaines réalisations inscrites dans la réforme.
2. STATECO, (2005),
Méthodes statistiques et économiques pour le développement et la transition
, N° 99.
3. Central Statistical Agency (CSA), (2006),
The 2005 Labor Force Survey.
4. Ministry of Finance and Economic Development (MoFED), (2005),
Ethiopia : Building on Progress: A Plan for Accelerated and Sustained Development To End Poverty
(PASDEP) (2005/6-2009/10).
5. Ce programme intitulé
Sustainable Development and Poverty Reduction Program
(SDPRP) a couvert les années 2000/2001-2003/2004.
Les modalités de réalisation de l’enquête
Les apports des documentations et analyses existantes
L’Ethiopie ne dispose pas comme le Maroc ou le Cameroun
d’enquêtes nationales spécifiques au secteur de l’économie
informelle. Addis Abeba n’a fait non plus l’objet d’une
enquête spécifique du type de celle qui a été réalisée dans
les grandes capitales de l’Afrique de l’Ouest.2Il n’empêche
que l’enquête sur l’emploi et la population active réalisée en
2005 par l’Agence centrale statistique3donne des indications
qui permettent de situer objectivement le poids et le rôle des
acteurs du secteur informel.
Les données actuelles et les évolutions prévisibles de la
situation économique, sociale et éducative sont par contre
largement documentées. Le « Plan pour le développement
accéléré et durable afin de mettre fin à la pauvreté » ou
PASDEP4, publié en octobre 2005, est la continuation du «
Programme de développement durable et de réduction de
la pauvreté »5. Il fait un état précis des progrès réalisés
depuis 2000 et détermine les grandes orientations et les
moyens à mettre en œuvre pour assurer à l’Ethiopie une