Recréation 2008 JOURNAL D’UN MONSTRE d’après Richard MATHESON adaptation et mise en scène : Florence LAVAUD Une production du CHANTIER Théâtre - coproduction : Les Colonnes, scène conventionnée de Blanquefort (33) - Les Sept Collines, scène conventionnée de Tulle (19) - L’Odyssée, scène conventionnée de Périgueux (24) - L’Athanor, scène nationale d’Albi (81) - Très Tôt Théâtre QUIMPER (29) Théâtre du Finistère pour l’enfance et la jeunesse. Avec le soutien de l’ADDC de la Dordogne (24), de l’Académie théâtrale du Théâtre de l’Union CDN de Limoges(87), du Conseil général de la Dordogne, du Conseil régional d’Aquitaine, de la DRAC Aquitaine. La recréation a bénéficié du soutien de l’OARA - Office Artistique de la Région Aquitaine. CHANTIER THEATRE Le Lieu 24380 SAINT PAUL DE SERRE Tél.: 05 53 07 85 12 - Fax : 05 53 07 85 28 - Courriel : [email protected] Site : www.chantier-theatre.com La compagnie Chantier théâtre est conventionnée avec le Drac Aquitaine, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Ministère de la Culture Général de la Dordogne. SOMMAIRE Distribution.........................................................................................2 Note de mise en scène....................................................................3 L’auteur....................................................................................... 5 à 7 La metteur en scène........................................................................8 Le comédien.....................................................................................9 Le texte.............................................................................................11 La presse................................................................................. 17 à 19 Fiche technique et tarifs....................................................... 21 à 23 quelques reperes c h a n t i e r t h é â t r e c o m p a g n i e f l o r e n c e l a v a u d Créée en 1989, la compagnie est conventionnée depuis 2004 avec le Ministère de la Culture - DRAC Aquitaine, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général de la Dordogne. 12 créations, 2000 représentations de la grange aménagée au Centre Dramatique National, en tournée à travers la France et à l’étranger... Norvège, Suisse, Egypte, Espagne, Golfe Persique, Israël... Implantée en Dordogne depuis sa création, la compagnie occupe depuis 2005 un nouvel espace : « le lieu ». 450 m2 consacrés à la recherche, à la création, à l’accueil de résidences, contruits sur la commune de Saint Paul de Serre en partenariat avec l’Europe, l’Etat, la Région Aquitaine, le Département de la Dordogne, la Communauté de Communes du Pays Vernois. En 2006, Florence LAVAUD, metteur en scène et directrice de la compagnie reçoit le Molière du spectacle jeune public pour « Un petit chaperon rouge ». 2008... 3 spectacles en tournée - 80 représentations, dont la dernière création : « Grandir » ou variations pour un lapin. 1 JOURNAL D’UN MONSTRE D I S T R I B U T I O N Texte de Richard MATHESON Adaptation et mise en scène : Florence LAVAUD Comédien : Karim KADJAR Scénographie : Stéphane ZANG Création musicale : Christian PABOEUF Création lumières : Jean-Pascal PRACHT Création sonore : Nicolas BARILLOT Costumes : Servane BOUILLART Accessoires : Xavier BERMUDEZ Et l’aide complice de Laurent ARNAUD, Xavier BERMUDEZ, Joke DEMAITRE et Myriam MAIREY 2 NOTE DE MISE EN SCENE XX - Parfois ce «monstre» me fait peur trop de cruauté... X - J’aurais dû choisir un autre... mais...un monde sans monstre... «Ne recommence jamais il a dit ou je te battrai jusqu’au sang. Après ça fait très mal.» peinture sombre. XXXX - Ce texte me plaît...poétique...tendre. à quoi peut -il rêver ? ses rêves... un mélange de réalité et d’images projetées. visions abstraites. XXX - Richard Matheson, un auteur de littérature fantastique, une phrase de Barbara Sadoul : «L’auteur de fantastique est là pour nous faire entrevoir ce qui se cache derrière le monde des apparences.» les apparences...la différence. nos regards... les formes innombrables du monde... XX - «Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce qu’un monstre.» X - Du fond de la cave, des sons nous parviennent, descendre l’escalier, essayer d’approcher il fait sombre... N’ayez pas peur, c’est du théâtre... Du théâtre visuel... XXX - «La terre buvait l’eau elle était comme une bouche qui a très soif. Et puis elle a trop bu l’eau et elle a rendu sale. Je n’ai pas aimé.» Florence LAVAUD - Metteur en scène 3 L’auteur - Richard MATHESON «...sans richard Matheson, je ne serais pas là. il est mon père comme Bessie Smith fut la mère d’Elvis Presley. Il est arrivé au moment où on avait besoin de lui... Je vous préviens: vous êtes entre les mains d’un auteur qui ne demande jamais grâce et ne fait pas non plus de quartier. Il va vous presser comme un citron jusqu’à ce qu’il ne reste plus une goutte...» Stephen King Ecrivain et scénariste américain né en 1926. Richard Matheson débuta en 1950 précisément avec un coup d’éclat Born of Man and Woman (publiée en France dans la revue «Fictions» n°25 en décembre 1955 sous le titre Journal d’un monstre, trad. D’Alain Dorémieux), prélude à plusieurs dizaines de nouvelles qui furent autant de chefs-d’œuvre. Ce fut en effet un succés immédiat; jamais personne n’avait décrit l’horreur avec autant de vérité et de justesse. Dés lors, il se spécialisa dans les récits d’horreur ou d’angoisse, mêlant habilement fantastique, science-fiction, suspense un genre où il est passé maître. Il traduit surtout à merveille, déjà, la grande maladie des temps modernes : la paranoïa. Si ses romans sont moins nombreux ils n’en brillent pas moins par la qualité puisque on peut citer de lui, outre Je suis une légende, L’homme qui rétrécit, la Maison des Damnés qui ont donné au cinéma deux films devenus des classiques: Le survivant et L’homme qui rétrécit. Scénariste pour La Quatrième Dimension la mythique série télévisée, il a adapté les plus célèbres contes d’Edgar POE pour le cinéaste Roger Corman et signé le scénario de Duel, le 1er grand film de Steven Spielberg. Hypnose film de David Koepp, d’aprés le roman de Richard Matheson est sorti en mai 2000. Journal d’un monstre correspond aux débuts fort prolifiques de Richard Matheson. 4 L’auteur - Richard MATHESON I was twenty-three years old when I wrote BORN OF MAN AND WOMAN. The idea came to me: what would a normal couple do if they had a literal monster for a child? When I became a parent myself I would have rejected the idea as untenable. Fortunately, I was youthfully naive and, as luck would have it, my first published story turned out to be a classic. Richard Matheson - décembre 2001. J’avais vingt-trois ans au moment où j’ai écrit JOURNAL D’UN MONSTRE. Il me vint l’idée suivante: comment un couple normal réagirait-il si leur enfant était un monstre, au sens propre du terme? Par la suite, devenu moi-même père, je n’aurais pas pu envisager une telle chose. Mais à l’époque, heureusement, j’avais la naïveté de la jeunesse et, par chance, ma première nouvelle publiée est devenue un classique. Extraits de l’interview de Richard Matheson par Erwan Bargain dans le revue SYNOPSIS/le magazine du scénario Synopsis: En tant qu’écrivain, vous avez influencé bon nombre de romanciers, puis vous vous êtes également tourné vers le cinéma et l’écriture de scénarios. Pourquoi ce choix et comment expliquez-vous cette attirance pour le cinéma ? Richard Matheson: J’ai toujours aimé le cinéma et, adolescent, je rêvais déjà d’écrire pour le grand écran. Mais je pense que ce qui a précipité les choses a été mon départ pour la Californie. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, j’étais à l’armée et me gelais les pieds à New-York, où le temps et le climat étaient vraiment mauvais. J’étais seul et me parlais à moi-même pour communiquer. J’ai commencé à songer à la Californie et ai, je crois, à partir de là, véritablement commencé à écrire en pensant au cinéma. Quand j’étais petit, j’adorais les films qui faisaient peur et, à force d’en voir, j’ai rapidement compris qu’il y avait deux façons d’effrayer les gens. L’une d’elles consistait à orienter la caméra de telle manière que les évènements ne se passent que d’un côté de l’écran. Votre attention était ainsi poetée de ce côté-là et, tout à coup, quelque chose surgissait de l’autre côté, là où vous ne regardiez pas. L’autre façon, plus simple, consistait à utiliser des silences intenses et longs que des bruits soudain venaient briser. Et le fait de briser ces silences finissait par surprendre et effrayer les gens. Un peu comme dans Bodysnatchers, où ces hurlements effraient tout le monde. Synopsis: Que représente pour vous le fantastique et la science-fiction et qu’apportent-ils au public selon vous ? C’est diffice de parler de la SF et de dire ce qu’elle apporte aux gens. Quand j’ai commencé à écrire, la SF représentait un énorme marché, 5 L’auteur - Richard MATHESON notamment avec les nombreux magazines qui existaient. La première nouvelle que j’ai publiée, Né d’un homme et d’une femme (Journal d’un monstre), racontait comment un enfant anormal évoluait de l’amour à la haine envers ses parents. C’était une histoire de mutation. On m’a appris que c’était de la SF. Alors moi j’ai dit : «OK, c’est de la SF» et ma nouvelle a été publiée dans l’un des nombreux magazines existants. Aujourd’hui encore je ne suis pas bien sûr de savoir ce qu’est la science-fiction. Beaucoup estiment que la science-fiction possède une dimension métaphysique, qu’en pensez-vous ? Je ne sais pas... J’ai lu tellement de choses à ce sujet. Je suis convaincu, en tous cas, que la vérité qui se dégage de la SF existe réellement. La SF permet souvent de lever le voile qui pèse sur la vérité et cette vérité n’est pas un fantasme. Votre oeuvre, dans sa globalité, aborde des thèmes différents mais récurrents. Vous vous interrogez notamment sur la place de l’homme dans l’univers et beaucoup de vos personnages sont des solitaires. En quoi la solitude représente-t-elle une situation dramatique ? Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais c’est vrai que la solitude est un thème qui revient souvent. La solitude permet au personnage de prendre conscience des limites de son existence, de sa propre finitude. Le héros solitaire de Je suis une légende sait qu’il va mourrir. Il y a une conscience des personnages qui se développe dans la solitude. 6 La metteur en scène : Florence LAVAUD Chaque fois qu’elle fabrique un spectacle avec sa compagnie, Florence Lavaud a l’impression de donner vie à un rêve nécessaire et éveillé. Mais aussi une exploration du monde étrange de l’enfance « …Quant à Florence Lavaud, elle se singularise de plus en plus, proposant un regard unique sur le monde de l’enfance. » Libération - Paris Mômes Le premier rêve, c’est « Le chemin Xibalba ». Elle connaît tout de suite le succès. (1000 représentations en France et à l’étranger). Et puis «Esquisse»… en 1991. C’est une envie plus personnelle, son premier spectacle d’auteur. De nouveau, c’est un succès (500 représentations). Il faut dire que ses spectacles ne sont pas des coups d’essais. Après avoir intégré une troupe amateur, Les Galapians, Florence Lavaud a quitté l’école très tôt pour faire du théâtre. A 16 ans… Les débuts, sont des années de travail acharné. Les créations, les tournées (Florence est aussi comédienne), quatorze spectacles d’atelier avec des enfants et des adolescents, sans compter le festival international du Mime de Périgueux (direction, Peter Bu) où Florence crée dans l’urgence des spectacles de rue « qui cherchent à transformer le quotidien pour le théâtraliser . » Puis vient l’écriture de « Cabane » (lauréat des spectacles jeune public Avignon 1994) ou « Journal d’un monstre » (2001) «… Florence Lavaud confirme sa sensible audace en proposant Le Journal d’un Monstre : une adaptation de la nouvelle de Richard Matheson, dont les mots ont la beauté tranchante des éclats de verre… Elle construit ses créations comme elle construit ses phrases : avec exigence. Avec un souci de précision et de justesse, qui lui fait d’abord « peindre la toile de fond, avant de s’attacher aux détails…» Le Monde – ADEN En 2001, avec « Profs », elle tente à nouveau des incursions de théâtre dans le quotidien et travaille pour la première fois avec des auteurs : Dominique Paquet, Norbert Aboudaram, Victor Haim, Virginie Garandeau… Sergio Guagliardi… Karine Serres, Françoise Pillet, Nathalie Papin, Jean-Louis Bauer De cette rencontre avec des auteurs naît un parcours avec Jean Louis Bauer, qui lui apprendra certainement à ne pas avoir peur des mots (car jusqu’à présent tous ses spectacles sont presque muets) : « Y a-t-il un comédien ?» (2003) « Y a-t-il un auteur ? » (2005) et CRAF centre de repos pour artistes fatigués (2004) … En 2006, elle obtient le premier Molière jeune public pour « Un petit chaperon rouge, libre adaptation du conte. 2008... La dernière création « Grandir » part en tournée... Continuer le voyage… dans des parfums d’encre… la couleur des sons, des images... les impressions, la mémoire, les devenirs.... Car peut-on mettre un point à GRANDIR ? 7 Le comédien : Karim KADJAR Né en janvier 1972. Il participe à différentes formations : Recherche sur le comédien, dirigée par Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil-Paris, Atelier d’acrobatie dirigé par Alexandre Delpérugia, Atelier de recherche de la cie R.I.D.E.A.U.Paris. Anime des stages : Le clown et l’improvisation (1998), La Farce, travail sur des sentiments exacerbés avec des personnages grotesques (1999), La vie cachée d’un objet, travail d’improvisation avec des masques balinais et objets de la vie courante (1999), La rythmique corporelle et l’émotion, travail autour du texte «Le Mariage» de Witold Gombrowicz (2000). Comédien dans: «Panne d’essence» de Daniel Rocher, mise en scène par Lysiane Thomas (1994), «Grand-peur et misère du IIIème Reich» de Bertold Brecht et «Ruy Blas» de Victor Hugo mis en scène par Zakariya Gouram (1995), «Prométhée Enchaîné» d’Eschyle, mise en scène par Zakariya Gouram et «Lysistrata» d’Aristophane mis en scène par Christophe Ramirez (1996), «Cabaret Bernard» de Stéphane Roger, mis en scène par Stéphane Roger, «La Chunga» de Mario Vargas Llosa, mis en scène par Christophe Ramirez (1997), «Le Petit Bois» de Eugène Durif, mis en scène par Christophe Ramirez et «Médée» de Sénèque, mis en scène par Zakariya Gouram (1997), «On n’est pas des saints» de Léo Ferré, mis en scène par Christophe Ramirez et «Débordement I» de Roland Fichet, mis en scène par Charlie Windelschmidt (1999), «La Boutique de l’Orfèvre» de Karol Wojtyla, mis en scène par Paul de Larminat et «Au Café-Bar des Espoirs» de Roland Topor, mis en scène par Christophe Ramirez (2000), «La Pâte à Modeler» de Vassilii Sigariov, mis en scène par Philippe Goyard (2001). Clown dans : «Anniversarius» (1992) et «Clownenosto» (1995), créations clownesques, mis en scène par Etienne Fague. Assistant à la mise en scène de : «Médée» de Corneille, mis en scène par Marianne Clévy (1995), «Exécuteur 14» d’Adel Hakim, mis en scène par Quentin Baillot (1996), « Au Café-Bar des Espoirs» (2000). Metteur en scène de «Leçon de Chose», cabaret sur des textes de P. Carton, R. Topor, Aperghis et P. Léotar 8 T E X 9 T E X— Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre. Aujourd’hui de l’eau est tombée de là-haut. Elle est tombée partout j’ai vu. Je voyais la terre dans la petite fenêtre. La terre buvait l’eau elle était comme une bouche qui a très soif. Et puis elle a trop bu l’eau et elle a rendu du sale. Je n’ai pas aimé. Maman est jolie je sais. Ici dans l’endroit où je dors avec tout autour des murs qui font froid j’ai un papier. Il était pour être mangé par le feu quand il est enfermé dans la chaudière. Il y a dessus FILMS et VEDETTES. Il y a des images avec des figures d’autres mamans. Papa dit qu’elles sont jolies. Une fois il l’a dit. Et il a dit maman aussi. Elle si jolie et moi quelqu’un de comme il faut. Et toi regarde-toi il a dit et il avait sa figure laide de quand il va battre. J’ai attrapé son bras et j’ai dit taistoi papa. Il a tiré son bras et puis il est allé loin où je ne pouvais pas le toucher. Aujourd’hui maman m’a détaché un peu de la chaîne et j’ai pu aller voir dans la petite fenêtre. C’est comme ça que j’ai vu la terre boire l’eau de là-haut. XX — Aujourd’hui là-haut était jaune. Je sais quand je le regarde mes yeux ont mal. Quand je l’ai regardé il fait rouge dans la cave. Je pense que c’était l’église. Ils s’en vont de là-haut. Ils se font avaler par la grosse machine et elle roule et elle s’en va. Derrière il y a la maman petite. Elle est bien plus petite que moi. Moi je suis très grand. C’est un secret j’ai fait partir la chaîne du mur. Je peux voir comme je veux dans la petite fenêtre. Aujourd’hui quand là-haut n’a plus été jaune j’ai mangé mon plat et j’ai aussi mangé des cafards. J’ai entendu des rires dans là-haut. J’aime savoir pourquoi il y a des rires. J’ai enlevé la chaîne du mur et je l’ai tournée autour de moi. J’ai marché sans faire de bruit jusqu’à l’escalier qui va là-haut. Il crie quand je vais dessus. Je monte en faisant glisser mes jambes parce que 10 sur l’escalier je ne peux pas marcher. Mes pieds s’accrochent au bois. Après l’escalier j’ai ouvert une porte. C’était un endroit blanc comme le blanc qui tombe de là-haut quelquefois. Je suis entré et je suis resté sans faire de bruit. J’entendais les rires plus fort. J’ai marché vers les rires et j’ai ouvert un peu une porte et puis j’ai regardé. Il y avait les gens. Je ne vois jamais les gens c’est défendu de les voir. Je voulais être avec eux pour rire aussi. Et puis maman est venue et elle a poussé la porte sur moi. La porte m’a tapé et j’ai eu mal. Je suis tombé et la chaîne a fait du bruit. J’ai crié. Maman a fait un sifflement en dedans d’elle et elle a mis sa main sur sa bouche. Ses yeux sont devenus grands. Et puis j’ai entendu papa appeler. Qu’est ce qui est tombé il a dit. Elle a dit rien un plateau. Viens m’aider à le ramasser elle a dit. Il est venu et il a dit c’est donc si lourd que tu as besoin. Et puis il m’a vu et il est devenu laid. Il y a eu de la colère dans ses yeux. Il m’a battu. Mon liquide a coulé d’un bras. Il a fait tout vert par terre. C’était sale. Papa a dit retourne à la cave. Je voulais y retourner. Mes yeux avaient mal de la lumière. Dans la cave ils n’ont pas mal. Papa m’a attaché sur mon lit. Dans là-haut il y a eu encore des rires longtemps. Je ne faisais pas de bruit et je regardais une araignée toute noire marcher sur moi. Je pensais à ce que papa a dit. Ohmondieu il a dit. Et il n’a que huit ans. XXX— Aujourd’hui papa a remis la chaîne dans le mur. Il faudra que j’essaie de la refaire partir. Il a dit que j’avais été très méchant de me sauver. Ne recommence jamais il a dit ou je te battrai jusqu’au sang. Après ça fait très mal. J’ai dormi toute la journée et puis j’ai posé ma tête sur le mur qui fait froid. J’ai pensé à l’endroit blanc de là-haut. J’ai mal. XXXX — J’ai refait partir la chaîne du mur. Maman était dans 11 là-haut. J’ai entendu des petits rires très forts. J’ai regardé dans la fenêtre. J’ai vu beaucoup de gens tout petits comme la maman petite avec aussi des papas petits. Ils sont jolis. Ils faisaient de bons bruits et ils couraient partout sur la terre. Leurs jambes allaient très vite. Ils sont pareils que papa et maman. Maman dit que tous les gens normaux sont comme ça. Et puis un des papas petits m’a vu. Il a montré la petite fenêtre. Je suis parti et j’ai glissé le long du mur jusqu’en bas. Je me suis mis en rond dans le noir pour qu’ils ne me voient pas. Je les ai entendus parler à côté de la petite fenêtre et j’ai entendu les pieds qui couraient. Dans là-haut il y a eu une porte qui a tapé. J’ai entendu la maman petite qui appelait dans là-haut. Et puis j’ai entendu des gros pas et j’ai été vite sur mon lit. J’ai remis la chaîne dans le mur et je me suis couché par-devant. J’ai entendu maman venir. Elle a dit tu as été à la fenêtre. J’ai entendu la colère. C’est défendu d’aller à la fenêtre elle a dit. Tu as encore fait partir ta chaîne. Elle a pris la canne et elle m’a battu. Je n’ai pas pleuré. Je ne sais pas le faire. Mais mon liquide a coulé sur tout le lit. Elle l’a vu et elle a fait un bruit avec sa bouche et elle est allée loin. Elle a dit ohmondieu mon-dieu pourquoi m’avez-vous fait ça. J’ai entendu la canne tomber par terre. Maman a couru et elle est partie dans là-haut. J’ai dormi la journée. XXXXX — Aujourd’hui il y a eu l’eau une autre fois. Maman était dans là-haut et j’ai entendu la maman petite descendre l’escalier tout doucement. Je me suis caché dans le bac à charbon parce que maman aurait eu la colère si la maman petite m’avait vu. Elle avait une petite bête vivante avec elle. Elle avait des oreilles pointues. La maman petite lui disait des choses. Et puis il y a eu que la bête vivante m’a senti. Elle a couru dans le charbon et elle m’a regardé. Elle a levé ses poils. Elle a fait un bruit en colère avec ses dents. J’ai sifflé pour la faire partir mais elle a sauté sur moi. 12 Je ne voulais pas lui faire de mal. J’ai eu peur parce qu’elle m’a mordu encore plus fort que les rats. Je l’ai attrapée et la maman petite a crié. J’ai serré la bête vivante très fort. Elle a fait des bruits que je n’avais jamais entendus. Et puis je l’ai lâchée. Elle était toute écrasée et toute rouge sur le charbon. Je suis resté caché quand maman est venue et m’a appelé. J’avais peur de la canne. Et puis elle est partie. Je suis sorti et j’ai emporté la bête. Je l’ai cachée dans mon lit et je me suis couché dessus. J’ai remis la chaîne dans le mur. X — Aujourd’hui est un autre jour. Papa a mis la chaîne très courte et je ne peux pas m’en aller du mur. J’ai mal parce qu’il m’a battu. Cette fois j’ai fait sauter la canne de ses mains et puis j’ai fait mon bruit. Il s’est sauvé loin et sa figure est devenue toute blanche. II est parti en courant de l’endroit où je dors et il a fermé la porte à clé. Je n’aime pas. Toute la journée il y a des murs qui font froid. La chaîne met longtemps à partir. Et j’ai une très mauvaise colère pour papa et maman. Je vais leur faire voir. Je vais faire la même chose que l’autre fois. D’abord je ferai mon cri et je ferai des rires. Je courrai après les murs. Après je m’accrocherai la tête en bas par toutes mes jambes et je rirai et je coulerai vert de partout et ils seront très malheureux d’avoir été méchants avec moi. Et puis si ils essaient de me battre encore je leur ferai mal comme j’ai fait à la bête vivante. Je leur ferai très mal. Ce texte est paru aux Nouvelles Editions TCHOU, en 1988. Traduction américaine d’Alain Dorémieux. 13 PRESSE ET REACTIONS LES LIEUX DE REPRESENTATIONS Théâtre de Cornouaille Scène Nationale, QUIMPER (29) - L’Athanor Scène Nationale, ALBI (81) - Les Colonnes Scène Conventionnée de BLANQUEFORT (33) - L’Odyssée Scène Conventionnée, PÉRIGUEUX (24) - Les Sept Collines Scène Conventionnée, TULLE (19) - Centre Dramatique National de MONTREUIL (93) - Théâtre Dijon-Bourgogne Centre Dramatique National de DIJON (21) - Théâtre National de Toulouse Centre Dramatique National, TOULOUSE (31) - Le Parvis Scène Nationale de TARBES (65) - Théâtre d’ANGOULÊME Scène Nationale (16) - Théâtre de BAYONNE Scène Nationale (64) - L’Esplanade Opéra Scène Conventionnée de SAINT-ETIENNE (42) Théâtre Béranger de Frédol Scène Conventionnée de VILLENEUVE LES MAGUELONE (34) - Théâtre de la Renaissance Scène Conventionnée d’OULLINS (69) - Théâtre Georges Leygues, VILLENEUVE SUR LOT (47) - Théâtre le Fémina de l’Opéra National de BORDEAUX (33) - Théâtre Paul Eluard, BEZONS (95) - Centre Culturel d’AULNAY SOUS BOIS (93) - Centre Culturel de CHEVILLY LARUE (94) - Centre Culturel Jean Moulin de LIMOGES (87) - Centre Culturel Le Radiant de CALUIRE ET CUIRE (69) LIBERATION - PARIS MOMES - Octobre novembre 2003 Peur de l’autre Le « monstre méchant « est bouclé dans la cave. Il est trop différent. Elle a peur des mots, la metteur en scène Florence Lavaud. Elle leur préfère les images. Elle dit travailler comme un peintre. Le mot «tableau» relève aussi bien du vocabulaire de la peinture que de celui du théâtre. Avec Journal d’un monstre, on entre dans la nuance, des clairs-obscurs. Beaucoup d’obscur, d’obscurité, d’obscurantisme. De la clarté aussi, car tout n’est pas si noir. Il y a des lueurs. La précédente mise en scène de Florence Lavaud, Le Petit Chaperon rouge, était toute de lumière tranchée. Ses pièces s’adressent aux enfants. Prière de ne pas voir à leur place. Ames sensibles, ne pas s’abstenir. Elle parle ici d’un petit «monstre « enfermé dans une cave parce qu’il est «méchant». C’est un monologue. L’histoire d’un être différent qu’on n’aide pas parce qu’on en a peur. Cercle vicieux On préfère l’enterrer vivant. II n’y a rien de provocateur dans cette adaptation de l’écrivain américain Richard Matheson. Celui-ci, l’espace d’une nouvelle, s’est échappé de la science-fiction (L’homme qui rétrécit, c’est lui). Quant à Florence Lavaud, elle se singularise de plus en plus, proposant un regard unique sur le monde de l’enfance. Olivier Bailly 14 PRESSE ET REACTIONS L’EXPRESS - Semaine du 20 au 26 novembre 2003 « Aujourd’hui, maman m’a appelé monstre. » Est-ce qu’on naît monstre ? Florence Lavaud propose une adaptation bouleversante de la nouvelle de Richard Matheson, maître du fantastique. Un enfant jeté dans une cave livre sa vision du monde. Les images projetées, les sons très élaborés viennent gonfler le rêve. Derrière les apparences et les différences, il est d’abord question de guetter l’humain, et le théâtre, ici, livre une parole inoubliable. OUEST-France - 6 avril 2002 Fantastique Journal d’un monstre La compagnie Chantier Théâtre de Dordogne est à Quimper depuis une semaine. Elle présente sur la scène du théâtre de Cornouaille un spectacle jeune public, à partir de dix ans, qui ne laisse ni petits ni grands indifférents. Pas facile de quitter son siège après avoir passé une heure en présence d’un « monstre «. Karim Kadjar est seul sur la scène du Théâtre de Cornouaille, perdu dans un décor dépouillé et glacial. Il a pour seul univers un bureau fatigué, des murs suintants, un soupirail inaccessible. En fond sonore, ces gouttes d’eau qui tombent sans discontinuer, et cet horrible bruit de chaîne qui racle le sol vous donnent la chair de poule. Le ton est immédiatement donné. On comprend très vite qu’on ne sortira pas indemne de cette heure passée en compagnie de cet enfant enfermé dans une cave. De ce « monstre », comme l’appellent ses parents. Florence Lavaud, le metteur en scène du Journal d’un monstre, n’avait jamais réussi à oublier cette nouvelle de Richard Matheson, lue à l’âge de 15 ans. Mais il lui a fallu attendre la maturité pour redonner vie à cet enfant renié parce qu’il est différent. Une belle histoire, terriblement angoissante que Florence Lavaud a choisi de faire reposer sur les épaules d’un tout jeune comédien absolument époustouflant. D’un acteur qui vous tient en haleine pendant toute la durée du spectacle. Karim Kadjar avait comme spectateurs, hier, des enfants venus d’un collège de Huel goat de l’île de Sein, des Quimpérois, des jeunes de l’école Diwan... A la sortie, les commentaires allaient bon train. Et on pouvait entendre les mêmes paroles de la bouche des jeunes « Excellent de bout en bout » , ou encore « Il y a une séance cet après-midi, si on pouvait revenir qu’est-ce que ce serait bien ». Difficile de faire de plus beaux compliments! 15 PRESSE ET REACTIONS LE BIEN PUBLIC - DIJON - 14 juin 2002 Un journal monstrueusement beau La saison théâtrale du TDB s’est achevée avec Journal d’un monstre de Richard Matheson, une pièce rare mise en scène par Florence Lavaud. Une atmosphère sépulcrale Tout débute avec le murmure de l’écriture sur le bois, la plume grattant la feuille comme pour cadencer les pas de l’histoire. La sombre histoire d’un enfant de huit ans enchaîné dans la cave de ses parents. Et en fond, une atmosphère sépulcrale avec ce bruit incessant de l’eau qui coule... «Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux. Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre ». La nouvelle éponyme de Matheson se lit en dix minutes, la pièce de Florence Lavaud prolonge le temps de trois quarts d’heure. Elle nous transporte donc durant 55 minutes aux frontières d’un monde à la fois familier et lointain. Sa mise en scène est, n’ayons pas peur des mots, sublime, et l’interprétation de Karim Kadjar époustouflante. Avec la réunion de ces talents, ce voyage au coeur de l’oubli surgit comme une bombe, éclate avec fracas, s’impose avec force. Dans la salle, le jeune public réagit avec attention et les commentaires prennent un autre visage au fur et à mesure que l’histoire avance. Tout comme l’enfant qui revêt un masque de pâte formé de ses écrits, comme pour cacher au monde sa douleur. Pas d’autres choix que de se laisser guider. Alors que des couleurs bleutées puis orangées invitent tour à tour à une balade au porte de l’intime, de l’inavouable, de l’impensable, durant ce Journal d’un monstre on ressent une sorte de tension singulière qui vient vous piquer au plus profond. Le travail de Florence Lavaud est remarquable, toute la pièce enveloppe de son intensité le spectateur qui n’a d’autre choix de se laisser guider. Une impression que renforcent le décor superbe et la musique de Christian Paboeuf. Sur les planches, Karim Kadjar donne une dimension éblouissante au texte, parvenant à insuffler une âme à l’écriture de Matheson. On sort chamboulé, sans voix, de cette pièce tout simplement belle. Heureusement, le siège est là pour vous ramener à une plus douce réalité... Grégory BOUILLOT 16 JOURNAL D’UN MONSTRE F I C H E T E C H N I Q U E Le spectacle étant en recréation, la fiche technique est susceptible d’être allégée, nous contacter ESPACE SCENIQUE • Ouverture au cadre de scène : optimum : 10m - minimum : 8m • Profondeur : optimum : 10m - minimum : 7m • Hauteur réglage lumière : optimum : 6m50 - minimum : 4m50 • Pendrillonage suivant salle Si dimensions inférieures, nous adresser le plan de la salle et nous consulter. LUMIERES Matériel fourni par le lieu d’accueil: • 16 Projecteurs Plans Convexes I KW et porte filtre • 24 Projecteurs découpes I KW et porte filtre avec 5 types Robert Juliat 613 SX OU ADB DVW 105 et 19 types Robert Juliat 614 SX ou ADB 0W 105 • 4 Projecteurs PAR 64 lampe CP 60 et porte filtre • 9 Cycliodes asymétriques 1 KW • 8 Pieds lumières hauteur maxi 3 mètres • 1 Pieds lumière hauteur maxi 5 mètres pour arrière décor • 7 Platines pour projecteurs au sol. Les projecteurs devront absolument être en bon état de fonctionnement et les optiques de tous les appareils seront propres. Gélatines prévoir Rosco 114 et 119 Lee 11 9-f-134+200+201+202+203+2 04+205+228+242+2S0 • I jeu d’orgue 48 circuits à mémoires avec possibilité affectation temps de montées et temps de descentes et AUTO GO /Blocs gradateurs 48x3kw DMX 5121 Matériel fourni par la compagnie: • 3 PAR 16 + 2 PC 650 Watts ADB + 2 quartzs 500 Watts SON Diffusion salle : • façade stéréo+subs(L.ACOUSTIC, MEYER SOUND ). • Milieu mono(L.ACOUSTIC, MEYER SOUND ). Le système de diffusion doit être adapté en puissance à la jauge de la salle et égalisé, (prévoir accroche pour HP milieu). Diffusion à discuter selon les salles, adaptation possible. Diffusion plateau : • 1 HP à l’intérieur d’un élément de décor bureau (L.ACOUSTIC MTD 115, taille et encombrement maximum) • 2 HP au lointain plateau au sol (L.ACOUSTIC MTD 115, Meyr sound...) • 2 HP au lointain plateau accrochés sur structure décors à une hau- 17 teur de 4 mètres HP de petites tailles. (L ACOUSTIC MTD 108, MEUYR SOUND UPM...) Les 5 HP sont gérés de la console façade sur 5 circuits indépendants, un des circuits (HP bureau sera égalisé). Les amplificateurs seront éloignés du plateau et de la salle si les ventilations sont bruyantes. Matériel fourni par le lieu d’accueil: • 1 HF Sennheiser + 2 cellules (ME 104) • 2 Equaliseurs 2x31 bandes (façade et retours plateau) • 3 lecteurs CD (avec auto pause) • 2 postes intercom (plateau régie) Matériel fourni par la compagnie: • 1 console 03 D • 1 KM 184 et suspension • 2 HF Sennheiser +2 cellules (ME 104) • 1 di + capteurs • 2 AKG 567 PERSONNEL • I Régisseur son, 2 régisseurs lumière, 2 personnes au décor. HORAIRES • Montage: 2 services de 4 heures + 2 heures de raccords. • Démontage/chargement : 2 heures à I’issue de la dernière représentation. • Durée du spectacle: I heure. REGIE • La régie son sera installée en fond de salle, dans l’axe du plateau et permettra une vision complète du spectacle. En régie un régisseur lumière et un régisseur son du théâtre seront présents durant le spectacle. DIVERS Loges : • prévoir 3 loges disponibles pendant toute la durée de l’accueil. Dans les loges : à disposition, eau minérale, café, thé et fruits secs. • Noir total indispensable au plateau et dans la salle. Nous contacter si nez de marches. • La réalisation de photographies, de films ou de prises de sons devra être soumise à l’approbation de la compagnie et ne pourra pas se faire avec flash. • Prévoir deux grilles d’exposition pour accrochage de panneaux dans le hall du théâtre. 18 JOURNAL D’UN MONSTRE T A R Tout public à partir de 9 ans I F S PUBLIC JAUGE En représentation scolaire : 250 personnes / illimitée en représentation tout public. Si deux représentations scolaires sont prévues la même journée, Prévoir les horaires suivants : 10 h et 14 h30. TARIFS H.T. (TVA 5.5%) SAISON 2007/2008 Dans un même lieu Une représentation : 1 850 € Deux représentations la même journée : 1 600 € l’une Tarifs dégressifs, nous consulter. Déplacements : 0,70 € km + un billet SNCF 2ème classe AR au départ de Paris. Défraiements : 3 personnes au tarif conventionnel SYNDEAC en vigueur. V Affiches ( TVA 19.6% ) : Format 32 x 55 cm : 20 gratuites ; au delà : 0,60 € l’unité 19