Délocalisations des activités comptables, bien réfléchir avant d’agir
Même si la profession vise un haut niveau de qualité de ses prestations, les cabinets d'expertise comptable doivent optimiser
leurs coûts de production pour le traitement comptable. Il existe pour cela plusieurs solutions : délocaliser à l'extérieur de la
France [on est alors tenté d'utiliser le terme délocalisation], mutualiser les activités entre plusieurs cabinets pour abaisser les
coûts, refondre les processus internes de traitement comptable ou pourquoi pas relocaliser les activités comptables en France
mais dans des zones géographiques où le coût de la main d'oeuvre est plus faible [zones franches par exemple ou zones
rurales].
Les entreprises cherchent également à externaliser leur fonction comptable pour abaisser leurs coûts de revient pour tout ou
partie des processus comptables et financiers. L'opérateur le mieux à même de répondre à cette attente est l'expert-comptable.
L'externalisation comptable est déjà une réalité pour les TPE : l'enjeu actuel est la conquête des PME, un marché à conquérir.
Toutefois sur le chemin, il y a les SSII ou certains grands opérateurs, concurrents des EC pour le middle market et les grands
comptes. Histoire de compliquer la lecture du jeu, il est possible qu'à moyen terme des groupes d'entreprises ayant des fonctions
comptables centralisées dans des centrales ou groupements, s'aperçoivent qu'ils peuvent aussi vendre leurs services comptables
à d'autres entreprises.
De plus en plus, le rôle des entreprises est d'assembler des modules et processus en optimisant la création de valeur. Les
cabinets d'expertise comptable peuvent aussi avoir cette même problématique d'assembleur de compétences internes et
externes à moyen terme. De toutes les manières la tendance à la concentration de tous les secteurs d'activités, va amener
la profession à revoir sa copie en matière de production et de savoir comment les cabinets vont pouvoir générer de la valeur
dans le futur.
A ce jour, la délocalisation reste encore un phénomène peu répandu pour le secteur des activités comptables aussi bien côté
cabinet que parmi les entreprises. Les expériences sont très limitées et les acteurs sont dans une phase d’observation.
Toutefois, cela doit nous inciter à entamer une réflexion globale sur de nouvelles modalités des process de traitement comptable
en tirant parti des technologies, avec peut-être des solutions collaboratives en réseaux [par exemple des hubs avec d’autres
cabinets d’expertise comptable] tout en respectant les normes de qualité de la profession comptable. En 2007, des gisements
de gains de productivité sont accessibles immédiatement dès lors que l’on remet en cause nos process de travail habituels,
sans avoir besoin de délocaliser.
Au-delà d’un horizon de 3 à 5 ans, il est possible que ce constat change, en fonction de la vitesse de propagation de l’innovation
dans les entreprises et dans ce cas, la délocalisation sera peut-être à nouveau à l’ordre du jour avec de nouveaux arguments.
Thierry Lorot
Président de la Commission développement des cabinets
et des pratiques innovantes du CSOEC
Ce Livre blanc résulte d'une enquête d'investigation menée par Robert Mauss afin d'identifier les expériences et visions
de quelques acteurs. Nous avons voulu faire cette radiographie 2007 loin de tout dogme ou toute polémique afin que
chacun puisse se faire son propre jugement sur ce phénomène. Les propos recueillis sont placés sous la responsabilité
des différents auteurs interviewés.
Ce document est né de la volonté de Jean-Pierre Alix, président du CSOEC, d'éclairer la profession sur les impacts et
opportunités potentielles de ce phénomène. La conduite de ce projet a été confiée à Thierry Lorot, président de la commission
développement des cabinets et des pratiques innovantes au CSOEC.
L'architecture pédagogique du livre blanc a été élaborée par René Duringer, directeur de la prospective et du congrès au
CSOEC. Bérengère Bézier, chargée de mission congrès & prospective a coordonné et complété la matière rédactionnelle
en s'assurant de son intelligibilité.
En l'état actuel ce document de réflexion ne peut traduire une position du CSOEC.
Ce document résulte de travaux arrêtés fin juillet 2007.
EDITORIAL
AVERTISSEMENT