INTRAMUROS
EFFETS ET GESTES TOULOUSAINS / N°307 / OCTOBRE 2006 / GRATUIT
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www.intramuroshebdo.com
INTRAMUROS #307/24p 26/09/06 16:39 Page 1
2/EFFETS & GESTES
Quelles sont les options que vous avez travaillées
pour cette vingtième édition de “Jazz sur son
31” ?
Philippe Léogé : L’idée de départ, c’était de faire
une grosse fête autour du jazz. Le plus cette année,
c’est l’installation d’un chapiteau dans la cour du
Conseil Général , le Magic Mirror, pour une sorte de
festival dans le festival, où se déroulera le “best-of”
des “Une heure avec…”, mais également des ren-
contres inédites entre musiciens que l’on a initiées,
une série de concerts autour de la trompette et une
semaine consacrée à la scène new-yorkaise. Une
façon de faire découvrir des musiciens qui font la une
à New York et qui ne sont pas encore “exportés”.
Pour les concerts au Magic Mirror, les tarifs seront
très, très bas. Soit gratuits, soit entre 3 et 5 euros.
Quelles sont les tendances de cette année ?
Hormis le concert de Ben Harper qui n’est pas très
jazz, mais qui a quand même à voir avec le blues, la
programmation reste jazz et très éclectique, avec
parfois des grands écarts. On pourra par exemple
voir un soir Barbara Hendricks autour de standards
et le lendemain l’Orchestre National de Jazz sous la
direction de Franck Tortiller avec un programme
consacré à Led Zep’. Pendant cette quinzaine on
pourra écouter plusieurs visages du jazz actuel : stan-
dard, vocal, moderne, latin, métissé, expérimental…
une programmation très éclectique. Et puis pour
cette vingtième édition, nous avons voulu réinviter
des musiciens qui ont fait l’histoire de ce festival.
Questions horaires, nous avons essayé de faire en
sorte que les concerts ne se chevauchent pas trop. Il
y aura des concerts à 18h30, à 21h00 et à 22h30.
Vous étiez dans l’équipe de programmation au
début du festival. Vous y revenez cette année.
Comment retrouvez-vous ce festival ?
Ce festival est maintenant une grosse machine, sur-
tout cette année. Et qui dit grosse machine, dit beau-
coup de gens à s’en occuper. C’est pour moi la gros-
se différence. Au début, nous étions cinq/six à
prendre tout en charge, la programmation, toute la
logistique. Aujourd’hui, c’est devenu une grosse ma-
chine. C’est peut-être moins la rigolade, c’est plus
calé, plus cadré. Il n’y a pas de place pour l’improvisa-
tion.
La formule de cette année sera-t-elle recondui-
te ?
Non. Cette année, c’est vraiment quelque chose
d’unique : c’est la vingtième. L’année prochaine, le
festival va reprendre le cours des choses en essayant
d’amener une part d’originalité supplémentaire. La
programmation sera moins pléthorique.
Personnellement, vous ne raterez pas quels
concerts ?
Toute la série des clubs new-yorkais du 16 au 20 oc-
tobre au Magic Mirror. Pour moi, c’est vraiment
l’originalité de cette édition. Ce serait bien que
chaque année l’on puisse présenter comme cela la
scène jazz d’une ville. J’irai aussi écouter le duo
voix/claviers Claudia Solal et Benjamin Moussay à la
MJC Roguet le 20, et Émile Parisien le lendemain au
Mandala. J’ai vu ce saxophoniste à Marciac cet été,
c’est ce que j’ai entendu de mieux là-bas.
“Jazz sur son 31”, du samedi 7 au lundi 23 octobre
2006 renseignements/programmation : www.jazz31.com
ou 05 34 45 05 92
VVIINNGGTT AANNSS DDEE JJAAZZZZ
> “Jazz sur son 31”
C’était en octobre 1987.
Miles Davis inaugurait la
première édition de “Jazz
sur son 31” au Palais des
Sports. Soutenu par le
Conseil Général de la
Haute-Garonne, ce festi-
val est né à l’initiative de
Francis Barrascou, à
l’époque directeur de
l’Adda 31, du pianiste
Philippe Léogé et de Gil-
bert Vienne, organisateur
de concerts. Dix ans plus
tard, “Jazz sur son 31”
s’apprête à fêter sa ving-
tième édition en fanfare.
Et plus que d’habitude, le
festivalier aura cette
année tout intérêt à gar-
der sur lui le programme
de cette manifestation
tant elle s’annonce gar-
gantuesque. Revue de dé-
tail avec Philippe Léogé,
l’un des programmateurs
de cette manifestation.
Propos recueillis par Jean-
Philippe Birac
V
oilà deux décennies que le jazz prend ses
quartiers dans les rues de la Ville rose et
alentour à travers le festival “Jazz sur son
31”, cet anniversaire valait bien une rétrospective
photo. Parsemés au gré des expositions, les clichés
souvenirs, vision noire et blanche des lauréats pho-
tographes, invitent à revivre les moments intenses
de cette manifestation et rappellent à chacun que
seule la musique reste.
Ils ont à quelques années près l’âge du festival et
ont suivi en long, en large et en travers de leur re-
flex argentique l’édition 2005 de “Jazz sur son 31”.
Complétant la vision des « anciens », Adrien Du-
quesnel et Jérôme Dedebat exposent leurs œuvres
sur les murs de l’Adda 31. Des clichés témoins des
joies et doutes des organisateurs côtoient des ti-
rages taillés à vif dans l’émotion toute en retenue
des jazzmen sur scène. Plus loin, des grands for-
mats mettent en lumière au gré de triptyques et de
superpositions les artistes et instruments auteurs
des mélodies délicates qui enveloppèrent le public
de concert en concert. Curieux, nos deux photo-
graphes guident nos yeux dans l’envers du décor, «
là où tout se passe ». Dans les cuisines, sur la
scène, dans les loges et même à l’aéroport, les por-
traits de personnes défilent et révèlent, au fil de
l’histoire, des instants drôles, cocasses, intimes…
moments témoins de l’humanité de chacun. Adrien
Duquesnel et Jérôme Dedebat captent avec talents
ces morceaux d’éphémère.
>Jean-Luc Feixa
•Adda 31 : 7, rue Jules Chalande (05 34 45 58 30)
> 20 ans de belles images
Créé en 1991 et constitué de huit artistes à la fois comé-
diens, danseurs et percussionnistes, “Stomp” est un cocktail de
rythmes, de danses spectaculaires et d’humour.
Un “Stomp” considéré à travers le monde comme LE spectacle le plus attractif et origi-
nal de ces dernières années : des chorégraphies imaginées pour faire vivre et vibrer
les objets basics de la vie quotidienne. Dans “Stomp”, tout est prétexte à faire de la mu-
sique : balais, poubelles, journaux, seaux, tuyaux, bidons… tout y passe. À l’arrivée, nous
avons droit à des chorégraphies spectaculaires, les mêmes qui ont su séduire plus de onze
millions de spectateurs à travers la planète (ça en fait des coups de balai). “Irrésistible”,
“Parfait”, “Épatant”, “Époustouflant”, “Original”, “Insolite”, “Électrisant”, “Insolite”, “Raffi-
né”, “Virtuose”… on se noie sous les superlatifs quand il s’agit de parler de cette perfor-
mance hors normes qu’est “Stomp”. Ça frappe, ça cogne, ça percute… ça réveille l’imagi-
naire et l’enfant qui sommeille en chacun de nous. Il est conseillé de réserver!
Du 10 au 15 octobre, 21h00 (sauf le samedi le samedi 14 octobre : représentation supplémen-
taire à 16h00, et le dimanche 15 à 15h00) à Odyssud (4, av. du Parc, Blagnac, 05 61 71 75 15)
> Spectacle culte : “Stomp”
© J.M. Lubrano
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EFFETS & GESTES/3
NOUVEAU LIEU. Fanfan, ex-patron de l’Éclusane,
incontournable salle toulousaine de la fin des années 80,
se lance dans un nouveau projet avec Gare aux Morilles
(7, chemin des Silos, 05 61 72 19 40). C’est un restau-
rant, épatant au demeurant, qui se veut aussi salle de
spectacles. La programmation vient juste d’être annon-
cée, entre jazz et chanson française, à raison d’un week-
end sur deux en attendant mieux : les 6 et 7 octobre
Boudu Les Cops, le 20 l’immense Juliette, le 21 Scopito-
ne. Les concerts débutent à 22h00.
CIRQUE D’AUJOURD’HUI. La dix-neuvième
édition du festival de cirque actuel “Circa” aura lieu du
27 octobre au 4 novembre à Auch (Gers/32). Cette
manifestation pointue proposera dix-neuf spectacles
mais aussi de nombreux rendez-vous (ateliers, stages,
scènes ouvertes, expos, concerts, conférences, ren-
contres, tournoi de tennis-massues…). Durant neuf
jours, la cité gasconne sera prise d’assaut par de mul-
tiples artistes venus des quatre coins de la France mais
également de Tunisie, Finlande, Catalogne, Argentine…
Renseignements et programmation au 05 62 61 65 00.
NOUVEAU LIEU (BIS). Monté à l’initiative des
patrons du Petit London et du Filochard, Le Mange
Disques, salle de concert de 500 places dédiée aux
musiques actuelles, devrait ouvrir ses portes à la mi-
octobre. À raison d’une douzaine de concerts par mois,
cet endroit devrait rapidement devenir un incontour-
nable du paysage musical toulousain. Inauguration le
lundi 16 octobre avec Elektrocution un groupe de rock
en provenance de Rouen. Le Mange Disques : 81, rue
Jules Verne, 06 70 37 47 10.
SCIENCE EN FÊTE. “Eco-City” est le nom de la
fête de la science qui aura lieu à Ramonville Saint-Agne
du 9 au 15 octobre. Cette fête est une manifestation
nationale organisée par le ministère de l’Éducation et de
la Recherche. Cette année, elle a pour thème “Santé et
environnement”. Plus de plus : www.mairie-ramonville.fr
MOUV’ TON BODY. Comme chaque année, la
radio Le Mouv’ s’associe au “Printemps de septembre”
en organisant un concert exceptionnel et gratuit dans le
prestigieux cadre du Jardin Raymond VI (allées Charles
de Fitte). Une soirée pleine de branchitude et de
rythmes dansants lors de laquelle les amateurs de rock
qui groove se délecteront des “Nite versions” des
Belges de Soulwax, 2 Many DJ’s et Fusion… jusqu’au
bout de la night.
AUTEUR D’ICI. Après avoir connu les milieux
institutionnels et avoir été en 2002, d’après un magazine
économique, « L’un des cent Français qui font bouger la
France », le Toulousain Thierry Bouchard, 43 ans, se
consacre à l’écriture et au journalisme afin d’apporter sa
contribution à la francophonie. En jouant avec les mots
et les idées. En ne prenant au sérieux que ce qui prête à
rire. Thierry Bouchard vient de faire paraître “En 1 mot
comme en 100”, préfacé par Patrick Poivre d’Arvor, un
recueil de chroniques satiriques aux Éditions de l’Ixcéa
(9, boulevard des Minimes/31200 Toulouse).
HIP-HOP… Les associations K.M.K. et Music’Halle
organisent deux stages autour du hip-hop les samedis 7
et 14 octobre. Au programme : atelier d’écriture, atelier
M.A.O. (musique assistée par ordinateur) et atelier mix.
Tarifs et renseignements au 06 82 88 53 86.
P’TITS BOUTS EN TARN-ET-GARONNE.
“Les Cabrioles d’Automne” sont une série d’événe-
ments jeune public qui se dérouleront en octobre et
novembre dans le département du Tarn-et-Garonne. Un
automne aux petits oignons pour les p’tits bouts du 82 à
qui seront proposée une dizaine de spectacles, des
expos et ateliers entre Castelsarrasin, Lavit et Beau-
mont. Renseignements et programmation au 05 63 22
10 18.
NOUVEAU LIEU DANS L’ARIÈGE. La pre-
mière édition du festival “L’Estrade” aura lieu le samedi
7 octobre, à partir de 19h00, à Argein (09). Ce sera
l’occasion d’inaugurer une nouvelle plateforme polycul-
turelle initiée par l’association Réa’j’Son sur le lieu-dit
L’Estrade. Un lieu dont le but et développer des activités
tous styles et de les professionnaliser en apportant une
structure, un bureau, une équipe, un accompagnement
professionnel et complet ainsi que l’organisation d’évé-
nements pour concrétiser les projets. Les services du
lieu : hébergement/résidence pour artistes, locaux de
répétition, salle de spectacles avec scène, label auto pro-
duction (tour management , maison de disques, droits
d’auteurs)… et un studio d’enregistrement dans un
autre bâtiment géré par une entreprise indépendam-
ment de l’association pour enregistrement pro, maquet-
te, création musicale… L’Estrade : 7, chemin de Sor,
09800 Argein, 05 61 04 61 85.
•PO
LYPHONIES. Le “Festival Vocal d’Aygues-
vives” fêtera son dixième anniversaire les 14 et 15
octobre. Pour l’occasion, vingt-deux chœurs et cinq
cents chanteurs nous offriront plus de dix heures de
polyphonies. Cette dixième édition sera également
marquée, le samedi soir, par un hommage à Francis
Poulenc tout à fait exceptionnel :
- trois formations vocales interpréteront une très
large représentation du catalogue des œuvres vocales
polyphoniques du compositeur,
- deux conférencières, spécialistes de sa musique
vocale, interviendront au cours du concert pour per-
mettre à l’auditoire une approche différente et plus
intime de son œuvre. Plus d’infos au 06 08 32 04 99.
Ayguesvives est situé à une cinquantaine de kilomètres
au sud-est de Toulouse entre Montgiscard et Ville-
>ACTU
En effet, Olivia Ruiz est en
tête des ventes de
disques, catégorie chan-
son rock, avec un “La femme
chocolat” (Polydor) hypra-réussi.
Faut dire, outre le talent et le
charisme qu’elle s’est trouvé,
qu’elle a su à nouveau s’entourer
d’auteurs compositeurs plus que
talentueux (Juliette, Néry, Mali
de Tryo, Christian Olivier de
Têtes Raides, Bertrand Belin,
Ben Ricour, Mathias Malzieu de
Dionysos… les musiciens des
Croquants et de Loïc Lantoine).
Ce deuxième album est paru il y
a déjà plus d’un an, et pourtant il
continue de vivre, doucement
mais certainement, séduisant
chaque jour encore plus de pu-
blic. La raison à cela : les presta-
tions scéniques qu’Olivia Ruiz
donne et qui marquent à jamais.
Toute en poésie et en énergie, la
jeune femme aux racines ibères
libère une joie de vivre commu-
nicative, bercée de sonorités
folk-rock-chanson frisant parfois,
sur scène, la punkitude. À décou-
vrir en première partie, une
autre valeur montante de la
scène chanson française à savoir
Renan Luce dont le single “Les
voisines” commence à sérieuse-
ment squatter les ondes radio-
phoniques.
>Éric Roméra
Jeudi 19 octobre, 20h30, au Ra-
mier (Île du Ramier). Renseigne-
ments au 05 34 30 17 48
SSOONNSS ÀÀ LLAA CCAATTAALLAANNEE
> Olivia Ruiz fait escale à Toulouse
Après une participation assumée à un télé crochet, un premier album adoubé par
des artistes reconnus de la scène chanson/rock française et cent trente concerts,
la Catalane Olivier Ruiz pète les scores avec son deuxième opus.
Grâce à la salle des Sept
Deniers, le nom de
Claude Nougaro ré-
sonne et résonnera toujours
dans la Ville rose. Un hommage
permanent à la hauteur de la
pertinence des spectacles qui y
sont proposés à l’occasion de
ce vingtième anniversaire qui se
déroulera du 14 au 21 octobre.
Jugez plutôt : Kassav’ et son
zouk endiablé (le 14) ; Sama-
rabalouf & Marcello Pretto
ou une belle rencontre géniale
entre l’interprète brésilien hors
normes et un trio jazz ma-
nouche le (17) ; Souad Massi
la représentante du folk orien-
tal contemporain (le 19) ; Al-
debert & Rue Rouge ou sur
le même plateau la révélation
du dernier festival “Détours de
chant” et les Toulousains Rue
Rouge (rock, folk, musette/le
20) ; et pour clore cette série
anniversaire Franklin Veloz y
Los Caballeros, successeur de
Tito Puente à la tête d’un salsa
latin jazz-band composé de neuf
musiciens (le 21). De quoi ré-
chauffer son monde et de varier
les plaisirs musicaux.
>É. R.
Les spectacles démarrent à
20h30. Réservations et renseigne-
ments au 05 61 93 79 40
JJOOYYEEUUXX AANNNNIIVVEERRSSAAIIRREE
> La Salle Nougaro fête ses 20 ans
La Salle Nougaro, le
bel équipement créé et
géré par le comité
d’entreprise d’Airbus
et qui propose chaque
année une program-
mation osée et riche,
fête cette année ses 20
ans. Pour l’occasion,
ses responsables nous
ont mitonné une série
de spectacles chauds
et colorés, remuants
et vibrants.
“Le Palais Nibo” est un établissement mythique
sorti tout droit de l’imagination de ses pension-
naires. Tout à la fois cirque de variétés, diverti-
mento forain, lieu d’expérimentation spectaculaire, c’est un
palais de la “découverte” où se mélangent tableaux oniriques
et numéros de cirque. Les pensionnaires, tour à tour artistes
volants, acrobates, danseurs, homme planche ou Cromagnon,
habitent ce palais de haut standing, empreint de cette atmo-
sphère luxueuse et glamour, “tout smoking et paillettes”. Au
Palais Nibo les numéros se suivent mais ne se ressemblent
pas. On y retrouve Pierre Maurice Nouvel (metteur en scène
de la Compagnie Gosh) à la mise en scène mais également en
tant que pensionnaire, ainsi que Maël et Jonathan fraîchement
sortis du Lido.
Du 11 au 29 octobre, du mercredi au samedi à 20h30, le di-
manche à 16h00, sous chapiteau à la Grainerie (61, rue Saint
Jean/Balma, 05 61 24 33 91)
DDUU BBEEAAUU AAVVEECC LLEE PPAALLAAIISS NNIIBBOO
> “Le Palais Nibo & ses Pensionnaires
La Compagnie Les Têtes en l’Air
débarque à Balma avec son caba-
ret cirque déjanté… La bonne
nouvelle de la rentrée qui égrai-
nera ce mois d’octobre qu’on
nous dit indien.
SSoouuaadd MMaassssii
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4/CINÉMA
MERCREDI 4 OCTOBRE
> “Les cinq mondes” de Daniel Greaves, Zoltan
Horvath, Vincent Bierrewaerts
> “Les bas-fonds” de Frisco de Jules Dassin avec Ri-
chard Conte, Valentina Cortese
> “Bric-à-brac” de Frédéric Clémençon, Christophe
Barrier, Fabrice de La Rosa, Michaël Journolleau, Gil Al-
kabetz, Sabine Huber, Mattia Francesco, Silvia Serreli,
An Vrombaut
> “Dans Paris” de Christophe Honoré avec Romain
Duris, Louis Garrel
> “Exes” de Martin Cognito avec Grégoire Colin, Abel
Ferrara
> “Family portraits” de Douglas Buck avec Sally
Conway, Gary Betsworth
> “Le Grand Meaulnes” de Jean-Daniel Verhaeghe
avec Jean-Baptiste Maunier, Nicolas Duvauchelle
> “Histoires du coin de la rue” d’Osamu Tezuka,
Samamoto Yusaku, Yamamoto Eiichi
> “Phat girlz” de Nnegest Likke avec Mo’Nique Imes-
Jackson, Jimmy Jean-Louis
> “Pour aller au ciel, il faut mourir” de Djamshed
Usmonov avec Khurched Golibekov, Dinara Droukaro-
va
> “Le pressentiment” de Jean-Pierre Darroussin
avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Stroh
> “Princesse” d’Anders Morgenthaler avec Thure
Lindhardt, Stine Fischer Christensen
> “Transylvania” de Tony Gatlif avec Asia Argento,
Amira Casar
> “Les Amants crucifiés” de Kenji Mizoguchi avec
Kazuo Hasegawa, Kyoko Kagawa
> “Click : télécommandez votre vie” de Frank Co-
raci avec Adam Sandler, Kate Beckinsale
> “Gentleman Jim” de Raoul Walsh avec Errol Flynn,
Alexis Smith
> “Le journal d’un suicidé” de Stanislav Stanojevic
avec Delphine Seyrig, Sami Frey
> “Le parfum, histoire d’un meurtrier” de Tom
Tykwer avec Ben Whishaw, Dustin Hoffman
MERCREDI 11 OCTOBRE
> “Banlieues : sous le feu des médias” de C. Em-
manuel Del Debbio
> “Bye bye blackbird” de Robinson Savary avec
James Thiérrée, Derek Jacobi
> “Confetti” de Debbie Isitt avec Martin Freeman, Jes-
sica Stevenson
> “Friends with money” de Nicole Holofcener avec
Catherine Keener, Jennifer Aniston
> “L’Homme de sa vie” de Zabou Breitman avec
Bernard Campan, Charles Berling
> “Mongolian ping-pong” de Ning Hao avec Huri-
chabilike, Dawa
> “La nonne” de Luis De La Madrid avec Anita Briem,
Belen Blanco
> “U” de Serge Elissalde avec Vahina Giocante, Isild Le
Besco
> “Un crime” de Manuel Pradal avec Harvey Keitel,
Emmanuelle Béart
> “Ushpizin” de Giddi Dar avec Shuli Rand, Michal
Bat-Sheva Rand
> “Une vérité qui dérange” de Davis Guggenheim
avec Al Gore
> “Viva Cuba” de Juan Carlos Cremata Malberti avec
Malu Tarrau Broche, Jorgito Milo Avila
> “Mala noche” de Gus Van Sant avec Tim Streeter,
Doug Cooeyate
> “Pulse” de Jim Sonzero avec Kristen Bell, Ian Some-
rhalder
> “Now! Hadouk Trio Paris Jazz Club” de Pascal
Laperrousaz
>LES SORTIES
Pour la première fois, vous utili-
sez l’image de synthèse dans
votre nouveau film. D’où vous
est venu le besoin de passer à
la 3D ?
Michel Ocelot : Tout simple-
ment, j’avais envie de changer, de
ne pas toujours faire le même nu-
méro. Ça me plaisait d’essayer
une nouvelle matière et de créer
une image avec un ton différent.
Et il se trouve qu’avec ma petite
notoriété, j’obtiens des choses
que je ne pouvais pas obtenir
avant, et par exemple un tournage
coûteux. “Azur et Asmar” pour
un film français, c’est un film cher.
D’une part la 3D informatique qui
est encore dispendieuse et
d’autre part, une chose à laquelle
je tenais particulièrement, je vou-
lais tout faire dans ma ville. On
me disait que j’étais fou, que
c’était irréaliste, parce que géné-
ralement, les films d’animation
français se font au loin, dans
d’autres pays. J’ai tout obtenu, et
ça a été un bonheur de travail
étonnant. Nous avons atteint une
qualité d’animation que je n’ai ja-
mais rencontrée. Il y avait une
ambiance extraordinaire, jamais
de drame, tous dans le même
sens, et les 1 300 plans du film ont
été bossés de manière unique.
Sans le succès de “Kirikou”,
vous n’auriez donc pas pu faire
ce film ?
Non, c’est évident. “Kirikou” a
changé ma vie mais aussi, je le
pense, celle des animateurs fran-
çais. Avant “Kirikou”, les films
d’animation hexagonaux étaient
rares. Après “Kirikou”, on a pu
prouver qu’on pouvait faire de
l’argent avec nos talents. Depuis,
on voit beaucoup plus d’animation
française sur grand écran et c’est
tant mieux.
Votre style, ce n’est ni Disney,
ni Dreamworks, ni Miyazaki.
Non, c’est mon style. Mais je
pense que j’ai une puissance que
bien des Américains n’ont pas : je
fais ce que je veux. L’animation
américaine ne fait pas ce qu’elle
veut. Elle a des producteurs très
regardants, des conseils d’adminis-
tration à écouter, des actionnaires
à nourrir. Alors certains ont du
talent et sortent quelque chose
de bien même avec ces carcans.
Moi, j’ai une liberté qu’elle n’a pas.
Je ne m’occupe pas de l’état du
marché. C’est du sentiment sans
tricher.
Après l’Afrique noire, l’histoire
d’“Azur et Asmar” s’inscrit au
Maghreb, dans un Orient mé-
diéval.
Pour “Kirikou”, j’avais envie de
dessiner l’Afrique, célébrer ce
continent qui m’a fait du bien. Le
Maghreb, je n’y pensais pas. Et
puis, c’est venu de réflexions au-
tour des gens qui ne s’entendent
pas. Alors j’ai pensé au couple
franco-allemand, mais cela avait
déjà été dans l’excellent “Joyeux
Noël” de Christian Carion. Alors,
j’ai fouiné dans les langues du
monde, j’ai laissé tomber la guer-
re, et j’ai regardé la France d’au-
jourd’hui, avec cette animosité
entre les Français de souche et les
Français plus récents. Cela me fa-
tigue, je trouve ça idiot, et nous
sommes de la même civilisation.
L’Islam et la chrétienté sont très
proches. Et je suis arrivé au Magh-
reb de cette manière. J’en ai fait
un conte de fée, car je suis un
conteur. En fait, je veux que le
spectateur quitte la salle, des
étoiles plein la tête.
> Propos recueillis par
Jean Zeid
“Azur et Asmar” de Michel Ocelot
(France/2004/1h39), avec les voix
d’Hiam Abbass, Cyril Mourali, Karim
M’Riba
Sortie le 25 octobre
DDEEUUXX FFRRÈÈRREESS
> “Azur et Asmar”
Deux frères bru-
talement séparés
se retrouvent
malgré les em-
bûches. Après
deux “Kirikou” à
succès, l’anima-
teur Michel Ocelot
se tourne vers le
Maghreb et
l’image de synthè-
se pour un conte
multicolore sur la
(re)découverte de
l’autre.
Votre producteur a déclaré, il
y a quelques semaines,
qu’avec cette adaptation du
“Parfum”, il était impossible
d’échouer.
Oui, il est très conscient de
l’enjeu. Mais que veut dire
«échouer » ? Pour moi, il s’agis-
sait de réaliser un film qui me
plaisait, réunissant à la fois les
sentiments et l’énergie du
roman. C’était ça, pour moi, le
cœur de ce pari. Les spectateurs
doivent pouvoir retrouver l’at-
mosphère et le climat de ce
roman extraordinairement popu-
laire. Et en même temps, il y a
mon point de vue, purement ci-
nématographique sur la matière
du livre.
L’adaptation du “Parfum” est
un défi, notamment par son
gros budget.
Je ne crois pas que le budget
joue un de rôle essentiel quant à
vouloir faire un film ou pas. Il
était clair que cette adaptation
allait coûter beaucoup d’argent,
déjà à cause de l’immense multi-
plicité des décors. Ça ne pouvait
pas être bon marché en fait…
Une énergie nécessaire à une
adaptation d’un livre censé
être inadaptable ?
Qu’est-ce qui doit être si inadap-
table dans ce roman ? Les
odeurs ? Mais il n’y a pas
d’odeurs dans un roman, juste du
papier et des mots… Pour le ci-
néma, c’est différent, c’est un
autre langage, mais le pari est le
même : rendre cette philosophie
fantastique et olfactive du bou-
quin dans un road-movie cinéma-
tographique plutôt fou. J’ai lu ce
roman dans les années 80 pour
la première fois. Et quand on m’a
proposé le projet, j’en avais un
souvenir confus… Je devais sa-
voir si je pouvais connecter mon
univers à celui de Süskind. Il fal-
lait que je me sente proche. Au-
delà des odeurs, de l’ampleur des
décors, j’ai surtout été attaché
par le destin de ce personnage
central, sa dramatique. Et je me
suis senti capable de m’y atta-
quer, de donner ma vision sub-
jective du roman.
> Propos recueillis
par J. Z.
“Le Parfum, histoire d’un meur-
trier” de Tom Tykwer (France/Es-
pagne/Allemagne/2006/2h27),
avec Ben Whish, Dustin Hoffman,
Alan Rickman
Sortie le 4 octobre
PPAARR LL''OODDEEUURR AALLLLÉÉCCHHÉÉ
> “Le parfum”
Un roman supposé
inadaptable, le
budget le plus fou
de l’histoire du ci-
néma allemand,
Tom Tykwer s’at-
taque au roman
culte de Süskind
entre récit fantas-
tique, thriller
odorant et décors
fastueux.
INTRAMUROS #307/24p 26/09/06 16:39 Page 4
CINÉMA/5
MERCREDI 18 OCTOBRE
> “Bahia, ville basse” de Sérgio Machado avec Laza-
ro Ramos, Wagner Moura
> “Bamako” d’Abderrahmane Sissako avec Aïssa
Maïga, Tiecoura Traoré
> “Café transit” de Kambozia Partovi avec Fereshteh
Sadr Eorafai
> “Ces rencontres avec eux” de Danièle Huillet,
Jean-Marie Straub avec Angela Nugara, Vittorio Vigneri
> “La citadelle assiégée” de Philippe Calderon
> “L’école pour tous” d’Éric Rochant avec Arié El-
maleh, Élodie Navarre
> “Les fils de l’homme” d’Alfonso Cuaron avec
Clive Owen, Julianne Moore
> “Lucky girl” de Donald Petrie avec Lindsay Lohan,
Chris Pine
> “Napoléon (et moi)” de Paolo Virzi avec Daniel
Auteuil, Monica Bellucci
> “Ô Jérusalem” d’Elie Chouraqui avec Saïd Tagh-
maoui, J.J. Field
> “Patate” de Sylvain Vincendeau, Claude Barras, Isa-
belle Favez, Pierre-Luc Granjon, Damien Louche-Pélis-
sier, Benoît Chieux
> “The Queen” de Stephen Frears avec Helen Mir-
ren, James Cromwell
> “Les rebelles” de la forêt de Jill Culton, Anthony
Stacchi, Roger Allers avec Martin Lawrence, Ashton
Kutcher
> “Severance” de Christopher Smith avec Danny
Dyer, Laura Harris
> “Le bal des vampires” de Roman Polanski avec
Roman Polanski, Jack McGowran
> “Les Honneurs de la guerre” de Jean Dewever
avec Pierre Collet, Danielle
MERCREDI 25 OCTOBRE
> “Alex Rider : Stormbreaker” de Geoffrey Sax
avec Alex Pettyfer, Ewan McGregor
> “La balade des éléphants” de Mario Andreacchio
> “Between a smile and a tear : Il était une fois
le Montmartre Jazz Club de Copenhague” de
Niels Lan Doky
> “La Californie” de Jacques Fieschi avec Nathalie
Baye, Ludivine Sagnier
> “Flicka” de Michael Mayer avec Alison Lohman, Tim
McGraw
> “Last kiss” de Tony Goldwyn avec Zach Braff, Jacin-
da Barrett
> “Les lumières du faubourg” d’Aki Kaurismäki
avec Janne Hyytiäinen, Maria Heiskanen
> “Mémoires de nos pères” de Clint Eastwood avec
Ryan Phillippe, Adam Beach
> “Objectif Mars” de George Butler avec Paul New-
man
> “Octobre” de Pierre Léon avec Pierre Léon
> “Poltergay” d’Éric Lavaine avec Clovis Cornillac,
Julie Depardieu
> “Songe d’une nuit d’hiver” de Goran Paskaljevic
avec Lazar Ristovski
> “Azur et Asmar” de Michel Ocelot avec Cyril
Mourali, Karim M’Riba
> “Les Baliseurs du désert” de Nacer Khemir avec
Nacer Khemir, Soufiane Makni
> “Le cauchemar de Dracula” de Terence Fisher
avec Christopher Lee, Peter Cushing
> “Journal intime” de Valerio Zurlini avec Marcello
Mastroianni, Jacques Perrin
> “Là-bas” de Chantal Akerman
> “Le repas” de Mikio Naruse avec Setsuko Hara,
Ken Uehara
>LES SORTIES
Le film est très loin de la cari-
cature autour de la monarchie
britannique. Est-ce que c’est
l’aspect réaliste du scénario
qui vous a d’abord intéressé ?
Stephen Frears : Tout à fait.
C’est ce que nous voulions faire,
dès le départ, chercher un maxi-
mum de réalisme et surtout ne
pas tomber dans la caricature. Il
fallait pourtant rendre l’humour
très anglais de ce milieu.
Le film aurait pu s’appeler
“The Prime Minister” car la fi-
gure de Tony Blair est aussi
imposante que celle de la
Reine.
Oui, c’est vrai, puisqu’en plus on
avait déjà fait un film sur Blair
(“The Deal”) avant qu’il n’arrive
au pouvoir. Donc “The Queen”
c’est un peu la suite, mais quand
il y a une Reine en jeu, c’est elle
qui a le dessus (rires)… Sa Ma-
jesté est une patate chaude
comme on dit ici, un sujet de
fascination permanente. Vous ne
pouvez rien dire sur elle sans
voir vos propos immédiatement
déformés par la presse tabloïd,
que ce soit en bien ou en mal
d’ailleurs. Je marche donc sur
des œufs, essaye d’être objecti-
ve. Ce qui m’intéresse, c’est la
femme tout autant que le chef
d’État. D’ailleurs, les tabloïds ont
usé de toutes les astuces pour
connaître les lieux de tournage,
l’équipe était pourchassée jour
et nuit par les paparazzis. Nous
avons dû laisser filtrer une
photo du tournage, un gros plan
d’Helen Mirren qui joue Elizabe-
th pour les calmer un peu. J’ai
tout de suite su à quel moment
précis je voulais situer l’action :
la semaine qui a suivi la mort de
Diana. Mais je ne voulais pas en
faire une histoire exclusivement
centrée sur la reine, il me fallait
un contrepoint, Tony Blair. Ce
que je voulais montrer, c’est le
contraste entre ces deux
mondes, la démocratie et la mo-
narchie. C’est une étude de
deux milieux à un moment cru-
cial de l’histoire du pays. Il faut
se replonger dans la presse de
cette semaine-là pour com-
prendre l’importance des en-
jeux. Les Britanniques sont fu-
rieux, ils veulent punir la reine
et sa famille de leur cruauté en-
vers Diana. Ce qu’ils réclament,
pourtant, n’est nullement la fin
de la monarchie, ils veulent juste
entendre la reine manifester
quelque chagrin et partager leur
souffrance. Leur colère n’est pas
un rejet mais un appel au se-
cours. Les républicains anglais
qui ont voulu y voir un retour-
nement de l’opinion, se sont
complètement trompés. Les Bri-
tanniques sont monarchistes, et
cela, Tony Blair l’a bien compris.
Lui, n’est rien, ni républicain ni
monarchiste, juste un pragma-
tique conservateur à l’intuition
étonnante. Il fait partie des chefs
d’État nouvelle manière pour
lesquels le marketing politique
prime sur les idées. Leur impéra-
tif : savoir ce que veut le peuple
pour le lui donner.
Avez-vous subi des pressions ?
Nous n’avons eu aucune pres-
sion, aucune obligation que de
décrire des êtres humains avec
des sentiments troubles dans un
univers où le pouvoir déjoue les
idéaux.
La famille royale a-t-elle vu le
film ?
Le film est dans les salles et ils
peuvent aller le voir…
Quelle est la part de fiction et
de réalité ici ?
Le film repose sur une énorme
quantité de recherche, et donc
cette recherche amène forcé-
ment un peu de vérité. Mais
c’est vrai que les dialogues ont
été créés de toutes pièces, évi-
demment, mais nous avons tou-
jours voulu que les situations
soient crédibles.
Êtes-vous royaliste ?
En Angleterre, on ne vous laisse
pas vraiment le choix. On naît
royaliste. C’est comme ça
(rires)…
N’est-ce pas ironique de pré-
senter un premier ministre
travailliste qui sauve à sa ma-
nière la monarchie ?
Oui, c’est vrai (rires)… Mais
Tony Blair est-il vraiment tra-
vailliste ? (silence)… Je ne le
crois pas…
> Propos recueillis
par J. Z.
“The Queen” de Stephen Frears
(France/GB/USA/2005/1h39), avec
Helen Mirren, Michael Sheen
Sortie le 18 octobre
RROOIISS EETT RREEIINNEE
> “The Queen”
Un portrait d’Eli-
zabeth II sauvé
par Tony Blair
juste après la
mort de Lady Di.
Loin de la carica-
ture, le réalisa-
teur Stephen
Frears confronte
le pouvoir du
deuil et le deuil
du pouvoir.
Si Anders Morgenthaler, jeune
trentenaire, est connu dans
son pays, le Danemark, pour ses
illustrations de l’actualité dans le
quotidien danois Politiken, ses
bandes dessinées et une série
culte pour enfants, il réalise avec
“Princesse” un premier long-mé-
trage interdit au public mineur.
“Princesse”, ça a pourtant le goût
d’un dessin animé pour enfants,
comme “Princesse Mononoke”
de Miyazaki ou “Princes et Prin-
cesses” de Michel Ocelot. Sauf
que “Princesse”, c’est un peu “Kill
Bill” version tarte aux poils, le
premier manga européen à
(même si son auteur réfute ce
qualificatif, sans doute a-t-il rai-
son) la fois ultra-violent et ultra-
attachant, l’histoire d’un prêtre
qui, après avoir récupéré la fille
de sa sœur âgée de 5 ans, part
venger cette sœurette qui, j’ai ou-
blié de vous dire, était aussi star
du porno : “« Je ne suis pas scan-
dalisé. Je ne suis pas un puritain
nouvelle mouture. Mais j’ai mes
opinions, et je n’en peux plus de
cette indifférence “libérée” vis-à-
vis de la pornographie », a ainsi
déclaré Morgenthaler lors du der-
nier festival de Cannes où son
film était sélectionné à la “Quin-
zaine des réalisateurs”.
Pourtant, son héros, prêtre angé-
lique et exterminateur qui va exé-
cuter dans un bain de sang tous
ceux qu’il tient pour responsables
de la mort de sa sœur. Malin,
peut-être trop, Morgenthaler mé-
lange animation et prises de vue
réelles, ce qui lui permet une li-
berté de ton unique, comme
cette image de petite fille castrant
un agresseur à coups de pied-de-
biche. La vision est en animation,
ce qui allège l’horreur de la scène.
Ce n’est donc pas un dessin
animé porno… “Princesse” parle
de l’enfance face au porno, de
mémoire collective envahie par
ses postures, de bouches grandes
ouvertes, ses jambes quasi écarte-
lées. Et Morgenthaler d’en appe-
ler à un retour au sexe : « Je suis
vraiment un fan de sexe… Et je
pense que probablement toi aussi
tu es un fan de sexe. Je ne veux
pas baiser dans une seule posi-
tion, je veux faire l’amour dans
toutes les positions. Mais… Je ne
suis pas un fan de porno… Je
pense que le porno, c’est l’exact
contraire de la sexualité. C’est
rien du tout, une toute petite fe-
nêtre sur ce qu’est réellement la
sexualité. Le porno, c’est juste du
business qui en plus contamine
l’imaginaire des gosses. Contre
cette industrie, je ne peux pas ac-
cepter d’avoir une conduite de
vie puritaine. Donc, j’ai fait un film
pour faire comprendre aux gens
que le porno, c’est dangereux et
malsain. » En clair, on a le droit
de faire l’amour comme on veut,
mais tout dépend avec qui. Après
avoir divisé le public cannois,
“Princesse” s’apprête ainsi à scot-
cher le public hexagonal. À voir,
le cœur bien accroché.
> J. Z.
“Princesse” d’Anders Morgenthaler
(Danemark/2006/1h30), avec Stine
Fischer Christensen, Thure Lindhardt,
Mira Hall
Sortie le 4 octobre
NNÉÉEE SSOOUUSS XX
> “Princesse”
Déjà classé X dans
son pays d’origi-
ne, le premier
manga danois est
une déclaration
de guerre à l’es-
prit porno qui en-
vahit nos vies mo-
dernes. En clair,
des larmes et du
cochon pour une
animation interdi-
te aux mineurs.
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