Dossier à tout va 140612indd.indd

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À TOUT VA
Photographie Guy Delahaye
« Manifeste – Oratorio » d’après le journal, articles et notes
de travail de Didier-Georges Gabily,
mis en résonance avec les photographies de Guy Delahaye
sur les créations de Didier-Georges Gabily
À TOUT VA
Conception
Muriel Vernet
Lumière
Aurélien Villard
Musique
Peggy Lagay
(Piano, Accordéon, Percussions)
Danse
Margaux
Marielle-Tréhouart
Avec
Marie Bonnet,
Sébastien
Depommier,
Lucie Donet,
Laurent
Marielle-Tréhouart,
Muriel Vernet
Aurélien Villard
Photographie Guy Delahaye
Exposition
«mises en scène DGG»
Guy Delahaye
Esquisse Prieuré de Marnans (mai 2011),
Création Festival Avignon Off – Maison de la Compagnie Fraction,
23 place des Carmes (juillet 2011)
Reprise Villa Sainte Cécile – La Côte St André (octobre 2011)
2
Sommaire
La genèse d’À tout va
p. 4
À tout va
p.6
La presse en parle
p.9
Didier Georges Gabily
p.10
Guy Delahaye
p.14
Extraits
p.15
Instant T photographié
p.19
L’équipe artistique
p.23
La Cie Choses Dites
« Dans les champs de la langue, Didier-Georges
Gabily voyait loin. De chacun de ses voyages en
écriture il revenait avec quelques morceaux inouïs,
d’une saisissante humanité »
Bruno Tackels
p.29
Photographie Guy Delahaye
3
Femme de théâtre en prise directe avec son temps, je défends un théâtre de
la langue – un théâtre poétique – et mes choix de créations naissent avant
tout de la rencontre avec une « écriture ».
Après avoir travaillé sur bien des écritures contemporaines - ayant dans mon
parcours connu les grandes « aventures théâtrales » comme celles de Vitez,
mais aussi Chéreau et sa rencontre avec Koltès, ou encore Olivier Py - je
n’ai cependant jamais vu ni croisé le théâtre de Didier Georges Gabily de son
vivant.
Aussi, cette rencontre – solitaire, uniquement par le livre - avec l’univers et
l’écriture de Gabily, fut-elle de l’ordre de la déflagration, et tout particulièrement
La genèse d’À t
out va...
cette œuvre inclassable qu’est son triptyque Gibiers du Temps.
Tout de suite, j’ai eu envie « d’éprouver » cette matière, d’en faire l’expérience,
de la mettre en corps et en voix, de la convoquer « au plateau ».
Après avoir travaillé sur Chimères au cours d’un atelier avec des étudiants de
conservatoire, je me suis attelée à ce Gibiers du temps avec mon équipe sur
un chantier de création Gibiers (matériaux/fragments) du Temps.
Plus nous travaillions et cherchions, plus l’ampleur, la complexité et la richesse
de l’œuvre m’apparaissaient « Inouïes »… Il était incontournable d’éclairer,
de sertir et fouiller de toutes parts, dans tous les écrits de natures diverses
de Gabily.
J’ai donc lu : son théâtre, bien sûr - mais aussi ses articles, notes de travail,
romans, poèmes…
C’est donc à ce moment-là qu’est né le désir de faire entendre aussi
ces textes-là - à priori voués à l’écrit - faire entendre cette parole et
cet homme – ce visionnaire à la langue incandescente,
à la pensée
aiguisée, éclairante, adressée au monde, aux « acteurs », à nous tous.
Puis, il y a les belles rencontres qui aident et soutiennent… Ces textes
naviguant de « l’intime au publique », nommant quelques compagnons de
route, j’ai rencontré Bruno Tackels, dramaturge de Gabily, « l’oreille amie »,
et Frédérique Duchène, la compagne aimée, « l’actrice prophétique »…
Tous deux m’ont encouragée, ont aussi nourri notre travail par leurs regard
attentionné.
Enfin, l’invitation de Jean-François Matignon - autre compagnon de route de
Gabily - à venir « faire ce que je veux »
dans « la petite maison de sa
Compagnie», place des Carmes à Avignon, pour le festival 2011.
«Textes inouïs, lieu improbable »….
Tout était là pour faire partager ces pépites d’humanité qui aident à vivre, à
rester debout au cœur du monde…
4
Tout ?
Non, il ne manquait que mon ami Guy Delahaye et son regard, qui photographie
depuis longtemps mes spectacles.
Au cours d’une conversation où je lui parle de ce travail autour de Gabily, il va
chercher dans sa « Caverne laboratoire » des planches de photos qu’il avait
faites à l’époque des propres mises en scène de Gabily….
Puis comme moi, tombe « amoureux » de cette petite maison
place des
Carmes, où ses photos ne peuvent que résonner dans la simplicité du lieu
et répondre aux corps et voix de cette belle équipe d’acteurs qui fera exister
cet « À tout va » - quête insatiable de l’être au monde, pris dans la nécessité
aveuglante de chercher la lumière et fouiller une impossible vérité…
Ainsi est né « À tout va »….
Muriel Vernet, Avril 2012
Photographie Guy Delahaye
5
À tout va
Une invitation au voyage dans l’univers de Didier-Georges
Gabily.
Un
regard
proposé
non
seulement
sur
l’artiste
–
écrivain, metteur en scène, dramaturge, chef de troupe - mais aussi
sur l’homme, ce citoyen enragé voire engagé avec ses questionnements
politiques, artistiques, personnels...
Une clef de voûte pour mieux comprendre et entrer dans cet
univers littéraire, poétique et théâtral qu’est l’œuvre prolifique de Gabily.
Un avant-propos
à nos Gibiers du Temps, épopée
théâtrale
contemporaine qui questionne avant tout notre désir et liberté…
«
Pas
envie
de
parole
intelligente,
pas
envie de parole poétique, envie de boire à la
coupe du réel qui m’échappe (…). Créer le
désir,
dérober
l’assouvissement
du
désir.
Avec ça on peut toujours croire à la révolution. »
D-G Gabily
Photographie de B. Bessy
À tout va
Villa Sainte-Cécile
La Côte Saint-André
Triptyque qui convoque toute la force des mythes fondateurs au coeur du
monde
Gibiers du temp
s
époque),
contemporain.
Voix
Cette
(deuxième
oeuvre
époque),
en
trois
Phèdre,
époques
fragments
-
Thésée
(première
d’agonie
(troisième
époque) - puise au mythe de Phèdre, Thésée et Hippolyte sans pour autant
être une pièce «sur» cette mythologie, et encore moins son adaptation ou son
actualisation. Avec ce «théâtre roman», ce sont bien les schémas et archétypes de la
mythologie qu’utilise Gabily, avec toute la pertinence qu’ils renferment à regarder le
monde d’aujourd’hui, pour constituer une véritable épopée théâtrale, oeuvre majeure
- la plus longue, dans laquelle la résonance du mythe dans le monde contemporain
embrasse toujours, en pleins d’endroits, l’Humanité toute entière.
«Tragédie de la coupure», Gibiers du Temps redonne aussi «voix, éros et chair à tous
les blessés», elle donne la parole à tous ceux qui ne l’ont pas ou plus... et la langue
éminemment poétique et concrète de Gabily, sa force et son esprit corrosif ne peuvent
que convoquer notre monde d’aujourd’hui et créer une déflagration dont il a bien
besoin en ces temps de perte de la langue, de perte du «poème en soi», où toute prose
de parole longue et constituée n’est presque plus acceptable...
6
À tout va
Une traversée littéraire, architecturale et photographique du paysage
gabilien.
Un mariage avec le chant et la danse, très présents dans les pièces et
romans de Gabily.
Ce spectacle mêle fidèlement à la mise en scène une écriture exigente au
regard des pièces de l’homme de théâtre photographiées par Guy Delahaye.
Son théâtre est un théâtre choral, un théâtre de bande, un théâtre
organique… Toujours fasciné par les langues archaïques et vibratoires
comme celle de Robert Garnier ou de Paul Claudel, sa propre écriture
appelle aussi la « parole proférée », et possède une grande musicalité.
D’ailleurs il reprenait souvent
Le soulier de satin : «
cette phrase de Dona Musique
dans
Celui qui ne sait plus parler, qu’il chante ! »
Nous avons donc créé une partition musicale – Piano,
Accordéon,
quelques
Percussions,
Voix
–
et
mis
en
chansons
«Comptines et ritournelles» qui traversent tous
les écrits de l’auteur. Nous avons également ajouté la
danse pour ainsi expérimenter un travail chorégraphique
en résonance avec cette écriture qui appelle tant les corps,
présences incontournables, notamment sur des textes de
nature particulièrement poétique.
La particularité de ce projet, investir des lieux dits atypiques. Une difficulté
alors réinventée pour donner un sens unique à cette proposition. En découle un
travail de recherche avec l’espace pour créer un univers singulier notamment
par la lumière et l’installation légère et précise qui chaque fois propose des
Photographie de Gérard Berne
À tout va
Festival Avignon 2011
«points de vue» différents.
Ce choix scénographique permet une mise en scène, une installation et une
architecture de l’exposition différentes pour chaque lieu où le spectacle est
joué.
Ce « parti pris » nous conduit à modifier le regard et l’écoute
des spectateurs ainsi que la présence des acteurs ; eux mêmes
portés par cet autre espace de présences créé par la force et
la densité des photographies des comédiens en jeu. Il amène
aussi à faire découvrir «autrement» à ces passagers curieux
un lieu de patrimoine, de mémoire, un lieu du quotidien, plus
urbain ou contemporain, en préservant toujours ce rapport
intime entre écoutants et écoutés.
À tout va
du
a été créé à
«quotidien»
avec
Avignon dans une petite maison de ville
entrée,
cuisine,
chambre
et
petite
cour…
Puis repris dans une vaste demeure du 18ème, La Villa Ste-Cécile à La Côte
St-André avec petits, grands salons, cour intérieure, atelier de peintre…
Nous avons en projet d’investir une ancienne usine
désaffectée, des loges et sous sols de théâtres, un
cloître, un tribunal.….
7
Il
s’agit
donc
de
décliner
et
faire
entendre
les
motifs
insistants et les diverses variations qui peuplent l’espace littéraire de Gabily,
à la fois auteur de théâtre, de romans, d’articles pour la presse…
Certains des textes extraits de son journal et de ses notes de
travail sont à la croisée des chemins « Publiques – intimes »,
toujours portés par une écriture exigeante et une langue vibratoire, nourris
par le regard entier et incisif qu’il posait sur le monde.
Le désir est de proposer un voyage, une traversée, un partage… A
l’image d’une vie, faite d’engagements, de doutes, de bouleversements,
d’aventures,
de
rencontres,
visages
et
paysages
divers….
Nous avons donc travaillé sur des articles pour la
presse
-
–
des
sur
quelques
textes
de
écrits,
questions
facture
politique,
programmes
et
de
réflexions
philosophique
théâtre
sur
l’art
ciblant
et
la
société - des notes plus personnelles, autobiographiques,
lettres -
des passages de romans, quelques extraits
de théâtre, enfin le chant/champ purement poétique
(poèmes
dramatiques,
allégoriques,
prophétiques)….
Montage et textes choisis tirés de :
À tout va - Journal, 1993-96, Extraits de l Pour Les Cahiers de Prospéro,
Fév.96 – Corps du délit l Pour la revue d’esthétique, Mars 94 – Fragments
de Mars l Pour le théâtre des Bernardines, Mars 96 l Ange, art, agonie ébauche l Dernière charrette - une imprécation calme l
Notes de travail, Extraits de l L’écart, l’entre-deux l Notes éparses sur
Enfonçures l
Lalla (ou la Terreur) l Extrait du monologue l
Postface de Chimère et autres bestioles l Harangues Berceuses avec
chambre la nuit, télévision et un enfant (malade) l
Théâtre du mépris 3 - Comptines Ahou maou…
Croquis - Aurélien Villard
Contention - Comptines Avais beau chapeau…
Violences - Comptines Ça fait rien si le roi t’aime pas…
L’Au-delà - Comptines Merde à dehors…
Enfonçures - Oratorio / Matériau - Cinq rêves de théâtre en temps de
guerre
Nous nous sommes donné la liberté de transformer le
cheminement, d’avoir dans notre valise d’autres textes
– d’enlever, rajouter, remplacer - en fonction des lieux
d’accueil et de « l’air du moment »…
8
(...) une amicale
invitation au voyage
intérieur,
À tout va… d’après Didier-Georges Gabily
Revue spectacle.com Avignon Festival off
endroit privilégié
et paradoxal de la
Comment définir l’impression que donne ce spectacle ? L’ambiance d’une
maison aux volets clos, le charme d’un ancien carrelage,
d’un couloir
rencontre avec
faiblement éclairé qui distribue des pièces comme des lieux de mystère et
l’altérité.
de métamorphoses ?
Des
comédiens
La presse en pa
rle
l’importance
de
nous
leur
accueillent
mission,
Gabily, de cette parole singulière
avec
lire
des
la
textes
gravité
de
due
à
Didier-Georges
qui veut se faire entendre par toutes
les voix des générations, parole à la fois poétique, prophétique, avec la
pertinence du refus d’un monde en déclin et de celle d’un monde à construire.
Rien ne peut
vraiment témoigner, autrement qu’en le vivant, ce
moment
vivre
de
ensemble,
de
plaisir
mutuel,
au
gré
des
apparitions, des musiques, et des voix, une amicale invitation au voyage
intérieur, endroit privilégié et paradoxal de la rencontre avec l’altérité.
Claude Kraif - Avignon Off 2011
Le théâtre d’ombres de Gabily
Dauphiné libéré – Pays de Bièvre-Liers
En résidence depuis deux saisons sur le territoire, la compagnie Choses Dites
ouvrait de superbe manière la saison culturelle du pays de Bièvres-Liers
avec, ce mercredi soir à la villa Sainte-Cécile, la première représentation du
(...) déambulation
spectacle «À tout va» qu’elle créait l’été dernier au Festival off d’Avignon.
Six mois après son adaptation de Gibiers du temps, Muriel Vernet puisait
onirique, au cœur
dans le journal et les notes de travail du dramaturge pour en transcender les
de la superbe
questionnements et les révoltes, en extirper la noire beauté et l’exposer à la
exposition des
lumière froide et parcimonieuse d’une remarquable mise en scène.
Fidèle à elle-même, la compagnie s’offrait hier sous un très bon jour.
photographies de
Et qu’il soit ou non réceptif à la dureté des mots de Gabily, le public
Guy Delahaye, bel
ne pouvait que se rendre à l’évidence : il avait sous les yeux du beau,
hommage à l’œuvre
créatrice
du très beau. Et ceci par la grâce des comédiens, musiciens, et
danseuse
maîtrisant
parfaitement
leur
approche
de
l’auteur
et
sa mise en espace dans des lieux adaptés à leur déambulation
onirique, au cœur de la superbe exposition des photographies de Guy
Delahaye, bel hommage à l’œuvre créatrice de Gabily.
9
Naissance à Saumur le 26 août 1955. Enfance et adolescence à
Tours. Comédien dans la troupe d’André Cellier. À Paris, au début
des
années
70,
découverte
déterminante
de
l’œuvre
d’Adamov.
Rencontre avec Bernard Dort qui l’encourage à écrire.
1979 Quitte Paris et rejoint André Cellier qui vient de créer au Mans le
Centre Théâtral du Maine. Fonde son premier atelier d’acteurs : l’Atelier
Maïathéâtre.
1981 Écrit La Maison sans jardin (France Culture, NRD, Lucien Attoun) et
L’Emploi du temps.
1982-1983 Dirige des ateliers de formation au Centre Théâtral du Maine.
Obtient une bourse d’auteur du Ministère de la Culture pour Scarron (qu’il
Didier-Georges
Gabily
D-G Gabily
auteur
metteur en scène
1955 - 1996
met en voix avec des comédiens du Théâtre national de Strasbourg)
1984 Crée en collaboration avec Marc Klein le Centre de Recherche Et de
Formation pour l’Acteur (CREFAC).
1986 Met en scène à Evry, dans un garage, la première version de L’Échange
de Paul Claudel ; création du DG Groupe (issu du CREFAC), qui fonctionne
sans lieu fixe ni subvention pendant des années.
1988 Publie son premier roman Physiologie d’un accouplement chez Actes
Sud.
1989
et
Met
en
Nadejda
Présente
scène
Ossia,
Mandelstam
avec
ses
au
comédiens
variations
à
la
Théâtre
de
Travaux
orestiens
mémoire
Poche
d’Ossip
Montparnasse.
au
Théâtre
de
L’Enfumeraie au Mans (à partir de fragments de L’Orestie d’Eschyle).
Le DG Groupe devient le Groupe T’chan’G.
1990 Monte Phèdre(s) et Hippolyte(s), ébauche d’un travail sur un cycle
autour du « mythe de Phèdre ». Commence la rédaction du récit Couvre-feux.
Publication par Théâtre Ouvert de Corps et Tentations, premier panneau
d’un diptyque intitulé Violences (parution de l’intégralité chez Actes SudPapiers en 1991).
1991 Première présentation de Violences à Paris au Théâtre de la Cité
Internationale (plus de 7 heures d’un «spectacle manifeste» qui ouvre un
« nouveau temps dans le travail du Groupe » : 5 nouvelles créations en
moins de 4 ans). Rédige Enfonçures- Oratorio /Matériau : partition théâtrale
dont le sujet est Hölderlin (son silence), le contre-sujet, la guerre du Golfe
(son vacarme).
1992
Parution
de
L’Au-delà
chez
Actes
Sud
(unanimement
salué par le milieu littéraire français). Juillet : lecture de Chimères
et
autres
bestioles
à
La
Chartreuse
de
Villeneuve-lès-Avignon.
Décembre : le Groupe T’chan’G crée Des cercueils de zing, au Théâtre de
la Bastille (d’après les témoignages recueillis par Svetlana Alexievitch de
soldats russes revenus d’Afghanistan).
1993 Reprise de la pièce, qui fonctionne en diptyque avec la création
d’Enfonçures.
10
Homme de théâ
tre
Commence
de
la
Christian
rédaction
Colin
de
Théâtre
(création
à
du
Mépris
3,
commande
puis
au
TGP-Saint-
Wuppertal,
Denis, 1996). Dirige à l’École du Théâtre national de Bretagne, un
atelier-stage
qui
s’achève
par
la
création
des
Juives
de
Robert
Garnier. Participe à la création «Les Cahiers de Prospero».
1994
Parution
du
premier
numéro
des
Cahiers
de
Prospero.
Juin : création de la 1re époque de Gibiers du Temps : « Thésee », au
Quartz de Brest. Le projet naît de l’impossibilité institutionnelle de monter le
cycle intégral du mythe de Phèdre et « revisite » le mythe, essentiellement
à partir de l’Hippolyte d’Euripide.
1995 Mars: création de la 2e époque de Gibiers du Temps : «Voix», aux Fédérés.
Novembre : représentation de la 3e (et dernière) époque de Gibiers du Temps
« Phèdre, fragments d’agonie » au Théâtre national de Bretagne à Rennes.
Décembre : représentation du triptyque au Théâtre de Gennevilliers (puis
en février 1996 au Théâtre de la Métaphore à Lille).
1996 Reprend la rédaction de Lalla, ou la terreur (théâtre-roman).
Juillet : répétitions de Dom Juan de Molière et de Chimères et autres
bestioles au Théâtre des Amandiers à Nanterre. Interrompues par le décès
de Gabily, le 20 août à Paris des suites d’une opération. Le Groupe T’chang’G
décide de poursuivre le travail sur Dom Juan / Chiméres (création au TNB à
Rennes en octobre).
Théâtre
Corps et Tentations, premier panneau du diptyque Violences, Tapuscrit n°63 Théâtre
Ouvert, Paris, 1990.
Violences, un dyptique : Corps et Tentations suivi de Âmes et Demeures, Éditions
Actes Sud-Papiers, Arles, 1991.
Enfonçures, Oratorio /Matériaux, Éditions Actes Sud-Papiers, 1993 (épuisé) (rééd.
avec des ajouts, 1996).
Gibiers du Temps, Éditions Actes Sud-Papiers, 1995.
T.D.M.3, Théâtre du Mépris 3, Éditions Actes Sud-Papiers, 1996.
Dernière charrette (une imprécation calme), publiée dans le livret-programme de la
saison 1996-1997 du théâtre Les Fédérés, CDN de Montluçon.
Contention (un baisser de rideau), in Théâtre contre l’oubli, Actes Sud-Papiers, 1996
Lalla, ou la terreur, Éditions Actes Sud-Papiers, 1998.
Zoologie, 1984 (inédit).
Hinkeman d’Ernst Toller, traduction du texte original de la pièce établie en collaboration avec Mireille Davidovici, 1982 (inédit).
Mise en scène de D-G Gabily
photographié par Guy Delahaye
Romans et nouvelles
Physiologie d’un accouplement, Éditions Actes Sud, 1988.
Couvre-feux (récit), Éditions Actes Sud, 1990.
L’Au-delà, Éditions Actes Sud, coll. « Générations », 1992.
Incident, 1994 (inédit).
Poèmes
Phèdre(s) & Hippolyte(s), « La Métaphore » (revue), n°3, printemps-été 1995.
Harangue berceuse, postface à Chimères et autres bestioles,
Actes Sud-Papiers, 1994.
Cinéma
D.G. Gabily, Partie de, court métrage, Venacoproduction, 1987.
Pascaline Simar, Le Violoncelle, moyen métrage, dialogues écrits en collaboration
avec P. Simar, Les Productions Cercle Bleu, 1988.
Philippe
Orhendi,
Voyage
dans
une
toile,
téléfilm,
scénario
et
dialogues,
long
métrage,
Agal Production / FR3, 1990.
Guy
Marignagne,
Alberto
Segales,
Feux
et
anges,
scénario, co-production franco-espagnole Quetzal Films-Spetimania, 1991.
11
Propos recueilli
s
- Le Monde - 13
nov. 2003
Bruno Tackels, rédacteur
à la revue Mouvement,
publie Avec Gabily,
voyant de la langue
un essai éclairant sur
le dramaturge, dont il
fut proche.
Quelle place occupe Gabily dans
l’actualité ?
Son théâtre tranche singulièrement dans
le paysage. Il est mort il y a sept ans et
son écriture n’est pas encore déchiffrée.
Quelques metteurs en scène ont tenté de
s’en emparer : Stanislas Nordey, Aurelin
Recoing, Jean-François Matignon, et,
cependant cette langue est restée inédite,
pas frayée, pas vraiment repérable.
Quelle était la fonction du groupe
d’acteur chez Gabily ?
Les acteurs de Gabily étaient dans un sens
deleuzien, profondément délirants. Ils
formaient une communauté de fous. Ils
osaient se dégonder, comme une porte qui
sort de ses gonds, sortir d’eux-mêmes. Il
y avait chez eux quelque chose de cette
vieille tradition – au fond – chrétienne –
de l’extase, qui demande une immense
confiance dans celui qui est en face, le
metteur en scène.
Comment naît Violences ?
Le jour où les acteurs lui disent : « On
sait que tu écris, pourquoi n’écrirais-tu pas
pour nous ? » Belle idée, qu’il ait accouché
ses acteurs et que ses acteurs aient
accouché de l’écrivain. Il écrit Violences
pour Yann-Joël Collin, pour Jean-François
Sivadier et les autres. En aucun cas il
n’aurait écrit la même chose s’il avait
eu d’autres acteurs. Et c’est peut-être
une difficulté du devenir de son écriture.
Qu’en reste-il ?
Contrairement à Koltès et Lagarce, il n’est
pas dans le circuit des contemporains
largement embrassés. Et, soudain, on a
l’impression de passer à un autre temps que
les gens qui ont travaillé avec lui peuvent à
nouveau le regarder en face, se refrayer un
chemin dans ses textes. Cela présage un
troisième temps, qui sera le vrai lâchage.
Combien de pièces a t-il écrites ?
Six pièces ont été publiées chez Acte Sud,
mais il y a au moins autant d’inédits.
L’œuvre est considérable. Il y a des inédits
de grande valeur, comme Ossia, sur la vie de
Mandelstam, allégorie sur le communisme
et son effondrement ; il y a Evénements,
un texte extraordinaire sur mai 68 ; il y a
un roman magnifique à partir de la Mouette
de Tchekhov. Des poèmes, des chansons,
des films, des scénarios. En vingt ans,
il a couvert énormément de champs.
A-t-il des continuateurs ?
Il n’y a pas eu d’école, il ne représente
pas un modèle flamboyant à la Vitez.
Il est mort dix ans trop tôt pour lui être
comparé, même s’il a des points communs
avec lui. Mais sa dramaturgie traverse de
part en part la génération actuelle, parce
12
que personne ne fait l’économie de la
guerre ni celle des motifs mythologiques.
On le voit chez Laurent Gaudé, Emmanuel
Darley, Yann Apperry, Olivier Py. Et,
comme par hasard, tous se situent entre
le théâtre et roman.
Quelle place accordez vous au
romancier ?
Elle a été minorée parce que l’élément
le plus visible a été le théâtre. Du coup,
les trois romans publiés n’ont pas été
recensés à l’époque. L’Au-delà (Actes Sud)
est essentiel. Il prend au sérieux l’idée que
la misère du monde dont parle Bourdieu
est l’élément structurant du siècle
finissant et qu’il faut travailler à partir de
ça. A condition d’oser le pari de la fiction,
ce qui est d’une incroyable difficulté.
Où se situe le metteur en scène ?
Il est un peu en retrait, un peu souffrant
aussi tiraillé entre les exigences du
groupe d’acteurs et celles de l’écriture. La
posture de metteur en scène n’était pas
de grand confort et, pourtant, comme il
disait toujours : «Je me dois d’y revenir.»
Il y avait chez lui une double tendance :
celle d’aller vers le jour, de faire entendre
et, en même temps, avec cette modestie
paysanne, celle de ne rien vouloir lâcher,
de ne pas laisser les choses filer tant qu’il
n’était pas sûr.
Quel est le poids de la langue ?
Le travail de l’écrivain Gabily est très
physique. Même s’il a une forme théorique.
On en parle rarement, mais c’est un grand
théoricien. Il avait beaucoup lu, avait
un rapport à la philosophie intuitif, mais
précis, impressionnant. Je me souviens
de discussions sur les grecs, sur le XVIIe
siècle, sur Rousseau. Je pense qu’il aurait
continué à écrire de la théorie, comme
Vitez.
Quelle est la place de Violences ?
L’Au-delà est le roman fondateur et
Violences la pièce fondatrice. A nouveau:
comment la misère du monde s’enracine
dans la mythologie. D’où la nécessité de
repasser par le vieux terreau des Atrides
et de dire qu’au fond ce n’est jamais
que d’une famille que naissent toutes
les guerres. Il y a des prémonitions sur
le terrorisme actuel – il n’aurait pas mis
ce mot -, mais il dit : « Les villes sont
des champ de mines. » Ce n’est pas un
hasard si Sarajevo l’avait travaillé à ce
point. Il cherchait à comprendre ces
guerres civiles démultipliées en repartant
des mythologies : qu’est ce que la famille
trahie, à venger, vengée, se vengeant ?
Propos recueillis par J.-L.P.
Photo Delahaye
C’est un acteur du groupe tchang.
C’est une photographie de Guy Delahaye.
La photographie a été prise à la Chartreuse de Villeneuve Lès Avignon
durant une des représentations des Cercueils de zinc.
Guy n’a photographié que les visages des acteurs, obsessionnellement. Je
regarde ce visage. Je me dis que ce pourrait être quelqu’un d’autre qu’un
acteur du groupe tchang. Un suppliant-peut être. Qulqu’un du monde qui
ne tourne pas rond. Je suis heureux que cela puisse être possible. Je me
dis aussi que ce ne pourrait pas être la photographie de quelqu’un d’autre
Témoignage
que Guy Delahaye.
Austère et un peu folle, comme ça, sans effet, sans joliesse, justement
habitée. Le néon pendouille du ciel et - pas de doute - le ciel est vide. Un
homme (un acteur se redresse et à ses pieds -hors cadre, donc - le monde
doit continuer à se répandre en paroles cadavéreuses, en violences, en
gesticulations. L’homme (l’acteur) se tait avant de reprendre bouche avec
le monde et dire à son tour, peut-être, son fait au monde avec les paroles
de la défaite et de l’humiliation. Et la lumière macule son crâne. A son
front, la lumière coule.
Didier Georges Gabily.
Propriété de l’IMEC, tous droits réservés
13
Né le 17 janvier 1943 à Tully, petit village de la Picardie profonde.Ne compte
que des ouvriers dans son arbre généalogique et en tire une certaine fierté.
Péripéties scolaires inénarrables et études accidentelles après un séjour
idyllique au sanatorium des étudiants, à Paris. Bifurcation d’études utiles
vers des études futiles. Licence de lettres puis préparation d’une thèse sur
« Villard de Honnecourt et l’architecture du XIIIe siècle en Europe ». Prend
quantité de photos pour illustrer ladite thèse. Après un beau cursus de pion
dans divers lycées, devient Conseiller d’Education pour pallier aux pénuries
pécuniaires dues aux activités susdites peu lucratives par nature.
Premières photos de spectacles lors de l’ouverture de la Maison de la Culture
de Grenoble en 1968. Divorce avec empressement pour se remarier avec
à-propos et fabrique une fille photogénique. Abandonne l’enseignement le
jour de ses quarante ans, comme prévu, le 17 janvier 1983.
S’ensuivront 600 000 photos sous forme de négatifs qui se transformeront
en 320 expositions différentes, quelques livres, des centaines d’affiches, de
programmes et de parutions diverses.
A publié pratiquement dans tous les supports de presse sauf Minute par
Photographe
aversion et Playboy par omission.
Coupable de faiblesses artistiques pour Y. Beaunesne, P. Chéreau, G.
Lavaudant, P. Bausch, J. Bouvier et R. Obadia, A. Preljocaj, C. Carlson, U.
Amagatsu, B. Wilson, P. Brook. Se souvient de Kantor, de D-G Gabily.
Guy Delahaye
Continue « de nos jours », à sillonner le monde en quête de ceux qui font le
spectacle vivant et par qui la vie vaut d’être vécue.
Expositions dans plus de 60 villes dans le monde entier.
Portraits de plus de 75 artistes.
Guy Delahaye a réalisé plus de trois cents expositions, illustré une trentaine
de livres et publié des ouvrages sur Pina Bausch, Carolyn Carlson, Sankai
Juku, Jean-Claude Gallotta et Angelin Prejlocaj.
Photographie de Gérard Berne À tout va - Festival Avignon 2011
14
Notes de travail
Mai 1995
« L’art est tout, quoi qu’ils en disent.
Ce qu’il en est de l’art de l’acteur – une toute petite partie de ce tout (quoi
qu’ils en disent aussi) – est essentielle parce qu’elle est une des seules
voies qui nous parle directement : Un chant – le chant le plus simple et,
évidemment le plus difficile à mettre en œuvre.
Il est si reposant de
faire semblant dans
Ce qui n’est pas l’art n’est rien, quoi qu’ils en disent.
Une
formalisme)
formelle
où
les
(oui,
formelle,
hommes
voilà
repus
(la
bien
l’unique
et
total
majorité)
croient
se
dans
monde
de
reconnaître parce qu’elle semble leur parler.
Il
ce monde
singerie
est
si
reposant
de
faire
semblant
ce
faux-semblants.
de faux-semblant.
Ne soyez pas de ce semblant-là, si c’est possible.
Evitez-le, si c’est possible encore.
Soyez, si c’est possible, et chacun à votre rythme, à votre force, celui qui
fait le geste non reconnaissable, soyez la voix inouïe, le corps non repérable
en ces temps de fausse sagesse et de vénale ressemblance.
Et pour l’à-venir vous concernant, cette chose si petite, si humble, et
Extrait
d’orgueil lent et long mêlé, d’humanité mêlée, devenez, comme vous le
pourrez, une durée d’exigence.
Un seul mouvement, si c’est possible, qui va de chacun à tous, et qui ne
s’impatiente pas de la surdité des hommes. »
Didier Georges Gabily
Croquis - Aurélien Villard
15
Corps du délit Février 1996
Jours sombres.
J’écrivais les yeux
contre
le mur. Dos au monde.
Extrait
L’écoutant, le monde.
une grimace ; ricane encore, et la
grimace ne cesse de s’accentuer,
Jours sombres. J’écrivais les yeux
monstrueuse, jusqu’à disparaître.
contre le mur. Dos au monde.
Un verre de rouge, alors. Un autre.
L’écoutant,
Quand
Encore. Il (le verre) est dessiné
c’était possible. Ce n’était pas
sur la feuille. Quand les mots se
toujours possible. Des lieux de
tordent vient le dessin tordu. Je
hasard, de raccroc, d’abîme. C’était
suis dans l’arrière-salle de ce café
ma vie. Longtemps ce fut ma vie.
de province dont je me souviens
Des feuillets perdus qui n’étaient
bien. C’est à Tours. J’ai dix-sept
souvent même pas des feuillets
ans. Face au mur. Les oreilles
mais tout ce qui me
ouvertes.
le
monde.
tombait
Les
yeux
penchés.
sous la main - surtout l’intérieur
J’entends. Les voix avinées. Les
des paquets de cigarettes et les
commentaires
carnets de commande des vieux
qui ne parlent bien d’eux-mêmes
bistrots à l’en tête de Cinzano ou
et des richesses pauvres de leur
de Byhrr – écriture minuscule,
vie que dans l’ivresse ou dans
illisible,
l’agonie,
ratures
;
des
cahiers
de
quand
tous
le
ceux-là
Dieu
s’est
(perdus, aussi pour la plupart)
emparé d’eux. J’écris. Des mots,
quand la main allait s’attarder
des phrases, des paragraphes,
dans les papeteries et toucher les
des
corps du délit, les pages lisses et
raturés. Un champ de bataille où
blanches comme des vierges, les
les
vergés sans tâches.
sur les blanches avec les flèches
Enfouir alors dans sa poche avec
la peur de se faire prendre le
corps du délit où se coucheraient
les premiers mots d’un poème
(insatisfaisant),
d’un
roman
d’une
les
débuts
(désespérant)
pièce
(insane)
;
ou
puis
aller dans les librairies, la main
chapitres
masses
biffés,
noires
rayés,
l’emportent
et les traits qui désignent et
qui tuent, avec les cadres qui
préservent, les châteaux de sens
insensés, appelés à leur tour à
se faire assiéger par le doute et
reviennent alors les flèches et les
traits…. La première version de
quelque chose qui parlait pour la
première fois de tous ceux-là qui
Jardin clos, déjà.
glissant à nouveau sur les pages
Champ ou creuse
harmonieuses
de
glissant
les
le soc en petit
caractères qui disaient le livre,
périmètre.
J’ai longtemps désespéré de cette
Un commencement.
Ecrire – le mouvement d’écrire,
pas s’envisager, qui s’envisage
c’est-à-dire aussi d’écrire ; c’est-
pourtant, qui devine que là aussi
à-dire, encore plus, l’artisanat,
réside une part essentielle de
le labeur à l’œuvre – était tout,
l’approfondissement
demeure
Après, j’ai voyagé.
grisées
maintenant
sur
de
signes,
caractères,
signes,
les
sa fin et son commencement.
fin et de ce commencement.
par-dessus
tout
ce
pour
tout
ne parlent pas, je l’ai écrite, là
pourtant. Ca avait commencé.
Le palimpseste qui serait mille
fois
déchiré
puis
de
nouveau
assemblé. Face au mur. Là. Aussi
face au miroir de ce café – il
suffit de relever la tête qui est
en général penchée, qui ne veut
(aussi
le
moi,
et
risque de l’avilissement). Jardin
l’ange
du
clos,
déjà.
Champ
ou
creuse
doute – quand ce n’était pas le
le soc en petit périmètre. Un
démon – souriait (sourit encore)
commencement.
doucement – le démon, lui ricanait
voyagé.
16
Après,
j’ai
On dit : j’ai vécu.
Des lieux, des lieux,
taraudait (passion qui n’est peut-
lieux, des lieux ; des visages,
être qu’une seconde façon de
des
visages
;
et
tourner le dos au monde – je veux
des
injures,
et
d’amoureuses
dire à l’obscène mondanité mais
paroles qui s’oublient si la main
avec l’autre – l’acteur, le public –
des
aveux
ne les a notées sur les corps
des lieux ;
du
délit.
Je
n’oublierai
pas.
J’ai beaucoup noté. Un bout de vie
des visages,
avec le monde qui change et des
des visages ; des
aveux et des injures,
murs qui s’écroulent et des crises
Extrait
sur les corps du
J’écris dos au mur,
envisageant mon
joyeux désert
(peuplé) et ceux
(rares) qui y
habitent ou le
visitent.
Des petites âmes
obstinées. Dos au
deuil d’humanité), un jour, disaisje, j’eus cette chose, ce lieu pour
moi où demeurer hors le hasard,
pour s’abîmer soi seul. Une joie.
Ce sont mes amis ceux qui me
libéralisme montant, triomphant,
main ne les a notées
accomplissement comme en son
le raccroc, l’abîme. Un endroit
Un bout de vie avec la haine du
qui s’oublient si la
le public – chaque jour en son
Je n’habite nulle part. Chez tous.
nous nous aimons, quelque fois.
paroles
envisageable, envisagé – l’acteur,
qui naissent et qui persistent.
logent pour écrire et manger – et
et d’amoureuses
délit.
On dit : j’ai vécu. Des lieux, des
s’épandant
sur
des
restes
de
la dernière révolution et de ses
devenusavec
en
la
cadavres
haine
art,
totalitaires,
du
naturalisme
montant,
triomphant,
s’épandant sur les scènes de toutes
les renonciations accompagnant la
nouveauté (je dis, oui, nouveauté
et encore l’impensé) totalitaire
qu’est
devenue
la
télévision.
Ce sont mes amis ces lieux qui
m’accueillent
leur
et
tournant
m’acceptent,
le
dos.
Et aucun chemin ne se dessine
vraiment.
Mais
quelque
chose
s’est creusé à force. Il y a des
voix qui ouvrent et c’est là que le
corps fouit, s’abîmant, c’est là que
l’esprit reprend souffle.
Jours éclairés. Je ne vais pas
parler des rapports précieux et
néanmoins
conflictuels
j’entretiens
avec
ma
que
machine
(ordinateur) à écrire. Ainsi tout
va. Ratures et biffures demeurent
dans les ventres et les mémoires.
On peut croire que ça change
quelque chose. Ca ne change
rien. Des carnets sont ouverts qui
seront perdus et d’autres verres
de vin rouge (ou d’autres alcools,
whisky
surtout s’y dessinent
qui seront bus. L’écrivain (en
déduira-t-on)
est
mieux
payé
de son travail. On aura raison.
C’est
un
moment
fragile,
et
l’écrivain sait qu’il ne durera peutêtre pas. Mais. La table fait face
à la pièce. Je regarde. J’écris dos
au mur, envisageant mon joyeux
désert (peuplé) et ceux (rares)
qui y habitent ou le visitent.
Des
petites
âmes
obstinées.
Un jour – c’est près de vingt ans
Dos au mur, face au monde.
plus tard – j’ai quelque chose
Ce doit être un progrès bien que je
pour moi où demeurer. Un jour,
sache depuis longtemps qu’il n’y a
grâce à des acteurs de théâtre et
pas de progrès en art – mais (peut-
à quelques figures tutélaires, à
être) des accomplissements de vie.
cause aussi – surtout – de cette
Un retournement qui n’est pas une
passion pour le théâtre, tout à
révolution, hélas. Tout tremble.
la fois complice et concurrente
Il y a seulement la nécessité des
de l’écriture, et qui naquit dans
choses vivantes. D’un mouvement.
le même temps où l’envie de
Des mouvements tremblants.
tourner le dos au monde me
mur, face au monde.
17
Ecris pour le ciel
changeant, me dis-je,
écris pour tous ceux
qui passent sous le
ciel,
D’une
révolte
l’ordre
un autre haut mur. C’est une
(établi,
conscient,
inconscient).
transparence. Car au-dessus de ce
D’un approfondissement sans fin
haut mur. Je vois le ciel. Un petit
(aussi sans mystique), désespéré
bout de ciel changeant. Voici les
d’espérer. Il y a une femme qui
faits. Ecris pour le ciel changeant,
lit. C’est mon amour qui fait
me dis-je, écris pour tous ceux qui
silence
et
qui
contre
Désespéré
passent sous le ciel, les ombres et
d’espérer. Nous tous. Et ma petite
lit.
les hommes ; écris là où tu te tiens,
fille fait sa sieste à l’heure où toutes
regardant les roses et les pierres.
les petites filles font encore leur
les ombres et les
sieste. Nous tous. Et j’attends des
nouvelles d’un acteur qui risque
hommes ; écris là où
de faire défaut aux mots que j’ai
écrits pour lui. Il ne viendra pas.
tu te tiens,
Il fera défaut. Nous tous. Il y a
deux fenêtres et je lève les yeux,
regardant les roses
et je sais maintenant que je n’ai
nul besoin d’un mur face à moi ni
et les pierres.
d’un miroir face à moi. Il y a un
clos où poussent miraculeusement
quelques roses que je vois battre
Extrait
au vent quand je lève les yeux.
Et derrière le clos et les rosiers,
Croquis - Aurélien Villard
18
Didier Georges Gabily
Instant T photo
graphié
Photographies de
B. Bessy
À tout va
Villa Sainte-Cécile
La Côte Saint-André
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Photographies de
B. Bessy
À tout va
Villa Sainte-Cécile
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Photographies de
B. Bessy
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Villa Sainte-Cécile
La Côte Saint-André
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Instant T photo
graphié
Photographies de
B. Bessy
À tout va
Villa Sainte-Cécile
La Côte Saint-André
22
L’équipe artistique
1961, le 9 février naissance au bord du lac d’Annecy où elle fréquente
assidûment le conservatoire de musique en piano et chant.
1980, arrivée à Lyon au Conservatoire d’art dramatique.
1981, s’installe à Paris pour y vivre de nombreuses années ; suit le cours
J.L. Martin-Barbaz.
1983, entre à L’Ecole du TNP de Chaillot où elle fera des rencontres décisives pour toute sa vie : A.Vitez, Y. Kokkos, M. Marion ; parallèlement à ses
années d’école, elle continue à Paris la danse, le chant et s’intéresse particulièrement à la poésie, l’écriture et le cinéma.
À partir de 1986, comédienne au théâtre avec J-L. Martin-Barbaz, M.
Marion, S. Charrier, J-P. Rossfelder, F. Roy, F. Bourcier, au cinéma avec F.
Comencini, Bruno Nuytten ; suit la classe de M. Marion au Conservatoire
National Supérieur d’Art Dramatique de Paris et est assistante mise en
scène sur les travaux de sortie ; donne ses premiers cours de théâtre au
Cours M.Granvalle.
1993, de nouveau en Rhône-Alpes, continue son métier de comédienne
Muriel VERNET
avec Michel Belletante, Nino d’Introna, Moïse Touré, Thierry Mennessier ;
metteur en scè
ne et comédien
ne
poursuit l’enseignement et la direction d’acteur au CNAC de Chalons, au
Festival d’été de Carcassonne, avec des classes option théâtre et enfin au
Conservatoire de Grenoble où elle co-dirige le département théâtre.
1999, co-fonde la Cie Choses Dites avec Laurent Marielle-Tréhouart et
travaille à ses propres créations.
2004/2008 résidence à l’Hexagone scène nationale de Meylan.
2010/11/12 nouvelle résidence de territoire en Bièvre-Liers… projet de
création de « Gibiers du temps », triptyque de Didier-Georges Gabily…
Divers chantiers de création proposés au fil des trois années de résidence,
en résonance au triptyque de Gabily qui convoque toute la force des mythes
fondateurs au cœur du monde contemporain…
Muriel
Vernet
crée
à
la
scène
avec
la
Cie
Choses
Dites
:
Gibiers (matériaux/fragments) du Temps, chantier artistique autour de
Gibiers du Temps de Didier-Georges Gabily, 2011 – À tout va, ManifesteOratorio D’après le journal, des articles et notes de travail de Gabily, juillet
2011 – Phèdre de Yannis Ritsos, 2010 , 2011 - Et si on jouait au camion,
Marguerite ? » d’après Le Camion de Marguerite Duras, 2008-2009 – Stabat
Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon, 2008 – Rencontres avec Bram van
Velde… ou l’art pour ne pas être broyé de Charles Juliet, 2007 – Grand et
Petit de Botho Strauss, 2005, 2006 – L’impossible innocence du monde
d’après Büchner, Kleist, Handke, Celan, Strauss, 2004,2006 – Du rire et de
l’oubli d’après Milan Kundera, 2004 – L’Échange de Paul Claudel, 2002,
2003 – L’Épître aux jeunes acteurs, pour que soit rendue la Parole à la
Parole d’Olivier Py, 2001, 2003, 2004, 2006 – Notre besoin de consolation
est impossible à rassasier de Stig Dagerman, 2000 – Rimbaud, la tentation
du soleil de Jean-Pierre Chambon, 1999.
23
Elle crée aussi des lectures, petites formes atypiques et cabarets – et a mis
en scène avec d’autres structures (ateliers, festivals, conservatoires, autres
compagnies…) Violences de Gabily, Ciel et Simulacre de Jean-Marie Piemme,
Fragments d’Eros
autour du mythe de Phèdre, Réponse à la question
précédente de J.Rebotier, Des monstres d’infinie solitude avec S.Guillermin
et L.Damei, Chimères de Gabily, Le visage d’Orphée – 1ère époque de Py,
Baal et Maaghonny de Brecht, Quai Ouest et Zucco de Koltès, La pluie
d’été de Duras, Clap , Black Out et Opéra Bleu de Calaferte, Donc et Le
Contrat des Attachements de Picq, La Cerisaie de Tchekhov, Fantasio de
Musset, La Conférence des Oiseaux de Carrière.
Photographie de Gérard Berne
À tout va - Festival Avignon 2011
24
Marie Bonnet est diplômée de la Classe d’Art dramatique du Conservatoire
National de Région de Grenoble, où elle a été formée par Muriel Vernet,
Patrick Zimmermann et Philippe Sire. Elle y a rencontré le travail de Jacques
Vincey, Stéphane Auvray-Nauroy, Emmanuel Daumas, Bernadette Gaillard.
En chant, elle est formée par Cécile Fournier à la Chaufferie à Grenoble.
Elle pianote un peu sur son accordéon.
Elle travaille avec la Compagnie des Mangeurs d’Etoiles, d’abord comme
assistante à la mise en scène de Tristan Dubois, puis en tant que comédienne
Marie BONNET
dans Les Souliers rouges de Lucattini, Aux pieds de nos murs de Chabuel,
La Guinguett’à Marie, et La Foire aux Voyageurs de Chabuel.
comédienne
Pour la compagnie Les voisins du dessous, elle est assistante à la mise en
scène de Pascale Henry sur Far Away de Caryl Churchill.
Elle travaille également
avec la compagnie Les Gentils dirigée par
Aurélien Villard et la compagnie Les Veilleurs, dirigée par Emilie Leroux.
Avec la compagnie Choses Dites, elle travaille avec Muriel Vernet dans les
spectacles Gibiers (matériaux/fragments) du Temps - chantier artistique et
À tout va d’après Gabily.
Sébastien Depommier a été formé au Conservatoire d’Annecy puis au
Conservatoire de Grenoble où il obtient son Diplôme d’Études Théâtrales en juin 2009. Ses professeurs sont alors Muriel Vernet et Patrick
Zimmermann. Il participe également à de nombreux stages notamment avec
Michel Fau, Eric Frey, Pierre Kuentz, Gilles Arbona, Jacques Osinski,
Laurence Roy, Sandrine Lanno, Johan Leysen...
Il joue sous la direction de Pascale Henry Différents, d’Émilie Leroux Alice
pour le moment, et Vénézuela.
De sa rencontre avec Michel Fau, il assiste la création Les Enfants de
Saturne
d’Olivier Py - août 2009, et travaille avec Michel Fau pour le
Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en tant
qu’assistant de La Tragédienne Amoureuse - novembre et décembre 2009.
Sébastien DEPOMMIER
Depuis 2008, il fait partie de la Compagnie Les Gentils où il travaille
régulièrement avec l’Espace 600 - Grenoble, le Festival Texte en l’Air - St
comédien
Antoine L’Abbaye....
En mars 2010, il crée une mise en espace de l’opéra baroque
Idoménée de Campra avec les Musiciens du Louvre Grenoble et des
chanteurs et comédiens du Conservatoire de Grenoble.
En octobre 2010, il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art
Dramatique
de
Paris
où
il
poursuit
sa
formation.
Avec la compagnie Choses Dites, il travaille avec Muriel Vernet dans les
spectacles Gibiers (matériaux/fragments) du Temps - chantier artistique et
À tout va d’après Gabily et Phèdre de Yannis Ritsos.
25
Lucie
Donet
elle
obtient
a
son
été
formée
Diplôme
au
Conservatoire
d’Études
Théâtrales
de
en
Lyon
juin
où
2010.
Elle travaille avec le collectif «La Meute» et joue sous la direction de
comédienne
Clément Bondu dans Hamlet d’après Shakespeare et de Florian Bardet et
Lucie DONET
Nicolas Mollard dans Looking for Karamazov d’après Fédor Dostoievski.
Elle travaille également avec Gilles Chavassieux en tant qu’assistante et
comédienne dans
TDM3 de Didier Georges Gabily et Camillo Olivetti de
Laura Curino et Gabriele Vacis.
Avec la compagnie Choses Dites, elle travaille avec Muriel Vernet dans les
spectacles Gibiers (matériaux/fragments) du Temps - chantier artistique
autour de Gibiers du Temps de Didier-Georges Gabily et À tout va d’après
Gabily.
Peggy Lagay a suivi une formation professionelle musicale (piano, chant,
harmonie...) à Jazz Action Valence, a suivi des cours de piano à la
Chaufferie, école de musique moderne de Grenoble, a aussi été formée
au Conservatoire de musique de Saumur. En parallèle de
sa formation
musicale elle suit des cours d’art dramatique au Conservatoire de Grenoble.
Depuis, elle mène deux «duos» Yelkouan avec Camille Perret
un
autre
Boucher
et
chante
et
du
joue
Dieu
Dubois
musicienne
Joëlle
Sophie
Elle
Peggy LAGAY
avec
joue
et
Bonheur
et
dans
Lambert
Joëlle
un
Lambert,
piano,
compose
puis
de
trio
(elle
Bazik
compose,
l’accordéon
également
d’Heiner
Müller,
Angélique
boxe
pour
mise
avec
en
et
le
en
la
des
interpréte,
percussions).
théâtre
scène
cie
«Les
et
soi avec
dans
de
Le
Natasha
Tournefois».
Avec la compagnie Choses Dites, elle travaille avec Muriel Vernet dans les
spectacles Gibiers (matériaux/fragments) du Temps - chantier artistique et
À tout va d’après Gabily.
26
Laurent Marielle Théhouart se forme à l’Institut National Supérieur des
Arts de la Scène à Bruxelles avec Mario Gonzales, Chantal Ackerman,
Philippe Morand, Michel Dezoteux ; plus tard à Paris, avec Madeleine Marion,
Jean-Claude Fall, Nadine Trintignant .
Il travaille sous la direction de Sophie Charrier , Fabien Roy , Anne Raphaël,
François Bourcier, Giorgio Strelher, Nina Companez, Muriel Vernet ; il donne
également depuis de nombreuses années des lectures de poésie tant en
France qu’à l’étranger notamment au marché de la poésie de Montréal et
Laurent
MARIELLE TREHOUART
aux Rencontres Internationales de poésie de Marrakech.
Chargé de mission à la Maison de la Poésie Rhône-Alpes depuis 1997, il a
été à ce titre membre du Conseil d’Administration de l’Agence régionale
comédien
Rhône-Alpes pour le Livre et
la
Documentation (A.R.A.L.D.) de 2000 à
2006.
Poète il a publié dans les revues Verso, Aléatoire, Le Fou du lire
international, Bacchanales .
Il anime aussi des ateliers d’écriture et de lecture à voix haute de la poésie.
Il est en 1999 avec Muriel Vernet co-fondateur de la Compagnie
Choses Dites en résidence
à l’Hexagone Scène Nationale de
Meylan
de 2003 à 2008, aujourd’hui en résidence sur le territoire de la
communauté de communes de Bièvre Liers en Isère.
Margaux Marielle Théhouart
suit de 1997 à 2009 un double cursus en
danse (classique/contemporain) au Conservatoire National de Région de
Grenoble. Puis en 2009 elle entre à la Folkwang Universität der Kunste pour
la formation supérieure de danseur/interprète. Elle y suit quotidiennement
des cours de classique et et technique moderne avec des professeurs
comme Malou Airaudo, Dominique Mercy, Lutz Förster, Rodolfo Leoni, Stefan
Brinkman, Franco Schmidt, Georgia Madamma, Anne-Marie Benati… Mais
aussi des cours d’improvisation, de flamenco (Alberto Alarcon, Maria del
Mar), technique Alexander, gyrokinesis, kinétographie (laban notation),
musique, histoire de la danse, parler sur scène, danses de salon…
Elle participe également à de nombreux projets chorégraphiques en
tant que danseuse ou chorégraphe aux cartes blanches de l’école.
Margaux
danseuse
MARIELLE TREHOUART
Parallèlement à sa formation elle
travaille sous la direction de Claudia
Castellucci de Societas Raffaello Sanzio dans le Sacre du Printemps au
festival allemand « Theater der Welt » ; de Pierre Audi dans Gisela opéra
moderne de Hans Werner Henze au festival allemand « Ruhrtriennale ».
Avec la compagnie Choses Dites, elle travaille avec Muriel Vernet dans le
spectacle À tout va d’après Gabily.
27
créateur lumièr
e et comédien
Aurélien Villard est titulaire d’une Licence Arts du Spectacle et d’un Diplôme
Aurélien VILLARD
d’Études Théâtrales à l’issue de ses études aux Conservatoires de Grenoble
et de Lyon.
En 2008 il crée sa compagnie Des Gentils, et met en scène :
Ouasmok ?
de Sylvain Levey ; Le roi du plagiat de Jan Fabre ; Yaël
Tautavel de Stéphane Jaubertie ; La messe basse et Douce Barbarie deux cabarets musicaux.
Il crée également « Le Labo » pour le Festival Textes en l’air de St-Antoine
L’Abbaye, espace de recherche et de propositions débridées, où il écrit et
met en scène avec « sa bande de Gentils » : La nef des fous ; Hamlet à
peu près ; Contre la fin ; Faire pleuvoir les anges Il met également en place
sur la durée du festival « Les petits-déjeuners cabaret »…
Il écrit et réalise des courts-métrages.
Il travaille régulièrement avec Muriel Vernet en tant qu’ assistant à la mise
en scène et comédien dans les spectacles Gibiers (matériaux/fragments)
du Temps - chantier artistique, À tout va d’après Gabily ; Phèdre de
Yannis Ritsos ; Chimères de Gabily ; Si vous m’aimez fermez vos gueules
- cabaret Brel.
Cette équipe
artistique
participera
à la création
de Gibiers
du temps de
Gabily.
Photographie de Gérard Berne
À tout va - Festival Avignon 2011
28
La Cie Choses Dites
Créée par Muriel Vernet - metteur en scène et comédienne, et Laurent
Marielle-Tréhouart - poète et comédien, la Compagnie Choses Dites
a pour vocation de « faire théâtre de tout », faire ressurgir une
écriture,
une
langue,
un souffle,
en
cherchant
d’autres
champs
d’
expériences : croisements avec différentes voies de création (la poésie, la
photographie, la peinture, la danse, le cinéma…).
Tout en revendiquant l’espace du plateau de théâtre, elle cherche aussi différentes incarnations scénographiques dans des espaces divers et lieux uniques,
propose aussi autour de diverses lectures, des rencontres et échanges avec le
public afin de partager du sens et du désir pour toujours réinventer ensemble,
voire «ré enchanter» le monde…
Contacts
COMPAGNIE CHOSES DITES
« Dire », c’est s’enfouir en l’autre, c’est s’enfouir dans une mémoire
Emmanuelle Guérin Chargée de production
06 76 43 58 07
Dire, suppose l’écoute
Muriel Vernet Direction artistique
06 80 50 16 47
Choses Dites, c’est en cet instant ce qui est, ce qui a été et qui sera
partagée
Dire, suppose avoir écouté
Dire est cet acte multiple qui relie soi à l’autre, aux autres, au monde.
écouté et transmis.
Dire, fonde.
[email protected]
www.chosesdites.fr
18 chemin des Villauds Clos des Capucins 38240 Meylan
Dire, c’est provoquer l’autre et l’enjoindre à prendre acte à son tour.
Laurent Marielle-Tréhouart
Mais pour dire quoi et comment ?
Dire le monde, raconter le monde, dire aux autres et redire, sans
certitude mais par nécessité. Une sorte d’immense écoute de la vie.
La Compagnie Choses Dites
Créer, inventer des possibilités là où il n’y en a presque pas ou presque
est subventionnée par
plus. Et que tous et chacun se laissent traverser.
la DRAC Rhône-Alpes,
Laisser des traces aussi, pour que d’autres les suivent un moment afin
la Région Rhône-Alpes,
de trouver leur chemin comme nous avons mis nous aussi nos pieds dans
le Conseil Général de l’Isère
la Ville de Meylan
celles d’un autre pour commencer à comprendre, à entrevoir :
et la Communauté de Commune
La parole, les mots et le silence
de Bièvre-Liers.
Le grand et le petit
Les cris et les chuchotements
Et les traces qui s’estompent dans l’indicible et l’invisible à mettre à jour.
Muriel Vernet
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