Celui qui ne sait plus parler,
qu’il chante !
ou Le chant des larmes joyeuses…
19.10 Prod - Agence de production et diffusion de spectacles vivants
Emmanuelle Guérin - Albine Ginon
Tel : 06 10 44 02 83 / Mail : [email protected]
site / www.19-10prod.com
[Allerlei-A part entière
Cie Choses dites-L’Atelier
Le Chat du désert-Le Cri
Les Aboyeurs-Variations]
©cie choses dites
Compagnie Choses Dites
Muriel Vernet
Distribution
Conception et direction
Muriel Vernet
Avec
Stéphane Auvray-Nauroy,
Marie Bonnet,
Sébastien Depommier,
Lucie Donet,
Peggy Lagay,
Anne Rauturier,
Aurélien Villard
Scénographie
Cie Choses dites
Musique
Peggy Lagay
Lumière
Aurélien Villard
Son
Gilles Daumas
Vidéo
Jean Guillaud
Régie
François Dupont
Photographies
Bernard Bessy
Sommaire
Genèse du projet - Propos / page 2
Présentation du projet - Matériau / page 3
Présentation du projet - Textes, Auteurs – Musique, Chansons / page 4
Textes - Auteurs / pages 5-12
Notes de mise en scène et scénographie - Un Navire Cantabil / page 13
Le Processus de création / page 14
L’Equipe artistique / pages 15-22
La Cie Choses Dites / page 23
Contacts / page 24
Genèse du projet
Propos Depuis plus de deux ans, mon équipe et moi avons travaillé sur l’œuvre
de Didier-Georges Gabily ; nous espérons un jour pouvoir aboutir à
la création notamment de Gibiers du Temps, suite aux différents «
chantiers » que nous avons menés. Aujourd’hui, suite à ce long travail
d’immersion dans l’univers de Didier-Georges Gabily, à force de côtoyer
ses « fantômes » et ses « gures obsessionnelles », de naviguer dans ses
« révoltes et questionnements », qui toujours, nous racontent « l’état
du monde et son humanité », m’est venu de plus en plus clairement le
désir d’éclairer ces « sans voix » qui hantent son théâtre-monde, de créer
une sorte de « contre-chant / hors-champ» à cette langue-euve et de la
questionner
Que nous resterait-il si nous n’avions plus de mots ?
Qu’adviendrait-il de nous si, comme le disait Georges Bataille « le
langage en nous est servile » ? Perdrions-nous notre humanité ?
M’est revenu alors en mémoire le « chant » de dona Musique dans le
Soulier de Satin de Paul Claudel : « Quand on ne peut faire un pas sans
trouver de toutes parts des barrières et des coupures, quand on ne
peut plus se servir de la parole que pour se disputer, alors pourquoi
ne pas s’apercevoir qu’à travers le chaos il y a une mer invisible à
notre disposition ? Celui qui ne sait plus parler, qu’il chante ! (…)
Par-dessus les frontières nous établirons cette république enchantée… »
Et puis Beckett aussi, plus laconique … « Quand on est dans la merde jusqu’au
cou, il n’y a plus qu’à chanter »…
Puis j’ai retrouvé ce très beau texte dans le Navire Night de Marguerite
Duras Les mains négatives – (peinture de mains trouvées dans les grottes
magdaléniennes de l’Europe Sud-Atlantique ) - sur ce premier appel de
l’humanité, ce premier mot, ce premier cri d’amour, et de là une multitude
de voix diverses, singulières, voix sublimes ou « cassées » ont fait sens pour
moi : celle de Piaf, de Barbara, d’Anna Prucnal chantant les poètes russes,
celle de Ferré, Cantat, chantant Villon, Rimbaud, celle de Callas, Nina Simon,
Hendrix chantant Schubert, celles des comptines de notre enfance aussi, et
bien d’autres encore…
« CANTARE » donc...
Mais pas de « Récital » ni de « Cabaret »…
« Quelque chose qui se chanterait » - une « cantate » ? Ou
encore un chant cousu d’autres chants - une « rapsodie » ?
Un «grand poème choral », mouvementé et obstiné comme un chant… Un
Chant Intempestif donc, fait de contre-chants qui nous disent l’autre, de
contre-champs qui nous montrent l’ailleurs, et qui rendent compte, par toutes
ses voix singulières qui se bousculent et s’embrassent, de « ce remuement
toujours autre qui s’inventait voici plus de trois mille ans du côté d’Athènes et
continue encore de s’inventer, ce remuement avec le rire et avec les larmes,
et, surtout avec l’intelligence »… (Gabily)
Cette « choralité », re-posera de fait les questions récurrentes d’Hölderlin
et de Genet : A quoi bon des poètes en un temps de pauvreté ?
Que perdrait-on si on perdait le théâtre ?
Face à la « sublime innocence de la musique », face à l’appauvrissement de
l’oralité et de l’oraculaire, qu’en sera-t-il de la nécessité du langage, de la
vibration de la parole, de l’intensité du poème ?
Et pourtant demeure toujours la conviction que « nos cités ont encore
besoin d’hommes qui continuent à construire des fables, à vouloir se poser,
parlant dans la lumière, devant d’autres hommes, ont encore besoin de cette
intervention d’êtres qui vont faire surgir du sens partagé avec d’autres …. »
(B.Tackels)
Muriel Vernet - Novembre 2012
2
Présentation du projet
Matériau
Une Cantate, Pour (ou) A tous ceux
perdus en mer(e)…
« Que se passe-t-il quand les acteurs
quittent le personnage ? Peut-être bien
qu’ils chantent… » (D.G. Gabily)
Très vite s’est imposée à moi la métaphore du « radeau-plateau / vaisseau-
théâtre d’une humanité perdue sur l’océan de la vie ». C’est donc le l rouge
qui tisse à la fois le choix des chansons, des textes, leurs résonances, ainsi
que la scénographie et les « gures » que portent les acteurs-chanteurs.
Un des derniers plans du lm « Les Ailes du Désir » de Wim
Wenders : À l’horizon la ville de Berlin, dans le ciel, on voit s’inscrire
« Fortsetzung folgt »… « Nous sommes embarqués »… Et on entend encore
pour la dernière fois la voix du vieil homme Homer, le conteur, « l’aède » du
lm, qui prononce ces mots…
Souvent je pense à cette voix quand nous nous retrouvons avec les acteurs
pour la première rencontre, première répétition … Et j’imagine que tout
équipage de bateau « sait » cela aussi par cœur….
La construction du montage-collage part de la gure centrale et du texte
fondateur Les Mains négatives de Marguerite Duras.
Ce sera l’unique texte non fragmenté, entendu dans son entièreté.
Cette gure c’est « l’auteur-dramaturge-metteur en scène », un Capitaine
Achab, boiteux, qui est dans l’impossibilité de dire, qui n’a plus de mot
pour dire, c’est « Homer qui n’a plus de chant », prêt à renoncer… Et qui ne
retrouvera le « dire » qu’à la n, dans le « cri » des Mains négatives, pour
arriver au chant, a capella d’abord, puis réembarquant sa troupe-équipage.
Le chant qui lui arrive, c’est Les mots d’amour d’Edith Piaf, chanson qui
traverse et hante Savannah Bay de Marguerite Duras, « pièce hommage au
théâtre, à l’actrice, à Madeleine », chanson dont Marguerite Duras disait être
« le chant d’amour le plus violent que je connaisse »… Et c’est aussi avec la
voix de Piaf que débutera le voyage, pas celle chantante, celle d’une interview
avant sa chute en scène, avant son arrêt dénitif, voix fatiguée qui trouve
encore le rire et les mots joie et nécessité de chanter
Entre ces deux voix, embrassant le silence, les fantômes de
ce vieil homme mutique, que nous appellerons Homer, se
« réveillent »… Les acteurs endossent les gures de sa mémoire, esquisses
de personnages futurs ou réminiscences de personnages joués …. Et ils
chantent…
Il y a aura la gure de la mère, Pythie, chanteuse à textes,
celle de la femme aimée - une Julietta la garçonne, clownesse
funambule, un beau jeune homme ambigu, Querelle, travesti en
diva-cantatrice, la gure de l’enfance, qui ne « sait soit disant pas
encore » chanter, le mousse qui porte les comptines, que nous appellerons À
la claire fontaine, et puis Lucien, gure du chanteur un peu ringard, un peu
trivial, un peu « machino »….
Enn, la gure de Musique, androgyne voyageuse à la Corto Maltese au pays
d’Utopie….
Tous chantent ce qui leur est nécessaire pour tenir encore debout sur le bateau,
acteurs « Gabiers du Monde qui de leurs hunes fouillent la nuit, cherchant
l’amer, le troisième nord, le nord poétique qui équilibre toute boussole… » (L.
Marielle-Tréhouart)
Tous chantent pour leur capitaine boiteux, mutique, an qu’il parvienne à
retrouver désir et nécessité du dire et continuer… E la Navé va… Nous sommes
tous embarqués…
Enn, cette création, reposant sur une architecture de collage-fragments,
travaillant sur des notions d’apparition-disparition, sur des esquisses fugaces,
sur des impulses, des échos, sera une forme assez courte, ne dépassant pas
les 1h30.
3
Présentation du projet
Textes - Auteurs – Musique et Chansons La liste ci-dessous n’est pas exhaustive, certaines choses pourront être
enlevées et d’autres rajoutées…
Textes :
Au-delà du texte assez court de Marguerite Duras Les Mains
négatives, seuls quelques fragments seront « simplement »
dits : un extrait de Nous n’avons fait que fuir de Bertrand Cantat, le poème
Chant Fragile de Laurent Marielle-Tréhouart, un monologue de questions écrit
d’après plusieurs sources (littéraires, radiophoniques, journalistiques).
Le reste du matériau est musical : Chansons existantes, poèmes mis en
musique et création de chansons-ritournelles inédites.
Chansons existantes :
Perlimpinpin, O mes théâtres (Lili Passion) / Barbara
Le Naufrage, Les Ailes Noires (Les Ballades de Mss Knife) / Olivier Py
La Mémoire et la Mer / Léo Ferré
Le cri du cœur, Les mots d’amour / Edith Piaf
India Song / Marguerite Duras
Le Tourbillon / Jeanne Moreau
Utile / Julien Clerc
Youkali, le Tango du Matelot / Kurt Weill
Ständchen (Schwanengesang) / Schubert
Comptines : À la claire Fontaine, Il était un petit navire…
Poèmes mis en musique :
Le vol arrêté / Vladimir Vissotsky
Dans mon âme pas un cheveu blanc / Maïakovski
Metamec / Léo Ferré.
Ritournelles inédites, d’après des poèmes de D. G. Gabily :
Ahou maou,
Avé beau chapeau,
Ça fait rien si le roi t’aime pas,
Merde à dehors
Tout le travail d’arrangements et de nouvelles compositions est réalisé par
Peggy Lagay, pianiste, accordéoniste, percussionniste et chanteuse.
Elle assumera aussi le travail de chant avec les acteurs, qui pour la majorité,
sont aussi chanteurs et musiciens.
Il y aura un piano, trois accordéons, des percussions, une guitare, et
vraisemblablement un violon.
Peggy Lagay créera aussi l’univers sonore global en improvisation, ainsi
qu’une variation sur une pièce de Schubert.
Nous travaillerons aussi sur ce que raconte et produit le
« play-back ».
Les voix et instruments seront sonorisés à certains moments, mais pas tout
le temps, pour jouer sur les différentes qualités émotionnelles d’une voix
acoustique ou sonorisée.
Muriel Vernet - Novembre 2012
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