novembre 2009 / page : 13
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gos…) s’avère très fructueuse pour la rééducation
des coordinations bimanuelles. Il est évidemment
important de ne pas perdre de vue la généralisa-
tion : l’utilisation des deux mains est nécessaire
dans un grand nombre d’activités au quotidien :
manger, se laver, écrire, jouer…
Les stéréotypies doivent être au maximum stop-
pées lors du travail spécique de la motricité ma-
nuelle et l’on peut même redonner de meilleures
sensations de la main en massant ou en manipu-
lant les mains des enfants s’ils le tolèrent.
On doit également vérier que tous les objets ne
sont pas manipulés du bout des doigts ou au con-
traire seulement à pleine main, on peut en effet
voir une prise peu adaptée lors des manipulations
: un objet lourd ou de grande taille attrapé du
bout des doigts ou au contraire des tous petits ob-
jets pris directement dans la paume de la main.
En ce qui concerne le graphisme, un grand nom-
bre de compétences sont des pré-requis à l’ap-
prentissage du dessin et de l’écriture : le tonus
de la main et des doigts, les notions spatiales ou
temporelles sont autant de domaines qui peuvent
être atteints et empêcher la bonne évolution des
capacités graphomotrices de l’enfant.
On peut dans le cas d’un trouble du gra-
phisme, passer par des outils scripteurs
(crayon, peinture, crayon cire, doigts…),
des plans et des effecteurs (main, pied,
bouche…) différents pour permettre
à l’enfant d‘avoir une meilleure inté-
gration des mouvements travaillés et
d’avoir différents feed-backs de ses
gestes.
4-Orientation spatiale et temporelle:
L’orientation spatiale et temporelle doit
également être évaluée car elle est at-
teinte dans de nombreux cas. On peut
voir des enfants ne connaissant pas la
gauche et la droite sur eux (habituellement acquis
vers 6 ans), sur autrui (vers 7-8 ans) ou entre les
objets (vers 8 ans). Il est évidemment beaucoup
plus simple d’apprendre la droite et la gauche
lorsqu’on est latéralisé, il est donc nécessaire de
se demander où en est la latéralisation de l’en-
fant avant de se lancer dans la rééducation de
l’orientation spatiale.
Les notions de base (sur, dans, sous, à côté…) peu-
vent être abordées chez les enfants jeunes et il
est en général utile de faire manipuler des objets
à l’enfant et de signier la différence dans les
relations spatiales (comparaison de modèles). On
peut aussi faire verbaliser les enfants dans leurs
déplacements lors de parcours moteurs…
Toutes ces notions sont nécessaires pour se repé-
rer dans les différents milieux de vie, pour acqué-
rir les pré-requis de l’écriture et de la lecture,
pour les manipulations d’objets, le rangement,
l’organisation…
L’orientation temporelle peut également être
atteinte avec des difcultés à se situer dans la
journée, à ordonner des événements entre eux, à
organiser une tâche… Les notions d’avant / après
sont donc très importantes pour pouvoir placer
ou exécuter deux tâches dans l’ordre, on peut
aider l’enfant en visualisant le déroulement des
actions, le temps qui passe, la notion d’ordre de
gauche à droite…
5-Perception visuelle, visuoconstruction* et at-
tention :
La perception, la visuoconstruction et l’atten-
tion sont des domaines également fréquemment
atteints chez les enfants avec autisme. On peut
les évaluer à l’aide du « test de développement
de la perception visuelle de Frostig », du « test
des deux barrages de Zazzo » (attention sélec-
tive), du « test de Stroop » (attention sélective),
de la « gure de Rey » (visuoconstruction).
Les particularités perceptives des enfants avec
autisme sont nombreuses, notamment concernant
la perception visuelle : l’observation n’est pas
globale mais ce sont plutôt les détails qui priment
lorsque l’on
demande à
un enfant
d’observer
une image
ou une si-
tuation. Les
différents
éléments
sont alors
difciles à
o r g a n i s e r
entre eux
et des no-
tions impor-
tantes de la situation peuvent être négligées. On
essaie alors d’induire une observation ordonnée
(gauche droite, haut bas) en mettant en place
des caches, en donnant les pièces d’un encastre-
ment ou d’un puzzle une par une, en nommant
l’élément à observer.
Cela permet de donner des stratégies pour les
capacités de visuoconstruction et donc de pou-
voir reproduire des modèles ordonnés, réels (cu-
bes, legos) ou dessinés. En effet, cette capacité
est souvent amoindrie en raison des difcultés
d’organisation perceptive, d’orientation tempo-
relle…
On retrouve également très souvent des difcul-
tés attentionnelles chez ces enfants qui ont du
mal à hiérarchiser les informations d’une part
et qui sont la plupart du temps parasités par des
stéréotypies motrices, verbales… d’autre part.