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Journée de l’Infirmière
Le 18 juin 2008, à Biarritz
Indications du drainage urinaire permanent
en 2008 (sonde à demeure, cathéter sus-pubien)
J. Le François, M. Hilereau, L. Lenormand (CHU Nantes)
Le drainage vésical permanent, que ce soit la sonde à demeure ou le cathéter sus-pubien, expose à une morbidité
importante : infections, lithiases, cancer, obstructions et fuites, lésions urétrales…
Les indications du drainage vésical permanent devraient se résumer à l’impossibilité d’utiliser les alternatives
au sondage à demeure :
• La rééducation mictionnelle
• Les interventions chirurgicales lorsqu’elles sont possibles
• L’auto-sondage
• L’étui pénien
• Les changes…
Nous aborderons, à travers des exemples cliniques concrets, les différentes situations pour lesquelles un
drainage permanent pourrait être indiqué, en recherchant systématiquement les alternatives. Nous excluons
de ce chapitre les indications chez le patient neurologique qui seront traitées par l’équipe de Bordeaux.
Chez l’homme
La rétention aiguë d’urines
Si la pose d’une sonde vésicale ou d’un cathéter sus-pubien est le geste d’urgence à effectuer devant une
rétention d’urines, le temps de maintien du drainage est sujet à discussion :
• En attendant une intervention de désobstruction, doit-on préférer les auto-sondages ?
• Si une récupération des mictions est possible, quand faut-il retirer la sonde et quelle est la place des alpha
bloquants ?
• Si l’intervention ne peut pas être envisagée avant plusieurs mois, peut-on instaurer des auto-sondages,
est-il envisageable de mettre une prothèse temporaire urétrale ?
La rétention chronique
Contrairement à la rétention aiguë, la rétention chronique d’urines s’installe progressivement, est non
douloureuse et se manifeste par l’apparition d’une incontinence urinaire qui traduit des mictions par
regorgement. Le globe vésical est non douloureux, mais peut être volumineux. Peut s’y associer une dilatation
des cavités rénales et une insuffisance rénale.
Le drainage urinaire doit s’effectuer en milieu hospitalier et la vidange vésicale doit être très progressive
afin d’éviter la survenue d’une hémorragie a vacuo. La diurèse et les paramètres ioniques sanguins doivent
être surveillés attentivement en raison du risque de syndrome de levée d’obstacle. Le risque infectieux est
particulièrement important chez ce patient et majoré par une sonde urinaire chronique. Faut-il envisager une
intervention de désobstruction rapidement, dès la normalisation de la fonction rénale ? Peut-on envisager des
auto-sondages ?