De la satisfaction du personnel en contact à la satisfaction du client : Le rôle pivot du marketing interne dans le secteur des services Myriam Bellaouaied Docteur en sciences de gestion IAE – Université Lyon 3 Mail : [email protected] Sylvain Biardeau Professeur des universités IAE – Université Lyon 3 [email protected] * Centre de Recherche MAGELLAN - IAE de Lyon - Université Jean Moulin Lyon 3- 6 Cours Albert Thomas BP 8242 - 69355 Lyon cedex 08, [email protected], Tél: 04 26 31 86 05. De la satisfaction du personnel en contact à la satisfaction du client : Le rôle pivot du marketing interne dans le secteur des services Le rôle du « Personnel en contact » dans les entreprises de services, est devenu un élément de différenciation. Le Marketing relationnel dans le secteur des services ne cesse d’évoluer laissant place à une nouvelle orientation du marketing qu’est le Marketing interne. Un examen de littérature a permis de construire un modèle étudiant, d’une part, l’impact du Marketing interne sur la satisfaction du personnel en contact et, d’autre part, sur la satisfaction des clients de l’entreprise de services. Les résultats montrent l’impact du Marketing interne sur les deux populations. Mots clés : Marketing de services, Marketing interne, satisfaction, qualité de services perçue. From the contact employees’ satisfaction to the satisfaction of the customer: The pivot role of internal marketing in the services sector The role of the “contact employees” became an element of differentiation. The important place granted to relational Marketing in the sector of the services does not cease evolving. This evolution brings back to us to a new orientation marketing which is Internal Marketing. A review of literature has built a model studying, on the one hand, the impact of internal marketing on attitudes and behaviors of service employees and, on the other hand, on the customer satisfaction in services companies. The results obtained show that Internal Marketing has an impact on the satisfaction of the two populations. Keywords: service Marketing, internal marketing, satisfaction, perceived service quality. De la satisfaction du personnel en contact à la satisfaction du client : Le rôle pivot du marketing interne dans le secteur des services Introduction Face à l'individualité de chacun, aux nouvelles technologies, à la disponibilité de l'information et à son accessibilité ainsi qu’aux caractéristiques particulières des services, les entreprises de services, désirant conserver leur compétitivité et efficacité sur le marché, ont essayé de se mobiliser afin de suivre le mouvement. Les activités de services sont difficilement gérables dans l’optique marketing classique, car la qualité de service finalement rendu au consommateur dépend de facteurs liés directement au processus de production lui-même. Le marketing des services a été abordé par plusieurs auteurs, trois d’entre eux se distinguent d’avoir différencié le marketing des services du marketing des biens de la consommation courante, en montrant ses spécificités en termes de production (Eiglier et Langeard, 1987), en définissant la qualité de service (Grönroos, 1984) et en proposant des échelles de mesure de la qualité de service (Parasuraman & al., 1985). En outre, la place importante accordée au marketing relationnel dans le secteur des services ne cesse d’évoluer, évolution soulignée par Berry (1983) qui nous ramène à une nouvelle orientation du marketing qu’est le marketing interne. En effet, il semble important d’étudier le porteur du message et de l’image de l’entreprise de services qu’est le personnel en contact. Notre recherche s’inscrit dans le domaine des services et nous avons choisi la banque française comme terrain d’investigation. Nous commencerons dans un premier temps à définir les trois concepts évoqués précédemment ; et ce, dans le cadre d’une revue de littérature. Puis une étude des relations causales les liant sera exposée. 1 1. Le Marketing interne : mythe ou réalité Le concept du marketing interne commençait à émerger entre la fin des années 60 et le début des années 70 ; dès lors que certains auteurs évoquaient la diversification du marketing à d’autres domaines tels que celui des ressources humaines. Dans ce contexte, Kotler et Levy (1969) ont affirmé que la pertinence du marketing devient justifiée dès que celui-ci touchait un public susceptible d’avoir une influence sur la performance de l’organisation. Bien que Felton (1959) soit parmi les premiers à remarquer l'importance des employés dans la production de la valeur supérieure au client, c'est Berry & al., (1976) qui ont été les premiers à mentionner le besoin d’un marketing à l’interne. Ainsi, c’est depuis la fin des années 1970 lorsque Berry & al., (1976), ont introduit le terme du marketing interne que la littérature a augmenté à ce sujet. Les auteurs reconnaissent l'importance d'avoir des employés satisfaits avant de pouvoir satisfaire les besoins du client et développent donc, un nouveau rôle, interne, du marketing. Toutefois, les études demeurent normatives et cherchent à normaliser le concept à travers ses origines. Quant aux recherches empiriques apparaissant durant ces années, elles restent rares et assez limitées. Rappelons également que l’émergence du marketing interne est due à la prise de conscience de son importance dans le secteur des services où la qualité relationnelle est primordiale ; d’où l’abondance des études sur ce concept dans la littérature des services (Grönroos, 1978, 1981 ; Berry, 1981 ; Foreman et Money, 1995 ; Varey, 1995). Aujourd’hui bien qu’il existe une littérature abondante sur le marketing interne, les définitions restent hétérogènes et ambivalentes. Ainsi, et après avoir évoqué les origines du marketing interne, nous nous attachons à relater ses définitions (1) et décrire les alternatives de sa mesure (2). 2 1.1. Définitions et fondements du marketing interne La littérature sur le marketing interne est assez abondante (Barnes 1989; Berry 1981, 1984; Collins et Payne 1991; Flipo 1986; George 1977, 1990; Grönroos 1981, 1985; MacStravic 1985; Piercy et Morgan 1991; Sasser et Arbeit, 1976; Winter 1985). Toutefois, si la nécessité du marketing interne est bien admise, très peu d'organisations appliquent réellement le concept dans la pratique. La principale raison à cela est qu’il n'existe pas une notion unique de ce qu'on entend par marketing interne (Rafiq et Ahmad, 1993). Nous tenterons dans ce qui suit de présenter quelques définitions significatives du concept du marketing interne. Arndt (1983) définit le marketing interne à travers les différentes fonctions qu’il lui définit, à savoir l’information, le développement des compétences et la motivation. Michon (1988) cité dans Seignour (1998) définit le marketing interne comme « une démarche de marketing à l’intérieur de l’organisation permettant à celle-ci de concevoir et de promouvoir des idées…, de communiquer par le dialogue avec les salariés ». Le marketing interne est également considéré comme un outil de management du personnel ainsi qu’un moyen de répandre et d’inculquer la culture de service chez le personnel (Grönroos, 1990). Dans la quête de la satisfaction des employés, Berry et Parasuraman (1991) incluent des activités qui sont traditionnellement réalisées par la fonction du personnel : « Le marketing interne consiste à attirer, former, motiver et retenir des employés qualifiés à travers les emploi-produits qui répondent à leurs besoins. Le marketing interne est la philosophie de traiter les employés comme des clients... ». Grönroos (1985) a succombé à cette tendance en étendant sa définition originale du marketing interne comme une méthode de motivation du personnel visant à inclure l'utilisation des activités du marketing dans cet objectif; « estimant 3 que le marché interne de l’organisation des employés peut être influencé plus efficacement et donc motivé à la gestion des clients , à l’orientation marché … par une approche interne du marketing et en appliquant les activités marketing en interne » (Rafiq et Ahmad, 1993). Berry (1984) définit le marketing interne en « visualisant les employés comme des clients internes, les emplois comme des produits internes qui répondent aux besoins et aux désirs de ces clients internes tout en répondant aux objectifs de l’organisation». Ce point de vue implique que « … pour avoir des clients satisfaits, l’entreprise doit avoir des employés satisfaits » (George, 1977). Sasser et Arbeit (1976) vont encore plus loin et affirment que le « marketing interne considère que le personnel est le premier marché d'une entreprise de services ». Seignour et Dubois (1999) soulignent que le marketing interne confirme l’importance accordée aux ressources humaines dans l’actuel environnement où la concurrence est accrue. On note également que la première mise en place d’un marketing interne (début des années 80) découle de la prise en conscience des managers que le marketing interne est un préalable primordial à un marketing externe performant (Gronroos, 1990). L'examen des différentes définitions présentées ci-dessus nous confirme la divergence des avis et des conceptualisations du marketing interne. Toutefois, un point de convergence mérite d’être noté : le marketing interne émane d’une approche intégrée aux relations internes et vise les employés de l’entreprise de services. En effet, dans une optique relationnelle, le marketing (interne ou externe) privilégierait la gestion des relations (internes ou externes) en favorisant les échanges fructueux. Par conséquent nous nous permettons de définir le Marketing interne comme un concept s’inscrivant dans un paradigme relationnel, visant à établir, développer et maintenir les relations entre les employés et leur hiérarchie / 4 organisation; permettant la motivation et la satisfaction des employés, et ce, dans le but de favoriser la qualité de service perçue ainsi que la performance de l’entreprise de services. Notre définition du marketing interne est en partie inspirée des définitions du marketing relationnel (Berry, 1983; Morgan et Hunt, 1994). En effet, nous pensons que le marketing ne doit pas viser que les clients mais aussi les collaborateurs et partenaires de l’entreprise; ce que inclue l’autre partie de notre définition. La conception originale de marketing interne a été vue comme une approche de gestion pour assurer la satisfaction du client grâce à la satisfaction des besoins des employés de première ligne » (Berry, 1981). En relation avec l’environnement interne de l’entreprise de services en l’occurrence la banque, certains chercheurs se sont intéressés au marketing interne comme antécédent de la satisfaction au travail. Nous nous proposons d’étudier cette relation dans le cadre de la définition que nous avons assigné au marketing interne et la mesure y afférente. D’où notre première hypothèse : H1 : Le Marketing interne a une influence positive sur la satisfaction des employés de services. 1.2. Les alternatives de mesure du marketing interne Le marketing interne a déjà été mesuré en utilisant une échelle de mesure de 15 items mise au point par Money et Foreman (1996). Les auteurs fournissent une matrice qui offre une typologie intéressante du marketing interne. La matrice se compose de deux dimensions qui tiennent compte de "qui est le personnel de service » et «qui est le client ». Chaque dimension peut porter soit sur le département / groupe ou l'organisation. Money et Foreman (1996) se concentrent sur la situation la plus fréquemment rencontrée (type IV) (où l'organisation est à la fois le commercial / vendeur et le client situation). Cette a fait apparaître trois dimensions 5 du marketing interne : (1) vision, (2) développement et (3) récompense. Ces auteurs rapportent les résultats de deux échantillons fournissant une très bonne fiabilité. Cette échelle a été reprise deux années plus tard par Caruana et Pitt (1997) dans leur étude sur les effets du marketing interne sur l’engagement organisationnel dans le secteur bancaire. En 2006, Lin s’est reposé sur les perspectives de George et Grönroos (1989), Grönroos (1990), Joseph (1996) et de Kotler (1996), du marketing. L’auteur a combiné différents critères pour produire une échelle de marketing interne se composant de vingt items traduisant ces critères, il a calculé des scores pour plusieurs échantillons composés d’employés de service. Ensuite, J ou & al., (2008), en se basant sur les études antérieures ont développé leur propre échelle de mesure du marketing interne. Les auteurs combinent les procédures marketing proposées par Kotler (1999) et les stratégies des ressources humaines suggérées par Collins et Payne (1991). Le questionnaire a été adressé au personnel en contact mesurant leur perception du marketing interne que leurs entreprises pratiquaient. Les items sont passés de 65 items à 34 après une première enquête, puis à 28 après la troisième enquête pour finir à 24 items après cinq enquêtes1. Toutes les mesures et dimensions proposées par ces différents auteurs nous ont aidés et orientés pour se positionner. Même si les échelles ont montré une bonne fiabilité et si certains ont été testées sur le secteur bancaire (à Malte et aux États-Unis d’Amérique) ; elles ne s’adaptaient pas forcément à notre vision et définition du marketing interne. Ainsi, nous avons fait le choix de développer notre propre échelle de marketing interne. 1 Les 24 items convergeaient sur six dimensions : empathie et considération (1), benchmarking (2), qualité de travail et récompense (3), remontée de communication (4), valeur et partage de l’information (5) et activités promotionnelles (6). 6 2. La satisfaction du personnel en contact La satisfaction au travail fait indéniablement partie des approches les plus étudiées dans les recherches en management et en particulier en gestion des ressources humaines. Elle est étudiée aussi bien en tant que variable dépendante que comme variable indépendante et donc explicative d’un ensemble hétérogène de comportements (Brief, 1998 ; Judge & al., 2001 ; Spector, 1997). La satisfaction au travail peut être liée à la performance, la productivité organisationnelle et d'autres attributs, y compris la rentabilité de l’entreprise. En effet, beaucoup d’organisations ont déduit que la satisfaction de leurs employés et la performance de l’entreprise sont très liées. Depuis la fin des années 1950, plusieurs chercheurs se sont interrogés sur la nature de la satisfaction au travail, ils ont également élaboré des modèles expliquant les diversifications dans ce concept et ont mené des études empiriques pour tester leurs modèles (Lacy et Sheehan, 1997). Mais jusqu’à maintenant, il manque un consensus clair sur la définition de la satisfaction au travail. Justement, Locke (1969) a remarqué un manque de progrès dans la compréhension de la satisfaction au travail. Il a constaté pareillement que les relations variaient fortement et n'expliquaient que très peu de variance. Pour l’auteur, la raison majeure de ce manque de consensus et de progrès est due à l’attention portée sur le problème de mesure de la satisfaction au travail qui amène à une focalisation sur les statistiques sans une vraie explication du phénomène. Dans une définition assez répandue en marketing et notamment pour les études sur le personnel en contact, Locke (1976) considère la satisfaction au travail comme un état émotionnel résultant de la réponse à l’interrogation de l’individu : est ce que le travail permet d'atteindre ou de faciliter l'atteinte des valeurs qu'il place dans le travail ? Le sentiment de satisfaction sera par conséquent le résultat de la relation perçue entre ce que l'individu 7 souhaite retirer de son travail et ce que son travail lui procure (Derrieu, 2000). Thévenet (2000) s’accorde à affirmer que la satisfaction est la situation précédent une expérience de travail : « la satisfaction au travail est un état. L’expérience de travail de la personne lui procure de la satisfaction ou de l’insatisfaction ». À travers la littérature sur la satisfaction au travail, nous pouvons noter que quelques recherches s’intéressent seulement à la satisfaction globale tandis que d'autres cherchent à lui détecter différentes facettes. Les premières retiennent un état affectif général et les secondes sont plus empiriques et essayent de faire apparaître diverses sources de satisfaction pour un individu donné ou une fonction donnée. Les dernières études soutiennent une approche par dimensions ; celle-ci est nécessaire pour connaître réellement les sentiments des employés. Pour Spector (1997), elle constitue le résultat de ce que les gens ressentent face à leur emploi ou face aux différents aspects de celui-ci. Elle est essentiellement considérée sous forme de construit global ou d’antécédents qui l’engendrent (Price, 2001). Spector (1997) trouve que l’étude des antécédents présente l’avantage de déterminer plus exactement ceux qui procurent de la satisfaction ou de l’insatisfaction (Tett et Meyer, 1993 cité par Blais, 2005). La littérature traite abondamment différentes facettes de la satisfaction auprès de nombreuses catégories de salariés. Quoi qu’il en soit, les sources de satisfaction étudiées sont très variables2 et l’approche de la satisfaction à multiples facettes donne « une idée plus complète qu’une approche globale ; un employé pouvant avoir des sentiments distincts sur les différents aspects de son travail » (Durrieu, 2000). De façon générale et compte tenu des différentes études explicatives de la satisfaction, nous admettons que la satisfaction ne se limite pas juste à un état émotionnel affectant l’individu 2 La rémunération ou les avantages sociaux, les collègues ou les hiérarchiques, l'organisation ou la nature du travail effectué, les opportunités de promotion... 8 suite à une expérience de travail mais c’est également le résultat d’une comparaison entre ce que l’employé vit à travers son travail et ce qu’il attendait de vivre à travers celui-ci. Nous pensons qu’il ya une multitude de facteurs provenant de son travail pouvant être à l’origine de sa satisfaction ; d’où notre affiliation à l’approche multi-facettes de la satisfaction au travail ; qui permettrait l’explication du phénomène et sa mesure. Bien qu'il ait souvent été soutenu que la satisfaction au travail des employés d'une entreprise est un moteur important de la satisfaction client, la recherche systématique de ce lien se fait rare. La plupart des chercheurs travaillant sur l’impact des activités internes sur les activités externes affirment que la satisfaction des clients internes et la satisfaction des clients externes sont significativement et positivement corrélés (Gremler & al., 1994). Par ailleurs, les études existantes soulignent l’existence d’un lien positif entre la satisfaction des employés et la satisfaction des clients dans plusieurs domaines tels que le domaine de la restauration (Bernhardt & al., 2000), le secteur des assurances (Schlesinger et Zoraitsky, 1991), la vente des logiciels industriels (Tornow et Wiley, 1991) et la vente au détail (Wiley, 1991) 3. Malgré cela, les recherches empiriques existantes sur ce lien sont soumises à de nombreuses limites. À notre connaissance, il n’y a eu qu’une seule étude étudiant la relation entre ces deux variables dans le domaine bancaire ; c’est l’étude de Loveman (1998) qui ne confirme pas les résultats des précédentes études et qui n’a pas été appliqué dans le contexte français. Ceci nous a mené à nous intéresser à l’étude de cette relation dans le contexte bancaire français. D’où notre première hypothèse : H2 : La satisfaction des employés de services a une influence positive sur la satisfaction des clients. 3 À l’instar de Homburg et Stock (2004). 9 Pensant que la satisfaction peut être exprimée à travers plusieurs aspects de l’emploi, nous adhérons à la mesure de Weiss & al., (1967). La version courte du Minesota Satisfaction Questionnaire (MSQ) traduite par Roussel (1996) sera privilégiée pour notre recherche. 3. La satisfaction des clients Le concept de satisfaction a une importance cruciale en sciences de gestion. Parmi les travaux sur le concept de la satisfaction, nous pouvons noter trois principaux centres d’intérêt : (1) la conceptualisation et la définition de la satisfaction4. (2) Les critiques de la littérature sur la satisfaction (Yi, 1990 ; Anderson et Fornell, 1994 ; Oliver 1997) et (3) la question de mesure de la satisfaction (Oliver, 1997, 1980 ; Westbrook et Oliver, 1991, 1993 ; Aurier et Evrard, 1998)5. La satisfaction est au cœur de la définition du marketing mais aussi des démarches de gestion de la qualité. Depuis les premiers travaux de Hunt en 1977 sur le concept de la satisfaction, le nombre d’études ne cesse de croître. Dans ce cadre, un manque de consensus a été noté et persiste encore sur certains points. Les partisans du paradigme de la « disconfirmation des attentes » (Oliver, 1997 ; Szymanski et Henard, 2001) estiment qu’une approche cognitive est plus apte à évaluer le concept de la satisfaction tandis que d’autres favorisent une approche affective (Hunt, 1993 ; Giese et Cote, 2000). Certains combinent les deux aspects pour aborder la satisfaction (Plichon, 1999 ; Aurier, Evrard et N’Goalla, 2004). En résumé, malgré toutes les divergences existantes, nous pouvons noter un vrai consensus représenté par la prise en compte des aspects cognitifs et affectifs dans la satisfaction due à une transaction, plus particulièrement dans le secteur des services. Inversement, dans les 4 Westbrook, 1980 ; Oliver, 1981 ; Churchill et Surprenant, 1982 ; Woodruff, Cadotte et Jenkins, 1983 ; Chumpitaz, 1998 ; Anderson, Fornell et Lehmann, 1994 ; Oliver, 1997 ; Aurier et Evrard, 1998 5 Cité par Heitmann-Ménager C. (2005). 10 études sur la satisfaction inscrite dans une perspective relationnelle, il existe peu ou pas de recherches prenant en compte ces aspects (Fournier et Mick, 1999). L’approche considérant la satisfaction comme un processus combinant à la fois l’aspect cognitif et affectif est adoptée par de nombreux auteurs (Day 1984 ; Oliver 1980 ; Fornell, 1992 ; Oliver, 1997) et semble être mieux adaptée à notre recherche. À travers les définitions proposées par la littérature, plusieurs aspects ont été mis en évidence : performance perçue/réponse aux attentes, cognitif versus affectif. Nous récapitulons dans l’annexe 1 les différentes définitions relatives à la satisfaction. À l’image des études antérieurs (Aurier et Evrard, 1998; Oliver, 1993; Oliver 1997; Westbrook et Oliver, 1991), nous considérons que la satisfaction n’est ni une émotion pure, ni une évaluation cognitive pure ; mais elle intègre à la fois les deux : cognitifs et affectifs. Parmi les différentes conceptualisations et définitions, nous en avons retenu deux. La première émanant d’Oliver (1997) qui considère que la satisfaction est « la réponse du consommateur à l’accomplissement (du service). C’est un jugement portant sur l’aptitude des caractéristiques du service, ou encore du service en soi, à fournir un niveau plaisant d’accomplissement ou de réalisation en lien avec la consommation » et la deuxième l’estime comme « Une évaluation globale continue de l’aptitude de l’entreprise … à fournir des bénéfices recherchés par le client » (Ngobo, 1997). Par conséquent, nous pensons que la satisfaction correspond à une évaluation globale faite, à postériori d’expériences de services, par le consommateur à l’égard de l’entreprise de services, appréciant sa capacité à répondre à ses attentes. Néanmoins, nous considérons que cette évaluation n’est pas purement cognitive mais qu’elle revêt également un aspect affectif. Nous pensons que mesurer la satisfaction suppose que l’on parvienne à rendre compte de la diversité de ses conceptualisations par une échelle multi-items, car ce type d’instrument est 11 connu pour mieux répondre aux exigences psychométriques de fiabilité que les échelles mono-item (Vanhamme, 2002). De nombreuses mesures ont été développées pour évaluer la satisfaction. Compte tenu de la nature de notre investigation, nous optons pour une échelle multidimensionnelle, incluant les deux aspects de la satisfaction cités précédemment. Nous avons opté pour une mesure bidimensionnelle de la satisfaction, intégrant les deux facettes : cognitive et affective (Oliver, 1997). Méthodologie et résultats de la Recherche Tout au long de notre recherche, les recommandations de Churchill (1979) ont été prises en compte (voir annexes), l’étude comprendra deux phases : exploratoire et confirmatoire. Dans chaque étape, une nouvelle collecte de données est faite. Pour développer l’échelle de mesure du marketing interne, deux enquêtes qualitatives auprès de15 conseillers bancaires et 23 clients bancaires ont été effectuées pour formuler les items. Nous avons réalisé les entretiens en face à face 6. Ensuite une étude quantitative a été réalisée auprès des deux populations en suivant deux étapes. Pour chaque étape, une nouvelle collecte a été effectuée. Pour les conseillers (n1=36 pour la phase exploratoire et n3= 116 pour la phase confirmatoire) et pour les clients (n2=88 pour la phase exploratoire et n4=346 pour la phase confirmatoire). Pendant la phase confirmatoire, un questionnaire a été administré à chaque conseiller et à trois de ses clients. Les résultats de construction et validation de l’échelle de mesure du marketing interne sont présentés dans le cadre des annexes. Deux dimensions se sont distinguées après l’épuration 6 La majorité des entretiens ont été enregistrés avec un dictaphone et retranscrit intégralement. La durée des entretiens a duré en moyenne 45 minutes avec une durée minimale de 30 minutes et une durée maximale de 75 minutes. 12 des items et l’ajustement du modèle relatif au marketing interne : encadrement/intégration et reconnaissance/empathie. Il est donc question d’étudier H1 à travers deux sous-hypothèses intégrant les deux dimensions et leur impact sur la satisfaction au travail. Il en est de même pour la validation des échelles de la satisfaction au travail qui a montré quatre dimensions et celle des clients. Après la validation des différentes échelles, l’étude de l’ajustement du modèle de mesure intégrant les trois variables est effectuée. Le modèle de mesure présente un ajustement satisfaisant avec un Chi-deux Normé=3,575 ; un GFI= 0,829 ; un CFI=0,909 ; CAIC (1520,165) < CAIC modèle saturé (2405,123) et un RMSEA=0,08). Le test des relations causales est effectué, ensuite, en suivant toujours la méthode des équations structurelles. Après avoir étudié l’ajustement du modèle structurel7, les résultats montrent que le marketing interne a impact significatif et positif partiel sur la satisfaction au travail. En effet, la dimension « encadrement / intégration » du Marketing interne a impact sur seulement deux des quatre dimensions de la satisfaction au travail «la satisfaction / reconnaissance » (β= 0,098 / p<0 ,005) et « la satisfaction extrinsèque » (β= 0,295 / p<0 ,005). La dimension « reconnaissance / empathie » elle influence positivement et significativement les quatre dimensions de la satisfaction au travail (Voir annexes). D’après ce qui précède, nous pouvons conclure que l’hypothèse H1 : le marketing interne a une influence positive sur la satisfaction au travail est partiellement validée. D’autre part, les résultats révèlent également un impact significatif et positif total de la satisfaction au travail sur la satisfaction au client (voir les résultats en annexes). Les quatre dimensions de la satisfaction au travail, à savoir, la satisfaction extrinsèque, les dimensions reconnaissance et capacité de la satisfaction au travail, ont une influence positive et significative sur la satisfaction du client. Ainsi, l’hypothèse H2 est totalement validée. 7 Voir annexes 13 Discussion et conclusion Notre travail représente une continuité par rapport aux travaux s’intéressant au concept du marketing interne. L’objectif de cette recherche est d’évoquer un ensemble de concepts appartenant à deux environnements différents. Par ailleurs, les résultats de cette étude mettent en exergue le rôle important du personnel en contact. Les relations entre les variables relatives au personnel et celles relatives au client sont abordées souvent par la littérature mais rarement testées et validées empiriquement. Comme nous l’avons mentionné ; à notre connaissance, l’influence du marketing interne (à travers les attributs que nous proposons et dans le secteur bancaire) sur la satisfaction au travail n’a pas encore fait l’objet d’études empiriques validées. Après une étude approfondie du marketing interne, nous avons privilégié de l’étudier selon différents attributs que nous avons construits suite à notre étude exploratoire. D’autre part, nous avons considéré l’étude et la mesure de la satisfaction au travail selon différentes facettes alors que la majorité des études la liant au marketing interne applique une mesure globale. Compte tenu de l'importance de la satisfaction au travail par rapport au succès de la stratégie marketing de l’entreprise (Schneider et Bowen, 1999; Schmit et Allscheid, 1995), l'effet direct des pratiques du marketing interne sur la satisfaction des employés est significatif (Day, 1994). Ceci a déjà été testé, à notre connaissance, dans une seule étude qualitative (Gounaris, 2006) et confirmé dans notre étude quantitative, d’où notre apport théorique concernant cette relation. Nous confirmons les résultats empiriques précédents liant la satisfaction des employés au travail à la pratique de marketing interne (Ing-San, 2005; Donavan & al., 2004) qui ont été soulignés et étudiés notamment par Gounaris (2008) dans le domaine de la restauration 14 hôtelière. Les résultats montrent également que l’ensemble des dimensions de la satisfaction au travail a une influence significative positive sur la satisfaction du client. Cela confirme les résultats d’autres auteurs affirmant l’existence d’un lien positif entre les deux construits dans plusieurs domaines8. Cependant, les recherches empiriques existantes sur ce lien sont soumises à de nombreuses limites. Pour notre part, nous avons étudié l’influence de la satisfaction au travail des employés sur celle des clients qui s’est avérée significative et positive. Cette affirmation constitue notre dernier apport théorique. Nous remettons, par conséquent, en cause les résultats de Loveman (1998), qui, à notre connaissance, est le seul à avoir étudié la relation entre ces deux variables dans le domaine bancaire. Comme perspectives de recherches futures, nous proposons d’élargir le champ d’investigation de cette recherche. Il serait intéressant de vérifier les dimensions du marketing interne dans un autre domaine des services 9. Les implications managériales de cette recherche sont importantes. La portée importante de cette recherche pour les professionnels est que la satisfaction au travail des employés est une priorité de l’application d’une stratégie de marketing interne. Dans ce travail, nous préconisons une nouvelle manière de gérer les employés de services. Il est nécessaire pour les entreprises souhaitant une vraie différenciation de miser sur son personnel. Le client est roi et dans l’intérêt de l’entreprise, il doit le rester. La question est : qui en a décidé ainsi et qui le permettra ? C’est certes, le client qui en a décidé ainsi et l’entreprise a suivi, mais seul le personnel en contact le permettra. Ce point de vue est évidemment discuté mais, selon nous, dans le secteur des services, l’orientation client repose sur un seul pilier qui est l’employé de services en face du client. 8 Tels que le domaine de la restauration (Bernhardt & al., 2000), le secteur des assurances (Schlesinger et Zoraitsky, 1991), la vente des logiciels industriels (Tornow et Wiley, 1991) et la vente au détail (Wiley, 1991) 9 Tels que le domaine hospitalier ou encore l’hôtellerie 15 Bibliographie Anderson, E.W. et Fornell, C. (1994), Customer satisfaction prospectus, Service quality: new directions in theory and practice, éds R.T. Rust et R.L. 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Westbrook (1980)* 10 « la réaction émotionnelle de l'individu suite à son évaluation de l'ensemble total des expériences réalisées Toutes les définitions marquées par un (*) ont été traduite par nous même. 26 avec le fournisseur ». (Oliver, 1981)* «c'est le résultat d’un état psychologique récapitulatif quand l'émotion entourant les attentes infirmées est liée avec un sentiment préalable du consommateur sur l'expérience de consommation». (Churchill et Surprenant, 1982)* «Sur le plan conceptuel, la satisfaction est le résultat de l'achat et l'utilisation résultant de la comparaison de l'acheteur des récompenses et des coûts de l'achat par rapport à l'achat anticipé ». Woodruff, Cadotte et Jenkins «La satisfaction /insatisfaction des consommateurs est un état émotionnel en réponse à la confirmation / (1983)* infirmation ». Dufer et Moulins (1989) « La satisfaction est un état interne qui accompagne la confirmation des aspirations relatives au projet de consommation, celles-ci intégrant les attentes développées au sujet des produits et les normes de performance attachées à la classe dont il relève » Ping (1993) Le domaine de la satisfaction inclut tous les éléments de la relation que l’entreprise considérée juge profitables, injustes ou frustrants Ganesan (1994) « La satisfaction d’un membre du canal est un état affectif positif qui résulte des bénéfices obtenus de la 27 relation ». Anderson, Fornell et Lehmann «la satisfaction cumulée est une évaluation globale fondée sur le total des achats et des expériences de (1994)* consommation d’un produit ou service au fil du temps ». Oliver (1994) « une réaction globale cognitive et affective à un incident de service (ou parfois à une relation de service de long terme) ». Ostrom et Iacobucci (1995)* «La satisfaction / insatisfaction du client est pensée pour être un jugement relatif qui prend en compte à la fois les qualités et les efforts supportés par un client pour obtenir cet achat». Bloemer et Kasper (1995)* «La satisfaction peut être définie comme le résultat de l'évaluation subjective que la solution choisie respecte ou dépasse les attentes». Oliver (1997) «la réponse du consommateur à l’accomplissement (du service). C’est un jugement portant sur l’aptitude des caractéristiques du service, ou encore du service en soi, à fournir un niveau plaisant d’accomplissement ou de réalisation en lien avec la consommation»11 11 Définition traduite par Parissier (2008) 28 Ngobo (1997) « une évaluation globale continue de l’aptitude de l’entreprise … à fournir des bénéfices recherchés par le client » Aurier et Evrard (1998) «Un état psychologique résultant du Processus d'achat et de consommation ». (cité dans Chumpitaz, 1998)* «La satisfaction est un jugement évaluatif post-achat concernant une sélection d'achat spécifique ». Plichon (1998) « La satisfaction est un état affectif provenant d'un processus d'évaluation affectif et cognitif qui survient lors d'une transaction spécifique ». Geyskens, Steenkamp et Kumar « un état affectif résultant de l’appréciation de tous les aspects d’une relation de travail d’une entreprise avec (1999) une autre ». Homburg et Rudolph (2001) « un construit relationnel décrivant comment un fournisseur comble les attentes d’un client dans les domaines suivants : les caractéristiques du produit, les informations liées au produit, les services, la prise de commande, la gestion des réclamations, l’interaction avec les commerciaux et l’interaction avec le personnel interne ». Tableau 1 : Définitions de la satisfaction citées dans la littérature Adapté et modifié de Vanhamme (2002) et Machat & Chandon (2008 29 Annexe 2 : Étapes du paradigme de Churchill (1979) Source: G.A. Churchill, 1979, p.64 Source : Evrard Y, B. Pras et E. Roux. 2000. Market, études et recherches en marketing, Dunod Figure 1 : Démarche méthodologique pour développer des échelles de mesure 1. Développement de l’échelle de mesure du Marketing interne : Analyse factorielle exploratoire L’enquête qualitative nous a permis de formuler 17 items pour mesurer le marketing interne. Le test de sphéricité de Bartlett est significatif pour les deux échantillons (n1, sig=0,00 et n3, sig=0,00) et le test KMO est supérieur à 0,80 (pour n1, KMO= 0,804 et n3, KMO= 0,902). Items Facteurs 1 2 Facteurs 3 QR 1 2 3 QR MIE 1 ,883 ,863 ,883 ,948 MIE 2 ,915 ,855 ,884 ,960 30 MIE 3 ,879 ,837 ,883 ,886 MIE 4 ,728 ,659 ,645 ,774 ,516 ,645 ,504 ,621 ,790 MIE 512 ,685 MIR 1 ,734 ,748 ,669 ,883 MIR 2 ,879 ,764 ,817 ,645 MIR 3 ,641 ,617 ,600 ,748 MIF 1 ,668 ,713 ,725 ,667 MIF 2 ,894 ,647 ,809 ,819 MIR 4 ,700 ,707 ,650 ,446 MIR 5 ,561 ,631 ,715 ,580 MIR 6 ,700 ,647 ,644 ,763 MIR 7 ,643 ,462 ,777 ,595 MIR 8 ,672 ,745 ,704 ,835 ,769 ,656 MIR 9 ,777 VP13 5,71 3,55 3,46 5,127 4,135 2,592 % VE14 33,6 20,9 20,4 30,16 24,32 15,25 0,93 0,93 0,73 0,920 0,909 0,745 α de ,656 ,793 Cronbach MIF 3 ,595 ,672 ,735 Tableau 2 : Statistiques et fiabilité de l’échelle du « Marketing Interne » 12 Le loading de cet item est entre deux axes, la dimension encadrement/ intégration et la dimension reconnaissance/empathie. 13 Valeur Propre 14 Variance expliquée 31 Analyse factorielle confirmatoire Un des objectifs de cette analyse est de vérifier la structure multidimensionnelle de l’échelle. Le but étant de valider les trois dimensions du marketing interne : encadrement/ intégration, reconnaissance/empathie et Formation/coaching. Nous nous proposons d’analyser la structure de chaque dimension avant d’analyser la structure du construit en globalité15. Dimensions Indices absolus Indices Indices de Fiabilité de incrémentaux parcimonie cohérence AGFI RMSEA NFI CFI ᵪ² normé CAIC/CAI C du modèle saturé α de Cronbach ρ de Jöreskog GFI interne MIE 0,989 0,946 0,04 0,99 0,99 1,24 48,518<57,5 0,906 0,917 MIR 0.959 0.904 0.07 0.96 0.98 1.69 84.26<120 0.899 0.903 Tableau 3 : Ajustement des modèles de mesure de chaque dimension du marketing interne Indices absolus Indices Indices de parcimonie incrémentaux GFI AGFI RMSEA NFI CFI ᵪ² normé CAIC/CAIC du modèle saturé M1 0.599 0.485 0.178 0.644 0.694 4.639 747.664<880.299 M2 0.886 0.826 0.093 0.898 0.946 1.990 256.826<448.780 15 Une composante contenant moins de trois items ne peut être analysée avec la méthode des équations structurelles, il serait considéré comme un modèle sous-identifié. 32 M316 0.948 0.911 0.041 0.961 0.993 1.193 140.327<258.912 Tableau 4 : Ajustement du modèle de mesure du Marketing interne Pour s’assurer de la multi dimensionnalité de l’échelle, nous testons le modèle M1 qui présente les items retenus après la vérification de l’ajustement des modèles de chaque dimension. Le modèle M3 à quatre dimensions corrélées est choisi car il présente les meilleurs indices d’ajustement : Indices absolus Indices Indices de parcimonie incrémentaux GFI AGFI RMSEA NFI CFI ᵪ² normé CAIC/CAIC du modèle saturé M117 0.796 0.737 0.087 0.793 0.889 1,873 575.770<1208.254 M218 0.806 0.741 0.089 0.819 0.902 1,918 492.956<983.864 M3 0,858 0,790 0,080 0,878 0,943 1,728 364,369<690,431 Tableau 5 : Ajustement du modèle de mesure de la satisfaction au travail Certains indices restent non satisfaisants (RMSEA=0.093 ; NFI et GFI < 0,9), d’autant plus que certains items présentent des pourcentages de variance très faibles : MIE4 (40%), MIF3 (30%) et MIF2 (36%). La suppression des deux derniers items entraîne la non-identification du modèle, vu que le nombre minimum d’indicateurs constituant une variable latente accepté est : trois. Nous sommes contraint, par conséquent de supprimer la dimension formation/ coaching et l’item MIE4, les résultats sont présentés dans le modèle M3. 16 17 Le modèle présente un ajustement non satisfaisant (GFI et AGFI <0,9 ; NFI<0 ,9). En se référant aux résultats des indices de la SMC, nous notons que les items SAN4 et SAN5 présentent successivement une faible variance (26% et 29%) ; nous testons alors le modèle en supprimant ces deux items (M2). 18 Le modèle M2 présente des résultats meilleurs que le modèle M1, mais ces derniers restent non satisfaisants. Notons que l’item SAX1, l’item SAR1 et l’item SAC3 présentent des variances expliquées de l’ordre de 20%, 41% et 42% (indices SMC). Nous testons à nouveau le modèle en supprimant les items SAX1, SAR1 et SAC3, nous présentons les résultats dans le cadre du modèle M3. 33 Indices absolus Indices Indices de parcimonie incrémentaux GFI AGFI RMSEA NFI ᵪ² normé CFI CAIC/CAIC du modèle saturé M119 0.920 0.759 0.205 0.946 0.949 15.628 146.664>102.783 M220 0.955 0.976 0.045 0.997 0.999 1.705 58.228<68.522 Tableau 6 : Ajustement du modèle de mesure de la satisfaction du client 21 Indices absolus Indices Indices de parcimonie incrémentaux GFI AGFI 0.810 0.904 RMSEA NFI 0.09 0.896 CFI 0.886 ᵪ² normé 4.127 CAIC/CAIC du modèle saturé 1647.631<2405.123 Tableau 7 : Ajustement du modèle global structurel Relations structurelles Satisfaction T de standardisés Student Encadrement<--- intrinsèque intégration Satisfaction Encadrement<--- extrinsèque Coefficients intégration P P>0.05 0,069 1,030 0,295 3,166 P<0.05 (0,002) 19 Le modèle M1 incluant les cinq indicateurs (items) du construit est d’abord testé. Il présente un ajustement peu satisfaisant (CMIN19>>5, CAIC > CAIC du modèle saturé,…) ce qui nous incite à simplifier le modèle. En se référant aux résultats des indices de la SMC, nous notons l’item SAT5 présente la variance la plus faible (52%) et une faible contribution factorielle standardisée. Nous commençons par éliminer cet item et tester une deuxième fois notre modèle (M2 : suppression de l’item SAT5). 20 Le modèle M2 présente des résultats meilleurs que le modèle M1. En effet, les indices s’améliorent considérablement (RMSEA=0.045, CMIN=1.705, …) ; Les indices de fiabilité sont très satisfaisants (α de Cronbach=0,918 et ρ de Jöreskog=0,923) et la validité convergente est établie (un = 0,751). 21 34 Satisfaction- Encadrement0,098 <--reconnaissance P<0.05 2,011 intégration Satisfaction- (0,044) Encadrement<--- Capacité P>0.05 0,42 0,742 ,736 8,998 P<0.01 ,575 6,268 P<0.01 ,794 10,394 P<0.01 ,838 10,835 P<0.01 intégration Satisfaction Reconnaissance<--- intrinsèque Empathie Satisfaction Reconnaissance<--- extrinsèque Empathie Satisfaction- Reconnaissance<--- reconnaissance Empathie Satisfaction- Reconnaissance<--- Capacité Empathie Tableau 8 : Test de l’hypothèse H1 : Marketing interne – Satisfaction au travail Relations structurelles Coefficients T de standardisés Student Satisfaction SATCLT P<0.05 0,136 <--- 2,936 intrinsèque (0,003) Satisfaction SATCLT P<0.05 0,150 <--- 3,061 extrinsèque (0,003) SatisfactionSATCLT P<0.01 0,149 <--- 3,687 reconnaissance (***) SatisfactionSATCLT P<0.05 0,118 <--Capacité P 2,920 (0,004) Tableau 9 : Test de l’hypothèse H2 : Satisfaction au travail – Satisfaction du client 35