les responsabilités du CD

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Les responsabilités
du chirurgien-dentiste
D3
20/09/2016
Dr PERRIN
Responsabilité juridique
Obligation de réparer le
préjudice résultant d’un
dommage causé à autrui
civile
Réparation
financière
du préjudice
pénale
Sanction
de
l’infraction
disciplinaire
Sanction des
agissements
contraires aux
règles
professionnelles
2 types de responsabilités

LA RESPONSABILITE PUNITIVE
La responsabilité disciplinaire
 Sanction de la violation d’une règle professionnelle
La responsabilité pénale
 Sanction de la commission d’une infraction

LA RESPONSABILITE REPARATRICE
La responsabilité civile
 Réparation de dommages
Responsabilité réparatrice
Cour
de cassation
(Chambre civile)
Conseil
d’État
Responsabilité punitive
Cour
de cassation
(Chambre criminelle)
Conseil
d’État
Cour
d’appel
Cour
administrative
d’appel
Cour
d’appel
Section disciplinaire
du Conseil national
de l'Ordre
Tribunal
de grande
instance
Tribunal
administratif
Tribunal
correctionnel
Conseil régional
de l’Ordre
Responsabilité
civile
Responsabilité
administrative
Responsabilité
pénale
Responsabilité
disciplinaire
prescription
Avant 2002 : 30 ans
après 2002 : 10 ans
Secteur privé
prescription :
Avant 2002 : 4 ans
Prescription : 3 ans (délit)
Après 2002 :10 ans
Secteur public
Tout mode
d’exercice
Pas de prescription
Tout mode
d’exercice
LA RESPONSABILITÉ
MÉDICALE
Responsabilité
Disciplinaire
Responsabilité
Pénale
RESPONSABILITE
MEDICALE
Responsabilité
Civile
Responsabilité
Administrative
LA RESPONSABILITÉ
MÉDICALE
Code de Santé
Publique
Code de Sécurité
Sociale
Code Pénal
RESPONSABILITE
MEDICALE
Code Civil
Code du travail
Code de
l’environnement
Code de l’urbanisme
La mise en cause de cette
responsabilité médicale
Les causes de cette augmentation sont multiples.
- développement des techniques médicales et
-
-
-
d’expertise
médias et internet
Non confraternité des
confrères
associations de malades
protections juridiques
aides juridictionnelles
La responsabilité du
chirurgien-dentiste
Le chirurgien dentiste se voit soumis
à une triple responsabilité : pénale,
civile et disciplinaire
Ces responsabilités peuvent être
encourues pour les mêmes faits et
dès lors, donner lieu à une triple
condamnation : une peine, des
dommages intérêts et une sanction
disciplinaire
La responsabilité disciplinaire
Le conseil de l’ordre sanctionne un
comportement fautif, portant atteinte à la
probité et à l’honneur de la profession et ce
indépendamment de l’existence ou non d’un
préjudice
Sanctions disciplinaires en 1° instance par
l’échelon régional, puis conseil national
La responsabilité disciplinaire


Engagée par l’employeur (clinique, hôpital, centre
mutualiste,…)

Avertissement, blâme, mise à pied temporaire ou
définitive

En cas de non respect de son contrat de travail
Engagée par le Conseil de l’Ordre

En cas de manquement aux règles déontologiques de
la profession
La responsabilité disciplinaire :
Avant la prise en charge du patient
Nécessité d’un plateau technique adéquat,
obligations en terme d’hygiène et d’asepsie
R. 4127-204 CSP
le chirurgien dentiste ne doit en aucun cas exercer sa profession dans des
conditions susceptibles de compromettre la qualité des soins et des actes
dispensés ainsi que la sécurité des patients.. Il doit et faire prendre par
ses adjoints ou assistants, toutes dispositions propres à éviter la
transmission de quelque pathologie que ce soit
R. 4127.269 CSP
Du droit à la jouissance d’un local professionnel, d’un matériel technique …
pour soigner les malades,…assurer la qualité des soins, leur
confidentialité et la sécurité des patients. L’installation des moyens
techniques doivent répondre aux règles en vigueur concernant
l’hygiène
La responsabilité disciplinaire :
Pendant la prise en charge du patient
R. 4127-202 CSP
le chirurgien-dentiste, au service de l’individu et de la
santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie et
de la personne humaine
Respect des obligations en termes de droits
sociaux R. 4127.234 CSP
Le cd doit mettre son patient en mesure d’obtenir les
avantages sociaux auxquels son état lui donne droit , sans
céder à aucune demande abusive.
Respect des obligations en termes de fixation des
honoraires R. 4127.240 CSP
Le cd doit toujours déterminer le montant de ses honoraires
avec tact et mesure….n’est jamais en droit de refuser à son
patient des explications sur le montant de ses honoraires.
La responsabilité disciplinaire
pendant la prise en charge du patient
R. 4127-211 CSP
Le chirurgien-dentiste doit soigner avec la
même conscience tous les patients, quels que
soient leur origine, leurs mœurs et leur
situation de famille, leur appartenance ou leur
non-appartenance à une ethnie, une nation ou
une religion déterminées, leur handicap ou leur
état de santé, leur réputation ou les sentiments
qu’il peut éprouver à leur égard.
La responsabilité disciplinaire :
Pendant la prise en charge du patient
Définition de la pratique
R.4141.1 CSP
La pratique de l’art dentaire comporte la prévention, le diagnostic et le
traitement des maladies congénitales ou acquises, réelles ou supposées, de
la bouche des dents, des maxillaires et des tissus attenants, dans le respect
des modalités fixées par le code de déontologie
Délivrer des soins conformes aux données acquises de la
science
R. 4127.233 CSP
Le cd qui a accepté de donner des soins à un patient s’oblige :
1° à lui assurer des soins éclairés et conformes aux données acquises de la
science ...
2° à agir toujours avec correction et aménité envers le patient et à se
montrer compatissant envers lui
3° à se prêter à une conciliation …..
La responsabilité disciplinaire :
Pendant la prise en charge du patient
Respect des obligations en matière de prescription
R. 4127.238 CSP
Le cd est libre de ses prescriptions, qui seront celles qu’il
estime les plus appropriées en la circonstance . Il doit limiter
ses prescriptions et ses actes à ce qui est nécessaire à la qualité
et à l’efficacité des soins
R.4141.2 CSP
Les cd peuvent prescrire tous les médicaments, produits et
prestations nécessaires à l’exercice de l’art dentaire
La responsabilité disciplinaire :
Apres la prise en charge du patient
R. 4127-269 CSP
Du droit à la jouissance d’un local professionnel,
d’un mobilier meublant, d’un matériel technique
suffisant pour recevoir et soigner les malades …
de la propriété des documents concernant tous
renseignements personnels aux malades
Il appartient au conseil départemental de contrôler si les
conditions exigées pour l’exercice de l’activité
professionnelle, sont remplies
L’installation des moyens techniques et l’élimination des
déchets provenant de l’exercice de la profession doivent
répondre aux règles en vigueur concernant l’hygiène.
Procédure
Réunion de
Conciliation
Conseil
départemental
de l’Ordre
ordinale
Plainte ordinale
Non
Conciliation
Plainte transmise
Chambre
Disciplinaire
de première
instance
(Région)
Arrêt de la
procédure
Conciliation
Avec
Avis
Favorable
ou
Défavorable
Décision
Appel
Conseil
d’Etat
Recours
Chambre
Disciplinaire
Nationale
LA RESPONSABILITÉ
PÉNALE
Le code pénal détermine au nom
de la Société une amende et/ou
un emprisonnement en rapport
avec la gravité de la faute
commise, en infraction avec la
LOI ou le RÈGLEMENT.
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA RESPONSABILITÉ
PÉNALE
un fait fautif
•un dommage
•un lien de causalité
•
Une faute en matière pénale est une infraction
punissable strictement définie par les textes.
non-assistance à personne en danger,
atteintes à l’intégrité physique involontaires.
19
L’exercice de la médecine rend licite l’atteinte à
l’intégrité physique du patient à deux conditions :
•
la nécessité médicale
•
le consentement éclairé du patient
1. ATTEINTE VOLONTAIRE
peu d’exemples dans la jurisprudence
2. ATTEINTE INVOLONTAIRE :
20
La responsabilité pénale

Article 221-6 du Code Pénal
Le fait de causer, dans les conditions et
selon les distinctions prévues à l'article 1213, par maladresse, imprudence, inattention,
négligence ou manquement à une obligation
de sécurité ou de prudence imposée par la
loi ou le règlement, la mort d'autrui constitue
un homicide involontaire puni de trois ans
d'emprisonnement et de 45000 euros
d'amende.
La responsabilité pénale

Article 222-19 du Code Pénal
Le fait de causer à autrui, dans les conditions et selon
les distinctions prévues à l'article 121-3, par
maladresse,
imprudence,
inattention,
négligence ou manquement à une obligation
de sécurité ou de prudence imposée par la loi
ou le règlement, une incapacité totale de travail
pendant plus de trois mois est puni de deux ans
d'emprisonnement et de 30000 euros d'amende.
En cas de violation manifestement délibérée d'une
obligation particulière de sécurité ou de prudence
imposée par la loi ou le règlement, les peines
encourues sont portées à trois ans d'emprisonnement
et à 45000 euros d'amende
LES INFRACTIONS AUX RÈGLES D’ACCÈS
À LA PROFESSION DENTAIRE
L’exercice illégal de l’art dentaire est défini par l’article
L.4161-2 du CSP :
personnes ne remplissant pas les conditions d’accès à la
profession
chirurgiens dentistes diplômés sous le coup d’une
interdiction d’exercer
LES DÉLITS COMMIS À L’OCCASION
DE L’EXERCICE PROFESSIONNEL
1.
La violation du secret médical

Art. 226-13 CP : « la révélation d’une information à
caractère secret par une personne qui en est
dépositaire, soit par état ou par profession, soit en
raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est
punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros
d’amende »


Dérogations légales
Concerne toutes les personnes qui concourent
directement ou indirectement à la délivrance de
soins
LES DÉLITS COMMIS À L’OCCASION
DE L’EXERCICE PROFESSIONNEL
2.

Faux et usage de faux
Art. 441-1 CP : « Constitue un faux toute altération
frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et
accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou
tout autre support d'expression de la pensée qui a pour objet
ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou
d'un fait ayant des conséquences juridiques.
Le faux et l'usage de faux sont punis de trois ans
d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende. »
2. LES DÉLITS COMMIS À L’OCCASION DE
L’EXERCICE PROFESSIONNEL
3. Fraudes à la sécurité sociale
Soins fictifs
Soins effectués par une personne non qualifiée
4. Discriminations et refus de soins
Art 225-1 CP « constitue une discrimination toute
distinction opérée entre les personnes physiques à
raison de leur origine, de leur sexe, (…)de leur
appartenance ou de leur non appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une
religion déterminée
La responsabilité civile


Le code civil sert de référence pour juger
et qualifier le comportement de l’individu
dans ses relations avec un autre individu
en ce qui concerne la réparation d’un
préjudice qu’il soit corporel, financier,
psychologique….
La juridiction civile détermine au bénéfice
de la victime d’un dommage, une
réparation en rapport avec l’étendue du
dommage
LA RESPONSABILITÉ
CIVILE : 3 CONDITIONS
L’engagement de la responsabilité civile nécessite
- Une faute
- Un préjudice
- Lien de causalité
( relation directe)
La responsabilité civile et les
conduites fautives

Fautes techniques :
maladresse, imprudence, négligence,
inattention, non observation des règlements

Fautes d’humanisme :




Devoir d’information
Recueil du consentement éclairé
Obligations de moyens (soins conformes…)
Dossier du patient (fiches cliniques, traçabilité
des actes, CRE, CRO, devis, prescription…)
la faute technique


Maladresse ( instrument inhalé, dérapage, atteinte
nerf lingual…)
Imprudence (non respect des contre-indications
médicales, insuffisance ou absence d’examens préopératoires…)



Inattention (erreur dent à avulser…)
Négligence (non respect des règles d’asepsie,
absence de consignes appropriées)
Non observation des règlements (Violation
du secret médical, non respect affichages…)
La responsabilité civile avant 1936

Responsabilité du praticien délictuelle ou quasidélictuelle :

Art 1382 : tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un

Art 1383 : chacun est responsable du dommage qu’il a causé non

Art 1384 : on est responsable non seulement du dommage que

Délai de prescription délictuelle : 3 ans
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à réparer.
seulement par son fait, mais aussi par sa négligence ou par son
imprudence.
l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé
par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que
l’on a sous sa garde
La responsabilité civile après 1936




1925 : madame MERCIER reçoit un traitement
radiothérapique pour une infection nasale
( inefficace , mais développement radiodermite)
et demande réparation en 1929 selon art 1382
et 1383
Assignation selon fondement juridique de
art 1147 (obligation contractuelle)
Délai de prescription 30 ans
20 mai 1936 Cour Cassation : pierre angulaire
de la responsabilité médicale
Fondement de la responsabilité

Arrêt Mercier de la Cour de Cassation:
20 mai 1936:
Véritable contrat moral au terme duquel le
médecin s’engage à donner à son malade des
soins, non pas quelconques, mais
consciencieux, diligents, attentifs et
conformes, sous certaines réserves
exceptionnelles, aux données acquises de la
science
Arrêt Cour Cassation 14 mars 1967

« Le contrat qui se forme entre le CD et
son client entraîne une obligation
pour le premier de donner au second des soins
conformes aux règles consacrées par la
pratique dentaire et aux données de la
science.
Le praticien est responsable des suites
dommageables desdits soins si, eu égard à
cette obligation, il s’est rendu coupable d’une
imprudence, d’une inattention ou d’une
négligence révélant une méconnaissance de
ses devoirs »
Spécificités du contrat de soins








Volontaire, tacite et informel
Conclu à titre onéreux
Intervention sur le corps humain
Intuitu personnae (qualité du CD et
confiance du patient)
Résiliable unilatéralement
Réglementé par la loi et la déontologie
Synallagmatique (obligations réciproques et
interdépendantes)
consensuel
Contrat de soins

Praticien a capacité de dispenser des
soins, le patient accepte librement
l’examen clinique , ensuite après
information de son état et des
thérapeutiques proposées, le patient
donnera son consentement libre et
éclairé ou refusera les soins
Du contrat de soins au droit à des soins
de qualité (obligation légale)




Face aux exigences de la médecine moderne
( plus scientifique, technologique) :
Soins de qualité, justifiés par son état, et
adaptés à son cas particulier sans lui faire
courir de risque inutile.
Tradition hippocratique : « primum non nocere »
« soins non pas quelconques mais attentifs et
consciencieux » base de la déontologie
« confiance qui rejoint librement une
conscience » Pr Louis PORTES
Les droits des patients : des
fondamentaux issus des droits de
l’homme



Déclaration des droits de l’homme
Code de la santé publique :
Code de déontologie dentaire
Loi du 4 mars 2002 relative aux droits
des malades et à la qualité du système
de santé
Les droits des patients : des
fondamentaux issus des droits de
l’homme




Liberté de choix
Droit à des soins de qualité et à la non
discrimination
Le consentement aux soins
Le droit au secret médical, respect de la
vie privée et de la dignité
Les droits des patients : loi du 4
mars 2002





À être informé sur son état de santé
À l’information sur la tarifications des
prestations de santé
De refuser des soins
A obtenir réparation d’un préjudice
A l’accès au dossier médical
Loi du 4 mars 2002 Art L. 1110-5 CSP
Droits des malades et qualité du système de santé
Toute personne a, compte tenu de son état de
santé et de l’urgence des interventions que celuici requiert, le droit de recevoir les soins les
plus appropriés et de bénéficier des
thérapeutiques dont l’efficacité est reconnue
et qui garantissent la meilleure sécurité
sanitaire au regard des connaissances
médicales avérées. Les actes de prévention,
d’investigation ou de soins ne doivent pas, en
l’état des connaissances médicales, lui faire
courir de risques disproportionnés par
rapport au bénéfice escompté

L.1142-1 CSP:
« Les professionnels de santé….. ne sont
responsables des conséquences
dommageables d’actes de prévention, de
diagnostic ou de soin qu’en cas de faute»
 L.1142-28:
Prescription de la responsabilité des
professionnels est de 10 ans à compter de la
consolidation du dommage
La responsabilité civile professionnelle

Art 1142-2 CSP (loi 4 mars 2002)
Les professionnels de santé exerçant à titre
libéral, … sont tenus de souscrire une
assurance destinée à les garantir pour leur
responsabilité civile susceptible d’être engagée
en raison de dommages subis par des tiers et
résultant d’atteintes à la personne, survenant
dans le cadre de cette activité de prévention,
de diagnostic ou de soins.
La responsabilité liée à l’indemnisation


La loi du 4 mars 2002 a cherché à unifier le régime de
responsabilité pour faute.
Mais elle a maintenu la compétence des 2 ordres de
juridictions:

Juridiction civile lorsque le patient est en établissements privés

Juridiction administrative lorsqu’il est en établissements publics
Loi du 4 mars 2002

Art L.1142-1 du code de la Santé Publique :
Les établissements, services ou organismes
dans lesquels sont réalisés des actes
individuels de prévention, diagnostic ou de
soins sont responsables des dommages
résultant d’infections nosocomiales, sauf
s’ils rapportent la preuve d’une cause
étrangère
Indemnisation sans faute

Article L 1142-1. I et II CSP :
« Lorsque la responsabilité d’un professionnel... n’est
pas engagée, un accident médical, une affection
iatrogène ou une infection nosocomiale ouvre
droit à réparation des préjudices du patient au titre de
la solidarité nationale, lorsqu’ils sont directement
imputables à des actes de prévention, de diagnostic
ou de soins et qu’ils ont eu pour le patient des
conséquences anormales au regard de son état de
santé comme de l’évolution prévisible de celui-ci »
Schéma du dispositif d’indemnisation
Victime
Commission Régionale de Conciliation et d’indemnisation
6 mois
Avis après expertise
Responsabilité
Assureur
Aléa
4 mois
4 mois
Offre
Accord Désaccord
1 mois
Indemnisation
ONIAM
Offre
Désaccord
Accord
Accord
Juge
1 mois
Indemnisation
Responsabilité du fait d’un
produit de santé

L. 1142-1
Praticien est automatiquement responsable
de la qualité ou du défaut de qualité de ce
produit.
Prothèse dentaire, appareil orthodontique.
Soins : obligation de moyens
Appareil : obligation de résultat
Obligation d’information

1.
2.
Avant 1997
Cadre de l’information : contrat de soins
Devoir médical : 28 janvier 1942, :
« le chirurgien …. est tenu, sauf cas de force
majeure, d’obtenir le consentement du malade
avant de pratiquer une opération dont il apprécie,
en pleine indépendance, sous sa responsabilité,
l’utilité, la nature et les risques; qu’en violant cette
obligation imposée par le respect de la personne
humaine, il commet une atteinte grave aux droits
du malade, un manquement à ses devoirs
proprement médicaux »
Obligation d’information
Avant 1997
3 – Nature de l’information :

« information simple, approximative, intelligible
et loyale »
4 – Preuve du défaut d’information:
il appartenait au patient de rapporter la
preuve que le médecin avait manqué à son
obligation contractuelle en ne l’informant pas
Obligation d’information

A compter du 25 février 1997 :
1-Renversement de la charge de la
preuve
Arrêt HEDREUL:
« celui qui est légalement ou
contractuellement tenu d’une obligation
particulière d’information doit apporter la
preuve de l’exécution de cette obligation »
Obligation d’information

A compter du 25 février 1997 :
2- Moyens de la preuve de la délivrance
de l’information :
Arrêt GUYOMAR, 14 octobre 1997 : « la preuve
peut être faite par tous moyens »
A défaut d’écrit , faisceaux de présomptions.
Obligation d’information

A compter du 25 février 1997 :
3- Contenu de l’information :
7 octobre 1998 :
« des risques graves afférents aux
investigations et soins appropriés » et que le
médecin n’est pas dispensé de cette
obligation « par le seul fait que ces risques ne
se réalisent qu’exceptionnellement »
Obligation d’information
A compter du 25 février 1997 :
4- Défaut d’information et perte de
chance:

7 octobre 1998, si



défaut information
perte de faculté de refuser l’intervention
et préjudice certain
= condamnation du praticien.
Obligation d’information

A compter du 25 février 1997 :
4- Défaut d’information et perte de
chance:
Cour d’Appel Angers, 11 septembre 1998, même
correctement informé, M. HEDREUL aurait
accepté l’intervention.
Arrêt 20 juin 2000 : le défaut d’information a-t-il
pu entraîner une perte de chance de refuser
un acte médical à risque?
Réparation du défaut
d’information


Suite arrêt HEDREUL : CC 20 juin 2000 :
même informé, le patient n’aurait pas refusé
l’intervention
Acte médical inéluctable : pas de dommage
réparable, sauf préjudice moral du patient
pour atteinte portée à son libre choix et à
son consentement « libre et éclairé »
Obligation d’information
Défaut d’information est une faute qui fait
perdre au patient la possibilité de refuser des
soins ou une intervention avec des séquelles
dommageables.
Le défaut d’information est une faute par
manquement aux obligations contractuelles.
Obligation d’information
4- Défaut d’information et perte de
chance: c’est le degré de probabilité de refus
de l’acte par le patient, dans l’hypothèse où
l’information lui aurait été délivrée, qui
détermine la condamnation et son montant.
Si cette probabilité est évaluée à 100 %, le
patient perçoit 100 % de l’indemnisation.
Si estimée à 50 %, il ne touchera que la moitié
de l’indemnité.
Si estimée à 0 %, pas d’indemnisation
Obligation d’information




4- Défaut d’information et perte de
chance: pas d’indemnisation
si l’intervention était indispensable
Pas d’autre alternative thérapeutique
Sans elle, l’état du patient aurait été plus
mauvais que l’état dans lequel il se trouve à la
suite du risque non révélé
Praticien n’a commis aucune faute ayant
concouru à la réalisation de ce risque

La loi du 4 mars 2002 . L 1111-2 :
le droit du patient à être informé
« toute personne a le droit d’être informée sur
son état de santé. Cette information porte sur
les différentes investigations, traitements ou
actions de prévention qui sont proposés, leur
utilité, leur urgence éventuelle, leurs
conséquences, les risques fréquents ou
graves normalement prévisibles qu’ils
comportent ainsi que sur les autres
solutions possibles et sur les
conséquences prévisibles en cas de refus
La loi du 4 mars 2002




« Information incombe à tout professionnel de
santé dans le cadre de ses compétences et
dans le respect des règles professionnelles »
Entretien individuel
Preuve de l’information est à la charge du
professionnel de santé
Preuve apportée par tous moyens
Preuves de la délivrance d’une
information
Le nombre et durée des consultations
 Le délai entre la signature du devis et la
réalisation des soins (15 jours sauf urgence)
 La consultation d’intervenants extérieurs
 Les courriers aux praticiens traitants
 La prescription d’examens complémentaires
 Les annotations figurant dans le dossier
patient

La loi du 4 mars 2002


L’information préalable à l’acte médical
permet au patient de prendre « avec le
professionnel de santé et compte tenu
des informations et des préconisations
qu’il lui fournit, les décisions concernant
sa santé »
L’information est un droit du patient et
un devoir, une obligation des
professionnels de santé
Arrêts Cour de Cassation
03/06/2010 et 12/01/2012



Défaut d’information plus fondement
responsabilité contractuelle mais délictuelle
(art 16, 16.3 et 1382 du code civil)
Respect de l’intégrité corporelle et de la
dignité de la personne
Nouveau préjudice d’impréparation
Code de déontologie art R4127-236



Le consentement de la personne examinée
ou soignée doit être recherché dans tous les
cas, dans les conditions définies aux articles
L.1111.2 et suivants
Lorsque le patient, en état d’exprimer sa volonté,
refuse les investigations ou le traitement proposés,
le CD doit respecter ce refus après l’avoir informé
de ses conséquences
Lorsqu’il est impossible de recueillir en temps utile
le consentement du représentant légal du mineur
ou d’un majeur légalement protégé, le CD doit
néanmoins, en cas d’urgence, donner les soins
qu’il estime nécessaires
Code de déontologie art R4127-239

Pour des raisons légitimes que le CD apprécie
en conscience, un patient peut être laissé
dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un
pronostic grave. Un pronostic fatal ne doit
être révélé au patient qu’avec la plus grande
circonspection mais les proches doivent
généralement en être prévenus, à moins que
le patient n’ait préalablement interdit cette
révélation ou désigné le tiers ou les tiers
auxquels elle doit être faite
La loi du 4 mars 2002 : le droit à
l’information sur la tarification des
prestations médicales



L.1111-3: « informer le patient du coût d’un
acte et des conditions de son remboursement
par les régimes obligatoires d’assurance
maladie »
Etablissement d’un devis
Affichette sur situation conventionnelle et
honoraires
Obligation déontologique



« lorsque le chirurgien-dentiste est conduit à
proposer un traitement d’un coût élevé , il
établit au préalable un devis écrit qu’il remet
à son patient »
« il n’est jamais en droit de refuser à son
patient des explications sur le montant de
ses honoraires »
Toujours avec tact et mesure.
Obligation conventionnelle


«art 6: obligation de devis avant le
commencement de traitements avec
dépassements d’honoraires »
« art 7: devis prothétique et orthodontique »


Description précise et détaillée du traitement
envisagé et/ou des matériaux utilisés, montant
des honoraires et montant de base de
remboursements
Devis daté, signé par praticien et patient
Information postérieure à
l’acte médical


Lorsque postérieurement à l’acte , des risques
nouveaux ont été identifiés, la personne
concernée doit en être informée, sauf en cas
d’impossibilité de la retrouver.
Tout victime ou s’estimant victime d’un
dommage imputable à un acte médical ou ses
ayants droits, si la personne est décédée,
doivent être informées sur les circonstances et
les causes d’un dommage
Refus de soins


Volonté de la personne doit être
respectée, mais le praticien doit tout
faire pour convaincre son patient
Obligation d’un document écrit
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information
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

Qui doit informer :
Le médecin qui prescrit l’acte
Le médecin qui réalise l’acte
Tout intervenant, professionnel de
santé
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information
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


Qui doit être informé :
Le patient en personne (même curatelle)
La personne de confiance
Toujours évaluer la possibilité de donner une
information directe au patient en la modulant
en fonction de son état si cela est nécessaire
Sur quoi informer
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Son état de santé bucco-dentaire
Son évolution prévisible en cas de refus
Les différents traitements, investigations ou
préventions proposés
Leur utilité et leur urgence éventuelles
Leurs alternatives
Les conséquences, les risques possibles,
fréquents ou graves normalement prévisibles
Les précautions générales et particulières
Les coûts et les modalités de prise en charge
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information

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QUAND INFORMER:
Entretien individuel
Information orale
Personnaliser l’information et établir un
échange irremplaçable pour instaurer la
relation de confiance
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information

COMMENT INFORMER:
une information claire et compréhensive :
simplification du propos par l’utilisation d’un
vocabulaire sans termes complexes, avec
vérification de la compréhension de
l’information
une information loyale :
dans l’intérêt exclusif du patient et l’obtention
de son consentement
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information

COMMENT INFORMER:
une information adaptée:
Âge, activité professionnelle, niveau
social, état de santé physique ou mental,
culture….
une information partagée et cohérente
dans le cas de pluralité d’intervenants
Moyens pratiques de délivrer une
bonne information

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
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
Modes de preuve de l’information
Écrit, pas obligatoire sauf devis
Contenu du dossier médical
Témoignages et présomptions
( ensemble de faits, circonstances ou
éléments graves, précis et concordants)
Nombre de consultations et délai de
réflexion
Le dossier du patient


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
Outil technique de suivi cohérent de qualité
et personnalisé, éléments actualisés
nécessaires aux décisions diagnostiques et
thérapeutiques
Outil d’évaluation des soins
Outil d’identification
Outil juridique en cas de mise en cause de la
responsabilité du médecin
Le dossier du patient
Référentiel d’auto-évaluation du dossier du patient en
odontologie www.has-sante.fr
 Identifier sans risque d’erreur un patient (coordonnées
administratives actualisées du patient ( nom, prénom, date de
naissance, adresse, numéro SS, téléphone, profession)
 Disposer des informations permettant de connaître
l’état de santé du patient et ses habitudes de vie
(coordonnées médecin traitant, synthèse actualisée des
antécédents médicaux et chirurgicaux, habitudes de vie,
prescriptions médicamenteuses actualisées, résultats des
examens biologiques, correspondances échangées avec
autres professionnels de santé)
Le dossier du patient
Référentiel d’auto-évaluation du dossier du patient en
odontologie www.has-sante.fr
 Connaître l’état de la sphère orofaciale du patient (
synthèse de l’examen clinique, résultats des examens
complémentaires ayant servi à l’élaboration du diagnostic)
 Retrouver l’historique des actes de diagnostic, de
prévention, de soins, effectués (nature : diagnostic,
prévention, soin des actes réalisés, références des produits
et/ou des matériaux utilisés au cours des actes et laissés en
bouche)
 Organiser l’archivage du dossier du patient afin de
respecter les obligations légales (praticien peut retrouver
à tout moment le dossier d’un ancien patient, praticien est en
mesure de communiquer au patient les informations
présentes dans son dossier et ayant servi aux actes de
Loi 4 mars 202 : le droit à
l’accès au dossier médical



Accès direct ou par l’intermédiaire d’un
médecin de son choix aux informations de
santé le concernant
Consultation sur place, remise copies ou
envoi de copies ( frais à la charge du
demandeur)
8 jours à compter de la date de réception
de la demande ou 2 mois si les
informations ont plus de 5 ans.
Les obligations du patient
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


Le patient doit informer le CD de ses
antécédents médicaux
Le patient choisit librement son traitement
Il doit respecter les prescriptions du praticien,
conseils d’hygiène, de suivi, de maintenance
et de port de prothèse….
Il doit régler les honoraires
Il doit solliciter les rendez-vous nécessaires au
suivi du traitement
Les obligations du patient : cas
particulier CMU
fraude à la CMU(usurpation identité) estimée
à 2.5 millions d’euros pour la société en 2010
Charte pilote des droits et devoirs en Ille et
Vilaine
Document à l’assuré :
« mon système de soins me garantit des droits,
j’agis, je respecte mes devoirs »
Les obligations du patient : cas
particulier CMU
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Présentation systématique de justificatifs
Mise à jour régulière de la carte vitale
Renouvellement annuel des droits CMU-C avant
échéance
Respect des rendez vous « je préviens en cas
d’empêchement » « le non respect des RDV peut
être considéré comme une rupture de la relation de
soins »

Devoir de règlement pour exigences particulières de
temps et de lieu, d’actes HN ou de traitements « audelà » de ce que prévoit le panier de soins CMU
Les obligations du praticien
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Obligation
Obligation
Obligation
Obligation
Obligation
Obligation
de moyens : soins
de résultat : fourniture prothèse
de sécurité
de prudence et de diligence
d’information
de conseil
Conclusion
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Qualité de la tenue du dossier du patient en
odontologie
Établissement du devis
Devoir d’information
Devoir de conseil
Obtention du consentement éclairé
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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