Économie de la concurrence et des services publics en réseau 29/12/04
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Chapitre I : Évolution contemporaine qui
concerne l’intervention de l’Etat dans
l’économie de marché
I. Le marché plutôt que le plan
Il y a trente ans, il y a eu une discussion sur les avantages du marché et ceux de la planification. Le système
centralisé est caractérisé par les composantes clés suivantes :
Recenser les besoins
Priorités à certains domaines
Ordres de production
Avec la disparition de l’URSS, l’économie planifiée disparaît.
L’Etat visait d’intervenir directement dans les marchés par une politique conjoncturelle (doctrine de Keynes) et
par une politique structurelle (industrielle). L’Etat s’imposait une politique pour créer des leaders dans certains
secteurs (le Concore, les satellites). Les politiques économiques sont menées autour d’un secteur public (héritage
de l’après-guerre : contruction de l’économie).
Aujourd’hui, les politiques monétaristes dominent les politiques keynésiennes. La tendance générale est
renversée. Pour la politique industrielle, le mouvement de retrait de l’Etat :
Retrait de capitaux publics (EDF)
Privatisation totale (France Télécom)
Renault était étatisé (à cause de la collaboration avec les Allemands pendant la 2e guerre mondiale), elle fut
privatisée dans les années’90
L’Etat n’est plus actionnaire au point d’avant dans le bit de se contenter d’une régulation des marchés, c'est-à-
dire l’Etat devient arbitre : fixe les règles). La politique actuelle est dite de la concurrence (…)
II. L’Etat plutôt régulateur qu’acteur du marché (patron)
Jadis, le Ministère de L’économie et des finances intervenaient directement par l’intermédiaire d’une agence
périphérique de planification afin d’élaborer une planification indicative (CGP en France). En URSS, la
planification était impérative). Aujourd’hui, le ministère a un nouveau le. Les fonctions d’arbitrage ne sont
plus confiées aux ministres, mais à des institutions publiques indépendantes de l’exécutif (exemple : la Banque
Centrale Européenne, avant Banque de France, est indépendante avec le but de résister aux demandes du
gouvernement).
Qui est chargé de la régulation de la concurrence ? Elle est éclatée en différents organes (autorités
administratives indépendantes).
Pour les affaires les plus importantes (fusions en Europe, grandes entreprises, ou subventions en catastrophe :
Alsthom, Air France) : le DG IV de la Commission de Bruxelles, donc le niveau européen
Au niveau français : Conseil français de la concurrence.
D’autre part : les autorités spécialisées :
- Commission des opérations de Bourse (CDB), aujourd'hui autorité des marchés financiers (AMF)
- Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour la télé, les radios,
- Autorité de régulation de télécommunication (ART)
- Commission de régulation de l’énergie (CRE)
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III. Un Etat régulateur démembré plutôt qu’unifié
Introduction historique : quelques points d’histoire sur la notion de concurrence
L’analyse actuelle s’inscrit dans deux étapes :
18e concurrence comme comportement essentiel des relations
dès l’arrivée de la microéconomie : structure particulière des marchés
Leur seul inconvénient est que l’analyse demeure statique
Paragraphe 1 : Comportement à la structure des marchés
A. Les auteurs classiques : concurrence comme comportement
John Stuart Mill nous dit que « c’est grâce au principe de concurrence que l’économie peut se considérer comme
une science ». Les économistes croyaient avoir trouvé un principe similaire à celui de la gravité. Les économistes
classiques pensent que le prix d’un bien va graviter autour dun prix appelé naturel.
Sur un plan philosophique, tout est en relation avec la main invisible. Les personnes intéreses par le profit vont
contribuer sans le savoir à la prospérité générale. Le débat sur le juste prix est dépassé par le concept de la
concurrence
Sur le plan économique, la concurrence est considérée comme comportement dynamique. Un changement
profond sera apporté quand les néoclassiques mettent l’accent sur les structures de marché.
Alain Smith parlait des fondements de la concurrence, mais ne l’associait pas à une forme de marché. Pour lui, la
concurrence est un comportement des individus, tandis que le marché est une institution.
J. Stigler (1957) dit qu’ »un marché peut être parfait et monopolistique ou imparfait et concurrentiel ». La vision
néoclassique va mettre en cause le monopole.
B. Les néo-classiques : structures particulières de marchés
Le modèle de la concurrence pure et parfaite conduit à une dénaturation de la concurrence qui régnait jusque-là.
Le marché concurrentiel cesse.
L’on s’intéresse à des critères abstraits qui seraient nécessaires afin de rendre un marché parfait : les critères de
pureté et de
- atomicité des offreurs
- indépendance des offreurs
- concurrents de tailles comparables
- libre entrée sur le marché
- homogénéité du produit
- l’information parfaite des agents
- mobilité parfaite des facteurs de production
lien entre concurrence et ce marché spécifique :
la volonté de présenter de façon plus élégante et pcise les observations littéraires des classiques. Cournot nous
dit par exemple que « l’écart entre prix et production est d’autant plus réduit que le nombre d’offreurs est
grand ». Smith a privilégié la variable prix à la quantité.
Selon les néo-classiques, la concurrence débouche à un point ou le prix du marché s’identifie avec le cout
marginal. L’intérêt porté par les néo-classiques pour les effets de la concurrence est plus grand que l’intérêt porté
à la concurrence elle-même. La concurrence, selon eux, s’autodétruira peu à peu. Ils s’intéressent aux structures
du marché qui limitent l’autodestruction les raisons du succès du modèle sont :
- la très bonne pédagogie du modèle
- il constitue un norme de référence pour analyser les distorsions par rapport à l’idéal
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Critiques
1. dans le modèle de la concurrence pure et parfaite, peut-on encore parler d’entreprises avec
autonomie de décision afin d’alimenter la rivalité dans le temps.
Dans le modèle de la concurrence pure et parfaite peut-on encore parler d’entreprise avec
autonomie de décision afin d’alimenter la rivalité dans le temps.
Le seul degré de liberté de l’entreprise est celle de produire ou non. (le prix est déterminé par le
marché, la quantité produite est déterminée par les capacités). Dans toute initiative originale est
vouée à l’échec car le comportement d’un acteur est régie par autres acteurs.
Le producteur n’a pas intérêt à baisser ses prix parce qu’il n’augmentera pas ses parts de
marché. « la concurrence représente avec ses économistes mathématiciens une situation
réalisée par hypothèses dans laquelle la rivalité des offreurs est mise à côté dès le début. »
2. Parce que c’est un modèle pédagogique, la concurrence pure et parfaite à largement crédité
l’idée que la concurrence ne peut être effective qu’avec l’atomicité du marché.
Le succès effectif du modèle à déformé la notion de concurrence.
Paragraphe 2 : les tentatives de dépassement du modèle de concurrence pure et parfaite
A. Marshall : la clause de la libre entrée
Vers 1919 : commerce et Industrie, analyses simplificatrices
Les produits ne sont pas homogènes, l’information est imparfaite, les dépenses publicitaires ne sont pas inutiles
L’initiative du chef d’entreprise reprend une place essentielle. La situation de monopôle et de concurrence ne
sont pas forcément (…).
« il existe un élément de monopole dans presque toutes les concurrences liées aux imperfections de la
concurrence réelle et presque tout les monopoles qui ont une certaine importance grâce a une
diminution incertaine du reste qu’il le perdraient si elles ignoreraient les possibilités de monopole
discret et indirecte » (Marshall)
Conclusion : inutile de figer la concurrence pure et parfaite dans des (…). Pour qu’une boucle soit véritablement
concurrentielle sur une longue période, il suffit qu’il y ait libre entrée sur le marché. Le principe de concurrence
ne s’identifie pas forcément d’un grand nombre de petits concurrents.
B. Chamberlin (1933) : la théorie de la concurrence monopolistique
Une plus grande liberté aux chefs d’entreprises. Plusieurs obstacles qui font que pas toutes les entreprises
peuvent vendre au prix courant tout leur stock.
Obstacles :
- Produits non homogènes
- L’information n’est pas parfaite
- Remise en cause de la mobilité parfaite des facteurs de production
Il peut y avoir des marchés spécifiques pour chaque entreprise. Donc chaque firme acquiert un certain degré
d’autonomie.
Mesure de l’élasticité croisée :
!
epx
py
=
"px
px
"py
py
Si e est proche de o, la demande adressée à X est relativement stable, non sensible à la variation des prix de la
concurrence : concurrence monopolistique
Mise en avant de 3 éléments qui limitent les ventes :
- Le prix n’est pas forcément unique
- La nature du produit
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- Les dépenses de publicité
La concurrence comme structure de marché
Q. Pourquoi sa théorie n’est plus actuelle ?
Sa théorie d’a pas vu de suites en termes de régulation de la concurrence. Deux problèmes se sont posés :
Définition des groupes de monopoleurs. L’entreprise se reconnaît quelques concurrents sélectionnés parmi
beaucoup par rapport aux quels elle va se situer.
Méthodologie trop proche du modèle de la concurrence pure et parfaite, car statique
C. J. Schumpeter : le processus de destruction créatrice
1912. « Théorie de l’évolution économique »
1942 : « Capitalisme, socialisme et démocratie »
Il va lancer la confusion entre concurrence et forme de marché et il remet l’idée de concurrence comme
comportement :
- Il critique la nostalgie d’un age d’or de la concurrence pure et parfaite remplacée, selon lui, par le
monopole.
- Le capitalisme constitue une thode (…) qui révolutionne de manière incessante et de l’intérieur du
système la structure économique elle-même en truisant (…) de cette structure et en créant
continuellement des éléments neufs.
- Parfois, savoir se retirer à temps est la meilleure façon de gagner de l’argent. Le moteur de cette
destruction créatrice est la rivalité concurrentielle.
Éléments originaux de Schumpeter. Il fait une différence entre entrepreneur et exploitant :
- Il aime le processus, il entreprend
- Celui qui à le regard tourné vers le passé, il est routinier
Sa conception de la concurrence permet de conclure :
- La concurrence permet d’expliquer l’existence de situations transitoires comparables au monopole,
mais le futur est incertain
- Notion de brevet : pourquoi le faire payer ? selon Schumpeter, il ne s’agit pas d’une limite à la
concurrence car il s’agit d’inciter la rémunération du risque. En absence de liberté d’entrée, le
monopole peut persister.
Il va plaider pour une analyse de long terme pour juger de concurrence ou non dans un certain domaine.
Partie I : la régulation de la concurrence, influence de la théorie
économique
L’évolution du droit américain de la concurrence
Deux grandes étapes, qui traduisent l’influence retardée.
Des année ’50 à ’70, tous les textes ont été adoptés en fonction de l’état dominant de la pensée
économique (modèle de la concurrence pure et parfaite) : les lois antitrust. Politique largement
confrontée par un courant (depuis 1950) : la doctrine de Harvard. Contenuméfiance à l’égard de la
grande taille de la firme. But : protection juridique des petits concurrents.
Fin ’70 : infléchissement important de la jurisprudence américaine : puis Ronald Reggan :
déréglementation ; condensation du groupe USA ATT (1982), économie publication (1982) d’un
ouvrage qui explique les marchés contestables
Les économistes de l’école de Chicago vont développer en partie le courant de la déréglementation.
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Section I : la doctrine de Harvard
La doctrine structuraliste de Harvard
Paragraphe 1 : les fondements de l’analyse
A. Dans les année 30 déjà, quelques travaux pcurseurs :
1932 : Berle et Means : « the modern corporation and private property »
Idée clef : mis en cause des dirigeants de grandes firmes (appelées quasi-publiques) car ils sont pas
incités par la recherche du profit maximal car pas d’incitation personnelle (leur rémunération n’y est pas
liée). De plus, dans de nombreux secteurs, les firmes administrent leurs prix (rigidité à la baisse),
critique (…) sur le prix.
1939 Sweezy : « la demande dans les conditions d’oligopole » demandes subjectives adressées aux
entreprises, courbe de demande coudée, il étudie la rigidité des prix résultat de négociations entre
entreprises pour les parts de marché.
Partie a : demande jugée élastique. action de
l’entreprise lorsque son concurrent va baisser les prix :
baisser aussi les prix
Partie b : demande jugée inélastique. En cas de hausse
des prix du concurrent, l’entreprise ne fait rien.
B. la doctrine de Harvard
Reprise sur le paradigme SCP (structure, comportement, performance). Auteurs : Bain, Stigler.
La détention d’un important pouvoir de marché est jugé néfaste dans la mesure où les autres firmes du marché
seraient incapables de critiques la position.
Les firmes en position dominante vont avoir un comportement naturel d’abuser de leur position.
La grande taille s’explique par la fusion visant à éliminer la concurrence et d’industrie de barrières artificielles à
l’entrée sur les marchés (pub).
Stratégies de différentiation de produits, fixation de prix limites (volonde fixer le prix de telle façon que les
petites firmes fon faillite).
S
C
P
Sa structure aliment le comportement
Le comportement renforce la structure
Structure de marché et comportement déterminent les performances de l’entreprise.
Vérifier l’existence d’une liaison entre « taux de concentration » et « taux de profit » positive et statistiquement
signifiante pendant quelques 80 ans, cette doctrine va dominer (protéger les petits).
Paragraphe 2 : la protection juridique des petits
Reflet direct de la prioriaccordée par la politique économique de diffuser au maximum la concurrence. Souci
dès le premier texte anti-trust 1890 : Sherrman Antitrust Act
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