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INTRODUCTION
Depuis les années 1960, un processus d’harmonisation des normes comptables existe
au niveau international. En 1973, des opérateurs anglo-saxons constituent une fondation
privée, l’IASB (International Accounting Standard Committe). Cette dernière édicte un corps
de normes comptables à caractère international: les IAS (International Accounting Standards).
À la fin des années 1990, certains opérateurs économiques souhaitent accéder à des capitaux
étrangers et donc font le choix d’adhérer aux IAS qui favoriseraient l’homogénéité des
informations financières produites. Mais d’autres opérateurs économiques veulent conserver
leurs propres référentiels comptables nationaux. En 2001, le Parlement Européen élabore une
proposition de règlement. L’objectif est de permettre à tout opérateur, notamment les
investisseurs, de disposer d’états financiers standardisés. Cette même année, le normalisateur
international abandonne le A d’«accounting» (comptabilité) pour adopter le FR dans IFRS de
«financial reporting» (information financière). C’est pourquoi nous trouvons à la fois les
normes internationales les plus anciennes portant encore le sigle IAS suivi d’un numéro de
norme et les plus récentes s’appelant IFRS. En Juin 2002, l’adoption de ces nouvelles normes
IFRS par l’Union Européenne a accéléré ce processus d’harmonisation comptable. En effet, le
texte fondateur de ce bouleversement comptable est un règlement européen du 19 Juillet 2002
qui stipule que «toutes les sociétés cotées régies par le droit national d’un état européen
devront appliquer le référentiel IFRS dans leurs comptes consolidés des exercices ouverts à
compter du 1er Janvier 2005». Ce règlement prévoit aussi la possibilité, laissée au libre choix
des États membres, d’autoriser ou d’imposer l’utilisation du référentiel IFRS dans les comptes
consolidés des sociétés non cotées ou dans les comptes individuels; il instaure un mécanisme
européen d’adoption des IFRS.
Ces nouvelles normes comptables internationales vont donc être introduites dans
toutes les sociétés européennes cotées à partir du 1er Janvier 2005. Ainsi s’ouvre la voie à un
référentiel reconnu et accepté par l’ensemble des acteurs économiques de l’Union
Européenne. 7 000 groupes européens cotés sont concernés. Mais en comptant les filiales des
groupes européens et les sociétés liées, ce sont près de 30 000 entités qui vont être contraintes
d’abandonner leurs règles comptables locales pour adopter les IFRS. Ces groupes devront
fournir un exercice 2004 en normes IFRS à titre de comparaison par rapport à 2005. S’ils
publient leurs comptes selon plusieurs référentiels comptables (US Gaap, règles comptables
nationales, etc), ils peuvent faire apparaître des niveaux différents de résultat net, de capitaux
propres, de résultat d’exploitation, voire d’endettement net. L’objectif serait par conséquent