SY3

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Pédophilie
Diagnostic, évaluation et traitement
Docteur Tiphaine SEGURET, psychiatre
Robin RYCKEBUSCH, interne en psychiatrie
URSAVS - CHRU Lille
Introduction
• Violence sexuelle traumatogène
– Pour les victimes
– Pour les familles
– Pour la société
– Pour les auteurs
• Violence sexuelle sur mineur ≠ Pédophilie
• Épidémiologie imprécise mais chiffres
alarmants
• Définitions variables
• Diagnostic et évaluation difficiles mais
indispensables
• Traitement ou prise en charge?
• Prévention+++
– De l’apparition d’un trouble ou d’un PA?
– Des conséquences pour la victime ou pour
l’auteur?
PLAN
• Diagnostiquer le trouble pédophilique
• Évaluer un patient pédophile
• Prendre en charge un usager
QUI SOIGNER,
QUE SOIGNER,
COMMENT SOIGNER?
PLAN(2)
• Diagnostiquer le trouble pédophilique
– Nosographie et autres définitions
– Un outil pertinent: SSPI
• Évaluer un patient pédophile
– Évaluation pluridimensionnelle et pluridisciplinaire
– Évaluation psy vs crimino
• Prendre en charge un usager
– En psychiatrie: la part de l’hormonothérapie
– Les partenaires
DIAGNOSTIC
• Les définitions juridiques
• La nosographie psychiatrique « classique »:
– DSM-5
– CIM 10
• Les autres approches médicales, sexologique,
criminologique, sociologique…
Définitions juridiques
articles du code pénal définissant les
infractions sexuelles
Pas de définition de la pédophilie
Notion d’inceste récente
Définitions juridiques
L’agression sexuelle appartient aux « crimes et
délits contre la personne »
Situation de mise sous contrainte d’un tiers
•
•
•
•
Par un sujet ou un groupe de sujet
Portant atteinte à l’intégrité physique et/ou psychique
Bénéfice notamment sexuel
Au seul profit de l’agresseur
Définitions juridiques
Le viol:
Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque
nature qu'il soit, commis sur la personne
d'autrui par violence, contrainte, menace ou
surprise est un viol.
Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle.
C. pén., art. 222-23
Définitions juridiques
• Agression sexuelle:
Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle
commise avec violence, contrainte, menace ou
surprise.
Les agressions sexuelles autres que le viol sont punies de cinq
ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.
C. pén., art. 222-22, al.1 et 222-27
Définitions juridiques
Atteinte sexuelle
C.pén., art.227-25 et 227-27
Exhibition sexuelle
C. pén. Art.222-32
Harcèlement sexuel
C.pén., art.222.33
Corruption de mineur
C.pén., art.227-22
Images pornographiques
d’un mineur
C.pén., art.227.23
Tout acte de nature sexuelle, avec ou sans pénétration, sans
contrainte, ni violence, ni menace, ni surprise
Exhibition notamment des organes génitaux imposée à la vue
d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public.
Harcèlement d’autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature
sexuelle.
Inciter un mineur à la débauche, notamment en le faisant
assister, visionner ou participer à des actes sexuels, ayant pour
objet de pervertir la jeunesse.
En vue de diffusion, fixer, enregistrer, transmettre, offrir, rendre
disponible, importer, exporter l’image ou la représentation d’un
mineur présentant un caractère pornographique, ou consulter
habituellement un site Internet mettant à disposition cette
image ou représentation.
Nosographie psychiatrique
OBJECTIFS:
• Délimiter le normal du pathologique
• Parler un langage commun entre cliniciens
• Former des groupes homogènes de patients
pour la recherche en psychiatrie
• Approche catégorielle ET dimensionnelle
=>leviers d’intervention
• …
Nosographie psychiatrique
OBJECTIFS:
• Délimiter le normal du pathologique: sexualité
normale/pathologique? Fantasme déviant et non
déviant? Catégories ou continuum? Temporalité?
• Parler un langage commun entre cliniciens:
appuis théoriques variables et pratique du
terrain?
• Former des groupes homogènes de patients pour
la recherche en psychiatrie
Nosographie psychiatrique
• Classification :
– Comportementale
• Descriptive mais peu précise
• Peu discriminante
– Stigmatisante
– Peu représentative
≠ Etiopathogénique
Nosographie psychiatrique
Reflet des attentes sociales
MAIS
doit s’appuyer sur les connaissances
scientifiques
Nosographie psychiatrique
Classifications psychiatriques actuelles
=> peu de correspondances avec les catégories pénales.
Définition de l’auteur d’agression sexuelle ≠
l’agression sexuelle en elle-même.
spécifier:
Objet
Durée > 6 mois
Retentissement : souffrance, altération du fonctionnement
social et/ou professionnel
les paraphilies (DSM IV) et les troubles paraphiliques (DSM-5)
les troubles de la préférence sexuelle (CIM 10)
Nosographie psychiatrique
• Les paraphilies :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Fétichisme
Transvestisme
Voyeurisme
Pédophilie
Exhibitionnisme
Sadisme
Masochisme
Tr. Multiples
Autres troubles
Nosographie psychiatrique
• Un rappel sur la pédophilie :
• Préférence sexuelle sur les enfants
• Généralement victimes pré pubères ou en début de
puberté
• Spécifie le sexe de l’enfant, la notion d’inceste,
l’exclusivité
• Dans le DSM IV-R
• Age 13 ans et moins
• Pédophile âgé de 16 ans ou plus et a au moins cinq ans
au moins cinq ans de plus que l’enfant agressé
Nosographie psychiatrique
• Apports du DSM-5
– Distinction entre Pédophilie et Trouble
Pédophilique (détresse, dysfonctionnement ou
atteinte non consentie)
– Polémique sur l’intérêt déviant et l’orientation
sexuelle
– Y-a-t-il une pédophilie normale?
Nosographie psychiatrique
CIM 10
F 65 : Troubles de la préférence sexuelle
–
–
–
–
–
–
–
–
–
F65.0
F65.1
F65.2
F65.3
F65.4
F65.5
F65.6
F65.8
F65.9
Fétichisme
Travestisme fétichiste
Exhibitionnisme
Voyeurisme
Pédophilie
Sadomasochisme
Troubles multiples de la préférence sexuelle
Autres troubles de la préférence sexuelle
Trouble de la préférence sexuelle, sans précision
Nosographie psychiatrique
Pour mémoire: CIM 9
302 Déviations et troubles sexuels
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
302.0
302.1
302.2
302.3
302.4
302.5
302.6
302.7
302.8
302.9
Homosexualité
Bestialité
Pédophilie
Transvestisme à l’exclusion de transsexualisme
Exhibitionnisme
Transsexualisme à l’exclusion du transvestisme
Trouble de l’identité psychosexuelle
Frigidité et Impuissance
Autres (fétichisme, masochisme, sadisme)
sans précision
Qu’en pensent les autres spécialités?
•
•
•
•
Urologie
Sexologie
Gynécologie
…
Qu’en pensent les autres spécialités?
Pour mémoire: troubles du fonctionnement sexuel dans la CIM 10
•
•
•
•
•
•
•
•
•
F52.0 Absence ou perte de désir sexuel
F52.1 Aversion sexuelle et manque de plaisir sexuel
F52.2 Echec de la réponse génitale
F52.3 Dysfonctionnement orgasmique
F52.4 Ejaculation précoce
F52.5 Vaginisme non organique
F52.6 Dyspareunie non organique
F52.7 Activité sexuelle excessive
F52.8 Autres dysfonctionnements sexuels non dus à un trouble ou à une
maladie organique
• F52.9 Dysfonctionnement sexuel non dû à une maladie organique sans
précision
Autres classifications
•
•
•
•
Groth, Moll
Von Gijseghem
Mac Kibben
…
Décrire des catégories
Chercher des liens et continuum entre elles
Différencier Pédophile/violeur
Abuseur/agresseur
Un outils d’aide à l’évaluation
Validité exploratoire de la Screening Scale
for Pedophilic Interests auprès d’auteurs
d’infraction à caractère sexuel sur
mineurs de moins de 15 ans incarcérés.
Le Pen Laurane, Docteur en psychiatrie, SMPR de Lille-Annoeullin,
CHRU de Lille, France
Vanderstukken Olivier, Phd en Psychologie, URSAVS/CRISAVS Nord Pas de Calais,
CHRU de Lille, France
Evaluation de la pédophilie
• Fantaisies et comportements sexuels déviants
Evaluation de l’envahissement psychique associé à la pédophilie
Nombreuses échelles ou questionnaires d’auto ou d’hétéro-évaluation
Questionnaire sur l’Intensité du Désir et des Comportements Sexuels (IDCS)
(Stoléru et Moulier 2009)
- évaluation des fantasmes, désirs et pulsions
- évaluation conjointe de l’activité sexuelle
- 3 catégories d’objets sexuels : enfants, adolescents et adultes des deux
sexes
Evaluation de la pédophilie
• Excitation sexuelle
Gold Standard : la pléthysmographie pénienne
Principes : Evaluation de la réponse pénienne en réponse à des stimuli
visuels/auditifs impliquant des enfants pré-pubères = calcul de l’index
pédophilique.
Corrélation de l’index pédophilique élevé en pléthysmographie pénienne et
de l’intérêt sexuel déviant envers les enfants
Limitations : - contrôle érectile
- absence de standardisation
- illégalité des supports
- manque d’éthique de l’outil
Evaluation de la pédophilie
La Screening Scale for Pedophilic Interets (SSPI)
Création en 2001, révisé en 2015
But : dépister parmi une population d’auteurs de violence sexuelle sur
mineurs de moins de 15 ans , les sujets présentant un intérêt sexuel
déviant important et par extension, les sujets à haut risque de diagnostic
de pédophilie.
Echelle hétéro-évaluative , critères criminologiques
Facile, rapide, peu onéreuse
Evaluation de la pédophilie
La Screening Scale for Pedophilic Interets (SSPI)
Intérêt sexuel déviant = facteur de risque principal de récidive sexuelle
(Hanson, 1998, 2004)
Corrélation significative entre SSPI et pléthysmographie pénienne
Corrélation significative entre SSPI et récidive sexuelle
Validité convergente avec Static 99R / STABLE 2000 et 2007
Etudes internationales : le SSPI recommandé comme outil d’évaluation de
l’intérêt pédophilique lorsque la pléthysmographie pénienne est impossible
Double intérêt du SSPI :
- aide au diagnostic de pédophilie
- aide à la prévention de la récidive sexuelle
SSPI 1
Séto et Lalumière 2001
•
•
•
•
Au moins une victime est de sexe masculin oui=2, non=0
Au moins une victime est âgée de 11 ans ou moins oui=1, non=0
Il existe plus d’une victime oui=1, non=0
Au moins une victime est non apparentée à l’auteur oui=1, non=0
Le score est coté de 0 à 5.
Interprétation :
SSPI= 0 ou 1 : absence d’intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants
SSPI= 2 ou 3 : possible présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard
des enfants
SSPI= 4 ou 5 : présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des
enfants.
SSPI 2
Seto, Stephens, Lalumière, Cantor, 2015
•
•
•
•
•
Au moins une des victimes est de sexe masculin oui=1, non=0
Au moins une des victimes est âgée de 11 ans ou moins oui=1, non=0
Il existe plus d’une victime oui=1, non=0
Au moins une des victimes est non apparentée à l’auteur oui=1, non=0
L’auteur admet ou a déjà été condamné à une infraction en lien avec du
matériel pédopornographie (possession, distribution ou production) oui=1,
non=0
Le score est coté de 0 à 5.
Interprétation :
SSPI= 0 ou 1 : absence d’intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants
SSPI= 2 ou 3 : possible présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des
enfants
SSPI= 4 ou 5 : présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants.
Objectifs de l’étude
• Principal :
Validation exploratoire de la SSPI dans une population carcérale d’AICS sur
mineurs de moins de 15 ans, par l’analyse des qualités psychométriques de
l’outil
• Secondaires :
1) Etude de la validité convergente du SSPI avec des variables
sociodémographiques et socio judiciaires
2) Evaluation de la faisabilité du SSPI 2 en pratique en France
Méthodes : Généralités
Lieu de l’étude : Centre de détention de Bapaume
Supports : fiche pénale, réquisitoire définitif, bulletin n°1 du casier
judiciaire, expertises psychiatriques et psychologiques
Questionnaire de recueil de données, double investigateur
Information écrite aux sujets, par courrier
Méthodes : critères d’inclusion et
non-inclusion
• Critères d’inclusion
Homme âgé de plus de 18 ans au moment de l’étude
Homme âgé de plus de 16 ans au moment des faits
Condamnation actuelle pour infraction à caractère sexuel sur mineurs
de moins de 15 ans
Victime(s) âgée(s) de moins de 15 ans
Ecart d’âge entre l’auteur et la victime supérieur ou égal à 5 ans
• Critères de non-inclusion
Détenu prévenu en attente de jugement, du fait de la présomption
d’innocence
Homme âgé de moins de 18 ans au moment de l’étude
Homme âgé de moins de 16 ans au moment des faits
Victime(s) uniquement âgée(s) de plus de 15 ans
Ecart d’âge entre l’auteur et la victime inférieur à 5 ans
Méthodes : diagramme de flux de la
population
154 sujets recrutés
39 ont refusé la participation à l’étude
3 sujets présentaient un écart d’âge inférieur à 5 ans avec la victime
2 sujets étaient âgés de moins de 16 ans au moment des faits
110 sujets inclus
Méthodes : description de la
population
Âge moyen des sujets : 52 ans 51,97 ± 11,72 [24 ;80]
Âge moyen au moment des faits : 36 ans et 4 mois 36,21 ± 10,98 [16 ;74]
Niveau d’étude : 16,1 % niveau primaire
26,7 % niveau collège
53,3% niveau lycée-BEP-CAP
1,9% niveau supérieur
12% des sujets : acte unique ; 88% des sujets : actes répétés
Parmi les 88 % de sujets, durée moyenne des faits : 65 mois 64,76 ± 55,66
[1 ;288] soit 5ans et 5mois
Méthodes : description de la
population
• 76,4% pas d’antécédent d’infraction à caractère sexuel connu
20% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel sur mineur(s)
1,8% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel sur majeur(s)
1,8% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel à la fois sur
mineur(s) et sur majeur(s)
• 30% des sujets inclus présentaient des antécédents d’infraction non
sexuelle
Résultats : répartition selon le score total
Répartition des résultats du SSPI 1
SSPI 0 et 1 = 43%
0
5%
14%
1
18%
2
SSPI 2 et 3 = 38%
3
11%
4
25%
27%
5
SSPI 4 et 5 = 19%
Résultats : répartition selon chaque critère
seuil de
critère
significativi
présent
té
au moins 1 victime de sexe
masculin
au moins 1 victime de moins de
12 ans
plus d'une victime (de moins de
15 ans)
au moins 1 victime extrafamiliale
23%
p=0,000
29%
p=0,000
49%
p=0,924
28%
p=0,000
Résultats principaux :
• Corrélation importantes entre chaque critère et le score total
• Fiabilité inter-juges
Double cotation indépendante pour 15 dossiers sur 110
Corrélation importante : coefficient de Pearson = 0,974 , p= 0,000.
• Consistance interne
Médiocre : Alpha de Cronbach = 0,49
Faible nombre de critères évalués
≠ concept unidimensionnel
Résultats secondaires : effets des
variables
• Hypothèses de corrélation testées dans les études internationales
Absence de corrélation entre le niveau d’étude faible et un score SSPI élevé
=> concordance
Absence de corrélation entre l’âge élevé lors des faits et un score SSPI élevé
=> concordance
Absence de corrélation entre l’existence d’antécédents judiciaires non
sexuels et un score SSPI élevé
=> concordance
Absence de corrélation entre l’existence d’antécédents judiciaires sexuels et
un score SSPI élevé
=> discordance
Résultats secondaires : effets des
variables
• Hypothèses de corrélation propres à cette étude
Absence de corrélation entre une durée des faits prolongée et un score SSPI
élevé
=> mais proche d’une tendance
Plus le nombre de victimes de sexe masculin est important , plus le score
SSPI est élevé
Par contre, absence de corrélation entre nombre élevé de victimes de sexe
féminin et score SSPI élevé
Résultats secondaires : faisabilité du
SSPI 2
Seuls 7 scores cotables sur 110 dossiers
Information généralement non renseignée
SSPI 2 moyen = 4/5
Différence statistiquement significative entre le groupe avec condamnation
et le groupe où non renseigné
Intérêt à une recherche systématique du critère
Conclusion
Qualités psychométriques encourageantes, reproductibilité
Résultats similaires aux données de la littérature
Principales limitations : -
taille limitée de l’échantillon
biais de sélection régional
étude rétrospective
critères statiques
SSPI n’évalue qu’un reflet d’une dimension (excitation) de la pédophilie
=> intérêt de couplage avec une IDCS (en attente de test de validité
convergente entre les deux)
Évaluation
•
•
•
•
Polymorphisme de la pédophilie
Hétérogénéité des patients
Egodystonie voire déni => dissimulation
Difficulté de la différenciation entre fantasmes
et actes
• Illégalité et stigmatisation => seuls les
condamnés ont accès aux soins
EVALUATION INDISPENSABLE
Évaluation
• Diagnostic nosographique parfois réducteur
• Passage à l’acte déterminé par
– L’envahissement du trouble
– La personnalité du patient
– L’environnement et les événements de vie
– L’accès aux soins et/ou à des espaces
d’élaboration psychique
–…
Évaluation
• Pluridisciplinaire
• Par plusieurs professionnels de DIFFERENTS
horizons
• Croiser des éléments cliniques, actuariels et
pénaux
• Répéter l’évaluation (intra/extra-carcérale)
• Privilégier les données dynamiques
Évaluation
• Distinguer les implications psychiatriques des
éléments criminels
• Dégager les pistes thérapeutiques =>
programme de soins
• Planifier la prise en charge (séquences,
intégration ou délégation)
• Savoir distinguer soin/prévention du PA
PES/PEC
Évaluation
• L’évaluation clinique:
– Après élimination d’une origine non psychiatrique
– Trouble mental (dont addiction et QI)
– Trouble de la personnalité (dont DESNOS)
– Examen victimologique
– Environnement et famille
– Outils (PANNSS, MINI, Rorschach, TAT,
génogramme…)
Évaluation
• L’exploration de la sphère sexuelle globale
– Au mieux à l’aide d’une grille d’évaluation
sexologique
– Vie sexuelle antérieure (initiation, VS subie, climat
incestuel ou de séduction continue, érotisation
des rapports précoces)
– Différenciation des sexes
– Différenciation des âges
– Orientation et changement d’orientation sexuelle
Évaluation
• L’exploration de la sphère sexuelle globale
– Au mieux à l’aide d’une grille d’évaluation
sexologique
– Rapport sexualité/affectivité
– Différenciation fantasmes et actes
– Probabilité d’une ou plusieurs paraphilie(s)
– Troubles du fonctionnement sexuel, trouble du
développement sexuel (liens complexes avec les
troubles de l’attachement)
Évaluation
aspects psychologiques
aspects moraux
aspects affectifs
Évaluation
• L’évaluation psycho-criminologique
– À l’aide des pièces pénales
– Reconnaissance des faits/de la contrainte/de la
violence
– Vécu surmoïque (genèse du sens moral/modèles
familiaux/rapport à la loi)
– Reconnaissance des conséquences (pour qui?)
Évaluation
• L’évaluation psycho-criminologique
– À l’aide des pièces pénales
– Choix du milieu professionnel et des loisirs
– Primaire ou récidiviste (au sens judiciaire)
– Antécédents judiciaires (sexuels, non sexuels) ->
notion de trajectoire criminelle
– Lieux d’incarcération (échec ttt spécifique)
– Attitude face à la thérapie et recherche de
solutions pour éviter le PA
Évaluation
• Les caractéristiques sexo-criminologiques
-Après exploration de la sphère sexuelle globale
-lien auteur/victime
-sexualisation d’un conflit
-Préméditation (liens complexes avec pulsion,
compulsion et impulsivité)
-Organisation, durée et aspects conjoncturels
Évaluation
• Les caractéristiques sexo-criminologiques
-Après exploration de la sphère sexuelle globale
-Accompagnement de violence physique/psychologiques
-Contacts avec la victime avant, pendant et après le PA
Analyse du passage à l’acte dans sa dimension
sexuelle
Analyse de la sexualité dans sa composante
narcissique (emprise)
Analyse de la sexualité dans sa composante
criminelle
Évaluation
• Pour dégager les pistes thérapeutiques
Mais aussi…
• Pour tenter de créer une alliance
thérapeutique
• Changer le moteur externe (injonction de
soins) en un moteur interne (consentement
aux soins voire demande de soins)
Traitement
PRIMUM NON NOCERE
Traitement
• Après évaluation
• Cadre judiciaire fréquent => consentement?
• Place prépondérante de la psychothérapie
–
–
–
–
Alliance thérapeutique+++
TCC validées dans la littérature
Thérapie relationnelle (victimo)
Critères dynamiques évaluables
• Préalables indispensables:
– Traitement d’une pathologie non psychiatrique
– Traitement d’un trouble mental
Les traitements pharmacologiques
freinateurs de la libido
• Castration : « ablation ou destruction d’un organe nécessaire à la
génération »
≠ TTT Inhibiteur / Freinateur de la libido : réversible
• Proposition de loi 2007 : oblige magistrat à ordonné une
castration chimique
• Loi SSJ : « peuvent » « s’ils n’y participent pas, ne peuvent
prétendre à des RPS… »
• Obligation : aucun pays d’Europe
• Allemagne : « castration physique : inclus dans une prise en
charge globale et volontaire »
• Danemark : TTT pharmacologique peut se substituer à une peine
de prison
Les traitements freinateurs de la
libido
• Antidépresseurs (ISRS)
• Hormonothérapie
• Thymorégulateurs
• Antipsychotiques
• Sédatifs / Anxiolytiques
Rationnel d'utilisation
Médical
• Éthique
• Compétences sociales
• Psychothérapie
Socio-judiciaire
•
Besoin de santé publique
•
Protection de la société
• Réhabilitation
• Risque de violence
→ Diminution souffrance du patient
→ Prévention indirecte de la récidive → Prévention de la récidive
Indications
• Décision médicale
• Arguments cliniques
- Pulsions sexuelles : impérieuses et irrésistibles
- Pensées : fréquence, intensité, contenu
- Comportements sexuels
- Pas uniquement destructivité ou composante narcissique
- Souffrance psychique
• +/- échelles (Maletzki…)
• HAS (comportements uniquement)
Indications
• TTT symptomatique
• Effets recherchés :
- Régulation sexualité
- Diminution libido, fantasmes, pulsions
- Amélioration accessibilité psychothérapie
- (+/- Dysérectibilité)
- ≠ agressions physiques (risque ↗ selon les troubles de
personnalité)
• AMM :
- Réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies
- Réduction majeure et réversible des taux de testostérone afin
de diminuer les pulsions sexuelles chez l'homme adulte ayant
des déviances sexuelles sévères
- associé à une psychothérapie
Cadre Global
•
•
•
•
•
Inclus dans PEC globale
•
Consentement oral tracé
Responsabilité du psychiatre
+/- avis endocrinologue
•
Règles Hygiéno-diététique
Ø corrélation :
[testostérone] / conduites
sexuelles
Ø augmentation chez les
AVS
Contres indications
•
Refus du patient
•
Croissance
•
Trouble psychiatrique non stabilisé
•
Anémie
•
Maladies cachectisantes
•
Tuberculose
•
…
Bilan para-clinique
•
•
•
•
•
•
NFS*, CRP
BHC**
Iono.*, urémie, créat.
EAL*, Glycémie à jeun*
PSA
Testostéronémie, SHBG, LH, FSH,
Prolactine
• Ostéodensitométrie*** (initiale si >
50ans ou FdR)
• ECG
*/6mois
**/3mois si cyprotérone
***/2an
Effets indésirables
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Asthénie
Thermophobie
↘ Force musculaire
↘ Tolérance à l’effort
↘ Volume testiculaire et pénien
↘ Caractères sexuels secondaires
Anémie
Ostéoporose
Dépression
↗ QT
•…
Anti-androgènes
Cyprotérone :
Androcur©
• Progestatif de synthèse
• Anti-androgène
• (Anti-gonadotrope)
• Per os 100 à 300 mg/j
• CI spécifique :
IHC
Maladie Thrombo-Emb.
Méningiome
• Ø dosage de testostérone
Analogues de la GnRH
Triptoréline :
Décapeptyl©, hors AMM
Salvacyl©, 2009
• Décapeptide synthétique
• Analogue non pulsatile
• IM 11,25mg / 12
semaines
• CI spécifique : tble Coag.
• Effet « Flare Up » 2-4
semaines → cyprotérone
• Testostérone prépubertaire (<5ng/mL)
• Glucuronate
d'androstanediol
Antagoniste GnRH
Dégarelix :
Firmagon©
• Hors AMM,
étude CHRU Lille URSAVS
• Sous cutané 240mg
puis 80mg 1/mois
• Pas d’effet « Flare
Up »
• Rapide (3 jours)
Conclusion
Pédophilie ≠ ICS sur mineurs -> diagnostic
Pédophilie -> spectre du trouble pédophilique
Hétérogénéité des patients -> évaluation complexe et
TTT individualisé
Public ayant besoin de soins de secteur psychiatrique
TTT = 1er psychothérapie +/- pharmacologie
Travail de réseau et prévention
Devant souffrance du patient -> possibilité d’espoir
Conflit d’intérêt
Aucun
Merci de votre attention
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