Pédophilie Diagnostic, évaluation et traitement Docteur Tiphaine SEGURET, psychiatre Robin RYCKEBUSCH, interne en psychiatrie URSAVS - CHRU Lille Introduction • Violence sexuelle traumatogène – Pour les victimes – Pour les familles – Pour la société – Pour les auteurs • Violence sexuelle sur mineur ≠ Pédophilie • Épidémiologie imprécise mais chiffres alarmants • Définitions variables • Diagnostic et évaluation difficiles mais indispensables • Traitement ou prise en charge? • Prévention+++ – De l’apparition d’un trouble ou d’un PA? – Des conséquences pour la victime ou pour l’auteur? PLAN • Diagnostiquer le trouble pédophilique • Évaluer un patient pédophile • Prendre en charge un usager QUI SOIGNER, QUE SOIGNER, COMMENT SOIGNER? PLAN(2) • Diagnostiquer le trouble pédophilique – Nosographie et autres définitions – Un outil pertinent: SSPI • Évaluer un patient pédophile – Évaluation pluridimensionnelle et pluridisciplinaire – Évaluation psy vs crimino • Prendre en charge un usager – En psychiatrie: la part de l’hormonothérapie – Les partenaires DIAGNOSTIC • Les définitions juridiques • La nosographie psychiatrique « classique »: – DSM-5 – CIM 10 • Les autres approches médicales, sexologique, criminologique, sociologique… Définitions juridiques articles du code pénal définissant les infractions sexuelles Pas de définition de la pédophilie Notion d’inceste récente Définitions juridiques L’agression sexuelle appartient aux « crimes et délits contre la personne » Situation de mise sous contrainte d’un tiers • • • • Par un sujet ou un groupe de sujet Portant atteinte à l’intégrité physique et/ou psychique Bénéfice notamment sexuel Au seul profit de l’agresseur Définitions juridiques Le viol: Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle. C. pén., art. 222-23 Définitions juridiques • Agression sexuelle: Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. Les agressions sexuelles autres que le viol sont punies de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. C. pén., art. 222-22, al.1 et 222-27 Définitions juridiques Atteinte sexuelle C.pén., art.227-25 et 227-27 Exhibition sexuelle C. pén. Art.222-32 Harcèlement sexuel C.pén., art.222.33 Corruption de mineur C.pén., art.227-22 Images pornographiques d’un mineur C.pén., art.227.23 Tout acte de nature sexuelle, avec ou sans pénétration, sans contrainte, ni violence, ni menace, ni surprise Exhibition notamment des organes génitaux imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public. Harcèlement d’autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle. Inciter un mineur à la débauche, notamment en le faisant assister, visionner ou participer à des actes sexuels, ayant pour objet de pervertir la jeunesse. En vue de diffusion, fixer, enregistrer, transmettre, offrir, rendre disponible, importer, exporter l’image ou la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique, ou consulter habituellement un site Internet mettant à disposition cette image ou représentation. Nosographie psychiatrique OBJECTIFS: • Délimiter le normal du pathologique • Parler un langage commun entre cliniciens • Former des groupes homogènes de patients pour la recherche en psychiatrie • Approche catégorielle ET dimensionnelle =>leviers d’intervention • … Nosographie psychiatrique OBJECTIFS: • Délimiter le normal du pathologique: sexualité normale/pathologique? Fantasme déviant et non déviant? Catégories ou continuum? Temporalité? • Parler un langage commun entre cliniciens: appuis théoriques variables et pratique du terrain? • Former des groupes homogènes de patients pour la recherche en psychiatrie Nosographie psychiatrique • Classification : – Comportementale • Descriptive mais peu précise • Peu discriminante – Stigmatisante – Peu représentative ≠ Etiopathogénique Nosographie psychiatrique Reflet des attentes sociales MAIS doit s’appuyer sur les connaissances scientifiques Nosographie psychiatrique Classifications psychiatriques actuelles => peu de correspondances avec les catégories pénales. Définition de l’auteur d’agression sexuelle ≠ l’agression sexuelle en elle-même. spécifier: Objet Durée > 6 mois Retentissement : souffrance, altération du fonctionnement social et/ou professionnel les paraphilies (DSM IV) et les troubles paraphiliques (DSM-5) les troubles de la préférence sexuelle (CIM 10) Nosographie psychiatrique • Les paraphilies : – – – – – – – – – Fétichisme Transvestisme Voyeurisme Pédophilie Exhibitionnisme Sadisme Masochisme Tr. Multiples Autres troubles Nosographie psychiatrique • Un rappel sur la pédophilie : • Préférence sexuelle sur les enfants • Généralement victimes pré pubères ou en début de puberté • Spécifie le sexe de l’enfant, la notion d’inceste, l’exclusivité • Dans le DSM IV-R • Age 13 ans et moins • Pédophile âgé de 16 ans ou plus et a au moins cinq ans au moins cinq ans de plus que l’enfant agressé Nosographie psychiatrique • Apports du DSM-5 – Distinction entre Pédophilie et Trouble Pédophilique (détresse, dysfonctionnement ou atteinte non consentie) – Polémique sur l’intérêt déviant et l’orientation sexuelle – Y-a-t-il une pédophilie normale? Nosographie psychiatrique CIM 10 F 65 : Troubles de la préférence sexuelle – – – – – – – – – F65.0 F65.1 F65.2 F65.3 F65.4 F65.5 F65.6 F65.8 F65.9 Fétichisme Travestisme fétichiste Exhibitionnisme Voyeurisme Pédophilie Sadomasochisme Troubles multiples de la préférence sexuelle Autres troubles de la préférence sexuelle Trouble de la préférence sexuelle, sans précision Nosographie psychiatrique Pour mémoire: CIM 9 302 Déviations et troubles sexuels • • • • • • • • • • 302.0 302.1 302.2 302.3 302.4 302.5 302.6 302.7 302.8 302.9 Homosexualité Bestialité Pédophilie Transvestisme à l’exclusion de transsexualisme Exhibitionnisme Transsexualisme à l’exclusion du transvestisme Trouble de l’identité psychosexuelle Frigidité et Impuissance Autres (fétichisme, masochisme, sadisme) sans précision Qu’en pensent les autres spécialités? • • • • Urologie Sexologie Gynécologie … Qu’en pensent les autres spécialités? Pour mémoire: troubles du fonctionnement sexuel dans la CIM 10 • • • • • • • • • F52.0 Absence ou perte de désir sexuel F52.1 Aversion sexuelle et manque de plaisir sexuel F52.2 Echec de la réponse génitale F52.3 Dysfonctionnement orgasmique F52.4 Ejaculation précoce F52.5 Vaginisme non organique F52.6 Dyspareunie non organique F52.7 Activité sexuelle excessive F52.8 Autres dysfonctionnements sexuels non dus à un trouble ou à une maladie organique • F52.9 Dysfonctionnement sexuel non dû à une maladie organique sans précision Autres classifications • • • • Groth, Moll Von Gijseghem Mac Kibben … Décrire des catégories Chercher des liens et continuum entre elles Différencier Pédophile/violeur Abuseur/agresseur Un outils d’aide à l’évaluation Validité exploratoire de la Screening Scale for Pedophilic Interests auprès d’auteurs d’infraction à caractère sexuel sur mineurs de moins de 15 ans incarcérés. Le Pen Laurane, Docteur en psychiatrie, SMPR de Lille-Annoeullin, CHRU de Lille, France Vanderstukken Olivier, Phd en Psychologie, URSAVS/CRISAVS Nord Pas de Calais, CHRU de Lille, France Evaluation de la pédophilie • Fantaisies et comportements sexuels déviants Evaluation de l’envahissement psychique associé à la pédophilie Nombreuses échelles ou questionnaires d’auto ou d’hétéro-évaluation Questionnaire sur l’Intensité du Désir et des Comportements Sexuels (IDCS) (Stoléru et Moulier 2009) - évaluation des fantasmes, désirs et pulsions - évaluation conjointe de l’activité sexuelle - 3 catégories d’objets sexuels : enfants, adolescents et adultes des deux sexes Evaluation de la pédophilie • Excitation sexuelle Gold Standard : la pléthysmographie pénienne Principes : Evaluation de la réponse pénienne en réponse à des stimuli visuels/auditifs impliquant des enfants pré-pubères = calcul de l’index pédophilique. Corrélation de l’index pédophilique élevé en pléthysmographie pénienne et de l’intérêt sexuel déviant envers les enfants Limitations : - contrôle érectile - absence de standardisation - illégalité des supports - manque d’éthique de l’outil Evaluation de la pédophilie La Screening Scale for Pedophilic Interets (SSPI) Création en 2001, révisé en 2015 But : dépister parmi une population d’auteurs de violence sexuelle sur mineurs de moins de 15 ans , les sujets présentant un intérêt sexuel déviant important et par extension, les sujets à haut risque de diagnostic de pédophilie. Echelle hétéro-évaluative , critères criminologiques Facile, rapide, peu onéreuse Evaluation de la pédophilie La Screening Scale for Pedophilic Interets (SSPI) Intérêt sexuel déviant = facteur de risque principal de récidive sexuelle (Hanson, 1998, 2004) Corrélation significative entre SSPI et pléthysmographie pénienne Corrélation significative entre SSPI et récidive sexuelle Validité convergente avec Static 99R / STABLE 2000 et 2007 Etudes internationales : le SSPI recommandé comme outil d’évaluation de l’intérêt pédophilique lorsque la pléthysmographie pénienne est impossible Double intérêt du SSPI : - aide au diagnostic de pédophilie - aide à la prévention de la récidive sexuelle SSPI 1 Séto et Lalumière 2001 • • • • Au moins une victime est de sexe masculin oui=2, non=0 Au moins une victime est âgée de 11 ans ou moins oui=1, non=0 Il existe plus d’une victime oui=1, non=0 Au moins une victime est non apparentée à l’auteur oui=1, non=0 Le score est coté de 0 à 5. Interprétation : SSPI= 0 ou 1 : absence d’intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants SSPI= 2 ou 3 : possible présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants SSPI= 4 ou 5 : présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants. SSPI 2 Seto, Stephens, Lalumière, Cantor, 2015 • • • • • Au moins une des victimes est de sexe masculin oui=1, non=0 Au moins une des victimes est âgée de 11 ans ou moins oui=1, non=0 Il existe plus d’une victime oui=1, non=0 Au moins une des victimes est non apparentée à l’auteur oui=1, non=0 L’auteur admet ou a déjà été condamné à une infraction en lien avec du matériel pédopornographie (possession, distribution ou production) oui=1, non=0 Le score est coté de 0 à 5. Interprétation : SSPI= 0 ou 1 : absence d’intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants SSPI= 2 ou 3 : possible présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants SSPI= 4 ou 5 : présence d’un intérêt sexuel déviant à l’égard des enfants. Objectifs de l’étude • Principal : Validation exploratoire de la SSPI dans une population carcérale d’AICS sur mineurs de moins de 15 ans, par l’analyse des qualités psychométriques de l’outil • Secondaires : 1) Etude de la validité convergente du SSPI avec des variables sociodémographiques et socio judiciaires 2) Evaluation de la faisabilité du SSPI 2 en pratique en France Méthodes : Généralités Lieu de l’étude : Centre de détention de Bapaume Supports : fiche pénale, réquisitoire définitif, bulletin n°1 du casier judiciaire, expertises psychiatriques et psychologiques Questionnaire de recueil de données, double investigateur Information écrite aux sujets, par courrier Méthodes : critères d’inclusion et non-inclusion • Critères d’inclusion Homme âgé de plus de 18 ans au moment de l’étude Homme âgé de plus de 16 ans au moment des faits Condamnation actuelle pour infraction à caractère sexuel sur mineurs de moins de 15 ans Victime(s) âgée(s) de moins de 15 ans Ecart d’âge entre l’auteur et la victime supérieur ou égal à 5 ans • Critères de non-inclusion Détenu prévenu en attente de jugement, du fait de la présomption d’innocence Homme âgé de moins de 18 ans au moment de l’étude Homme âgé de moins de 16 ans au moment des faits Victime(s) uniquement âgée(s) de plus de 15 ans Ecart d’âge entre l’auteur et la victime inférieur à 5 ans Méthodes : diagramme de flux de la population 154 sujets recrutés 39 ont refusé la participation à l’étude 3 sujets présentaient un écart d’âge inférieur à 5 ans avec la victime 2 sujets étaient âgés de moins de 16 ans au moment des faits 110 sujets inclus Méthodes : description de la population Âge moyen des sujets : 52 ans 51,97 ± 11,72 [24 ;80] Âge moyen au moment des faits : 36 ans et 4 mois 36,21 ± 10,98 [16 ;74] Niveau d’étude : 16,1 % niveau primaire 26,7 % niveau collège 53,3% niveau lycée-BEP-CAP 1,9% niveau supérieur 12% des sujets : acte unique ; 88% des sujets : actes répétés Parmi les 88 % de sujets, durée moyenne des faits : 65 mois 64,76 ± 55,66 [1 ;288] soit 5ans et 5mois Méthodes : description de la population • 76,4% pas d’antécédent d’infraction à caractère sexuel connu 20% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel sur mineur(s) 1,8% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel sur majeur(s) 1,8% avaient un antécédent d’infraction à caractère sexuel à la fois sur mineur(s) et sur majeur(s) • 30% des sujets inclus présentaient des antécédents d’infraction non sexuelle Résultats : répartition selon le score total Répartition des résultats du SSPI 1 SSPI 0 et 1 = 43% 0 5% 14% 1 18% 2 SSPI 2 et 3 = 38% 3 11% 4 25% 27% 5 SSPI 4 et 5 = 19% Résultats : répartition selon chaque critère seuil de critère significativi présent té au moins 1 victime de sexe masculin au moins 1 victime de moins de 12 ans plus d'une victime (de moins de 15 ans) au moins 1 victime extrafamiliale 23% p=0,000 29% p=0,000 49% p=0,924 28% p=0,000 Résultats principaux : • Corrélation importantes entre chaque critère et le score total • Fiabilité inter-juges Double cotation indépendante pour 15 dossiers sur 110 Corrélation importante : coefficient de Pearson = 0,974 , p= 0,000. • Consistance interne Médiocre : Alpha de Cronbach = 0,49 Faible nombre de critères évalués ≠ concept unidimensionnel Résultats secondaires : effets des variables • Hypothèses de corrélation testées dans les études internationales Absence de corrélation entre le niveau d’étude faible et un score SSPI élevé => concordance Absence de corrélation entre l’âge élevé lors des faits et un score SSPI élevé => concordance Absence de corrélation entre l’existence d’antécédents judiciaires non sexuels et un score SSPI élevé => concordance Absence de corrélation entre l’existence d’antécédents judiciaires sexuels et un score SSPI élevé => discordance Résultats secondaires : effets des variables • Hypothèses de corrélation propres à cette étude Absence de corrélation entre une durée des faits prolongée et un score SSPI élevé => mais proche d’une tendance Plus le nombre de victimes de sexe masculin est important , plus le score SSPI est élevé Par contre, absence de corrélation entre nombre élevé de victimes de sexe féminin et score SSPI élevé Résultats secondaires : faisabilité du SSPI 2 Seuls 7 scores cotables sur 110 dossiers Information généralement non renseignée SSPI 2 moyen = 4/5 Différence statistiquement significative entre le groupe avec condamnation et le groupe où non renseigné Intérêt à une recherche systématique du critère Conclusion Qualités psychométriques encourageantes, reproductibilité Résultats similaires aux données de la littérature Principales limitations : - taille limitée de l’échantillon biais de sélection régional étude rétrospective critères statiques SSPI n’évalue qu’un reflet d’une dimension (excitation) de la pédophilie => intérêt de couplage avec une IDCS (en attente de test de validité convergente entre les deux) Évaluation • • • • Polymorphisme de la pédophilie Hétérogénéité des patients Egodystonie voire déni => dissimulation Difficulté de la différenciation entre fantasmes et actes • Illégalité et stigmatisation => seuls les condamnés ont accès aux soins EVALUATION INDISPENSABLE Évaluation • Diagnostic nosographique parfois réducteur • Passage à l’acte déterminé par – L’envahissement du trouble – La personnalité du patient – L’environnement et les événements de vie – L’accès aux soins et/ou à des espaces d’élaboration psychique –… Évaluation • Pluridisciplinaire • Par plusieurs professionnels de DIFFERENTS horizons • Croiser des éléments cliniques, actuariels et pénaux • Répéter l’évaluation (intra/extra-carcérale) • Privilégier les données dynamiques Évaluation • Distinguer les implications psychiatriques des éléments criminels • Dégager les pistes thérapeutiques => programme de soins • Planifier la prise en charge (séquences, intégration ou délégation) • Savoir distinguer soin/prévention du PA PES/PEC Évaluation • L’évaluation clinique: – Après élimination d’une origine non psychiatrique – Trouble mental (dont addiction et QI) – Trouble de la personnalité (dont DESNOS) – Examen victimologique – Environnement et famille – Outils (PANNSS, MINI, Rorschach, TAT, génogramme…) Évaluation • L’exploration de la sphère sexuelle globale – Au mieux à l’aide d’une grille d’évaluation sexologique – Vie sexuelle antérieure (initiation, VS subie, climat incestuel ou de séduction continue, érotisation des rapports précoces) – Différenciation des sexes – Différenciation des âges – Orientation et changement d’orientation sexuelle Évaluation • L’exploration de la sphère sexuelle globale – Au mieux à l’aide d’une grille d’évaluation sexologique – Rapport sexualité/affectivité – Différenciation fantasmes et actes – Probabilité d’une ou plusieurs paraphilie(s) – Troubles du fonctionnement sexuel, trouble du développement sexuel (liens complexes avec les troubles de l’attachement) Évaluation aspects psychologiques aspects moraux aspects affectifs Évaluation • L’évaluation psycho-criminologique – À l’aide des pièces pénales – Reconnaissance des faits/de la contrainte/de la violence – Vécu surmoïque (genèse du sens moral/modèles familiaux/rapport à la loi) – Reconnaissance des conséquences (pour qui?) Évaluation • L’évaluation psycho-criminologique – À l’aide des pièces pénales – Choix du milieu professionnel et des loisirs – Primaire ou récidiviste (au sens judiciaire) – Antécédents judiciaires (sexuels, non sexuels) -> notion de trajectoire criminelle – Lieux d’incarcération (échec ttt spécifique) – Attitude face à la thérapie et recherche de solutions pour éviter le PA Évaluation • Les caractéristiques sexo-criminologiques -Après exploration de la sphère sexuelle globale -lien auteur/victime -sexualisation d’un conflit -Préméditation (liens complexes avec pulsion, compulsion et impulsivité) -Organisation, durée et aspects conjoncturels Évaluation • Les caractéristiques sexo-criminologiques -Après exploration de la sphère sexuelle globale -Accompagnement de violence physique/psychologiques -Contacts avec la victime avant, pendant et après le PA Analyse du passage à l’acte dans sa dimension sexuelle Analyse de la sexualité dans sa composante narcissique (emprise) Analyse de la sexualité dans sa composante criminelle Évaluation • Pour dégager les pistes thérapeutiques Mais aussi… • Pour tenter de créer une alliance thérapeutique • Changer le moteur externe (injonction de soins) en un moteur interne (consentement aux soins voire demande de soins) Traitement PRIMUM NON NOCERE Traitement • Après évaluation • Cadre judiciaire fréquent => consentement? • Place prépondérante de la psychothérapie – – – – Alliance thérapeutique+++ TCC validées dans la littérature Thérapie relationnelle (victimo) Critères dynamiques évaluables • Préalables indispensables: – Traitement d’une pathologie non psychiatrique – Traitement d’un trouble mental Les traitements pharmacologiques freinateurs de la libido • Castration : « ablation ou destruction d’un organe nécessaire à la génération » ≠ TTT Inhibiteur / Freinateur de la libido : réversible • Proposition de loi 2007 : oblige magistrat à ordonné une castration chimique • Loi SSJ : « peuvent » « s’ils n’y participent pas, ne peuvent prétendre à des RPS… » • Obligation : aucun pays d’Europe • Allemagne : « castration physique : inclus dans une prise en charge globale et volontaire » • Danemark : TTT pharmacologique peut se substituer à une peine de prison Les traitements freinateurs de la libido • Antidépresseurs (ISRS) • Hormonothérapie • Thymorégulateurs • Antipsychotiques • Sédatifs / Anxiolytiques Rationnel d'utilisation Médical • Éthique • Compétences sociales • Psychothérapie Socio-judiciaire • Besoin de santé publique • Protection de la société • Réhabilitation • Risque de violence → Diminution souffrance du patient → Prévention indirecte de la récidive → Prévention de la récidive Indications • Décision médicale • Arguments cliniques - Pulsions sexuelles : impérieuses et irrésistibles - Pensées : fréquence, intensité, contenu - Comportements sexuels - Pas uniquement destructivité ou composante narcissique - Souffrance psychique • +/- échelles (Maletzki…) • HAS (comportements uniquement) Indications • TTT symptomatique • Effets recherchés : - Régulation sexualité - Diminution libido, fantasmes, pulsions - Amélioration accessibilité psychothérapie - (+/- Dysérectibilité) - ≠ agressions physiques (risque ↗ selon les troubles de personnalité) • AMM : - Réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies - Réduction majeure et réversible des taux de testostérone afin de diminuer les pulsions sexuelles chez l'homme adulte ayant des déviances sexuelles sévères - associé à une psychothérapie Cadre Global • • • • • Inclus dans PEC globale • Consentement oral tracé Responsabilité du psychiatre +/- avis endocrinologue • Règles Hygiéno-diététique Ø corrélation : [testostérone] / conduites sexuelles Ø augmentation chez les AVS Contres indications • Refus du patient • Croissance • Trouble psychiatrique non stabilisé • Anémie • Maladies cachectisantes • Tuberculose • … Bilan para-clinique • • • • • • NFS*, CRP BHC** Iono.*, urémie, créat. EAL*, Glycémie à jeun* PSA Testostéronémie, SHBG, LH, FSH, Prolactine • Ostéodensitométrie*** (initiale si > 50ans ou FdR) • ECG */6mois **/3mois si cyprotérone ***/2an Effets indésirables • • • • • • • • • • Asthénie Thermophobie ↘ Force musculaire ↘ Tolérance à l’effort ↘ Volume testiculaire et pénien ↘ Caractères sexuels secondaires Anémie Ostéoporose Dépression ↗ QT •… Anti-androgènes Cyprotérone : Androcur© • Progestatif de synthèse • Anti-androgène • (Anti-gonadotrope) • Per os 100 à 300 mg/j • CI spécifique : IHC Maladie Thrombo-Emb. Méningiome • Ø dosage de testostérone Analogues de la GnRH Triptoréline : Décapeptyl©, hors AMM Salvacyl©, 2009 • Décapeptide synthétique • Analogue non pulsatile • IM 11,25mg / 12 semaines • CI spécifique : tble Coag. • Effet « Flare Up » 2-4 semaines → cyprotérone • Testostérone prépubertaire (<5ng/mL) • Glucuronate d'androstanediol Antagoniste GnRH Dégarelix : Firmagon© • Hors AMM, étude CHRU Lille URSAVS • Sous cutané 240mg puis 80mg 1/mois • Pas d’effet « Flare Up » • Rapide (3 jours) Conclusion Pédophilie ≠ ICS sur mineurs -> diagnostic Pédophilie -> spectre du trouble pédophilique Hétérogénéité des patients -> évaluation complexe et TTT individualisé Public ayant besoin de soins de secteur psychiatrique TTT = 1er psychothérapie +/- pharmacologie Travail de réseau et prévention Devant souffrance du patient -> possibilité d’espoir Conflit d’intérêt Aucun Merci de votre attention