Perversion, Psychopathie et toxicomanie

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Perversion, psychopathie et états
limites
IFPM, novembre 2007
Classification des maladies mentales (Henry
EY, Manuel de psychiatrie, 1974) :
• les maladies mentales aiguës
• les maladies mentales chroniques
Dans les maladies mentales chroniques est
défini le déséquilibre psychique associant les
psychopathies, les perversions et les
toxicomanies.
L’étude des psychopathies est associée à celle
des perversions sexuelles et des toxicomanies
car ces troubles sont souvent liés les uns aux
autres, mais ils peuvent aussi évoluer pour leur
propre compte.
DSM IV
• perversions sexuelles = les paraphilies
• personnalité psychopathique = personnalité
antisociale
• toxicomanie = troubles liés à une substance
CIM 10
• perversions sexuelles = troubles de la
préférence sexuelle
• personnalité psychopathique = personnalité
dyssociale
• toxicomanie = troubles mentaux et troubles
du comportement liés à l’utilisation de
substances psychoactives
Les perversions
•
•
•
•
« le fait de détourner »
Ethymologie
Théorie psychanalytique
souvent isolées (aucunes autres anomalies
mentales)
• aucunes plaintes de la part du patient
• contexte d’expertise
Caractéristiques des paraphilies
• Présence de fantaisies imaginatives
sexuellement excitantes, des impulsions
sexuelles ou des comportements survenant
de façon répétées et intenses durant au
moins six mois et impliquant :
– des objets inanimés
– la souffrance ou l’humiliation de soimême ou de son partenaire
– des enfants ou d ’autres personnes non
consentantes
Caractéristiques des paraphilies
• Acutisation lors des périodes de stress avec un
désarroi cliniquement significatif ou une altération
du fonctionnement social ou professionnel
• Souffrance cliniquement significative ou une
altération du fonctionnement social, professionnel
ou dans d’autres domaines importants.
• Prévalence : pas de chiffres officiels mais plus
grande fréquence de la pédophilie, du voyeurisme
et de l ’exhibitionnisme
Exhibitionnisme
• Exposition de ses organes génitaux à une personne
étrangère
• Parfois, le sujet se masturbe tout en s’exhibant
• Pas de contact physique avec l ’entourage
• Dans certains cas, le sujet est conscient de son désir de
choquer ou de surprendre l ’observateur
• Dans d ’autres cas, le sujet éprouve la fantaisie imaginative
sexuellement excitante que l ’observateur va être excité
sexuellement
• Le trouble débute généralement avant l ’âge de 18 ans
Fétichisme
• La focalisation paraphilique implique l ’utilisation
d ’objets inanimés « le fétiche »
• Les plus courants sont : les culottes féminines, les
soutiens-gorge, les bas, les chaussures, les bottes,
ou toutes autres pièces d ’habillement
• La personne présentant un fétichisme se masturbe
fréquemment tout en tenant à la main, frottant, ou
sentant l ’objet fétiche ; elle peut demander à son
partenaire sexuel de porter l ’objet au cours de
leurs relations sexuelles
• Le fétiche vient symboliser la dimension phallique
Fétichisme
• Habituellement, le fétiche est requis ou
préféré pour obtenir une excitation sexuelle
• Début de cette paraphilie généralement dans
l ’enfance
• Une fois installé, le fétichisme à tendance à
devenir chronique
Frotteurisme
• La focalisation paraphilique du frotteurisme
implique l ’acte de toucher et de se frotter
contre une personne non consentante
• Le comportement se manifeste
habituellement dans des lieux très peuplés
d ’où le sujet peut facilement échapper à
une arrestation
Frotteurisme
• Le sujet recherche des contact entre ses
organes génitaux et ceux de la victime
• Tout en faisant son geste, le sujet imagine
une relation exclusive et affectueuse avec la
victime
• la plupart des actes de frotteurisme se
produisent quand le sujet a entre 15 et 25
ans
Pédophilie
• Activité sexuelle avec un enfant prépubère
(généralement 13 ans ou plus jeune)
• Le sujet présentant une pédophilie doit avoir
au moins 16 ans et au moins 5 ans de plus
que l ’enfant
• Attirance généralement pour des enfants
d ’un âge particulier chez le même sujet
Pédophilie
• On distingue les pédophiles exclusifs (que les
enfants) ou non exclusifs
• Le sujet pédophile, en cédant à ses impulsions
peut se contenter de déshabiller l ’enfant (sous
couvert éducatif), de se masturber devant lui.
• Le sujet élabore des stratégies pour avoir « accès »
à l ’enfant (mariage avec la mère de l ’enfant,
adoption, kidnapping…)
•Différentes stratégies sont utilisées pour que l ’enfant ne
révèle pas les actes pédophiles :
– menaces directes
– attentions répétées aux besoins de l ’enfant dans le
but de gagner son affection pour qu ’il ne révèle pas
l ’activité sexuelle
•Le trouble débute habituellement à l ’adolescence
•La fréquence du comportement pédophile fluctue
souvent en fonction des stress psychosociaux
•L ’évolution est généralement chronique, en particulier
pour les sujets qui sont attirés par les garçons
Sadisme sexuel
• Le sujet retire une excitation sexuelle de la
souffrance psychologique ou physique de la
victime
• Certains individus sont importunés par leurs
fantaisies imaginatives sadiques qui peuvent
être évoquées au cours d ’un acte sexuel
• D ’autres mettent en acte leurs pulsions
avec un partenaire consentant (masochiste)
ou non.
Sadisme sexuel
• Dans tous les cas, c’est la souffrance de la
victime qui est sexuellement excitante
• Habituellement, la sévérité des actes
sadiques s ’accroit avec le temps
• Quand le sadisme sexuel est sévère, il est
souvent associé à une personnalité
antisociale
Masochisme sexuel
• Implique des actes (réels, non simulés) dans
lesquels le sujet est humilié, battu, attaché,
ou livré à la souffrance par d’autres moyens.
Travestisme fétichiste
• Habituellement, le sujet masculin conserve une
collection de vêtements féminins qu ’il utilise de
manière intermittente pour se travestir
• Le trouble débute le plus souvent dans l ’enfance
• Une dysphorie concernant l ’identité sexuelle peut
être présente, le sujet éprouve un malaise
persistant en rapport avec son identité sexuelle ou
son rôle sexuel
Voyeurisme
• Observation des personnes qui ne s ’en doutent
pas, généralement des personnes étrangères, qui
sont nues, en train de se déshabiller ou en train
d ’avoir des rapports sexuels
• L ’acte de regarder a pour but de déclencher une
excitation sexuelle et, habituellement, le sujet ne
cherche pas à avoir une activité sexuelle avec la
personne observée
• L ’orgasme, généralement masturbatoire, peut se
produire pendant l ’activité ou ultérieurement, lors
de son évocation
• Ce comportement débute généralement avant l ’âge
de 15 ans et a une tendance à être chronique
Paraphilies non spécifiées
• Scatologie téléphonique : appels téléphoniques
obscènes
• Nécrophilie : cadavres
• Partialisme : focalisation exclusive sur une partie
du corps
• Zoophilie : animaux
• Coprophilie : féces
• Clystérophilie : lavements
• Urophilie : urine
Prise en charge
• Injonction de traitement mise en place
parfois par la justice, un conjoint, la famille
• Chimiothérapie : action hormonale,
psychotropes…
• Psychothérapies d ’inspirations
psychanalytiques
• Psychothérapies de groupe
• Thérapies cognitivo-comportementales
Discussion autour de la
pédophilie
La psychopathie
•
•
•
•
•
•
comportement de délinquance
inconséquence
incapacité à maintenir des engagements
manque de scrupules vis-à-vis des autres
mépris du danger
impulsivité
Trois traits de personnalité
fondamentaux :
• facilité à agir
• obsession de s’affirmer de façon solitaire et
téméraire, en méprisant la douleur, l’émotion,
l’introspection, en laissant de côté les conseils des
autres
• mépris des émotions tendres (synonymes de
faiblesse) . Prédilection pour le mal et la douleur,
plutôt infligés que subis, avec une attitude de
triomphe dans la perversité
Comportement
• devant toute anxiété qui s’ébauche,
incertitude qui se profile, menace qui rôde,
il répond par une décision impulsive qui est
censée tout résoudre, même si elle est
absurde, hasardeuse ou violente
• impulsivité naïve (méconnaissance des lois
et absence de références culturelles) et
conformiste (absence de rêveries et de
fantasmes)
Comportement
• Établit des plans mais de façon peu
cohérente, inadaptée, et qui sont
bouleversés par des impulsions ultérieures
• Facilement violent et agressif : croit en lui,
méprise les autres et ne leur fait pas
confiance
• Les lois, les engagements, les impôts, les
limitations de vitesse : tout cela le gêne
Comportement
•
•
•
•
•
Il ment
Il joue des personnages
Il vit dans l’instant
Pas de souvenir, de remords ou de chichi
Il n’imagine jamais la position ou la
souffrance de l’autre
Émotions
• S’en méfie
• Ignore la souffrance pour lui et les autres
• Handicap : méconnaissance de soi et des
autres
• Besoins impérieux consommés sans plaisir :
insatisfaction, soif de sensations
Cognitif
• le psychopathe pense comme il agit, à coup de
formules outrancières et prosaïques dont la
logique est peu démontrée
• l’autre n’est pas toléré
• perception de soi : dominateur, fort, conquérant,
réaliste, dur. Rupture entre ce qui est prétendu et
entendu (dépression)
• perception des autres : outils ( peut charmer pour
mieux dominer)
Croyance
• L’affirmation de soi : « je dois rester sur mes
gardes » , « si je ne pousse pas les autres, les
autres me pousseront »
• Morale générale : « nous sommes dans la jungle et
ceux sont les plus forts qui survivront »
• Les autres : « ce que les autres pensent de moi n’a
guère d’importance », « si les autres ne sont pas
capables de se défendre, c’est leur problème »
Prise en charge
• hospitalisation (passage à l’acte auto ou
hétéroagressif)
• injonction de soins
• chimiothérapie
• psychothérapie
• sociale
Thérapie comportementale et
cognitive
• valorisation narcissique (valoriser ce qui est
valorisable)
• familiarisation avec d’autres émotions que
la colère (anxiété, échec, humiliation,
frustration, déception, tristesse)
• familiarisation avec d’autres sentiments
(confiance, confidence, sympathie, humour,
ironie, auto-dérision)
• travailler sur l’enchaînement des
événements et l’appréciation des
conséquences
• reconstitution de sa biographie (événements
cruciaux, attitudes ponctuelles, drames
familiaux)
Illustration
•
•
•
•
homme
30 ans
hospitalisé en HDT
motif : tentative de suicide médicamenteuse
grave
• marié
• 3 enfants (4 ans, 2ans, placés en famille
d’accueil et 4 mois)
•
•
•
•
AAH (épilepsie non traitée, non suivie)
rupture avec sa famille
élevé en famille d’accueil
ATCD :
– hospitalisé en psychiatrie pour troubles du
comportement il y a plus de 10 ans
– nombreux passages à l’acte, hospitalisé à
Étampes et Pithiviers
– épilepsie
• HDM : passage à l’acte impulsif avec désir
de mort, refus de soin, menace de récidive.
Réactionnel à l’éloignement de ses enfants.
Sa femme a quitté le domicile conjugale il y
a quelques semaines.
1° éléments importants à relever
2° qu’est-ce que vous recherchez à
l’interrogatoire ?
3° orientation diagnostique
4° prise en charge infirmière
Prise en charge infirmière :
•
•
•
•
empathie
valorisation
recueil d’informations biographiques
« cadre » (respecter en arrière-plan l’orgueil du
patient, trahison violente)
• surveillance et prévention des passages à l’acte
• surveillance du comportement (consommation de
toxiques)
• informations sur les consommations de toxiques
Personnalité borderline
• Polymorphisme symptomatique (troubles de
l’humeur, manifestations anxieuses,
manifestations psychotiques transitoires)
• Expériences psychotiques réactionnelles, brèves
(idées paranoïdes, de dépersonnalisation, de
déréalisation et des illusions hypnagogiques)
• Instabilité et excès dans les relations
interpersonnelles
Personnalité borderline
•
•
•
•
•
Impulsivité
Instabilité affective
Colères intenses
Menaces et des comportements suicidaires
Perturbation de l’identité
Personnalité borderline
• Sentiments permanent de vide et d’ennui
• Efforts désespérés pour éviter séparations et
ruptures
• Archétypes : éternels adolescents révoltés,
en proie à d’incessantes vicissitudes
existentielles
Comportement
• Impulsivité des comportements
• L’image de soi, l’humeur et les relations
interpersonnelles sont gravement perturbés :
risque suicidaire majeure
• Indécise sur le choix du sexe du partenaire
Comportement
• Ne supportent ni la contrainte ni l’autorité
• Phénomènes interprétatifs ou hallucinatoires
transitoires, comportement saugrenus avec
critique rétrospective
Conduites interpersonnelles
•
•
•
•
Précaires
Instables
Potentiellement conflictuelles
Forte demande affective et peur du rejet
Émotions
• Humeur fluctuante
• Dysphorie de base avec irratibilité
• Incapacité des patients limite à éprouver des
sentiments autres que dans l’instant présent
(sous l’emprise de la désillusion, pensent ne
jamais pouvoir se sortie de la souffrance)
Cognitif
• Pensée dichotomique
• Ils se perçoivent comme des êtres faibles,
injustement menacés, sans recours
• Les autres : ils sont soit « tout bon » soit
« tout mauvais »
Croyances
•
•
•
•
•
Prédominance de schémas de rejet
« personne ne m’aime »
« je serai toujours tout seul »
« je ne compte pour personne »
« personne ne pourra jamais m’accepter »
Prise en charge
• hospitalisation (passage à l’acte auto ou
hétéroagressif)
• chimiothérapie
• psychothérapie
• sociale
Psychothérapie cognitive
•
•
•
•
•
Renforcement de la relation thérapeutique
Réduction de la pensée dichotomique
Amélioration du contrôle émotionnelle
Renforcement du sens de l’identité de soi
Abord cognitif des schémas
Bibliographie
• Guelfi J. D. et coll., Psychiatrie, Paris, puf, 1997
• Cottraux J. et Blackburn I. M., Thérapies
cognitives des troubles de la personnalité, Paris,
masson, 1995
• American Psychiatric association, DSM IV,
Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux, traduction française, Paris, masson,
1996
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