Keynes prône la régulation économique par l’Etat
Introduction : qui est John Maynard Keynes ?
I) La révolution keynésienne
1 Le chômage involontaire
2 Keynes contre Jean Baptiste Say
3 La politique keynésienne
II) Quand les libéraux sont keynésiens
1 La critique libérale de la politique keynésienne
2 Etats-Unis : les keynésiens discrets
3 L’Union européenne va-t-elle se convertir ?
Conclusion : Le keynésianisme mondial
Introduction : qui est John Maynard Keynes ?
Keynes est en 1883 (année de la mort de Karl
Marx) à Cambridge. Son père, John Neville
Keynes est professeur dans cette université. Sa
mère Florence Ada Brown est un auteur de
théâtre à succès et elle s’intéresse de près à la
vie sociale et politique (elle sera Maire de
Cambridge).
Keynes est un élève brillant qui manifeste très
tôt de grandes dispositions en mathématiques.
Pendant ses études à Cambridge il côtoie l’élite de la pensée
économique libérale (Alfred Marshall, Arthur Cecil Pigou…) et en
1907 il rentre au service du gouvernement britannique. Il travaille
dans le même temps sur son 1° ouvrage : « Traité sur les
probabilités ». Il devient ensuite professeur d’économie à Cambridge
et publie en 1913 son 1° ouvrage d’économie qui lui vaudra une
certaine réputation « La monnaie et les finances en Inde ».
Durant la 1° guerre mondiale, Keynes est objecteur de conscience et
il mène une vie très bohème avec un groupe d’artistes : le groupe de
Bloomsbury (avec en particulier l’actrice Virginia Woolf).
Durant cette période, Keynes entretiendra une liaison amoureuse
avec un peintre : Duncan Grant. Pour Keynes, à cette époque,
l’économie est « une science mineure ». Il ambitionne déjà d’élaborer
une théorie générale qui permettrait aux hommes de se consacrer à
l’essentiel : les arts, la culture et le jardinage.
Pendant la guerre, il participe à la réflexion sur le financement de
l’effort de guerre. En 1919 il désapprouve le Traité de Versailles pour
des raisons économiques dans « Les conséquences économiques de
la paix » dans lequel il annonce déjà les dangers de la flation et du
chômage en Allemagne.
En 1925 il épouse une danseuse russe, Lydia Lopokova, qui va
l’éloigner peu à peu du groupe de Bloomsbury et lui permettre
d’accéder à la notoriété en économie. Keynes s’enrichit de la
spéculation pendant cette période.
Sur le plan politique, Keynes est très proche du parti libéral anglais.
En 1930 il publie un ouvrage majeur en réaction au début de la crise
de 1929 : « Le traité sur la Monnaie » qui inspirera une partie de la
politique du New deal de Roosevelt aux Etats-Unis.
Mais c’est en 1936 que la révolution keynésienne survient, en pleine
crise. Il publie son ouvrage majeur, sans doute l’un des plus
importants ouvrages de l’histoire économique : «
La théorie générale
de l’emploi, de lintérêt et de la monnaie
».
Dans cet ouvrage, il explique que le plein emploi n’est qu’une
situation particulière de l’économie et qu’il n’y a aucune raison que
l’économie y parvienne spontanément. Il faut donc selon Keynes que
les pouvoirs publics interviennent dans l’activité économique pour y
parvenir.
En 1937 il est victime d’un 1° accident cardiaque. Durant toute la
guerre il travaillera au service du trésor britannique et il sera le
négociateur anglais de la grande conférence de Bretton Woods
(Juillet 1944) qui essaie de reconstruire un système économique.
Son idée principale, celle de créer une sorte de monnaie
internationale (le bancor) ne sera pas acceptée par les américains. A
cette occasion on le désigne comme le « Churchill de l’économie ».
Il décède le 21 avril 1946 des suites de sa malformation cardiaque. Il
faut vraiment considérer qu’après lui personne ne pourra plus
regarder la science économique comme avant.
L’américain Milton Friedman (1912-2006), un de ses plus farouches
adversaires idéologiques, un ultra libéral, disait « nous avons tous été,
un jour ou l’autre, des keynésiens ».
La pensée de Keynes va diriger la plupart des politiques
économiques de l’après guerre jusque dans les années 1970. On doit
également à Keynes la naissance de la comptabilité publique
moderne (le PIB) pour conduire une politique économique.
Après une éclipse due à la fin des trente glorieuses et au retour de la
pensée libérale, les idées de Keynes refont surface à l’occasion de la
crise financière de 2008.
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