Impressions d’une troisième Journée de l’Economie (Lyon, jeudi 11 novembre, matinée)

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Impressions d’une troisième Journée de l’Economie
(Lyon, jeudi 11 novembre, matinée)
La culture : une arme économique ?
Michel Menger1 opère un constat2 :
1. La culture est passée du social à l’économique :
a) Dans un premier temps elle est liée à l’Etat Providence :
Considérée comme un bien public, universel ; elle se démocratise et l’offre
culturelle s’accroît fortement grâce à une politique subventionnaire,
Il est révélateur que Keynes ait été, en 1941, le premier président de
Committee for Encouragement of Music and the Arts (CEMA) qui deviendra
le « Arts Council » - aide aux artistes et aux organismes artistiques.
b) Dans un second temps, les libéraux et singulièrement Mme Thatcher, modifient la
donne :
La culture doit faire la preuve de sa dimension économique par :
- La rationalité économique,
- Sa mesurabilité,
- Des efforts proportionnels dans les financements aux impacts.
Cette thématique est désormais commune en Europe avec ses contraintes
monétaires et de coûts.
Les années 80 en France voient un renforcement des politiques de l’offre mais aussi une
volonté d’accroître l’attractivité d’une ville, région, Etat, grâce à la culture, particulièrement
auprès des touristes, cadres… Ceci répond aussi à la logique de la loi d’Engel (3ème partie).
Enfin, si la culture au plan local, répond plutôt à une logique d’éducation, au plan de l’Etat la
dimension internationale ne serait qu’à travers :
L’importance de la culture « industrielle » dans les échanges internationaux (cf.
les exportations des Etats-Unis),
La bataille des normes au sein du GATT puis de l’OMC et/ou la préservation
de la diversité culturelle.
2. C’est en Australie qu’apparaît l’expression de « créative nations » et en 1997 Tony
Blair montre que la culture répond d’une part, à une logique patrimoniale et d’autre
part, à une logique « d’industries créatives ».
On peut mettre en évidence 3 points :
La culture est centrée dans la société de la connaissance et doit aussi montrer
sa viabilité sur un marché,
1 Directeur de recherche au CNRS ; Directeur d’études à l’EHESS
2 Dans une intervention de très grande densité menée tambour battant
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La culture fait partie intégrante de l’économie, il s’agit d’évaluer le rendement
de l’investissement en matière culturelle,
Au travers des disparités de revenu (1/5 des créateurs captent 4/5 des revenus),
mais aussi de la flexibilité, du sous emploi, il y a un effet catalytique de la
culture.
Françoise Benhamou3 précise que la culture est un laboratoire d’idées, un « ensemble de biens
particuliers » et que longtemps l’économie de la culture était à la marge de l’économie,
l’incursion des économistes (Marshall, Keynes) n’étant que ponctuelle.
On peut mettre en évidence 3 grandes problématiques :
1. Mesurer des retombés économiques par rapport à la cessité de justifier des
demandes de subventions sachant qu’il est difficile de mesurer les externalités de la
culture
2. Brouillage des frontières entre les supports, entre les biens culturels4
3. L’arrivée du numérique fait que « tout change » :
Hausse de la notoriété pour les « plus gros » et dans le même temps possibilités de
développement pour les « petits » créateurs,
Quelle fiscalité ? Ainsi le livre papier est-il taxé à 5,5% alors que le livre
numérique subit un taux de19,6 %,
Quelle régulation ? Existe-t-il vraiment un marché de la culture d’autant qu’il y a
globalisation ?
Jean-Michel Tobelem5 a fait une intervention centrée sur l’économie des musées
Pierre-Jean Berghozi6 s’appuie sur PAO avec des diapositives très riches, il a été très difficile
de lire en prenant des notes.
1. Certains produits culturels tels les films de cinéma sont bien particuliers : on paie le
même prix pour une place de cinéma mais les coûts de production sont très différents ;
de même pour les mêmes prix de la place on a des qualités très diverses.
Ce qui caractérise les produits culturels c’est un niveau de risque exceptionnel, ainsi après
un succès au box office rien ne garantit que le film suivant rencontre le même public.
2. On assiste à une concurrence croissante entre opérateurs plus que par produits. De plus
la domination se fait plus par l’aval (« les plateformes d’affaires ») que par l’amont (la
création) et le contenu semble moins marqué que le support.
3 Professeur de sciences économiques (Université Paris 13)
4 http://www.centrenationaldulivre.fr/IMG/pdf/CR_table_ronde_6.pdf page 5
5 Directeur d’Option Culture
6 Professeur à l’Ecole Polytechnique – Chaire Orange Innovation et Régulation des Services Numériques
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Ces plateformes/modèles d’affaires sont très divers puisque l’on retrouve du gratuit
complet, une partie en gratuit (les nouvelles récentes) et une partie en payant (les
archives ; des paiements à l’unité comme des forfaits….
P. Froissart
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