Lettre d’Information de Transparency International La seule condition pour que le mal puisse triompher, c'est que les bons ne fassent rien Edmund Burke Bonne Année 2000 à tous Nigeria : une page tournée, un tournant à prendre Avec l'élection d'Olusegun Obasanjo à la présidence du Nigeria, une occasion unique s'est présentée à Transparency International de jouer un rôle en s'appuyant sur ses liens de longue date avec le nouveau chef de l'Etat qui, dès son arrivée au pouvoir, attendait de lui un soutien dans ses efforts pour attaquer la corruption, un fléau associé au nom de son pays. Le président Obasanjo n'a pas tardé à démontrer son attachement aux principes d'une stratégie anti-corruption en prenant des initiatives dans quatre domaines : le défi éthique et la mise en place de normes, la réorganisation institutionnelle, la réglementation des pratiques administratives et l'engagement déterminé de son entourage. Sur le front éthique, le Président a proclamé en termes particulièrement clairs sa détermination de conduire avec son équipe un gouvernement propre et de faire régner dans la fonction publique un esprit de dévouement et non d'enrichissement personnel. Il a procédé à un nettoyage initial des lieux en révoquant ou en mettant à la retraite un nombre appréciable de hauts responsables du gouvernement et de l'armée. Les avoirs suspects de certains fonctionnaires ont été saisis en attendant le résultat d'enquêtes. Christopher Kolade, mandaté par TINigeria, a été chargé de réexaminer les contrats publics récents, tandis qu'une deuxième équipe s'est chargée d'analyser les contrats en cours signés depuis 1976. TI a participer à la confection d'un code de conduite pour les ministres et leurs collaborateurs et à une série de séminaires organisés à l'intention du même groupe de dirigeants pour définir les valeurs et le style du nouveau régime. Il a également joué un rôle consultatif et fourni une assistance technique dans plusieurs domaines, comme dernièrement lors d'un atelier sur la réforme des marchés publics. Le changement dont a besoin le Nigeria ne pourra se concrétiser que si le contexte, intérieur et extérieur, se révèle propice. Le président nigérian a essayé d'agir sur ce contexte, comme en témoignent la vigueur et le contenu de son offensive initiale contre la corruption et les dysfonctionnements du gouvernement. Mais la tâche principale à long terme, qui consiste à introduire un changement culturel, a tout juste commencé. Le Nigeria, est le plus grand et potentiellement le plus dynamique pays d'Afrique. Les intérêts établis y sont puissants, bien armés et solidement retranchés, les divisions politiques complexes et profondes, de sorte que les problèmes sont abordés sous un angle subjectif et partisan. Tout en se réjouissant de la chance inhabituelle de travailler avec un chef d'Etat qui est un sympathisant notoire, TI se doit d'aller au delà de la personne du président s'il veut avoir un impact durable, la cible étant le Nigeria et non Obasanjo. TI a déjà été reconnu comme un acteur sur la scène nigériane, mais une telle reconnaissance constitue autant un défi qu'une opportunité. TI insiste toujours sur l'idée que ce sont les sections nationales qui doivent former les troupes de combat. TI-Nigeria existait bien avant le présent régime. Son action visait un changement radical et ne pouvait prospérer sous une dictature. Se donnant pour objectif des sociétés transparentes, TI s'efforce de mettre en place des changements structurels durables, si bien que ses actions ne sont pas liées à un régime. Le Nigeria, tel un cas d'école en Afrique, permettra de tester si les partenaires de TI peuvent promouvoir un réel changement. Peter Eigen Président de Transparency International n° 4 Janvier 2000 Pourquoi janvier ? Nous paraissions jusqu'ici le dernier mois de chaque trimestre, comme la TI Newsletter, dont nous reprenons des éléments pour les lecteurs francophones. Un décalage d'un mois nous permettra d'y puiser des nouvelles plus récentes. Dans ce numéro U La connaissance de la page corruption s'élargit …………..2 U La convention OCDE de 1997: où en est sa transposition?…..4 U La liberté de l'information …5 U Les collectivités locales ………6 Initiatives internationales …....8 U Identifier les territoires "non coopératifs" U Les procureurs se concertent Avancées d'un pays à l'autre…9 U Suisse : progrès et insuffisance des dispositions légales U Maroc : projet de réforme administrative La corruption au quotidien….10 U Etats-Unis : pots-de-vin dans les contrats militaires U Bosnie : un milliard de dollars volatilisés Echos de notre réseau…..….…11 U La famille s'agrandit Durban : une nouvelle étape La Conférence Internationale Anti-Corruption (IACC) a tenu sa 9ème session à Durban du 10 au 15 octobre dernier. Lancée il y a seize ans par un petit groupe de gens inquiets de l'ampleur prise par la corruption dans le monde, cette réunion bisannuelle a peu à peu grossi. Transparency International, qui était né entre temps, a été sollicité il y a quatre ans d'assurer son secrétariat et a pris depuis lors une part active à son animation. La manifestation de Durban aura marqué une étape dans l'histoire de l'IACC, aussi bien par la dimension de la rencontre que par les évolutions qui ont pu être enregistrées et par les résolutions adoptées. La réunion précédente, qui avait lieu à Lima en septembre 1997, avait déjà battu un record d'affluence avec un bon millier de participants venus de 93 pays. A Durban, le nombre des congressistes et celui des pays représentés a encore augmenté de moitié. Le continent africain était particulièrement bien représenté, y compris l'Afrique francophone, demeurée jusqu'alors relativement à l'écart de ces rassemblements. Les orateurs ont fait un double constat. Ils ont relevé les importantes avancées réalisées depuis Lima. Sur le plan multilatéral, si la convention anti-corruption de l'OCDE tient la vedette, d'autres progrès ne sont pas moins notables, en particulier dans les travaux du Conseil de l'Europe. Et ces avancées ne se limitent plus à des textes mais entrent à présent dans les faits. C'est ainsi que des banques de développement n'hésitent plus à user des armes qu'elles se sont données et à disqualifier pour un certain temps des entreprises convaincues de corruption. La politique interne de nombreux pays a elle aussi évolué : les grands pays exportateurs suppriment progressivement la déductibilité fiscale des pots-de-vin versés à l'étranger ; des entreprises, en nombre croissant, se dotent de codes de . conduite ; des dispositions se multiplient pour protéger ceux qui révèlent des actes de corruption ; certains gouvernements s'engagent dans une action d'ensemble pour faire reculer la corruption. Il a fallu toutefois reconnaître les limites de ces avancées. En maints endroits le mouvement reste minime ou velléitaire ou même traduit un recul. Ont été notamment soulignés les risques inacceptables que courent encore trop souvent les journalistes. On note, d'autre part, la conjonction dans les interventions, d'un accent fort placé sur les valeurs qui inspirent l'action engagée pour combattre la corruption (faire reculer la pauvreté, faire respecter les droits de l'homme, consolider la démocratie) et, dans les conclusions, des résolutions qui se veulent très concrètes. A la Déclaration de Lima succède l'Engagement de Durban. La nuance n'est pas fortuite. Les congressistes entendent en particulier pousser au maximum la coopération régionale et internationale et, singulièrement, l'entraide judiciaire ; mettre en oeuvre les conventions déjà signées ; intensifier les échanges d'expériences. Ils ne négligent pas pour autant les questions relevant de la politique intérieure des Etats : le financement de la vie politique ; l'indépendance et les moyens de la justice ; l'action à mener dans les domaines fiscal et douanier, de manière à assurer les ressources permettant le relèvement, souvent indispensable, des salaires publics ; la transparence des marchés publics. Leurs résolutions visent aussi le secteur privé : normes professionnelles d'intégrité, initiatives sectorielles dans les branches les plus sensibles ; participation des professions bancaire et financière à la lutte contre le blanchiment. Ils soulignent également la nécessité d'une action globale incluant la société civile, qui doit elle-même, dans le secteur associatif, élever le niveau de ses exigences éthiques. Ils prennent acte, avec satisfaction, de la création d'un fonds de partenariat créé par le PNUD (programme des Nations Unies pour le développement), à l'initiative de TI, pour soutenir une participation plus significative de membres de la société civile à des interventions destinées à combattre la corruption. Sont enfin mentionnées la nécessité de perfectionner l'analyse de la corruption et d'évaluer les réformes engagées. Le prochain rendez-vous est fixé en 2001 à Prague, et Séoul a pris rang pour recevoir la conférence en 2003. TI-France La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 1 La connaissance de la corruption s'élargit Les efforts visant à mesurer la corruption, telle qu'elle est perçue par le public, ont étendu leur champ en 1999. L'indice de perception de la corruption, publié chaque automne depuis quatre ans, parvient à couvrir cette année 99 pays. Il s'accompagne surtout d'un nouvel indice de la corruption des pays exportateurs. La presse en a assez largement rendu compte. Il paraît néanmoins utile de reproduire ici ces chiffres et quelques commentaires qui ont accompagné cette publication. Ils soulignent la portée limitée de ces indices et en précisent le mode d'élaboration, en donnant les sources où trouver des explications plus complètes. Depuis 1995, Transparency International (TI) établit chaque année un indice de perception de la corruption (IPC), qui vise à mesurer la façon dont est perçue la plus ou moins grande vulnérabilité à la corruption de l'appareil politico-administratif des différents pays. Cet indice a le défaut de ne révéler qu'une face de la corruption, à savoir la corruption qualifiée de "passive", celle des corrompus. Les pays du tiers monde ont fait observer, non sans raison, qu'il donne d'eux une image moins flatteuse que celle des pays industrialisés, qui pourtant participent à la corruption en tant que corrupteurs. Tenter de mesurer la corruption dite "active" est une entreprise particulièrement délicate. Alors que la corruption passive fait l'objet d'un certain nombre de sondages réalisés par divers instituts et qui servent de base à la confection de l'IPC, il n'existe rien de comparable en matière de corruption active. Pour bâtir un indice de corruption des pays exportateurs (ICPE), reflétant la façon dont est jugée la propension à corrompre de leurs entreprises, il fallait entreprendre les enquêtes primaires requises, réunir pour cela les financements nécessaires et concevoir une nouvelle méthodologie. Ce projet a abouti cette année. Procédant de deux méthodologies bien distinctes, les deux indices ne sont pas comparables. Mais ils appellent une remarque commune : ils procèdent, l'un comme l'autre, de la collecte de jugements et non de l'observation de données objectives. Ils ne mesurent donc pas directement le phénomène de corruption, active ou passive, mais la perception que l'on en a. Il n'a pas paru possible de comparer le niveau de corruption dans différents pays à partir d'éléments factuels. Le nombre de poursuites pénales, par exemple, reflète généralement moins ce niveau que l'efficacité de l'appareil judiciaire et policier. Les indices produits à partir de sondages n'en sont pas moins significatifs, mais il faut, lorsqu'on les cite, ne pas manquer d'en rappeler la véritable portée. L'indice de corruption des pays exportateurs L'ICPE présente une liste de dix-neuf importants pays exportateurs de produits industriels, rangés selon l'inclination de leurs firmes à accorder des pots-de-vin pour enlever des marchés. Il repose sur les réponses données au cours d'un sondage commandé par TI, après appel d'offres, à Gallup International. La question posée était la suivante : "Dans les secteurs professionnels avec lesquels vous traitez régulièrement, veuillez indiquer si les sociétés des pays suivants sont très susceptibles, susceptibles ou non susceptibles de verser des pots-de-vin pour gagner ou conserver des contrats dans votre pays." L'enquête a été conduite dans quatorze pays en développement ou en transition, ayant un certain poids économique, choisis pour obtenir une répartition équilibrée entre les continents et les civilisations. Ont été écartés les pays qui sont par trop dépendants de l'aide étrangère ou d'une même source d'approvisionnement, ou encore ceux dans lesquels l'enquête apparaissait trop difficile à conduire. Ont ainsi été retenus : Rang 1 2 4 5 6 7 8 9 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Pays Suède Australie Canada Autriche Suisse Pays-Bas Royaume-Uni Belgique Allemagne Etats-Unis Singapour Espagne France Japon Malaisie Italie Taiwan Corée du Sud Chine (y compris Hong Kong) Note 8,3 8,1 8,1 7,8 7,7 7,4 7,2 6,8 6,2 6,2 5,7 5,3 5,2 5,1 3,9 3,7 3,5 3,4 3,1 - cinq pays d'Asie Pacifique : Inde, Indonésie, Thaïlande, Corée du Sud, Philippines ; - trois pays d'Afrique : Nigeria, Afrique du Sud, Maroc ; - trois pays d'Amérique latine: Brésil, Argentine, Colombie ; - trois pays d'Europe: Russie, Pologne, Hongrie. Dans chacun d'eux cinquante à soixante personnes ont été interrogées : des responsables de grandes sociétés et de banques commerciales, tant nationales qu'étrangères, des avocats d'affaires, des associés de cabinets d'audits, des représentants de chambres de commerce étrangères. Les réponses recueillies font apparaître une grande convergence des opinions, ce qui renforce la fiabilité des données recueillies. Comme pour l'établissement de l'IPC, chaque pays se voit attribuer une note allant de 0 à 10. La note est d'autant plus basse que les exportateurs du pays concerné sont considérés par les personnes interrogées comme davantage portés à recourir aux potsde-vin pour emporter des commandes. L'indice de perception de la corruption Cet indice garde ses caractéristiques essentielles des années précédentes. Il résulte d'une compilation de sondages, provenant de divers instituts. Certains de ces sondages sont réalisés auprès de résidents des pays considérés, autochtones ou expatriés, soit dans les milieux d'affaires, soit dans le grand public. D'autres s'adressent à des experts, en grande partie non-résidents. Pour chaque pays inclus dans l'indice, les appréciations émanent à la fois de résidents et de nonrésidents. En 1999 il a été jugé possible de prendre en compte les enquêtes de trois instituts supplémentaires, dont le nombre passe ainsi cette année de sept à dix (1). Les sondages retenus l'ont été en fonction de leur qualité et de l'adéquation des questions posées à l'objet de l'indice. Cela a permis de couvrir 99 pays au lieu de 85 en 1998. L'exigence, pour inclure un pays dans l'indice, de disposer d'au moins trois sources, a été maintenue. De même, comme déjà l'année passée, on a pris en compte, lorsque c'était possible, les résultats enregistrés par les instituts de sondage au cours des trois dernières années, cela de manière à éviter les brusques variations que pourrait faire subir à l'opinion publique un événement très médiatisé. Il reste que les comparaisons d'une année à l'autre appellent beaucoup de prudence. L'inclusion de nouveaux pays modifie le classement des autres. La note elle-même, qui est attribuée à un pays ne varie pas seulement en fonction des changements survenus dans ce pays mais peut aussi être légèrement affectée par des modifications mineures dans l'échantillonnage ou la méthodologie adoptée par l'un ou l'autre des instituts impliqués, voire par l'inclusion ou l'exclusion 2 La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 d'un institut, encore que, précisément pour éviter cela, les auteurs de l'IPC limitent autant que possible le recours à des sondages uniques, non répétés chaque année. C'est pour éviter des rapprochements hâtifs que le tableau de l'année précédente n'est plus, depuis 1998, présenté en regard de celui de l'année en cours. La notation demeure graduée sur un barème qui va de 10, pour un pays jugé exempt de corruption, à zéro, là où la corruption serait généralisée. Les notes sont calculées, comme l'an dernier, avec une décimale et une seule, pour éviter à la fois une précision illusoire et des effets de seuil. Pour chaque pays le tableau donne le nombre de sondages utilisés et l'écart-type indiquant la plus ou moins grande dispersion des notes enregistrées : plus cet écart est faible, plus les appréciations recueillies sont concordantes et plus la note qui en résulte est fiable. (1) - Economist Intelligence Unit (publications Country Risk Service et Country Forecasts) - Gallup International (50th Anniversary Survey) - Institute for Management Development (World Competitiveness Yearbook) - Political & Economic Risk Consultancy (Asian Intelligence Issue) - Political Risk Services (International Country Risk Guide) - Banque Mondiale / Université de Bâle - World Economic Forum - Wall Street Journal, Central European Economic Review - Freedom House - International Working Group L'indice 1999 de perception de la corruption Rang 1 2 3 7 8 9 11 12 13 14 15 17 18 19 20 21 22 24 25 27 28 29 31 32 34 36 38 39 40 41 43 44 45 49 50 Pays Danemark Finlande Nouv. Zélande Suède Canada Islande Singapour Pays-Bas Norvège Suisse Luxembourg Australie Royaume-Uni Allemagne Hong-Kong Irlande Autriche Etats-Unis Chili Israël Portugal France Espagne Botswana Japon Slovénie Estonie Taiwan Belgique Namibie Hongrie Costa Rica Malaisie Afrique du Sud Tunisie Grèce Île Maurice Italie Rép. Tchèque Pérou Jordanie Uruguay Mongolie Pologne Brésil Malawi Maroc Zimbabwe El Salvador Jamaïque Note 10,0 9,8 9,4 9,4 9,2 9,2 9,1 9,0 8,9 8,9 8,8 8,7 8,6 8,0 7,7 7,7 7,6 7,5 6,9 6,8 6,7 6,6 6,6 6,1 6,0 6,0 5,7 5,6 5,3 5,3 5,2 5,1 5,1 5,0 5,0 4,9 4,9 4,7 4,6 4,5 4,4 4,4 4,3 4,2 4,1 4,1 4,1 4,1 3,9 3,8 Ecart type 0,8 0,5 0,8 0,6 0,5 1,2 0,9 0,5 0,8 0,6 0,9 0,7 0,5 0,5 1,6 1,9 0,8 0,8 1,0 1,3 1,0 1,0 0,7 1,7 1,6 1,3 1,2 0,9 1,3 0,9 1,1 1,5 0,5 0,8 1,9 1,7 0,7 0,6 0,8 0,8 0,8 0,9 1,0 0,8 0,8 0,5 1,7 1,4 1,9 0,4 Nbre de sondages 9 10 9 10 10 6 12 10 9 9 8 8 11 10 13 10 11 10 9 9 10 10 10 4 12 6 7 12 9 3 13 7 12 12 3 9 4 10 12 6 6 3 3 12 11 4 4 9 4 3 Rang 50 53 54 56 58 63 64 65 66 67 68 70 71 72 74 75 80 82 84 87 90 93 94 96 98 99 Pays Lituanie Corée du Sud Rép.Slovaque Philippines Turquie Mozambique Zambie Biélorussie Chine Lettonie Mexique Sénégal Biélorussie Egypte Ghana Macédoine Roumanie Guatemala Thaïlande Nicaragua Argentine Colombie Inde Croatie Côte d'Ivoire Moldavie Ukraine Venezuela Vietnam Arménie Bolivie Equateur Russie Albanie Géorgie Kazakhstan Rép. Kirghize Pakistan Ouganda Kenya Paraguay Yougoslavie Tanzanie Honduras Ouzbékistan Azerbaïdjan Indonésie Nigeria Cameroun Note 3,8 3,8 3,7 3,6 3,6 3,5 3,5 3,4 3,4 3,4 3,4 3,4 3,3 3,3 3,3 3,3 3,3 3,2 3,2 3,1 3,0 2,9 2,9 2,7 2,6 2,6 2,6 2,6 2,6 2,5 2,5 2,4 2,4 2,3 2,3 2,3 2,2 2,2 2,2 2,0 2,0 2,0 1,9 1,8 1,8 1,7 1,7 1,6 1,5 Ecart- Nbre de type sondages 0,5 6 0,9 13 1,5 9 1,4 12 1,0 10 2,2 3 1,5 4 1,4 6 0,7 11 1,3 7 0,5 9 0,8 3 1,4 8 0,6 5 1,0 4 1,2 5 1,0 6 2,5 3 0,7 12 2,5 3 0,8 10 0,5 11 0,6 14 0,9 5 1,0 4 0,8 5 1,4 10 0,8 9 0,5 8 0,4 4 1,1 6 1,3 4 1,0 13 0,3 5 0,7 4 1,3 5 0,4 4 0,7 3 0,7 5 0,5 4 0,8 4 1,1 6 1,1 4 0,5 3 0,4 4 0,6 5 0,9 12 0,8 5 0,5 4 Quelques réactions Cameroun Le premier ministre se dit surpris et frustré de constater que, pour la seconde année, son pays est considéré comme le plus corrompu, tout en relevant l'insistance de TI à rappeler qu'il ne s'agit que d'un indice de perception. Il déplore que l'effort actuellement engagé par son gouvernement pour combattre la corruption n'ait pas été pris en compte. Nigeria Le gouvernement considère que l'avant-dernière place qu'occupe son pays, juste avant le Cameroun, constitue un défi pour un renouveau. Kenya Le journal The Nation qualifie le classement kenyan de maudit jugement, tout en reconnaissant que l'indice n'a fait que refléter une situation connue de tous. Malaisie Le ministre de l'industrie trouve ridicules les classements et met en cause la méthode déployée pour mener les sondages. Corée du Sud Une agence d'information, en réaction au mauvais classement du pays, a mené un sondage d'opinion sur Internet. 90% des 4 600 réponses valident les résultats. Allemagne Le président de la Confédération patronale affirme qu'un grand nombre d'entreprises allemandes ignorent toujours l'existence de la convention de l'OCDE. Portée de ces indices Lorsqu'il est fait référence à ces indices, il convient de n'en perdre de vue ni les limites ni l'intérêt. Ils sont fondés, on doit constamment le rappeler, sur des opinions, non sur des faits. Il serait donc erroné de dire que le dernier pays de la liste est le pays le plus atteint par la corruption. Au demeurant, sur plus de 200 pays souverains, l'IPC n'en vise que 99 et l'ICPE 19. En outre, s'ils ne retiennent aucune donnée antérieure aux trois dernières années, ces indices ne peuvent pas toujours tenir compte des développements les plus récents intervenus ici ou là, tels que des réformes en cours dont l'impact n'est pas encore ressenti dans le public. Par ailleurs, centrés l'un sur le comportement des exportateurs, l'autre sur celui des représentants des Etats, les deux indices ne prennent pas en compte la place éminente que tiennent certains pays dans la corruption mondiale en abritant ses produits derrière leur secret bancaire ou dans leurs places offshore. Mais une fois leurs limites clairement posées, ces indices sont un précieux instrument de connaissance. Dans le champ qu'ils s'assignent, ils sont établis avec le maximum de rigueur. Les méthodes utilisées sont périodiquement réexaminées et affinées par un comité directeur composé de spécialistes qualifiés. L'utilité de cet outil ne fait, d'autre part, aucun doute. L'IPC a, dans les années récentes, notablement contribué à faire prendre conscience de l'ampleur de la corruption et a poussé certains gouvernements à engager des mesures de redressement. L'ICPE, à son tour, arrive au moment où entre en vigueur la convention de l'OCDE de 1997 sur la lutte contre le corruption d'agents publics étrangers. Il offrira un nouvel outil pour apprécier les progrès qui seront réalisés dans les années à venir. Tous renseignements complémentaires peuvent être demandés soit à Transparence-International (France), soit à l'une des adresses suivantes : A Berlin : Carel Mohn A Washington D.C. : Frank Vogel A Londres : Jeremy Pope Tél.: +49-30-343 8200 Tél.: +1-202-331 8183 Tél.: +44-171-610 1400 Fax:+49-30-3470 3912 Fax:+1-202-331 8187 Fax:+44-171-610 1550 [email protected] [email protected] [email protected] Pour les questions d’ordre technique concernant la méthodologie des indices de TI adressez-vous pour l’ICPE à Fredrik Galtung, Université de Cambridge, GrandeBretagne par E-mail : [email protected] ou par fax: 44-1223-33 45 50, et pour l'IPC à Johann Graf Lambsdorff, Université de Goettingen, Allemagne, par E-mail: [email protected] ou par fax: 49-551-392054. Vous pouvez aussi consulter le site Internet de TI : www.transparency.de La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 3 Les collectivités territoriales : deux points de vue Les collectivités locales ont compté, dans beaucoup de pays, au nombre des institutions fréquemment touchées par les affaires de corruption. C'est le cas de la France, qui a connu en deux décennies une mutation accélérée. A la loi du silence de jadis correspondait un large silence de la loi. Les textes, les usages, étaient mal adaptés à l'Etat de droit. Ce dernier a connu, avec une profonde décentralisation au milieu des années 1980, un transfert majeur de pouvoirs vers les élus locaux. Les tentations, les risques, les soupçons ont été accrus. La loi a été modernisée, donnant du même coup à la vie publique un encadrement plus judiciaire. La corruption n'est pas le seul enjeu : c'est l'appréciation de maintes responsabilités, de type pénal mais aussi civil, voire comptable, économique et financier, qui a été transférée au juge pénal ou financier. Même en l'absence d'intention coupable, ce qui brouille parfois l'écoute de notre message sur la prévention de la corruption. La Lettre de Transparence a sollicité le point de vue des principales associations d'élus locaux sur les mesures de prévention et d'information à développer au sujet de la corruption. Deux d'entre elles ont bien voulu s'exprimer dans nos colonnes. Le balancier et l'application du code pénal sont-ils allés trop loin ? Un excès de loi répressive peut-il devenir paralysant ? Le Parlement et le gouvernement français s'apprêtent, face à de telles interpellations, à légiférer à nouveau pour clarifier plus encore les financements, les compétences, les responsabilités, tout en sauvegardant une présomption d'innocence souvent malmenée. Le souci de la prévention doit retrouver sa place à côté de procédures toujours plus contraignantes. Ces deux contributions sont à verser au débat. Elles montrent à quel point de nouvelles initiatives sont, en aval de la loi, indispensables pour accroître la transparence et l'équité. Jean Puech, Président de l'Assemblée des départements Selon la Ministre de la Justice, Madame Elisabeth GUIGOU, Garde des Sceaux, le nombre de condamnations de décideurs publics prononcés pour délit intentionnel est de 114 en 1997. Ce chiffre doit être rapproché de celui du nombre d'élus locaux en France. Ils sont plus de 500 000. La médiatisation de ces faits est cependant telle qu'elle tend de plus en plus à accréditer l'idée selon laquelle ces dérives se diffuseraient largement. Cette perception en forme de généralité est totalement fausse, comme le sont toutes les généralités. Toutefois, elle ne doit pas être négligée, car ce sentiment traduit le malaise de chaque citoyen par rapport à son exigence naturelle de probité vis-à-vis de ses élus. Il est l'écho d'une attente déçue. A l'inverse, pour les élus, elle induit un découragement manifeste et j'en veux pour preuve celui des sondages récents qui expriment ce malaise. Il ne faut pas, comme les médias le laisseraient souvent penser, que l'arbre de quelques affaires cache la forêt de la bonne volonté, de la compétence et de l'honnêteté de la quasi totalité des élus. Ce sentiment mérite d'être analysé rationnellement, ne serait-ce que pour mieux cerner les contours réels de la corruption et mieux la combattre. Bien que spectaculaires, les affaires fondées sur l'infraction intentionnelle ne constituent donc que la partie émergée de l'iceberg. Il faut, en effet, distinguer le manquement à la probité, des fautes personnelles, des erreurs d'interprétation dues le plus souvent à la complexité de la règle ou de la méconnaissance de la loi. On s'aperçoit ainsi que sur le plan quantitatif, même s'il y a encore trop d'affaires liées à un manquement de probité des élus, elles demeurent un phénomène très minoritaire. En revanche, il est vrai que les mises en examen et condamnations d'élus locaux pour des faits d'imprudence, de négligence, et de méconnaissance d'une réglementation de plus en plus complexe, sont en augmentation constante. Toutefois, on ne peut pas s'arrêter à la distinction entre manquement de probité et faute non intentionnelle et dresser un constat d'ordre purement quantitatif. Il convient d'aller un peu plus loin dans l'analyse. Les infractions intentionnelles, inscrites au livre IV du nouveau Code Pénal, ont pour objet de réprimer les manquements au devoir de probité, dans un but de moralisation de la vie publique. Cet objectif ne souffre aucune contestation. Les infractions visées dans le Code sont notamment la concussion, la corruption, le trafic d'influence, la prise illégale d'intérêt, le favoritisme ou le détournement de biens publics. Il faut cependant être conscient du fait que ces infractions définies récemment dans le nouveau Code Pénal n'ont pas fait l'objet d'une jurisprudence complète et engendrent une certaine insécurité. C'est, par exemple, le cas du délit du favoritisme aux contours trop complexes et imprécis. Le juge pénal considère, en effet, bien souvent ce délit comme constitué dès l'existence "d'un acte contraire au code des marchés publics" sans qu'il soit nécessaire que les élus aient eu la volonté d'accorder à l'entreprise retenue un "avantage injustifié". Le délit de favoritisme devient un délit purement matériel pouvant sanctionner une simple erreur administrative. La forme prévaut sur le fond, l'intégrité et la probité de l'élu s'apprécient par rapport à la forme de l'acte et non par rapport à l'acte lui-même. Il paraît pourtant capital de ne pas confondre manquement et maladresse. C'est pourquoi, il apparaît nécessaire, aujourd'hui, que certaines des règles instaurées pour lutter contre la corruption soient réécrites, afin de leur permettre de mieux atteindre les objectifs qu'ont leur a fixés. Par ailleurs, le fait que les infractions non intentionnelles soient les plus nombreuses, mérite également une certaine attention. Le législateur n'est pas étranger à ce problème. La prolifération des normes, leur complexité et leur enchevêtrement, posent de réels problèmes. Le besoin de clarté et de certitude juridique s'avère nécessaire pour les collectivités locales et leurs dirigeants. Les élus locaux, auxquels sont confiées des missions spécifiques dans l'application des réglementations, attendent que celles-ci soient claires dans leur formulation et facilement accessibles. Aujourd'hui, une simplification du droit s'impose. Enfin, il est vrai que dans un contexte de judiciarisation accrue des rapports humains qui font que de plus en plus on recherche, sinon des coupables, du moins des responsables, l'élu local peut être tenu responsable de beaucoup de choses. La responsabilité pénale des élus, compte tenu du volume de leurs responsabilités, peut, en effet, très facilement être engagée. ………………… L'élu local est, par essence, un homme de bonne volonté désigné par ses concitoyens pour diriger la collectivité locale. Or, il a souvent le sentiment d'être responsable de tout. Il a le sentiment que dès qu'il prend une initiative, on en vient à le soupçonner de sa bonne foi et de son honnêteté. Cette réalité-là doit également être prise en compte. Car à terme, c'est la démocratie locale qui est en danger, avec un risque de désaffection des citoyens à l'égard des mandats électifs. La collectivité publique a besoin de citoyens qui s'engagent à son service. Il faut distinguer la responsabilité pénale non intentionnelle, qui est en augmentation, de la responsabilité pénale pour des faits intentionnels qui doit être énergiquement combattue. Mais les deux méritent une réflexion approfondie sur notre droit. Le trouble vient sans doute de la croissante inflation juridique à laquelle nous assistons depuis trente ans. Le droit, règle de conduite sociale devant assurer l'ordre dans la société, cède peu à peu la place à la "réglementation", toujours plus complexe et normative, et trop rapidement évolutive. *6, Rue Duguay-Trouin 75006 Paris Michel Lapeyre, Directeur de la Fédération nationale des collectivités Pour une collectivité locale, vouloir la transparence dans le domaine des marchés et des concessions ne suffit pas. Il faut aussi qu’elle ait les moyens concrets de la mettre en œuvre. Ce n’est pas techniquement chose facile, en partie parce que la production législative récente a été abondante : transposition de trois directives européennes en 1991 et 1992, quatre lois sur les concessions de service public de 1992 à 1995, cinq lois sur le financement des partis politiques de 1988 à 1995 ; sans compter de nombreux décrets et circulaires… De plus, pour l’élu décideur – situé au point d’articulation entre la 6 La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 collectivité publique locale et les citoyens – les problèmes à résoudre aujourd’hui sont marqués par une grande complexité sociétale. Celleci est du reste en partie à l’origine des lois récentes qui – dans un premier temps toutefois – augmentent encore la complexité des problèmes. En outre, avoir raison sur le fond – autrement dit dans l’intérêt tangible de la population représentée – ne suffit plus : pour tout élu, il convient aussi – et peut-être surtout estimeront certains – de respecter rigoureusement la forme. La circulaire du 14 février 1996 du ministère de la Justice – par exemple – ne rappelle-t-elle pas que la notion de Suite : délit de favoritisme doit être comprise dans un sens très large, c’est-àdire même sans intention frauduleuse et sans intérêt personnel de l’élu ? Avant la décentralisation, les choses étaient bien entendu plus simples. L’élu bénéficiait du confort de la tutelle qui plaçait le préfet, le directeur départemental de l’équipement ou le directeur départemental de l’agriculture dans une position de co-décideur. Cette responsabilité partagée était, de surcroît, accompagnée d’un formalisme peu contraignant Depuis la décentralisation, l’organisation du contrôle s’est complexifiée, conduisant à de nombreuses formalités nouvelles, évidemment indispensables, mais génératrices de faux pas et constituant un frein à l’initiative. Ajoutons à cela que des affaires retentissantes ont conduit à un climat de suspicion. Celui-ci aurait bien pu conduire les élus à la paralysie, s’ils avaient véritablement craint de se trouver devant un risque permanent de critiques – de type populiste – chaque fois que serait contracté un marché ou une concession. Dans les faits, sauf quelques assez rares exceptions, il n’en a rien été, en raison probablement de l’enthousiasme naturel de la majorité des responsables des collectivités locales dans l’exercice de leur mission au service de leurs concitoyens. Après une réélection, ce sentiment l’emporte et efface tout ce qui avait pu être considéré comme paralysant, injuste ou vexatoire dans les multiples contrôles auxquels l’élu est désormais soumis. Des encouragements viennent aussi du fait que des sondages d’opinion montrent que nombreux sont nos concitoyens qui, certes, jugent défavorablement la classe politique dans son ensemble mais, en même temps, gardent leur confiance à leur maire et à leur député, dont ils connaissent la probité – cette opinion étant rendue possible par la proximité de ces élus. Que faut-il faire aujourd’hui ? Tout d’abord, à l’évidence, une pause législative et réglementaire est nécessaire. Une profusion de détails de procédure existent maintenant, qu’on imaginait mal il y a peu de temps encore et dont – pour certains d'entre eux – l’utilité n’est pas encore entièrement comprise. Il faut donc prendre le temps nécessaire à ce que ces nouvelles règles soient apprises peu à peu. Des dizaines de milliers d’élus et de fonctionnaires sont concernés, dont il convient de perfectionner l’information et la formation. Sinon, certains trébucheront toujours sur des questions de forme, ce qui conduira à des critiques réitérées formulées par les contrôleurs, et parfois même à des mises en examen – dont on sait l’effet dévastateur, en particulier sur l’opinion publique. Le moment de la pédagogie est donc venu. Non seulement pour l’apprentissage rigoureux des procédures, mais aussi pour l’acquisition d’un nouveau savoir-faire dans le domaine de la communication avec le public – qu’il s’agisse par exemple de la publication de rapports annuels ou de l’animation de commissions consultatives d’usagers. Les élus doivent par conséquent développer des capacités techniques internes à leurs collectivités, à la fois en matière d’audit et de communication. Ils doivent avoir également recours, en tant que besoin, à des consultants extérieurs. Mais, aussi bien pour les collecti- vités à vocation générale (comme les communes) que pour les petites collectivités spécialisées (des syndicats de distribution d’eau par exemple), la complexité des moyens à mettre en œuvre pour rendre effective l’indispensable transparence requise aujourd’hui dans le domaine des services publics de réseaux rend très souhaitable une coopération – au moins technique – entre collectivités, et cela sur des ensembles géographiques suffisamment vastes. L’expérience montre que, pour de nombreux services publics industriels et commerciaux de réseaux, la dimension départementale (ou même supra-départementale) est souvent à retenir pour cette mise en commun de moyens. Ainsi des élus spécialisés – assistés d’une petite équipe comprenant par exemple un juriste, un ingénieur et un économiste –, agissant au nom de plusieurs collectivités compétentes pour un même service, peuvent avoir le poids politique et technique indispensable à la passation d’importants marchés de travaux et, surtout, à la négociation et au contrôle de contrats de concession de service public. Il convient donc d’inciter les collectivités locales à coopérer entre elles dans des établissements publics spécialisés afin de renforcer leurs moyens techniques et, éventuellement, politiques. Il semble que, de leur côté, les entrepreneurs et les concessionnaires aient compris pour la plupart d’entre eux que le charme de contrats déséquilibrés – résultant directement de l’impuissance structurelle de très nombreuses collectivités – n’était que de court terme et que leur intérêt durable passait en fait par des contrats pour lesquels chaque partie y trouvait simultanément et véritablement son compte. On ne peut que souhaiter que soit restaurée ainsi une telle confiance indispensable à l’efficacité de tout système économique et financier. On peut d’ailleurs noter que cette confiance en France même est favorable au développement des grands groupes français de travaux publics et de services collectifs non seulement dans notre pays, mais aussi à l’international. Cependant, la pédagogie nécessaire à l’apprentissage de cette nouvelle donne politique et économique ne concerne pas seulement les responsables des collectivités publiques et ceux des entreprises. Elle doit aussi s’adresser à l’ensemble de nos concitoyens. Bien sûr, grâce notamment à la presse, l’opinion publique connaît – de manière souvent très détaillée – divers circuits financiers condamnables. Mais ne conviendrait-il pas de passer à l’étape suivante, consistant – à partir de ces informations en leur possession – à développer une certaine prise de conscience de nos concitoyens ? Il ne suffit pas de laisser l’opinion se délecter à la lecture de sortes de romans policiers ; il faut également la convaincre du fait que la corruption s’installe d’autant plus facilement dans un pays qu’elle a la possibilité d’y épouser des mœurs constituant un terreau qui lui est favorable. Cette éducation du public est l’affaire de tous. * La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) regroupe des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération. Elle est spécialisée dans les services publics industriels et commerciaux (eau, gaz, électricité…) qu’ils soient gérés directement (régies) ou délégués (concessions). 20, Bd de Latour Maubourg 75007 Paris. Transparence juridique et financière : une nouvelle proposition de loi Un des volets du débat en France sur la transparence de la gestion des collectivités locales vise les juridictions financières. En novembre 1999, quelques sénateurs ont une nouvelle fois proposé une loi tendant à réformer les compétences des Chambres régionales des comptes et leurs procédures. L'effet réel serait en partie, selon certains observateurs, de réduire la transparence, nouvelle depuis dix ans, des gestions locales. Une de leurs propositions mérite toutefois de retenir l'attention en termes de prévention : ce serait la création d'un "Gouvernement pour l'aide à la gestion des collectivités territoriales, chargé de renforcer l'information juridique et financière des collectivités territoriales et de leurs groupements et de leur apporter, sur leur demande, une aide à la gestion [avec], dans chaque département, une mission juridique chargée de répondre aux demandes d'avis des autorités territoriales et des responsables des organismes de coopération sur les conditions d'application des dispositions législatives et réglementaires ou sur des projets d'actes soumis à l'organe délibérant". Ce dispositif, certes onéreux, serait de nature à faciliter la prévention de la corruption - s'il est lui-même supervisé avec transparence… (http://www.senat.fr : proposition de loi n° 84 du 18 novembre 1999). Argentine Un maire élu Président Ancien maire de Buenos Aires, Fernando de La Rua, activement engagé dans la lutte contre la corruption, est sorti vainqueur de l'élection présidentielle du 24 octobre. Durant la campagne, après le chômage, le combat contre les malversations a été le thème dominant. Dès sa prise de fonction, le 10 décembre, le nouveau Président s'efforcera de concrétiser sa promesse de création d'une unité anti-corruption au sein du ministère de la Justice. El Pais (Espagne) du 20 octobre 1999 The Economist du 30 octobre 1999 4 La Lettre de Transparence Micronésie La repentance d'un élu Grèce Une mairie plus transparente Un ancien sénateur des îles Marianne a donné sa démission après avoir admis être coupable de malversation et tenté d'influencer un juré. Alors qu'il était maire de la capitale Tinian, il avait accepté des pots-de-vin de la part d'une entreprise locale en échange de la location d'équipements bureautiques à un prix anormalement élevé. Trois autres personnes sont également impliquées dans cette affaire. L'ancien élu risque jusqu'à 20 ans de prison et un demi million de dollars d'amende. Le nouveau maire de la ville du Pirée projette de mettre en place une série de mesures destinées à rendre plus transparents le fonctionnement et les activités de sa municipalité. La section nationale grecque de Transparency International, en collaboration avec diverses associations et organisations de la société civile, a soumis au conseil municipal des recommandations et des modalités de mise en oeuvre de cette initiative. Australian Broadcasting Corporation, 22 septembre 1999 Transparency International, novembre 1999 1er trimestre 2000 La liberté de l'information pour La liberté de l'information et l'accès du public aux documents officiels constituent des éléments fondamentaux pour une société qui se veut responsable et démocratique. Un gouvernement qui n'accepte pas de porter à la connaissance du public certaines données sensibles peut, suite à des divulgations, devoir faire face à un scandale entraînant un tumulte politique bien plus lourd de conséquences. Le coût humain résultant de la répression en matière d'information est également un facteur souvent négligé. Tara Polzer(1) aborde ce point dans les paragraphes qui suivent. Dans le désastre survenu en 1984 dans l'usine d'Union Carbide à Bhopal, une fuite de gaz a tué entre 2 000 et 5 000 personnes et affecté sévèrement la vie de 400 000 autres. Parmi les causes de l'accident, on relèverait des erreurs de conception, la qualité médiocre des matériaux et une défaillance dans l'entretien, c'est-à-dire toutes les entraves au développement habituellement engendrées par la corruption. Le rapport officiel du Bureau central d'enquête indien (qui, à l'époque du sinistre, avait dénié à d'autres groupes indépendants l'accès aux documents clé) n'a pas été rendu public. Union Carbide ferait de la rétention d'information sur la composition exacte du gaz et sur ses effets sur le corps humain, faisant obstacle à des traitements médicaux appropriés. Sur les dédommagements que le groupe américain a versés au gouvernement indien, seule une petite somme est parvenue aux victimes. Les comptes du service gouvernemental chargé de la répartition des indemnisations ne sont pas accessibles. Si la liberté de l'information avait été plus grande, des vies auraient été sauvées et les victimes auraient été mieux indemnisées. La liberté de l'information est couramment considérée comme un droit de l'homme, associé au droit à la liberté d'expression et à la participation politique. Quel lien a-t-elle avec la lutte contre la corruption? Selon Alasdair Roberts(2), les lois d'accès à l'information jouent un rôle important dans la lutte contre la corruption au sein des orga- nismes gouvernementaux. En rendant disponible l'information sur les contrats publics, ces lois font qu'il devient plus difficile pour les fonctionnaires de s'engager dans des pratiques déloyales… L'accès aux informations relatives à la conception d'une politique peut mettre en lumière des décisions mal pesées ou en contradiction avec l'avis des experts. Robert Martin et Estelle Feldman(3) notent que dans la pratique, l'accès à l'information signifie souvent obtenir des documents que le gouvernement ne veut pas communiquer. Le comité sénatorial australien statuant sur le droit et les affaires constitutionnelles a déclaré en 1979 que la loi sur la liberté de l'information éveillerait la conscience du public et la responsabilité du gouvernement. La liberté de l'information apparaît donc comme un ingrédient crucial pour une participation efficace de la société civile et un contrôle des activités du gouvernement. Elle est, en retour, nécessaire pour un contrôle anti-corruption durable. La plupart des débats sur la liberté de l'information se concentrent sur la législation qui réglemente l'accès aux documents officiels. Mais ce n'est qu'un des aspects de la question. L'obligation active d'informer le public et d'opérer au grand jour doit être considérée comme prioritaire par rapport à l'obligation passive de fournir des documents sur demande. Un esprit et une culture de transparence dans le secteur public et une tradition de surveillance par la société civile sont plus efficaces pour prévenir la corruption qu'une législation imposant l'accès à l'information. Quels sont les aspects les plus importants de la législation sur la liberté de l'information destinés à contrer la corruption? 1- Nombre de lois accordent une dérogation pour certains types d'information : informations qui pourraient mettre en danger la sécurité nationale, les relations internationales ou les intérêts économiques de l'Etat. De graves cas de corruption peuvent souvent être observés dans ces secteurs. Des clauses d'exemption spécifiques sont nécessaires, reposant dans chaque Algérie Un journaliste "démissionné" Le journaliste algérien Djillali Hadjadj a été contraint, au mois de décembre, de remettre sa démission au journal El Watan. Les actionnaires ont déclaré qu'ils suspendraient la publication si ses articles continuaient à paraître. C'est en vain que l'intéressé a essayé d'obtenir de la direction des éclaircissements sur ce que ceux-ci trouvaient d'insultant ou de diffamatoire à leur égard. Ses articles avaient souvent trait à des affaires de corruption. Il avait d'autre part publié en France, il y a quelques mois, un livre intitulé "Corruption et Démocratie en Algérie" (Ed. La Dispute) et qui est en cours de traduction en arabe. Avec quelques autres personnes, il s'apprêtait à fonder une association destinée à combattre la corruption en Algérie. Japon Une loi sur la liberté de l'information Le parlement japonais a adopté une loi sur la liberté de l'information qui entrera en vigueur au plus tard en 2001. Les fonctionnaires seront alors contraints de satisfaire les demandes de renseignements relevant de leur compétence. La loi couvre tous les types d'information à l'exclusion des données personnelles et des éléments liés à la politique étrangère, Il y a beaucoup de bla-bla sur le projet de liberté de l'information Il semble qu'on ait voulu gêner la formation de cet organisme et que certaines autorités locales se soient inquiétées des liens que celuici pourrait avoir avec le réseau international de TI. Djillali Hadjadj est décidé à ne pas se laisser réduire au silence et il entend poursuivre ses démarches pour déposer les statuts de l'association au ministère de l'Intérieur. Transparency International, décembre 1999 12 La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 cas sur une analyse de l'intérêt du public. 2- Les documents de travail internes retracent les motivations, les critères et les changements de politiques. C'est dans ces rapports internes que les opérations illicites et les conflits d'intérêt peuvent être repérés. Ils doivent être accessibles sur demande. 3- Il importe de déterminer quelles organisations devront se soumettre à la loi sur la liberté de l'information. Les textes existants excluent parfois l'armée, le ministère de la Défense, les services secrets ou l'agence chargée du contrôle des stupéfiants. Aucune institution gouvernementale ne devrait échapper, puisqu'aucune ne peut prétendre être au-dessus du contrôle démocratique. Le débat porte aussi sur le degré d'inclusion des secteurs privé, semiprivé et para-étatique. Souvent, les cas de corruption qui impliquent les entreprises privées (presque tous) ne sont pas divulgués au motif de défendre des secrets commerciaux et des intérêts économiques. Dans de nombreux pays, les fonctions administratives qui se prêtent à la corruption sont privatisées, si bien que la question de savoir si la législation relative à l'information doit être liée au statut formel d'une organisation n'est pas pertinente. Il convient plutôt de déterminer quelle fonction cette organisation remplit. 4- Enfin, une surveillance indépendante de la mise en oeuvre de cette législation est cruciale. En matière de corruption, ce sont les institutions publiques qui disposent des éléments d'incrimination et qui ont ainsi un intérêt à retenir des données et à les soustraire à la vue du public. En dernier ressort, la pratique de l'ouverture doit être appuyée par les cours administratives ou pénales qui examinent des cas où l'accès à l'information a été refusé par des instances publiques. ………………… (1) Ancienne chargée de mission auprès de Transparency International. (2) "Accès aux informations gouvernementales : un examen de la situation", document préparé pour la conférence tenue en mai 1999 au Centre Carter aux EtatsUnis, sur le thème "Transparence pour la croissance". Il est accessible sur le site de TI (www.transparency.de) dans la série des documents de travail. (3) "Accès aux informations dans les pays en développement", Transparency International 1998. Il est également accessible sur le site de TI. à la défense et aux poursuites judiciaires. En cas de refus, le demandeur pourra porter l'affaire devant un comité composé de membres désignés par le premier ministre et approuvés par les deux chambres de la Diète. En seconde instance, il aura le droit d'engager une action en justice. Cette loi s'attaque au climat d'opacité qui caractérise l'administration japonaise. Süddeutsche Zeitung, 8 mai 1999 Allemagne Un décret sur la liberté de l'information La ville de Berlin rend accessible au public ses documents officiels. Après Brandeburg, c'est la 2ème ville allemande à se doter d'un décret sur la liberté de l'information. Les demandeurs ne sont pas tenus de livrer les raisons pour lesquelles ils souhaitent consulter les dossiers. Le décret prévoit une inaccessibilité de trois mois pour des documents sensibles. Transparency International, novembre 1999 Inde Un projet sur le droit à l'information Financial Times, 30 juillet 1999 A l'issue d'un atelier regroupant plusieurs acteurs de la société civile indienne qui s'est tenu à la fin octobre à Bangalore, l'idée d'un projet de loi sur le droit à l'information a été suggérée. Deccan Herald, 30 octobre 1999 La convention de l'OCDE contre la corruption de 1997 Si la convention signée le 17 décembre 1997 l'a été dans les délais, pourtant très brefs, prévus à l'origine, les lois de transposition suivent avec un certain retard. Le processus est tout de même assez avancé pour qu'apparaissent quelques uns des principaux problèmes que va poser l'application de ce traité. Dix-huit Etats signataires sur trentequatre ont déposé les instruments de ratification et transmis leurs lois de mise en conformité à l'OCDE, qui en a commencé l'examen. Seul parmi eux, le Royaume-Uni a soutenu qu'une législation fort ancienne faisait l'affaire, mais il n'a pu s'appuyer sur une jurisprudence claire pour démontrer que la corruption de fonctionnaires étrangers était bien visée et il a été invité à prendre au plus tôt les textes qui s'imposent. Ailleurs des débats parlementaires sont en cours, comme en France. M. Mark Pieth, qui préside le comité de suivi de la convention, a d'autre part accepté, à l'occasion d'une rencontre organisée le 13 décembre par TransparenceInternational (France), de donner son point de vue personnel sur les questions qui émergent de ces discussions. Les éléments d'un premier inventaire sont ainsi réunis. Trois lignes directrices sont données par la convention. 1°) Un principe d'assimilation : la corruption d'agents publics étrangers doit être réprimée comme celle de fonctionnaires ou d'élus nationaux. 2°) Un principe d'efficacité : les dispositions prises doivent être dissuasives. 3°) Un principe dit de "l'équivalence fonctionnelle" : chaque Etat conserve son système juridique mais il convient de parvenir à un résultat équivalent. Ces trois principes s'entrecroisent et peuvent imposer entre eux certains arbitrages. La tendance qui s'esquisse est de ne pas permettre d'invoquer l'un d'eux pour se dispenser de respecter l'un des deux autres. Cela se traduit dans plusieurs domaines. Il en est ainsi sur le plan des sanctions. La peine de prison maximale la plus courante semble être de cinq ans. Les Etats-Unis, où elle peut atteindre quinze ans, ont prévu de la limiter à cinq ans pour la corruption à l'étranger. Le comité de suivi leur a demandé de revenir sur cette mesure. En France le maximum est de dix ans (comme en Australie et, pour les cas graves, en Allemagne). Le Sénat a voulu, pour la corruption transfrontière, s'aligner sur le plafond courant de cinq ans. L'Assemblée Nationale a tenu à respecter le principe d'assimilation. Il serait du reste choquant de sanctionner différemment un dessous de table selon qu'il est destiné à un ministre africain, français ou européen (à l'intérieur de la Communauté l'assimilation n'est pas contestée). A l'inverse la loi norvégienne comporte une peine maximale d'un an, qui ne respecte ni l'équivalence ni l'efficacité. Mais cette durée devrait être portée à six ans. Au demeurant, l'équivalence doit s'apprécier en fonction de la gamme d'ensemble des sanctions. Les personnes morales posent un problème spécifique : certaines législations ne leur reconnaissent pas de responsabilité pénale. En pareil cas des sanctions administratives ou civiles doivent être appliquées. Les commentaires officiels annexés à la convention en donnent un échantillon, qui s'apparente aux peines complémentaires couramment prévues en matière pénale : interdiction d'exercer, exclusion des marchés publics, etc. La France admet la responsabilité pénale 4 La Lettre de Transparence des personnes morales. Elle a eu une velléité d'en tirer argument pour leur épargner, dans la loi de transposition, les peines complémentaires qu'elle leur applique en cas de corruption intérieure. Elle va sans doute y renoncer. La Hongrie et l'Autriche ont déjà été priées de renforcer leurs sanctions contre les personnes morales. En droit commun et, a fortiori, s'agissant de corruption d'un agent public étranger, l'initiative des poursuites est presque partout réservée aux procureurs, voire au ministre de la Justice comme aux Etats-Unis et au Canada. Théoriquement leur décision ne peut être influencée par des intérêts économiques, mais une telle situation prête facilement à des soupçons. La procédure française de plainte avec constitution de partie civile fait exception. Bien qu'elle soit inapplicable aux délits entièrement commis à l'étranger et en outre subordonnée à des conditions qu'aurait peine à remplir un concurrent évincé par suite de corruption (justifier d'un préjudice actuel, personnel et direct), le gouvernement a cru devoir l'écarter explicitement pour les délits relevant de la convention, afin de ne pas risquer de placer les entreprises françaises en position d'infériorité. Il reste que les entreprises concurrentes sont souvent les mieux placées pour déceler des manœuvres de corruption. Certes, la convention entend éviter de bouleverser les régimes juridiques existants. Mais si l'on veut qu'elle soit efficace, ne vaudrait-il pas la peine que les Etats signataires étudient ensemble comment donner aux entreprises qui s'estimeraient victimes de corruption la possibilité d'agir en justice, quitte à encadrer cette faculté de manière à éviter les abus ? Le délai de prescription applicable à la corruption est très variable d'un pays à l'autre. Il est inconnu dans certains pays (Royaume-Uni, Canada), très bref dans d'autres (2 ans en Norvège, 3 ans au Japon ou en France). Dans ce dernier cas, même s'il court à compter de chaque versement, à supposer qu'il y en ait plusieurs, l'efficacité commanderait de l'allonger. La corruption est un délit clandestin qui n'est souvent découvert qu'une fois prescrit. Cela conduirait sans doute, par souci de cohérence, à reconsidérer aussi ce délai pour la corruption intérieure. Nul doute que beaucoup de magistrats s'en féliciteraient. La question de l'application de la loi dans le temps n'avait pas été soulevée jusqu'à ce qu'un article du projet français l'ait fait surgir. Ce projet prévoit que la nouvelle incrimination ne s'applique pas aux faits commis à l'occasion de contrats signés antérieurement à l'entrée en vigueur de la convention sur le territoire national, c'est à dire aux pots-de-vin promis avant et payés après cette entrée en vigueur. Aucun des autres Etats signataires n'a jusqu'ici envisagé rien de tel et certains d'entre eux s'inquiètent déjà de la position française. Pour limiter les fraudes que pourrait permettre cette facilité, l'Assemblée Nationale souhaite ne faire échapper à l'incrimination que ceux de ces pots-de-vin qui auront été déclarés dans le délai d'un an, sans pour autant fixer une date limite aux versements. Les rédacteurs du texte ne pensaient pas, au départ, insérer cette disposition, qui leur semblait aller de soi et découler du principe de non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère. Toutefois, selon la jurisprudence de la Cour de Cassation, le délit se renouvelle à chaque acte d'exécution du pacte de corruption(1). 1er trimestre 2000 On doit surtout relever que la corruption, pour la loi française, consiste à "proposer, sans droit, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou avantages quelconques", tandis que, dans la convention, c'est le fait "d'offrir, de promettre ou d'octroyer un avantage indu". La convention semble bien incriminer non seulement la promesse mais le don lui-même, dès lors qu'il récompense une faveur. Si le texte français est voté en l'état, on peut s'attendre à ce que le comité de suivi le juge non conforme à la convention. La disposition introduite dans le projet français, dans un simple souci de clarté, aura du moins eu le mérite d'obliger l'ensemble des pays signataires à sortir de l'ambiguïté. Il paraît indispensable à présent d'interroger tous les signataires pour leur demander si, dans le silence de leur loi de transposition, les pots-de-vin attachés à des contrats antérieurs à l'entrée en vigueur de la convention sur leur territoire et versés postérieurement seront ou non, dans leur pays, passibles de sanctions. Il est, bien sûr, souhaitable que cette concertation débouche sur une position commune. Laquelle? La plus stricte est moralement la plus satisfaisante. Elle évite de laisser se prolonger des pratiques jusqu'alors tolérées mais que l'on s'accorde à condamner. Si l'on cherche un précédent, M. Pieth évoque l'abolition de l'esclavage. Cela ne veut pas dire qu'il faille ignorer les réactions possibles dans certains pays tiers. Ne devrait-on pas les devancer par une campagne d'information auprès des gouvernements de ces pays ? L'OCDE y songe(2). Les textes qu'attend l'OCDE des signataires de la convention vont au-delà de la transposition de la convention stricto sensu. En 1997, les ministres des pays membres de l'organisation ont aussi adopté une recommandation qui invite, en particulier, à supprimer, là où elle existe encore, la possibilité de déduire les pots-de-vin du bénéfice imposable. Le mouvement est sur ce point bien engagé. C'est chose faite en Allemagne depuis mars 1999. En France la mesure était acquise dans son principe, mais le retard mis à examiner la loi de transposition risquait d'en reporter l'effet jusqu'en 2001 (cf. La Lettre de Transparence n°3). L'Assemblée nationale vient de se prononcer pour qu'elle s'applique dès l'entrée en vigueur de la convention. La loi fiscale anglaise écarte la déduction d'un paiement illégal, mais elle demeure inopérante tant que la corruption d'un fonctionnaire étranger n'est pas clairement incriminée. Enfin, sans attendre que les décisions arrêtées en commun dans la convention ou la recommandation de 1997 aient été complètement mises en place, le comité de suivi se préoccupe de la façon dont pourraient être colmatées certaines échappatoires permettant aux entreprises de tourner ces décisions et au premier rang desquelles figurent les centres financiers offshore appliquant un secret bancaire opaque, dotés d'une réglementation financière et commerciale laxiste et fermés à la coopération judiciaire. Les préoccupations de l'OCDE rejoignent sur ce point celles du GAFI (cf. p. 8). Daniel Dommel ……………… (1) Ch. Crim. 9 nov. 1995 et 27 oct. 1997. Le premier de ces deux arrêts portait sur la nonrétroactivité de la loi pénale plus sévère, le second sur le point de départ de prescription. (2) L'OCDE a déjà entamé un effort de communication en lançant récemment le Centre d'information mondial sur la lutte contre la corruption : www.oecd.org/daf/nocorruption/referencentre/ref.htm Initiatives au plan Blanchiment Union européenne Un inventaire d'actions à poursuivre "Territoires non coopératifs" Tel est le nom donné aux centres offshore (et parfois onshore) devenus des paradis financiers et réglementaires. Réunis au Portugal en septembre, les experts du GAFI ont adopté pour les définir 25 critères relevant de 4 catégories. On y trouve : 1- Lacunes de la réglementation financière. Absence de contrôle adéquat des institutions financières. Règles inadéquates pour l'octroi d'autorisation de ces institutions. Mesures insuffisantes d'identification des clients. Secret bancaire excessif. Pas de système efficace de déclaration des transactions suspectes. 2- Obstacles posés par d'autres réglementations. Inadéquation du droit commercial pour enregistrer le entités juridiques et commerciales. Manque d'identification du bénéficiaire effectif de ces entités. 3- Obstacles touchant à la coopération internationale. Huit critères définissent des obstacles administratifs ou judiciaires, comme l'absence d'incrimination du blanchiment ou le refus de coopération judiciaire, fondé notamment sur des motifs fiscaux. 4- Moyens insuffisants pour prévenir et détecter le blanchiment. Manque de moyens (dans les secteurs public et privé) et absence de règles pour garantir l'intégrité professionnelle. Pas de service de renseignement financier. L'étape suivante sera d'identifier les territoires répondant aux critères retenus. GAFI, décembre 1999 Appel à la suppression des lois sur le secret bancaire Le bâtonnier de New York, qui s'était illustré par sa réussite dans la poursuite de l'affaire de la faillite de la BCCI (Bank of Credit and Commerce International), a lancé un appel à supprimer toutes les lois concernant le secret bancaire dans le monde. Lors d'une conférence organisée à Jersey par la Commission des services financiers, il a indiqué que, dans un contexte de globalisation économique, un nouveau train de mesures réglementaires serait indispensable pour mettre fin aux pratiques des délinquants financiers qui tirent avantage des lois sur le secret bancaire. Cette proposition a rencontré de vives critiques. Financial Times, 13 juillet 1999 Proche-Orient De nouvelles frontières Sous l'égide de l'Organisation de développement des administrations arabes (ARADO) s'est déroulée au Caire, du 19 au 22 septembre, une conférence sur le thème "De nouvelles frontières pour le renforcement de l'intégrité, de la transparence et de la responsabilité du secteur public". Cette conférence, une première de ce genre dans la région, a attiré des représentants de nombreux pays (Algérie, Maroc, Yémen, Liban,…), qui ont prolongé les débats jusqu'à Durban où ils ont retenu la proposition de créer un réseau régional d'échanges d'informations et d'expériences. Le Maroc sera le pays d'accueil de cette initiative, qui traduit le besoin urgent de mettre en place à grande échelle une structure anti-corruption au Proche-Orient et en Afrique du Nord. La coopération des différents pays arabes apparaît indispensable pour mener à bien ce projet. Transparency International, décembre 1999 12 La Lettre de Transparence Afrique Bonne gouvernance et développement durable En novembre 1995, TI-Bruxelles avait soumis aux instances communautaires un premier mémorandum sur ce que l'Union pourrait faire pour lutter contre la corruption internationale. De nombreuses actions ont été engagées depuis lors. Quatre ans plus tard, le moment lui a paru venu de faire un inventaire de ce qui reste à faire. Ce nouveau mémorandum est disponible sur le site Internet de TI (www.transparency.de). On y relève, entre autres choses, une invitation pressante à ratifier et appliquer les diverses conventions anti-corruption de ces dernières années qui ne le sont pas encore ; également un vif encouragement à retenir la proposition, faite par un comité d'experts, de nommer un procureur européen ; et à appliquer les mesures de protection des dénonciateurs (whistleblowers) prévues par les conventions du Conseil de l'Europe. Le document invite la Commission à s'assurer que la déductibilité fiscale des pots-de-vin est abolie par tous les Etats membres. Il présente des suggestions pour le recours à la mise sur liste noire d'entreprises en infraction et rappelle celles récemment faites par TI en matière d'assurance-crédit. Il plaide pour que l'allocation d'aides de la Communauté tienne compte des efforts de saine gestion des pays bénéficiaires. A l'initiative de nombreux organismes africains et en collaboration avec la Banque mondiale, l'Organisation Internationale du Travail, le Programme des Nations Unies pour le Développement et d'autres institutions internationales, une conférence a eu lieu à Abidjan du 22 au 24 novembre 1999 dans le but de rechercher des modèles de gestion plus intègres et socialement responsables dans des pays africains. Cette manifestation, qui a attiré de nombreuses personnalités d'Afrique et d'ailleurs, a débouché sur l'idée de créer un observatoire indépendant sur la gouvernance. Des projets de révision des systèmes administratifs, juridiques et financiers sont au programme. TI-Bruxelles, mars 1999 International Herald Tribune, 26 août 1999 Jakarta Post, 15 septembre 1999 Pour un renforcement de l'accès à l'information Un membre finlandais du parlement européen a gagné son combat en faveur d'une plus grande transparence au sein du Conseil des ministres de l'Union. La Cour de première instance, basée à Luxembourg, a annulé une décision de 1997 du Conseil de refuser l'accès à un document secret sur les exportations d'armes. Un nouveau règlement est en préparation pour redéfinir les critères d'accès qui avaient été arrêtés en 1991 et 1992. Green Presse Release, 19 juillet 1999 Transparence dans le processus de décision Le président finlandais a élaboré une série de programmes pour accorder au public un droit de regard sur les processus de prise de décisions de l'Union européenne. Il impose notamment de publier sur un site Internet l'ordre du jour du Conseil des ministres, celui d'influents groupes de travail et celui des rencontres des ambassadeurs. Le comité économique et financier ressort comme la cible principale de cette campagne pour une transparence des institutions européennes. Compte tenu du blocage de la Commission sur ce sujet au cours des mois passés, les initiateurs de ces ouvertures placent leur espoir dans l'arrivée d'une nouvelle équipe. European Voice (Bruxelles) , 1-7 juillet 1999 Justice Les procureurs créent un comité permanent anti-corruption Lors de son Assemblée générale annuelle tenue fin septembre à Pékin, l'Association internationale des procureurs a décidé de créer un Comité permanent de lutte contre la corruption. Cette association, dont les membres proviennent de près de 90 pays, projette d'élaborer dans un premier temps une instruction pour traiter le cas des corrupteurs de fonctionnaires étrangers et, ensuite de s'attaquer aux bénéficiaires de pots-devin. Les orientations de ce comité vont dans le sens des principes de la convention de l'OCDE. Transparency International, 12 sep. 1999 1er trimestre 2000 Transparency International, décembre 1999 Banque mondiale Sanction contre la corruption Pour la première fois, la Banque mondiale annonce officiellement son intention de suspendre son assistance financière à un pays suite à un cas de corruption. Un scandale bancaire en Indonésie, impliquant la banque de Bali et l'Agence indonésienne de restructuration bancaire, pourrait déclencher la mise en application de cette sanction. Des soupçons pèsent également sur des proches du Président indonésien. Initiative anti-corruption dans sept pays d'Afrique La Banque mondiale conduit un programme d'assistance en matière de lutte contre la corruption en Afrique. Les secteurs les plus affectés par les malversations dans les sept pays que couvre cette initiative (Bénin, Ethiopie, Ghana, Kenya, Malawi, Tanzanie et Ouganda) seront étroitement surveillés par des représentants publics et privés issus de chaque nation et ayant des compétences juridiques. Ce programme d'action débouchera sur l'application de mesures concrètes de réformes. Les Echos, 12 octobre 1999 Un forum virtuel anti-corruption L'Institut de la Banque Mondiale a créé le 8 novembre sur Internet un forum de six semaines de discussion sur les stratégies anti-corruption dans le monde. Plus de mille intervenants sont attendus dans cet espace virtuel : [email protected] Transparency International, novembre 1999 Profession comptable Forum International de développement En partenariat avec des institutions financières internationales et de grandes agences de développement, la profession comptable a proposé, lors d'un forum tenu le 15 juin dernier à New York, d'accroître sa contribution à l'amélioration de l'architecture financière globale par la mise en place de systèmes de comptabilité et d'audit dans les économies en développement et en transition. Pour concrétiser cet objectif, il faudra réglementer et harmoniser les pratiques actuelles. Les principales propositions incluent l'instauration d'un système de normes comptables internationales, un relèvement des normes pour les audits, l'utilisation de codes d'éthique de l'IFAC (Fédération internationale des comptables) et davantage d'éducation et de formation pour les professionnels du secteur. Communiqué de presse de l'IFAC, 16 juin 1999 Avancées d'un pays Suisse Maroc Progrès et insuffisances des nouvelles dispositions légales contre la corruption Comité anti-corruption et projet de réforme administrative En 1997, la Suisse avait signé la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption Le Comité de suivi relatif au programme de d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales, de concert avec lutte contre la corruption, créé en juin dernier 33 autres pays. Depuis lors, plusieurs d’entre eux ont ratifié le document, mais la Suisse traîne. pour développer le partenariat entre les C’est que, contrairement à d’autres Etats, notre pays ne peut ratifier un traité international sans pouvoirs publics, le secteur privé et la société avoir préalablement adapté sa législation. Ainsi a-t-il fallu modifier le droit pénal de la civile, s'est réuni le 22 septembre à Rabat. corruption, soumettre le nouveau projet de loi en consultation et le faire avaliser par le Ses participants entendent élaborer des ème Le 7Internationale octobre dernier, le Conseil national a donné son accord à la nouvelle mouture ; propositions pour définir des textes législatifs 9 CParlement. onférence Anti-Corruption si le Conseil des Etats en fait de même au mois de décembre, on peut espérer une ratification de et d'autres mesures propices à améliorer le la Convention en avril 2000, en même temps que la France, les Pays-Bas et l’Italie. fonctionnement de l'économie. Un pacte de Internatio Centre, Durban, 10-15queoctobre 1999devient plus restrictif à Au chapitre des bonnes nouvelles, relevons le droit pénal bonne gestion tendra à moraliser et à rationa-nal Convention plusieurs égards. Le versement et l’acceptation de pots-de-vin seront réprimés plus sévèrement, liser l'administration. Le gouvernement devra la réclusion pour cinq ans au plus sanctionnera de la même façon la corruption active et éliminer les procédures et règles administrapassive. Dans les deux cas, le délai de prescription sera porté à dix ans. La définition des tives qui constituent un terrain favorable à la comportements tombant sous le coup de la loi sera plus large qu’aujourd’hui. Et - last but not corruption. Des mécanismes seront égaleleast - une modification du droit fiscal interdira dorénavant de déduire fiscalement les pots-dement conçus pour empêcher l'impunité des vin. Une initiative parlementaire sur ce sujet avait été déposée en 1993 déjà et n’avait reçu fonctionnaires corrompus en cas d'infractions aucun écho, y compris de la part du gouvernement. Les choses ont bien changé depuis, car cette établies. Bulletin de Transparence, TM, n° 2, sep.1999 fois-ci, la proposition a été acceptée par 143 voix contre 11 abstentions. Un bon signe qui Japon témoigne de la prise de conscience du fléau qu’est la corruption. Pour autant, il ne faut pas Appel à une finance transparente applaudir des deux mains. Car beaucoup de chemin reste à parcourir, semé d’embûches. Les banquiers japonais et occidentaux Tout d’abord, le droit pénal suisse ne reconnaît pas la notion de responsabilité morale d’une demandent au gouvernement nippon d'introentreprise. En clair, cela signifie que seuls les employés d’une firme peuvent être poursuivis en duire davantage de transparence dans ses justice pour des affaires de corruption. Sous la pression des milieux économiques, cette lacune réglementations financières. Avocats et n’a pas pu être comblée. La Suisse devra donc faire une réserve à la Convention OCDE sur ce banquiers proposent de créer un site Internet. point, rendue possible selon l’article 3 alinéa 2 de la Convention. Elle sera le seul pays à se Y seraient publiées des lettres adressées par permettre une telle exception. Certes, il est prévu de revoir cette notion lors de la révision du les autorités aux entreprises individuelles droit pénal général, mais, d’une part, ce travail prendra des années, d’autre part, il sera prévu de pour leur confirmer le caractère acceptable ou rendre pénalement punissable une entreprise de manière subsidiaire uniquement. Autant dire non de telle pratique financière ou de tel que les entreprises de notre pays bénéficieront encore longtemps d’un régime de faveur. Les produit. Cette initiative bouleverserait le experts du monde académique s’interrogent : pourquoi craindre à ce point une telle mesure si système réglementaire nippon, jusqu'ici l’on n’a rien à se reprocher ? marqué par son approche discrétionnaire (le Autre déception : l’absence de normes concernant la corruption dite privée. Même si la cas par cas) et son opacité. Elle irait dans le Convention de l’OCDE n’aborde pas cette question, il aurait été souhaitable que la Suisse tentât sens des efforts de l'Agence de supervision d’améliorer son appareil législatif dans ce domaine, car l’actuelle loi sur la concurrence financière japonaise pour resserrer l'arsenal déloyale, sensée régir ce problème, reste largement inopérante. Mais là encore, lors de la normatif public. Financial Times, 16 juillet 1999 consultation sur les projets tendant à réviser les lois, les milieux économiques se sont prononcés fermement à l’encontre d’un tel projet. La révision des dispositions pénales relatives Togo à la corruption privée est donc remise à plus tard ; elle ressurgira vraisemblablement dans le Des magistrats sanctionnés cadre de la ratification de la Convention pénale sur la corruption du Conseil de l’Europe. Le ministère de la Justice togolais vient de Que les normes destinées à lutter contre la corruption relèvent davantage d’un moyen de traduire devant le tribunal des magistrats fixer les conditions-cadre pour un commerce mondial efficace ou d’un souci moral ou éthique, corrompus. Ces derniers auraient été il est nécessaire que la Suisse s’adapte au plus vite aux standards internationaux en vigueur ou soudoyés pour rendre des décisions en faveur en devenir. de certains prévenus. Cette initiative Anne Lugon-Moulin - Transparency Suisse judiciaire courageuse constitue une grande première dans le pays. Elle marque un début Sénégal Cameroun d'offensive contre la corruption au sein d'une Création d'une Cour des comptes Naissance d'un magistrature en perte de crédibilité. La Cour des Comptes du Sénégal a été Observatoire de la corruption L'Evénement, n° 12, 20-26 octobre 1999 installée à Dakar le 22 octobre 1999. Elle Septembre 1999 marque le début des activités Des journalistes contre la corruption intègre la Commission de vérification des d'une association créée à Ebolowa pour lutter L'Union des journalistes indépendants comptes et de contrôle des entreprises pubcontre la corruption. Cette ONG projette togolaise a organisé à la mi-septembre 1999 liques, ainsi que la Cour de discipline finand'organiser un séminaire en février 2000 pour une rencontre à Lomé sur la bonne cière, chargée notamment de s'assurer du bon lancer un appel de coopération et d'adhésion gouvernance et la lutte contre la corruption emploi des concours financiers qu'octroie la auprès du public et des organisations de la au Togo. Cette réunion avait pour but de puissance publique à des sociétés d'économie société civile camerounaise. L'établissement réclamer une presse plus engagée et plus libre mixte et à des personnes morales de droit d'un réseau interactif d'échange d'expériences dans ses investigations de manière à mieux privé. Les magistrats membres de la Cour, avec toutes les unités anti-corruption informer le public sur la gestion ainsi que leur conjoint et leurs enfants, sont africaines et internationales fait partie des gouvernementale et les finances publiques. tenus de déclarer leur patrimoine mobilier et objectifs prioritaires de cet observatoire. Togo-Presse, n° 5614 du 21 septembre 1999 immobilier. Cour des Comptes du Sénégal Bulletin de l'Observatoire de la Corruption, n° 1, oct. 1999 Nicaragua Plaidoyer pour la transparence Plusieurs pays donateurs et le Forum nicaraguayen de société civile recommandent au gouvernement de respecter sérieusement les instructions du Bureau du contrôleur général chargé de veiller sur l'affectation de 1,3 milliard de dollars destinés à la reconstruction du pays après sa dévastation par le cyclone Mitch. Le gouvernement du président Aleman, perçu comme le plus corrompu depuis Somoza, a déjà été accusé de corruption à plusieurs reprises. Les organisations de la société civile projettent de s'allier aux pays donateurs pour réclamer la transparence dans la gestion des fonds publics et la décentralisation des fonctions gouvernementales, ainsi qu'une plus grande participation des ONG dans l'allocation des ressources. La Tribuna, 3 juin 1999 4 La Lettre de Transparence France Limitation des paiements liquides L'Assemblée Nationale a adopté à l'unanimité, le 22 novembre 1999, un amendement fixant à 20 000 francs la limite des achats en billets de banque. Cette initiative vise à réduire le blanchiment d'argent et les transactions frauduleuses. France Soir, 25 nov. 1999 Engagement de transparence Une circulaire a été remise au début octobre 1999 aux ministres et secrétaires d'Etat français leur rappelant l'obligation de publier au Journal Officiel les traitements de base, primes et indemnités éventuelles des fonctionnaires. Elle concerne surtout les hauts fonctionnaires et supprime les exceptions non prévues par textes mais existant de fait et hors de l'application formelle des règles de fonctionnement. Les Echos, 14 octobre 1999 1er trimestre 2000 Région des Andes Croisade anti-corruption Les pays de la région andine envisagent de modifier leurs instructions de base concernant les marchés publics pour empêcher les entreprises condamnées pour corruption dans un pays de soumissionner dans d'autres. La déclaration signée le 27 mai dernier par la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et le Venezuela comporte un volet qui permettra aux gouvernements d'échanger des informations sur les entreprises sanctionnées pour malversation. Ces gouvernements signataires de la convention anti-corruption de l'OCDE ont adopté des mesures internes pour interdire aux entreprises des pays de l'OCDE n'ayant pas ratifié la convention de participer à des appels d'offre après 2002 dans la zone andine. El Espectador, 28 mai 1999 La corruption au Russie Togo Suisse Le gaspillage permanent des ressources de l'Etat togolais, facilité par le manque d'orientation claire de la politique économique, a été dénoncé par les différents bailleurs de fonds du pays. Le FMI estime que cette situation risque de fragiliser davantage les perspectives de la nécessaire réforme structurelle souhaitée par les organisations internationales. Une démoralisation prolongée de la fonction publique et un relâchement continu des procédures administratives et budgétaires aggraveraient le contexte, entraînant une suspension de la coopération avec l'extérieur et une extension de troubles socio-politiques internes. Pour la première fois, le rapport annuel de l'OCDE fait état des évasions fiscales des non résidents suisses grâce au secret bancaire helvétique bien gardé. La Suisse, le plus grand centre bancaire offshore du monde, qui avait refusé en 1998 les recommandations de l'OCDE contre ses pratiques fiscales déloyales, fait l'objet de pressions pour y mettre fin. Assassinat d'un maire Sur son chemin pour livrer à un journaliste des documents révélant des cas de corruptions, le maire de la ville de Kyzyl a été assassiné. Il était le responsable régional de Pravoe Deloo (la cause du droit), un mouvement contre le crime organisé. Komsomolskaya Pravda, 22 juillet 1999 Turquie Corruption meurtrière Plus de la moitié des bâtiments turcs sont édifiés en contradiction avec les règles de la construction et sont susceptibles de s'effondrer lors de séismes. Les récents tremblements de terre ont souligné l'ampleur des fraudes. L'obtention des permis de construire, délivrés par les municipalités, passerait souvent par des arrangements illicites. Laxisme dans la gestion financière publique Le Regard, n° 154, 19-25 octobre 1999 Ukraine Financial Times, 19 août 1999 Etats-Unis Les commandes militaires minées de pots-de-vin Selon un rapport confidentiel du Département du commerce américain remis au Congrès, environ la moitié des plaintes pour corruption déposées auprès de ce département concerne les commandes militaires. Ce rapport ferait apparaître de nombreux cas de corruption touchant des pays signataires de la convention anti-corruption de l'OCDE. Durant l'année terminée en avril 1999, des pots-de-vin auraient été versés dans 55 transactions internationales d'une valeur totale de 37 milliards de dollars. Gel de comptes bancaires Des enquêteurs suisses sont intervenus à la demande des autorités américaines pour bloquer vingt comptes bancaires, censés appartenir à l'ancien premier ministre ukrainien, qui est soupçonné d'être impliqué dans des opérations de blanchiment. Depuis un an, plus de 20 millions de dollars détenus par Pavlo Lazarenko répartis dans 40 comptes ont été gelés. Comme ministre de l'Energie, il aurait détourné des fonds sur les contrats signés sur le gaz naturel et, comme premier Ministre, il aurait spolié des entreprises publiques. Reuter, 22 septembre 1999 Zimbabwe Financial Times, 7 juillet 1999 Cameroun Détournements de fonds Le recteur de l'Université de Douala a déclaré qu'en quelques mois 3 milliards de francs CFA sont partis vers une destination inconnue. Il a engagé une enquête et renforcé le système de contrôle pour prévenir d'autres détournements de fonds alloués à l'Université. Parallèlement, le maire de la ville de Pete a signalé la disparition de 100 millions de francs CFA provenant de fonds publics qui devaient financer des projets d'irrigation dans des zones rurales, la construction d'établis-sements scolaires et des centres de soin. Des sanctions contre des magistrats soupçonnés d'être impliqués dans ces détournements sont attendues. Dikalo (Cameroun), 10 mai 1999 Bulgarie Extradition du commanditaire d'un crime Un homme d'affaires bulgare, soupçonné d'avoir commandité, contre un paiement de 100 000 dollars le 2 octobre 1996 à Sofia, l'assassinat de l'ancien premier ministre Lukanov, a été extradé depuis la République Tchèque. Il possédait une entreprise de construction qui était dans le giron du groupe Orion accusé par des magistrats bulgares de malversation de fonds bancaires. En 1996, Lukanov, alors député, avait critiqué son propre parti communiste pour avoir donné un traitement préférentiel à Orion dans l'octroi de contrats. AFP, 4 septembre 1999 Les aveux du Président Le Président Mugabe a reconnu pour la première fois que les membres de son cabinet ministériel étaient touchés par la corruption et avaient accepté des pots-de-vin des entrepreneurs en échange des contrats publics. A la session d'ouverture parlementaire, il a déploré la perte du sens moral de son gouvernement tandis que l'économie enregistre une récession. En dépit des évidences sur les pratiques illégales au sein du secteur public révélées par la presse indépendante et les enquêtes officielles, aucune sanction n'a jusqu'ici frappé des hauts fonctionnaires. The Times, 22 juillet 1999 Chine Répression contre les agriculteurs Vingt paysans engagés dans une initiative contre la corruption dans la région de Chongging ont été arrêtés pour avoir formé une organisation subversive. Selon le Centre d'information sur les Droits de l'Homme et le mouvement démocratique en Chine basé à Hong Kong, dix d'entre eux sont condamnés à 10 ans de prison et les dix autres à un long séjour dans les camps de travail.. Far Eastern Economic Review, 10 septembre 1999 Les personnes avec enveloppes d'abord Polynésie française Condamnation et inéligibilité Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis, un an d'inéligibilité et 100 000 francs d'amende le président du gouvernement de Polynésie française pour avoir été impliqué dans un cas de corruption passive et de complicité de tenue illicite d'une maison de jeux de hasard située dans sa commune de Pirae. France Soir, 25 novembre 1999 12 La Lettre de Transparence 1er trimestre 2000 Administration simplifiée Evasions fiscales… OCDE, août 1999 …à l'abri du secret bancaire La Suisse est déterminée à résister à la demande de l'Union européenne et de l'OCDE de supprimer sa loi de secret bancaire et de coopérer dans la lutte contre l'évasion fiscale internationale. Le responsable de la division des affaires économiques et financières du ministère des Affaires Etrangères helvétique insiste sur le fait que l'évasion fiscale ne constitue pas un délit en Suisse, contrairement à la fraude fiscale. Financial Times, 10 septembre 1999 Nicaragua Une accusation qui jette le trouble L'arrestation le 10 novembre du contrôleur général nicaraguayen a suscité une vague de protestations parmi les organisations de la société civile, d'institutions publiques et des médias, tant locaux qu'étrangers. Augustin Jarquin Anaya qui bénéficie d'une excellente réputation, notamment pour son travail contre la corruption, a été accusé de création d'emplois fictifs dans une enquête qui aurait touché la présidence. Son emprisonnement à la suite de cette accusation pourrait entraîner des désordres dans la gestion publique du pays. Transparency International, novembre 1999 Inde Pots-de-vin dans le bâtiment L'Agence de développement de Delhi fait l'objet de graves accusations de corruption de la part de l'un de ses employés. K J Alphons, réputé pour son combat anticorruption en Inde, dénonce les constructions illégales sur des terrains publics destinées à être revendues à des acquéreurs ignorant ces irrégularités. Autorisé ou non, aucun bâtiment ne peut être érigé dans de nombreuses villes indiennes sans le préalable dessous-de-table. India Abroad News Service, 16 septembre 1999 Bosnie Un milliard de dollars volatilisés Un rapport de 400 pages compilé par les enquêteurs anti-fraude placés sous la tutelle américaine révèle que les responsables nationalistes serbes, croates et musulmans ont dérobé, depuis l'accord de paix de Dayton en 1995, près d'un milliard de dollars de fonds public dévolus à des projets financés par l'aide internationale. Parmi les nombreux cas de malversation figure celui d'une banque bosniaque qui a enregistré une "perte" de 20 millions de dollars appartenant à dix ambassades ou agences d'aide étrangères. A Tuzla, 200 millions de dollars ont "disparu" du budget de 1999. Rares sont les fonctionnaires vénaux traduits devant la justice. Selon, le représentant des Nations Unies en Bosnie, les fonds de l'ONU ont échappé aux larcins grâce à leur placement dans une banque à New York. Radio Free Europe, 7août 1999 Radio Liberty, 6 septembre 1999 Echos de notre réseau La famille s'agrandit •Alliance pour la transparence au Mali a été créée, après quatre années de gestation, en fusionnant avec l'Observatoire pour la transparence. Cette naissance concrétise l'une des recommandations du Forum national sur la justice. •Transparencia Mexicana est né sous la direction de Frederico Reyes Heroles entouré de quatorze autres journalistes, de membres de la société civile et des représentants des secteurs public et privé. Dans le cadre d'un plan de développement national, des mesures anti-corruption seront proposées aux candidats à l'élection présidentielle de l'an 2000. • Transparencia Brasil a vu le jour à l'initiative d'organisations de la société civile, de membres du milieu des affaires et du monde académique. Située à Sao Paulo, cette section établira des liens étroits avec la section existante à Brasilia. •Roumanie : en présence des représentants du gouvernement roumain, l'Association roumaine pour la transparence a fait, le 14 septembre, son entrée dans le mouvement de lutte contre la corruption. Elle adoptera une approche plutôt préventive et réformiste que répressive. • Pays-Bas, un pays réputé pour la vigueur de ses ONG, a inauguré à la fin septembre sa section nationale dont les dirigeants avaient contribué à la naissance de TI en 1993. Cette implantation a été favorablement accueillie par le gouvernement hollandais. • Norvège. L'Agence d'aide au développement de la Norvège et TI ont organisé les 21 et 22 octobre un séminaire sur le thème "Des cadres pour un contrôle durable de la corruption" qui a attiré plus de cent participants et connu une large couverture médiatique. La section nationale norvégienne a vu le jour à Oslo à la fin novembre conformément à l'annonce faite lors de la clôture. • Estonie : des discussions sont entamées entre le secrétariat de TI et divers acteurs publics (le ministère de la Justice et le parlement) et privés (des ONG) estoniens pour la création d'une section. • Lituanie : les préparatifs pour la formation d'une section sont engagés à la suite d'une conférence intitulée "Société contre la corruption - Directions pour une section nationale" qui s'est tenue les 18 et 19 novembre à Vilnius. Ce projet a reçu le soutien du gouvernement et du parlement. Transparency Maroc élabore un plan d'action anti-corruption en six projets : l'organisation d'un séminaire permanent ou la mise en place d'une université, la formation des formateurs (animateurs et militants), la création de bases de données thématiques, celle d'une plate-forme pour développer son travail local, une participation à un réseau inter-associatif et une démarche participative par une action de proximité. Sénégal. Dans le cadre de la réunion de la Coalition globale pour l'Afrique, un forum sur la démocratie en Afrique a été organisé à Dakar du 28 au 31 octobre. Parmi les principales recommandations visant à rendre plus responsables les gouvernements figuraient le concours des sociétés civiles à des systèmes électoraux équitables et transparents ainsi que l'élaboration de modes de financement des partis politiques de manière à éviter la corruption. Honduras. Le ministère de l'Intérieur, des organisations de la société civile et la section nationale de TI se sont rencontrés lors d'un forum organisé en septembre par la Fondation Ebert et le Centre de documentation du pays pour définir les modalités d'une réforme sur la loi électorale et les moyens de mise en accusation des fonctionnaires vénaux. Philippines. Lors d'un atelier de planification stratégique tenu à la mi-juin, un accord a été formalisé avec le Bureau d'immigration pour combattre la corruption. Une couverture télévisée de la séance d'appel d'offre pour la construction d'un nouvel immeuble pour le bureau d'immigration est prévue en prélude à la généralisation de la transparence dans les marchés publics. Trinidad et Tobago : l'Institut de Transparence sollicite auprès du Président de la République la création d'une commission d'enquête sur les passations de contrats de construction de l'aéroport de Piarco. Des soupçons d'irrégularité pèsent depuis longtemps sur ce projet et les efforts pour trouver des preuves ont été contrecarrés. Assemblée générale annuelle de TI : placée sous le thème d'un renforcement de la capacité de lutte contre la corruption, l'assemblée générale annuelle de TI s'est tenue du 8 au 10 octobre à Durban, précédant la 9ème Conférence internationale anti-corruption. Elle a attiré plus de 200 représentants venus de plus de 70 pays et a reflété le caractère international grandissant du mouvement : le nombre des sections nationales est passé de 60 en 1998 à 77 cette année. Les membres actifs de l'Assemblée, dont la majorité ont été nommés pour la première fois par les sections nationales, ont élu les nouveaux membres du conseil d'administration : Maria Eugenia Estenssoro (Argentine), Rosa Inés Ospina (Colombie), Devendra Raj Panday (Népal) et John Githongo (Kenya) Transparency International a formé, dans le cadre de la 2ème conférence de Royaumont des ONG à Budapest à la fin juin, un groupe spécial de travail composé de représentants de la société civile des pays sud-est européens. La création d'une unité d'action pour renforcer la capacité de surveillance de la société civile a été proposée. Site Internet de TI. Un nouveau service est désormais disponible sur des collections d'articles et de documents de travail : www.transparency.de/documents/speeches Des lecteurs nous ont demandé comment était financé Transparency International Les ressources de TI en 1998 : 2 751 958 $ Secteur privé Divers Institutions gouvernementales Financement de projet par les fondations Les dépenses de TI en 1998 : 2 698 197 $ Divers Afrique Projets Administration, Assemblée générale annuelle et Directoire Financement de projets par les institutions gouvernementales Fondations Asie régional Europe de l'Est et Centrale Documentation OCDE Développement d'outils Information & publications Amérique latine Les comptes détaillés de TI sont publiés sur Internet : www.transparency.de Si vous voulez contribuer à faire reculer la corruption Joignez-vous à ceux qui, dans votre pays de résidence, ont engagé un action dans ce sens Algérie (contact) Centre Familial de Ben Aknoun 16 Alger Tel : 213-2-91 14 67 TI-Belgique 39, Square Vergote 1030 Bruxelles Tel : 32-2-735 65 58 Fax : 32-2-732 90 26 TI-Canada c/o Business Ethics Office York University, 4700 Keele St. Toronto, Ontario M3J 1P3 Tel : 1-416-488 39 39 Fax : 1-416-483 51 28 E-mail : [email protected] TI-France Ou adressez-vous au Secrétariat de TI Association Libanaise pour la Transparence Sin El Fil - Centre Tayar Bloque C - BP 55215 Tel : 961-1-490 561 / 6 Fax : 961-1-601 787 E-mail : [email protected] Madagascar (en formation) Transparency Maroc 24-26, Bd de Khouribga Casablanca 20000 Tel : 212-2-542 699 et 306 615 Fax : 212-2-542 699 et 306 615 E-mail : transparency.maroc@ marocnet.net.ma TI-Maurice B.P. 2036 - Cotonou Tel : 229-32 42 93 8, Avenue Delcassé 75008 Paris Tel : 33-(0)1-53 77 37 87 Fax : 33-(0)1-53 77 35 07 E-mail : [email protected] 157 Route Circulaire, Anananarivo Tel : 261-20 22 696 61 Fax : 261-20-22 254 95 - E-mail : [email protected] PROSI, Plantation House Port Louis Tel : 230-212 33 02 Fax : 230-212 87 10 E-mail : [email protected] Burkina Faso (contact) Haïti (contact) Alliance pour la transparence au Mali Sénégal TI-Bénin Flashs, Université Ouagadougou 01 B.P. 3436, Ouagadougou 01 Tel : 226-43 00 98 E-mail : [email protected] 4 La Lettre de Transparence Linx Air PO Box 407 139 Fort Lauderdale, Florida 33340 USA Tel : 509-257 58 04 Fax : 509-223 29 30 1er trimestre 2000 Les Cauris, BP 3041, Bamako Tel/Fax : 223-22 59 99 E-mail : [email protected] Forum Civil - BP 2805 - Dakar Tel : 221-822 38 36 Fax : 221-822 39 72 Transparency International Otto-Suhr-Allee 97-99 D-10585 Berlin, Allemagne Tel : 49-30-34 38 20-0 Fax : 49-30-34 70 39 12 E-Mail : [email protected] Internet : www.transparency.de TI-Suisse Haltbergstr. 25 8630 Rüti – Zurich Tel : 41-55-241 11 17 Fax : 41-55-241 21 17 E-mail : stueckelberger @bfa-ppp.ch Togo (contact) B.P. 20065, Lomé Tel : 228-220 226 Fax : 228-251 359 228-225 301 E-mail : keklou@ syfed.tg.refer.org A lire Rapport moral sur l'Argent dans le Monde 1999, édition de l'Association d'économie financière et de la CDC. Diffusé par Montchrestien. Une des trois parties est consacrée à la corruption : Jean-Marie Thiveaud : "La corruption et les scandales financiers de l'Antiquité au début du XIXème siècle" ; Yves Mény et Luis de Sousa : "Les transformations contemporaines de la corruption" ; Daniel Dommel et Fredrik Galtung : "Mesurer la corruption" ; Thierry Francq et Alain Demais : "La lutte contre la corruption dans les transactions commerciales internationales" ; Yves Charpenel : "La corruption dans les transactions internationales : le point de vue de la Chancellerie" ; Peter Csonka : "L'action du Conseil de l'Europe contre la corruption et le blanchiment de l'argent" ; Michel Hunault : "Coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment de l'argent sale et les paradis fiscaux" ; Michel Koutouzis : "Le blanchiment dans le « Sud » : entre traditions et modernité" ; Patrick Moulette : "Tendances actuelles en matière de blanchiment d'argent". Entreprise Ethique : Revue semestrielle du Cercle d'éthique des affaires, n° 10 - avril 1999 : "Comment évaluer les performances éthiques des entreprises?". Banque Magazine : n° 609 / décembre 1999, avec un dossier sur le thème " Le blanchiment : comment lutter" : Marc Lavergne : "L'organisation d'une grande banque" ; Olivier Jerez : "La mondialisation facilite le blanchiment" ; Jean de Maillard : "Quel mode d'emploi?" ; JeanGuillaume d'Hérouville et Chistophe Jacomin : "La France en pointe contre le blanchiment" ; Carlo Lombardini et Asma Benelmouffok : "La Suisse n'est pas le dernier bastion des blanchisseurs d'argent". Le blanchiment de capitaux en droit comparé, J. Riffault, (Rev. Sc. Crim.) 1999. La réglementation du blanchiment de capitaux en droit international, S. Manacorda, (Rev. Sc. Crim.) 1999. La déontologie de l'administration, Didier Jean-Pierre, Collection Que sais-je?, éditions PUF, Paris, mars 1999. Marchés publics, "Délit de favoritisme : synthèse de la jurisprudence" et "GIP et associations transparentes". La revue de l'achat public, Ministère de l'Economie et des Finances, n° 4/99, La Documentation française. Les Cahiers de la Sécurité Intérieure : Noir, gris, blanc : "Les contrastes de la criminalité économique", revue trimestrielle de l'IHESI, diffusée par La Documentation française, n° 36, 2ème trimestre 1999. Avec : Jean de Maillard : "L'appel de Genève, trois ans après" ; Nicolas Queloz : "A-t-on encore des raisons de distinguer criminalité économique et organisée?" ; Jean-Claude Delepière : "Stratégie de la criminalité économique et financière et lutte contre le blanchiment" ; Yves Godiveau : "Du blanchiment d'argent à l'économie criminelle, un point de vue policier" ; Jean CartierBresson : "Causes et conséquences de la délinquance financière grise : le cas de la corruption"; Laurence Giovacchini : "La corruption. Techniques préventives et aide à la détection" ; Jean-Bernard Peyrou : "TRACFIN : bilan et perspectives" ; Pierre Lascoumes : "Chartes Ethiques et codes de bonne conduite" ; Organisation mondiale des douanes : "Les administrations douanières et la lutte contre la fraude" ; Ricardo Sansonetti : "La coopération internationale dans la surveillance des marchés financiers : l'exemple des recommandations du GAFI" ; Peter Csonka : "Délinquance économique et coopération internationale : un bilan réaliste" ; Stefano Manacorda : "Pour un corpus juris. Perspectives d'unification du droit pénal des affaires en Europe". Pétrole et éthique : une conciliation possible ? Assemblée Nationale, oct. 1999, rapport d'information n° 1859, tomes I et II, Commission des affaires étrangères, par Marie-Hélène Aubert, Pierre Brana et Roland Blum. La corruption dans le secteur public : une étude internationale des mesures préventives, OCDE, 1999. Un survol sur des mécanismes préventifs utilisés dans 15 pays. Les Notes Bleues de Bercy : "TRACFIN : le service français anti-blanchiment", n° 160, 1er au 15 juin 1999. La corruption internationale, Colloque du Nouvel Observateur, La Sorbonne-Paris, Ed. Maisonneuve & Larose, 1999. La Lettre de Transparence Publication trimestrielle de Transparency International - Edition française : 8, Avenue Delcassé 75008 Paris Tel : 33-(0)1-53 77 37 87 Fax : 33-(0)1-53 77 35 07 E-Mail : [email protected] Directeur de la publication : Daniel Dommel CPPAP n° 0301 G 78707 Imprimerie BPC : 40, Rue La Boëtie 75008 Paris Abonnement annuel (4 numéros) 100 F. Agenda 20-21 janvier 2000 à New York : "Gouvernance 2000", organisé par le Centre de recherche sur la responsabilité des investisseurs, sur le thème du gouvernement de l'entreprise sous l'effet des hautes technologies. Contact : tel : 202-833 07 00 ou www.governance2000.com 8-10 février 2000 à Washington: "Marché du développement : rechercher ensemble des solutions", organisé par DM2000-Team pour une présentation d'opinions sur la lutte contre la pauvreté globale. Contact : tel : 202-458 03 64 , Fax : 202-522 20 42 ou [email protected] 29 février 2000 à Paris: "Gouvernance d'entreprise et mise en conformité anticorruptrice : les implications pour les entreprises des principes la gouvernance et de la convention de l'OCDE", séminaire organisé par la Chambre internationale de commerce. Contact : tel : 33(01) 49 53 28 98, fax : 33(01) 49 53 28 59 ou E-mail : [email protected] 29-31 mars 2000 à Bucarest : Conférence des pays d'Europe Centrale et de l'Est sur la lutte contre la corruption, organisée par le ministère de la Justice roumaine. Cette conférence constitue une étape importante vers le Forum anti-corruption de 2001 en Hollande. Contact : [email protected] 5-6 avril 2000 à Lyon : "La criminalité financière ou l'économie illégale", colloque organisé par ELSA (Association européenne des étudiants en droit). Contact : E-mail : [email protected] 10-17 avril 2000 à Vienne (Autriche) : 10ème Congrès de l'ONU sur la prévention du crime et le traitement des délinquants. 16-19 avril 2000 à Hong Kong : 10ème Conférence de l'Association internationale des marchés publics. Contact : tel/fax : 8522887-6591- E-mail : [email protected] 27-28 avril 2000 à Brisbane (Australie) : "Gouvernance 2000 en Asie Pacifique : éthique, lois, gestion et politique". Contact : fax : 61-7-3875 6634 ou E-mail : [email protected] 16-17 mai 2000 à Paris : 5èmes Conférences stratégiques annuelles de l'Institut de relations internationales et stratégiques. Contact : fax : 01 53 27 60 70 ou Internet : www.iris-France.org 23-24 mai 2000 à Paris : "Vers un nouvel ordre éthique", conférence organisée par l'Institut des cadres dirigeants et la Caisse des dépôts et consignations, en partenariat avec La Tribune. Contact : E-mail : j.amestonn@ icad.fr Nous ne pourrons durablement assurer le service gratuit de cette lettre à tous ceux auxquels nous en avons adressé les premiers numéros Abonnez-vous, abonnez vos amis, vos relations professionnelles Souscrivez des abonnements en blanc pour de nouveaux lecteurs Bulletin d’abonnement à retourner à La Lettre de Transparence, 8 Avenue Delcassé, 75008 Paris. Nom et Prénom………………………………………………………………………………………………………………...…….….………..... Adresse…………………………………………………………………………...……………………………………….……………..…….…… Tel…………………..…...Fax….…………………….. E-mail…………………………………..….……………Signature………...………….. 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