m ini-revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Cancer colorectal métastatique : quel traitement en première ligne ? Metastasic colorectal cancer: Which treatment in the first-line setting? David Malka Oncologie, Oncogénétique et Endoscopie Digestives, Département de Médecine, Institut Gustave Roussy, Université Paris Sud, Villejuif e-mail : <[email protected]> Résumé L’avènement d’anticancéreux plus actifs et les avancées de la chirurgie ont allongé la survie des patients atteints de cancer colorectal métastatique. Le choix du traitement de première ligne est guidé par le bien-fondé (maladie évolutive, métastases potentiellement résécables) et la faisabilité (refus du patient, patient « fragile ») d’un traitement agressif, la notion d’une chimiothérapie antérieure par oxaliplatine, d’autant plus qu’elle est récente, et le statut tumoral KRAS. Un facteur pronostique majeur est l’accès du patient à tous les anticancéreux, corrélé de façon linéaire à la survie. Les combinaisons bithérapie cytotoxique (fluoropyrimidine plus oxaliplatine ou irinotécan) – agent ciblé (bevacizumab ou anti-EGFR) constituent le traitement de première ligne standard des patients avec métastases sans espoir de résécabilité. Il n’y a pas de bénéfice à administrer un anti-EGFR en cas de statut tumoral KRAS muté. En cas de statut tumoral KRAS sauvage, le bevacizumab pourrait être l’agent ciblé de choix en traitement de première ligne chez la majorité des patients, tandis que les anti-EGFR pourraient être réservés aux lignes ultérieures sans dommage pour la survie. En cas de maladie non évolutive et/ou chez un patient « fragile », une fluoropyrimidine (seule ou plus bevacizumab) peut constituer un traitement de maintenance après bithérapie cytotoxique d’emblée, voire un traitement de première intention (ajout de l’oxaliplatine ou de l’irinotécan uniquement à la progression tumorale), sans détriment sur la survie comparée à une bithérapie cytotoxique d’emblée poursuivie jusqu’à progression ou toxicité limitante. En cas de métastases potentiellement résécables, il faut privilégier les schémas procurant un taux de réponse maximal (trithérapies, chimiothérapie intra-artérielle hépatique). En cas de métastases résécables d’emblée, le standard est une chimiothérapie périopératoire selon un schéma FOLFOX 4. n Mots clés : cancer colorectal, métastase, chimiothérapie, bevacizumab, anti-EGFR doi: 10.1684/hpg.2010.0404 Abstract HEPATO GASTRO et Oncologie digestive n The advent of more active drugs (oxaliplatin, irinotecan, bevacizumab, anti-EGFR agents) and advances in surgery have increased the survival of patients with metastatic colorectal cancer. The choice of first-line treatment is guided by the merits and feasibility of aggressive treatment (patient refusal, frail patient, aggressive disease, and potentially resectable metastases), history of prior adjuvant oxaliplatin, and tumor KRAS status. A major prognostic factor is patient access to all anticancer drugs, which is linearly correlated to survival. The combination of doublet chemotherapy HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 3 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. (fluoropyrimidine plus oxaliplatin or irinotecan) and a targeted agent (bevacizumab or anti-EGFR agents) is the first-line standard of care for patients with non-resectable metastases. There is no benefit to administer anti-EGFR agents in case of tumor KRAS mutations. In cases of tumor wildtype KRAS status, either bevacizumab or anti-EGFR agents can be administered. Efficacy data suggest that bevacizumab is the targeted agent of choice for first-line treatment in most patients, while anti-EGFR agents could be reserved for subsequent lines without damage to survival. In case of slowly growing metastatic disease and/or in frail patients, fluoropyrimidine (alone or plus bevacizumab) may also be a maintenance treatment after doublet chemotherapy, or even a first-line treatment (oxaliplatin or irinotecan being added at the time of disease progression), without damage to survival compared to a strategy based on immediate doublet chemotherapy continued until progression or dose-limiting toxicity. In case of potentially resectable metastases, regimens providing a maximal objective response rate (triplet therapies, hepatic arterial chemotherapy) should be preferred. In case of initially resectable metastases, the standard is perioperative chemotherapy using FOLFOX 4 regimen. n Key words: colorectal cancer, metastases, chemotherapy, bevacizumab, EGFR inhibitors rois progrès majeurs ont allongé la survie globale (SG) des patients atteints de cancer colorectal métastatique (CCRM) ces quinze dernières années : l’amélioration des chimiothérapies (oxaliplatine, irinotécan), l’avènement d’agents ciblés (bevacizumab, anti-EGFR) et les avancées de la chirurgie. Cette dernière étant la seule à même d’offrir une possibilité de guérison (ou de survie à long terme), la résécabilité des métastases doit toujours être discutée chez les patients opérables, et rediscutée aussi souvent que nécessaire, en réunion de concertation pluridisciplinaire comprenant un chirurgien et un radiologue experts en pathologie hépatique [1]. Schématiquement, trois situations peuvent être distinguées. T Métastases jamais résécables L’objectif principal du traitement en cas de métastases (d’emblée ou finalement) jamais résécables (70-80 % des cas) (encadré 1) est de prolonger au maximum la survie, sans altérer, notamment par des traitements trop contraignants ou toxiques, la qualité de vie (et en l’améliorant si nécessaire). La chimiothérapie doit être mise en œuvre chez un patient alité moins de 50 % de la période diurne (statut de performance OMS 0, 1 ou 2) et sans défaillance viscérale grave, sans attendre qu’apparaissent des symptômes, après obtention d’une preuve anatomopathologique formelle de cancer (au moins sur la tumeur primitive) et après information du patient sur ses bénéfices, contraintes et effets secondaires potentiels [1]. Pour les patients âgés de plus de 75 ans, une chimiothérapie n’est envisageable qu’après évaluation gériatrique en présence de comorbidités et elle est contre-indiquée chez les patients très fragiles [1]. 4 Le choix du traitement de première ligne doit prendre en compte des facteurs pronostiques et/ou prédictifs de la réponse (ou de la non-réponse) au traitement – pour certains encore en cours d’évaluation –, notamment (encadré 2) : 1) le bien-fondé et la faisabilité d’un traitement agressif (refus du patient, patient fragile, maladie agressive, et, a priori exclue ici mais de façon générale, résécabilité des métastases) ; 2) la notion d’une chimiothérapie adjuvante antérieure par oxaliplatine, d’autant plus qu’elle est récente (moins d’un an ?) ; 3) la présence de mutations tumorales de l’oncogène KRAS. Un facteur pronostique majeur est l’accès du patient à tous les anticancéreux possibles chez lui, corrélé de façon linéaire à la SG – du moins avec les agents cytotoxiques [7], et probablement aussi avec les agents ciblés. Si l’accès à tous les anticancéreux pour un patient donné dépend de sa capacité à les recevoir d’une part et à l’agressivité de sa maladie métastatique d’autre part, il appartient à son oncologue d’inscrire le choix du traitement de première ligne dans une réflexion stratégique multilignes. Bithérapies cytotoxiques plus agent ciblé Les schémas combinant une bithérapie cytotoxique (fluoropyrimidine plus oxaliplatine ou irinotécan) à un agent ciblé (bevacizumab ou anti-EGFR) constituent le traitement de première ligne standard des patients avec CCRM sans espoir de résécabilité ultérieure. • Quelle chimiothérapie ? Compte tenu d’une efficacité équivalente, y compris dans une vision stratégique multi-lignes, et de l’absence de biomarqueur validé prédictif de cette efficacité, le choix entre HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. 5-fluoro-uracile (5FU) ou fluoropyrimidine orale (capécitabine essentiellement, tegafur-uracile) d’une part (voir article de Lledo et al. dans ce même numéro), et entre irinotécan ou oxaliplatine d’autre part, repose essentiellement sur leurs profils de toxicité et modalités d’administration respectifs, dont découlent les préférences du patient. Si les contreindications à telle ou telle molécule ne modifient le choix thérapeutique que dans une minorité de cas en pratique, l’antécédent de chimiothérapie antérieure a probablement une valeur à la fois pronostique et prédictive de résistance au(x) cytotoxique(s) administré(s) lors du traitement adjuvant (fluoropyrimidine, oxaliplatine). Il existe une autre situation dans laquelle l’irinotécan peut être préféré à l’oxaliplatine : celle des patients avec métastases hépatiques symptomatiques, massives et/ou rapidement évolutives (car alors l’irinotécan ne pourrait être administré en cas d’ictère par progression métastatique sous oxaliplatine). Enfin, des données très récentes, issues d’une grande étude pharmacogénétique ancillaire de l’essai stratégique FFCD 2000-05, suggèrent que les patients présentant un polymorphisme (constitutionnel) du promoteur du gène de la thymidylate synthase (environ un tiers des cas) ne tirent pas bénéfice de l’administration en première ligne de l’oxaliplatine. Ces données, si elles sont confirmées, suggèreraient de traiter ces patients soit par fluoropyrimidine seule (ou avec agent ciblé), soit de préférer l’irinotécan chez eux [5]. • Quel agent ciblé ? La situation diffère point par point pour le choix entre bevacizumab et anti-EGFR : aucun essai randomisé comparant leur efficacité n’a été conduit à ce jour, aucun de ces agents n’est utilisé en situation adjuvante, et si aucun biomarqueur prédictif de l’efficacité du bevacizumab n’est encore disponible, on dispose d’un biomarqueur prédictif validé de l’inefficacité des anti-EGFR : l’existence de mutations tumorales de l’oncogène KRAS [6]. En cas de statut tumoral KRAS muté (environ 40 % des cas), la probabilité de non-réponse aux anti-EGFR est supérieure à 95 % [6]. Il n’y a donc pas de bénéfice à administrer un anti-EGFR en cas de statut tumoral KRAS muté. Cette administration est même délétère en association à une chimiothérapie avec oxaliplatine [8, 9] : si le mécanisme en cause reste obscur, ceci indique de ne pas administrer un antiEGFR en association à l’oxaliplatine en cas de statut tumoral KRAS indéterminable (environ 5 % des patients avec CCRM) ou inconnu. La valeur des mutations BRAF pour prédire la résistance aux anti-EGFR est en cours de validation. En définitive, il est important d’informer les patients avec CCRM KRAS muté qu’un agent ciblé – le bevacizumab – reste actif dans leur situation. En cas de statut tumoral KRAS sauvage (environ 60 % des cas), le choix de l’agent ciblé à associer à la chimiothérapie peut se porter sur le bevacizumab (voir article de Bouché et al. dans ce même numéro) ou sur un anti-EGFR. Ou, mais non et : deux essais randomisés ont en effet démontré qu’associer les deux était délétère en termes d’efficacité et/ ou de toxicité, quel que soit le statut tumoral KRAS [10, 11]. La ou les causes sont obscures, s’agissant d’anticorps monoclonaux (non sujets à d’éventuelles interactions médicamenteuses comme les inhibiteurs oraux de tyrosine kinase), agissant sur des cibles différentes (VEGF, EGFR), de nature différente (ligand, récepteur) et sur des cellules différentes (endothéliales, tumorales). L’absence de mutation tumorale KRAS a une sensibilité médiocre pour prédire l’efficacité des anti-EGFR. Plusieurs biomarqueurs candidats ont été récemment identifiés (encadré 2), qui permettent d’entrevoir un démembrement de plus en plus fin du groupe des patients avec CCRM KRAS sauvage chez lesquels la probabilité de réponse aux anti-EGFR sera élevée : statut KRAS/BRAF/NRAS sauvage, expression élevée des ligands d’EGFR (amphiréguline, épiréguline) et de PTEN, expression basse d’IGF-1, etc. Se dessine ainsi la perspective, avant de décider d’un traitement par anti-EGFR, d’une cartographie moléculaire de la tumeur, mais aussi de l’hôte (polymorphismes du gène EGFR ou des récepteurs au fragment Fc des immunoglobulines). La population-cible des anti-EGFR pourrait de fait être de plus en plus restreinte, peut-être de l’ordre de 25 % des patients avec CCRM. Si des mécanismes d’échappement aux anti-angiogéniques commencent à être identifiés, ces derniers, contrairement aux anti-EGFR, ont peut-être l’avantage de cibler la cellule endothéliale, cellule normale de l’hôte détournée de ses fonctions physiologiques par la cellule tumorale, mais dépourvue des altérations géniques – et de l’instabilité génique qui les fait s’accumuler – de cette dernière. Si le choix se porte sur un anti-EGFR (en retenant que le panitumumab n’a pas encore obtenu son AMM en première ligne de traitement du CCRM), peu d’éléments cliniques permettent de choisir l’un plutôt que l’autre : en l’absence de comparaison directe par un essai randomisé, l’efficacité du cetuximab et du panitumumab paraît similaire. Leur toxicité (cutanéo-phanérienne, hypomagnésémie, diarrhée, etc.) est également similaire, à l’exception notable des réactions aiguës à la perfusion, exceptionnelles avec le panitumumab, totalement humain. Aucun essai randomisé n’a pour l’instant comparé bevacizumab et anti-EGFR. Le choix ne repose donc que sur la comparaison indirecte d’analyses rétrospectives d’essais randomisés en fonction du statut mutationnel tumoral KRAS (figures 1 et 2). L’essai de phase III AVF2107g, qui avait démontré le bénéfice de l’addition du bevacizumab à une chimiothérapie avec irinotécan (schéma IFL) en traitement de première ligne du CCRM [12], a été récemment réanalysé en fonction du statut tumoral KRAS [15]. L’allongement très significatif de la survie sans progression (SSP) induit par le bevacizumab était équivalent que le statut KRAS soit muté (ratio de risque [HR] : 0,41 ; bénéfice : HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 5 80 p = 0,049 60 p = 0,011* p = 0,0025 p = 0,068 61 59 60 64 57 55 FOLFOX/XELOX FOLFOX FOLFOX + panitumumab FOLFOX FOLFIRI FOLFOX + cetuximab 37 FOLFIRI + cetuximab 20 IFL + placebo 37 40 FOLFOX/XELOX + cetuximab 48 43 IFL + bevacizumab Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Taux de réponse objective (%) p = 0,006 0 AVF2107g CRYSTAL OPUS PRIME COIN * Critère de jugement principal Figure 1. Essais contrôlés randomisés de chimiothérapie plus bevacizumab ou anti-EGFR : taux de réponse en cas de statut tumoral KRAS sauvage (d’après [8, 9, 13-15]). + 4 mois environ soit + 69 %, p = 0,0008) ou sauvage (HR : 0,44 ; bénéfice : + 6 mois environ soit + 82 %, p < 0,0001) (figure 2). Un allongement de la SG induit par le bevacizumab était également observé que le statut KRAS soit sauvage (27,7 mois, + 57 % ; HR : 0,69) ou muté (19,9 mois, + 32 % ; HR : 0,58). Le taux de réponse objective (RO) atteignait 60 % avec la combinaison IFL + bevacizumab en cas de statut KRAS sauvage (IFL + placebo : 37 %, p = 0,006) (figure 1). La détermination du statut KRAS n’est donc pas nécessaire pour la sélection des patients avant de débuter le bevacizumab. Ces données mériteraient cependant d’être validées dans d’autres études. En attendant, les données d’efficacité en termes de taux de RO (crucial en cas de métastases potentiellement résécables), de SSP (paramètre le plus pertinent pour le choix d’un traitement de première ligne en cas de métastases sans espoir de résécabilité ultérieure) et de SG (paramètre idéal, mais difficile à interpréter en l’absence d’essais stratégiques multi-lignes) suggèrent que le bevacizumab est l’agent ciblé de choix en traitement de première ligne chez la majorité des patients atteints de CCRM, tandis que les anti-EGFR pourraient être réservés aux lignes ultérieures sans dommage pour la SG (encadré 3) : il y a là sans doute matière à réflexion pour l’élaboration de stratégies multi-lignes optimales. Plusieurs essais randomisés ont permis de montrer que le bevacizumab pouvait être associé à tous les schémas de chimiothérapie validés couramment utilisés. L’avantage de l’irinotécan sur l’oxaliplatine, limité par sa neuropathie sensitive cumulative – d’autant plus avec les longues durées médianes 6 de SSP obtenues avec le bevacizumab –, explique peut-être pour part ces excellents résultats. De fait, l’association du bevacizumab aux schémas de chimiothérapie à base d’oxaliplatine a parfois donné des résultats paraissant un peu en retrait. Ainsi, dans l’essai randomisé de phase III NO16966 [17], la SSP « sous traitement » par bevacizumab (critère de jugement secondaire planifié) était sensiblement meilleure que la SSP « générale », avec un HR analogue (~ 0,6) à celui observé dans l’essai AVF2107g [12] : ceci souligne que le bevacizumab ne doit pas être interrompu avant la progression tumorale (notamment à l’occasion d’une neuropathie limitante induite par l’oxaliplatine), mais être poursuivi jusqu’à celle-ci, voire au-delà comme récemment suggéré par une analyse rétrospective de la vaste cohorte observationnelle BRiTE, montrant une meilleure SG (31,8 vs 19,9 mois, HR : 0,48, p < 0,001) lorsque le bevacizumab était poursuivi après progression en association à une chimiothérapie de deuxième ligne que lorsque celle-ci était administrée seule [18]. Une explication alternative, non scientifiquement étayée mais suggérée par certains, est que le bevacizumab se comporterait comme un « chimioégaliseur », améliorant sensiblement l’efficacité de schémas sous-optimaux (type IFL), mais de façon moindre celle des schémas les plus efficaces. Cela étant dit, le bevacizumab associé à une chimiothérapie de première ligne combinant oxaliplatine et fluoropyrimidine orale (schéma CAPOX ou XELOX) ou intraveineuse (schéma FOLFOX) est significativement plus efficace que la chimiothérapie seule et a permis d’élargir le panel thérapeutique en première ligne du CCRM. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 p < 0,0001 ; HR = 0,44 7,4 IFL + placebo AVF2107g IFL + bevacizumab 13,5 CAIRO-2 10,7 XELOX + bevacizumab PACCE 14,5 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. FOLFIRI + bevacizumab FOLFIRI 8,7 p = 0,017 ; HR = 0,68 CRYSTAL FOLFIRI + cetuximab 9,9 FOLFOX 7,2 p = 0,016 ; HR = 0,57 OPUS FOLFOX + cetuximab 7,7 XELOX/FOLFOX 8,6 XELOX/FOLFOX + cetuximab 8,6 COIN FOLFOX PRIME p = 0,60 8,0 p = 0,023 ; HR = 0,80 FOLFOX + panitumumab 0 2 4 9,6 6 8 10 12 14 16 Survie sans progression (mois) Figure 2. Essais contrôlés randomisés de chimiothérapie plus bevacizumab ou anti-EGFR : survie sans progression en cas de statut tumoral KRAS sauvage (d’après [8-11, 13-15]). Chimiothérapie de maintenance Il est malheureusement courant de devoir interrompre l’oxaliplatine alors qu’il n’a pas démérité, du fait d’une neuropathie devenant limitante. L’essai OPTIMOX-1 a montré que l’arrêt de l’oxaliplatine après six cycles de FOLFOX7 puis traitement d’entretien par schéma LV5FU2 simplifié avec réintroduction de l’oxaliplatine à la progression avait une efficacité équivalente à la poursuite de l’oxaliplatine jusqu’à progression ou toxicité tout en réduisant la neurotoxicité de l’oxaliplatine [19]. Cette stratégie s’est avérée supérieure à la pause thérapeutique vraie (sans traitement de maintenance) dans l’essai OPTIMOX-2 en termes de temps de contrôle de la maladie, critère de jugement principal, de SSP et – de façon non significative – de SG [20]. Une pause thérapeutique vraie pourrait malgré tout être envisageable chez des patients sélectionnés (après une chimiothérapie d‘induction plus longue ?), notamment en présence de facteurs prédictifs de faible évolutivité (LDH et phosphatases alcalines normales, état général OMS 0-1, Encadré 1 Métastases non résécables (d’après [1]) Patients ne pouvant pas supporter l’acte chirurgical (ou les actes successifs) nécessaire(s) à l’éradication de tous les sites métastatiques – Métastases : • dans des sites non résécables (os, ganglions à distance, etc.) ; • diffuses (résection impossible de tous les sites où siégeaient initialement des métastases, par exemple dans tous les segments du foie ou miliaire métastatique pulmonaire) ; • progressives sous chimiothérapie. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 7 Encadré 2 Proposition de checklist préthérapeutique Le patient souhaite-t-il/refuse-t-il un traitement « agressif » ? Le patient est-il « fragile » ou à risque ? – Age physiologique – Comorbidités – Isolement social – Compliance incertaine (fluoropyrimidines orales) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. La maladie est-elle « agressive » ? – Statut de performance, leucocytose, phosphatases alcalines, nombre de sites métastatiques (score de Köhne [2]), LDH, symptômes tumoraux (hépatalgies, carcinose péritonéale symptomatique, primitif symptomatique, etc.) – Métastases ● Hépatiques, péritonéales ● Métastases synchrones ● Métastases métachrones ○ Stade III initial ○ Chimiothérapie adjuvante antérieure ○ Intervalle libre court avant récidive métastatique – Cellules circulantes ? (tumorales [3], endothéliales [4]) La maladie est-elle résécable ? (cf. encadré 1) La maladie est-elle mesurable ? – Dosage de l’antigène carcino-embryonnaire [ACE] (CA 19-9 si ACE normal) [1] Y a-t-il des marqueurs prédictifs de résistance au traitement ? Oxaliplatine – Chimiothérapie adjuvante antérieure par oxaliplatine (notamment si récente) – Polymorphismes du promoteur du gène de la thymidylate synthase ? [5] Anti-EGFR [6] – Tumeur ● Mutations KRAS (BRAF : en cours de validation ; NRAS, PIK3CA ?) ● Expression de PTEN, amphiréguline, épiréguline, IGF-1 ? ● Amplification/polysomie EGFR, HER2 ? ● Phosphorylation d’AKT, EGFR ? – Hôte1 ● Tabagisme ? ● Polymorphismes des gènes du récepteur Fcγ, de l’EGFR ? 1 Rash cutané : prédictif de non-réponse si absent ou mineur, mais non disponible avant initiation du traitement un seul site métastatique, normalisation de l’ACE) [21], mais ne peut en tout cas être programmée avant le début du traitement, la réponse individuelle à celui-ci ne pouvant être prédite. L’essai en cours OPTIMOX-3 DREAM évalue un traitement de maintenance avec bevacizumab ± erlotinib après 6 mois de chimiothérapie plus bevacizumab. 8 Fluoropyrimidines en monothérapie plus agent ciblé Trois grands essais randomisés ont démontré qu’il était possible de débuter en première ligne par une fluoropyrimidine orale (capécitabine) ou intraveineuse et de n’intensifier la chimiothérapie (ajout de l’oxaliplatine ou de l’irinotécan) HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 Encadré 3 CCRM KRAS sauvage : arguments en faveur du bevacizumab en première ligne – Efficacité et tolérance en première ligne concordante dans les essais randomisés et dans de larges cohortes prospectives internationales (BRiTE, FirstBEAT) en utilisation « dans le monde réel » (pas de données comparables en première ligne avec les anti-EGFR) – Critères d’évaluation classiques de la RO (RECIST) peut-être inappropriés pour le bevacizumab → Intérêt de l’évaluation de la RO « vasculaire » [16] ? Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. – Taux de RO apparemment similaires avec le bevacizumab et les anti-EGFR (figure 1) (mais pas d’essai randomisé comparatif) – Allongement de la SSP (figure 2) et de la SG induit par le bevacizumab supérieur à celui prédit par le taux de RO, et à ce jour inégalé (mais pas d’essai randomisé comparatif) – Efficacité du bevacizumab en première ligne (au cours de laquelle elle est maximale) et en deuxième ligne mais non au-delà, alors que l’efficacité des anti-EGFR persiste au-delà de la deuxième ligne – Efficacité du bevacizumab en première ligne semblant maximale lorsqu’il est administré jusqu’à progression tumorale [17], voire même au-delà [18] qu’à la progression tumorale, sans détriment sur la SG comparativement à une bithérapie cytotoxique d’emblée [2224]. Toutefois, les SG observées dans ces trois essais stratégiques étaient en deçà de celles obtenues dans les essais randomisés de première ligne avec agent ciblé. Récemment, l’étude de phase III AGITG MAX a évalué chez 471 patients avec CCRM non résécable la capécitabine soit seule, soit associée au bevacizumab ou au bevacizumab et à la mitomycine C [25]. L’ajout du bevacizumab a permis d’augmenter la SSP, critère de jugement principal de l’essai, comparé à la capécitabine seule (8,5 vs 5,7 mois ; HR : 0,63, p < 0,001). La SG était identique dans les deux bras (18,9 mois). L’addition de mitomycine C a été inefficace (SSP : 8,4 mois ; SG : 16,4 mois). Ainsi, une association bevacizumab plus capécitabine (ou 5FU [26]) peut constituer une option thérapeutique raisonnable en première ligne de traitement des patients atteints de CCRM métastatique jugés non-candidats à une combinaison bithérapie cytotoxique-agent ciblé. qu’en l’absence de standard (pas d’essai de phase III spécifique de cette situation), il faut privilégier les schémas thérapeutiques procurant un taux de RO maximal, celui-ci ayant été montré étroitement corrélé au taux de résécabilité secondaire, notamment en cas de métastases hépatiques exclusives [27] (encadré 4). On notera que l’objectif de la chimiothérapie d’induction est différent selon qu’elle s’adresse à des patients avec métastases de résécabilité difficile (classe II) chez qui une non-progression sous chimiothérapie peut suffire, ou à des patients avec métastases initialement vraiment non résécables qui nécessiteront alors d’obtenir une RO importante (tableau 1). Il faut garder à l’esprit que même des critères anatomiques initialement rédhibitoires peuvent et doivent être reconsidérés en cas de RO suffisante à une chimiothérapie d’induction. Finalement, c’est un critère dynamique – absence de progression sous chimiothérapie [33] – qui sera souvent décisionnel. En effet, il est actuellement admis de récuser la résection en cas de progression tumorale sous chimiothérapie d’induction (encadré 1). Métastases potentiellement résécables Métastases résécables d’emblée Les patients avec métastases non résécables d’emblée, mais potentiellement résécables en cas de bonne réponse à (ou à tout le moins de non-progression sous) une chimiothérapie d’induction représentent environ 30-35 % des cas, sachant qu’une résection à visée curative ne sera finalement possible que dans environ un tiers des cas seulement – soit 10-15 % au total. La stratégie médico-chirurgicale dans ce sousgroupe de patients est détaillée ailleurs (voir article de Sa Cunha p. 20). Brièvement, on retiendra que ces patients doivent être pris en charge dans un centre expérimenté, et Chez les patients avec métastases hépatiques et par analogie pulmonaires résécables d’emblée (~ 10-15 % des cas) (classe I ; tableau 1), le standard de traitement actuel est une chimiothérapie périopératoire de six mois selon un schéma FOLFOX 4 [1]. L’intérêt d’y adjoindre un agent ciblé, déjà couramment de mise dans beaucoup d’équipes européennes ou américaines, va être prochainement évalué par l’essai BOS 2. A noter qu’une chirurgie hépatique première sans chimiothérapie préopératoire est à discuter quand les métastases sont infra-centimétriques et localisées dans un segment difficile à repérer et à réséquer [1]. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 9 Encadré 4 Schémas de première ligne d’efficacité maximale (d’après [1]) Trithérapies – Fluoropyrimidine + irinotécan ou oxaliplatine + anti-EGFR (si CCRM KRAS sauvage) ou bevacizumab (standard) – Fluoropyrimidine + irinotécan + oxaliplatine (FOLFIRINOX, FOLFOXIRI) (standard) Quadrithérapies – FOLFIRINOX ou FOLFOXIRI + anti-EGFR (si CCRM KRAS sauvage) ou bevacizumab : taux de RO (≥75 %) et de résécabilité secondaire élevés, mais toxicité non négligeable [28-30] : validation par des essais randomisés indispensable Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Chimiothérapie intra-artérielle hépatique (IAH) – Approche logique en cas de métastases hépatiques exclusives (ou prédominantes) (vascularisation artérielle hépatique préférentielle des métastases hépatiques, et non préférentiellement portale comme le parenchyme hépatique sain) ; concentration intra-tumorale de la chimiothérapie – Nette simplification depuis l’avènement des cathéters IAH avec chambres implantables posables par voie percutanée radiologique interventionnelle et de l’oxaliplatine [31], moins contraignants et sans la toxicité biliaire de la floxuridine (FUDR) [32] – Taux de RO et de résécabilité secondaire élevés [31, 32] – Option thérapeutique approuvée [1] dans des centres spécialisés – Essais d’intensification par agent ciblé (intraveineux, voire IAH) en cours Tableau 1. Niveaux de difficulté de résécabilité (d’après [1]) Niveau de difficulté Résécabilité Classe I Evidente par une hépatectomie classique (≤ 4 segments, laissant > 40 % de parenchyme résiduel) Classe II Possible par une hépatectomie complexe ou très large (> 4 segments) requérant une procédure difficile et/ ou risquée (par exemple hépatectomie centrale sous exclusion vasculaire, hépatectomie droite élargie, reconstruction vasculaire) Impossible Atteinte des 2 pédicules portaux Atteinte d’un pédicule portal et de la VSH controlatérale Atteinte des 3 VSH VSH : veine sus-hépatique. Synthèse et perspectives : personnaliser le traitement Aujourd’hui, le clinicien dispose d’un arsenal thérapeutique élargi, résultant en une combinatoire de schémas thérapeutiques qu’il devra utiliser au mieux au long des lignes successives du traitement. Le choix thérapeutique en première ligne comme au-delà a connu un bouleversement paradigmatique récent : la décision thérapeutique, auparavant patient- (souhait, comorbidités) et maladie-dépendante (masse tumorale, évolutivité, symptômes), est devenue biologie-dépendante avec l’avènement du statut tumoral KRAS. Mais l’algorithme décisionnel actuel (figure 3) est encore insatisfaisant : 1) chez les patients avec CCRM KRAS sauvage, on manque de données comparatives directes bevacizumab versus anti-EGFR ; 2) de nouveaux biomar- 10 queurs prédictifs de (non)-réponse aux anti-EGFR, en sus du statut tumoral KRAS, doivent être identifiés et validés, puisque moins de la moitié des patients avec CCRM KRAS sauvage tirent bénéfice de l’administration d’un anti-EGFR [6] ; 3) l’intérêt d’évaluer la réponse tumorale par l’imagerie conventionnelle (réponse « vasculaire » au bevacizumab [16]) ou fonctionnelle (réponse « métabolique » précoce en tomographie par émission de positons [34]) pour réorienter le traitement le cas échéant doit être confirmé, notamment pour les patients chez lesquels l’obtention d’une RO maximale est requise (métastases potentiellement résécables) ; 4) dans le même ordre d’idée, l’identification de biomarqueurs prédictifs de l’efficacité du bevacizumab (cellules tumorales [3] ou endothéliales [4] circulantes, protéines de l’angiogenèse, etc.) est urgemment attendue ; 5) les biomarqueurs candidats à la prédic- HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 Traitement agressif nécessaire, possible et accepté par le patient ? Oui Non • Refus du patient • Patient fragile • Patient inopérable • Résécabilité exclue • Maladie peu évolutive Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. Résécabilité ? Facile (classe I) Possible Difficile (classe II) Exclue (mais maladie évolutive) Si réponse Statut KRAS (BRAF ?,...) ?1 Oxaliplatine déconseillée ?2 FOLFOX4 péri-opératoire 6 mois Schémas 2 + 1 Schémas 2 + 1 Schémas 3 + 0 CIAH (MH exclusives) Schémas 2 + 1 OPTIMOX Schémas 1 + 13 Figure 3. Traitement de première ligne du CCRM : algorithme (d’après [1]). MH : métastases hépatiques. Schémas 1+1 : fluoropyrimidine (LV5FU2s ou capécitabine) + bevacizumab. 2+1 : bithérapie cytotoxique + bevacizumab ou antiEGFR. 3+0 : trithérapie cytotoxique (FOLFIRINOX, FOLFOXIRI). CIAH : chimiothérapie intra-artérielle hépatique. OPTIMOX : bithérapie avec oxaliplatine ≥ 3 mois puis LV5FU2s en maintenance (voire pause chez patients sélectionnés). 1 Bevacizumab quel que soit le statut KRAS ; anti-EGFR contre-indiqués si statut KRAS muté (35 %), indisponible (5 %) ou inconnu. 2 Chimiothérapie adjuvante antérieure avec oxaliplatine (notamment si récente) ; MH massives et/ou rapidement évolutives. 3 Puis intensification (par oxaliplatine ou irinotécan) – si faisable – à la progression tumorale. tion du (non)-bénéfice d’une bithérapie cytotoxique d’emblée, notamment avec oxaliplatine (polymorphismes du gène de la thymidylate synthase [5] ?), comparée à une stratégie séquentielle (fluoropyrimidine +/- bevacizumab, puis intensification à progression) [22-25], doivent être validés ; 6) l’intérêt des traitements maximaux (quadrithérapies [28-30], chimiothérapie IAH [31, 32] +/- agent ciblé) chez les patients avec métastases potentiellement résécables doit être étayé ; 7) le concept de traitement de maintenance, notamment avec oxaliplatine [19-21], doit être validé en y intégrant l’utilisation raisonnée des agents ciblés ; 8) enfin, la comparaison prospective de stratégies thérapeutiques multi-lignes est indispensable. Un travail considérable reste donc à accomplir pour mieux utiliser les ressources existantes afin de guérir plus de patients et de prolonger la vie des autres avec des traitements moins lourds en termes de contraintes, d’effets indésirables et de coût. Un travail encore plus considérable consistera à développer de nouvelles pistes thérapeutiques, la plus urgente concernant les patients avec CCRM KRAS muté. On le voit bien : il ne sera pas possible de répondre à toutes les questions, avec tous les traitements actuels et à venir, chez tous les sous-groupes de patients, sans repenser la façon dont nous développons actuellement les agents thérapeutiques et les biomarqueurs candidats, et dont nous concevons nos essais cliniques. Par exemple, au développement stérile de me too drugs ou à la validation statistiquement imparable mais cliniquement discutable de « progrès » thérapeutiques ne permettant qu’une amélioration de survie marginale (HR supérieurs à 0,80), il faudra s’atteler au développement biologiquement raisonné de pistes thérapeutiques totalement nouvelles, potentiellement pourvoyeuses de progrès thérapeutiques forts (HR inférieurs à 0,60). Tout, n donc, ou presque reste à faire. HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive vol. 17 no spécial, mars 2010 11 Références Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 02/06/2017. 1. Bouché O, Conroy T, Michel P, Penna C, Tournigand C. Cancer du côlon ou du rectum métastatatique. Thésaurus National de Cancérologie Digestive. http://www.snfge.asso.fr/01-Bibliotheque/0G-Thesaurus-cancerologie. Accédé le 5 février 2010. 2. Köhne CH, Cunningham D, Di CF, Glimelius B, Blijham GG, Aranda E, et al. 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