LA REPARTITION PRIMAIRE DES REVENUS (8)
expliquer que les entrepreneurs, ne pouvant plus jouer sur les prix (les salaires), sont forcés de jouer sur les
quantités (l’emploi), pour retrouver l’équilibre.
2. Flexibilité ou rigidité du salaire à la baisse
Les approches néoclassique et keynésienne divergent sur le fonctionnement du marché du travail :
- Dans le cadre néoclassique, le salaire est flexible à la baisse. Il est étroitement dépendant de la productivité
mais aussi du niveau de chômage. Ainsi, si l’offre est supérieure à la demande, la concurrence entre les
salariés provoque une baisse des salaires jusqu’au retour du plein emploi.
- Dans le cadre keynésien, le salaire est rigide à la baisse. Ce phénomène est dû aux caractéristiques
institutionnelles et sociologiques du marché du travail (rôle des syndicats, négociations salariales, SMIC…).
Par conséquent, le marché peut demeurer en équilibre de sous emploi.
3. Les nouvelles approches de la fixation du salaire
Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses théories sont apparues pour expliquer les imperfections sur le
marché du travail ainsi que les divergences entre le salaire réel perçu par les salariés et le salaire d’équilibre.
- Le salaire d’efficience par de l’hypothèse que la productivité du travail est une fonction croissante du salaire.
Il devient rationnel, pour entrepreneur, de rémunérer un salarié au delà de sa productivité. La pratique de
salaires élevés à l’embauche permet d’attirer les meilleurs candidats, et le maintien des salaires en période de
récession évite la démotivation et le départ des meilleurs.
- La segmentation du marché du travail admet l’existence de deux types de marché sur lesquels les conditions
d’emploi et de rémunération sont très différentes.
Sur le marché « externe », le salaire et les conditions d’emploi sont fixés selon la théorie classique du salaire
d’équilibre. La main d’œuvre la moins qualifié est soumise aux aléas de la conjoncture économique (baisse
des salaires, précarité, licenciements…).
Sur le marché « interne », les salariés en nombre limité sont beaucoup plus à l’abri des fluctuations
conjoncturelles. Qualifiés, intégrés de longue date à leur entreprise, ces salariés bénéficient des meilleures
conditions d'emploi, et leurs salaires évoluent indépendamment de la situation économique. Par là, leur
entreprise cherche à les fidéliser.
- Les contrats implicites présupposent que les salariés et l’entreprise fixent tacitement une clause de stabilité
dans le temps du salaire. Au lieu d’évoluer, à la hausse ou à la baisse, au gré de la productivité, le salaire
demeure relativement rigide. Le salarié achète ainsi sa sécurité. En acceptant d’être rémunéré moins que sa
productivité, il se protège contre les risques d’une éventuelle récession (baisse de salaire, chômage…).
4. La formation des revenus en pratique
Dans la pratique, le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profit dépend des négociations salariales entre
syndicats et patronat et débouche sur l’élaboration de conventions collectives. Cependant, la tendance récente
privilégie l’individualisation salariale, c’est à dire la prise en compte des qualités personnelles du salarié dans la
fixation et l’évolution du salaire. En outre, depuis le milieu des années quatre vingt, une politique de
désindéxation des salaires sur les prix a été mise en place. Cette rigueur salariale constitue un des éléments d’une
politique plus générale de désinflation, de restauration de la compétitivité des entreprises.
L’État intervient à différent niveaux sur la fixation des revenus primaires. En tant qu’employeur, il détermine les
salaires des fonctionnaires. Il fixe le montant du SMIC. il conditionne l’évolution de revenus non salariaux à
travers sa politique agricole, fiscale, redistributive.
B. La formation du profit
Le terme de profit est ambigu. Il en existe plusieurs interprétations économiques.
1. Les interprétations économiques du profit
En général, le profit est considéré comme la « rémunération directe de l’entrepreneur ».
Dans le cadre du système capitaliste, le profit peut provenir d’une bonne adaptation à l’environnement
économique (profit gagné), ou résulter d’une moindre pression concurrentielle (profit reçu).