On a alors
uv =ζ xζ−1−y
0ζ−1.
Par cons´equent, si l’on d´efinit une repr´esentation ρ∈Hom(π, SL2(C)) par ρ(X) = uet ρ(Y) = v,
ce qui est possible par la propri´et´e universelle d’un groupe libre, alors on a φ(ρ) = (x, y, z).
Notons Hom(π, SL2(C))/SL2(C) l’ensemble des classes d’´equivalence par l’action de
SL2(C), et ˜
φ: Hom(π, SL2(C))/SL2(C)−→ C3
l’application induite de φpar passage au quotient. Le but de ce qui suit est de d´emontrer que
˜
φr´ealise un hom´eomorphisme d’un ouvert dense de Hom(π, SL2(C))/SL2(C) sur un ouvert
dense de C3.
Proposition. Pour tout ´el´ement Wde π, il existe un polynˆome PW∈Z[x, y, z]tel que pour
tout ρ∈Hom(π, SL2(C)) on a
tr ρ(W) = PW(tr ρ(X),tr ρ(Y),tr ρ(XY )).
D´emonstration. Soient A, B ∈SL2(C). On note I2la matrice identit´e de taille 2.
D’apr`es le th´eor`eme de Cayley-Hamilton, on a A2−(tr A)A+(det A)I2=A2−(tr A)A+I2= 0,
donc A−1= (tr A)I2−A, et en prenant la trace, on obtient
tr(A−1) = tr A. (1)
On a B+B−1= (tr B)I2, donc AB +AB−1= (tr B)A, et en prenant la trace, on obtient
tr(AB) + tr(AB−1) = (tr B)(tr A).(2)
Soit Wun ´el´ement de π. On peut ´ecrire Wsous la forme
W=Zk1
1Zk2
2. . . Zkn
n,
avec n∈N,k1,...,kn∈Z r {0}et Z1,...,Zn∈ {X, Y }v´erifiant Zi+1 6=Zi,∀i∈ {1, . . . , n −1}.
On dit que Wposs`ede nsyllabes.
Montrons le r´esultat de la proposition par r´ecurrence sur le nombre nde syllabes de W.
1. Si n= 0, alors West l’´el´ement neutre du groupe π, et pour tout ρ∈Hom(π, SL2(C)), on a
tr ρ(W) = tr(I2) = 2.
2. Si n= 1, la relation (2) permet d’´ecrire, pour tout mot Wde π, tout morphisme ρ∈
Hom(π, SL2(C)) et tout entier p≥2,
tr ρ(Wp) = tr(ρ(W)p) = tr(ρ(W)p−1)tr(ρ(W)) −tr(ρ(W)p−2).
On en d´eduit par r´ecurrence sur pque tr ρ(Wp) = Pp(tr ρ(W)), o`u Ppest un polynˆome.
La relation (1) permet d’affirmer que tout mot Wde π, tout morphisme ρ∈Hom(π, SL2(C))
et tout entier relatif p, on a
tr ρ(Wp) = P|p|(tr ρ(W)).
Il en r´esulte que tr ρ(Zk1
1) est un polynˆome en tr ρ(Z1).
3. Si n= 2, alors Ws’´ecrit W=Zk1
1Zk2
2. Proc´edons par r´ecurrence sur la somme |k1|+|k2|.
– Si |k1|+|k2| ≤ 1, on est dans l’un des cas pr´ec´edents.
Sur l’action du groupe modulaire sur la cubique de Markoff 3