Corrélations dynamiques : Les implications pour la construction de portefeuille Conseils et recherche sur les placements Vanguard Sommaire. Il est fréquent d’entendre parler de l’importance de la diversification des portefeuilles en temps d’incertitude ou de volatilité des marchés. En effet, un portefeuille qui est à la fois largement diversifié et équilibré est moins susceptible de produire de mauvais rendements qu’un portefeuille centré entièrement sur lestitres boursiers, si ces actions devaient se retrouver sur un marché baissier ou être soumises à une volatilité anormalement élevée. Peut-être est-ce là une des principales raisons pour lesquelles les marchés ont, depuis la crise financière mondiale, donné lieu à une si grande déception et ont donné l’impression que la diversification ne fonctionnait plus. Depuis 2008, les catégories d’actif les plus risquées ont apparemment suivi dans la foulée, affichant des corrélations avec les actions américaines au cours des trois dernières années qui allaient de 0,06 (matières premières) à 0,93 (marchés internationaux développés). Seuls les bons du Trésor se sont révélés avoir un réel effet de diversification, en affichant une corrélation de -0,3 avec les actions américaines. La corrélation est une mesure de la tendance des rendements d’un titre à évoluer parallèlement avec ceux d’un autre titre. En d’autres termes, les rendements de deux actifs qui sont « non corrélés » ne devraient montrer, au fil du temps, aucune relation systématique ou linéaire entre eux. La combinaison de deux actifs non corrélés devrait assurer que les mouvements du premier actif puissent être au moins partiellement atténués par les mouvements du deuxième actif, réduisant du même coup la volatilité moyenne du portefeuille. Bien que la prise en considération et l’estimation de la corrélation soient essentielles au processus de construction d’un portefeuille, le plus grand soin doit être exercé dans l’utilisation de la corrélation comme base même du portefeuille. La corrélation Auteurs Christopher B. Philips, analyste financier agréé David J. Walker, analyste financier agréé Francis M. Kinniry Jr., analyste financier agréé est une mesure statistique, sujette à des erreurs d’estimation, et les corrélations entre les actifs peuvent varier dans le temps et être aussi affectées par d’autres circonstances différentes. Comme l’a montré l’évolution récente des marchés, de nombreux actifs risqués peuvent et vont se comporter de la même façon durant les périodes caractérisées par l’aversion au risque et un mouvement des capitaux vers des titres de grande qualité. Bien que la plupart des investisseurs aient des objectifs d’investissement à long terme, ils demeurent particulièrement rétifs à des pertes importantes, même lorsque celles-ci sont des phénomènes de court terme. Par conséquent, la deuxième partie de notre analyse examine de près ce qui se passe au niveau des corrélations et, finalement, de la diversification, durant les périodes de tensions sévères sur les marchés. Pendant ces périodes, les avantages de la diversification peuvent sembler disparaître pour certains actifs qui ont une faible corrélation à long terme, tandis que les avantages de la diversification d’autres actifs peuvent être mis en évidence. Alors, comment les investisseurs peuvent-ils mettre à profit cette information? Comment un investisseur peut-il faire en sorte qu’un portefeuille soit bien diversifié? Dans cet article, nous faisons la part des choses entre ce que la corrélation veut et ne veut pas dire en termes de diversification, nous discutons des implications qu’ont les corrélations dynamiques, nous décrivons le risque qu’il y a de s’appuyer sur des corrélations historiques au cours d’un mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité et nous présentons les avantages de mettre l’accent sur les instruments à revenu fixe comme source stable de rendement de la diversification par l’atténuation des risques à court terme des marchés boursiers1. Remarques concernant les risques : Tous les placements comportent des risques. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. La diversification ne garantit pas un profit et n’est pas une protection contre les pertes dans un marché à la baisse. Les placements obligataires sont assujettis au risque de taux d’intérêt, de crédit et d’inflation. Les investissements à l’étranger sont soumis à des risques accrus liés notamment à la fluctuation des taux de change et aux incertitudes politiques. Les actions de sociétés des marchés émergents sont généralement plus risquées que celles de sociétés des pays développés. Les cours des titres de sociétés à moyenne et à petite capitalisation varient souvent plus fortement que ceux des sociétés à grande capitalisation. Les investisseurs doivent acheter ou vendre des parts de FNB sur le marché secondaire avec l’assistance d’un courtier en valeurs mobilières. Ce faisant, l’investisseur devra payer des commissions de courtage et peut avoir à payer plus que la valeur d’actif net lors de l’achat et peut recevoir moins que la valeur d’actif net lors de la vente. 1 Pendant les périodes de grande tension des marchés boursiers, les titres de trésorerie ont toujours été le meilleur facteur de diversification par rapport aux actifs risqués comme les actions. Cependant, les titres de trésorerie sont plus généralement associés à des besoins à court terme plutôt qu’à des placements dont le but est d’augmenter la valeur réelle d’un portefeuille de placements à long terme. Pour cette raison, nous avons choisi de ne pas nous attarder aux titres de trésorerie dans le présent document. 2 Les bases : Que nous dit une corrélation? CLa corrélation est une mesure statistique utilisée pour représenter la vigueur et la direction d’une relation linéaire entre deux variables aléatoires. En finance, ces variables peuvent être n’importe quoi, d’un titre unique à une catégorie d’actif toute entière. Une corrélation croissante (décroissante) indique une proportionnalité de plus en plus directe (inverse) entre les deux variables, jusqu’à 1 (-1), ce qui correspond à une proportionnalité parfaitement directe (inverse). En d’autres termes, deux titres ayant une corrélation parfaite devraient s’apprécier ou se dévaluer en proportion fixe sur une période de temps donnée. Bien sûr, étant donné que des placements distincts seront, par définition, influencés différemment par les mêmes facteurs, les corrélations parfaitement positives sont extrêmement rares. Par exemple, pour la période allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2001, les rendements d’ExxonMobil et de Chevron, deux entreprises de services pétroliers très similaires, montraient une corrélation de 0,85 sur une base quotidienne et de 0,74 sur une base mensuelle (données fournies par Thomson Datastream). Bien que les titres des deux sociétés aient varié dans le même sens pendant 2 541 jours, ils ont varié dans des directions opposées pendant 589 jours. Même dans le cas de la fusion par échange d’actions annoncée de deux sociétés (lors de laquelle les actions d’une entité seront converties en actions de l’autre dans une proportion préétablie et à une date future donnée), les corrélations peuvent être inférieures à 1,0. Et tandis que la corrélation donne des informations sur les tendances quant au sens dans lequel les valeurs de deux placements varieront, la donnée statistique en elle-même donne très peu d’informations sur le niveau absolu de changement que subira la valeur des actifs. Par exemple, au cours de la même période, ExxonMobil a affiché un rendement cumulatif de 110 %, tandis que Chevron a brillé par un rendement cumulatif plus impressionnant de 146 %. Par conséquent, bien que ces titres montraient une forte corrélation, le fait d’investir dans l’un n’était pas « aussi bon » que d’investir dans l’autre. C’est donc dire que les investisseurs doivent également être conscients des choses que la corrélation ne leur dit pas. Corrélation et variance de portefeuille Les différences dans les corrélations peuvent en fait apporter des avantages de diversification plus modestes que de nombreux investisseurs ne le croient. En effet, dans le cas d’une combinaison d’actions et d’obligations, le principal facteur qui contribue à la baisse de la volatilité du portefeuille provient de la plus faible volatilité globale des obligations, et non du fait que les actions et les obligations présentent une faible corrélation entre elles. D’après la définition mathématique de la variance d’un portefeuille, la relation suivante doit exister pour tous les portefeuilles de deux actifs : Variance du portefeuille = Variance1 Pondération1 carrée + Variance2 Pondération2 carrée + Effet de corrélation où « l’effet de corrélation » est une fonction des coefficients de la pondération des actifs du portefeuille et de leur corrélation entre eux. Une implication directe de cette équation est que la corrélation est davantage pertinente pour justifier la diversification, et plus efficace dans la réduction de la volatilité du portefeuille, lorsque les volatilités des divers actifs sont davantage semblables. 3 Le rôle de la corrélation dans la construction du portefeuille La corrélation est l’un des principaux éléments de base à prendre en compte dans la construction du portefeuille, en même temps que les rendements attendus et la volatilité prévue. Comme la corrélation résume la relation historique entre deux actifs, les investisseurs se basent souvent sur la corrélation pour établir leurs attentes quant à la façon dont le portefeuille se comportera dans l’avenir. Plus précisément, en combinant des actifs ayant une corrélation imparfaite, la volatilité attendue d’un portefeuille peut être réduite, souvent sans impact significatif sur les rendements.2 Comme l’illustre la figure 1, pour la période couverte entre le 1er janvier 1926 et le 31 décembre, le fait d’ajouter une répartition d’obligations à 10 %3 à un portefeuille d’actions américaines4 aurait fait passer la volatilité de 22,9 6 % à 20,81 %, en ne faisant passer les rendements annualisés que de 10,17 % à 9,95 %. Il est clair que la faible corrélation moyenne entre le marché boursier américain et le marché obligataire américain (historiquement de 0,25), combinée à la volatilité globale significativement plus faible des obligations américaines, a produit un avantage de diversification significatif. Cela est particulièrement vrai dans le cas de portefeuilles à forte proportion d’actions, où la réduction de la volatilité du portefeuille a été bien supérieure en proportion par rapport à la réduction des rendements moyens. Et aussi longtemps que la corrélation observée reste constante au fil du temps, cette relation aura tendance à demeurer valide. Toutefois, des défis à la construction du portefeuille se posent lorsque les corrélations entre les actifs cessent d’être constantes et varient parfois même de manière importante. Corrélations dynamiques La volatilité est habituellement associée à des bénéfices, mais des corrélations mesurées peuvent également être volatiles, souvent au détriment des portefeuilles pourtant jugés suffisamment diversifiés. Et plus la fenêtre d’observation est courte, plus grande sera la probabilité que la corrélation réalisée s’éloigne de la moyenne à long terme. La figure 2 présente les corrélations sur 5 ans entre les rende­ments mensuels totaux des marchés boursiers et obligataires américains sur des intervalles de 5 ans depuis 1926 (17 périodes distinctes, sans chevauchement). Bien que la corrélation moyenne à long terme entre ces deux catégories d’actif ait été de 0,25, la figure montre que les corrélations sur de plus courtes périodes s’écartent considérablement de cette moyenne, avec des valeurs allant de 0,72 pour la période de 5 ans terminée en 1975 à -0,54 pour la période de 5 ans terminée en 20055. La volatilité des corrélations réalisées peut avoir de graves conséquences pour les investisseurs, étant donné que la diversification et l’efficacité du portefeuille qui seront réalisées peuvent différer de ce qui était attendu. Par exemple, au cours de la période de 20 ans terminée le 31 décembre 1985, la corrélation entre les actions et les obligations américaines était de 0,57. Cela signifiait que la réduction a posteriori réalisée de la volatilité du portefeuille qui résulterait de l’ajout d’obligations à un portefeuille d’actions a été moindre - en ajoutant une allocation de 10 % d’obligations à un portefeuille composé d’actions à 100 % réduisait la volatilité de 6,8 % (par rapport à une moyenne à long terme de 9,3 %). En revanche, de 1986 jusqu’à décembre 2011, la corrélation réalisée entre les actions et les obligations américaines était de -0,10, ce qui s’est traduit par une réduction de la volatilité de 10,2 % pour l’ajout d’une allocation obligataire de 10 % à un portefeuille d’actions à 100 %. 2 La corrélation a été largement utilisée pour construire des portefeuilles de placements depuis que Harry M. Markowitz a développé la théorie de l’analyse basée sur la moyenne et la variance dans les années 1950. La prémisse de base de l’analyse basée sur la moyenne et la variance est que les investisseurs sont confrontés à un compromis qu’ils doivent faire entre le risque encouru et le rendement attendu. Dans une analyse basée sur la moyenne et la variance, les actifs risqués peuvent être combinés dans un portefeuille dans le but de minimiser le risque total du portefeuille pour tout niveau souhaité de rendement attendu. Markowitz a découvert que l’écart-type d’un portefeuille est une fonction non seulement des écarts-types de tous les actifs individuels dans le portefeuille, mais aussi de la covariance entre les taux de rendement de tous les actifs du portefeuille. Des combinaisons moyenne-variance optimales se trouvent le long de la frontière d’efficience, un ensemble de portefeuilles qui produit le maximum de rendement attendu pour un niveau donné de risque et présente le minimum de risque pour un niveau donné de rendement. Selon cette théorie, n’importe quelle combinaison risque-rendement qui ne se trouve pas le long de la frontière d’efficience serait sous-optimale. Tous les investisseurs rationnels cherchent donc à se positionner à un certain point le long de la frontière d’efficience qui corresponde à leurs attentes de rendement et à leur tolérance au risque. 3 Tout au long de cette analyse, les références à des « obligations », à des « obligations américaines » ou à des « obligations de bonne qualité » sont synonymes du marché obligataire américain au sens large. Nous représentons le marché obligataire américain à partir de la combinaison des références historiques suivantes: L’indice S&P High Grade Corporate Bond de 1926 à 1968; l’indice Citigroup High Grade de 1969 à 1972; l’indice Barclays Capital U.S. Long Credit Aa Bond de 1973 à 1975; l’indice Barclays Capital U.S. Aggregate Bond par la suite. 4 Tout au long de cette analyse, les références à « actions » ou « actions américaines » sont synonymes du marché boursier américain au sens large. Nous représentons le marché boursier américain à partir de la combinaison des références historiques suivantes: L’indice S&P 500 de 1926 à 1970; l’indice Dow Jones U.S. Total Stock Market de 1971 au 22 avril 2005; l’indice MSCI U.S. Broad Market par la suite. 5 La corrélation entre les rendements mensuels des actions et des obligations américaines du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2011 était -0,91. 4 Figure 1. Volatilité et rendements moyens historiques de divers portefeuilles d'actions et d'obligations Rendement annuel/volatilité (%) 25% 20 15 10 5 0 Actions Obligations 100% 0% 90% 10% 80% 20% 70% 30% 60% 40% 50% 50% 40% 60% 30% 70% 20% 80% 10% 90% 0% 100% l’allocation du portefeuille Écart-type annualisé Rendement annuel moyen Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Standard & Poor's, de Dow Jones, de MSCI, de Citigroup et de Barclays Capital. Les données couvrent la période allant du 1er janvier 1926 au 31 décembre 2011. Figure 2. Corrélations sur 5 années sans chevauchement entre les actions américaines et les obligations américaines 1,0 0,8 Corrélation moyenne 0,6 Corrélation 0,4 0,2 0 –0,2 –0,4 –0,6 –0,8 1930 1935 1940 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 5 années se terminant le... Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Standard & Poor's, de Dow Jones, de MSCI, de Citigroup et de Barclays Capital. Les données couvrent la période allant du 1er janvier 1926 au 31 décembre 2010. 5 Pourquoi la corrélation mesurée diffère-t-elle de sa moyenne à long terme? Le fait que la corrélation observée varie, même sur des périodes de temps relativement longues, ne signifie pas nécessairement que « les corrélations soient en évolution », même si cela peut être le cas. Il représente simplement l’effet de changements aléatoires dans les variables de rendement elles-mêmes, ce qui produit généralement des résultats a posteriori qui diffèrent de la « vraie » donnée statistique sous-jacente ou de la « vraie » moyenne à long terme, en particulier sur de plus courtes périodes. Des études antérieures suggèrent que les effets aléatoires peuvent affecter non seulement les mesures de corrélation réalisées à travers le temps, mais aussi que les corrélations sous-jacentes entre les rendements des actifs changent avec le temps et suite à des circonstances particulières liées de façon significative à des événements tels que des chocs de volatilité. Ilmanen (2003) conclut que les facteurs qui font augmenter la corrélation entre les actions et les obligations américaines incluent une forte inflation et des changements importants dans la croissance du PIB. Ilmanen constate également que la corrélation entre les actions et les obligations a tendance à être plus faible lorsque les actions sont faibles et volatiles, comme lors d’épisodes de mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité. D’autres études offrent des preuves similaires. Gulko (2002) constate que les corrélations actions-obligations sont directement proportionnelles lors de conditions normales de marché, mais s’inversent pendant les plongeons boursiers. Connolly, Stivers et Sun (2005) montrent que la corrélation actionsobligations est plus faible lorsque la volatilité implicite des options sur les indices boursiers est plus élevée. Bien que la volatilité du marché ressorte comme un facteur clé qui a tendance à faire baisser les corrélations entre les actions et les obligations, la volatilité est également un facteur important qui tend à faire augmenter les corrélations quand on considère les sous-composantes d’une même catégorie d’actif. Par exemple, de nombreuses études ont montré que les corrélations entre les actions américaines et internationales augmentent fortement pendant les épisodes où les marchés sont volatils.6 Longin et Solnik (2001) constatent que la corrélation n’est pas liée à la volatilité du marché en soi, mais à la tendance du marché. La corrélation augmente avec des marchés baissiers, mais pas avec des marchés haussiers.7 Implications pour la construction des portefeuilles Le fait que les obligations aient une volatilité relativement faible en plus de faibles corrélations moyennes avec les actions fait en sorte que les investisseurs utilise traditionnellement les obligations pour diversifier leurs portefeuilles d’actions. Toutefois, des produits de placement tels que les fonds négociés en bourse (FNB) ont émergé ces dernières années, offrant un accès simplifié et peu coûteux à un plus grand nombre de catégories d’actif de primes de risque et de souscatégories d’actif au-delà des obligations américaines. Par conséquent, il n’est pas surprenant que l’attention se soit portée vers les propriétés de diversification potentielle qu’offrent des placements tels que les matières premières, l’immobilier, les obligations des marchés émergents et les actions de sociétés à microcapitalisation, pour n’en nommer que quelques-uns. La recherche universitaire et l’expérience passée suggèrent que beaucoup de ces actifs à haut risque, mais potentiellement diversifiants, peuvent offrir des rendements plus élevés que ceux que permettent un portefeuille obligataire typique, même si elles ont montré des corrélations relativement faibles avec les actions et les obligations américaines. La figure 3 montre les corrélations moyennes mensuelles entre certains de ces segments de marché et les actions et les obligations américaines.8 En ajoutant des actifs comme ceux de la figure 3 à un portefeuille (et par extension, en réduisant les allocations existantes d’actions ou d’obligations), l’investisseur espère faire baisser la volatilité totale du portefeuille, d’en accroître les rendements totaux ou de générer une certaine combinaison de rendements plus élevés et de plus faible volatilité. Cette stratégie s’est avérée efficace pendant la période de marché baissier de 2000 à 2002 (actions américaines rapportant -42 %), au cours de laquelle les sociétés de placement immobilier (+44 %), les matières premières (+37 %), les obligations internationales (+19 %) et les obligations à haut rendement (+5 %) ont généré des rendements positifs, offrant un potentiel de diversification considérable.9 Cependant, alors que de nombreux 6 Pour une analyse de la corrélation entre les actions américaines et internationales, voir Philips (2012). 7 D’autres facteurs peuvent également contribuer à modifier les corrélations. Par exemple, l’interdépendance mondiale croissante entre les pays peut entraîner au fil du temps une augmentation des corrélations entre les actions américaines et internationales. Solnik (2002) a fait valoir que les corrélations croissantes sont une progression naturelle des marchés qui deviennent matures, se développent et deviennent plus intégrés. 8 Nous avons également étudié la corrélation entre les fonds de couverture et les actions et les obligations américaines. Toutefois l’indice Lipper/Tremont Hedge Fund a commencé en 1994. En conséquence, nous avons exclu les résultats de l’analyse. Cela dit, depuis 1994, les fonds de couverture et les actions américaines ont maintenu une corrélation de 0,61, semblable à celle qui existe entre les actions américaines et les sociétés de placement immobilier. 9 Couvre la période allant d’avril 2000 à février 2003. 6 Figure 3. Corrélations mensuelles entre les segments du marché sélectionnés et des catégories d'actif traditionnels : 1988–2011 1,0 0,8 Corrélation 0,6 0,4 0,2 0 –0,2 Actions internationales Actions de marchés émergents Sociétés de placement immobilier Corrélation avec les actions américaines Matières premières Obligations à rendement élevé Obligations internationales Corrélation avec les obligations américaines Les actions américaines sont représentées par l'indice Dow Jones U.S. Total Stock Market, de 1988 au 22 avril 2005, et l'indice MSCI US Broad Market par la suite; les obligations américaines sont représentées par l'indice Barclays Capital U.S. Aggregate Bond; les actions internationales sont représentées par l'indice MSCI EAFE; les actions des marchés émergents sont représentées par l'indice MSCI Emerging Markets; les sociétés de placement immobilier sont représentées par l'indice FTSE NAREIT; les titres de matières premières sont représentés par l'indice S&P GSCI Total Return, de 1988 à 1990, et l'indice Dow Jones UBS Commodities par la suite; les obligations à rendement élevé sont représentées par l'indice Barclays Capital High Yield Bond; et les obligations internationales sont représentées par l'indice Citigroup World Global ex U.S. Bond, de 1988 à 1989, et l'indice Barclays Capital Global Aggregate ex U.S. Bond par la suite. Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. actifs sont imparfaitement corrélés dans le temps, les corrélations historiques à long terme ne sont pas toujours valides pendant de courtes périodes de tension élevée sur les marchés. La raison en est que lors de périodes de mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité, l’augmentation systématique des risques tend à submerger les actifs spécifiques de risque, et les actifs risqués ont tendance à montrer une soudaine corrélation plus positive, souvent en contradiction avec la façon dont ils se comportent en temps « normal ». Cela met aussi au jour une importante distinction entre la diversification des risques, telle que celle obtenue par les bons du Trésor américains, et la diversification des rendements, comme celle obtenue par le recours aux sociétés de placement immobilier ou aux titres boursiers des marchés émergents. Comme nous le verrons, en temps normal, les différences entre les deux peuvent être mineures, mais lors d’événements caractérisés par un mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité, les différences et les conséquences peuvent être plus importantes. De 1988 à 2007 (1988 représentant le début de la série de données sur les marchés émergents), un portefeuille composé de 50 % d’actions américaines et de 50 % d’obligations américaines aurait produit un rendement annuel moyen de 9,9 % avec un écart type de 7,4 %. D’autre part, un portefeuille composé de façon équipondérée avec les six catégories d’actifs figurant à la figure 3, en plus d’actions et d’obligations américaines (12,5 % allouées à chacune) aurait en moyenne un rendement annuel de 10,9 % avec un écart type de 7,6 % .10 Avec le recul, il est clair qu’il aurait été logique d’investir dans le portefeuille plus diversifié à ce moment particulier.11 Mais les « antécédents à long terme » pour de nombreux types d’actifs ne s’étendent pas sur une période aussi longue que celle des actions américaines, des obligations et des titres de trésorerie, pour lesquels 10 Une autre stratégie possible consiste à maintenir l’allocation en actions et à diversifier l’allocation obligataire de ces actifs. Au cours de cette période, un tel portefeuille aurait eu en moyenne un rendement annuel de 11,4 % mais avec une volatilité plus élevée (9,6 %) que celle du portefeuille initial. 11 Pour une analyse plus large et plus détaillée des implications de la combinaison des actifs non traditionnels dans un portefeuille, voir Kinniry et Philips, 2007. 7 Figure 4. Corrélations d'octobre 2007 à février 2009 entre certains segments de marché choisis et des catégories d'actif traditionnels : 1,0 Corrélation 0,8 0,6 0,4 0,2 0 Actions internationales Actions de marchés émergents Sociétés de placement immobilier Corrélation avec les actions américaines Matières premières Obligations à rendement élevé Obligations internationales Corrélation avec les obligations américaines Remarque : Un pic semblable dans les corrélations a été observé en 1998, une période caractérisée par la crise économique asiatique, le défaut de paiement sur la dette russe et l'effondrement du fonds Long Term Capital Management. Voir la figure 3 pour des descriptions des indices de référence. Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. il est possible de revenir de façon fiable jusqu’au moins 1926, une période couvrant de nombreuses situations économiques et régimes de marché. Pour la plupart des catégories et des sous-catégories d’actif couramment utilisés pour diversifier les risques du marché boursier, il est possible de ne revenir que de 20 ou 30 ans en arrière, une période caractérisée par la désinflation, les longs intervalles de volatilité relativement faible et un environnement économique relativement stable. Comme cela est désormais connu, , la décrue mondiale du marché boursier qui a débuté en octobre 2007 et qui a duré jusqu’au début de mars 2009 a été unique à plusieurs égards. La crise financière mondiale a été principalement caractérisée par un mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité. Et dans un tel mouvement, les actifs risqués ont tendance à se comporter davantage de façon similaire que différente. La figure 4 montre les corrélations observées pour les mêmes actifs d’octobre 2007 à février 2009. En comparant les corrélations à long terme de la figure 3 aux corrélations présentées à la figure 4, nous pouvons voir l’impact d’un mouvement des capitaux vers les titres de grande qualité. Les corrélations des actions et des obligations américaines ont augmenté de manière significative, pratiquement sur toute la ligne. Par conséquent, les propriétés de diversification à long terme ont pratiquement disparu, au moins temporairement.12 Bien sûr, la pleine mesure de l’impact ne se limite pas à une augmentation de la corrélation. En passant d’un portefeuille 50 % boursier et 50 % obligataire à un portefeuille équipondéré dans huit différentes catégories et sous-catégories d’actif, l’investisseur s’est retrouvé avec seulement 12,5 % du portefeuille placé dans des obligations américaines et 87,5 % du portefeuille en actifs plus risqués. Et bien que ces actifs risqués aient augmenté leurs rendements moyens sans augmentation significative de la volatilité moyenne du portefeuille (en particulier de 2000 à 2007), le risque s’est infiltré au cours de la crise financière mondiale. Ainsi, alors que le portefeuille de composition 50/50 a rapporté -26 % avec le mois le plus mauvais (octobre 2008) à -10,0 %, le portefeuille de huit actifs a enregistré -38,4 %, avec le mois le plus mauvais (octobre 2008) à -17,6 %. Et le résultat? Non seulement le portefeuille « diversifié » a offert depuis 2008 des rendements inférieurs au 12 Comme pour les corrélations moyennes, nous avons également évalué les fonds de couverture pendant la crise financière mondiale, pour trouver que les corrélations avec les actions ont augmenté. Plus particulièrement, la corrélation des fonds de couverture avec les actions est passée à 0,72. 8 Figure 5a. Statistiques de rendement et de volatilité pour un portefeuille de 50% d'actions et de 50% d'obligations Figure 5b. Statistiques de rendement et de volatilité pour un portefeuille de 8 titres 20% 20% 16 16 12 12 8 8 4 4 0 0 Obligations et actions 50/50 Diversifié à pondération égale Obligations et actions 50/50 Rendement moyen Volatilité Diversifié à pondération égale Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. portefeuille 50 % boursier et 50 % obligataire, mais il l’a fait avec une volatilité nettement plus élevée qui est 20 montrée à la figure 5. 16 En raison de ces risques de contagion, il est essentiel pour les investisseurs de comprendre la valeur potentielle d’une répartition d’obligations. Pendant la 12 crise financière mondiale, alors même que la valeur de tous les actifs risqués diminuait au même rythme, les 8 obligations américaines telles que mesurées par l’indice Barclays Capital U.S. Aggregate Bond ont rapporté 7,0 4 %.13 De même, en août 1998, un précédent événement de contagion, les obligations américaines ont enregistré 0 un rendement de 1,6 %, tandis que d’autres types d’actifs ont affiché des rendements négatifs: actions américaines : -15,6 %; obligations à haut rendement : -5,5 %; sociétés de placement immobilier: -9,4 %; marchés internationaux développés : -12,4 %; marchés internationaux émergents : -28,9 %; et les matières premières : -5,9 %. En dehors des obligations américaines, seules les obligations internationales (+2,5 %) ont enregistré des gains. Comme nous l’avons démontré à la figure 1, les propriétés de diversification à long terme des obligations sont significatives. Et comme il a été possible de s’ent rendre compte durant les périodes d’aversion au Figure 6. Statistiques de rendement et de volatilité pour un portefeuille de 8 titres: un maintien de 50% d'obligations 20% 16 12 8 4 0 1988–2007 Rendement moyen 2008–2011 Volatilité Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. risque et de mouvement des capitaux hors des actifs risqués, les obligations de haute qualité, en particulier les obligations du Trésor, se sont révélés être des destinations de choix. Ainsi, alors que les obligations 13Pendant la crise financière mondiale, l’indice Barclays Capital U.S. Treasury Bond a généré un rendement de 14,2 %. 9 Figure 7. La performance des actifs risqués en période de marchés boursiers américains déprimés Rendement mensuel médian : janvier 1988 - décembre 2011 Pourcentage des rendements mensuels qui sont négatifs : janvier 1988 - décembre 2011 4% 100% Rendement mensuel (%) 80 60 40 20 2 0 –2 –4 –6 –8 Fonds de couverture* Obligations du Trésor américain Obligations internationales Matières premières Actions de marchés émergents Actions internationales Sociétés de placement immobilier Obligations à rendement élevé Obligations américaines Tous les mois Actions américaines Obligations américaines Obligations à rendement élevé Sociétés de placement immobilier Actions internationales Actions de marchés émergents Matières premières Obligations internationales Obligations du Trésor américain Fonds de couverture* –10 0 Rendements des actions américaines du décile inférieur Tous les mois Rendements des actions américaines du décile inférieur *Les rendements des fonds de couverture sont basés sur l'indice Credit Suisse/Tremont Hedge Fund et couvrent la période allant de janvier 1994 à décembre 2011. Voir la figure 3 pour des descriptions des indices de référence. Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. ne peuvent fournir les mêmes rendements à long terme attendus que ceux d’actifs d’autres catégories et sous-catégories qui sont maintenant accessibles, les obligations ont été les titres les plus fiables que nous avons pu étudier pour atténuer les pertes pendant les périodes les plus difficiles.14 La figure 6 illustre le rôle que jouent les obligations dans un portefeuille. Le maintien de l’allocation initiale d’obligations américaines et la diversification par des allocations d’actions américaines à travers les six actifs alternatifs identifiés dans les figures 3, 4 et 5 a grandement réduit la volatilité moyenne du portefeuille jusqu’en 2008. Le coût en a été des rendements totaux légèrement inférieurs, de 1998 à 2007. Depuis la crise financière mondiale, cependant, en maintenant l’allocation obligataire, un investisseur aurait été en mesure de soutenir les niveaux de volatilité de son portefeuille et même d’en augmenter légèrement le rendement. Donc, pour les investisseurs qui ont maintenu leur exposition aux obligations, la diversification a fonctionné exactement comme on pouvait s’y attendre, même en tenant compte de corrélations accrues d’actifs risqués associés à des rendements très pauvres. Dans la figure 7, nous élargissons l’analyse pour englober les 10 % des pires mois de l’année en termes de rendement des actions américaines. Outre les corrélations, nous avons également porté notre attention sur la relation des rendements à partir de deux autres perspectives. Le graphique sur la gauche met l’accent sur le pourcentage de mois pendant lesquels les catégories d’actif à primes de risque ont connu des rendements négatifs en rapport avec les actions américaines, tandis que le graphique de droite montre les rendements médians au cours de ces mêmes périodes. Qu’on examine le pourcentage des mois négatifs ou les rendements médians, il est clair que pendant les pires mois pour les actions américaines, ces catégories d’actif ont tendance à avoir des rendements plus semblables que ce que de simples moyennes à long terme auraient pu indiquer. Il est intéressant de voir qu’alors que les actifs plus risqués ont eu tendance à se comporter davantage de façon similaire pendant les pires 14D’autres éléments d’actif ou instruments financiers qui peuvent être tout aussi efficaces, sinon plus efficaces, que les obligations pour couvrir le risque des titres boursiers seraient les bons du Trésor, les produits dérivés ou les FNB liés à l’indice VIX, aux fonds inverses et aux FNB, les options de vente et d’autres formes d’assurance de portefeuille. 10 Figure 8. La diversification se fait également sur la base de l'ampleur Jours où les actions américaines étaient en baisse de 4 % ou plus : octobre 2007 - décembre 2011 Rendement même jour d'autres actifs (%) 10% 5 0 –5 –10 –15 –20 –10% –9% –8% –7% –6% –5% –4% Rendement quotidien du marché boursier américain ● Actions internationales ● Sociétés de placement immobilier ● Actions de marchés émergents ● Matières premières Obligations à rendement élevé Obligations internationales Obligations du Trésor américain Voir la figure 3 pour des descriptions des indices de référence. Source : Les calculs ont été effectués par Vanguard à l'aide des données de Thomson Datastream. périodes pour les actions américaine, les obligations ont eu tendance à performer en fonction de leurs moyennes. La diversification n’est pas seulement le fait de la corrélation Lorsqu’ils pensent à la diversification de leur portefeuille, les investisseurs focalisent instinctivement sur la corrélation. Comme nous l’avons montré, le fait de combiner des actifs ayant une corrélation historiquement basse n’élimine pas le risque, parce que la faible corrélation historique n’élimine pas la possibilité de mouvements parallèles défavorables en période de crise. Toutefois, les analyses des avantages de la diversification négligent souvent le fait que, tandis que les actifs ont une corrélation historiquement basse peuvent se déplacer dans la même direction, ils ne vont rarement, voire jamais, se déplacer dans la même direction avec la même amplitude. La figure 8 présente les rendements des mêmes catégories et sous-catégories d’actif dont nous avons discuté précédemment dans le présent document d’octobre 2007 à décembre 2011, une période représentant la totalité du marché baissier récent ainsi que la remontée subséquente. Cette figure se concentre sur les jours où le marché boursier américain était en baisse de 4 % ou plus, des rendements particulièrement négatifs à tous points de vue. Il est clair que pour beaucoup de ces journées de rendements très négatifs pour les actions américaines, d’autres actifs risqués ont eu tendance à suivre dans la même direction (tout comme dans l’analyse de corrélation montrée à la figure 4). En fin de compte, la baisse simultanée d’un le grand nombre d’actifs risqués a incité de nombreuses personnes à proclamer « la mort de la diversification ». Alors que la plupart des actifs risqués ont perdu de la valeur dans ces journées de fortes baisses, il est important de souligner qu’il n’existe pas deux actifs risqués qui aient varié dans la même amplitude. Par exemple, le 1er décembre 2008, lorsque les actions américaines ont perdu -9,2 %, seules les sociétés de placement immobilier ont perdu davantage (-18,6 %). Les matières premières, les marchés développés, les marchés émergents et les obligations à haut rendement ont tous baissé, mais à un degré moindre. Dans cette perspective, ces catégories et sous-catégories d’actif 11 ont en fait offert une forme de diversification pour contrer le risque important de baisse du marché boursier américain. Le message est clair : Quand ils évaluent la valeur à donner à la diversification, les investisseurs ne devraient pas uniquement considérer les mouvements directionnels, en particulier dans le court terme. En effet, même les obligations, le titre le plus couramment utilisé pour la diversification du risque boursier, peuvent varier dans le même sens que les actions pendant certaines périodes de temps (comme nous l’avons vu à la figure 2). Mais cela ne signifie pas que les investisseurs doivent abandonner les titres obligataires dans la constitution d’un portefeuille à long terme. Les avantages de la diversification, la faible corrélation et la construction judicieuse du portefeuille ont tendance à se justifier sur de plus longues périodes (3, 5 ou 10 ans), même si cette justification peut ne pas sembler être aussi claire dans le très court terme. Conclusion La corrélation est une mesure essentielle qui peut fournir des informations utiles dans le processus de construction d’un portefeuille de placements. Néanmoins, il est important pour les investisseurs de comprendre que la corrélation est une propriété de variables aléatoires et ne décrit donc pas une relation fixe entre les variables: Des actifs ayant une corrélation faible et stable peuvent malgré tout évoluer dans la même direction de temps à autre. En outre, les corrélations entre les rendements des catégories d’actif ont montré qu’elles peuvent changer au fil du temps ou dans des circonstances particulières. Des corrélations futures peuvent également différer de celles qui ont été enregistrées dans le passé en raison de l’évolution des régimes de l’économie et des marchés. Les investisseurs doivent prendre ces 12 facteurs en considération lorsqu’ils utilisent la corrélation comme donnée fondamentale dans la construction de portefeuilles de placements. Ils ne doivent pas compter uniquement sur des mesures statistiques, mais faire aussi appel au bon sens et au jugement qualitatif. En outre, les investisseurs doivent reconnaître qu’une faible corrélation historique ou estimée n’est pas une assurance contre les pertes, surtout en période de tension des marchés, et que les obligations et les autres titres à faible risque peuvent offrir une protection précieuse durant ces périodes. L’objectif de la construction du portefeuille devrait être de minimiser les risques tout en maximisant les rendements, mais elle doit se faire avec une compréhension fondamentale sur la façon dont les différents actifs réagissent à des environnements de marché différents et avec la connaissance qu’une faible variance moyenne du portefeuille n’est qu’une dimension du risque parmi d’autres. Investir sur le long terme impliquera presque inévitablement, dans le court terme, des périodes de tension (parfois forte) sur les marchés, au cours desquelles l’utilité de la diversification pour les titres à risque se fait moins évidente. Le fait que les investisseurs ont tendance à accorder une attention plus grande aux pertes importantes, ils peuvent trouver particulièrement troublants les moments où les « corrélations passent à 1 ». Ce sont dans ces périodes que la protection contre les tendances baissières est le plus nécessaire, et la valeur des obligations, en particulier des obligations de haute qualité devient particulièrement grande. Bien sûr, alors que les corrélations « passent à 1 » sous l’effet de bouleversements des marchés, les investisseurs peuvent trouver un certain réconfort sur le fait qu’un minimum de diversification puisse être atteint lorsque les actifs ne varient pas du même montant, même quand ils évoluent dans la même direction. Les investisseurs peuvent également se sentir un peu rassurés que les facteurs systématiques vont parfois mener des actifs « non corrélés » vers des hausses conjointes pendant les périodes de soulagement de la crise systémique. L’analyse des antécédents supporte l’idée que, au cours de plus longues périodes, la diversification à l’intérieur des catégories d’actif et entre les catégories offre des avantages substantiels. Par conséquent, les investisseurs devraient continuer à se concentrer sur les répartitions stratégiques d’actifs en fonction d’objectifs généraux et de contraintes globales de risque et de rendement, et sur les rendements à long terme attendus, les risques anticipés et les corrélations des titres dans lesquels ils investissent. Pour les investisseurs ayant une plus grande sensibilité aux pertes importantes à court terme, le choix de catégories d’actif à plus faible risque et à moindre rendement, telles que des obligations de bonne qualité, voire des titres de trésorerie, dont les propriétés de diversification ont tendance à persister pendant les périodes de tension sur les marchés, peut sembler plus judicieux. D’autre part, les investisseurs qui sont moins sensibles aux pertes importantes à court terme, ou qui sont prêts à supporter ces grandes pertes à court terme pour atteindre des rendements à long terme plus élevés, peuvent trouver qu’il est raisonnable de permettre aux catégories d’actif dotées de primes de risque supérieures de jouer un rôle plus important dans leurs portefeuilles. Chacune de ces approches peut être considérée comme prudente et la décision de la voie à suivre dépend en bout de ligne des grands objectifs de l’investisseur. Références Connolly, Robert A., Christopher T. Stivers et Licheng Sun, 2005. Journal of Financial and Quantitative Analysis. Vol. 40 : 161– 194. Gulko, Les, 2002. Journal of Portfolio Management. 28(3): 59–66. Ilmanen, Antti, 2003. Journal of Fixed Income 13(2): 55–66. Kinniry, Francis M. Jr., and Christopher B. Philips, 2007. The Theory and Implications of Expanding Traditional Portfolios. Valley Forge, Pa. : Vanguard Investment Counseling & Research, The Vanguard Group. Longin, François, et Bruno Solnik, 2001. Extreme Correlation of International Equity Markets. Journal of Finance 56(2) : 649–676. Philips, Christopher B., 2012. Considerations for International Equity. Valley Forge, Pa. : Vanguard Investment Counseling & Research, The Vanguard Group. Solnik, Bruno, 2002. Global Considerations for Portfolio Construction. In Equity Portfolio Construction. Charlottesville, Va. : Association for Investment Management and Research, 29–37. Solnik, Bruno, Cyril Boucrelle et Yann Le Fur, 1996. International Market Correlation and Volatility. Financial Analysts Journal 52(5) : 17–34. 13 Les FNB de Vanguard peuvent donner lieu à des commissions de courtage, à des frais de gestion ou à d’autres frais. Ces produits sont offerts par voie de prospectus uniquement. Le prospectus contient des renseignements détaillés importants au sujet des titres qui sont offerts. Des exemplaires peuvent être obtenus auprès de Placements Vanguard Canada Inc. à l’adresse www.vanguardcanada.ca. Veuillez consulter le prospectus avant d’investir. Les FNB ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas garant de leurs résultats futurs. Ce rapport de recherche est distribué ou publié au Canada le 20 février 2012 par Placements Vanguard Canada Inc. à des fins d’information uniquement. Les données présentées dans ce rapport de recherche par The Vanguard Group, Inc. ont été mises à jour depuis sa publication originale en 2009. Les indices, les portefeuilles, les industries et les secteurs commerciaux mentionnés dans ce document de recherche ne le sont qu’à titre d’illustration. 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