2 La corrélation a été largement utilisée pour construire des portefeuilles de placements depuis que Harry M. Markowitz a développé la théorie de l’analyse
basée sur la moyenne et la variance dans les années 1950. La prémisse de base de l’analyse basée sur la moyenne et la variance est que les investisseurs sont
confrontés à un compromis qu’ils doivent faire entre le risque encouru et le rendement attendu. Dans une analyse basée sur la moyenne et la variance, les actifs
risqués peuvent être combinés dans un portefeuille dans le but de minimiser le risque total du portefeuille pour tout niveau souhaité de rendement attendu.
Markowitz a découvert que l’écart-type d’un portefeuille est une fonction non seulement des écarts-types de tous les actifs individuels dans le portefeuille,
mais aussi de la covariance entre les taux de rendement de tous les actifs du portefeuille. Des combinaisons moyenne-variance optimales se trouvent le long
de la frontière d’efficience, un ensemble de portefeuilles qui produit le maximum de rendement attendu pour un niveau donné de risque et présente le minimum
de risque pour un niveau donné de rendement. Selon cette théorie, n’importe quelle combinaison risque-rendement qui ne se trouve pas le long de la frontière
d’efficience serait sous-optimale. Tous les investisseurs rationnels cherchent donc à se positionner à un certain point le long de la frontière d’efficience qui
corresponde à leurs attentes de rendement et à leur tolérance au risque.
3 Tout au long de cette analyse, les références à des « obligations », à des « obligations américaines » ou à des « obligations de bonne qualité » sont synonymes
du marché obligataire américain au sens large. Nous représentons le marché obligataire américain à partir de la combinaison des références historiques
suivantes: L’indice S&P High Grade Corporate Bond de 1926 à 1968; l’indice Citigroup High Grade de 1969 à 1972; l’indice Barclays Capital U.S. Long Credit Aa
Bond de 1973 à 1975; l’indice Barclays Capital U.S. Aggregate Bond par la suite.
4 Tout au long de cette analyse, les références à « actions » ou « actions américaines » sont synonymes du marché boursier américain au sens large. Nous
représentons le marché boursier américain à partir de la combinaison des références historiques suivantes: L’indice S&P 500 de 1926 à 1970; l’indice Dow Jones
U.S. Total Stock Market de 1971 au 22 avril 2005; l’indice MSCI U.S. Broad Market par la suite.
5 La corrélation entre les rendements mensuels des actions et des obligations américaines du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2011 était -0,91.
Le rôle de la corrélation dans la construction
du portefeuille
La corrélation est l’un des principaux éléments de
base à prendre en compte dans la construction du
portefeuille, en même temps que les rendements
attendus et la volatilité prévue. Comme la corrélation
résume la relation historique entre deux actifs, les
investisseurs se basent souvent sur la corrélation pour
établir leurs attentes quant à la façon dont le portefeuille
se comportera dans l’avenir. Plus précisément, en
combinant des actifs ayant une corrélation imparfaite,
la volatilité attendue d’un portefeuille peut être réduite,
souvent sans impact significatif sur les rendements.2
Comme l’illustre la figure 1, pour la période couverte
entre le 1er janvier 1926 et le 31 décembre, le fait
d’ajouter une répartition d’obligations à 10 %3 à un
portefeuille d’actions américaines4 aurait fait passer la
volatilité de 22,9 6 % à 20,81 %, en ne faisant passer les
rendements annualisés que de 10,17 % à 9,95 %. Il est
clair que la faible corrélation moyenne entre le marché
boursier américain et le marché obligataire américain
(historiquement de 0,25), combinée à la volatilité globale
significativement plus faible des obligations américaines,
a produit un avantage de diversification significatif. Cela
est particulièrement vrai dans le cas de portefeuilles à
forte proportion d’actions, où la réduction de la volatilité
du portefeuille a été bien supérieure en proportion
par rapport à la réduction des rendements moyens.
Et aussi longtemps que la corrélation observée reste
constante au fil du temps, cette relation aura tendance à
demeurer valide. Toutefois, des défis à la construction du
portefeuille se posent lorsque les corrélations entre les
actifs cessent d’être constantes et varient parfois même
de manière importante.
Corrélations dynamiques
La volatilité est habituellement associée à des bénéfices,
mais des corrélations mesurées peuvent également être
volatiles, souvent au détriment des portefeuilles pourtant
jugés suffisamment diversifiés. Et plus la fenêtre
d’observation est courte, plus grande sera la probabilité
que la corrélation réalisée s’éloigne de la moyenne à long
terme. La figure 2 présente les corrélations sur 5 ans
entre les rende ments mensuels totaux des marchés
boursiers et obligataires américains sur des intervalles
de 5 ans depuis 1926 (17 périodes distinctes, sans
chevauchement). Bien que la corrélation moyenne à long
terme entre ces deux catégories d’actif ait été de 0,25,
la figure montre que les corrélations sur de plus courtes
périodes s’écartent considérablement de cette moyenne,
avec des valeurs allant de 0,72 pour la période de 5 ans
terminée en 1975 à -0,54 pour la période de 5 ans
terminée en 20055.
La volatilité des corrélations réalisées peut avoir de
graves conséquences pour les investisseurs, étant donné
que la diversification et l’efficacité du portefeuille qui
seront réalisées peuvent différer de ce qui était attendu.
Par exemple, au cours de la période de 20 ans terminée
le 31 décembre 1985, la corrélation entre les actions et
les obligations américaines était de 0,57. Cela signifiait
que la réduction a posteriori réalisée de la volatilité
du portefeuille qui résulterait de l’ajout d’obligations à
un portefeuille d’actions a été moindre - en ajoutant
une allocation de 10 % d’obligations à un portefeuille
composé d’actions à 100 % réduisait la volatilité de
6,8 % (par rapport à une moyenne à long terme de
9,3 %). En revanche, de 1986 jusqu’à décembre 2011,
la corrélation réalisée entre les actions et les obligations
américaines était de -0,10, ce qui s’est traduit par une
réduction de la volatilité de 10,2 % pour l’ajout d’une
allocation obligataire de 10 % à un portefeuille d’actions
à 100 %.
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