
de co-intégration pour identifier clairement la relation véritable entre les variables en
cherchant I'existence d'un vecteur de co-intégration et en éliminant son effet le cas
échéant. En d'autres termes, nous estimons d'abord les relations d'équilibre à long
terme entre I'épargne et ses variables explicatives, pour procéder ensuite à I'estimation
de la méthode à correction d'erreur du comportement des variables. Le respect de cette
procédure attestera, non seulement la fiabilité de I'interprétation des résultats obtenus,
mais aussi des prévisions et des recommandations de politiques à adopter pour une
meilleure promotion de I'épargne au Sénégal.
En s'appuyant sur les techniques de co-intégration et des modèles à correction d'erreur,
la présente étude aboutit aux résultats suivants :
(i) A court terme comme à long terme, le revenu, I'épargne extérieure et le taux de
dépendance sont les principales variables explicatives de la fonction de
I'épargne nationale au Sénégal ;
(ii) La mise en oeuvre des reformes d'ajustement structurel à partir des années
1981, combinées avec par la dévaluation du franc CFA en 1994, à un impact
négatif sur le comportement d' épargne nationale au Sénégal.
Le bilan diagnostic de l'économie sénégalaise indique au cours de ces trois décennies
une évolution cyclique. Notre travail nous a permis de faire ressortir un certain nombre
de déterminants macro-économiques et financiers de l'épargne nationale au Sénégal.
Les déterminants de l'épargne ainsi mis en exergue dans le cadre de l'économie
sénégalaise permettent ainsi de mieux cerner les contraintes qui lui sont liées. Les
variables qui influencent l'épargne nationale ont des effets varies.
Le taux de dépendance, le taux d' inflation et le taux de change effectif réel ont un effet
négatif sur l'épargne nationale au Sénégal, alors que le revenu et le solde du compte
courant agissent positivement. Ces facteurs qui expliquent à 98 pour cent le
comportement de l'épargne constituent des éléments de référence sur lesquels les
décideurs peuvent agir pour accroître, promouvoir la mobilisation de l'épargne nationale
au Sénégal.
Un autre problème important est l'absence d'un résultat empirique robuste de l' effet du
taux d'intérêt sur l'épargne. L'effet d'une variation du taux d' intérêt réel sur l'épargne est
théoriquement ambigu en raison du conflit entre les effets de revenu et de substitution.
Nous pouvons dire que les variables déterminantes de l'épargne nationale au Sénégal
sont significatives au seuil de 5 pour cent. A cote de cette mobilisation de l'épargne, il
serait nécessaire de compléter cette étude par l'analyse des variables qualitatives, c'est
-a- dire non quantifiables par le biais d'une enquête sur les comportements auprès des
ménages ou sur les facteurs institutionnels. Le milieu social, les croyances ne doivent
pas être négligés.
Ces conclusions ont nécessairement des implications en matière de politique
économique pour une mobilisation de l'épargne intérieure à travers le revenu, le taux
d'inflation, le taux de dépendance et I'épargne extérieure. Ainsi, pour promouvoir
I'épargne, l'Etat devrait adopter les mesures suivantes :