Estimez-vous que le rôle des facteurs primaires suffit à expliquer le

Estimez-vous que le rôle des facteurs primaires suffit à expliquer le
phénomène de croissance ?
Introduction
On observe dans les économies capitalistes développées une tendance à long terme à l'accroissement du volume de la
production globale et, par suite, l'accroissement de la richesse distribuable aux agents économiques. Cette croissance
macroéconomique peut avoir des caractéristiques particulières selon les périodes: processus extensif des débuts du capitalisme
jusqu'à la crise de 1929, la croissance est devenue intensive depuis la généralisation du fordisme; on parle de "croissance
récessive" ou de "croissance freinée" pour caractériser la crise actuelle.
Tout un champ de la science économique a ainsi été consac à l'étude de ce processus de croissance; ces travaux sont
historiquement datés: la période des "Trente glorieuses" a été particulièrement riche en études et analyses sur la croissance ,
comme si on cherchait à en percer les secrets pour la rendre éternelle. De Smith à Marx et aux marginalistes, de Schumpeter
aux théoriciens de la régulation, les analyses de la croissance ont été nombreuses. Un des principaux noyaux explicatifs reste
l'étude de la croissance à partir de ses facteurs primaires: le capital et le travail; ce type d'approche, qui se prête bien à la
formalisation économétrique à travers la fonction de production, a donné lieu à de nombreux travaux dans l'après-guerre
surtout, mais ces travaux théoriques n'ont guère épuisé le sujet et ont dû être complétés par des travaux empiriques et
historiques.
Si le jeu de ces seuls facteurs primaires peut valablement expliquer la croissance extensive (1ère partie), l'explication se révèle
insuffisante pour l'analyse de la croissance intensive d'après-guerre (2de partie), l'importance du "résidu" et la complexité du
phénomène de croissance exigeant un renouvellement des théories et une approche plus globale (3ème partie).
I. Le processus de croissance extensive s'explique essentiellement par le jeu des
facteurs primaires …
A. Facteur travail et croissance
Le facteur travail se rattache tout d'abord à l'offre de travail et à la population active; il faut dès lors s'interroger sur sa
quantité et les raisons de son évolution. Ainsi, Rostow montre l'importance de la révolution démographique qui précède la
révolution industrielle. La croissance extensive du 19ème siècle s'est faite surtout par la mobilisation de main d'œuvre
peu qualifiée, souvent d'origine rurale (donner ici l'exemple des enclosures). Preuve: le fort accroissement de la durée du
travail au cours du 19e siècle (à expliquer). L'aspect qualitatif n'a commencé à être pris en compte que plus tardivement,
avec les lois sur la scolarisation.
Le le de la démographie sur la croissance reste un débat contemporain: ainsi, la thèse stagnationniste de Malthus (il
existe un seuil optimal de population qui, en deçà freine la croissance et au-delà exerce des effets pervers) s'oppose à la
thèse expansionniste de Boserup.
B. Facteur capital et croissance
La croissance, phénomène de long terme, suppose que les capacités de production augmentent dans le temps: cet effort est
mesuré par le rapport FBCF/capital. On distingue investissements de capaci et de rationalisation. La phase de croissance
extensive est plutôt marquée par l'investissement de capacité.
Conclusion: Sur le plan théorique, l'absence de prise en compte du progrès technique débouche sur la théorie de l'état
stationnaire (à bien expliquer) conception fataliste et pessimiste de la croissance.
II. alors que le passage à une croissance intensive exige un renouvellement des
théories de la croissance mettant en lumière le rôle décisif du progrès technique.
A. La croissance intensive d'après 1945 a amené un regain d'intérêt pour les théories de la croissance.
Selon la théorie de la régulation, l'après-guerre est marqué par le passage d'une croissance extensive fondée sur les
mécanismes régulateurs du marché à une croissance intensive de type fordiste reposant sur la consommation de masse et
la production de masse. Rappeler ici quelques éléments essentiels de la théorie de la régulation. Les performances
économiques d'ensemble des pays veloppés sont exceptionnelles durant cette période. Rappeler ici quelques chiffres et
données.
Cette évolution suscite un fort regain d'intérêt pour les théories de la croissance; d'où une floraison d'études et d'analyses:
- le modèle Harrod-Domar (rappeler les arguments essentiels, notamment son caractère keynésien) conclut à
l'improbabilité d'une croissance équilibrée seule l'intervention conjoncturelle de l'Etat peut maintenir l'économie
dans un sentier de croissance, par nature assez précaire.
- Le modèle de Solow, d'inspiration néoclassique (rappeler les caractéristiques essentielles), postule au contraire au
caractère équilibré et durable de la croissance, à condition que les mécanismes de marché puisse jouer librement.
- Sur un plan plus international, les années 1960 et 1970 ont vu le développement d'approches mettant en avant le
progrès technique comme source de création d'avantages comparatifs et donc de croissance reposant sur le commerce
international (M. Posner, R. Vernon). L'investissement en RetD, source de progrès technique permet de compenser
l'imitation lag et de maintenir un demand lag.
B. Un développement de recherches empiriques qui tendent à montrer que la croissance ne peut s'expliquer par le
jeu des seuls facteurs primaires.
En premier lieu, il faut évoquer les travaux pionniers de J. Schumpeter (citer œuvres) sur le rôle des grappes
d'innovation, des secteurs moteurs et du processus de destruction créatrice.
Travaux de Carré, Dubois et Malinvaud: expliquer ici les idées essentielles et quelques notions sur la méthode
emploe.
Travaux de Denison idem
Point commun de ces travaux: l'importance du résidu. Toute explication de la croissance doit donc désormais passer
par l'explicitation de ce résidu: les seuls facteurs primaires sont donc insuffisants pour expliquer la croissance
orientation vers des explications plus globales.
III. En fait, la complexité du phénomène de croissance invite à se tourner vers des
approches plus globales.
A. Une approche très prometteuse: la théorie de la croissance endogène.
Cette approche de la croissance naît aux E.U au milieu des années 80, à la suite des travaux de Romer, de Lucas et de
Barro et prend son point de départ dans une critique du modèle de Solow:
- Pour les tenants de cette théorie, le progrès technique ne "tombe pas du ciel", il est le fruit d'investissements effectués
par les agents.
- Alors que le modèle de Solow accrédite la thèse de la convergence entre pays (non vérifiée par l'observation), ces
auteurs mettent l'accent sur l'hétérogénéité des taux de croissance entre pays.
- Surtout, ces auteurs considèrent que le rôle de l'Etat est décisif dans la mise en place des conditions d'émergence et de
développement du progrès technique, tout en restant dans le cadre théorique libéral d'un Etat gendarme non
interventionniste dans le domaine conjoncturel.
- Ces auteurs insistent sur la notion d'externalités positives.
Les trois voies de recherche (à développer):
- Le rôle de la recherche-développement (P. Romer)
- L'accumulation de capital humain (R. Lucas)
- L'effet bénéfique des infrastructures publiques (R. Barro)
B. L'importance des facteurs socio-politiques dans l'explication de la croissance.
De nombreux travaux, à la frontière de l'économie, de l'histoire et de la sociologie, montrent la complexité de la croissance et
réfutent une analyse strictement économique fondée sur les seuls facteurs primaires.
Dans ses travaux sur les étapes de la croissance économique (1960), Rostow montre le rôle joué par les facteurs politiques
et sociaux dans le décollage d'un pays, en particulier, la phase des "conditions préalables au décollage". Les analyses de
Gerschenkron (Economic Backwardness in historical perspective) insistent particulièrement sur le le de l'Etat dans le
phénomène de rattrapage. Dans un registre plus sociologique, Max Weber a montré le le des mentalités dans le
processus de croissance: notamment dans "L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme". Il est possible d'illustrer ce
point par un exemple intéressant: le rôle du confucianisme dans le processus de croissance des pays d'Asie du sud-est.
Second éléments fondamental: la croissance trouve son origine dans une répartition juste et équitable entre salaires et
profits. C'est le sens du modèle de Kaldor ou modèle néo-cambridgien. On peut illustrer ce point par la croissance des
Trente glorieuses qui s'est déroulée dans le cadre d'un partage équitable des fruits de la croissance et par une nette
réduction des inégalités sociales, ce qui a permis d'alimenter une forte demande à l'origine de la consommation de masse
(compromis keynéso-fordiste, à illustrer par quelques mesures sociales comme le SMIG ou les conventions collectives). A
contrario, la faible croissance actuelle doit être mise en parallèle avec le creusement des inégalités sociales.
Les avancées de la nouvelle histoire économique, appelée aussi "cliométrie" ont permis de mettre en lumière plusieurs
éléments intéressants concernant le processus de croissance; selon D. North, prix Nobel 1993, la croissance économique
est liée à l'existence et au renforcement du droit, et notamment du droit de propriété. Une étude récente a montré, par
exemple, que le Botswana réussit mieux que ses voisins africains en raison de la qualide ses institutions. Dans ce
registre, on peut signaler aussi les travaux d'A. Peyrefitte sur le "Société de confiance".
Enfin, il ne faut pas ignorer les interrogations centes sur les limites naturelles de la croissance qui montrent bien les
limites d'une approche strictement quantitative de la croissance, incapable d'intégrer des variables nouvelles comme le
risque d'épuisement des ressources fossiles ou la pollution, et préconisent une croissance zéro, voire un processus de
décroissance organisée (citer ici le rapport Meadows et les analyses de N. Georgescu-Roegen)..
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